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J'aimerais ouvrir la séance.
Bienvenue à la 115 e réunion du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes. Je tiens d'abord à souligner que nous nous réunissons sur les territoires ancestraux et non cédés des peuples algonquins anishinabes et, comme toujours, à exprimer notre gratitude de pouvoir faire le travail important de notre comité sur les terres dont ils s'occupent depuis des temps immémoriaux.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 5 juin 2024, le Comité reprend l'étude du projet de loi , Loi concernant l'eau, les sources d'eau, l'eau potable, les eaux usées et les infrastructures connexes sur les terres des Premières Nations.
Avant de commencer, j'aimerais demander à tous les députés et aux autres participants dans la salle de consulter les cartes sur la table pour connaître les lignes directrices visant à prévenir les incidents de retours de son. Veuillez prendre note des mesures préventives suivantes qui sont en place pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris les interprètes. Utilisez seulement une oreillette noire approuvée. Les oreillettes grises ne doivent plus être utilisées. Gardez votre oreillette loin de tous les microphones en tout temps, et lorsque vous ne l'utilisez pas, veuillez la placer face vers le bas sur l'autocollant placé sur la table à cette fin. Je vous remercie tous de votre collaboration.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride. Conformément à la motion de régie interne du Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, j'informe le Comité que tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Sur ce, j'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous accueillons, par vidéoconférence, Mme Merrell-Ann Phare. Nous recevons dans la salle le chef Lance Haymond, de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, et le chef Sheldon Sunshine, de la Nation des Cris du lac Sturgeon.
Merci à tous d'être ici aujourd'hui. Vous disposerez d'un maximum de cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux séries de questions. Je me laisse peut-être envahir par la fièvre de la Coupe Euro, mais je vais utiliser ce carton jaune lorsqu'il vous restera 30 secondes. J'utiliserai ensuite un carton rouge lorsque le temps sera écoulé.
Sur ce, je vous souhaite la bienvenue. Nous allons commencer par Mme Merrell-Ann Phare.
Je vous invite à faire une déclaration préliminaire d'un maximum de cinq minutes.
Je m'appelle Merrell-Ann Phare et je suis conseillère juridique de l'Assemblée des Premières Nations, ou APN, en matière d'eau potable. Je travaille sur ces questions depuis le groupe d'experts sur la salubrité de l'eau potable en 2006, et je suis actuellement membre de son équipe de codéveloppement. Le groupe d'experts comparaîtra séparément, et je suis donc ici à titre personnel.
Je veux que vous sachiez que, à mon avis, le projet de loi est une grande amélioration par rapport au texte de loi précédent qui a été abrogé et, bien sûr, par rapport à la situation qui existait auparavant, soit une absence de réglementation sans aucune loi.
D'autres témoins vous ont parlé de certains de ses principaux aspects positifs, comme l'affirmation du droit inhérent à l'autonomie gouvernementale par rapport à l'eau et aux sources d'eau. Le projet de loi pourrait changer complètement la donne quant à la prise de décisions sur le financement au moyen d'un cadre de financement. Il prévoit des améliorations aux normes de qualité et de quantité d'eau potable et sur le plan des eaux usées. Le projet de loi prévoit un début de processus d'appui à la création d'organisations de Premières Nations régissant l'eau. De plus, de façon générale, il est beaucoup question de collaboration tout au long du projet de loi — l'expression est « en consultation et en collaboration » —, et c'est un aspect positif pour établir des relations.
Il faut savoir que tous ces changements — et il y en a bien d'autres dans le projet de loi que vous connaissez — sont absolument nécessaires, et qu'ils ont été négociés par l'APN et d'autres. Il y a eu beaucoup de commentaires, comme vous l'avez entendu, dans le cadre d'un processus d'élaboration conjointe. Le processus n'était pas parfait, et il pourrait être amélioré de nombreuses façons. J'espère qu'il sera amélioré au fil du temps, mais c'est ainsi qu'il a été élaboré jusqu'à présent, et je suis donc tout à fait d'accord pour dire que le projet de loi ne doit pas être affaibli par des changements aux dispositions actuelles.
Je voulais toutefois souligner une chose. Vers la fin du processus d'élaboration conjointe, alors que le projet de loi était sur le point d'être présenté à la Chambre, certaines dispositions ont été ajoutées sans que l'APN ait un rôle à jouer. Je voulais donc parler de ces dispositions, car elles pourraient être améliorées à certains égards, et elles sont importantes. Encore une fois, je ne pense pas qu'il y ait de circonstances qui justifieraient d'affaiblir ce projet de loi ou d'affaiblir ou de supprimer ses articles, mais il y a certainement des façons d'améliorer le texte.
En voici trois.
Premièrement, il est absolument formidable que le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale sur l'eau et les sources d'eau soit reconnu; cette affirmation se faisait attendre depuis longtemps. Cependant, le droit est actuellement reconnu, à l'extérieur des réserves, seulement dans une zone de protection rattachée ou adjacente à la réserve. Aucune raison juridique ne le justifie. Une source d'eau est une source d'eau; l'eau, c'est de l'eau. S'il s'agit d'eau, des droits ancestraux la visent. Ces droits ont clairement été reconnus, et il n'est pas nécessaire que l'eau soit adjacente. Sur le plan juridique, il n'y a aucune raison qui le justifie.
L'idée est qu'une entente fédérale-provinciale-territoriale est nécessaire pour que les Premières Nations puissent exercer leur droit à l'extérieur des réserves, et encore une fois, cela est conforme à la politique fédérale sur les droits inhérents. Je comprends cette réalité, mais ce n'est pas vraiment logique en ce qui concerne l'eau. En matière d'eau, tous les gouvernements doivent être à la table et négocier la façon dont leurs administrations collaboreront. Aucun autre gouvernement ne devrait intervenir pour que les Premières Nations puissent prendre des décisions. Il devrait revenir aux Premières Nations de décider quand elles estiment devoir travailler avec d'autres gouvernements, tout comme le font les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. C'est exactement la nature de la relation à l'heure actuelle, et les Premières Nations ne devraient pas être traitées différemment des autres administrations.
La deuxième amélioration possible concerne l'obligation du ministre. À l'heure actuelle, la loi n'énonce pas explicitement que le ministre doit fournir de l'eau qui respecte les normes relatives à la qualité, à la quantité et aux effluents d'eaux usées. La norme actuelle se trouve dans une disposition énonçant le devoir de faire de son mieux, et elle ne porte que sur la qualité de l'eau. Ce libellé a été ajouté après coup, et je pense que vous pouvez voir le problème que cela pose. Il y a longtemps que cette obligation ne devrait plus être optionnelle, ou qu'il ne suffit plus de faire de notre mieux. Un ministre pourrait ne pas s'acquitter de ces trois responsabilités seulement si la Première Nation a choisi d'exercer sa compétence en la matière. Si ce n'est pas le cas, le ministre devrait depuis longtemps — depuis la colonisation — être tenu de fournir de l'eau potable, des quantités d'eau adéquates et un traitement des effluents des eaux usées.
La dernière amélioration a trait au cadre de financement. Vous verrez que le projet de loi contient un article prévoyant que les Premières Nations travailleront avec le gouvernement du Canada à l'élaboration d'un cadre de financement. Il permettra d'évaluer les besoins, mais il établira aussi le mécanisme de prise de décisions et de leur mise en œuvre, ce qui changera la donne. Les Premières Nations collaboreront avec le Canada pour établir la portée des besoins et le mécanisme de prise de décisions. N'oubliez pas que le Canada participe à cette conversation...
Je m'appelle Lance Haymond. Je suis actuellement le chef de la communauté algonquine de Kebaowek, mais je suis ici aujourd'hui à titre de représentant de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, où je suis responsable du portefeuille du logement, de l'infrastructure et de l'eau.
Comme cela a été mentionné, j'aimerais reconnaître que nous sommes sur notre territoire ancestral et souhaiter la bienvenue à tous. Comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises, il est toujours bon de vous voir mener vos travaux, et nous vous sommes reconnaissants de votre présence afin d'avoir cette occasion.
Je vous remercie de me donner l'occasion de présenter le point de vue de l'APNQL au sujet du projet de loi .
Je participe à ce processus depuis 2009, lorsque la région du Québec a tenu sa première séance de consultation sur l'eau avant la présentation du projet de loi , qui est finalement mort au Feuilleton en raison du déclenchement d'une élection. J'étais également là lorsque le projet de loi a reçu la sanction royale, en 2013, pour ensuite être abrogé en 2022. Le Canada s'est alors engagé à l'élaboration conjointe d'une nouvelle mesure législative, et nous discutons actuellement du projet de loi .
J'ai entendu beaucoup de critiques sur ce projet de loi, sur ce qu'il ne contient pas et ce qui manque, mais critiquer le projet de loi porte ombrage aux importants progrès que nous avons réalisés depuis sa première ébauche, et encore plus au travail acharné, aux sacrifices et à l'importante contribution de l'équipe du Secteur de l'eau de l'Assemblée des Premières Nations pour ce projet de loi. Je pense à l'ancien directeur Irving Leblanc, à Kerry Black, à Mme Phare, qui vient de faire une déclaration, à l'avocat général Stuart Wuttke, à Ogimaa Kwe Linda Debassige, à l'ancien chef Phil Fontaine, et à nos techniciens et coordonnateurs régionaux de l'eau, qui ont joué un rôle déterminant dans l'obtention d'importants changements et ajouts au projet de loi avant son dépôt.
Nous sommes prompts à critiquer, parce que c'est facile, mais je crois qu'il faut rendre à César ce qui appartient à César. Je tiens à remercier la d'avoir déposé cet important projet de loi, et je remercie son équipe d'avoir travaillé avec l'Assemblée des Premières Nations et tous les intervenants pour en arriver là.
Il n'y aura jamais de projet de loi parfait, mais la version actuelle est très loin de la version initiale. Je crois maintenant que nous avons l'occasion de remédier aux lacunes, dont certaines ont été mentionnées par Mme Phare. Nos chefs du Québec ne s'opposent pas à l'adoption du projet de loi et au cadre réglementaire éventuel.
Nous avions et nous avons toujours des préoccupations quant au sujet du processus. Je suis là depuis longtemps. Je peux donc dire que les tentatives précédentes — qu'il s'agisse du projet de loi ou du projet de loi — ont souvent été caractérisées par un manque de consultation auprès des Premières Nations. L'absence d'une véritable élaboration conjointe a certainement été une importante préoccupation pour les chefs de partout au pays concernant l'élaboration du projet de loi .
En outre, au Québec, nous avons été désavantagés, il y a un an — en février 2023. En effet, nous avions organisé une séance de consultation le 15 février, mais nous n'avons pas pu parler du projet de loi, qui a seulement été déposé officiellement le 17. Imaginez la situation: le technicien et le coordonnateur de l'eau et moi avions signé une entente de confidentialité, mais lors de la séance que nous avons tenue avec plus d'une centaine de participants, nous ne pouvions pas parler du contenu du projet de loi, puisqu'il n'avait pas encore été déposé officiellement.
Nous avons parcouru un long chemin depuis ces premières embûches. Comme je l'ai mentionné, nous sommes maintenant favorables au projet de loi .
Quant au projet de loi lui-même, même s'il n'a pas été élaboré conjointement comme prévu, le libellé a quand même évolué par rapport aux versions antérieures. C'est la première fois que je vois notre contribution être prise en compte dans son intégralité sur certains points, et le gouvernement va plus loin que prévu pour d'autres. Malgré un processus inadéquat, nous avons tout de même progressé par rapport aux principales lacunes, à savoir les droits inhérents, le financement, la gouvernance, les normes, les sources d'eau transfrontalières et l'immunité.
Par exemple, on y mentionne maintenant l'existence du droit inhérent des Premières Nations à l'autonomie gouvernementale. Le concept de consentement préalable, libre et éclairé a été ajouté à la section sur les principes. Il y a d'importants ajouts relativement aux obligations du gouvernement, comme l'obligation de faire de son mieux pour fournir du financement « adéquat, prévisible, stable, durable et fondé sur les besoins ».
Concernant les eaux transfrontalières, il existe un mécanisme de collaboration hors réserve pour les questions de compétence provinciale, fédérale et des Premières Nations. Il y a aussi des dispositions supplémentaires sur l'immunité des employés des Premières Nations.
Ce sont quelques exemples des progrès réalisés, mais d'importants enjeux demeurent. Des étapes importantes nous attendent, et nous sommes très préoccupés par les erreurs du passé. La question d'une véritable élaboration conjointe demeure une importante préoccupation alors que nous franchissons d'importantes étapes vers la mise en œuvre du projet de loi ...
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Merci, monsieur le président.
Tansi. Honorables députés, je m'appelle Sheldon Sunshine. Je suis le chef de la Nation crie de Sturgeon Lake sur le territoire visé par le Traité no 8.
Je vous remercie de m'avoir invité à parler du projet de loi .
Avant de commencer, je tiens à souligner que je prends la parole sur les terres non cédées du peuple algonquin.
La Nation crie de Sturgeon Lake compte plus de 3 800 membres. Nous sommes l'une des plus grandes Premières Nations du territoire visé par le Traité no 8. Nos ancêtres ont conclu le Traité no 8 en 1899 avec la Couronne impériale. À l'époque, jusqu'en 1905, l'Alberta n'était pas une province, et notre peuple ne croyait pas que nous devrions un jour traiter avec une province. Notre traité est un pacte sacré, international et de nation à nation qui établit les fondements juridiques de ce pays.
Depuis des temps immémoriaux, notre territoire est entouré d'eau. Nous dépendons des rivières Smoky et Iosegun, et des lacs Goose et Sturgeon. La rivière Smoky prend sa source dans les Rocheuses, près de Jasper, puis alimente la rivière de la Paix, une rivière navigable sous le régime des lois fédérales. Notre peuple dépend de ces eaux pour sa subsistance; nous y pêchons le poisson et y chassons le gros gibier. Nos terres abritent des espèces en voie de disparition comme l'omble à tête plate et le caribou des bois.
Notre territoire est situé dans la partie nord-ouest de ce qui s'appelle maintenant l'Alberta. De nombreux secteurs de notre territoire sont maintenant industrialisés et entourés d'exploitations minières, à Grande Cache, d'exploitations forestières, près de Fox Creek, et de projets pétroliers et gaziers conventionnels, y compris des puits abandonnés et orphelins. Tout ce développement se fait à proximité, sur ou dans les eaux dont nous dépendons pour maintenir notre mode de vie et notre subsistance et pour l'exercice de nos droits inhérents et issus de traités. Nous subissons des effets non atténués et cumulatifs sur notre territoire et dans nos eaux, ce qui constitue une violation du Traité n o 8.
Avant de parler du projet de loi , j'aimerais vous parler de l'eau dans le contexte de notre traité. À l'époque du traité, nous étions une société matriarcale, et nos femmes étaient les gardiennes de l'eau. Elles n'ont pas participé aux négociations du traité, de sorte que la question de l'eau n'a pas été abordée. Notre eau n'a pas fait l'objet d'un traité. Pour nos ancêtres, comme pour nous aujourd'hui, l'eau n'était pas négociable.
Depuis 1899, soit depuis la signature du traité, le gouvernement empiète sur notre compétence issue des traités relative à l'eau. Par exemple, dans son interprétation de la Constitution de 1867, la Couronne estime que la province a compétence sur l'eau, en se fondant sur des termes comme « ouvrages locaux » et « propriété », par exemple. Comme notre traité, ce n'est pas explicite. Contrairement à notre traité, cela n'a aucun sens. Par exemple, aucune loi ne comprend un régime de propriété de l'eau.
Le projet de loi est la dernière tentative d'empiéter sur notre compétence inhérente sur l'eau. Le gouvernement se sert d'une mesure législative pour déroger aux promesses — ses promesses — énoncées dans nos traités. Voilà le problème fondamental du projet de loi , et voilà pourquoi nous ne l'accepterons pas, même avec des amendements.
Je tiens à dire haut et fort aujourd'hui que nous n'avons pas besoin d'une mesure législative pour reconnaître et confirmer notre traité. Nous avons besoin d'une instance et des pouvoirs nécessaires pour faire nos propres lois, ce qui exige, étant donné les répercussions de décennies de négligence, des gestes positifs de la part du gouvernement fédéral.
Cependant, le projet de loi ne fait pas qu'empiéter sur notre sphère de compétence. Il crée également un régime relatif à l'eau à deux vitesses dans lequel les Premières Nations continueront de se voir refuser le droit fondamental à l'eau, et transfère la responsabilité fédérale aux nations.
Voici certains des problèmes les plus graves que nous avons constatés dans le projet de loi .
Premièrement, le projet de loi ne reconnaît pas le droit fondamental à l'eau. Il ne comprend aucune garantie d'accès à de l'eau potable sûre, mais crée plutôt un ensemble distinct de règles pour les terres des Premières Nations. Lors du bris de la conduite principale d'alimentation en eau, la population de Calgary a récemment fait l'expérience de ce que nous vivons au quotidien. Nous avons encore des avis d'ébullition de l'eau et il nous faut une nouvelle usine de traitement de l'eau, mais le coût est estimé à environ 50 millions de dollars.
Deuxièmement, ce projet de loi ne règle en rien le problème des milliards de litres d'eau qui sont prélevés de nos eaux en raison des permis d'allocation de l'eau accordés par la province, ce qui enfreint le Traité n o 8.
Troisièmement, ce projet de loi ne contient rien qui protégera notre eau et nos droits issus de traités contre les menaces constantes de contamination. Par exemple, l'an dernier, la mine de charbon CST, près de Grand Cache, a déversé plus d'un million de litres d'eau toxique directement dans la rivière Smoky. Nous n'avons jamais été avisés. Cela se trouve à 200 kilomètres en amont de nous; c'est une situation semblable à celle des collectivités situées en aval du déversement et de l'infiltration de l'usine d'Imperial Oil, à Kearl. C'est un exemple. Le projet de loi ne fera rien pour mettre fin à l'empoisonnement de notre eau et des poissons dont nous dépendons afin d'exercer nos droits inhérents et issus de traités.
Quatrièmement, le projet de loi impose un cadre fédéral qui nous permet de créer nos propres lois, mais nous n'avons pas besoin d'une mesure législative pour le faire. En outre, aux termes du projet de loi, si nous n'adoptons pas nos propres lois, nous reviendrons par défaut sous le régime réglementaire fédéral, qui dépend du ministre en place. Ce n'est pas un modèle d'adhésion volontaire. Ce n'est pas de l'autonomie gouvernementale.
Cinquièmement, le projet de loi nous transférera des responsabilités fédérales, sans garantie de soutien financier. Le gouvernement fédéral a des responsabilités fiduciaires envers nous, et nous aurons besoin qu'ils s'acquittent de ces responsabilités. Nous n'avons pas besoin des tentatives du fédéral de nous accorder l'autonomie gouvernementale sans garantie de financement à cette fin. Nous serons tenus responsables de questions qui relèvent actuellement de la responsabilité fiduciaire du gouvernement fédéral à notre égard.
En conclusion, monsieur le président, la Nation crie de Sturgeon Lake et le territoire visé par le Traité no 8 s'opposent fermement à ce projet de loi, car nous estimons qu'il porte grandement atteinte à nos compétences et à nos droits. Nous vous demandons de rejeter le projet de loi dans son intégralité.
Je vous remercie de votre temps.
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On y a ajouté plusieurs dispositions clés. Là encore, j'aurais préféré que ces commentaires et ces améliorations proviennent de l'Assemblée des Premières Nations. Elle a fait le travail nécessaire à cet égard. La définition a assurément été améliorée.
Nous savons que les implications et l'application de la DNUDPA devront faire partie de ce processus à l'avenir, alors cela nous ramène au consentement libre, préalable et éclairé. Il est nécessaire de mener des consultations de façon adéquate. Cela dit, on a apporté des améliorations au projet de loi pour garantir un financement adéquat, prévisible et stable et aussi concernant les eaux transfrontalières. À nouveau, tout n'est pas réglé en matière de compétence, comme l'a indiqué le chef à mes côtés.
Du point de vue des Premières Nations, ce projet de loi comprend une amélioration particulièrement importante. La première ébauche de projet de loi protégeait le gouvernement du Canada de toute responsabilité juridique. Cela a été amélioré de façon substantielle lors de la phase suivante, et nous nous sommes battus pour cela avec acharnement. Ainsi, nos employés qui travailleront dans le secteur de l'eau et des eaux usées bénéficieront de la même protection. Ils ne seront pas tenus responsables en cas de problème. S'il y a des problèmes avec nos installations de traitement des eaux, ils sont probablement dus à un financement inadéquat et au fait qu'elles ne sont pas conformes aux normes.
Fondamentalement, je pense que le principal élément devant encore être réglé est le cadre de financement. Il est certes important d'avoir un bon projet de loi, mais si nous ne disposons pas des ressources financières nécessaires pour mettre et maintenir nos systèmes à niveau et former nos opérateurs et leur offrir de bons salaires, nous continuerons à faire face aux mêmes problèmes qu'aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Chef Haymond, permettez-moi d'abord de m'adresser au chef de Kebaowek et non au représentant de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador. J'aimerais vous poser une question sur votre longue expérience dans le dossier du site d'enfouissement de déchets nucléaires près de la surface de Chalk River.
Quelles sont vos préoccupations spécifiques concernant la décision de localisation prise par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, notamment à la lumière de la tendance des ministres à se décharger de leurs responsabilités sur les commissions indépendantes?
Comme la Commission canadienne de sûreté nucléaire n'a pas la capacité de suggérer un autre site, devrions-nous incorporer une telle suggestion au projet de loi sur l'eau lorsque des sources d'eau sont à risque?
Dans ce cas-ci, il s'agit d'une importante source d'eau pour plus de 144 communautés qui est exposée à des risques élevés. Pensez-vous que le projet de loi va vous donner plus de pouvoirs pour protéger cette source d'eau?
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Vous avez posé beaucoup de questions en une seule question.
Tout d'abord, je pense qu'il est important de discuter de la question des déchets nucléaires et de Chalk River, principalement parce que l'élaboration de lois dans notre intérêt concerne la protection de l'eau à long terme. Le projet actuel qui a été approuvé par la CCSN nous préoccupe énormément et nous donne des brûlures d'estomac, parce que le monticule se dégradera dans quelques centaines d'années, et le passé nous laisse croire qu'il empoisonnera l'eau ce faisant selon toute vraisemblance.
Nous ne sommes pas certains que le projet de loi aura des implications majeures, car d'autres ministères sont impliqués. Il pourrait être utile, mais il exigera également que le ministère des Ressources naturelles et le ministère de l'Environnement tiennent compte de nos préoccupations à propos de la situation à Chalk River.
Je suis désolé, mais c'est une question de bon sens. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'être un scientifique spécialisé dans l'énergie nucléaire pour reconnaître que la construction d'un site d'enfouissement de déchets nucléaires au bord d'une source d'eau importante comme la rivière des Outaouais n'est probablement pas l'idée du siècle, pour la simple raison qu'une lixiviation potentielle pourrait affecter l'approvisionnement en eau potable de millions de personnes à l'avenir.
À nouveau, je ne suis pas certain que le projet de loi aura des implications majeures sur la situation à Chalk River, mais il aidera assurément des communautés comme la mienne à utiliser et à faire valoir certains éléments de la DNUDPA pour que le gouvernement en tienne compte avant de prendre des décisions.
Lorsque des projets tels que l’installation de gestion des déchets près de la surface — le site d'enfouissement de déchets nucléaires de Chalk River — se présentent, je crois que nous devrions toujours opter pour la prudence au lieu d'aller de l'avant avec des projets susceptibles d'affecter notre approvisionnement en eau.
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Merci beaucoup de votre accueil, monsieur le président. Je suis heureux de vous voir dans ce contexte.
Merci aux témoins d'être des nôtres, en particulier à Okimaw Sunshine, qui vient de mon coin de pays. Je suis heureux de vous voir ici. Nous nous sommes parlé tout à l'heure avant le début de la réunion. Vous avez dit que vous n'étiez pas certain d'être un bon politicien, mais vous vous en êtes très bien sorti aujourd'hui, selon moi. Vous avez bien expliqué les préoccupations des nations visées par le Traité n o 8, en particulier celles de la Nation crie de Sturgeon Lake.
Nous avons beaucoup entendu dire, en particulier en Alberta, que les consultations auprès des nations visées par les Traités n os 6, 7 et 8 ont été insuffisantes. Cela dit, je crois que vous avez élevé la discussion dans vos remarques liminaires pour nous mener à un endroit où le Canada n'a jamais voulu aller. Le fait est que le gouvernement a conclu un traité avec de nombreux peuples des Prairies — le mien, le vôtre, divers peuples à travers la province — et a pris des engagements qui y sont énoncés. Il s'agit d'un partenariat, et le gouvernement doit le reconnaître. Il s'est engagé à établir une relation de nation à nation et à respecter la double souveraineté, cette idée voulant que nous puissions exister séparément tout en vivant ensemble.
Je pense que le principe dont vous parlez aujourd'hui — et j'implore mes collègues d'écouter attentivement — concerne l'importance de ce projet de loi. Il s'agit du type de projet de loi le plus critique, puisqu'il concerne l'eau, la vie, nos femmes et notre avenir. Les chefs de l'Alberta ont clairement dit que nous devons bien faire les choses, faute de quoi nous devrons retourner à la planche à dessin.
Vous avez mentionné dans votre exposé que nous devons trouver un moyen de recommencer à nous traiter mutuellement de façon plus honorable. Vous avez dit que le Canada — la Couronne —, en particulier, doit considérer ses obligations envers ses partenaires de traité avant tout. Vous avez même dit que l'Alberta nuisait à la pleine émancipation ou à la pleine reconnaissance des droits issus des traités, ainsi qu'à la souveraineté, l'avenir et la capacité de votre nation à faire reconnaître ses pouvoirs existants, ce qui comprend le droit à l'autonomie, le droit à l'eau, le droit à la terre, bref, le droit d'être qui nous sommes, tout simplement. Ces droits fondamentaux existent, que le Canada les reconnaisse ou non. Vos déclarations d'aujourd'hui m'ont permis de voir plus clair et d'ancrer encore plus profondément dans mon cœur le grand rappel que ce pays a encore beaucoup de chemin à faire pour enfin essayer de reconnaître sa compétence, qui n'est pas entière, mais partagée. Le gouvernement du Canada n'a toujours pas pleinement reconnu ce partage de compétence avec les peuples autochtones.
Je voudrais vous poser une question, chef Sunshine. Vous avez dit que le Canada vous a « mis dans une boîte et vous a oubliés ». Cela me fait mal au cœur de savoir qu'un peuple aussi fier, en particulier les Cris des Prairies — dont font partie mes parents et nos proches — vit dans une telle pauvreté, à un endroit où l'eau... Vous avez évoqué la situation à Calgary. Les habitants de la région considèrent cet enjeu comme un enjeu tellement critique et désespéré, si bien qu'il fait maintenant la une de tous les journaux en Alberta. Vous y avez réfléchi en tant que chef, votre peuple y a réfléchi et les peuples autochtones des Prairies y ont réfléchi pendant des générations. À quoi ressemblerait notre avenir sans eau? À quoi ressemblerait‑il sans eau propre?
Vous avez également parlé de l'importance de limiter les dégâts causés à l'eau existante. Les poissons que nous mangeons proviennent de l'eau qui a toujours été là, que le Créateur nous a donnée, et pourtant on continue d'y déverser des polluants toxiques sans vous avertir.
Nombre de ces enjeux découlent d'un manque de respect envers ceux qui ont signé ces traités il y a tant d'années, et qui se sont vus imposer tous ces obstacles, ce qui vous oblige à venir à cette table aujourd'hui pour répéter ce que l'on dit depuis plus de 100 ans, à savoir que l'on devrait nous permettre d'être qui nous sommes et de continuer à faire le travail que nous faisons depuis des générations, depuis des temps immémoriaux. Reconnaissons la compétence fondamentale qui existe déjà. La compétence ne vient pas de la Couronne d'une meilleure façon. Elle vient de notre Créateur, comme vous l'avez très clairement expliqué aujourd'hui.
Souhaiteriez-vous expliquer plus en détail pourquoi les choses que vous avez dites aujourd'hui sont si importantes et pourquoi elles vous amènent à vous opposer à ce projet de loi?
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Je vous remercie pour votre question.
J'ai parlé de notre traité et de cette boîte dans laquelle on nous place. J'occupe mon poste depuis deux ans; c'est relativement nouveau. Je dis que je ne suis pas politicien, mais l'un de nos aînés m'a déjà répondu: « Tu es un politicien, en raison de ta position. » Lorsque je pense aux atrocités que notre peuple subit depuis plus de 125 ans... Nous célébrons cette année la signature du Traité no 8. Je manque la grande ouverture. Cela nous rappelle où nous sommes aujourd'hui et tout le chemin que nous avons parcouru avec le gouvernement du Canada, et avec la province de l'Alberta également.
C'est difficile de regarder en arrière. Je me promène ici sur cette terre et je vois des immeubles grandioses. Chez nous, nous faisons face à la pauvreté tous les jours. On parle de l'élaboration conjointe des lois. C'est difficile pour moi de mettre des mots, d'exprimer comment je me sens aujourd'hui. J'ai l'impression d'être responsable devant mon peuple et de devoir exprimer ce qui se passe. Le traité était une obligation. Nous avons accepté de partager la terre, mais ce n'est pas ce qui s'est passé.
Notre peuple a été un excellent partenaire dans ce traité, mais on ne peut en dire autant de la Couronne; du gouvernement du Canada. Nous l'avons vu et nous le voyons tous les jours. Je suis certain que vous voyez les statistiques, sur l'épidémie d'opioïdes que nous connaissons. Il n'y a pas de solution rapide ou de solution unique. On ne peut pas tout simplement débarquer chez nous et régler les problèmes d'eau ou les problèmes de drogues et d'opioïdes. C'est un problème global dans ma communauté.
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Je vais revenir à ce que j'ai dit: nous avons consacré beaucoup de temps, d'efforts et d'énergie à développer nos propres capacités en vue de répondre aux besoins de nos communautés.
Comme plusieurs communautés des Premières Nations, les nôtres sont petites et indépendantes, et nous n'avons pas les ressources financières requises pour avoir toute l'expertise dont nous aurions besoin. Nous n'avons pas tous des ingénieurs; nous n'avons pas tous des gens qui nous aident à gérer nos systèmes d'approvisionnement en eau. Nous n'avons pas la capacité de surveiller et d'analyser l'eau de façon individuelle.
Au fil du temps, nous avons appris que le nombre faisait la force, et qu'il était possible de renforcer nos capacités de plusieurs façons. Au Québec, nous avons choisi d'avoir de solides opérateurs et programmes de formation, pour avoir des personnes qualifiées dans nos communautés.
L'un des éléments les plus importants de notre réussite, c'est que malgré nos différences, nous nous assoyons avec nos collègues régionaux de Services aux Autochtones, nous examinons les problèmes et nous tentons de trouver des solutions. Nous examinons ensemble le budget annuel, notamment.
Nous avons renforcé les capacités des conseils tribaux, et nous avons les ingénieurs et l'expertise dont nous avons besoin pour bâtir des usines et des infrastructures de qualité. De façon plus importante, nous avons un programme de formation itinérante qui se déplace dans toutes les communautés du Québec pour évaluer les systèmes et faire des suggestions en vue de les améliorer. Nous travaillons aussi en collaboration avec nos partenaires fédéraux pour obtenir le financement requis et mettre en œuvre les solutions.
Nous n'avons pas d'avis d'ébullition de l'eau au Québec, mais certaines communautés n'ont pas accès à l'eau potable. Ce n'est pas en raison de la mauvaise qualité des installations, mais parce qu'elles sont bâties sur des gisements d'uranium, ce qui a une incidence sur leur capacité d'accès à une eau potable de qualité. J'ai parlé de ma communauté sœur, Kitigan Zibi, qui est probablement la seule de la province à ne pas être approvisionnée en eau potable, mais les installations ne sont pas en cause.
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Merci, monsieur le président.
Madame Phare, vous avez signalé trois éléments du projet de loi qui pourraient faire l'objet d'améliorations. Comme le temps nous manque, je pense qu'il serait tout à fait pertinent de nous les envoyer par écrit afin que nous puissions les analyser. Merci.
Monsieur Haymond, le ministère de la Justice a dit que les fonctions de la Commission des eaux des Premières Nations étaient limitées.
Comment ces limitations pourraient-elles empêcher la Commission de remplir efficacement son mandat de soutien et de régulation des affaires relatives à l'eau des Premières Nations?
Évidemment, je lui avais posé cette question dans le contexte des limites qui empêchaient aussi la Commission canadienne de sûreté nucléaire d'effectuer adéquatement son travail de protection et de consultation auprès des Premières Nations, dont la vôtre.
Faut-il y voir une limite ou un drapeau rouge? Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais essayer quelque chose pour notre interprète inuite. Je veux qu'elle soit prévenue, car je vais pratiquer mon inuktitut. Je tiens à dire qujannamiik au Comité de m'accueillir aujourd'hui. Le fait de participer à ce travail très important et d'entendre nos merveilleux témoins — en particulier le chef Sunshine, de l'Alberta — compte beaucoup pour moi. Je suis habituellement le seul Albertain dans la salle, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui. Nous sommes peut-être majoritaires; je ne sais pas.
J'aimerais poursuivre notre discussion et donner un aperçu de la situation des Premières Nations en ce qui concerne l'accès à l'eau potable pour leurs communautés. Stephen Harper avait déjà promis de l'eau potable dans une loi adoptée en 2013. Un énorme recours collectif avait été déposé. Un des avocats qui est parmi nous aujourd'hui, un des témoins, l'a mentionné.
Je suis pris avec une sorte de paradoxe, une dichotomie, une décision difficile à laquelle, je crois, les Premières Nations font également face, c'est‑à‑dire la décision d'adopter une très mauvaise loi sous les conservateurs et une mauvaise loi sous les libéraux. La réponse relève des communautés des Premières Nations, et pas vraiment d'Ottawa. Je pense que vous l'avez souligné, chef Sunshine.
Pouvez-vous parler de l'importance de veiller à ce que cet endroit reconnaisse la compétence des Premières Nations, vu les nombreuses erreurs de parcours?
Nous vous écoutons.
Lorsque je repense à la loi précédente des conservateurs et au fait qu'elle a été contestée par les Premières Nations, je crains que nous nous retrouvions dans le même genre de situation. Le projet de loi entrera en vigueur, et des nations comme la mienne ne seront pas heureuses d'être continuellement placées dans cette petite boîte.
J'ai dit à la ministre Hajdu qu'il fallait vraiment s'asseoir avec les titulaires de droits et déterminer la meilleure voie à suivre. Je sais que les chefs du Traité no 8 ont toujours dit que nous étions prêts à nous asseoir et à avoir ces discussions, mais pour ma part, au nom de la Nation des Cris du lac Sturgeon, je garde l'esprit ouvert. Nous sommes des gens progressistes. Nous devons faire face quotidiennement à ces défis, comme je l'ai mentionné plus tôt, et nous voulons travailler avec le gouvernement pour créer quelque chose d'avantageux pour toutes les parties.
Lorsqu'il est question de sources d'eau, nous voulons avoir notre mot à dire sur ce qui entre dans notre territoire et dans nos maisons. Songeons au déversement à Grande Cache; nous en subissons les effets. Cela touche les poissons, et nous avons des espèces en voie de disparition à cause de cet incident.
Je pense qu'il est important de comprendre notre point de vue et le vôtre afin que nous puissions trouver une solution pour aller de l'avant.
Merci.