:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Si vous me le permettez, je vais commencer ma présentation en français.
Je vous souhaite un bon après-midi. C'est pour moi un véritable honneur de me présenter devant vous aujourd'hui.
J'aimerais vous donner un aperçu de la position du gouvernement fédéral face à l'élaboration du nouveau cadre de politique agricole du Canada.
Tout d'abord, j'aimerais décrire le contexte qui nous a permis de déterminer nos prochaines priorités stratégiques. À mon avis, il existe encore des perceptions selon lesquelles l'agriculture est un secteur traditionnel, enraciné dans le passé, comptant sur des processus de protection historique, avec très peu de changements au fil du temps. Comme vous le savez bien, rien n'est plus éloigné de la vérité.
L'agriculture canadienne est menée par des dizaines de milliers de personnes et d'entrepreneurs hautement qualifiés qui prennent toujours des risques. La technologie et l'innovation sont des aspects déterminants de notre avantage concurrentiel. Certaines grandes cultures et exportations du Canada, comme vous le savez, n'existaient même pas il y a 30 ans.
[Traduction]
Les marchés sont mondialisés. La demande à la consommation est instable. Les détaillants et les transformateurs sont extrêmement exigeants pour ce qui est de la qualité et des attributs de la demande de nos transformateurs.
La chaîne d'approvisionnement, bien que complexe, parvient à livrer des aliments à la table des consommateurs avec une prévisibilité que peu de secteurs industriels peuvent atteindre.
Le commerce revêt de l'importance pour le secteur. Comme vous le savez, en 2009 le Canada a exporté environ 45 p. 100 de sa production agricole totale, soit vivante équivalant à environ 35 milliards de dollars.
En ce qui concerne l'état actuel du secteur, le revenu net moyen a progressé chaque année depuis 2006, mais les conditions mondiales de l'offre et de la demande évoluent et créent de nouveaux débouchés énormes mais aussi, en même temps, des défis importants.
Je sais que vous avez entendu d'autres témoins vous parler de l'augmentation de la demande mondiale de denrées alimentaires, de l'augmentation des revenus dans les marchés en développement, ce qui entraîne une hausse de la demande de protéines à plus grande valeur ajoutée ainsi que de la demande de produits laitiers et d'autres exportations à forte valeur ajoutée. De vastes nouvelles possibilités apparaissent en bio-économie mais, pour en tirer parti, les producteurs doivent s'astreindre aux normes plus élevées de la chaîne d'approvisionnement mondiale.
Bien que le Canada profite de plusieurs avantages en matière de ressources naturelles, ce seul facteur ne peut garantir le succès. Le secteur a besoin d'un partenaire gouvernemental pouvant l'aider avec l'innovation afin de créer un environnement propice aux affaires, permettant aux producteurs et aux transformateurs de prospérer.
C'est l'une des raisons pour lesquelles les accords-cadres stratégiques conclus avec les gouvernements FPT sont si importants. Nous avons vraiment réussi à améliorer nos relations de collaboration avec les provinces au cours des dernières années.
La première politique-cadre agricole a débuté en 2003, essentiellement en réponse à une situation dans laquelle la concurrence interrégionale et l'absence d'harmonisation intergouvernementale produisaient de mauvais résultats pour les producteurs et les transformateurs. Le CSA a permis de s'attaquer à certaines de ces difficultés.
Quand nous sommes passés à la première version de Cultivons l'avenir, en 2008, le secteur se rétablissait à peine de l'ESB. Les cours du bétail étaient encore bas. Les cours des céréales et des oléagineux commençaient tout juste à se rétablir et le secteur était encore en difficulté. À l'époque, le gouvernement a amélioré sa première politique-cadre en donnant aux provinces plus de souplesse pour s'attaquer aux problèmes locaux tout en adoptant des objectifs nationaux et en accordant beaucoup plus d'importance à l'investissement en innovation.
Ainsi, CA2, la deuxième version, fera fond sur ces succès. Pour ce faire, nous avons formulé, comme je pourrais l'expliquer durant mon témoignage, la stratégie d'engagement que nous poursuivons.
Notre position actuelle est que nous avons défini deux résultats importants et primordiaux pour CA2. Le premier est la compétitivité, que nous définissons très simplement comme une plus grande part de marché nationalement et internationalement, et un secteur qui est adaptable et durable. J'expliquerai plus tard ce que nous voulons dire par là. Les principaux moteurs de ces résultats seront l'innovation et ce que nous appelons l'infrastructure institutionnelle, ce qui va de l'environnement programmatique, juridique et réglementaire jusqu'à l'infrastructure physique nécessaire pour acheminer le produit sur le marché.
Des intervenants du secteur nous ont souligné l'importance de l'innovation et l'importance de la R.-D. Nous avons entendu les intervenants parler de l'importance de répondre aux nouvelles demandes du consommateur, aux demandes concernant la provenance de ses aliments, comment ils ont été produits, d'où ils viennent et comment ils ont été transformés. L'industrie quant à elle nous a parlé de la nécessité d'une collaboration le long de toute la chaîne de valeur. C'est un phénomène très important, dans lequel les agriculteurs eux-mêmes et les fournisseurs des intrants, d'une part, et les gens qui amènent les produits alimentaires à la table de cuisine, d'autre part, reconnaissent la nécessité de collaborer pour réussir.
Nous avons aussi beaucoup entendu parler de l'importance d'attirer de jeunes arrivants et de nouveaux arrivants dans le secteur, c'est-à-dire de veiller à ce que ce transfert intergénérationnel auquel nous allons assister au cours des prochaines années pourra se faire avec succès. Nous avons constaté que l'on demande aux producteurs de respecter des normes plus élevées, c'est-à-dire plus élevées que dans le passé du point de vue de la qualité, de la sûreté de l'approvisionnement, de la sécurité des produits, ainsi que d'autres caractéristiques comme la performance environnementale.
Nous allons donc être obligés de tenir compte de toutes sortes de nouveaux facteurs dans ce nouvel environnement.
[Français]
Les principaux jalons comprennent la diffusion de l'Énoncé de Saint Andrews en juillet 2011, dans lequel les ministres ont dévoilé l'intention et les résultats stratégiques de Cultivons l'avenir 2. Cela est très important. Après les récentes élections de sept gouvernements provinciaux et territoriaux, le ministère peut maintenant aller de l'avant avec le nouveau cadre stratégique.
Je vais m'arrêter ici. Je suis prêt à répondre à vos questions.
[Traduction]
J'en reste là, monsieur le président. Je pense que la substantifique moelle de la nouvelle politique-cadre ressortira de la suite de mon témoignage.
:
Merci beaucoup d'être venu témoigner, Greg.
On se préoccupe de plus en plus de la santé, de la transformation des aliments, de l'environnement. On discute un peu partout dans le pays de l'idée d'avoir une sorte de politique nationale de l'alimentation. Je sais que la Fédération canadienne de l'agriculture y réfléchit sérieusement. Ici même, nos deux partis d'opposition ont produit des études à ce sujet. J'ai tenu certaines consultations dans diverses régions. Nous pensons avoir besoin d'une sorte de stratégie canadienne de l'alimentation avec les divers… l'union nationale des agriculteurs, les agriculteurs chrétiens, la fédération. Tout le monde semble vouloir une certaine forme de politique.
Selon vous, est-ce faisable? Des discussions ont-elles déjà commencé à ce sujet? Si oui, y a-t-il un échéancier ou des consultations sont-elles prévues? Y a-t-il une certaine orientation que cela pourrait prendre, en équilibrant notre souveraineté alimentaire et nos obligations commerciales?
Je me demande simplement si cela a déjà fait l'objet de discussions. Si oui, pourriez-vous me dire où on en est?
:
C'est une très, très grosse question mais, merci, car elle est importante.
Durant la campagne, le gouvernement avait inclus dans son programme une stratégie agricole et alimentaire nationale, et c'est donc devenu l'une des priorités du ministre. Notre ministère collabore étroitement avec le processus de la Fédération canadienne de l'agriculture, qui est un processus d'engagement et de discussion qui dure depuis environ un an dans le but d'arriver à l'esquisse d'une stratégie.
Nous avons aussi été l'un des partenaires du Conference Board du Canada, qui fait le même genre de chose avec un certain nombre d'investisseurs, comme ils disent, faisant un peu de recherche élémentaire sur ce que pourraient être les éléments d'une politique alimentaire.
Le ministère a mis sur pied un comité interministériel de sous-ministres comprenant notamment mon adjoint, que beaucoup d'entre-vous avez rencontré, comme président. Il travaille avec l'ACIA, l'un des partenaires de notre portefeuille, et aussi avec le portefeuille de la santé, c'est-à-dire Santé Canada et l'ASPC. Nous avons aussi tendu la main au MAECI et à l'ACDI car l'élaboration d'une politique de l'alimentation soulève des questions de sécurité alimentaire.
Il y a donc en ce moment une concentration d'effort bureaucratique pour faire certaines choses, l'une d'entre elles étant de mettre une structure autour de ce que signifie réellement une politique alimentaire. La toute première chose dont tout le monde convient, c'est qu'il y a un noyau clair englobant l'alimentation et la santé. Le moteur principal de la politique alimentaire dès le début a été le lien avec les budgets de la santé, essentiellement dans les provinces. Si l'on peut utiliser des stratégies d'alimentation saine pour réduire les maladies chroniques comme le diabète, les maladies du coeur, les problèmes cardio-vasculaires, on avance plus loin qu'en essayant de traiter ces maladies. C'est ce qui a en quelque sorte jeté les bases d'un intérêt accru à l'égard d'une politique de l'alimentation.
Nous avons une concentration de sous-ministres qui se penchent sur ce genre de questions et qui essayent de décider ce qui pourrait être le plus productif dans nos efforts. Les aspects concordants d'une politique de l'alimentation que d'autres produisent comprendront ce noyau alimentation-santé, ainsi que tout le mouvement d'alimentation locale, le mouvement vers une attention accrue à l'égard de l'empreinte de carbone de votre alimentation. On prête beaucoup plus attention à la manière dont nous traitons les questions de sécurité alimentaire, qui ont pris plus d'importance à l'échelle internationale récemment à cause de la fluctuation des prix des aliments. Donc, notre premier travail, à mon avis, doit être de mettre un cadre autour de ça et ensuite d'obtenir une certaine orientation politique du gouvernement sur ce que nous voulons avoir comme politique de l'alimentation.
Pour répondre brièvement à votre question, monsieur Atamanenko, oui, c'est au programme, et nous y réfléchissons très sérieusement.
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Comme vous le savez, « mais pas les autres », c'est plus difficile. Dire non, c'est ça qui est difficile.
En ce qui concerne l'historique, l'une des critiques formulées à l'égard de la première politique-cadre de l'agriculture était qu'il n'y avait pas assez d'engagement. Donc, dans Cultivons l'avenir, nous avons consacré un effort considérable à cet aspect. Nous sommes convaincus qu'un engagement et une discussion considérables sont importants pour valider le résultat et pour avoir au final un ensemble crédible de politiques et de programmes.
En ce qui concerne le processus d'engagement de cette fois, nous avons tout d'abord démarré plus tôt afin de nous assurer que nous aurions une programmation en place pour les producteurs et les transformateurs le 1er avril 2013.
Le processus que nous avons adopté contient trois phases. La première consiste à consulter sur la situation du secteur, afin de voir si nous pouvons dégager un certain consensus sur ce qu'étaient les défis et ce qu'étaient les opportunités dans l'environnement. Nous avons pris beaucoup de temps pour discuter des 10 prochaines années, à peu près, jusqu'en 2020, ce qui représentait à peu près 10 ans quand nous avons commencé.
Cette phase s'est produite en 2010 et a fourni la base d'une image de ce à quoi ressemblera l'industrie à notre avis. Nous avons ensuite envoyé cela dans le secteur puis avons lancé une autre phase, qui a été de dire que, considérant ce que nous voyons dans le monde…
Je pourrais vous parler un peu plus tout à l'heure de ce que nous avons vu, puisque je pense que votre question portait sur le processus.
La deuxième phase, que nous avons achevée cet été, consistait à voir comment une politique-cadre peut le mieux répondre à ce que nous voyons dans l'environnement. Nous avions certaines perspectives. Les gens y ont adhéré. Cela a mené à la déclaration de Saint Andrews, qui a été adoptée par les ministres en juillet de cette année, disant fondamentalement que la déclaration de Saint Andrews reflète les phases 1 et 2 du processus d'engagement, énonce certains des principes essentiels, et définit les moteurs et les résultats que j'ai mentionnés dans ma déclaration liminaire.
La prochaine phase consistera à négocier avec les provinces sur la manière dont nous transformons tout ce que nous avons entendu en une panoplie de politiques et de programmes, ce qui donnera aux producteurs et aux transformateurs la possibilité, dans la troisième phase, de se pencher sur nos idées concernant ce que devrait être la priorité et de nous communiquer leurs réactions à ce sujet.
C'est donc un processus en trois phases. Je pense que nous avons parlé à plus de 1 000 personnes, face à face, et à 120 groupes de producteurs…
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Merci d'être venu devant le comité, monsieur Meredith. Je pense que vous le trouverez beaucoup plus accueillant que certains autres du passé.
Je suis attentivement l'évolution de Cultivons l'avenir 2. J'ai lu la déclaration de Saint Andrews. Je sais qu'au moins 400 parties concernées se sont réunies en mai et juin 2010 pour votre première phase de discussions sur Cultivons l'avenir 2. La compétitivité et l'expansion du marché ont été mises en avant, ainsi que l'innovation et l'infrastructure.
L'une des principales caractéristiques dans ma circonscription est la recherche et l'innovation. En lisant la déclaration de Saint Andrews, j'ai vu que le mot « commercialisation » n'y figurait qu'une seule fois, ce qui m'a inquiété, très franchement. J'ai d'ailleurs écrit au ministre et j'espère qu'il me répondra bientôt, et j'espère que vous pourrez vous en assurer.
Ce qui est plus important, c'est que l'an dernier, en mai 2010, notre comité a formulé une recommandation, la recommandation 3.5, concernant l'élaboration d'un programme national d'expansion de la commercialisation et la création d'un mécanisme de financement national de commercialisation de l'agro-technologie. Le gouvernement a répondu qu'il était conscient de la valeur des actions accréditives et des autres mécanismes fiscaux susceptibles d'améliorer l'accès au capital de démarrage par les entreprises ne produisant pas encore de revenus.
Vous savez comme moi, comme tout le monde ici, que l'on manque de capital-risque et de capital de démarrage au Canada. C'est aussi ce que nous a dit, je pense, Dave Smardon, de Bioentreprise, il y a à peu près un an. C'est un avis qui a été maintes fois exprimé devant ce comité. Je me demande dans quelle mesure vous avez entendu le même appel au secours pour que toute notre merveilleuse innovation ne passe pas à la trappe, comme c'est souvent le cas.
À Guelph, on fabrique aujourd'hui des passages de roues avec des produits agricoles non alimentaires pour des Volkswagen. C'est l'une des nombreuses choses que nous pourrions faire mais les gens n'ont tout simplement pas l'argent pour convertir cette innovation en emplois.
Pourriez-vous me dire quel genre de discussions il y a eu, et ce que le gouvernement pourrait faire, au sujet des actions accréditives et d'autres mécanismes fiscaux pour donner des incitatifs à ces industries?
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Je vous dis d'abord ce que nous avons entendu, qui correspond à 100 p. 100 à ce que vous venez de décrire. Plus généralement encore, je dirais que l'innovation est une chose que pratiquement tout le monde a mentionnée comme fondement de la compétitivité. Nous ne voulons pas que la concurrence soit limitée au prix, dans une course vers le bas. Nous voulons faire concurrence sur les meilleures pratiques agronomiques, les meilleures technologies, les produits les plus nouveaux.
Bien des gens nous ont parlé de ce problème, notamment dans les secteurs à haute valeur ajoutée, comme les bio-industries, la bio-économie, et dans les secteurs des aliments fonctionnels et des produits nutraceutiques où il y a un risque de recherche énorme, avec un énorme besoin de capital. Certes, ça peut rapporter gros, mais les risques sont également très élevés.
On nous a mentionné des problèmes allant au-delà du financement, mais j'accepte votre affirmation qu'il y a un gros manque de capital-risque dans ce pays. Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, je pense que le secteur agricole souffre encore malheureusement d'un manque d'appréciation dans la population et de la part des investisseurs de son dynamisme, de son intensité technologique, et du genre de rendement qu'on peut obtenir en investissant à l'étape de la précommercialisation ou de la commercialisation de nouveaux produits et technologies.
Les réactions que nous avons obtenues indiquent que nous devrions nous pencher non seulement sur le capital et la fiscalité, dont vous avez parlé, ce qui nous placerait sur un pied d'égalité avec l'industrie minière, par exemple, mais aussi sur le climat de l'investissement. Sommes-nous suffisamment robustes du point de vue de notre protection de la PI, de notre environnement réglementaire, pour approuver rapidement ces nouveaux produits, attirer de l'argent dans le secteur et nous assurer que le rendement est prévisible et rapide?
Il y a une foule de questions à envisager pour résoudre ce que ce comité a entendu appeler « la vallée de la mort ». Vous arrivez au point où la technologie a été éprouvée, où vous avez une technologie ou un nouveau processus potentiellement commercialisable, mais ensuite vous n'arrivez bien souvent pas à passer du banc d'essai au marché.
Je dois vous dire que nous n'avons encore choisi aucune politique, comme une approche fiscale, mais que ce que nous avons entendu concorde très certainement avec ce que vous avez décrit, et que le secteur cherche des solutions.
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En fait, je pense que la collaboration va s'accroître. Comme je l'ai dit dans mes remarques, la chaîne de valeur comprend les avantages de la collaboration. De même, les gouvernements comprennent les avantages de la collaboration. Le cycle d'apprentissage a été long mais il est maintenant plus rare de voir le boeuf de l'Alberta se commercialiser comme boeuf de l'Alberta. C'est généralement du boeuf canadien.
On voit plus de collaboration entre les provinces pour aller présenter une image commune au monde extérieur. On voit beaucoup de coopération dans le monde FPT sur les questions d'accès au marché et les nouveaux accords commerciaux. Comme vous le savez, les provinces sont là avec nous dans la négociation de l'AECG, par exemple.
Je vois beaucoup plus de collaboration avec l'industrie et les gouvernements parce que les vraies possibilités de croissance pour l'industrie se situent à l'étranger et généralement pas sur nos marchés traditionnels. Ceux-ci sont généralement mûrs, comme l'Europe de l'Ouest et les États-Unis, et la vraie croissance se situe dans les pays en développement et les pays dits du BRIC, ainsi que le groupe des Onze Suivants où la croissance démographique est phénoménale. La croissance des revenus l'est aussi, et vous avez donc plus de gens qui ont plus d'argent à consacrer à l'alimentation.
Je pense que le Canada se tournera de plus en plus vers l'étranger. J'espère, et je pense avoir raison en le disant, qu'il y aura plus de collaboration.
C'était une petite publicité pour notre programme Agri-marketing. Nous pensons que ça va continuer. C'est destiné spécialement à donner à l'industrie la possibilité de développer ses marchés et de faire un peu de prosélytisme pour informer les producteurs sur les marchés, sur les types de produits qui sont recherchés, pour s'assurer qu'ils participent à l'expansion du commerce et des marchés.
:
La difficulté qui existe avec les programmes de subvention, c'est de comprendre de quelle façon ils vont fonctionner le mieux.
En ce moment, il y a quelques programmes mis en place par le gouvernement. Si vous me le permettez, je vais m'exprimer en anglais afin de les expliquer plus en détail.
[Traduction]
Nous avons actuellement plusieurs programmes pour faire face a ce problème de capital. C'est un problème grave pour le transfert intergénérations essentiellement parce que la valeur des exploitations a beaucoup augmenté, ce qui signifie qu'il y a des barrières à l'entrée des nouveaux agriculteurs et que la structure d'endettement qu'ils finissent par assumer peut être un obstacle important à des rendements profitables. Nous avons la Loi canadienne sur les prêts agricoles, la LCPA, qui donne aux agriculteurs jeunes et débutants du capital pour investir dans les fermes. C'est une innovation de ce gouvernement, d'il y a deux ans et demi, pour permettre aux jeunes agriculteurs qui n'ont pas encore fait leurs preuves d'avoir accès au capital. L'un des problèmes que nous avons entendus durant la construction de Cultivons l'avenir 1 était qu'en l'absence de 10 années de succès en agriculture, les banques étaient réticentes à investir dans les jeunes agriculteurs. Nous essayons donc de faire face à ce problème de cette manière.
Il y a plusieurs avantages fiscaux que le gouvernement offre aux agriculteurs pour le transfert intergénérations. Il y a, je crois, une exemption de 750 000 $ sur les gains en capital, qui peut d'ailleurs être utilisée deux fois dans le cas d'une exploitation mari et femme. Il y a d'autres dispositions de transfert intergénérations qui permettent de différer l'impôt d'un jeune agriculteur qui rembourse du capital à ses parents.
Malgré ces changements, les jeunes agriculteurs nous disent qu'il y a encore des problèmes, et nous avons encore du travail à faire pour les résoudre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
En fait, je pense que c'est au tour de M. Payne.
Non?
Le président: Il semble y avoir une certaine confusion de ce côté-là.
M. Brian Storseth: Non, je ne crois pas, monsieur le président.
Une voix: [Inaudible]
M. Brian Storseth: Je comprends qu'il y ait un peu de jalousie parce que j'ai eu un plus gros chevreuil que vous cette année, encore une fois.
Je tiens cependant à ce qu'une chose soit parfaitement claire, monsieur Mérédith. Chacun sait, pas seulement au Canada mais dans le monde entier, que le boeuf de l'Alberta est le meilleur au monde.
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Maintenant que j'ai fait toute ma publicité, je peux passer aux questions.
J'ai ici une adjointe, Mme Pundick, dont la famille vit sur une ferme, et elle ne cesse de me parler de toute la paperasse qu'il faut remplir pour les programmes de GRE.
Que pouvez-vous dire à ce sujet? Y a-t-il des propositions de changement pour rendre ça plus simple? Les deux choses dont j'entends toujours parler quand je parle à mes agriculteurs sont que le programme est complexe et que ça coûte cher quand… parce qu'ils doivent inévitablement s'adresser à un comptable ou à quelqu'un pour s'en occuper, et que même alors, il y a encore des problèmes.
Cela dit, je pense qu'il est important de rendre à César ce qui est à César, parce que le programme est meilleur que le précédent, qui posait beaucoup de problèmes du côté de la paperasse.
Y a-t-il des propositions pour alléger un peu ce fardeau de la paperasse? Ou est-ce quelque chose dont vous pourriez au moins prendre note?
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Nous entendons souvent dire cela.
Nous entendons aussi dire de bonnes choses sur le boeuf de l'Alberta.
Des voix: Oh!
M. Greg Meredith: Non, mais nous entendons ça. C'est une plainte très courante au sujet des programmes. Je suis sûr qu'ils parlent notamment d'Agri-stabilité. C'est complexe, ce n'est pas transparent, et ce n'est pas aussi efficace que ça devrait l'être.
Il y a quelques années, peut-être trois ou quatre ans, nous avons essayé de rationaliser le processus en offrant ce que nous appelons des paiements intérimaires ou des avances ciblées permettant de verser à un producteur 50 p. 100 de son paiement final prévu, plus tôt dans le processus. Nous avons mis sur le Web une calculatrice permettant au producteur d'essayer de calculer ce que serait le paiement, afin de rendre cela un peu plus prévisible et utilisable en banque.
Je dois cependant expliquer que la complexité participe presque de la nature même du programme. Quand nous avons consulté les agriculteurs au sujet de ce programme, Agri-stabilité, il y a eu un débat, très sain, sur les programmes basés sur la marge particulière d'une ferme donnée et sur une combinaison d'intrants et d'extrants, par opposition à un modèle, que l'on voit fréquemment au niveau provincial, formé sur une moyenne du secteur à laquelle vous comparez votre ferme. Si vous n'avez pas fait aussi bien, vous obtenez de l'argent. Si vous avez fait mieux, vous n'en obtenez pas.
Les producteurs nous ont dit alors et nous disent encore, même très récemment, que c'est vraiment de la précision qu'ils souhaitent. Chaque exploitation est unique et ne peut être facilement comparée à quelque chose d'autre.
Nous devons donc continuer le dialogue. Nous avons un comité de producteurs de l'ensemble du pays que le ministre a réunis. Nous les consultons tout le temps au sujet de changement aux paramètres du programme et de ses diverses possibilités de refonte.
Nous n'avons pas encore trouvé de consensus sur ce qui serait meilleur qu'Agri-stabilité. Je dois vous rappeler qu'une des choses que ce gouvernement a faites pour verser l'argent plus rapidement et de manière plus prévisible aux agriculteurs a été d'établir Agri-investissement. Chaque année, un état de compte est envoyé aux agriculteurs pour leur dire que le rendement de leur exploitation leur permet d'investir telle ou telle somme, avec une somme équivalente du gouvernement du Canada et des provinces.
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Mais ça produit un effet de levier important. Normalement, le programme de la grappe engendre environ 0,40 $ de l'industrie pour chaque dollar que nous investissons. Il y a donc une possibilité d'accroissement.
En ce qui concerne la souveraineté alimentaire, nous devons faire preuve d'un peu de prudence, car nous avons des obligations commerciales et des gens qui aiment avoir le choix entre les produits intérieurs et les produits importés, mais, durant nos consultations, nous avons manifestement perçu les mêmes tendances que vous en faveur du local, de l'organique, des produits spécialisés, et des produits dont on peut être sûr de la provenance parce qu'on sait d'où ils viennent et comment ils ont été produits.
Donc, en termes de Cultivons l'avenir 2, nous cherchons la manière de faire le lien entre les agriculteurs et cette demande pour les aider à y répondre afin qu'ils puissent tirer parti de ce que souhaitent les consommateurs. Il y a clairement au Canada une préférence pour les aliments canadiens et les aliments cultivés au Canada. Aider les entrepreneurs à tirer parti de cette demande n'est qu'une question de bon sens.
Il y a certains modèles d'affaires qui sont meilleurs que d'autres pour cela. Il y a certains marchés spécialisés. Il y a toutes sortes d'occasions dans la nouvelle politique-cadre pour dire que, si c'est ce que veut le consommateur, nous devrions le lui fournir. Nous pouvons aider les agriculteurs à faire ça.
Pour ce qui est de savoir si c'est assez, je ne pense pas que ce soit un gros problème, honnêtement, tout simplement parce que nous exportons déjà près de la moitié de ce que nous produisons. Donc, si nous pouvons accroître notre part du marché intérieur, nous avons certainement la capacité de production nécessaire pour en profiter.
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Non, pas directement avec les banques, pas directement avec les EF, pour le moment, mais ce que vous dites décrit très bien le problème, c'est certain.
Quand on parle de mettre ça en banque, ça veut dire pour nous exactement ce que vous dites: la possibilité pour l'agriculteur de dire à la banque qu'il va recevoir X milliers de dollars, comme le prouve le formulaire, et qu'il aimerait donc pouvoir emprunter sur cette base, en utilisant ça comme garantie, et se doter d'une marge de crédit.
C'est une faiblesse du programme et nous utilisons d'ailleurs notre propre groupe de producteurs, le comité consultatif national de producteurs, pour chercher des solutions. L'une d'entre elles, bien sûr, est l'idée d'un modèle selon lequel on verse l'argent en fonction du rendement du producteur. L'une des raisons pour lesquelles nous sommes lents et relativement imprévisibles est que nous dépendons des données des déclarations d'impôt, c'est-à-dire des informations que le producteur mentionne dans sa déclaration d'impôt. Il y a là un décalage inévitable.
Nous n'avons pas réglé ce problème de mise en banque. Tout ce que je peux…
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... supposer que tout le monde est au courant.
M. Ben Lobb: Oui.
M. Greg Meredith: Ce sont les trois questions centrales dont nous entendons constamment parler, et nous savons donc parfaitement que les gens aimeraient des améliorations dans chaque cas.
Pour votre information, nous ne parlons pas de test de viabilité. Tout le monde utilise cette expression, mais pas nous, officiellement.
Nous avons exposé ces questions particulières aux ministres FPT à plus d'une occasion ces deux dernières années. Dans chaque cas, le collectif des ministres a dit que non, nous ne choisissons pas d'aller dans cette voie. Comme nous sommes dans une compétence partagée, puisque ces programmes sont tous partagés fédéralement et provincialement, le ministre fédéral ne peut pas les changer unilatéralement.
Nous faisons des propositions et, de manière générale, c'est une question d'équité: qui va y gagner et qui va y perdre, car il y aura des gagnants et des perdants, et qu'est-ce que ça va coûter.
Chaque fois que nous avons fait des propositions, les ministres ont dit, collectivement, non.
La moyenne olympique désigne la manière dont nous calculons une moyenne pour comparer le rendement de l'année en cours. Vous avez une certaine marge, recettes moins certaines dépenses, et nous essayons de voir quel a été votre rendement pendant cinq ans comme agriculteur. Nous retirons le maximum et le minimum, tout comme on le fait lors d'un concours de patinage olympique, et nous conservons les trois chiffres intermédiaires de façon à comparer ce que vous faites aujourd'hui à cette marge moyenne. Si vous tombez en dessous d'un certain pourcentage de votre moyenne historique, vous obtenez un paiement. C'est destiné à lisser votre revenu pour éviter de grosses variations cycliques à la hausse ou à la baisse.
Le résultat de cette moyenne olympique est qu'il faut plus longtemps à un agriculteur individuel qui a été en période faible pour rebâtir sa marge. Donc, si nous autorisons l'utilisation d'années différentes pour construire cette marge de référence, les gens resteront dans le programme plus longtemps, obtiendront de l'argent plus longtemps, et reviendront dans le programme. Après avoir connu plusieurs mauvaises années, ils se rétabliront plus rapidement. C'est la moyenne olympique.
Le choix de la moyenne olympique ou des trois dernières années est en réalité une règle émanant de l'OMC qui détermine si vous allez être conforme aux règles du commerce ou non. Il y a donc un nombre limité d'options que vous devez choisir avec la marge de référence.
En ce qui concerne la marge négative, quand un producteur tombe dans une marge négative, c'est-à-dire non seulement qu'il ne fait pas de profits mais qu'il fait en réalité des pertes, nous n'avions pas pour politique de couvrir une bonne partie de cette perte Maintenant, nous en couvrons environ 60 p. 100, ce qui veut dire que nous faisons du progrès du point de vue de l'aide consentie à ce producteur.
Le test de viabilité concerne le nombre d'années durant lesquelles vous pouvez avoir des marges négatives dans votre calcul avant de sortir du programme. Le programme est destiné à réduire lentement le soutien avec le temps si un agriculteur ne fait jamais de profits. Dans des situations telles que le secteur de la viande de porc, dont nous parlons, il a eu plusieurs années de récession suivies de la grippe porcine et de la fermeture des frontières. Il y a donc eu toutes sortes de problèmes en plus de la récession cyclique. Ils disaient que l'obligation d'avoir deux années rentables signifiait qu'ils étaient exclus du programme
C'est ce que veut dire le test de viabilité. Les gens voulaient son abolition afin de pouvoir rester dans le programme et d'avoir plus de temps pour se rétablir et recommencer à avoir une exploitation rentable.
Cela vous est-il utile?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Meredith, c'est un plaisir de vous revoir.
Il y a une expression qu'on utilise dans le monde des affaires, les « leçons apprises », ce qui veut dire qu'on tire les leçons de ses erreurs pour ne pas les répéter. Parfois, ça donne de bons résultats. On s'améliore et on peut continuer.
En ce qui concerne ce qui va continuer, puisque nous avançons vers le nouveau programme proposé par le gouvernement, et nonobstant le fait que la directive du Conseil du Trésor est au moins une réduction de 5 p. 100 et une réduction de 10 p. 100 avec deux plans, selon ce que nous dit le gouvernement, au moins en Chambre, où est-ce que vous allez dénicher ça en fin de compte?
Je veux dire qu'il y a certains endroits évidents où il y a beaucoup d'argent dans les programmes. Vous venez tout juste de parler de toute une pile d'argent dans votre discussion avec M. Lobb sur la question de ces types de programmes, de la gestion du risque commercial, si vous voulez.
Où cherchez-vous, pour autant que vous puissiez nous le dire, bien sûr, et vous allez vous dénicher ces 5 p. 100 et ces 10 p. 100?
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Je pense que je peux vous dire que le processus d'engagement avec les producteurs est destiné à assurer que les programmes restent pertinents dans Cultivons l'avenir et qu'ils déterminent comment on pourrait les améliorer, par exemple du côté de la gestion du risque commercial.
Nous cherchons des efficiences dans la prestation. Si l'on peut les dispenser mieux, plus rapidement et moins cher, c'est bon pour tout le monde. Je pense qu'il est sain qu'une organisation prenne du recul de temps à autre pour reconsulter le client: avons-nous bien fait? Avons-nous tiré les bonnes leçons? Sinon, changeons de cap.
Je peux vous dire, parce que je sais qu'on vous l'a déjà dit au sein de ce comité, que les gens veulent un traitement plus rapide de la programmation et qu'ils veulent moins de paperasse. Une fois qu'ils présentent une demande, ils veulent savoir rapidement si c'est oui ou non, et ils aimeraient que ce soit aussi peu dispendieux et aussi efficient que possible.
Le simple service à la clientèle et l'écoute de ce qui est demandé sur le marché nous diraient que nous devons rationaliser certaines choses de manière continuelle.
Voilà le genre de choses qu'il nous semble assez sain de revoir de temps à autre.
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Donc, pour le moment, c'est encore très macro, si je peux employer ce mot, et vous examinez toutes les pièces du programme précédent et du nouveau pour savoir comment aller de l'avant et le mettre en oeuvre avec les leçons tirées des précédents.
Il y a manifestement des leçons à tirer. Le ministère a manifestement tiré des leçons du dernier, que ce soit directement dans le ministère lui-même ou auprès d'amis comme M. Lobb qui expriment des préoccupations légitimes au sujet de la programmation et qui vous disent ce qu'ils ont entendu. Cela fait partie de votre dossier des leçons apprises, si vous voulez, où vous retournez en arrière pour faire le point et où vous dites: « Hummm, vous savez quoi? Ils ont peut-être raison à ce sujet-là. Allons revoir ces choses-là. »
Cela étant, permettez-moi de revenir à cette chose de Saint Andrews, parce que vous en avez parlé dans certaines de vos remarques.
Lorsque les ministres se sont réunis, y avait-il unanimité, au sens où tout le monde a signé? Sommes-nous en quelque sorte certains en termes de: « Vous savez quoi? Nous voulons tous monter dans ce bateau ensemble et ramer dans la même direction »? Je sais que M. Lobb vous a interrogé au sujet de personnes particulières dans un programme particulier, mais c'est ça le cadre général. Est-ce que tout le monde est dans le bateau?
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Je dois dire que l'environnement autour de la table FPT est très collégial…. C'est le résultat du travail ardu déployé pour tenir les relations ouvertes et positives afin que, même s'il y a désaccord, c'est avec respect. Chacun essaye de garder en tête le fait qu'en dernière analyse, ce sont les producteurs et les transformateurs qui profiteront de la manière dont nous agissons ou qui en seront pénalisés.
Dans le cas de Saint Andrews, le gouvernement de l'Ontario a pris publiquement la décision consciente de ne pas signer l'accord. Ce qu'on peut en conclure est très difficile à savoir. Nous avons toujours une relation extrêmement bonne avec l'Ontario. Je m'attends toujours à ce que la province soit un bon partenaire à Saint Andrews. Il y aura peut-être certaines choses à aplanir.
Ce que la ministre de l'époque pensait qui l'empêchait de signer était essentiellement, je pense… Je ne veux pas lui faire dire ce qu'elle n'a pas dit, mais je pense, d'après les déclarations publiques qui ont été faites, que c'était le programme de gestion du risque de l'Ontario qui avait causé la ministre Mitchell à peut-être ne pas vouloir signer à ce moment-là particulier.
Il y a donc des cas, et il y en aura probablement d'autres à l'avenir, où nous n'avons pas l'unanimité complète, mais, en général, le bilan est assez bon.
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Agri-protection, je dois le dire, est le programme le plus populaire que nous ayons. Il concerne essentiellement les récoltes. Il y a certaines couvertures de mortalité et de production pour certains animaux d'élevage, mais, dans l'ensemble, ce sont les récoltes.
C'est un programme très transparent qu'on peut mettre en banque. Le gouvernement fédéral paie 36 p. 100 de la prime, la province, 24 p. 100, et l'agriculteur, 40 p. 100. Ce sont les provinces qui gèrent le programme. En travaillant avec les provinces l'an dernier, nous avons essayé d'améliorer des choses comme l'indemnité de non-ensemencement, qui est utile quand vous êtes inondé. Nous avons eu deux cas dans l'Ouest, comme vous le savez. Il y a des paiements assez importants au titre d'Agri-protection.
Les ministres nous ont aussi donné la tâche d'élaborer de nouveaux outils d'assurance et de gestion du risque en assurance de prix, par exemple. Nous avons vu certains modèles en Alberta pour les bovins engraissés et les veaux de naissage, où on essaye de concevoir un dispositif d'assurance de prix qui permettrait aux producteurs d'avoir un certain prix garanti. S'ils peuvent gérer leur coût de production, ils savent à combien s'élèvera leur profit. C'est quelque chose que nous examinons.
Le ministre tient beaucoup à continuer à pousser sur le développement d'outils du secteur privé ou appuyés par le gouvernement pour aider les agriculteurs à gérer le risque. Le défi pour nous est qu'un outil vraiment nouveau dans le domaine de l'assurance qui soit actuariellement valable est une entreprise très coûteuse et complexe. Il faut aborder ça très progressivement et très méthodiquement pour tomber juste en matière de mesure du risque et de primes, et s'assurer que c'est stable et viable à long terme. C'est tout un défi.
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La situation dans laquelle se trouvent les éleveurs de bétail, en général, c'est que l'assurance-mortalité est un volet très spécialisé de l'assurance. On ne voit pas disparaître aussi souvent des animaux que des récoltes. Cela crée une incitation à envisager l'assurance-prix comme mécanisme permettant à l'éleveur d'avoir une certaine garantie.
Évidemment, le problème est que, sur un marché où les prix montent, comme aujourd'hui, on est moins incité à s'engager aux prix d'aujourd'hui. Quand on voit la tendance, on s'attend, comme vous le savez… Si la bourse de Chicago vous dit que ce sera plus haut dans trois mois, vous n'allez pas payer une prime pour être sûr d'avoir le prix d'aujourd'hui. Vous pourriez payer une prime pour bloquer un prix dans trois mois, mais, si la tendance est haussière, on a tendance à ne pas le faire.
En revanche, si la tendance est baissière, on est fortement incité à garantir son prix. Le problème est alors de savoir si nous avons un fonds viable et sain sur le plan actuariel. Je pense que l'Alberta prend certaines mesures tout à fait innovatrices pour mettre cela à l'essai dans la vie réelle pour les veaux de naissage et les bovins engraissés.
Il faut tenir compte de toute une série de facteurs très compliqués pour voir si l'on aura quelque chose de viable sur une période de 10 ans, par exemple.
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La très bonne chose, je pense, avec Agri-relance, c'est que c'est très relié aux situations. Ça fait parfois grimper aux rideaux les ministres des Finances parce qu'on n'a pas tous les paramètres nécessaires pour prédire l'ampleur du problème, mais on a tendance à répondre aux situations particulières.
Nous avons tout vu à ce sujet, des maladies comme la tuberculose et la grippe aviaire, ou la salmonellose, ainsi que, bien sûr, des catastrophes climatiques, comme une tornade dévastant des vergers. Il y en a eu un certain nombre dans le secteur de la pomme de terre, où ça peut être tout à fait catastrophique. Dans deux ou trois cas, il s'agissait d'un problème de nématode, qui est un problème générationnel à résoudre. Nous avons eu des problèmes d'humidité. Sur la côte Est, pendant deux ou trois ans, il y eu des problèmes d'humidité où des cultures commerciales de grande valeur ont été lessivées. Dans l'Ouest, de vastes superficies ont été sous les eaux deux années de suite.
Nous avons donc eu toute une gamme de réponses. Comme je l'ai dit, la bonne chose avec ce programme est qu'il est adaptable et flexible. Cette caractéristique est parfois une source d'inquiétude chez certaines personnes.
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Comme je l'ai déjà dit au sujet des questions d'efficience, nous avons aussi entendu ces remarques, et nous les avons notées dans le témoignage du comité.
Ce que je retiens en général de la discussion, c'est que les programmes ont été relativement bien accueillis, qu'on les juge assez efficaces, mais qu'il y a certaines questions de transparence à régler, et qu'il faudrait aussi s'assurer que les gens obtiennent des réponses rapidement pour pouvoir prendre des décisions pour faire autre chose. Il y a certainement un problème de complexité.
Les gouvernements, surtout dans les domaines complexes, font beaucoup de diligence raisonnable sur les programmes d'innovation. Je peux vous donner l'exemple du simple achat d'un nouvel équipement. C'est un programme assez simple. Si vous avez une contribution pour ça, si ça semble être une opération productrice de biodiesel, vous pouvez la financer. Dans les domaines où il y a un risque élevé, il faut faire une analyse très exhaustive de toute l'entreprise, ou de toute la capacité de l'organisme scientifique concerné. Sont-ils capables de mener leur projet à terme? Possèdent-ils la capacité technique? La technologie est-elle faisable? Y a-t-il une possibilité commerciale? Toutes ces choses-là prennent du temps.
Ce que nous avons fait, c'est que nous avons eu deux programmes à grand succès, les grappes et le DPAI, si je peux les réunir, et un autre appelé Agri-débouchés, et que nous avons…
M. Ben Lobb: Je pense que je vais…