:
J'ouvre maintenant la séance.
Bienvenue à la 57e réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes. Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, le Comité se réunit aujourd'hui dans le cadre de son étude sur le rapport 1 de la vérificatrice générale, sur les transports accessibles aux personnes en situation de handicap, qui fait partie des rapports 1 à 4 de la vérificatrice générale du Canada de 2023.
[Traduction]
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous recevons Karen Hogan, vérificatrice générale, accompagnée de Milan Duvnjak, directeur principal, et de Susie Fortier, directrice, du Bureau du vérificateur général.
De plus, nous accueillons Nada Semaan, présidente et directrice générale de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien.
J'ai remarqué une petite erreur sur votre porte-nom, madame Semaan. J'en suis extrêmement désolé. Je m'excuse pour cette erreur.
De plus, nous accueillons Louise Alberelli, directrice générale, Programmes opérationnels, et Rhoda Boyd, directrice générale, Communications, également de l'administration canadienne.
Nous avons France Pégeot, présidente et première dirigeante, et Tom Oommen, directeur général, Direction générale de l'analyse et de la liaison, de l'Office des transports du Canada. Par vidéoconférence, nous recevons Marie-Claude Cardin, cheffe de la direction financière, et Catherine Langlois, conseillère principale, Accessibilité universelle, de VIA Rail Canada.
Avant de passer à nos témoins, je crois savoir, monsieur Genuis, que vous souhaitez nous présenter une motion.
:
Je vais la lire aux fins du compte rendu. C'est bien. Merci, monsieur le président.
Il est important que, en tant que Comité, nous puissions aborder les questions urgentes du jour; c'est pourquoi je propose une motion dont j'ai fourni un avis, qui vise à faire toute la lumière sur les agissements malhonnêtes et les tentatives d'ingérence étrangère dans la Fondation Trudeau.
La motion est la suivante:
Que, étant donné que (i) en 2002, au moment de sa création, la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau a reçu un paiement de 125 millions de dollars, aux frais des contribuables, octroyé par un ancien gouvernement libéral, (ii) la présidente-directrice générale et une majorité des membres du conseil d’administration de la Fondation ont démissionné récemment, (iii) il a été rapporté que la Fondation était incapable de rembourser un don considérable reçu d’un riche bienfaiteur ayant des liens avec le régime communiste de Beijing parce que la véritable identité du donateur n’est pas connue, (iv) le Service canadien du renseignement de sécurité a mis au jour un complot du régime communiste de Beijing consistant à faire un don à la Fondation, (v) les médias ont rapporté que certains administrateurs de la Fondation avaient envisagé de faire appel à la vérificatrice générale, le Comité entreprenne une étude sur la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau, sa gouvernance et son financement, ainsi que sur la gestion de sa dotation financée par les contribuables, sous réserve que le Comité entende les témoignages de a) Morris Rosenberg, ancien président-directeur général de la Fondation Pierre-Elliott[1]Trudeau, b) Pascale Fournier, ancienne présidente-directrice générale de la Fondation Pierre-Elliott[1]Trudeau, c) la vérificatrice générale du Canada, d) la ministre du Revenu national, e) le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, f) Bob Hamilton, commissaire et premier dirigeant de l’Agence du revenu du Canada, g) Sharmila Khare, directrice générale de la Direction des organismes de bienfaisance de l’Agence du revenu du Canada, (h) tout autre témoin jugé nécessaire par le Comité.
Monsieur le président, comme vous le savez, les conservateurs ont travaillé d'arrache-pied pour aller au fond du grave problème de l'ingérence du PCC dans la démocratie canadienne. Il devient évident que, dès le départ, le régime de Xi Jinping a déployé des efforts concertés pour manipuler et façonner l'orientation du gouvernement libéral, et que ces efforts visaient Justin Trudeau avant même qu'il n'occupe ses fonctions. Dans certains cas, ces efforts ont été repoussés par la cible visée, mais dans ce cas‑ci, il devient évident que le et les gens qui l'entourent étaient au courant de cette tentative d'ingérence et l'ont acceptée, parce qu'ils en ont profité. Ils en ont profité sous forme de dollars pour une fondation familiale et sous forme de soutien électoral.
Il s'agit d'un enjeu pressant, parce que les Canadiens et leurs représentants de ce côté‑ci de la Chambre s'inquiètent profondément des menaces à la souveraineté canadienne et de la réalité que des acteurs étrangers hostiles ayant des intérêts contraires à ceux du Canada essaient de capturer nos dirigeants et de subvertir nos institutions.
En réponse à ces préoccupations pressantes concernant l'ingérence d'États étrangers et les menaces à notre sécurité nationale et notre souveraineté, les libéraux ont désespérément tenté d'enterrer l'histoire. Eux et leurs mandataires ont attaqué des journalistes, attaqué le SCRS, attaqué l'opposition, bloqué des études en faisant de l'obstruction systématique prolongée au sein de divers comités et refusé de répondre à des questions élémentaires lors de leurs comparutions devant les comités.
Les conservateurs continuent de réclamer, comme ils le font depuis le début, une enquête publique complète sur l'ingérence étrangère, dirigée par une personne réellement indépendante du gouvernement et des organisations concernées par ce scandale. Ma motion d'aujourd'hui porte donc sur le rôle de la Fondation Trudeau dans les tentatives d'ingérence du PCC dans la démocratie canadienne.
Le rôle de la Fondation Trudeau dans ce scandale est particulièrement important. Dès l'entrée en fonction d'un premier ministre portant également le nom de Trudeau, les dons étrangers à la fondation ont monté en flèche. Il n'est pas nécessaire d'être un chercheur de la Fondation Trudeau pour comprendre qu'il y avait une certaine relation, du moins dans l'esprit de ces donateurs étrangers, entre la fondation et le , de sorte qu'ils avaient après 2015 une raison de faire un don à la fondation qu'ils n'avaient pas avant 2015.
Encore une fois, il n'est pas nécessaire d'être un génie pour comprendre cela.
En fait, le Devoir rapportait récemment que la Fondation Trudeau avait commencé à solliciter activement ces dons étrangers. Encore une fois, ils ne pouvaient pas ne pas être au courant des répercussions liées au fait d'avoir un premier ministre Trudeau et de solliciter l'argent de donateurs étrangers à cette fondation familiale qui voulaient aussi avoir une influence sur l'orientation du gouvernement canadien.
C'était assez évident, et, en fait, cela a fait l'objet de questions répétées de la part de notre parti durant la période de questions dans les premiers jours qui ont suivi 2015. Ces questions ont été balayées du revers de la main par les libéraux de l'époque, qui ont continué de louer et de défendre la Fondation Trudeau.
Depuis ce moment, toutefois, la direction de la Fondation Trudeau a fait l'objet d'un examen plus approfondi, a promis de restituer un don à un initié du PCC, a prétendu qu'elle avait retourné le don, n'a pas retourné le don, puis a démissionné en bloc. Ces événements ont donné lieu à de nombreuses fanfaronnades de la part des libéraux de haut rang, des libéraux qui veulent reprocher aux médias et aux conservateurs les problèmes de la Fondation Trudeau et du gouvernement Trudeau.
En réponse à une partie de cette désinformation, il est important de rétablir les faits concernant la Fondation Trudeau aux fins du compte rendu. La Fondation Trudeau n'est pas un organisme de bienfaisance ordinaire. Elle est définie par la loi comme une institution gouvernementale. La Loi sur l'accès à l'information et la Loi sur la protection des renseignements personnels définissent la Fondation Trudeau comme une institution gouvernementale. En fait, la politique sur la protection des renseignements personnels de la Fondation Trudeau l'indique sur son site Web. La Loi fédérale sur la responsabilité désigne également la Fondation Trudeau et habilite le vérificateur général à suivre l'utilisation des fonds qu'elle dépense.
Il est toutefois important de noter que la Fondation Trudeau n'a pas été créée directement par le gouvernement. Elle a été créée en tant que fondation familiale, avec une position privilégiée dans la gouvernance accordée aux membres de la famille Trudeau, y compris le actuel. Il s'agissait d'une fondation familiale qui a ensuite été transformée en institution gouvernementale grâce à l'injection de 125 millions de dollars de l'argent des contribuables.
Peu importe le bien-fondé de son travail, il s'agit d'une structure de gouvernance extrêmement étrange pour n'importe quelle organisation. Vous avez une fondation familiale qui est un organisme de bienfaisance enregistré, mais qui présente également de nombreuses caractéristiques d'une société d'État, dans la mesure où elle a été fortement subventionnée et où elle est définie en tant qu'institution gouvernementale dans diverses lois. En fait, elle jouit de la liberté d'un organisme de bienfaisance privé tout en profitant du nom du et de l'argent des contribuables, même pendant que les membres de sa famille continuent de façonner son avenir.
Les libéraux ont prétendu que ce Frankenstein bénéficiait d'un soutien bipartite, mais cela ne semble pas être le cas, d'après mon examen du Hansard. John Williams, un ancien président de notre comité, a dit à la Chambre le 19 mars 2002, lorsqu'on discutait des crédits de la Fondation Trudeau: « Monsieur le président, la présidente du Conseil du Trésor pourrait-elle confirmer que le projet de loi est libellé comme doit l'être un projet de loi de crédits et que le don de 125 millions de dollars à la fondation Pierre Trudeau, auquel s'oppose l'opposition, est conforme à la loi? »
En ce qui concerne particulièrement la structure de gouvernance, la gouvernance de la Fondation Trudeau est confiée à l'assemblée des membres, qui, à son tour, sélectionne le conseil d'administration. Ce sont des faits clairs, et vous les trouverez à la page 53 du dernier rapport annuel de la fondation. La fondation compte 30 membres. Six sièges sur 30 sont réservés aux membres nommés par le ministre de l'Industrie, et trois sont réservés aux « liquidateurs de la succession du regretté très honorable Pierre Elliot Trudeau », c'est-à-dire les membres de la famille Trudeau ou les personnes nommées par la famille. Neuf des 30 sièges de ceux qui contrôlent cette organisation sont choisis par le gouvernement Trudeau ou la famille Trudeau.
Sacha Trudeau et sont tous deux membres de la fondation. Le se définit comme un « membre inactif », même s'il reste membre de la fondation avec, apparemment, les pouvoirs et les privilèges qui y sont associés. Cette relation est d'autant plus curieuse qu'un premier ministre en exercice reste membre d'une fondation, tout comme son frère et jusqu'à six membres directement nommés par son gouvernement, ainsi que David Johnston, qui est apparemment chargé d'enquêter sur tout ce gâchis. Il est un peu étrange qu'il prétende ne pas participer, étant donné qu'il est toujours membre de la fondation.
Les membres de la Fondation Trudeau sélectionnent ceux qui feront partie du conseil d'administration de la Fondation Trudeau — jusqu'à 18 administrateurs — deux sièges étant réservés aux représentants nommés par le et deux autres aux membres ou représentants de la famille Trudeau. Au moment de la publication du dernier rapport annuel, Sarah Coyne, la demi-sœur du , faisait partie des représentants de la famille au conseil d'administration. La Fondation Trudeau comptait donc le premier ministre parmi ses 30 membres, même s'il se définit comme inactif, un autre membre de la fratrie comme membre soi-disant actif, et un autre membre de la fratrie en tant que membre du conseil d'administration. Environ le tiers des sièges des membres et le tiers des sièges des administrateurs sont réservés aux personnes nommées par le gouvernement Trudeau ou la famille Trudeau.
Quelle que soit la participation continue du à la Fondation Trudeau, le PCC n'a pas commis d'erreur en estimant que cette fondation familiale lui tient à cœur. C'est ce qu'a déclaré Allan Rock lorsqu'il a annoncé l'injection massive de fonds par le gouvernement libéral dans la Fondation Trudeau en 2002. Il a déclaré ceci: « Deux personnes méritent une mention toute particulière. Sans l'énergie, la vision et l'idéalisme de Sacha et de Justin Trudeau et, disons‑le, sans la fameuse opiniâtreté de leur père, il n'aurait tout simplement pas été possible de faire cette annonce aujourd'hui. »
Les libéraux comme Allan Rock savent que la Fondation Trudeau est chère au cœur du et qu'elle est soumise à son influence potentielle. Cette réalité est évidente, même après un examen superficiel des documents directeurs de la Fondation Trudeau. Aujourd'hui, des libéraux comme Allan Rock se plaignent que nous ne devrions pas critiquer un organisme de bienfaisance, mais ils induisent les gens en erreur, et ils le savent.
Les institutions gouvernementales comme la Fondation Trudeau devraient être tenues responsables par les comités parlementaires. La Fondation Trudeau a été soutenue par Allan Rock et d'autres pour pouvoir utiliser l'argent des contribuables et a été créée pour être soumise à l'influence constante de l'establishment libéral et de la famille Trudeau.
Quand il est dit dans la Bible qu'il fallait poser les fondations d'une maison sur le roc, il n'était certainement pas question d'Allan Rock. Malheureusement, la gouvernance de cette fondation ne repose sur rien de solide: elle a été édifiée sur les sables mouvants de la politique et des préférences de la famille Trudeau.
La famille Trudeau a, à juste titre, fait l'objet de critiques importantes parce qu'elle a encaissé des chèques d'entités étrangères qui tentaient clairement d'utiliser ces dons pour obtenir des faveurs du gouvernement du Canada. Il semble maintenant qu'elle a sollicité ces dons auprès de sources étrangères. En outre, il est désormais très clair que la Fondation Trudeau a menti aux Canadiens au sujet de sa décision de restituer un don.
Le 1er mars, la Fondation Trudeau a publié une déclaration comprenant ce qui suit:
La Fondation Pierre Elliott Trudeau a appris au cours des derniers jours par le biais des médias qu'il y avait potentiellement un lien entre le gouvernement chinois et une promesse de don de 200 000 $ faite à la Fondation en 2016.
Elle poursuit ainsi:
À la lumière de ces allégations récentes, la Fondation a procédé au remboursement du montant intégral du don reçu directement au donateur.
Le 1er mars, l'affirmation a été faite — au passé — et indiquait que « la Fondation a procédé au remboursement du montant intégral du don reçu directement au donateur ». Il n'a pas été dit qu'elle envisageait, prévoyait ou avait l'intention de le faire. Elle indiquait: « La Fondation a procédé au remboursement... » C'est un mensonge. La déclaration ne disait pas qu'elle avait l'intention de le faire. Elle disait qu'elle l'avait fait, mais elle ne l'avait pas fait. Ce manquement a contribué à la crise de gouvernance que nous connaissons depuis lors au sein de la Fondation Trudeau. Ce gouvernement et cette institution de la famille Trudeau ont fait l'objet d'une campagne soutenue d'ingérence étrangère. Ils ont accepté l'argent et ensuite menti sur la date à laquelle ils allaient le rendre.
La Fondation Trudeau a maintenant demandé à la vérificatrice générale d'enquêter, et nous avons besoin d'une enquête approfondie du comité de vérification de la Chambre des communes pour savoir où est allé l'argent et quels problèmes de gouvernance au sein de cette institution gouvernementale nous ont menés là où nous en sommes.
C'est pourquoi nous avons présenté cette motion. Il est tout à fait dans le mandat du Comité, responsable de la fonction de vérification du Parlement, d'étudier cette question, de comprendre quels processus de vérification ont été utilisés et pourraient l'être, et d'examiner la possibilité d'une vérification de l'ARC et d'un examen par la vérificatrice générale — des choses que nous appuyons bien sûr — ainsi que d'une enquête publique entièrement indépendante sur ce gâchis.
Ce gouvernement a chargé deux personnes différentes d'enquêter sur la question de l'ingérence étrangère: Morris Rosenberg et David Johnston, tous deux de la Fondation Trudeau. Des libéraux ne devraient pas enquêter sur les libéraux, et les membres et administrateurs de la Fondation Trudeau ne devraient pas enquêter sur la Fondation Trudeau.
En toute honnêteté, monsieur le président, ce gouvernement se comporte parfois comme si le pays ne comptait qu'une douzaine de familles. Il continue de recycler les mêmes personnes, qui font partie de mêmes cercles d'initiés de l'élite laurentienne bien connectée, de mêmes familles apparentées, qui les ont servis dans le passé; les membres de la Fondation Trudeau qui enquêtent sur l'ingérence étrangère, la sœur de qui occupe le poste de commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique... Je pourrais continuer.
Dans notre vaste pays de près de 40 millions d'habitants, où les immigrants viennent de tous les coins du monde, ils continuent tout de même à recycler les mêmes initiés issus des mêmes familles proches. Ce gouvernement libéral est un gouvernement qui est là pour ses amis, pour les initiés du monde des affaires qui travaillent pour McKinsey et qui font du bénévolat à la Fondation Trudeau. Si vous êtes né ou que vous êtes marié à un membre de l'une des 30 ou 40 familles qui tiennent les cartes, pas de problème: vous obtenez les contrats gouvernementaux, les dons étrangers, la couverture éthique; tout ce que vous recherchez. Cependant, nous vivons dans un grand pays. Agissons en conséquence. Mettons en place une surveillance parlementaire adéquate. Faisons appel à des acteurs véritablement indépendants pour aller au fond de ce gâchis éthique et de cette corruption qui mine la confiance envers nos institutions.
Les conservateurs n'auraient jamais l'idée d'essayer une telle chose. Pouvez-vous imaginer que les conservateurs créent une fondation Stephen Harper, qu'ils placent tous les héritiers de Stephen Harper à des postes de direction au sein de l'organisation et qu'ils injectent 125 millions de dollars provenant des contribuables dans cette fondation? Pouvez-vous imaginer à quel point les libéraux perdraient la tête devant un tel arrangement? Les conservateurs ne feraient jamais une telle chose, parce que nous parlons au nom des gens ordinaires.
Les libéraux comme Allan Rock, Gerry Butts et ne veulent pas que les personnes et les institutions puissantes soient tenues responsables. Leurs observations le montrent clairement, mais les conservateurs continueront à donne l'heure juste aux personnes au pouvoir, au nom des gens ordinaires, et nous espérons que les autres partis d'opposition nous soutiendront en adoptant cette motion et en nous aidant à aller au fond de ce gâchis.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier mon collègue d'avoir présenté cette motion. Je pense que c'est une motion importante et qu'elle représente ce que de nombreux Canadiens attendent de notre comité, et je pense donc que c'est une motion importante que les membres du Comité devraient prendre au sérieux.
Les parties de la motion avec lesquelles je ne suis pas nécessairement d'accord sont liées à l'objectif de la motion. Je crois savoir que le Bureau du vérificateur général a reçu une demande de vérification de la Fondation Trudeau, et qu'elle est donc d'accord avec le député dans ce cas pour dire qu'il faut procéder à une vérification. Je suis d'accord avec les deux points de vue. Mon objectif — et, je pense, l'objectif du Comité — est de trouver le meilleur moyen de rendre compte de ce qui s'est passé ici, et je pense que la personne la mieux placée pour le faire est la vérificatrice générale. Le député a fait remarquer que l'élément le plus important de cette affaire serait une enquête indépendante et que celle‑ci devrait être menée par des bureaux indépendants, et je suis d'accord. Le Bureau du vérificateur général est un bureau indépendant et un agent du Parlement indépendant. Il pourrait et devrait enquêter sur cette question pour éclairer la perception des Canadiens, parce que, bien sûr, le conflit existe.
Cependant, je ne pense pas que les membres du Comité devraient amorcer une étude qui nécessiterait la participation d'un grand nombre d'entre eux, alors même que la vérificatrice générale dispose des outils et de la capacité nécessaires pour effectuer le travail. Nous avons beaucoup de choses à faire au Comité, et je pense que l'idéal pour le Comité, et pour la motion serait, que tous les parlementaires ici présents trouvent un moyen de parvenir à un consensus pour que la vérificatrice générale mène cette enquête. C'est ce que je souhaite. Je pense cependant que de nombreux aspects de la motion ne sont pas nécessaires si nous essayons de trouver un moyen de responsabiliser la partie indépendante de ce projet.
Je suggère que nous trouvions un moyen de créer soit un amendement, soit un processus qui clarifierait la volonté du Comité de, premièrement, voir la vérificatrice générale mener une enquête, deuxièmement, de le faire d'une manière transparente et indépendante et troisièmement, de revenir à ce rapport, car nous étudions toujours les rapports de la vérificatrice générale. J'attendrais le rapport de la vérificatrice générale afin que nous puissions mener cette enquête correctement et conformément aux objectifs du Comité.
Je demanderais à mes collègues du Comité ce qu'ils pensent de ce processus et s'ils sont d'accord pour garantir que cet amendement soit plus conforme aux objectifs du Comité, qui est de veiller à ce que le travail de la vérificatrice générale — dans ce cas, le travail de vérification de la Fondation Pierre Elliott Trudeau — soit mené à bien. Cependant, je ne pense pas que cela exige que les membres du Comité convoquent des témoins avant que la vérification ne soit terminée.
:
Merci. Je vais mettre cela de côté pour l'instant. Je suis sûr que les députés reviendront...
Monsieur Genuis, je vais passer à une autre question. Le débat est clos pour l'instant. Vous avez tout le loisir de soumettre la question à un autre comité.
Encore une fois, je m'excuse aux témoins, mais j'aimerais informer les membres du Comité des contrats COVID‑19. Il s'agit d'une question administrative qui nous est présentée.
Le Comité a reçu de la part de Services publics et Approvisionnement Canada deux des sept contrats le jeudi 13 avril 2023. Ils provenaient de Johnson & Johnson et de Medicago.
Nous avons reçu une correspondance — vous l'avez tous reçue — de la part du sous-ministre adjoint des politiques, de la planification et des communications au nom de Services publics et Approvisionnement Canada le jeudi 13 avril. Cette correspondance a été distribuée aux membres le vendredi 14 avril.
Je ne vais pas la résumer... En fait, oui, je vais le faire. Le résumé est le suivant:
Au nom de Services publics et Approvisionnement Canada... au sujet de la motion du Comité du 23 mars... motion visant à demander l'accès aux contrats conclus entre le gouvernement du Canada et les fabricants de vaccins COVID‑19.
Selon les mesures prises par le Comité, dans le cadre de sa motion, visant à limiter la divulgation publique et à préserver la confidentialité des renseignements, SPAC, à la suite de consultations menées avec deux entreprises, fournit [la] première tranche...
Je ne fais que résumer la lettre.
La lettre fait référence au fait que nous avons pris des mesures pour garder ces documents confidentiels et que le ministère devrait, nous l'espérons — il n'y a aucune garantie —, s'efforcer de livrer le reste des contrats cette semaine: « une deuxième et dernière tranche de documents en réponse à la motion ».
En tant que président, j'ai renvoyé une lettre à SPAC, demandant que les documents soient fournis sans plus attendre. Cela a été fait le vendredi 14 avril.
Je souhaite simplement soulever cette question. Nous ne procéderons pas à un vote à cet égard, parce que cela nécessiterait une motion, mais je veux prendre le pouls du Comité à ce sujet.
Je vais demander d'abord à Mme Sinclair-Desgagné, la députée qui parraine la motion, d'en parler. Ensuite, je m'adresserai aux autres s'ils ont des commentaires, et nous pourrons poursuivre, puisque je suis certain qu'une motion sera présentée pour jeudi.
Madame Sinclair-Desgagné, vous avez la parole, je vous en prie.
:
Monsieur le président, merci de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport sur les transports accessibles aux personnes en situation de handicap, qui a été déposé à la Chambre des communes le 27 mars.
Je tiens à reconnaître que cette réunion se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Milan Duvnjak, directeur principal responsable de l'audit, et de Susie Fortier, directrice de l'équipe d'audit.
Dans le cadre de cet audit, nous avons examiné si VIA Rail, l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien et l'Office des transports du Canada s'étaient employés à recenser, à éliminer et à prévenir les obstacles auxquels se heurtent les voyageuses et les voyageurs en situation de handicap.
En 2019 et en 2020, plus de 1 million de personnes en situation de handicap ayant voyagé dans un mode de transport assujetti à la réglementation fédérale ont rencontré un obstacle. Nous avons constaté que les trois organisations avaient recensé certains obstacles et pris des mesures pour améliorer l'accessibilité. VIA Rail a mené des consultations auprès des personnes en situation de handicap lors de la conception de son nouveau parc ferroviaire. La société a aussi tenu des consultations portant sur ses plans en matière d'accessibilité et sur ses programmes de formation, tout comme l'a fait l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien.
Toutefois, des améliorations étaient encore nécessaires dans de nombreux domaines importants. Par exemple, l'information en ligne n'était pas complètement accessible. Selon Statistique Canada, il s'agit de l'un des obstacles que les voyageuses et les voyageurs en situation de handicap rencontrent le plus fréquemment. Une accessibilité insuffisante signifie que l'information est difficile à trouver ou incorrecte lorsqu'une personne utilise un lecteur d'écran. Il est donc difficile pour des personnes en situation de handicap de planifier ou de réserver un voyage par elles-mêmes.
[Traduction]
Nous avons également constaté que les membres du personnel et de la direction n'avaient pas toujours suivi leur formation sur l'accessibilité. Cela peut avoir une incidence sur les services offerts aux voyageuses et aux voyageurs en situation de handicap ainsi qu'aux personnes qui les accompagnent.
En tant qu'organisme responsable de l'application des règlements sur l'accessibilité pour l'industrie du transport, l'Office des transports du Canada a recensé des obstacles à l'accessibilité lors de ses inspections et a travaillé avec les fournisseurs de services de transport pour éliminer certains de ces obstacles. Cependant, nous avons constaté que l'Office avait réalisé peu d'inspections et qu'il ne pouvait demander des données sur les plaintes que dans certaines circonstances. Un accès régulier à ces données aiderait l'organisme à améliorer sa surveillance. Par ailleurs, l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien et VIA Rail ont axé leurs efforts sur la résolution des plaintes individuelles et ont manqué des occasions d'utiliser les données sur les plaintes pour mieux comprendre l'expérience des voyageuses et des voyageurs.
Toute personne a le droit à une participation pleine et égale dans la société. Si l'accès à ces droits est retardé ou refusé, il en résulte que certains membres de la société sont exclus ou laissés pour compte. Pour améliorer davantage l'accessibilité des trains, des avions et des autres modes de transport assujettis à la réglementation fédérale, les organisations responsables doivent élargir leurs processus de consultation auprès des personnes en situation de handicap, présenter un contenu en ligne pleinement accessible et se servir des données sur les plaintes pour recenser, comprendre et prévenir des obstacles. Ce travail est nécessaire pour permettre au gouvernement fédéral d'atteindre son objectif de faire du Canada un pays exempt d'obstacles d'ici 2040.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration préliminaire. Nous serions heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour et merci de m'avoir invitée à discuter avec vous aujourd'hui.
Je m'appelle Nada Semaan, comme l'a mentionné le président, et c'est un honneur pour moi de comparaître devant le Comité pour la première fois en tant que nouvelle présidente et cheffe de la direction de l'ACSTA. Je suis accompagnée aujourd'hui de mes deux collègues, Mme Rhoda Boyd, directrice générale des communications, et Mme Louise Alberelli, directrice générale des programmes opérationnels.
Comme vous le savez, l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien est chargée de sécuriser les éléments spécifiques du système de transport aérien. Nous avons quatre activités prescrites: le contrôle préembarquement, le contrôle des bagages enregistrés, le contrôle des non-passagers et les cartes d'identité pour les zones réglementées. Nous remplissons le mandat de contrôle de la sûreté aux 89 aéroports désignés de tout le pays au moyen d'un modèle de tiers fournisseur de services de contrôle.
Notre objectif est d'assurer un contrôle de sécurité professionnel, efficace et uniforme dans tout le pays, tout en axant nos efforts sur l'excellence du service, et je peux vous assurer que l'accessibilité est une priorité clé dans l'atteinte de cet objectif.
Nous sommes heureux que l'audit réalisé par le Bureau du vérificateur général du Canada ait reconnu les efforts que nous avons déjà déployés pour recenser, prévenir et éliminer les obstacles auxquels se heurtent les voyageuses et les voyageurs en situation de handicap.
[Français]
L'ACSTA est fière du travail accompli à ce chapitre. Nous nous efforçons d'offrir une expérience de contrôle de sûreté sans obstacle aux personnes qui travaillent dans les aéroports désignés du Canada ou qui y transitent.
L'amélioration continue est toujours au premier plan des efforts de l'ACSTA. C'est dans cette optique que nous avons considéré l'audit du Bureau de la vérificatrice générale comme une occasion d'examiner les mesures supplémentaires que nous pouvions prendre pour mieux répondre aux besoins des personnes que nous servons.
[Traduction]
Nous sommes d'accord avec les recommandations formulées à la suite de l'audit, parce qu'elles contenaient des mesures supplémentaires que nous pouvons prendre pour éliminer les obstacles auxquels se heurtent les personnes en situation de handicap.
Plus précisément, le rapport a mis en évidence trois choses que l'ACSTA peut améliorer. D'abord, elle doit respecter les normes d'accessibilité du Web. Ensuite, elle doit voir à l'échéancier de la formation sur l'accessibilité et des consultations supplémentaires auprès des personnes en situation de handicap concernant cette formation. Enfin, elle doit élaborer et mettre en œuvre une stratégie pour améliorer l'analyse des données sur les plaintes.
En réponse à la première recommandation, nous avons pris des mesures essentielles pour nous assurer que notre contenu en ligne respecte les normes d'accessibilité du Web. Je suis heureuse d'annoncer que, le 29 mars 2023, l'ACSTA met à jour le système de gestion du contenu en ligne de son site Web pour offrir une nouvelle version entièrement accessible. Nous avons maintenant porté notre attention sur le travail manuel nécessaire pour mettre à jour les formulaires, les éléments visuels et d'autres aspects de notre site Web, chaque étape contribuant à améliorer progressivement le niveau d'accessibilité au fur et à mesure que nous progressons.
La deuxième recommandation faite à l'ACSTA concernait l'échéancier de la formation sur l'accessibilité, et je suis heureuse de confirmer que tout le personnel de contrôle et les autres cadres et décideurs qui devaient suivre une formation sur la sensibilisation au handicap l'ont terminée. À compter d'aujourd'hui, nous disposons d'un processus de contrôle visant à nous assurer que toutes les agentes et tous les agents de contrôle suivent la formation sur l'accessibilité avant de commencer à travailler avec le public, que les cadres et les décideurs de l'ACSTA suivent une formation sur l'accessibilité dès leur arrivée dans l'organisation et qu'ils la terminent dans un délai déterminé.
La deuxième recommandation concernant la formation a également souligné l'importance de consulter les personnes en situation de handicap sur nos méthodes didactiques. L'ACSTA consulte les personnes en situation de handicap depuis 2014, dans le but d'améliorer ses processus de contrôle, ses procédures opérationnelles et le matériel de formation pour le personnel des fournisseurs de services de contrôle. Cependant, les consultations sur les méthodes d'enseignement ont posé un problème en ce qui concerne la divulgation d'informations sensibles liées à la sécurité. Cela dit, même si le problème existe toujours, nous nous sommes engagés à trouver une approche qui répond aux recommandations qui nous ont été présentées, tout en nous assurant de respecter également les contraintes réglementaires entourant la divulgation de ces informations.
En réponse à la dernière recommandation sur l'amélioration de l'analyse des données sur les plaintes compilées par l'ACSTA, nous sommes en train d'élaborer et de mettre en œuvre une stratégie, en consultation avec diverses équipes de l'ACSTA, ainsi qu'avec des personnes en situation de handicap. Nous nous assurons également que la stratégie s'aligne sur la Stratégie fédérale de mesure et de données sur l'accessibilité 2022 à 2027.
[Français]
Comme l'a noté le Bureau de la vérificatrice générale, à l'heure actuelle, nous évaluons et traitons les plaintes individuellement. Cela permet d'examiner ces plaintes en temps réel, d'échanger des renseignements et des commentaires avec nos équipes chargées des opérations de première ligne, et d'offrir de la formation afin de déterminer les mesures immédiates à prendre.
Nous convenons que des améliorations sur les manières d'analyser les données sur les plaintes pourraient être apportées. Des travaux en ce sens ont déjà été entamés. Nous en sommes à étudier la façon dont nous catégorisons l'information sur les plaintes ainsi que les processus à l'appui de l'analyse des tendances et de l'établissement de rapports que nous pouvons adopter pour enrichir notre présente approche en temps réel.
[Traduction]
L'ACSTA reste déterminée à s'aligner sur les priorités du gouvernement, à écouter les passagers, le personnel des aéroports, les agentes et agents de contrôle et le personnel de l'ACSTA et à dialoguer avec eux et, honnêtement, avec tous ceux qui veulent travailler avec nous, pour recenser, prévenir et éliminer les obstacles à l'accessibilité, présents et futurs.
Les mesures que nous prenons aujourd'hui nous permettent d'envisager des lendemains plus accessibles et sans obstacle.
Encore une fois, merci de m'avoir donné l'occasion de venir ici pour présenter mon exposé aujourd'hui. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le Comité de son invitation à comparaître aujourd'hui.
Je suis accompagnée de Tom Oommen, directeur général de l'analyse et de la liaison à l'Office des transports du Canada.
Le mandat de l'Office est basé sur la Loi sur les transports au Canada et contribue à la politique nationale des transports, qui vise essentiellement l'instauration d'un système national de transport accessible, compétitif et rentable qui répond aux besoins des participants et des collectivités, et dans lequel les gens ont confiance.
Nous avons trois rôles principaux. Nous veillons à ce que le réseau national des transports fonctionne efficacement et harmonieusement dans l'intérêt de tous les Canadiens et de toutes les Canadiennes, particulièrement dans le domaine des transports ferroviaire et maritime. Nous offrons aux passagers aériens un régime de protection. Finalement, nous protégeons le droit fondamental des personnes en situation de handicap à un réseau de transport accessible.
L'Office joue un double rôle. Premièrement, nous sommes l'organisme de réglementation économique de l'industrie des transports. Nous adoptons et mettons en œuvre des règlements. Nous rendons des déterminations, par exemple concernant la propriété canadienne des compagnies aériennes. De plus, nous surveillons et assurons la mise en application des lois et des règlements.
Deuxièmement, nous sommes un tribunal administratif. Nous donnons accès à la justice en réglant divers différends entre l'industrie réglementée et ses usagers, que ce soit de manière informelle ou dans le cadre d'un processus décisionnel formel.
L'accessibilité est, et a toujours été, l'une de nos priorités. J'aimerais commencer par reconnaître que, malheureusement, il existe toujours des obstacles pour les personnes en situation de handicap dans le domaine des transports. Malgré les progrès qui ont été réalisés au cours des dernières années, il reste encore du travail à faire.
Après deux années de consultations, le Règlement sur les transports accessibles aux personnes handicapées est entré en vigueur en différentes phases entre 2020 et 2022. Ce nouveau règlement a intégré deux règlements antérieurs et six codes de pratiques volontaires. Il vise les grands fournisseurs de services de transport. L'Office travaille présentement à un projet de règlement qui s'appliquera également aux petits fournisseurs de services de transport.
[Traduction]
L'Office a aussi élaboré le Règlement sur l'établissement des plans et des rapports en matière de transports accessibles, qui est entré en vigueur à la fin de 2021. Ce règlement vise à faire en sorte que les divers membres de l'industrie des transports planifient les mesures qu'ils prendront pour améliorer l'accessibilité des transports en consultation avec des personnes handicapées et qu'ils montrent que ces mesures donnent des résultats concrets.
Afin d'assurer une communication continue avec les personnes handicapées, nous avons mis sur pied un comité consultatif sur l'accessibilité. Les membres de ce groupe, qui se réunit au moins deux fois par an, représentent des groupes de défense des droits des personnes handicapées et l'industrie. Ce forum nous permet de recueillir des commentaires sur nos projets, nos priorités et nos règlements, et nous donne l'occasion de communiquer des informations sur nos activités.
L'Office encourage chacun à déposer une plainte s'il croit qu'un fournisseur de services n'a pas respecté ses obligations en matière d'accessibilité. La plupart du temps, soit dans 97 % des cas, l'Office est en mesure d'aider à régler ces plaintes au moyen de services informels, comme la médiation. Toutes les plaintes concernant l'accessibilité sont traitées en priorité, et j'ai le plaisir de vous informer que nous n'avons actuellement aucun arriéré dans le traitement des plaintes relatives à l'accessibilité. Nous surveillons la conformité avec les règlements et enquêtons sur tous les incidents touchant des personnes handicapées qui nous sont rapportés, que ce soit par les médias, par exemple, ou par d'autres sources.
Au‑delà des spécificités de notre réglementation, je crois qu'il est également crucial pour les fournisseurs de services de transport d'instaurer une culture de l'accessibilité à tous les niveaux de leur organisation. Ils ont actuellement la possibilité de veiller à ce que leurs nouveaux employés et leur personnel déjà en place reçoivent une formation de qualité sur l'accessibilité, et que chaque personne s'empreigne d'une culture de respect. J'insiste sur ce point dans toutes mes réunions avec des dirigeants de l'industrie.
Nous sommes fiers du travail que nous effectuons à l'Office, et nous reconnaissons que des mesures doivent être prises, au‑delà de ce que nous pouvons faire, pour éliminer les obstacles dans les transports. C'est pourquoi nous jouons un rôle de chef de file sur la scène internationale. Par exemple, pour améliorer la manutention des aides à la mobilité, nous avons mené trois projets de recherche en collaboration avec le Conseil national de recherches et Transports Canada. Notre travail a contribué de manière importante aux lignes directrices sur les aides à la mobilité de l'Association du transport aérien international.
De plus, l'Office, au nom du Canada, préside une initiative de l'OACI, l'Organisation de l'aviation civile internationale, qui vise à constituer un recueil des lois, règlements et pratiques exemplaires en matière d'accessibilité de différents pays. Ce recueil peut servir de référence pour les pays qui souhaitent élaborer ou améliorer leurs réglementations, et éclairera l'orientation que prendra l'OACI pour améliorer l'accessibilité.
Tout au long de l'audit, nous avons collaboré pleinement avec les représentants de la vérificatrice générale et nous accueillons avec plaisir leurs conclusions et leurs recommandations. Nous nous engageons à mettre en œuvre le plan d'action énoncé dans le rapport.
Merci beaucoup. Je répondrai avec plaisir aux questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du Comité, de nous permettre de vous présenter tout le travail qu'accomplit VIA Rail afin d'offrir une expérience de voyage exempte d'obstacles pour nos passagers, de la réservation à la destination.
Nous sommes fiers des efforts que nous avons déployés jusqu'à présent, comme l'a reconnu la vérificatrice générale, et nos équipes continueront de mener à bien l'ensemble de notre action avec dévouement et professionnalisme.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Catherine Langlois, conseillère principale en matière d'accessibilité universelle.
[Traduction]
VIA Rail est déterminée à incarner le transporteur national et interurbain le plus accessible du Canada. C'est pourquoi nous avons entrepris plusieurs initiatives majeures au cours des dernières années pour créer un environnement où chaque personne en situation de handicap puisse voyager de façon autonome et en toute confiance. Cela signifie que nous travaillons chaque jour pour améliorer nos services afin que l'ensemble de nos passagers puissent bénéficier de la même expérience de qualité pour laquelle VIA Rail est si souvent reconnue.
Je souhaite partager aujourd'hui avec vous les plans que nous avons mis en place pour éliminer les obstacles qui existent toujours et qui font que VIA Rail soit une option de mobilité entièrement accessible pour les Canadiens. Permettez-moi de vous expliquer certaines de nos initiatives.
[Français]
D'une part, VIA Rail bénéficie d'une expertise unique depuis la mise sur pied, en 2021, d'un comité consultatif en matière d'accessibilité universelle. Ce comité est composé d'organismes représentant un large éventail de personnes en situation de handicap. Leurs nombreux conseils sont précieux et contribuent à mieux déterminer les besoins des passagers et à cerner les critères de réussite afin que VIA Rail puisse continuer d'incarner le rôle de transporteur le plus accessible au Canada. Ainsi, lorsque VIA Rail lance un nouveau projet, les membres de ce comité en sont informés et, selon la nature du projet, sont invités à s'impliquer à différents degrés.
VIA Rail a récemment entamé la mise en service de ses tout nouveaux trains entièrement accessibles voués à desservir le corridor Québec-Windsor. Je suis personnellement fière de l'approche inclusive que nous avons adoptée dans le but d'offrir une expérience qui répond au mieux aux besoins des personnes en situation de handicap et de leurs accompagnateurs. Certains membres de notre comité consultatif ont d'ailleurs été invités à en faire l'expérience.
[Traduction]
De plus, VIA Rail a élaboré et lancé un programme complet de formation en matière d'accessibilité. Cette formation est offerte aux membres de la haute direction et au personnel de première ligne. À ce jour, tous les membres de la haute direction ont suivi cette formation, à l'exception de deux nouveaux dirigeants qui sont entrés en fonction en avril 2023. Cette formation fera l'objet de mises à jour régulières afin que l'ensemble de notre effectif détienne une bonne compréhension des modes de fonctionnement de notre organisation nous permettant d'offrir une expérience entièrement accessible à nos passagers. Le matériel de formation sera de plus révisé en collaboration avec des représentants issus des organismes partenaires afin de combler toutes les lacunes liées aux méthodes d'enseignement utilisées.
Quant à la gestion des plaintes déposées par nos passagers, elles font l'objet, depuis février dernier, d'un examen approfondi par toutes les unités fonctionnelles concernées, qui sont les mieux placées pour apporter les changements nécessaires. Nous nous engageons également à élaborer et à mettre en œuvre une stratégie pour améliorer l'analyse annuelle des données sur les plaintes. Des rapports trimestriels détaillés sur les plaintes en matière d'accessibilité seront produits et transmis à nos experts, qui s'efforceront de remédier aux problèmes. Des rapports d'étapes seront ensuite présentés aux membres de notre comité consultatif.
L'objectif final étant d'offrir une expérience entièrement accessible à chaque étape du parcours client, l'accessibilité des actifs numériques de VIA Rail — tels que notre présence en ligne et notre système de réservation — a également été modernisée afin d'offrir des améliorations notoires à nos passagers.
[Français]
C'est d'ailleurs avec enthousiasme que VIA Rail lancera sous peu un nouveau système de réservation. Ce nouveau dispositif constituera une étape cruciale de l'expérience entièrement accessible que nous sommes déterminés à offrir à nos passagers. Parallèlement, nous modernisons d'autres systèmes informatiques importants, notamment le contenu de nos pages Web. Nous nous engageons à ce que notre contenu respecte les normes d'accessibilité à cet égard et, pour ce faire, nous ferons évaluer nos actifs numériques par un spécialiste de l'accessibilité et nous mettrons en œuvre les recommandations issues de cet examen annuel.
Je suis convaincue que les mesures présentées aujourd'hui sauront remédier aux éléments soulevés par la vérificatrice générale afin que VIA Rail puisse mieux comprendre et répondre aux besoins de ses passagers.
En conclusion, je souhaite réitérer l'engagement de VIA Rail d'incarner le rôle de transporteur le plus accessible au Canada. Nous sommes fiers du travail accompli et nous sommes déterminés à poursuivre tous les efforts nécessaires, de concert avec le gouvernement et tous nos partenaires, afin de créer une société sans entrave pour les Canadiens.
Nous serons ravies de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens moi aussi à remercier les témoins d'être des nôtres ce matin. Je tiens moi aussi à m'excuser d'avoir dû régler d'autres dossiers, comme cela arrive souvent, au Comité. Je vous remercie de votre patience; nous devions terminer des travaux importants et nous devions aussi pouvoir examiner l'audit présenté par la vérificatrice générale.
Bien sûr, je suis souvent mécontent lorsque je lis les rapports de la vérificatrice générale. La plupart de ces dossiers mettent en relief les lacunes relevées dans la fonction publique et dans les programmes et services offerts par le gouvernement ou qui sont financés en partie par le gouvernement.
Ce n'est un secret pour personne que les gens en situation de handicap se heurtent à d'importants obstacles dans la société en général. Malgré tout, et nous parlons d'un pays comme le Canada, l'un des plus grands pays au monde en superficie, un pays où la mobilité de ces personnes est protégée par notre Charte et par notre Constitution, les institutions qui ont la responsabilité de répondre à leurs besoins ne le font pas.
C'est une préoccupation, pour moi, et j'espère que ça l'est aussi pour les parlementaires de tous les partis et que nous voulons tous trouver des façons et des moyens de régler ce problème et de veiller à ce que les services de transport comme VIA Rail puissent offrir des services adaptés aux personnes en situation de handicap, d'une façon qui met l'accent sur ces personnes et sur leur expérience.
Si j'ai bien compris, les ministères ont d'ailleurs travaillé en étroite collaboration, à certains égards, lors des phases de consultation avec la collectivité pour cerner de meilleures façons de trouver des points d'accessibilité et ainsi de réduire les obstacles. Malheureusement, il ressort clairement de cet audit que ces obstacles existent toujours.
Je veux trouver une meilleure façon de comprendre pourquoi ces obstacles continuent d'exister. Par exemple, il est souligné dans l'audit que, « en 2019 et 2020, près des deux tiers des 2,2 millions de personnes en situation de handicap qui ont voyagé en avion, en train et dans d'autres modes de transport assujettis à la réglementation fédérale ont rencontré un obstacle. »
Les gens ne sont pas contents d'apprendre que toutes ces personnes — cette tranche importante de la population canadienne — ont été incapables d'accéder aux beautés de notre grand pays, que ce soit pour voir leur famille ou pour obtenir des services ailleurs.
Voici un autre extrait:
À titre de fournisseurs de services de transport, VIA Rail et l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien ont consulté des personnes en situation de handicap pour recueillir des commentaires sur des projets tels que les plans d'accessibilité et la conception de la nouvelle flotte de VIA Rail. Cependant, certains problèmes que rencontraient les personnes en situation de handicap persistaient.
Cela continue:
Par exemple, les sites Web pour la planification et la réservation de voyages n'étaient pas entièrement accessibles bien que ce soit l'un des obstacles que les personnes en situation de handicap rencontraient le plus fréquemment dans le réseau de transport.
Donc, la vérificatrice générale a constaté que vous avez pu cerner vous-même le problème. Que ce soit au moyen de consultations avec des personnes en situation de handicap ou d'autres façons, la communauté a elle-même offert, lors des consultations, de cerner cet obstacle, et pourtant, cet obstacle a persisté.
J'espère que vous pouvez comprendre à quel point cela est insatisfaisant, pas seulement pour moi, mais aussi pour les millions de Canadiens et de Canadiennes en situation de handicap qui doivent utiliser vos services. C'est un énorme problème.
J'aimerais maintenant poser des questions à la représentante de VIA Rail, qui est avec nous en ligne, je crois.
Quels sont les problèmes restants que doivent affronter les Canadiens et les Canadiennes en situation de handicap, en ce qui a trait à la présence de VIA Rail sur Internet et à son système de réservation?