Je vous souhaite la bienvenue à la 26e réunion du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord.
[Traduction]
Nous nous réunissons aujourd'hui sur le territoire non cédé de la nation algonquine Anishinabe.
[Français]
Aujourd'hui, nous continuons notre quatrième étude sur la souveraineté, la sécurité et la préparation aux urgences des peuples autochtones dans l'Arctique.
[Traduction]
Pour la première partie de la réunion d'aujourd'hui, nous allons entendre M. Christian Leuprecht, professeur au Collège militaire royal du Canada, qui comparaît à titre personnel; et M. Calvin Pedersen, bénévole auprès de Kugluktuk Search and Rescue, qui comparaît aussi à titre personnel. Nous accueillons les représentants de la Croix-Rouge canadienne, Mme Sarah Sargent, vice-présidente, Programmes, Gestion des urgences, et Mme Shelley Cardinal, directrice, Relations avec les Autochtones.
[Français]
Je vous rappelle les exigences du Bureau de régie interne en ce qui concerne l'éloignement physique et le port du masque.
[Traduction]
Pour garantir le bon déroulement de la réunion, j'aimerais vous faire part de certaines règles. Les membres du Comité et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation en anglais, en français et en inuktitut vous sont offerts pour la réunion d'aujourd'hui. Je vous prie d'être patient avec les interprètes. Il y aura peut-être un décalage, surtout que l'inuktitut doit être traduit en anglais avant d'être traduit en français, et vice versa. Vous trouverez le bouton pour l'interprétation au bas de votre écran, si vous participez virtuellement, et vous pourrez choisir entre l'anglais, le français ou l'inuktitut. Si l'interprétation est perdue, veuillez m'en informer immédiatement. Nous suspendrons les travaux pour résoudre le problème.
Veuillez utiliser la fonction « Lever la main » au bas de votre écran à tout moment si vous souhaitez prendre la parole ou signaler quelque chose au président. Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme, et, si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du micro pour désactiver le mode sourdine. Les micros des participants qui se trouvent dans la salle seront comme d'habitude contrôlés par l'agent des délibérations et de la vérification. Lorsque vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement, pour aider les interprètes, et lorsque vous ne parlez pas, veuillez mettre votre micro en mode sourdine.
Je vous rappelle que tous les commentaires devraient être adressés à la présidence.
Comme c'est le cas chaque fois que nous invitons des témoins à nos réunions, chaque témoin aura cinq minutes pour présenter une déclaration préliminaire. Je vous demanderais de ne pas dépasser cinq minutes, et ensuite nous passerons à la période de questions.
Sans plus attendre, nous allons commencer nos travaux. Je demanderais à M. Christian Leuprecht d'ouvrir le bal.
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Bonjour, mesdames et messieurs.
Je vais faire mon intervention en anglais, mais n'hésitez pas à me poser vos questions dans la langue officielle de votre choix.
[Traduction]
Les analyses universitaires sur la sécurité environnementale et le rôle des forces armées dans l'Arctique américain et l'Arctique canadien ont révélé la vulnérabilité des collectivités et de la souveraineté du Canada au regard de notre capacité à réagir aux catastrophes civiles à grande échelle. La majeure partie de la formation et des efforts sont fournis par des organismes et des organisations autres que les Forces armées canadiennes, par exemple des chercheurs universitaires civils et des organismes de sécurité américains.
Les FAC ont laissé entendre, dans un article récent, que les changements climatiques allaient précipiter à divers degrés un niveau d'activité sans précédent dans le Nord, et que les FAC devaient donc se préparer à défendre les intérêts du Canada. Il ne serait pas faux d'affirmer que les forces armées dans le Nord canadien comprennent mieux l'importance des interventions lors de catastrophes civiles que les forces armées du Sud, qui ont une culture différente.
Compte tenu de l'expérience canadienne avec les feux de forêt et les changements climatiques, surtout dans les collectivités nordiques et éloignées, les évaluations en matière de sécurité réalisées au cours des 10 dernières années prévoient un accroissement des difficultés qui va nécessiter une intervention intégrée des FAC dans le cadre d'une approche plus globale. Le chef, Développement des Forces, a noté que « la réussite de la mise en œuvre de la politique gouvernementale dans le Nord suppose de créer les conditions nécessaires pour la sécurité des personnes, à mesure que le développement économique s'accélère ».
Cependant, l'attitude des Forces armées canadiennes est singulièrement ambiguë en ce qui concerne les déploiements à l'intérieur du pays. Elles n'ont aucun plan pour ce qui est de mettre en place des unités spécialisées ou des groupes professionnels militaires qui pourraient fournir de l'aide humanitaire ou secourir les sinistrés. D'un côté, les FAC semblent tout à fait convaincues que la formation générale au combat lui fournit toutes les capacités dont elle a besoin. D'un autre côté, les militaires semblent croire que les missions d'aide humanitaire et les missions nationales minent leur rôle de combattant, même si cette croyance ne s'appuie sur aucune base factuelle solide. Même s'il y a eu récemment des demandes d'aide importantes en raison des feux de forêt et des inondations, en plus de la pandémie, ces demandes étaient encore plus importantes dans le passé. Il y a plus de demandes d'aide, mais elles n'ont nécessité que peu de ressources et sur de courtes périodes.
On sent que la mentalité est en train de changer, et le chef d'état-major de la défense actuel a lui-même déclaré en octobre 2021 que, même si l'une des fonctions essentielles des FAC était de défendre le pays, les pressions liées aux opérations nationales d'aide humanitaire ont fait qu'il est nécessaire de redéfinir ce qu'on veut dire par « défendre ». Il a ouvert le débat sur le rôle des Forces de réserve et sur la possibilité que le Canada ait besoin de troupes consacrées à la protection civile.
La Réserve de l'armée canadienne dispose de 10 compagnies d'intervention nationale et de quatre groupes d'intervention dans l'Arctique. Cette composante est cependant plombée par un roulement élevé et l'incapacité de satisfaire aux normes de formation, et elle est seulement disponible sur une base bénévole ponctuelle. En conséquence, les forces armées ne peuvent lui attribuer un rôle stratégique que dans une mesure limitée, tant que le gouvernement ne réglera pas d'abord les problèmes de sécurité d'emploi et de disponibilité de la Réserve. Les forces armées doivent se demander si on peut laisser ce rôle clé sans formation permanente ni structure professionnelle.
Je vais maintenant aborder le fait que, sur les huit tâches des Forces armées canadiennes, deux ne sont pas assorties d'une infrastructure militaire permanente: il s'agit de l'aide aux autorités civiles pour l'application de la loi et de l'assistance aux autorités civiles et aux partenaires non gouvernementaux à la suite de catastrophes ou d'urgences majeures survenant au pays ou à l'étranger. Pour ces deux fonctions, il est nécessaire de réaffecter des forces de combat ou d'appui tactiques, par exemple l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe, qui est aussi grande qu'une compagnie.
À court terme, la meilleure option serait peut-être pour le gouvernement fédéral de revoir les priorités et d'annoncer une légère expansion en règle des FAC afin de soutenir son rôle national en créant une capacité combinée d'environ 2 000 membres réguliers, provenant surtout de l'Aviation royale canadienne, laquelle fournit la majeure partie de la capacité de la Force régulière, et d'un bon nombre de membres de la Réserve, provenant surtout des Rangers canadiens, dans le but d'améliorer l'infrastructure dans les collectivités éloignées des Premières Nations.
Certaines collectivités autochtones ont déclaré officiellement qu'il y avait un besoin fondamental de formations sur les interventions en cas de catastrophe, qui pourraient s'inscrire dans ce processus de liaison. Cette force combinée passerait la plus grande partie de l'année à assurer les liaisons et la planification et à préparer les déploiements dans les collectivités du Nord, l'été, mais cela pourrait aussi être reporté ou remis à une autre date si la force doit intervenir en cas d'inondation ou de feux de forêt.
Un tel rôle consacré aux interventions nationales n'est pas sans précédent. Dans les années 1920 et 1930, et aussi pendant l'après-guerre, l'Aviation royale canadienne a été chargée de cartographier le Canada. Durant ce processus, l'Aviation royale canadienne a conçu les compétences et les avions dont les pilotes de brousse avaient besoin.
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Je m'appelle Calvin Pedersen. Je travaille depuis longtemps comme bénévole en recherche et sauvetage à Cambridge Bay et à Kugluktuk, et j'ai aussi été député provincial pour ma collectivité ainsi que ranger canadien pendant 22 ans. Au cours de ma vie, j'ai dû parcourir un peu plus de 250 000 miles, en motoneige, en VTT, en bateau ou à pied. Présentement, je travaille comme bénévole pour l'organisme Kugluktuk Search and Rescue. Nous avons une équipe de recherche et sauvetage au sol ainsi qu'une unité auxiliaire de la Garde côtière, quoiqu'il s'agit généralement des mêmes personnes dans les deux cas. Grâce au dévouement de nos intervenants bénévoles, nous effectuons des opérations de recherche et sauvetage toute l'année, mais, puisque nous sommes une petite collectivité avec un petit bassin de bénévoles, cela veut dire que la plupart de nos membres sont forcés de jouer plus d'un rôle: certains font partie à la fois de l'équipe de recherche et sauvetage au sol et de la Garde côtière, en plus d'être pompiers volontaires et Rangers canadiens.
Prenez par exemple Jack Himiak, notre coordonnateur. Il s'occupe de toute l'administration, de toute la paperasse. Il organise aussi des campagnes de financement et gère toutes les opérations de recherche au sol et en mer, il a aussi un emploi à temps plein.
Toutes les collectivités sont extrêmement chanceuses d'avoir une personne comme Jack — un homme à tout faire, si vous voulez —, et d'autres personnes dévouées qui viennent aider quand c'est le temps. L'épuisement des bénévoles constitue un véritable problème, et il ne fait que s'aggraver à cause de la charge de travail déjà importante, qui ne fait qu'augmenter, en plus du manque de formation, d'équipement et de fonds et de l'absence de services de soutien en santé mentale pour les intervenants. Nous connaissons presque toujours les gens que nous cherchons ou dont nous découvrons le corps.
Nous devons aussi composer avec les longs délais de réponse des ressources de recherche et sauvetage du Sud. Chaque fois qu'il y a une urgence ou une catastrophe, dans nos collectivités, il faut des heures, sinon des jours pour que l'aide extérieure nous parvienne. Les collectivités doivent être prêtes à se débrouiller seules pendant de longues périodes. Le passage du Nord-Ouest est de plus en plus fréquenté, et plus de circulation veut dire plus d'urgences, et cela vaut aussi pour les petites embarcations de plaisance, comme ce voilier néo-zélandais qui a été aperçu en premier par un surveillant maritime inuit, Bobby Klengenberg, de Cambridge Bay, en 2020.
Ces néophytes vont presque certainement ajouter à notre charge de travail de recherche et de sauvetage. Il y a aussi des navires de croisière avec des centaines de personnes à bord. Si un navire de croisière s'échoue près de notre collectivité, nous serions les premiers à réagir, et les gens seraient amenés dans notre collectivité. Mais avons-nous cette capacité? Qu'arrive‑t‑il si ces gens mangent toute la nourriture de la collectivité, ou si l'opération de sauvetage épuise toutes nos réserves de carburant? Que faisons-nous des blessés? Nous n'avons même pas suffisamment de ressources médicales pour les membres de notre propre collectivité. C'est très inquiétant.
Il y a énormément de problèmes à régler relativement à la gestion des activités de recherche et sauvetage et des interventions d'urgence. Est‑ce que les ressources fédérales de recherche et sauvetage qui se trouvent dans la région, en particulier les aéronefs, pourraient aider? Bien sûr, mais puisque les urgences sont toujours locales, nous devons construire nos capacités et notre résilience à partir de rien. Je suis chercheur principal pour le projet Kitikmeot Search and Rescue, dans le cadre duquel nous travaillons avec des intervenants communautaires et des universitaires comme Peter Kikkert et Whitney Lackenbauer pour mieux comprendre les défis que nous devons relever et trouver des solutions potentielles. Grâce à notre travail, nous avons trouvé plusieurs solutions efficaces et peu coûteuses qui pourraient vraiment changer les choses.
Premièrement, il faudrait établir une table ronde permanente pour les activités de recherche et de sauvetage dans l'Inuit Nunangat ou dans le Nord, en réunissant les intervenants communautaires et les intervenants territoriaux et fédéraux, pour chercher des solutions aux difficultés et se préparer à faire face à des situations complexes, par exemple une opération de sauvetage de masse dans le passage du Nord-Ouest. Les Inuits se sont toujours sentis responsables de ces eaux, alors donnez-nous une certaine responsabilité au chapitre de la planification.
Deuxièmement, nous avons besoin de plus de soutien pour les activités de prévention en recherche et sauvetage, y compris pour des cours de sécurité terrestre et de secourisme en milieu sauvage qui seraient intégrés aux programmes d'enseignement, comme quand j'étais jeune. Ramenons ces cours. Cela permettrait de diminuer le nombre de recherches pour les membres de la collectivité.
Troisièmement, nos intervenants communautaires ont besoin de financement et de soutien continus. Ces groupes sauvent des vies, et constituent aussi le filet de sécurité dont nous avons besoin pour nous déplacer, vivre et travailler en toute sécurité sur terre, sur l'eau et sur la glace. Ces groupes appuient les grands objectifs du Canada: si les groupes inuits pouvaient mieux protéger le passage, alors cela montrerait que nous sommes ici, que nous vivons ici et que ces eaux sont canadiennes.
Enfin, nous croyons qu'il est temps d'établir un programme d'agent de sécurité publique communautaire au Nunavut et dans tout l'Inuit Nunangat. Ce programme permettrait aux collectivités d'avoir des agents de sécurité publique à temps plein, qui seraient chargés des activités de recherche et sauvetage — la prévention, la préparation et les interventions — ainsi que de la gestion des urgences tous risques et des services médicaux d'urgence. Ce programme pourrait tirer parti des connaissances locales, de l'Inuit qaujimajatuqangit et des liens entre les agents et la collectivité, tout en fournissant un espace pour le développement de nouvelles capacités.
Ces agents pourraient diriger les cours de sécurité terrestre dans les écoles, s'assurer que les plans d'urgence ne font pas que ramasser la poussière sur les étagères, former les bénévoles, coordonner les recherches, mener les séances d'information, conduire l'ambulance, travailler avec le secteur privé et effectuer un vaste éventail d'autres tâches liées aux urgences.
Je vous remercie de votre temps.
Je m'appelle Shelley Cardinal, et je suis la directrice des Relations avec les Autochtones de la Croix-Rouge canadienne. Je suis accompagnée aujourd'hui de ma collègue, Mme Sarah Sargent, vice-présidente, Programmes, Opérations canadiennes.
Je vous remercie de l'invitation à témoigner devant vous aujourd'hui. Je suis membre des Premières Nations cries, et je m'adresse à vous aujourd'hui depuis le territoire des peuples de langue lekwungen. Je tiens aussi à reconnaître le territoire où se trouve présentement ma collègue, Mme Sargent, et où vous écoutez mon témoignage, le territoire non cédé de la nation algonquine anishinabe, dont la présence à cet endroit remonte à des temps immémoriaux.
La Croix-Rouge canadienne travaille depuis fort longtemps avec les collectivités autochtones. En plus de 30 ans, elle a travaillé avec près de 800 collectivités. Chaque année, nous constatons que les répercussions des changements climatiques prennent de l'ampleur, que les événements sont de plus en plus fréquents et de plus en plus graves en sol canadien, en particulier dans les collectivités autochtones et nordiques. En ce moment même, la Croix-Rouge soutient la Première Nation de Peguis au Manitoba, qui est encore une fois menacée par les inondations printanières. Plus de 1 800 résidants ont dû être évacués.
Ces dernières années, nous avons entamé un élargissement et une expansion sans précédent de nos activités auprès des peuples autochtones. En moyenne, la Croix-Rouge agit en tant qu'intendante pour plus de 500 relations avec les collectivités autochtones chaque année.
La Croix-Rouge croit qu'il est temps d'arrêter de traiter les grandes catastrophes comme des événements exceptionnels. Nous croyons aussi que nous devons élargir notre vision en matière de sécurité pour tenir compte à la fois des catastrophes climatiques et des autres crises, y compris les urgences sociales et les crises sociales. Ces événements se chevauchent souvent les uns les autres et menacent la sécurité des individus, des familles et des collectivités, par exemple à cause de la précarité des logements, de l'insécurité alimentaire, des déplacements de personnes, de l'augmentation de la violence et du manque de services de santé et psychosociaux adéquats. Nous avons besoin d'outils et de systèmes d'intervention et de rétablissement adéquats pour faire face à ces situations.
Les peuples autochtones sont les plus vulnérables face aux conséquences des changements climatiques, et pourtant, ils ont le moins de ressources pour s'y adapter et pour les atténuer. Les collectivités nordiques en particulier sont aux prises avec des changements importants de leur environnement qui ont des répercussions sur leur santé, leur moyen de subsistance et leur sécurité.
La Croix-Rouge recommande qu'un certain nombre de mesures soient prises pour soutenir les collectivités autochtones et du Nord dans leurs efforts pour atténuer les risques, se préparer aux catastrophes climatiques et aux urgences sociales et pour intervenir, le cas échéant.
Notre première recommandation est que le gouvernement du Canada s'assure que la sécurité culturelle fasse partie de la planification stratégique de l'élaboration et de la prestation des politiques, ainsi que des programmes. Puisque les peuples autochtones sont les intendants et les gardiens ancestraux de leurs terres, nous avons besoin de réserver un espace pour les perspectives et les pratiques ancestrales autochtones qui guident nos collectivités depuis des temps immémoriaux, et nous devons aussi comprendre pleinement les préjudices historiques et les répercussions de ces traumatismes.
Une perspective holistique sur une crise est indissociable de la sécurité culturelle. La sécurité culturelle tient aussi compte du droit inhérent à l'autodétermination des peuples autochtones, puisque les collectivités peuvent elles-mêmes déterminer ce qui est important pour leur sécurité ainsi que pour la protection et la préservation des pratiques culturelles. Nous avons constaté, au fil de nos efforts pour soutenir les collectivités, qu'il est vital de réagir de façon culturellement sécuritaire aux catastrophes et aux urgences, surtout lorsqu'il s'agit d'urgences sociales.
La deuxième recommandation est que le gouvernement du Canada soutienne mieux les chefs autochtones en ce qui concerne les activités de préparation, d'atténuation des risques, y compris l'adaptation, et d'intervention en cas de catastrophes climatiques et d'urgences sociales. Il faut, entre autres, des programmes visant à créer une capacité de disponibilité opérationnelle et contribuer à la sensibilisation préventive. Il faut également plus d'investissements dans les activités autochtones d'innovation, de recherche et de développement liées aux interventions en cas de catastrophe et aux efforts de rétablissement, ainsi que dans l'atténuation des risques et l'adaptation, si nous voulons soutenir les collectivités qui veulent développer leur infrastructure pour réagir efficacement et se rétablir.
La Croix-Rouge canadienne a, entre autres, pour mandat d'aider les chefs autochtones à intervenir en cas de catastrophes et à réduire les risques en renforçant les capacités locales d'intervention en cas d'urgence d'une façon culturellement sécuritaire. Par exemple, avec l'aide de Services aux Autochtones Canada, la Croix-Rouge a lancé un service d'assistance pour les chefs autochtones en lien avec la pandémie de la COVID‑19, pour leur fournir de l'information critique sur les ressources, pour les aiguiller et pour leur fournir virtuellement une orientation personnalisée. Ce programme continue de soutenir les efforts d'atténuation des risques liés aux catastrophes climatiques.
La Croix-Rouge canadienne et l'Assemblée des Premières Nations, en reconnaissant les droits autochtones et en tenant compte à tout moment des commentaires de la collectivité, ont établi pour leurs relations un protocole dans le cadre duquel sont entrepris des efforts conjoints en vue d'élaborer des stratégies et des initiatives visant à améliorer la qualité de vie et le bien-être des Premières Nations, en conformité avec le mandat de la Croix-Rouge de soulager la souffrance humaine.
Il est essentiel que les intervenants soient à l'image des collectivités qu'ils servent et les soutiennent. La Croix-Rouge travaille activement pour accroître la représentation des Autochtones au sein de son personnel, et ce, dans toute l'organisation. Le service d'assistance offre de l'aide dans huit langues autochtones, et 80 % de nos intervenants virtuels sont Autochtones.
Notre troisième recommandation est que, puisque notre monde est de plus en plus numérique, et en s'inspirant de la réussite des interventions virtuelles durant la COVID‑19, le gouvernement du Canada investisse dans des programmes virtuels et améliore l'infrastructure numérique pour les collectivités autochtones et du Nord afin que les organisations humanitaires comme la Croix-Rouge canadienne puissent fournir virtuellement les services cruciaux de prévention, d'atténuation des risques et d'intervention.
Les obstacles à l'infrastructure numérique font que la connectivité limitée mine la capacité à réagir aux urgences et à contribuer aux efforts virtuels de prévention des catastrophes, des crises ou des urgences. Les outils virtuels sont une composante importante des efforts de gestion des urgences. Par exemple, pour atténuer et prévenir la propagation de la COVID‑19, la Croix-Rouge a pu soutenir les mesures de prévention et de contrôle de l'épidémie en offrant des séances d'information virtuelles et des orientations à l'aide des foires aux questions virtuelles.
Nous réagissons aussi aux urgences sociales en offrant de la formation en premiers soins psychologiques sur Internet et d'autres soutiens virtuels. Pour soutenir les relations grandissantes dans les collectivités autochtones d'un bout à l'autre du Canada, mais particulièrement dans le Nord, et pour fournir des activités efficaces de prévention, d'atténuation des risques et d'intervention, le soutien virtuel est essentiel.
Notre partenariat avec les nations de l'Île de la Tortue a...
Cela va dépendre de la rapidité de notre intervention, de la forme qu'elle va prendre et du lieu à évacuer. Déterminer quelles collectivités ont la capacité de soutenir d'autres collectivités en toute sécurité dépend beaucoup du lieu de la catastrophe elle-même, et il faut aussi tenir compte de l'ampleur et de la portée de l'événement.
Il faut bien sûr tenir compte des normes qui s'appliquent quand il s'agit de recevoir des demandes d'évacuations et d'entamer une conversation avec les collectivités et les chefs de la collectivité, ainsi qu'avec les autorités et les détenteurs de responsabilité pour savoir comment seront prises les décisions lorsqu'une collectivité est déplacée. Comment décidons-nous de l'endroit où les gens seront amenés, du type de logements ou d'abris qui seront fournis et qui seront les organisations partenaires?
Une chose dont nous essayons vraiment de tenir compte, dans l'approche en matière d'évacuation, c'est que nous devons avoir fait du travail préliminaire. Comment pouvons-nous tisser des liens avec les collectivités à risque? Quelle est notre compréhension des structures de soutien naturel qui fournissent des services lorsqu'il n'y a pas de catastrophe? Est‑ce que nous tenons compte des besoins et des exigences propres à cette population, qui doivent être maintenus en cas d'évacuation?
Il y a de nombreux paramètres. Je crois que le message clé que j'aimerais faire passer concerne ce que nous faisons au préalable. Avons-nous réfléchi en premier lieu à la façon de prévenir une évacuation? Souvent, des collectivités doivent être évacuées parce qu'elles n'ont pas accès aux bons matériaux ou n'ont pas les capacités adéquates d'abris en place. Nous savons que, dans de nombreux cas, c'est le premier choix. Pouvons-nous investir afin de renforcer les capacités des collectivités pour qu'elles puissent rester sur place en toute sécurité et n'être évacuées qu'en tout dernier recours?
Dans nos discussions à propos de prévention et du fait admis que ces événements vont tout simplement continuer de prendre de l'ampleur et de créer de l'incertitude, j'espère sincèrement que nous pourrons trouver de nouvelles façons de travailler ensemble.
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Sans aide, il y aura des pertes de vie. Nous faisons de notre mieux présentement, et nous réussissons à sauver des vies, et nous travaillons ainsi depuis des années, mais je crois que les conséquences seraient désastreuses si nous n'obtenons aucune aide. Une vie de perdue, c'est déjà trop. Si tout ce qu'il faut c'est quelques dollars, un peu de temps et réunir quelques personnes, alors faisons‑le. Si c'est ce qu'il faut pour sauver même une seule vie, alors faisons‑le. Si c'est tout ce qu'il faut, alors oui.
Sans cela, nous allons continuer comme nous le faisons depuis des années, mais ce sera difficile. Nous n'avons pas le bon matériel de sécurité. Nous n'avons pas le bon équipement. Ce que nous utilisons, c'est essentiellement notre propre matériel. Nous n'avons même pas d'équipement de plongée, de combinaisons isothermiques ou de combinaisons étanches pour ce temps‑ci de l'année. Ce serait génial d'avoir de l'équipement de sécurité.
En gros, nous partons à motoneige ou en traîneau, et c'est à peu près tout. Le traîneau va aussi servir de civière. Nous n'avons pas le matériel approprié pour sauver correctement les vies ni d'équipement spécialisé. Si j'avais un aéroglisseur pour nous aider présentement... À l'heure actuelle, dans notre collectivité, il y a des gens soit à motoneige, soit en bateau. Si j'étais chez mes parents, je pourrais prendre une photo d'un bateau, et deux milles, quelque trois kilomètres plus loin, il y aurait une motoneige.
Nous sommes confrontés à de nombreux défis, et nous avons besoin d'aide. Nous avons besoin de fonds. Nous avons besoin que les gouvernements territoriaux et provinciaux interviennent et nous aident. Nous nous sommes débrouillés correctement jusqu'ici, mais nous pourrions sauver beaucoup plus de vies si nous avions le matériel approprié.
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Dans les opérations nationales des Forces armées canadiennes, il y a habituellement trois types de demandes: on a besoin de main-d'œuvre en général, d'une expertise — comme nous l'avons vu avec les services de santé pendant la pandémie — ou d'une capacité de transport aérien, donc celle de la force aérienne. C'est donc pour cette raison que la force aérienne doit être très représentée parmi les forces armées. Je crois qu'il faudrait environ 1 000 membres réguliers et 1 000 membres de la Réserve, dont beaucoup proviennent des Rangers.
Par exemple, on a parlé ici des « agents de sécurité communautaire ». Je me dis que ces personnes pourraient être intégrées à cette force permanente, parce qu'on n'a pas besoin que tout le monde soit présent au QG de la Défense nationale, ici à Ottawa. Au contraire, vous voulez une force répartie qui a néanmoins une capacité de planification.
On a parlé d'une table ronde, mais à quoi elle sert, au juste? Il va y avoir le même problème que nous avons ici à Ottawa, lorsqu'il est question des plans d'intervention d'urgence. La moitié des gens autour de la table ne savent rien du plan ni comment le mettre en œuvre.
Il faut réunir les gens autour de la table, et pratiquer. Il faut se pratiquer à répondre à des urgences à grande échelle, pour faire en sorte que, quand les gens devront travailler ensemble, les collectivités et les gens vont avoir appris à se connaître. Ils auront fait les exercices de simulation, ils savent comment les choses doivent se dérouler. C'est dans ces situations qu'on voit comment sauver quelques minutes ici et là... C'est la raison pour laquelle on doit faire ce genre d'exercices de simulation.
C'est donc pourquoi je pense qu'une structure permanente... Les problèmes qu'on vous a expliqués vont continuer de s'aggraver à cause des changements climatiques et parce que le terrain change rapidement, et avoir ce genre de structure permanente pour les forces armées permettrait d'avoir des gens qui déploient des efforts activement et en tout temps à cet égard.
Si vous regardez quelles sont les huit missions des Forces armées canadiennes, cinq d'entre elles sont des missions internationales, et trois sont nationales. Nous avons une infrastructure militaire spéciale pour la recherche et le sauvetage, alors pourquoi ne pas en avoir une, par exemple, pour les interventions d'urgence au Canada? Est‑ce que la vie des gens dans le Nord n'est pas aussi importante que nos engagements envers les Nations unies, l'OTAN ou d'autres opérations internationales?
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Merci, monsieur le président. J'espère respecter les cinq minutes.
Je vais profiter de l'occasion pour remercier le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de m'avoir invité à discuter des défis auxquels sont confrontés le gouvernement et les collectivités de notre territoire.
Je m'appelle Shane Thompson. Je suis né et j'ai grandi à Hay River, dans les Territoires du Nord-Ouest. En tant que ministre du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, je m'occupe de trois portefeuilles: l'environnement et les ressources naturelles, les terres et les affaires municipales et communautaires — et je suis aussi le ministre responsable de la Jeunesse.
Pour aider à situer en contexte la discussion aujourd'hui, j'aimerais brièvement souligner quelques points importants à propos des Territoires du Nord-Ouest.
Les Territoires du Nord-Ouest comptent 33 collectivités, pour un total d'environ 45 000 personnes vivant dans ce qui représente à peu près 13 % de la superficie du Canada. Plus de la moitié de notre population est autochtone.
Dix-neuf de nos 33 collectivités sont desservies par un système d'autoroute quatre saisons, dix sont accessibles seulement par une route d'hiver, et quatre sont accessibles seulement par voie maritime ou aérienne. Vingt-cinq de ces collectivités sont dépendantes pour ainsi dire à 100 % des combustibles fossiles pour leur alimentation en électricité. Elles utilisent surtout des génératrices au diesel. Les huit autres sont connectées à deux réseaux hydroélectriques indépendants qui ne sont pas reliés au réseau énergétique nord-américain.
Notre gouvernement fonctionne par consensus. Nous n'avons pas un système politique multipartite. Les membres de notre cabinet sont nommés par les députés territoriaux. Les administrations locales jouent un rôle important et indépendant dans les territoires, mais ils ont tout de même besoin d'investissements, de formation et de capacité renforcée pour s'assurer que nos infrastructures peuvent répondre aux besoins de nos citoyens.
Comme vous l'avez sans doute compris, il s'agit de collectivités rurales et éloignées, très éloignées géographiquement l'une de l'autre, avec des infrastructures limitées et vieillissantes. C'est seulement en misant sur la collaboration et en comprenant la réalité des opérations territoriales que, selon moi, nous pourrons rendre nos collectivités plus résilientes relativement à la protection civile et à la sécurité dans l'Arctique.
En ce qui concerne la sécurité dans l'Arctique, du point de vue des Territoires du Nord-Ouest, la sécurité du Nord ne se traduit pas uniquement par une présence militaire robuste. Il s'agit aussi de renforcer la souveraineté, d'avoir des gens forts et résilients et des collectivités qui reflètent l'engagement du Canada dans la région, et pour y arriver, je crois que nous avons besoin d'investissements importants dans les infrastructures essentielles comme les routes, les télécommunications et l'énergie.
Un aspect fondamentalement important, pour nous, c'est la façon dont les décisions sont prises. Les décisions à propos du Nord doivent être prises par les gens du Nord. Après tout, ce sont les gens du Nord qui ont le plus à tirer d'un Arctique canadien fort et durable. Nous nous engageons à travailler au‑delà des frontières avec les Autochtones du Nord afin d'améliorer le bien-être économique, social et culturel dans la région arctique et ainsi améliorer la souveraineté et la sécurité de l'Arctique canadien.
En ce qui concerne l'infrastructure stratégique, les Territoires du Nord-Ouest auront surtout besoin des infrastructures essentielles qui existent déjà dans les provinces du Sud pour répondre aux besoins de nos citoyens, de nos collectivités et de nos entreprises. L'absence d'infrastructures routières, de communications et d'infrastructures énergétiques font que le coût de la vie et des affaires est très élevé, et nos collectivités et l'industrie ont d'ailleurs souligné qu'il s'agissait d'un obstacle important qui mine le potentiel de développement économique.
Les Territoires du Nord-Ouest continuent de faire leur part pour combler cet important déficit infrastructurel. Nous avons investi dans des routes carrossables toute l'année pour nos collectivités et nos projets de ressources et d'énergie de remplacement et avons aussi investi dans une ligne de fibre optique pour relier certaines de nos collectivités les plus éloignées près de la mer de Beaufort. Nous pouvons compter sur le soutien du Canada pour certains des investissements les plus importants, mais nous avons besoin de plus si nous voulons vraiment combler l'écart entre nos collectivités éloignées et le reste du Canada.
Même si l'industrie des mines de diamant des Territoires du Nord-Ouest commence à s'épuiser, il y a de nombreuses autres possibilités pour de nouvelles exploitations minières et de gaz naturel, ainsi qu'un énorme potentiel pour des minéraux critiques, qui pourraient alimenter une économie verte à l'échelle mondiale et soutenir la croissance de nos collectivités ainsi que la souveraineté dans l'Arctique. Tout cela pourrait soutenir la souveraineté dans l'Arctique, pourvu que nous ayons un accès sécuritaire et fiable aux ressources nécessaires pour soutenir et donner de l'essor à notre économie. Cependant, cela doit être fait d'une façon qui tient compte de l'intendance environnementale, afin que nous puissions relier nos collectivités et exploiter nos ressources critiques.
Une conséquence des changements climatiques a été l'accroissement de l'importance stratégique de l'Arctique, en particulier comme route de transport maritime. Cela tient en partie au fait que, comme nous l'avons constaté, l'Arctique se réchauffe trois ou quatre fois plus rapidement que le reste du monde en moyenne. Nos réseaux de routes d'hiver sont en danger, à mesure que le climat continue de changer. Les routes de glace fonctionnent seulement quand il fait froid. Les changements climatiques ont un impact sur tout, qu'il s'agisse de nos saisons de la construction dans les collectivités qui n'ont pas un accès routier toute l'année ou de la capacité de naviguer, dans un sens ou dans l'autre, vers les mines existantes.
Nos collectivités éloignées doivent avoir l'équipement nécessaire pour prédire les dangers liés aux changements climatiques, s'y préparer et y répondre. Je pense entre autres aux inondations, aux incendies, aux vagues de froid extrême, à l'érosion des cours d'eau le long de la côte arctique, à l'état imprévisible des glaces et au dégel du pergélisol. Nous devons veiller à ce que nos collectivités aient la capacité et les moyens de réagir rapidement aux situations d'urgence et de gérer les catastrophes qui se produisent chez elles. Il y a de nombreux outils pour cela, mais nous devons aider nos collectivités et nos gouvernements autochtones en soutenant leurs capacités décisionnelles.
Les premiers ministres et les chefs autochtones des trois territoires ont publié une déclaration des leaders du Nord sur les changements climatiques. Cette déclaration soulignait l'importance d'investir dans des infrastructures résistantes aux changements climatiques, dans des systèmes d'énergie renouvelable et de remplacement sûrs, dans la préparation aux situations d'urgence, dans la recherche, les connaissances et le renforcement des capacités dans le Nord, dans le soutien à la santé et au bien-être, dans la préservation de l'identité culturelle et dans les débouchés économiques.
Il est crucial que la relation avec le Canada soit forte et collaborative, si nous voulons faire progresser les priorités de nos citoyens, des collectivités et des chefs autochtones.
Le Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord du Canada est la feuille de route qui nous mènera vers la réussite dans l'Arctique. Il offre la possibilité au Canada de faire preuve de leadership et d'imposer sa souveraineté dans l'Arctique en autonomisant et en équipant les collectivités pour qu'elles soient à la fois résilientes et réactives au contexte international en pleine évolution.
Grâce au Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord du Canada, le gouvernement fédéral a déjà reconnu qu'il existe des écarts importants qui doivent être comblés à l'égard de la qualité de vie dans le Nord par rapport au reste du Canada, sans compter que la COVID‑19 a élargi encore plus le gouffre. Il est crucial que le Canada nous emboîte le pas et finance la mise en œuvre de ce cadre stratégique. Aucun gouvernement ne peut à lui seul résoudre ces problèmes, et nous sommes impatients de poursuivre la collaboration avec tous les ordres de gouvernement.
Nous avons observé une augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles dans les Territoires du Nord-Ouest, comme des inondations sans précédent, en 2021 et cette année, qui ont causé des problèmes mortels pour un très grand nombre de collectivités et pour leurs habitants. Il y a encore des entreprises qui tentent de se remettre des conséquences de la COVID‑19. Dans les Territoires du Nord-Ouest, il y a aussi un risque accru de feux de forêt, d'érosion des berges et de dégradation du pergélisol, ce qui a des conséquences sur les infrastructures communautaires.
Compte tenu de ces défis, le gouvernement territorial a augmenté les effectifs pour les opérations de gestion des urgences au palier territorial et régional afin de soutenir les administrations locales dans leurs efforts de préparation aux urgences, de planification et d'intervention. Grâce à ces nouvelles ressources, les organismes territoriaux et régionaux de gestion des urgences sont mieux équipés pour interagir davantage avec les chefs communautaires et fournissent une meilleure orientation, ainsi que des conseils et du soutien aux collectivités pour les aider à se préparer aux catastrophes.
Les collectivités demeurent aux premières lignes de la gestion des urgences, et elles ont besoin du gouvernement territorial pour soutenir leurs interventions et leurs efforts de reprise. En retour, ce dernier doit pouvoir compter sur le soutien et la flexibilité du gouvernement fédéral et de ses programmes de financement s'il veut pouvoir réagir aussi rapidement que possible pour aider nos citoyens lorsqu'ils en ont le plus besoin.
Un financement réservé et flexible du fédéral est nécessaire pour soutenir des efforts d'atténuation pour les infrastructures communautaires, par exemple au chapitre de la réinstallation des infrastructures municipales essentielles, des logements et des entreprises dans les collectivités où il y a un risque de catastrophe.
Pour conclure, nous souhaitons poursuivre notre partenariat avec le gouvernement et continuer de compter sur son soutien afin de surmonter les défis dont je vous ai parlé aujourd'hui. Les gens du Nord sont résilients, mais ils ont besoin que tous les ordres de gouvernement les soutiennent et prennent des mesures pour assurer leur sécurité et leur avenir.
Merci, monsieur le président.
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Je dois dire que c'est une question très tendancieuse que vous posez là.
Je crois que c'est vraiment global. Encore une fois, comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, il faut s'assurer que nos communautés sont prêtes, et cela suppose de travailler avec elles pour qu'elles le soient, que ce soit en faisant des exercices de simulation ou en veillant à ce qu'elles aient des plans d'intervention d'urgence en place et que les citoyens... Cette année, nous avons lancé une campagne pour informer les citoyens, les collectivités et les gouvernements — chaque ministère — de leurs responsabilités et pour leur dire que nous pouvons tous travailler ensemble en vue de réagir aux urgences que nous voyons.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, ces deux dernières années... La circonscription que je représente compte six collectivités — Jean Marie/Fort Simpson —, et nous nous étions préparés à une crue nominale de 100 ans, mais c'est une crue nominale de 200 ans que nous avons eue. La même chose est arrivée à Hay River. Tout cela s'est produit, et c'était pire que la crue nominale de 63 ans. Cette année, on parlait d'une crue nominale de 100 ans, mais d'après les impacts que nous avons vus, c'était une crue nominale de 200 ans. Malgré notre préparation, il y a eu des problèmes que nous n'avions pas prévus. Nous avons parlé à nos chefs et nos aînés locaux, des gens qui étaient présents pour les crues de l'année dernière et celles de cette année, et ils n'avaient pas prévu cela. Dans toute l'histoire connue, cela n'est jamais arrivé. Quand je dis « l'histoire connue », je parle de l'histoire qui est transmise de génération en génération.
Nous avons bien l'infrastructure voulue pour aider à faire bouger les choses, et nous avons des plans. Nous avons des aéroports et sommes capables de déplacer les gens à d'autres endroits. Les aéroports sont très importants, et nous en avons présentement. Nous avons bien des ressources, mais nous devons nous assurer de les optimiser.
J'espère que cela répond à votre question.
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Oui. À dire vrai, l'année dernière, nous avons tiré énormément de leçons de la catastrophe et de certains autres défis. Entre autres, comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, nous avons constaté qu'il manque d'effectifs régionaux. Nous avons besoin de plus d'effectifs à l'échelon régional pour aider les collectivités, alors nous avons créé cinq postes. Nous savions aussi que nous avions besoin de plus de postes à l'administration centrale, alors nous en avons créé trois.
Si vous prenez les communications que nous avons élaborées, que nous avons commencées... Nous avons fait cela chaque semaine, en commençant, je crois en avril, et nous avons commencé à envoyer des communications hebdomadaires aux collectivités, aux citoyens, aux gouvernements et aux gouvernements autochtones pour qu'ils soient préparés, en leur disant: « Voici ce dont vous êtes responsable. Voici ce dont vous devez faire. »
Nous avons aussi contribué à la politique d'aide en cas de catastrophe. Nous l'avons mise à jour et l'avons rendue plus compatible avec les AAFCC, la politique d'aide en cas de catastrophe du gouvernement fédéral.
Une autre chose est que nous avions des éclaireurs. L'année dernière, ils étaient absents pendant quatre ou cinq semaines, probablement. Cette fois, dès que c'était sécuritaire, nous avons envoyé des éclaireurs. Nous en avons engagé trois de plus, qui avaient vécu dans les collectivités, pour qu'ils vivent dans les collectivités, et ils ont pu aider de cette façon. Nous avons tiré des leçons de l'inondation de l'année dernière. À partir de cette année, ce que nous avons fait, c'est nous assurer que nos plans étaient évolutifs. Ce que je veux dire, c'est que chaque année, quand nous voyons de nouvelles catastrophes, nous essayons d'améliorer nos plans pour nous préparer.
Je dirais que nos plans sont de mieux en mieux, mais sont-ils parfaits? Non. J'entends par là que, si vous pensez que vos plans sont parfaits, alors tout ce que vous faites, c'est attendre la prochaine catastrophe à laquelle vous n'étiez pas préparé. Je pense que les ministères et les collectivités ont très bien travaillé ensemble pour renforcer leurs capacités de réaction aux catastrophes, que ce soit des inondations ou des feux de forêt.
Je crois que nous sommes mieux préparés, mais Mère Nature vous réserve toujours la surprise que vous n'avez pas vue venir. Il faut saisir les occasions d'apprendre.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être avec nous, monsieur Thompson. Durant vos deux années comme ministre, vous avez certainement vu votre lot d'urgences, surtout les inondations. C'est très préoccupant de voir qu'il commence à y avoir des inondations dans les collectivités où il n'y en avait pas vraiment autant auparavant. Je vous remercie d'avoir souligné que nous avons atteint des niveaux d'une crue nominale de 200 ans. Par exemple, on a construit ce qu'on appelait la « nouvelle ville » à Hay River, et elle était censée être à l'abri des inondations, mais il y en a quand même eu cette année.
Je trouve cela très préoccupant. Nous avons aussi, comme vous l'avez dit, de nombreuses collectivités qui n'ont pas de routes. De nombreuses collectivités sont privées de services de police. Nous avons beaucoup plus de navires dans la partie nord du territoire, et nous n'avons pas vraiment d'aide à la navigation, alors un accident est inévitable. Je ne suis pas sûr de ce qu'on ferait, le cas échéant, parce que les collectivités côtières n'ont pas beaucoup de gros bateaux.
Les Rangers canadiens offrent un bon soutien, et j'en fais moi-même partie. J'ai été caporal-chef dans les Rangers. J'ai été bénévole pour travailler avec les Rangers juniors canadiens, mais je sais qu'ils n'ont pas l'équipement nécessaire. Ils n'ont pas de radios, alors ils ne peuvent pas communiquer l'un avec l'autre. Ils n'ont pas de soutien aérien. Ils n'ont pas vraiment de budget. Les radios que la police utilise ne sont pas les mêmes que les pompiers ou les services de santé. Il n'y a pas de synchronisation d'équipement.
C'est le genre de chose qui est important quand il y a une catastrophe. Il est crucial que tous les ordres de gouvernement connaissent leurs rôles et leurs responsabilités, et qu'ils maintiennent une bonne communication entre tous les ordres de gouvernement et avec les citoyens.
Pour ma première question, je vous demanderais si, selon vous, d'autres occasions de formation et plus de planification des ressources permettraient de veiller à ce qu'il n'y ait pas de confusion dans ces collectivités, pour que tout le monde soit sur la même longueur d'onde, disons.
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Merci beaucoup, monsieur McLeod.
Pour vous raconter un peu l'histoire, M. McLeod était mon patron il y a fort longtemps, alors il peut sourire et...
Pour répondre à la question de M. McLeod, nous avons énormément besoin de formation et de ressources. Nous offrons le plus de formation possible, et nous travaillons avec les administrations municipales, mais encore une fois, dans les Territoires du Nord-Ouest, comme vous l'avez dit, nous avons 33 collectivités, dont 8 sont des autorités désignées. Nous avons deux réserves, et des bandes et des associations locales de Métis dans nos administrations municipales. Encore une fois, le plus gros défi, c'est de comprendre le rôle de chacun et ses capacités.
Avec la dernière inondation, celle dans ma circonscription l'année dernière, nous avons constaté à quel point il est important que les gens travaillent ensemble. J'ai vu qu'à Fort Simpson — je vais utiliser cette collectivité comme exemple —, la bande, les Métis et le village se sont serré les coudes. Ils ont élaboré un plan de communication pour définir qui était responsable de quoi. Puis, ils ont tiré parti de notre organisme d'intervention d'urgence régional. Avec notre surintendant, ils ont fait des exercices de simulation, et ils ont pu savoir quoi faire le moment venu.
Le plus gros défi, c'est que, quand vous voulez savoir quelles ressources sont nécessaires, vous pouvez seulement savoir ce dont vous aviez besoin une fois la catastrophe passée. C'est probablement le plus gros défi que j'ai constaté. J'ai été durement touché par l'inondation. Ma maison a été épargnée, mais ma collectivité a été durement touchée. Encore une fois, nous avons su de quelles ressources nous aurions eu besoin après coup.
Cela dit, il demeure que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement fédéral se sont très bien débrouillés, même avec la COVID, pour nous donner les ressources dont nous avions besoin. Il y a eu un peu de retard, mais c'est parce que, encore une fois, quand vous ne savez pas ce dont la collectivité va avoir besoin à ce moment‑là, vous ne pouvez pas y avoir facilement accès. Dès que nous avons su ce dont nous avions besoin — par exemple, le MERN a fourni des installations sanitaires avec douches, et le CPA aussi, des installations —, on a pu nous fournir cela. Cela a été la même chose dans la collectivité de Jean Marie, alors qu'à Hay River et à la réserve, comme ils avaient accès à une route, ils ont pu évacuer les gens. Fort Simpson était enclavé, je crois, parce que le traversier n'était pas arrivé et que le pont de glace avait été détruit.
Avons-nous besoin de plus de ressources? Oui, mais pour ce qui est de savoir de quelles ressources précisément, encore une fois, cela dépend beaucoup de quelles collectivités on parle, et donc il faut savoir de quoi elles ont besoin.
Merci.
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Merci, monsieur McLeod.
Oui, j'ai un certain nombre d'idées, mais je pense que le plus important est que le gouvernement fédéral doit travailler avec le gouvernement territorial pour enseigner aux collectivités touchées et discuter avec elles. Le truc que vous avez entendu aux nouvelles, monsieur McLeod, à propos de l'érosion des berges à Fort Simpson. Cela se rapproche de plus en plus de la centrale électrique et du centre de santé.
Qu'allons-nous faire? Quelles mesures d'atténuation pouvons-nous prendre? On prévoit que le hameau de Tuk va être complètement submergé en 2050. Quelles mesures d'atténuation pouvons-nous prendre pour éviter cela? Qu'allons-nous faire pour déménager ces gens? Nous allons devoir prendre une approche unique dans chaque collectivité.
D'après les discussions que j'ai eues avec la ministre de la Santé, je sais qu'on envisage de remplacer le centre de santé à Fort Simpson. Ils se demandaient où ils pourraient le placer, et je leur ai dit que ce n'était peut-être pas la bonne question, qu'il faudrait peut-être déplacer l'infrastructure sur la colline. C'est la même chose pour notre nouvelle usine de GNL qui s'en vient à Fort Simpson. C'est ce genre de discussions qu'il va falloir avoir.
Encore une fois, le gouvernement fédéral doit comprendre qu'il va y avoir des répercussions énormes sur un certain nombre de collectivités, et que nous devons commencer à étudier la question et à travailler avec les collectivités. Il faut vraiment que j'insiste sur l'importance du travail avec les collectivités. Il ne faut pas agir en dictateur et dire: voici ce que vous devez faire. Il faut que tout le monde se serre les coudes et travaille ensemble pour voir ce qui doit être fait.
Est‑ce qu'il faudrait déplacer Jean Marie plus loin du fleuve Mackenzie? Je crois qu'il y a un certain nombre de lieux et d'endroits qui doivent être déplacés.
Prenez Hay River. Je crois que vous en avez parlé. La nouvelle ville était censée arrêter les inondations, et Riverview Drive, où je vivais à Hay River, a été inondée. L'endroit où se trouvait aussi le parc de base-ball a aussi été inondé.
C'est la réalité. Comment pouvons-nous lutter contre cela, et comment pouvons-nous échapper à ces situations difficiles? Il faut que nous travaillions avec les collectivités, et quand je parle de collectivités, à Hay River, c'est la ville, c'est West Point, c'est la Première Nation de K'atl'odeeche et les Métis. Il faut que nous travaillions ensemble pour les aider. Encore une fois, il faut que le gouvernement fédéral, le gouvernement territorial et tout le monde travaillent ensemble pour s'assurer que les gens soient en sécurité.
Je dois probablement admettre que je ne suis pas d'accord. Je suis d'accord pour dire que cela a des répercussions sur les gouvernements autochtones. Dans les Territoires du Nord-Ouest, comme je l'ai dit, nous sommes trois ou quatre fois plus touchés que la moyenne nationale. Nous vivons les changements climatiques. Nous composons avec les changements, tous les problèmes connexes.
Ce qui est unique, dans les Territoires du Nord-Ouest, c'est que pour chaque collectivité, qu'il s'agisse d'une autorité désignée, d'une réserve ou d'une municipalité, nous travaillons avec elle pour former les gens et pour leur donner les compétences pertinentes. Chaque collectivité a un plan de gestion des urgences, et certaines ont plus d'effectifs et de ressources, et d'autres pas.
Encore une fois, il faut vraiment que chaque collectivité ait son propre plan. Nous travaillons avec elles, mais nous n'en désignons aucune et nous ne les traitons pas différemment. Nous ne traitons pas différemment Jean Marie, qui compte 65 habitants, de Fort Simpson, qui en a 1 250, ou Hay River, qui en a 3 500. Nous traitons tout le monde de façon égale. Nous travaillons sur les plans. Chaque collectivité a son propre plan. Comme je l'ai dit, nous faisons des exercices de simulation, et nous essayons de travailler avec les collectivités et nous les traitons de façon égale, du mieux que nous le pouvons.
Il y a certains défis uniques pour les gouvernements autochtones. Ce n'est pas seulement une question de ressources. Hay River a plus de ressources que Fort Simpson, et Fort Simpson a plus de ressources que Jean Marie. Encore une fois, l'accessibilité est importante. À Fort Simpson, il y a une route de glace et un traversier, alors cela a une incidence. Jean Marie a une route toutes saisons. Hay River aussi. Je le redis, l'emplacement et la taille de la collectivité ont de l'importance, mais nous traitons chaque collectivité avec le même respect que tout le monde mérite.
Merci, monsieur le président.