:
Bon après-midi à tous. Je vous remercie d'être là.
J'ouvre maintenant la séance.
Je vous souhaite la bienvenue à la 53e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mercredi 26 janvier 2022, le Comité se réunit cet après-midi pour étudier l'acquisition proposée de Shaw par Rogers. La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 juin 2022.
Cet après-midi, pour cette première heure d'audience, nous avons la chance de recevoir plusieurs témoins en personne ainsi que virtuellement.
[Traduction]
Nous accueillons M. Iacobucci, professeur à la Faculté de droit de l'Université de Toronto, qui comparaît à titre personnel. Je vous remercie d'être parmi nous, monsieur Iacobucci.
Nous recevons M. Ben Klass, candidat au doctorat à l'Université Carleton et associé de recherche principal au Canadian Media Concentration Research Project.
Nous accueillons M. Anthony Lacavera, président de Globalive inc. Je vous remercie de vous joindre à nous en personne à Ottawa.
Nous recevons M. Simon Lockie, qui représente aussi Globalive.
Nous recevons les représentants de TekSavvy Solutions inc.: le vice-président des affaires réglementaires et distributeurs, M. Andy Kaplan-Myrth, et la conseillère juridique, Mme Jessica Rutledge. Ils comparaissent tous deux devant nous à distance.
Je vous remercie tous de participer à la réunion. Sans plus attendre, nous allons entendre le premier témoignage: celui de M. Iacobucci.
Vous avez la parole pendant cinq minutes.
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J'aimerais d'abord remercier les membres du Comité de m'accueillir aujourd'hui pour discuter avec eux.
Ma perspective est celle d'un universitaire s'intéressant au droit de la concurrence.
Permettez-moi d'énoncer d'entrée de jeu ma conclusion sur les enjeux liés au droit de la concurrence. Selon moi, le Tribunal de la concurrence a évalué avec brio les effets sur la concurrence découlant des transactions entre Rogers, Shaw et Vidéotron.
Permettez-moi d'ajouter que les faits précis importent grandement dans les affaires liées au droit sur la concurrence, peut-être même plus que dans tout autre domaine juridique. Le tribunal est beaucoup mieux placé que moi pour évaluer les preuves, mais je conclus, à la lecture de son opinion, qu'il les a évaluées de façon minutieuse et convaincante.
Les preuves et les témoignages dans cette affaire étaient abondants. Quarante témoins ont témoigné dans ce dossier comptant des milliers de pages de documents; malgré cette abondance de témoins et de faits, le tribunal a étayé un raisonnement s'appuyant sur une compréhension complète et cohérente du dossier. Le tribunal a su, à mon avis, expliquer en détail et avec persuasion les raisons sous-tendant sa conclusion voulant qu'une fusion n'empêcherait ou ne réduirait pas considérablement la concurrence. Comme je respecte cette décision, mes observations s'appuieront en grande partie sur l'analyse du tribunal.
Je vais d'abord dire quelques mots au sujet du processus. Il importe de reconnaître que la vitesse à laquelle le tribunal a entendu et disposé cette affaire — sans pour autant sacrifier la qualité de son examen — est digne de louanges. On peut en dire autant du travail de la Cour d'appel fédérale qui a rapidement entendu et rejeté l'appel. Bien souvent, les cas de fusions exigent un traitement rapide, et, selon moi, tant le tribunal que la Cour d'appel fédérale méritent qu'on reconnaisse leurs efforts dans ce dossier.
Sur le fond, je crois que la décision du tribunal représente un modèle d'examen minutieux: il a examiné les faits et les a soumis aux principes du droit de la concurrence. Le droit de la concurrence est axé sur la concurrence. Le tribunal a étudié en détail les faits démontrant que cette transaction n'est pas susceptible de miner la concurrence.
À la base, la cession de Freedom par Shaw à Vidéotron préalable à toute acquisition de Shaw par Rogers a allégé les inquiétudes que cette acquisition pouvait entraîner en matière de concurrence. En Ontario, seule Freedom assurait une présence à Shaw dans le marché des services sans fil. Cette cession a donc dissipé les soucis de nature concurrentielle en Ontario, comme le commissaire l'a reconnu.
Shaw conservera une certaine présence en Alberta et en Colombie-Britannique au terme de la fusion. Or, comme sa part de marché était relativement modeste, les préoccupations liées à la concurrence n'y étaient pas aussi prononcées.
De plus, le tribunal s'est penché très attentivement sur les faits déterminant si Vidéotron serait un concurrent efficace. Il a raisonnablement conclu que, étant donné son passé d'agent perturbateur de marchés et sa stratégie future entièrement chiffrée et détaillée, la compagnie conserverait son titre de concurrent efficace. Bien que ce fait ne soit pas essentiel pour le résultat, notons que le tribunal a suggéré que l'acquisition de Freedom par Vidéotron pourrait en fait favoriser la concurrence en raison du second souffle ainsi insufflé à Freedom.
Voilà les constats factuels fondamentaux ayant mené à l'approbation de la fusion. Contrairement à d'autres fusions contestées, peu de questions intéressantes purement juridiques émanaient de cette affaire. Le commissaire a présenté quelques arguments juridiques devant le tribunal, puis, par la suite, devant la Cour d'appel fédérale. Il n'est parvenu à convaincre ni l'un ni l'autre. Je n'ai pas non plus trouvé ces arguments particulièrement persuasifs.
L'argument prédominant du commissaire stipulait que le tribunal aurait dû étudier la transaction proposée initialement — c'est‑à‑dire l'achat direct de Shaw par Rogers — plutôt que la transaction modifiée prévoyant l'acquisition de Shaw par Rogers seulement après la cession de Freedom à Vidéotron.
On peut concevoir que ce changement aurait pu faire une différence. Fait notable, si la transaction initiale avait été étudiée et jugée anticoncurrentielle, et qu'on avait proposé comme recours la vente de Freedom, on peut imaginer que les parties voulant se fusionner auraient porté le fardeau visant à démontrer que le recours résolvait les effets anticoncurrentiels de la transaction. En contrepartie, en examinant seulement la transaction modifiée, le fardeau repose sur le commissaire qui doit démontrer que l'entente demeure anticoncurrentielle malgré la cession de Freedom.
En théorie, cette décision aurait pu importer, mais le tribunal et, je crois, la Cour d'appel fédérale ont raisonnablement conclu que le tribunal ne doit pas examiner une entente qui n'aura jamais lieu et doit plutôt s'intéresser à l'entente réellement proposée. Ce raisonnement me paraît logique. Les cours et les tribunaux ne consacrent habituellement pas beaucoup de temps à des questions hypothétiques.
Quoi qu'il en soit, tant le tribunal que la Cour d'appel fédérale ont relevé que la décision de procéder différemment n'aurait pas changé grand-chose dans cette affaire. À vrai dire, j'ai trouvé que la Cour d'appel fédérale en particulier a su expliquer avec éloquence la raison pour laquelle le fardeau importait peu. En principe, le fardeau peut importer lorsque la preuve est insuffisante. Lorsqu'on ne peut prouver un élément parce qu'il manque des preuves, le choix de la partie qui assume le fardeau peut importer. Ce choix peut aussi faire une différence lorsque le juge ne réussit pas à trancher quelle partie devrait avoir gain de cause. Dans ces circonstances, la partie qui porte le fardeau de la preuve perd la cause.
Aucune de ces conditions ne s'est présentée dans le cas qui nous occupe. Les preuves étaient nombreuses; le tribunal les a examinées en détail, ce qu'a reconnu la Cour d'appel fédérale. En outre, je ne pense pas que le tribunal a trouvé cette cause particulièrement serrée. De l'avis du tribunal, il ne s'agissait pas d'une fusion anticoncurrentielle. Au contraire, cette entente pourrait même comporter des bienfaits en matière de concurrence. Selon moi, le choix de la partie assumant le fardeau de la preuve importait peu dans cette affaire.
Je peux concevoir que, dans certains cas, un changement de dernière minute à une transaction pourrait soulever des préoccupations quant à la planification d'une audience. Si on se préparait à étudier une entente qui changeait à la dernière minute, des questions quant à l'équité procédurale pourraient se poser. Ici encore, le tribunal a tenu compte de cette question, tout comme la Cour d'appel fédérale. Les deux instances ont conclu que le commissaire a été informé suffisamment à l'avance des transactions modifiées afin de se préparer à l'audience: l'équité procédurale n'était donc pas en jeu.
La décision du tribunal d'étudier l'entente modifiée était raisonnable, quoique, au bout du compte, la voie privilégiée n'importait peut-être pas outre mesure.
Il s'agissait là de la question juridique la plus intéressante, alors je conclurai sur ces mots: je crois que la décision du tribunal ainsi que le respect de la Cour d'appel fédérale pour cette décision sont convaincants dans une perspective du droit de la concurrence.
Merci.
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Merci de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui.
Lors de notre dernière discussion, une panne totale venait de toucher le réseau de Rogers d'un océan à l'autre, perturbant la vie des familles partout au pays et paralysant les activités commerciales. Cette panne aurait dû faire comprendre à tous qu'il n'est pas toujours préférable pour une entreprise d'être plus grosse, particulièrement si elle offre des services essentiels sur lesquels nous comptons tous au quotidien.
Votre comité a eu raison d'émettre un avis selon lequel la fusion ne devait pas être entérinée, mais des responsables non élus de la réglementation ont tout de même approuvé l'entente. Il revient maintenant au de prendre une décision. On s'attend généralement à ce qu'il donne son approbation, mais ce serait là, à mon avis, une erreur.
Ce décalage me pousse à me demander ce que le Canada considère comme étant sa priorité. Est‑ce de favoriser la concurrence, ou cherchons-nous davantage à plaire aux grandes entreprises et à avaliser leurs efforts pour contrôler les marchés critiques?
J'aimerais vous faire part de trois réflexions sur ces questions. D'abord, j'aimerais croire que notre priorité est de favoriser la concurrence, mais les gestes sont plus éloquents que les paroles. J'étudie le secteur des télécommunications depuis maintenant 10 ans, grâce à deux diplômes, et je deviens las d'entendre de belles paroles qui servent à dissimuler des décisions mauvaises et préjudiciables. Du point de vue du consommateur, les marchés des télécommunications se trouvaient dans un état lamentable au début de mes études. Comme l'a souligné récemment CBC dans son émission Marketplace, les frais de service que nous payons sont toujours parmi les plus élevés des pays développés.
Les parties qui fusionnent, chacune contrôlée par une famille de milliardaires, sont pressées de faire approuver la transaction, parce qu'elles en profiteront énormément. Je crois que nous savons tous que les consommateurs, les travailleurs et les petites entreprises devront débourser des sommes plus importantes lorsque l'entente sera approuvée.
Le tribunal a approuvé la fusion, mais ne lui a pas tout à fait donné un appui retentissant. Les exigences sont si basses que les entreprises n'avaient qu'à prouver que les augmentations de tarifs entraînées par la fusion ne seraient pas importantes. Le tribunal peut accepter que les prix des services mobiles augmenteront en raison de la fusion, l'approuver quand même et affirmer qu'il s'agit là d'un gain sur le plan de la concurrence. Je l'ai déjà dit et je le répète: on peut maquiller un cochon, mais on ne le fera pas chanter.
Le jugement du tribunal se fonde sur des règles obscures et des renseignements opaques présentés par des experts concurrents, mais si l'on met de côté les présomptions, les idées abstraites et les renseignements caviardés, et que l'on adopte un point de vue mondial, on constate qu'ailleurs, les gens paient une fraction de ce que nous payons ici pour les services de connectivité mobile. Il nous faut viser plus haut et être plus ambitieux. Nous pouvons faire davantage que simplement préserver le statu quo, si l'on est même prêts à accepter que ce sera là l'effet de cette fusion.
Ensuite, cette fusion laisse présager un affrontement avec le CRTC et, plus largement, au sujet de l'avenir de la concurrence dans le secteur des télécommunications. Au‑delà de l'avenir terne qui se profile pour les clients de services mobiles, il y a lieu de s'inquiéter gravement de la décision du tribunal d'approuver cette fusion. Songeons que, pour voir la transaction approuvée, Rogers a convaincu le tribunal d'accepter une série de dispositions très généreuses qu'elle a prises et qui aideront manifestement Vidéotron à se tailler une place sur les marchés d'Internet sans fil et à domicile dans le reste du Canada. Je comprends Rogers de vouloir croître et Vidéotron de vouloir saisir cette occasion d'élargir ses activités. Ces géants des télécommunications mènent simplement leurs affaires, mais ne prétendons pas qu'ils sont généreux envers qui que ce soit, hormis leurs actionnaires et leurs dirigeants. L'offre de Rogers, assortie de dispositions très généreuses pour l'accès à son réseau, est, en bref, simplement trop belle pour être vraie.
D'abord, que penser d'une situation où une société dominante choisit ses rivales et leur accorde des faveurs particulières? C'est un fait: des sociétés de télécommunications dominantes comme Rogers, Bell et Telus se servent depuis longtemps, à leur avantage, d'ententes complexes de ce genre. Elles font miroiter ces offres devant les organismes de réglementation et leurs concurrents, parce qu'elles sont trop belles pour être refusées. Or, en réalité, elles s'en servent pour contrôler leurs concurrents, pas pour les aider.
En approuvant ces ententes, le tribunal a créé un grave conflit, parce qu'une entente comme celle‑là, où un fournisseur dominant réserve un traitement spécial à lui-même ou à d'autres, pourrait très bien s'avérer illégale en vertu de la Loi sur les télécommunications. En effet, une plainte, qui allègue de manière crédible que cette entente minera la concurrence pour les services domiciliaires à large bande partout au pays, a déjà été déposée auprès du CRTC. Je ne crois pas que les législateurs puissent avoir eu l'intention de permettre qu'une transaction approuvée en vertu d'une loi crée un conflit avec l'autre loi en cause, dans le cas présent. Entretemps, le CRTC devra composer avec ce gâchis, puisque la fusion incriminée est sur le point d'être conclue.
Mon dernier message est le suivant: il est possible de stopper cette fusion avant qu'il ne soit trop tard. Je continue de croire qu'elle sera préjudiciable, mais Rogers, Shaw et Vidéotron ont réussi à surmonter les deux premiers de trois obstacles sur leur chemin. À mes yeux, les responsables réglementaires ont eu tort et ont failli, mais le a encore la possibilité de redresser la situation. Son rôle et ses responsabilités vont bien au‑delà de l'approbation automatique d'ententes commerciales, pour ensuite les présenter comme un gain pour la population. Il a l'autorité pour agir dans l'intérêt public, un large pouvoir qui permet de tenir compte de manière beaucoup plus vaste de l'intérêt public que ce que permet le cadre étroit des organismes de réglementation.
Le peut encore faire ce qu'il aurait dû faire quand la fusion a été annoncée et y mettre un frein. Il a l'occasion de montrer à ces sociétés qu'elles ne peuvent pas faire fi de la population canadienne et des institutions destinées à garantir que notre société s'épanouisse.
La voie à suivre pour le est simple. Au lieu de donner à ces entreprises ce qu'elles veulent, il devrait les obliger à se concurrencer entre elles.
Merci.
:
Nous ne devons pas permettre cette fusion. Les sondages d'Angus Reid indiquent clairement que huit Canadiens sur dix et, en fait, neuf clients actuels de Rogers et de Shaw sur dix s'y opposent parce qu'il est évident qu'elle entraînera une diminution des options et une augmentation des prix pour les Canadiens.
Les défenseurs de l'intérêt public, les universitaires et toutes sortes d'acteurs s'opposent à cette fusion. Le Parti conservateur, le NPD et un certain nombre de membres du caucus libéral craignent qu'elle touche directement les consommateurs en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta.
Le commissaire à la concurrence s'oppose à cette fusion en vertu d'une loi qui, nous le savons tous, présente des lacunes et est en cours de révision par ce gouvernement.
Nous enjoignons le d'intervenir et de bloquer cette fusion anticoncurrentielle.
Il est très important de souligner que le fait d'empêcher cette fusion anticoncurrentielle ne constitue pas un acte visant à nuire à Vidéotron. Une fois que le gouvernement aura sauvé les Canadiens de cette fusion anticoncurrentielle, un processus équitable, ouvert et transparent pourra être mis en place pour les actifs de Freedom Mobile.
Si la famille Shaw souhaite les vendre, le gouvernement pourra superviser un processus visant à s'assurer qu'elles sont vendues à une partie qualifiée qui garantira plus de concurrence pour les Canadiens.
Encore une fois, le fait d'empêcher cette fusion anticoncurrentielle ne constitue en rien un acte visant à nuire à Vidéotron. Après l'échec de l'ancienne Loi sur la concurrence, le dernier mécanisme disponible est l'intervention du pour refuser le transfert d'une licence de services sans fil à Vidéotron.
Pour vous donner une idée du contexte, chez Globalive, cela fait 25 ans que nous sommes en concurrence dans le secteur canadien des télécommunications. Nous avons commencé par concurrencer les services interurbains. Nous avons fait concurrence dans le domaine des services de téléphonie résidentielle et d'Internet et avons fait baisser les prix dans ces trois catégories. Ensuite, nous avons créé, développé et exploité une entreprise de services sans fil non diversifiés indépendante basée sur des installations appelée Wind Mobile, et nous avons réussi à faire baisser les prix de 20 %. Cela s'est traduit par des économies moyennes de 400 $ par an pour les ménages, qu'ils soient clients de Wind Mobile ou non. Nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli pour les Canadiens ces 25 dernières années en matière de réduction des prix.
Alors que nous continuions de développer Wind Mobile, étant passés de zéro à près de 500 millions de dollars de revenus annuels, de zéro à un million d'abonnés, de zéro et de pertes de démarrage à un excédent brut d’exploitation positif de 70 millions de dollars lorsque Shaw a acquis la société, nous nous étions réellement engagés à travailler sur le long terme et à poursuivre le développement de l'entreprise.
Malheureusement, en 2015, notre mode de gouvernance a fait que lorsque Shaw a proposé un prix intéressant à l'entreprise, cette dernière a été vendue. Nous nous sommes très publiquement opposés à cette vente à Shaw, car notre modèle d'affaires indépendant de type non diversifié avait fait ses preuves et les Canadiens exerçaient leur droit de choisir. La croissance de l'entreprise était spectaculaire, et nous avions atteint un excédent brut d’exploitation positif. Nous avons été entraînés dans cette vente et, comme je l'ai dit, nous y étions opposés.
[Français]
Pour moi, Wind Mobile était une affaire inachevée. Mon objectif a toujours été d'offrir des prix plus bas, un meilleur service et plus de choix à tous les Canadiens, dans toutes les provinces et tous les territoires.
[Traduction]
Il s'agit pour nous d'une question inachevée. Lorsque Rogers a annoncé son projet d'acquisition de Shaw, nous avons immédiatement communiqué avec eux pour leur faire part de notre intérêt à réintégrer le marché canadien des télécommunications sans fil. Les responsables de Rogers nous ont dit qu'ils n'allaient pas vendre d'actifs — ils ont été catégoriques à ce sujet — et que, quoi qu'il en soit, ils n'aborderaient pas cette éventualité avec nous.
Après un an de pression sur Rogers, nous avons finalement soumis une offre financée, entièrement en espèces, sans condition de financement, pour 3,75 milliards de dollars pour l'entreprise Freedom Mobile. Nous cherchions à réintégrer le marché et, une fois de plus, à terminer le travail que nous avions commencé.
Rogers n'a pas accepté notre offre pour la raison évidente que nous sommes un concurrent réel. Nous avions déjà réussi à faire baisser les prix. Ils ont été autorisés — et pourraient être autorisés, avec cette fusion — à choisir qui sera leur nouveau concurrent. Il n'est absolument pas logique qu'une entreprise comme Rogers puisse choisir son concurrent et le soutenir avec une série d'accords commerciaux qui, comme nous le voyons maintenant, pourraient contrevenir à la Loi sur les télécommunications.
Nous demandons au de bloquer cette fusion anticoncurrentielle. Le fait de bloquer cette fusion anticoncurrentielle et de protéger les Canadiens contre celle‑ci ne constitue pas un acte visant à nuire à Vidéotron.
Une fois que le sera intervenu et aura pris cette mesure, si la famille Shaw veut vendre, le ministre — le gouvernement — pourra superviser un processus équitable, ouvert et transparent qui garantira le meilleur résultat possible pour les Canadiens, et s'assurer que l'acquéreur de Freedom s'engage à continuer à investir dans les réseaux, à acheter plus de spectre, à s'implanter dans les communautés rurales et autochtones, à créer plus d'emplois, à faire baisser les prix pour les Canadiens et à apporter plus d'innovation sur le marché, tout comme nous l'avons fait avec Wind Mobile.
Les réseaux sans fil sont aussi importants que les routes dans l'économie numérique et, à ce titre, ils doivent être abordables, disponibles et accessibles à tous les Canadiens.
Merci. Je répondrai volontiers à vos questions.
:
Merci, monsieur le président, messieurs les vice-présidents et membres du Comité, de me donner l'occasion de m'adresser à vous. Je suis Andy Kaplan-Myrth, vice-président des affaires réglementaires et des distributeurs chez TekSavvy, qui est un fournisseur canadien indépendant de services Internet, de téléphonie et de télévision. Je suis accompagné de ma collègue Jessica Rutledge, qui est notre conseillère juridique chez TekSavvy.
Nous sommes heureux que le Comité se réunisse à nouveau pour examiner la fusion Rogers-Shaw à la lumière de l'évolution de cette opération. Plus particulièrement, pour adoucir l'acquisition par Vidéotron de l'entreprise Freedom Mobile, Rogers a offert à Vidéotron des conditions de gros préférentielles, comme des tarifs d'accès de gros réduits et une capacité de transport à coût réduit. C'est dans le cadre de ce marché de gros préférentiel que TekSavvy peut offrir un point de vue unique.
Je vais vous donner un aperçu de notre modèle d'entreprise. TekSavvy est au service de ses clients depuis plus de 25 ans. Nous avons près de 300 000 clients à travers le Canada. À Chatham-Kent et dans les communautés avoisinantes du Sud-Ouest de l'Ontario, nous avons investi et continuons d'investir dans la construction de nos propres installations, y compris de notre réseau croissant de fibre optique jusqu'au domicile. Dans le reste du Canada, nous relions les clients grâce à une combinaison de services de gros que nous achetons auprès de grands distributeurs titulaires dans leurs zones de service, notamment Rogers, Shaw et Vidéotron, et à nos propres installations dans tout le pays. Le CRTC exige que les entreprises titulaires offrent cet accès de gros, afin de créer une concurrence.
En vertu de ce modèle, les tarifs de gros constituent le principal élément de coût de notre activité. Si les tarifs sont trop élevés, nous ne pouvons pas offrir des prix de revente compétitifs.
En 2019, le CRTC a constaté que les tarifs de gros facturés par les titulaires étaient considérablement gonflés, et a réduit ces tarifs de façon spectaculaire. Alors que les appels des titulaires contre cette décision auprès de la Cour d'appel fédérale, de la Cour suprême et du Cabinet ont tous échoué, le CRTC a revu sa propre décision et est revenu aux mêmes tarifs qu'avant ce processus. Malheureusement, le Cabinet a ensuite rejeté plusieurs pétitions visant à infirmer cette décision.
Depuis lors, ces tarifs plus élevés ont déstabilisé cette industrie. Trois des principaux concurrents de l'accès de gros — autres que TekSavvy — ont quitté le marché au cours de l'année, y compris VMedia, qui a été acquis par Vidéotron. TekSavvy perd des clients et a dû mettre ses projets d'investissement en veilleuse, y compris ses projets d'achat de spectre. Le régime de gros comporte des lacunes, et les consommateurs en paient le prix. Les prix d'Internet au Canada continuent d'augmenter, et connaissent notamment des augmentations annuelles de 13 % pour certaines des vitesses les plus populaires.
Pourquoi est‑ce important? Les tarifs de gros réglementés constituent le contexte des ententes entre Rogers et Vidéotron. Rogers aurait pu fournir à Vidéotron des services de gros en utilisant les tarifs de gros réglementés comme pour tout autre concurrent, mais elle ne l'a pas fait. Elle savait que les tarifs de gros actuels ne passeraient pas l'épreuve du processus de concurrence, car ils n'auraient pas permis à Vidéotron d'être suffisamment concurrentielle. Rogers avait besoin que Vidéotron soit perçue comme un concurrent crédible pour faire accepter sa fusion.
Rogers offre plutôt à Vidéotron des tarifs de gros et des conditions moins favorables. En agissant ainsi, Rogers reconnaît de façon tacite que les tarifs de gros réglementés actuels sont tellement gonflés qu'ils ne permettent pas de soutenir la concurrence. Cette entreprise montre également qu'elle peut offrir des taux inférieurs à ce tarif tout en restant rentable.
En raison de l'incapacité du CRTC à établir des tarifs de gros adéquats, les grands opérateurs titulaires peuvent tirer parti des tarifs gonflés pour lesquels ils se sont battus pour conclure des accords entre eux, et s'offrir des conditions préférentielles qui nuiraient davantage aux concurrents indépendants.
En bref, la plus grande fusion du secteur des télécommunications de l'histoire repose sur des accords illégaux et anticoncurrentiels entre les opérateurs titulaires. La Loi sur les télécommunications interdit aux opérateurs d'accorder une « préférence indue ou déraisonnable » à certaines entreprises et non à d'autres.
TekSavvy a demandé au CRTC d'examiner l'entente de gros conclue entre Rogers et Vidéotron, et nous demandons au de ne pas l'approuver avant que le CRTC n'ait pris sa décision. Si notre demande est acceptée, le CRTC pourrait annuler l'entente parallèle entre Rogers et Vidéotron ou exiger que Rogers offre les mêmes conditions et rabais à tous ses concurrents.
Si nous disposions d'un régime de gros correctement réglementé, solide et efficace, nous n'aurions pas besoin de cette mosaïque d'accords parallèles ou d'engagements comportementaux sur 10 ans concernant les taux et les conditions.
Si nous disposions de tarifs réglementés applicables comme les tarifs réduits de 2019, la fusion de Rogers et Shaw n'aurait pas la même incidence, car les consommateurs pourraient choisir entre des options abordables et concurrentielles.
Si le gouvernement s'attaquait aux tarifs de gros injustes, les concurrents des services de gros seraient en mesure d'offrir des prix plus bas pour ce qui est devenu un service public essentiel pour les consommateurs. Cela permettrait de donner un répit bien nécessaire au portefeuille des consommateurs dans le contexte actuel de crise du coût de la vie.
Merci encore. Nous avons hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Aujourd'hui, nous avons entendu un certain nombre d'experts. Nous examinons évidemment la situation complexe dans laquelle nous nous trouvons. Nous envisageons une fusion importante ici au Canada.
Je commence à penser à la façon dont nous pouvons mettre en place les éléments fondamentaux. Nous examinons, en fait, la concurrence dans son ensemble au Canada. Pourquoi la concurrence est-elle importante? Parce qu'elle permet aux Canadiens d'avoir des choix. Ils ont accès à de meilleurs services et à de meilleurs prix. Voilà évidemment quelle devrait être la priorité de tous les parlementaires à l'heure actuelle, surtout en période d'inflation élevée.
Lorsque nous examinons cette question, nous entendons des universitaires et des experts de la Loi sur la concurrence dire qu'ils ont fait ceci ou cela. Le fait que je trouve le plus alarmant et qui me préoccupe dans cette affaire est que Rogers, lorsqu'il cherchait à acheter un actif ou un concurrent, a eu carte blanche pour choisir qui serait son concurrent. Cette entreprise, qui détient la plus grande part du marché des télécommunications dans tout le Canada, a été autorisée — et Shaw lui a donné toute l'autorité pour le faire — à choisir librement qui serait son concurrent. Peut-être plus important encore, cette société a été autorisée à choisir avec qui elle ne ferait pas affaire.
Globalive est ici. Distributel est un autre exemple, et il y en a peut-être d'autres.
Monsieur Lacavera, le processus de dessaisissement était‑il selon vous équitable?
:
Le fait que Vidéotron devienne dépendante de Rogers pour certains types d'accès la met dans une position difficile.
Tout d'abord, nous ne connaissons pas les faits exacts de la nature de ces accords d'accès. Il faudra s'adresser au CRTC pour déterminer dans quelle mesure ils sont préférentiels ou discriminatoires.
Le fait est que Vidéotron compte sur Rogers pour fournir ces types de services. Rogers jouit ainsi d'un contrôle important. Elle invite essentiellement Vidéotron à faire partie du club.
Une partie de la position du Bureau de la concurrence sur ce marché est qu'un concurrent non conformiste, c'est‑à‑dire un concurrent qui ne suit pas le mouvement, est la meilleure façon de créer de la concurrence.
Dans votre question initiale, vous avez demandé comment revenir à l'essentiel pour créer de la concurrence et offrir de bons prix sur ce marché. Une solution serait de supprimer la domination des fournisseurs initiaux. Ces entreprises — Rogers, Telus et Bell — sont présentes sur le marché depuis 30 ans. Elles en ont fermement le contrôle. Elles ont maintenu 90 % des parts de ce marché, même pendant les dix années de la politique du quatrième opérateur. Je pense qu'il est très important d'avoir un concurrent qui ne dépend pas de cette manière de l'un des fournisseurs dominants.
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Cette question comporte bien des éléments. D'abord, permettez-moi de dire que, lorsque l'on dit que Rogers a eu carte blanche quant au choix de ses concurrents, je ne crois pas que cela rende vraiment justice à l'analyse du tribunal à cet égard. Voyez-vous, le tribunal a accordé beaucoup de crédibilité à l'argument du commissaire voulant que Vidéotron ne soit pas un réel concurrent. Il a selon moi élaboré dans le détail les raisons pour lesquelles Vidéotron pourrait bien être un réel concurrent.
Je m'oppose un peu à l'idée qu'il s'agit là d'une carte blanche, car une partie de l'audience du Tribunal de la concurrence était en fait une évaluation de la capacité de Vidéotron a être concurrentiel.
Un autre point soulevé dans la discussion jusqu'à maintenant est l'idée des tarifs en gros et les commentaires afférents de M. Kaplan-Myrth. Je suis agnostique quant aux décisions, bonnes ou mauvaises, du CRTC là‑dessus, mais je vous dirai ceci: c'est extrêmement difficile de viser juste, donc je n'envie pas la tâche du CRTC. Elle est difficile.
En même temps, il est intéressant d'entendre les commentaires de Globalive. D'une part, TekSavvy nous dit que c'est impossible. Les tarifs actuels rendent la concurrence impossible, et puis...
:
Monsieur le président, je vais de nouveau faire référence au Projet Fox.
J'ai entendu, dans les remarques préliminaires, que ce projet était entre autres appuyé par le Nouveau Parti démocratique. C'est un élément du Projet Fox qui revient souvent, soit de pouvoir poursuivre la mise en application de cette stratégie de dominance, notamment avec le chef Jagmeet Singh qui, durant la période des questions, pourra poser des questions au concernant la stratégie « faire échouer, ralentir et façonner ». Ce sont des mots qui sont lourds de sens, surtout quand on agit de la sorte en comité.
J'ai aussi entendu, dans les remarques préliminaires, que Telus, Bell et d'autres intervenants, incluant des universitaires, exerçaient des pressions dans cette affaire. Dans un document rendu public par la cour, on y apprend que, parmi ces intervenants tiers, il y a notamment la Canadian Media Concentration Research Project de l'Université Carleton.
Ma question s'adresse à vous, monsieur Klass. Avez-vous eu des contacts avec Telus? Vous êtes-vous dissocié de cette utilisation que l'on fait de votre propriété intellectuelle ou de votre jugement, dans les circonstances?
:
Pendant des années, dans les rapports annuels publiés par le Canadian Media Concentration Research Project, nous avons fait une analyse des marchés provinciaux pour les services mobiles sans fil. Je suis essentiellement responsable de ce volet. Je suis tout à fait d'accord que le Québec, ces dernières années, en raison de Vidéotron, a donné l'exemple du type de concurrence qui pourrait émaner de la politique sur un quatrième fournisseur de services sans fil.
Cela dit, l'équation change légèrement quand Vidéotron sort du Québec. Je tiens à préciser que je souhaite sa réussite. Si Vidéotron prend le relais de Freedom, elle a des chances d'y arriver.
Je souhaite des résultats qui profitent aux consommateurs. Toutefois, le fait que Vidéotron prenne le relais de Freedom présente un risque important quant à sa situation, qui sera complètement différente dans le reste du Canada puisqu'il faut d'abord retirer son lien aux installations de large bande dont elle dispose au Québec pour les remplacer par ces ententes avec Rogers.
Bien que j'aimerais la voir réussir, nous avons vu dans le passé, et je pense ici à l'époque des téléphones à cadran, des entreprises comme Bell et Rogers conclure de telles ententes où les plus petites entreprises dépendent d'elles, ce qui leur permet de les exploiter et, éventuellement, de les faire disparaître. Dans le cas de Vidéotron qui étend sa présence dans le reste du Canada, je m'inquiète de la voir si dépendante de Rogers, puisqu'elle n'aura pas la force qu'elle a au Québec, et qu'elle ne sera donc pas aussi influente qu'avant.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Iacobucci, je vais continuer avec vous.
Si, actuellement, Vidéotron devait faire ce que vous dites et être plus dynamique dans son déploiement, comme on l'a promis, cela irait à l'encontre de son ancien modèle opérationnel. Je remonte à 2013, où elle participait à une mise aux enchères du spectre et à la mise qu'elle a remportée en Colombie-Britannique, en Ontario et en Alberta. Qu'est‑ce qui vous fait croire que, cette fois‑ci, elle va être concurrentielle?
Ensuite, si ce n'est pas le cas, quels moyens légaux le gouvernement peut‑il employer pour rectifier le tir?
Enfin, y aurait‑il aussi la possibilité qu'elle soit achetée afin de l'évincer du marché éventuellement?
:
Je vais répondre à la dernière question d'abord, car je crois que, d'une certaine façon, c'est la plus facile.
Si l'un des acteurs du marché propose éventuellement d'acquérir Vidéotron, il y aura des questions en matière de concurrence posées sur cette acquisition. Ici encore, les institutions qui régissent la concurrence au pays sont bien outillées pour établir si une acquisition éventuelle réduirait de beaucoup la concurrence.
À propos de votre première question, sur ce qui justifie mon raisonnement, je ne prétends pas être un spécialiste des affaires de Vidéotron ou des particularités de son modèle. Je comprends toutefois d'où pourrait venir le scepticisme qui semble sous-tendre votre question. Cela dit, je crois que le tribunal a fait une évaluation très attentive de ce qu'il a entendu. C'était une évaluation très poussée de la preuve. Le commissaire a eu l'occasion de faire ses déclarations, soit que nous ne devrions pas nous attendre à ce que Vidéotron connaisse autant de succès que Shaw sans cette acquisition. Je crois que cela a été pleinement vérifié. Les conclusions me semblent raisonnables, de mon point de vue.
Toutefois, j'en conviens, il est aussi important de souligner que, même si le tribunal a effectué cette analyse avec une certaine confiance, prédire l'avenir sera toujours difficile. Le tribunal y a aussi fait allusion. Quand vous me demandez ce qui se produira si cela ne fonctionne pas, eh bien, c'est un domaine où, si cette fusion n'est pas aussi concurrentielle que nous pourrions l'espérer, il y a une surveillance réglementaire. Le CRTC pourrait prendre certaines décisions, y compris le retrait de l'abstention, s'il le souhaite.
Cette question s'adresse à la fois à M. Kaplan-Myrth et à M. Lacavera.
D'où je viens, nous devons gérer deux ou trois choses actuellement. D'abord, je vis à Windsor, en Ontario, directement en face de Detroit, dans le Michigan, donc nous avons aussi des nombreux frais d'itinérance, ce que les gens doivent gérer. Ensuite, c'est la capitale canadienne de l'industrie automobile. Au fil des ans, il y a eu des obstacles non tarifaires qui ont empêché les exportations canadiennes de véhicules en Corée du Sud, par exemple. Vous pouvez légalement les envoyer là‑bas sans droits de douane, mais il y a des choses que les gouvernements font pour, dans les faits, empêcher l'entretien des véhicules et ainsi de suite, afin de rendre l'acquisition difficile pour un consommateur.
J'aimerais obtenir vos commentaires sur d'autres obstacles potentiels à l'arrivée de nouveaux concurrents, que ce soit le partage des tours de téléphonie cellulaire ou d'autres types de mécanismes qui sont actuellement en place. Il y a des perturbations qui peuvent être dues aux entreprises en place du fait qu'elles ne font même pas ce qui devrait être fait actuellement.
Je vais commencer par vous, monsieur Andy Kaplan-Myrth, et je vous prie de laisser du temps à M. Lacavera, s'il vous plaît.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Vu le peu de temps que j'ai aujourd'hui, je vais adresser mes questions à Globalive. Je vais énoncer les questions d'abord, puis, je l'espère, vous pourrez ensuite me fournir des réponses.
Aujourd'hui, nous avons beaucoup entendu parler de la capacité ou de potentiel de Vidéotron à devenir le véritable quatrième fournisseur de services cellulaires de l'oligarchie canadienne. Ce que je n'ai pas entendu de Globalive, aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle vous avez vendu Freedom Mobile, et ce qui ferait de vous un meilleur concurrent que Vidéotron, surtout parce que nous avons entendu que Vidéotron serait liée à Rogers, mais vous seriez subséquemment liés au réseau de Telus. Quelle est la différence ici?
Vous avez beaucoup parlé de vos communications avec Rogers, pourtant dans le mémoire que vous avez remis, probablement à l'ensemble des membres ici, vous ne nous avez pas vraiment parlé, à titre de membres du Comité, de vos interactions avec Shaw. Bien que vous ayez déclaré que votre soumission était de 1 milliard de dollars de plus que le prix offert par Vidéotron à Rogers et Shaw, dans les faits, elle est différente dans son offre, si je me souviens bien, parce qu'elle comprend les services cellulaires offerts par Shaw que vous possédiez auparavant, bien sûr.
Enfin, dans votre mémoire, vous avez fait des allégations très graves voulant que, depuis l'annonce de la fusion, Shaw a coupé les vivres à Freedom Mobile tout en offrant des promotions qui donnent essentiellement les services cellulaires aux clients de Shaw Mobile, ce qui a permis à Shaw Mobile d'acquérir près d'un demi-million de clients, faisant du coup perdre des centaines de milliers de clients à Freedom Mobile depuis l'annonce de la fusion.
Je cède la parole à Globalive.
:
Je vais procéder à rebours.
Les résultats divulgués et la performance de Freedom sont on ne peut plus manifestes. Shaw est une société ouverte et Freedom a complètement dérapé quand Shaw a arrêté de lui faire concurrence. Les données sont claires là‑dessus. Les activités de Shaw Mobile qui sont incluses dans un forfait, dont les adhérents sont énormément financés par l'Internet à domicile, la câblodistribution et les services de téléphonie filaire, sont également limpides, donc, oui, Freedom a littéralement été saignée de ses clients de cette façon.
Du point de vue de nos interactions avec Shaw, il n'y en a pas eu. Shaw s'était entendue avec Rogers de telle sorte que, nous le croyons et, je crois, le savons, elle ne pouvait absolument pas interagir avec nous.
Dans le cas de nos interactions avec Telus, j'aurai bientôt 50 ans, et je n'ai pas encore travaillé pour qui que ce soit. Ce n'est pas demain la veille que je vais commencer à travailler pour quelqu'un, donc il n'y a aucun scénario où Globalive est de mèche avec Telus, qu'elle travaille pour Telus. Ce n'est absolument pas dans notre culture, qui est connue et facile à constater. Ce qui circule actuellement, c'est cette idée d'une structure partagée avec Telus. C'est extrêmement important pour l'avenir de la concurrence au pays, car nous sommes en mesure d'investir dans le spectre et de le partager avec Telus, dans le cadre d'un réseau partagé comptant des tours et une infrastructure communes, ce qui nous permettra ultimement de faire des économies majeures et de faire bénéficier les consommateurs canadiens de ces économies de façon très fiable.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur le document qui a été déposé au tribunal. Si vous me le permettez, je vais le déposer au Comité, parce qu'il est très pertinent dans le cadre de nos réflexions. Le document est en anglais. Comme je ne peux pas demander à Telus de le traduire, permettez-moi de le déposer tel quel.
On y parle de campagnes faites directement auprès des gens, afin qu'ils puissent envoyer des messages à leurs députés. C'est ce qu'on invite les gens à faire sur le site nomerger.ca, qui a été autorisé par Globalive.
Le document précise ceci:
[Traduction]
« Les sociétés Telus et Globalive annoncent un accord de partage de réseau et de spectre pour renforcer l'offre d'achat de Freedom Mobile par Globalive ».
[Français]
Ma question s'adresse à vous, monsieur Lacavera.
Vous êtes aussi inscrit en tant que tierce partie prenante, à titre de fondateur et d'ancien propriétaire de Wind Mobile.
Avez-vous eu des pourparlers avec des représentants de Telus? Vous ont-ils consulté? Le cas échéant, quelle est la nature de cette entente pour stimuler la mise de Globalive? À combien s'élève-t-elle?
:
Bon après-midi à tous et à toutes.
Nous sommes prêts à entamer cette dernière heure de la rencontre, aujourd'hui, sur l'acquisition de Shaw par Rogers.
Nous accueillons M. Tony Staffieri, président et chef de la direction de Rogers Communications inc. Il est accompagné de M. Dean Prevost, président de l'intégration.
Nous accueillons également deux représentants de Shaw Communications M. Paul McAleese, le président, et M. Trevor English, le vice-président exécutif, bureau du chef du développement financier et corporatif.
Nous recevons également M. Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction, de Québecor Média inc., ainsi que M. Jean‑François Lescadres, vice-président aux Finances, chez Vidéotron.
Je vous remercie, messieurs, de vous joindre à nous. Je vous présente toutes mes excuses pour le léger retard. C'est ce qui arrive aux derniers à témoigner au terme d'une longue journée. Je vous remercie de votre compréhension.
Sans plus tarder, nous allons céder la parole aux représentants de Rogers.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs. Je m'appelle Tony Staffieri et je suis accompagné de Dean Prevost, président de l'Intégration chez Rogers.
Pour commencer, je vous remercie de me donner l'occasion de discuter avec vous. Nous respectons le rôle de votre comité et nous sommes ici pour répondre à vos questions.
Une longue procédure judiciaire a précédé la séance d'aujourd'hui, procédure au cours de laquelle la Cour d'appel fédérale a confirmé la décision du Tribunal de la concurrence.
La décision de la Cour d'appel fédérale s'appuie sur celle du Tribunal, qui a conclu à l'unanimité que les transactions entre Rogers, Shaw et Québecor favoriseront la concurrence.
Permettez-moi de citer la décision: « les marchés [...] en Alberta et en Colombie-Britannique continueront de compter quatre grands concurrents ». La décision va plus loin; elle conclut que Vidéotron a une grande capacité d'être un fournisseur de services sans fil perturbateur, car elle peut rapidement construire un réseau 5G dans la zone de couverture de Freedom, ainsi que regrouper ses services filaires et sans fil à des prix inférieurs à ceux de Shaw.
La décision indique aussi clairement que « Rogers injectera une nouvelle source de concurrence de taille » en Alberta et en Colombie-Britannique.
En résumé, les transactions proposées ont fait l'objet d'un examen rigoureux et elles permettront d'intensifier la concurrence. Comme l'a affirmé la Cour fédérale: « l'affaire [...] était loin de reposer sur des subtilités. » Le Comité peut être rassuré: rien n'a été laissé au hasard.
Beaucoup de choses ont changé depuis que vous avez commencé à étudier la fusion proposée et que vous avez déposé vos recommandations. Nous avons pris acte de vos commentaires et de ceux du . Nous sommes ici aujourd'hui pour parler d'une entente améliorée. En fait, il s'agit de deux ententes. La première entente permettra à Québecor, propriétaire de Vidéotron, d'acquérir Freedom. Dans le cadre de la seconde, Rogers acquerra les activités filaires de Shaw dans les marchés où les deux entreprises n'entrent pas en concurrence.
Après avoir examiné d'autres solutions, nous avons déterminé, en fonction de critères précis, que Vidéotron, par sa feuille de route étoffée, sa taille considérable et sa capacité de mettre rapidement en œuvre la 5G, représentait l'option la plus viable qui soit pour accroître la concurrence.
Cette transaction renforcera la concurrence sur deux plans importants. D'abord, Vidéotron deviendra le quatrième fournisseur de services national et elle sera capable de perturber le marché puisqu'elle peut servir près de 90 % de la population.
Ensuite, Rogers, ainsi renforcée, deviendra un concurrent plus redoutable sur le marché des services filaires dans l'Ouest canadien. Le réseau câblé de Rogers est présent dans certaines régions de l'Ontario et de l'Est du Canada. Celui de Shaw s'étend dans l'Ouest canadien et dans certaines régions du Nord de l'Ontario. Il n'y a aucun chevauchement.
En tant que fournisseur national de services câblés, nous livrerons une vive concurrence à Telus dans l'Ouest. Certes, l'entente renforcera la concurrence dans le secteur des services sans fil, mais elle fera aussi de même pour les services filaires. C'est probablement pourquoi l'entreprise Telus fait tout ce qu'elle peut pour s'opposer à cette transaction.
Permettez-moi de passer maintenant aux engagements que nous avons pris envers l'Ouest canadien.
Premièrement, nous investirons 6,5 milliards de dollars pour améliorer la connectivité au cours des cinq prochaines années. Ce montant comprend 1 milliard de dollars en argent frais pour brancher les collectivités rurales et autochtones. Nous travaillons avec des partenaires des Premières Nations, dont des fournisseurs appartenant à des Autochtones, et avec tous les ordres de gouvernement afin de mettre la dernière main aux projets prioritaires. En outre, nous investirons 2,5 milliards de dollars pour élargir notre réseau 5G. Nous investirons également 3 milliards de dollars dans les services réseau, y compris l'expansion de notre réseau câblé.
Deuxièmement, nous conserverons une forte présence dans l'Ouest canadien. Nous créerons notamment jusqu'à 3 000 nouveaux emplois afin de soutenir les investissements dans le réseau; notre siège social pour l'Ouest sera situé à Calgary.
Troisièmement, nous élargirons l'accès à la connectivité. Nous augmenterons la portée de Branché sur le succès, notre programme d'accès Internet haute vitesse à faible coût, pour en faire profiter les Canadiens et Canadiennes à faible revenu de l'Ouest. De plus, nous l'offrirons désormais à la clientèle des services sans fil admissible dans tout le pays. Tout compte fait, plus de 2,5 millions de Canadiens et Canadiennes auront accès à ce programme. La fusion réunira deux sociétés canadiennes qui incarnent l'esprit d'entreprise du pays et qui ont à cœur le Canada et la population canadienne.
En guise de conclusion, permettez-moi de vous faire part de quelques réflexions. Premièrement, nous avons bel et bien tenu compte de vos commentaires.
Deuxièmement, les transactions proposées ont fait l'objet d'un examen approfondi et complet.
Troisièmement, ces transactions renforceront la concurrence.
Quatrièmement, nous ferons des investissements considérables pour connecter encore plus de Canadiens et Canadiennes.
Ces transactions se traduiront par une valeur ajoutée, une plus grande connectivité et plus d'innovation pour le Canada.
Merci.
:
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Je suis Paul McAleese, président de Shaw Communications. Je suis accompagné de M. Trevor English, chef du développement financier et corporatif.
Comme votre comité le sait très bien, notre industrie occupe une place de plus en plus importante dans la vie et l'avenir économique de la population canadienne. Elle est aussi sur le point de connaître un changement technologique majeur, et de nouveaux investissements de dizaines de milliards de dollars devront être faits pour que le Canada continue de prospérer à l'ère numérique.
Shaw Communications a été fondée dans le but d'offrir des choix de premier ordre à la population canadienne, et nous sommes fiers des relations que nous avons bâties avec notre clientèle au cours des 50 dernières années.
Nous sommes aussi assez sagaces pour comprendre que les transactions proposées avec Vidéotron et Rogers représentent la meilleure voie à suivre pour notre clientèle. Ces transactions placeront les actifs de Shaw entre bonnes mains à long terme, elles permettront de surmonter les difficultés éprouvées par Shaw et, surtout, elles favoriseront la durabilité et la croissance de la concurrence, de l'abordabilité et de l'innovation au sein du secteur canadien des télécommunications.
Depuis notre dernière comparution devant le Comité en 2021, beaucoup de choses ont changé. De nombreux intervenants, y compris le Comité, ont exprimé des réserves à propos de l'avenir de Freedom Mobile. Par conséquent, en juin dernier, nous avons annoncé une approche très différente, soit l'acquisition de Freedom Mobile par Vidéotron. Soyons clairs: Freedom Mobile n'appartiendra jamais à Rogers. En outre, la Colombie-Britannique, l'Ontario et l'Alberta continueront de compter quatre grands concurrents dans le secteur des services sans fil. Aucune société n'est mieux placée que Vidéotron pour augmenter l'incidence concurrentielle de Freedom Mobile.
La fusion de leurs services sans fil fera de Freedom et Vidéotron un quatrième fournisseur encore plus important, qui pourra atteindre plus de 30 millions de personnes. La clientèle de la nouvelle société dynamique formée par Freedom et Vidéotron sera deux fois plus grande — elle comptera plus de trois millions d'abonnés —, et cette société disposera de tous les outils nécessaires pour concurrencer les fournisseurs nationaux, y compris des licences du spectre 5G, licences que Shaw ne possède pas.
Comme le Tribunal de la concurrence l'a conclu dans une décision que la Cour d'appel fédérale a soutenue à l'unanimité hier, la nouvelle société Vidéotron qui résultera de ces transactions constituera un concurrent plus vigoureux et efficace que ne l'est aujourd'hui Freedom Mobile.
Les avantages qu'offrent les transactions proposées ont été prouvés par un processus judiciaire; alors, qui continue à s'y opposer? Ce sont nos concurrents; je vous invite à vous demander pourquoi.
Le premier paragraphe de la décision du tribunal fournit une explication:
Un dicton bien connu au sein de la communauté du droit de la concurrence veut que lorsque des concurrents formulent des plaintes à l'égard d'une fusion, ce soit souvent un bon indice que la fusion favorisera la concurrence. En l'espèce, l'opposition de deux concurrentes des défenderesses à l'échelle nationale a été vive et d'une grande portée.
Pendant les deux dernières années, ce sont Telus et Bell qui se sont opposées le plus vigoureusement aux transactions, sur toutes les tribunes possibles. En conséquence du processus réglementaire, quand les transactions seront conclues, Telus et Bell affronteront la concurrence qu'elles craignent le plus.
Comme vous l'avez entendu, Telus est allée jusqu'à mener une campagne bien documentée, intitulée « projet Fox », dans le but de « faire échouer, ralentir et façonner » les transactions proposées. Dans le cadre de cette campagne, Telus a tenté de faire en sorte que Globalive acquiert Freedom Mobile à la place de Vidéotron. Le président de Globalive, M. Lacavera, qui ne s'est manifestement pas fait scrupule de jouer Pinocchio pendant que Darren Entwistle se prenait pour Geppetto, est un drôle de choix de partenaire d'affaires.
La feuille de route de M. Lacavera comme dirigeant d'une entreprise de services sans fil est douteuse. Je le sais de première main: j'ai pris la direction de ce qui s'appelait à l'époque Wind Mobile quand M. Lacavera est parti. Je comprends donc très bien les efforts qui ont dû être déployés pour surmonter les nombreux défis dont nous avons hérité. Je vous donne un exemple.
J'imagine que, comme le reste du pays, la majorité des membres du Comité et un grand nombre des personnes qui se trouvent dans la salle utilisent un iPhone d'Apple pour répondre à leurs besoins quotidiens en matière de télécommunications. Avant les investissements faits par Shaw, Apple refusait d'autoriser la vente de l'iPhone pour utilisation sur le réseau de Wind Mobile quand M. Lacavera en était le propriétaire et le PDG. Le contraste avec Vidéotron est net; Vidéotron est un concurrent sérieux qui a fait ses preuves dans les services sans fil. Pour sa part, Globalive ne possède pas d'actifs du spectre et cette société n'a aucune expérience récente dans le secteur canadien des services sans fil, qui évolue rapidement.
Les documents que Telus a dû fournir dans le cadre de la procédure récente du tribunal ont mis au jour la relation entre Telus et Globalive. Ce que nous avons appris, c'est que Telus cherchait de toute évidence à se servir de Globalive comme substitut. Pourquoi Telus ferait-elle des pieds et des mains pour « faire échouer, ralentir et façonner » les ententes proposées?
La réponse est très simple. Comme le tribunal l'a conclu, les transactions proposées renforceront la concurrence en Alberta et en Colombie-Britannique, où le fournisseur principal est Telus.
C'est peut-être évident, mais il ne faut pas l'oublier: Telus ne souhaite pas renforcer la concurrence dans l'Ouest canadien.
Le processus réglementaire rigoureux a donné le meilleur résultat possible pour la population canadienne. S'il y a d'autres retards, ils ne bénéficieront qu'à Telus et Bell en empêchant le renforcement de la concurrence qui résultera des transactions proposées.
Le temps est venu d'aller de l'avant. Grâce à ces transactions, les prix diminueront, les investissements augmenteront, les innovations se multiplieront et la concurrence s'intensifiera.
Je vous remercie pour votre attention. Nous répondrons à vos questions avec plaisir.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président, de nous inviter. Nous sommes honorés d'être avec vous à ce comité.
Je m'appelle Pierre Karl Péladeau, je suis président et chef de la direction de Québecor. Mon collègue, Jean-François Lescadres, est vice-président des finances de Vidéotron.
Il y a environ deux ans, je me présentais devant vous en affirmant que Québecor demeurait la cheville ouvrière de la concurrence au bénéfice des consommateurs canadiens des services de télécommunication. Nous avons démontré, hors de tout doute, que ce sont les consommateurs qui en sortent gagnants. Cette démonstration est faite depuis près de 15 ans au Québec par notre offre de service sans fil. Elle a été constatée tant par le CRTC que par le ministère Innovation, Sciences et Développement économique Canada et par de nombreuses analyses de marché telles que Wall ou Nordicity, par exemple.
Contrairement aux entreprises d'accès Internet aux tierces parties ou, dans notre jargon, les TPIA, nous participons étroitement à l'activité économique en raison des milliards de dollars investis dans la construction de nos réseaux filaires et non filaires, tout en offrant des prix extrêmement bas au moyen de nos différentes marques, dont la plus récente lancée il y a quatre ans, Fizz, une marque entièrement numérique.
Nous croyons maintenant qu'un certain nombre de conditions sont réunies pour élargir notre périmètre d'activité et proposer des services de télécommunication en Colombie‑Britannique, en Alberta, au Manitoba ainsi qu'en Ontario.
[Traduction]
L'offre de près de 3 milliards de dollars que Vidéotron a faite à Rogers est la seule qui soit satisfaisante à tous les égards. Vidéotron est un acteur et un perturbateur régional qui remporte du succès, fort d'un excellent bilan, d'une solide expérience et de réalisations novatrices. La vérité, c'est que Vidéotron est le seul véritable candidat.
Il n'est donc pas étonnant que les « trois grands acteurs » craignent l'arrivée perturbatrice de Vidéotron sur le marché hors Québec des services sans fil.
[Français]
Le projet Fox est un exemple flagrant de tactiques, disons-le, toxiques et machiavéliques de Telus, qui incluent notamment la multiplication des recours aux tribunaux, des campagnes sournoises de désinformation et des démarches intensives de lobbyisme afin d'alimenter les oppositions tout en cherchant, entre autres, à dresser l'Ouest canadien contre l'Est du pays. Le tout vise à mettre en échec le déploiement de la concurrence et les volontés du gouvernement de faire bénéficier aux Canadiennes et aux Canadiens de conditions tarifaires et commerciales favorables et innovantes.
L'opposition de Bell et Telus à la transaction est l'illustration parfaite que Vidéotron est la meilleure solution pour procurer aux consommateurs une véritable et pérenne concurrence.
[Traduction]
Québecor a élaboré un solide plan d'expansion pour s'implanter solidement dans le marché canadien des télécommunications. Dans la décision récente qui a été confirmée hier, le Tribunal de la concurrence a même affirmé que « Vidéotron est un perturbateur de marché chevronné qui a connu beaucoup de succès au Québec. Il a tiré parti de cette expérience pour élaborer des plans très détaillés et entièrement chiffrés en vue de son entrée et de son expansion dans les marchés visés en Alberta et en Colombie-Britannique, de même qu'en Ontario. »
Nous l'avons dit quand le a établi les conditions de la vente de Freedom Mobile et nous le disons encore: Vidéotron est là pour longtemps et est déterminé à abaisser les prix pour que les Canadiens en profitent.
Comme nous l'avons fait remarquer, c'est ce que nous avons fait au Québec; plusieurs rapports l'ont d'ailleurs confirmé. C'est ce que nous faisons depuis au moins 15 ans, depuis le lancement de notre première offre de services mobiles virtuels sur le réseau de Rogers en 2006.
Qui plus est, Vidéotron a acquis VMedia l'an dernier, ce qui lui permettra d'offrir aux consommateurs de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, du Manitoba et de l'Ontario des services groupés et des produits novateurs au rabais, y compris des services mobiles et Internet à des prix encore plus concurrentiels. Nous proposerons des groupes de services à des conditions meilleures que celles de tous les autres acteurs, y compris celles que Shaw Mobile offre aujourd'hui.
[Français]
À l'exception d'Eastlink dans certaines localités des provinces maritimes, toutes les initiatives lancées à la suite des enchères de 2008 ont échoué. Globalive, financée par des intérêts étrangers et ensuite achetée par Vimpelcom, une entreprise en partie contrôlée par un oligarque qui est aujourd'hui interdit de territoire au Canada, a atterri, quelques années plus tard, chez Shaw.
Mobilicity, contrôlée par une société financière privée américaine, a pour sa part été achetée par Rogers, tandis que Public Mobile a été achetée par Telus. Il n'y a que Québecor, avec Vidéotron, qui a réussi et qui réussit encore à confronter Bell et Telus. Notre plan est simple: continuer à réussir dans le marché du sans-fil, dont les Canadiens et Canadiennes ont besoin.
Le CRTC et le gouvernement doivent aussi continuer à créer des conditions favorables, dont les plus importantes sont la révision des tarifs d'itinérance et l'exécution de la politique pour les exploitants de réseau mobile virtuel à part entière, ou ERMV, et l'application de sanctions afin de faire cesser les gestes anticoncurrentiels.
Tous les moyens doivent être mis en place si nous voulons répondre à l'intérêt public et à la volonté claire du gouvernement. En vertu des politiques gouvernementales et réglementaires mises à jour et alignées sur celles décrétées il y a maintenant 15 ans par feu le ministre Jim Prentice, nous serons le quatrième acteur national de l'industrie tant attendu. Assurons-nous toutefois que cette volonté du gouvernement est bien respectée par les titulaires nationaux, afin de pouvoir livrer une saine et pérenne concurrence pour les Canadiens et les Canadiennes.
Je vous remercie de votre attention.
:
Je vous remercie, monsieur le président. Merci à tous de participer à l'audience importante d'aujourd'hui.
Je voudrais commencer, à l'intention de ceux et celles qui nous regardent, en faisant remarquer que vos entreprises se sont bâties en louant des actifs nationaux limités, soit les radiofréquences qui appartiennent aux Canadiens. Ces derniers vous ont accordé le privilège d'y avoir accès tout en étant protégés de la concurrence étrangère. Ce privilège vient avec la responsabilité d'offrir des services à des prix raisonnables aux Canadiens. Cette position privilégiée et protégée fait en sorte que les Canadiens paient parmi les prix les plus élevés du monde pour les services mobiles et Internet, alors que vos entreprises, fortes de leur monopole, empochent des profits faramineux.
Pour la téléphonie cellulaire, la marge de profit nette de Rogers est de 62 % et celle de Vidéotron, de 65 %. Vos marges montrent que les prix de la téléphonie cellulaire ne dépendent pas de la taille du pays et de la population. Il y a moins de concurrence aujourd'hui qu'il y a 10 ans, car vos entreprises ont avalé leurs concurrents. En raison de votre position privilégiée, les libéraux vous ont permis d'exercer des pressions sans précédent sur les fonctionnaires dans le cadre du processus de prise de décisions.
Monsieur Staffieri, comme vous étiez président et chef de la direction de Rogers pendant cette transaction, vous avez personnellement rencontré plus de 60 fois le ministère de l'Industrie, rencontrant notamment le à cinq reprises. Je voudrais savoir si vous avez négocié l'entente directement avec le ministère.
:
Je vous remercie de cette réponse.
Monsieur Péladeau, votre entreprise s'était, par le passé, engagée à prendre de l'expansion et à établir un service de téléphonie cellulaire dans l'Ouest canadien quand elle a acquis des licences de spectre, mais en fait, elle a vendu plus de 100 de ces licences, empochant du coup plus de 300 millions de dollars en profit.
Je sais que vous avez fait bien des promesses devant le tribunal, mais nous sommes légèrement sceptiques. Comme pour les promesses que vous avez faites au gouvernement par le passé, vous pourriez ne pas tenir parole.
Accepterez-vous de respecter le plan d'affaires que vous avez présenté au Tribunal de la concurrence, à défaut de quoi vous perdrez toutes les licences de spectre de Freedom?
:
Merci, monsieur le président.
Je partage mon temps de parole aujourd'hui avec mon collègue Anthony Housefather.
[Traduction]
Ma première question s'adresse à M. Staffieri.
En décembre, vous avez publié une déclaration indiquant que cette fusion permettra aux Canadiens de bénéficier d'un choix, d'une abordabilité et d'une connectivité accrus, et que ces transactions se traduiront probablement par une intensification de la concurrence.
Ce matin, le Bureau de la concurrence et d'autres témoins nous ont indiqué que cette fusion aura des répercussions négatives sur les Canadiens à faible revenu. Nous avons également entendu dire que la densité compte dans le secteur des télécommunications. Nous savons que les populations et les communautés rurales pâtissent souvent du manque de densité.
Pouvez-vous nous expliquer aujourd'hui comment vous améliorerez l'abordabilité et la connectivité pour ces deux groupes?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Tout d'abord, je vous remercie de me laisser du temps de parole, madame Lapointe.
Monsieur McAleese, je veux donner suite aux propos de Mme Lapointe. Il ne me semble pas très approprié d'attaquer d'autres témoins.
Soit dit en passant, c'est agréable de voir qu'il y a tant d'Anthony parmi les témoins.
Ma première question s'adresse à Rogers. Je veux poser une question sur l'entente de confidentialité dont Globalive a parlé. Ayant déjà été avocat général pour une multinationale, je sais fort bien que des ententes de confidentialité sont normalement signées au début du processus. Est‑il vrai que dans l'entente de confidentialité, vous avez demandé à Globalive de ne pas parler au gouvernement, de s'en remettre à vous et de vous donner un droit de veto concernant les investisseurs qui interviendront dans la transaction?
:
Merci, monsieur Lemire.
Il n'y a pas 42 façons de réussir et nous savons fort bien que les questions concernant la tarification sont des éléments extrêmement importants pour déterminer le succès d'une entreprise.
Au Québec, nous avions certainement un assemblage de services qui étaient la câblodistribution, Internet, la téléphonie filaire ainsi que la téléphonie sans fil. Pour en arriver à atteindre, aujourd'hui, une part de marché qui dépasse 23 %, nous avons proposé aux Québécois des prix inférieurs à ceux qui prévalaient précédemment dans l'industrie.
C'est d'autant plus vrai, que nous avons lancé — je l'ai mentionné dans mon discours d'ouverture — une marque entièrement numérique, appelée Fizz, qui est économique et qui est encore moins coûteuse que nos marques importantes. C'est certainement la stratégie que nous allons déployer pour les régions et les marchés que Freedom Mobile est en mesure de couvrir aujourd'hui, et également pour les marchés qu'il pourrait couvrir dans les années ou les décennies qui viennent.
Alors, nous allons effectivement réduire les tarifs et utiliser l'innovation et le service à la clientèle, qui est un élément extrêmement important, pour faire en sorte d'avoir autant de succès que nous avons eu au Québec au cours des 10 ou 15 dernières années.
:
VMedia est un fournisseur d'accès Internet et de services de télévision réglementés et non réglementés déjà présent dans plusieurs régions du pays, notamment à Vancouver, en Alberta, au Manitoba et en Ontario. Nous avons pensé qu'il serait certainement un atout pour nous de jumeler plusieurs produits, comme nous l'avons fait avec succès au Québec, en proposant ce que nous appelons des offres groupées.
L'acquisition de VMedia nous procure cette possibilité. En effet, conformément aux obligations qui échoient aux entreprises ayant acheté du spectre lors de la dernière enchère, nous devrons construire, au cours des sept prochaines années, un réseau qui permettra à VMedia de passer du statut d'opérateur de réseau mobile virtuel à celui d'entreprise ayant son propre réseau. Nous avons d'ailleurs toujours considéré cela comme un actif pour l'entreprise et un gage de réussite.
Comme je l'ai mentionné, nous avons démarré dans le domaine du sans-fil, en 2006, sur le réseau de Rogers dans l'intention de participer à des enchères, d'acheter du spectre et de construire un réseau. C'est ce que nous avons fait, et c'est pourquoi nous sommes, encore aujourd'hui, l'entreprise qui récupère la plus grande part de marché des nouveaux abonnés au Québec.
:
Je vous remercie beaucoup. Je remercie également les témoins de comparaître.
Ayant représenté le Nouveau Parti démocratique au sein du Comité pendant 15 des 20 ans que j'ai passés au Parlement, j'ai vu de nombreuses entreprises aller et venir et j'ai entendu bien des promesses. Je veux rappeler au public que c'était une décision politique de faire intervenir le tribunal. C'est en vertu de la loi et non en raison du système que ce processus a eu lieu. C'était un processus imposé.
Pour bien souligner ce point, j'ajouterais que le Comité devra également se pencher sur l'établissement d'un nouveau tribunal prévu dans le projet de loi , une démarche qui pourrait porter atteinte aux pouvoirs du commissaire à la protection de la vie privée. Je tiens à souligner que le maintien de la décision du tribunal n'est pas indépendant de la politique comme telle. Dès le départ, cette décision s'inscrivait dans un processus de prise de décision politique. C'est une des raisons pour lesquelles je pense que le a encore beaucoup de choix dans ce dossier.
Je veux présenter quelques citations que j'ai ici. Monsieur Péladeau, vous avez affirmé en 2009 qu'au chapitre du spectre, vous n'aviez pas de plan pour le moment et que le spectre avait une grande valeur qui était appelée à augmenter.
En 2013, votre collègue, M. Dépatie, a déclaré que Québécor avait acquis du spectre en Ontario, en Alberta et en Colombie‑Britannique, ajoutant que l'entreprise ne pouvait laisser passer l'occasion d'acquérir du spectre de haute valeur à un prix aussi alléchant. C'était une dérogation faite expressément à cette fin.
Enfin, un autre de vos collègues, M. Dion, a indiqué que l'acquisition de spectre en Ontario, en Colombie‑Britannique et en Alberta s'inscrivait dans votre stratégie consistant à acquérir du spectre à prix avantageux, principalement pour soutenir les activités de Vidéotron au Québec.
Or, vous n'avez pas élargi beaucoup la couverture depuis ce temps. Même Innovation, Sciences et Développement économique Canada a remarqué que vous laissez 83 % des habitants des régions rurales sans couverture.
Pendant ce processus, la COVID a frappé, mettant à mal les autres entreprises et le portefeuille des citoyens canadiens. En outre, les écoles, les entreprises et les services de télésanté n'ont bénéficié d'aucune concurrence, devant ainsi payer des prix plus élevés et étant parfois privés de services.
Ma question est la suivante. Qu'est‑ce qui nous permet de croire que vous allez maintenant entrer dans la course et faire concurrence aux autres entreprises?
Comme nous ne disposons d'aucun moyen de vous punir si vous ne respectez pas vos promesses, qu'est‑ce qui pourrait rassurer les gens qui ont été laissés en plan quand Québécor ne s'est pas servi du spectre qu'elle a acquis, alors qu'il lui a permis d'empocher des revenus?
Je pense que la situation est très sérieuse et qu'il faut répondre à ces questions, car comme le tribunal l'a souligné, si nous laissons un perturbateur intervenir sur le marché, il faudra qu'il soit en place et ait une vision d'avenir.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins.
Monsieur Péladeau, j'espère que vous avez le sens de l'humour, malgré le sérieux de ce comité. Je suis très heureux et fier, en tant que Québécois, de voir votre entreprise et vous investir dans un autre pays. J'imagine que vous comprenez.
J'ai plusieurs questions, alors j'aimerais que vous y répondiez rapidement. Vous êtes déjà un partenaire de Rogers au Québec et vous le deviendrez encore plus dans l'Ouest canadien. Vous avez lancé une poursuite de 850 millions de dollars contre Rogers qui est actuellement devant les tribunaux.
Je suis moi aussi dans les affaires. Pourriez-vous me dire comment il est possible de poursuivre son partenaire, et, subséquemment, de créer de nouvelles ententes avec lui pour développer d'autres marchés?
J'imagine que, si vous poursuivez Rogers, c'est parce qu'elle n'a pas répondu à vos attentes ou à vos besoins par le passé. N'êtes-vous pas un peu craintif devant les conditions dans lesquelles la transaction a été faite avec Rogers pour le déploiement de la mobilité dans l'Ouest, compte tenu de la relation que vous avez eue au Québec?
Je pense que la poursuite tient compte des relations d'affaires que vous avez eues avec Rogers au Québec.
Comment voyez-vous cet élément, qui semble un peu contradictoire?
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À ce sujet, il est très important de comprendre ce qu'on compare ici. La meilleure preuve est la réaction des concurrents.
Comme M. Péladeau l'a démontré tantôt, les concurrents réagissent en offrant des prix beaucoup plus bas au Québec qu'ailleurs au Canada. Par ailleurs, les forfaits de Freedom ne sont pas identiques, aujourd'hui, à ceux qu'offrent ses concurrents. En effet, Freedom n'offre pas la 5G, ce que nous nous sommes engagés à offrir très rapidement à la suite de la conclusion de la transaction.
Ensuite, Freedom limite ce que nous appelons l'itinérance nationale. Si vous parlez à un vendeur qui offre des forfaits de plusieurs fournisseurs, il va vous demander si vous avez l'intention de rester en ville ou de sortir de la ville. Dans le premier cas, il vous dira qu'il peut vous offrir un forfait de Freedom à un certain prix, mais que, si vous vous déplacez, par exemple, de Calgary à Edmonton ou de Toronto à Kitchener, votre utilisation de données sera extrêmement limitée.
Par exemple, aujourd'hui, si on achète un forfait de 20 gigaoctets chez Freedom, on n'a droit qu'à un gigaoctet de données en dehors de son territoire. C'est un désavantage concurrentiel pour Freedom auquel nous avons certainement l'intention de répondre, puisque nous n'avons pas ces restrictions au Québec. Lorsqu'un forfait est proposé par Vidéotron ou Fizz, il comprend l'itinérance partout au Canada.
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Monsieur Lemire, ce n'est pas à moi de déterminer ce que le Bureau de la concurrence approuverait ou non. Ce que je peux vous dire, c'est que nous avons bien examiné les critères à respecter pour déterminer qui serait le quatrième joueur sans fil le plus crédible dans ce pays, et si vous les regardez bien, les critères que le a énoncés, qui sont très intuitifs, soit dit en passant, sont que l'acheteur doit avoir un bilan solide, ce qui est le cas de Vidéotron. Il s'agit d'une société publique, qui est en activité depuis longtemps. Il ne s'agit pas seulement de conclure la transaction, mais aussi de continuer à faire les investissements nécessaires dans le réseau à travers le pays. L'acheteur doit donc être un exploitant de réseau crédible. Vidéotron offre actuellement à la fois des services par câble et sans fil. L'entreprise a démontré sa capacité à perturber le marché au moyen de prix concurrentiels.
Enfin, il fallait que l'entreprise soit crédible pour construire un réseau 5G. Aucun autre soumissionnaire ne disposait de licences du spectre 5G, ce qui est très important, et Vidéotron en disposait.
Nous avons choisi le soumissionnaire qui, selon nous, répondait le mieux aux exigences, et je dois vous dire que le processus a été très itératif. Si vous regardez les documents présentés au tribunal, nous avons proposé deux autres soumissionnaires au début du processus, mais ils ont été rejetés. Au fur et à mesure que nous avancions dans ce processus itératif avec le gouvernement, il est devenu clair que l'option la plus viable serait celle que nous avons recommandée. Comme vous l'avez entendu plus tôt, le tribunal a procédé à un examen exhaustif — il a examiné 31 000 pages de documents, 1 900 éléments de preuve, a entendu 44 témoins experts — et a conclu et confirmé qu'il s'agit d'une série de transactions favorables à la concurrence.
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Monsieur Masse, je n'accepte pas votre affirmation selon laquelle nous avons abandonné et jeté l'éponge. Ce fut un processus très difficile et très long, et je pense que nous avons fait du bon travail pour gérer notre entreprise ces deux dernières années malgré toute cette incertitude.
La réalité, monsieur Masse, c'est que nous devons vendre l'entreprise en raison des investissements qui sont à prévoir, qui seront considérables dans les secteurs filaire et sans fil. Franchement, nous n'avons pas l'envergure opérationnelle ou financière nécessaire pour faire de tels investissements à long terme.
Le fait est que cette série de transactions place maintenant nos deux entreprises entre bonnes mains — Vidéotron et Freedom ensemble — pour investir dans le sans-fil à l'avenir. De plus, avec Rogers, pour nos activités filaires, nous continuerons à investir et à innover pour faire concurrence à Telus pour les Canadiens dans l'Ouest canadien.
Si cet accord ne se concrétise pas, nous n'avons pas de plan B.