Bienvenue à la réunion numéro neuf du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Aujourd'hui, nous nous réunissons pendant deux heures pour écouter les témoins dans le cadre de notre étude sur la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face avec la pandémie de COVID‑19.
Avant de présenter les témoins d'aujourd'hui, je vais faire les rappels habituels concernant les réunions hybrides.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 25 novembre 2021. Les membres peuvent participer en personne dans la salle ou à distance, avec l'application Zoom. Je crois que tous les membres sont ou seront bientôt dans la salle, et que seuls les témoins participent par Zoom. Je profite de l'occasion pour rappeler aux personnes sur Zoom qu'il est interdit de prendre des captures d'écran ou des photos de votre écran.
Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes.
Tous les protocoles sanitaires recommandés par la Santé publique et dans les directives du Bureau de régie interne du 19 octobre 2021 seront appliqués et respectés.
Avant que je ne cède la parole à nos témoins d'aujourd'hui, on m'a informé qu'il y a deux nouveaux membres dans la salle. J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Barrett, qui remplace M. Berthold, et à Mme Goodridge, qui remplace Mme Kramp-Neuman. Je veux remercier les membres sortants du Comité du temps qu'il nous ont consacré et de leur travail. Je suis convaincu que leurs remplaçants seront à la hauteur des attentes.
Cela dit, le départ de M. Berthold veut dire que le poste de vice-président est maintenant vacant. Conformément au paragraphe 106(2) du Règlement, le premier vice-président doit être un député de l'opposition officielle. Je suis prêt à recevoir les motions pour le poste de premier vice-président.
Allez‑y, monsieur Lake.
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M. Lake propose que M. Michael Barrett soit élu premier vice-président du Comité. Est‑ce qu'il y a d'autres motions?
Aucune; plaît‑il donc au Comité d'adopter la motion?
(La motion est adoptée.)
Le président: Je déclare M. Barrett dûment élu premier vice-président du Comité. Félicitations, monsieur Barrett.
Nous pouvons maintenant nous tourner vers nos témoins, qui vont nous présenter leurs déclarations préliminaires. Pour commencer, les représentants du Bureau du vérificateur général ainsi que ceux de l'Agence de la santé publique du Canada auront cinq minutes pour leur déclaration préliminaire, puis nous passerons aux questions, ce qui devrait prendre le reste de nos deux heures.
Nous accueillons aujourd'hui M. Andrew Hayes, sous-vérificateur général, ainsi que le directeur principal et les directrices principales du Bureau du vérificateur général, M. Jean Goulet, Mme Carol McCalla et Mme Chantal Richard. Nous accueillons aussi Mme Brigitte Diogo, vice-présidente, Direction générale de la sécurité sanitaire et des opérations régionales; Mme Cindy Evans, vice-présidente, Direction générale de la gestion des mesures d'urgence; et M. Christopher Allison, vice-président par intérim, Direction générale surveillance et données organisationnelles, de l'Agence de la santé publique du Canada.
Merci à tous et à toutes d'être avec nous aujourd'hui. Nous allons procéder en suivant l'ordre de l'avis de convocation.
Nous allons demander au sous-vérificateur général, monsieur Hayes, d'ouvrir le bal. Vous avez la parole pour cinq minutes.
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Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de nos rapports sur la réponse de l'Agence de la santé publique du Canada à la pandémie de COVID‑19. Je tiens d'abord à souligner que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinaabe.
Je suis accompagné de Chantal Richard, Carol McCalla et Jean Goulet, les directeurs principaux responsables des trois audits dont je vais parler aujourd'hui.
Si je devais résumer nos audits sur la préparation en cas de pandémie, la surveillance et les mesures d'intervention, je dirais que, dans l'ensemble, l'Agence de la santé publique du Canada n'était pas aussi bien préparée qu'elle aurait dû l'être pour faire face à la crise. Cependant, comme nous l'avons constaté dans les organisations chargées d'intervenir en cas de pandémie que nous avons auditées jusqu'à ce jour, les fonctionnaires se sont mobilisés et ont adapté leurs activités en temps réel.
Dans notre rapport de mars 2021 portant sur l'état de préparation, nous avons constaté que les plans d'urgence et d'intervention n'étaient pas tous à jour et n'avaient pas été testés au début de la pandémie. De plus, les ententes d'échange des données conclues avec les provinces et les territoires n'avaient pas été finalisées.
L'agence s'est aussi fiée à un outil d'évaluation des risques qui n'avait pas été testé et qui n'était pas conçu pour évaluer le risque de pandémie. Ainsi, l'Agence a continué d'évaluer ce risque comme étant faible, malgré la hausse du nombre de cas de COVID‑19 au Canada et dans le monde. Le Réseau mondial d'information en santé publique n'a pas diffusé d'alerte relative au virus responsable de la maladie qui deviendrait connu sous le nom de COVID‑19.
Lorsque la pandémie a frappé le Canada, l'Agence de la santé publique du Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada ont collaboré à la mise en œuvre de restrictions aux frontières et d'exigences liées à la mise en quarantaine. Toutefois, nous avons constaté que l'Agence de la santé publique n'était pas prête à mettre en œuvre une mise en quarantaine à l'échelle nationale. Par exemple, l'Agence a eu de la difficulté à recueillir les coordonnées des voyageurs au moyen de son système de formulaires papier. Ce système a nui à sa capacité d'effectuer un suivi auprès des personnes jugées à risque de non-conformité aux ordonnances de mise en quarantaine. Par conséquent, l'Agence ne savait pas si 66 % des voyageurs entrés au pays qui devaient se mettre en quarantaine l'avaient fait.
Notre rapport de décembre 2021 a noté une amélioration de l'application des ordonnances de quarantaine de 14 jours depuis notre audit initial, en partie parce que l'Agence avait décidé d'adopter un système électronique pour recueillir les coordonnées des voyageurs. Cependant, de janvier à juin 2021, l'Agence ne pouvait toujours pas vérifier si 37 % des voyageurs entrés au pays avaient respecté les ordonnances de quarantaine. C'est toujours un nombre important de personnes à perdre de vue.
[Français]
Ce deuxième audit a également examiné le contrôle de nouvelles ordonnances de dépistage. Nous avons constaté que 30 % des résultats des tests de dépistage de la COVID‑19 manquaient dans les dossiers de l'Agence ou n'avaient pu être associés aux voyageurs arrivés au Canada. De plus, l'Agence ne disposait pas de registre pour 75 % des voyageurs arrivés par voie aérienne. Il était donc impossible de savoir si ces voyageurs qui devaient se mettre en quarantaine dans un hôtel autorisé l'avaient fait.
Notre audit portant sur l'équipement de protection individuelle et les instruments médicaux, présenté en mai 2021, a également montré que l'Agence de la santé publique du Canada n'était pas aussi bien préparée qu'elle aurait dû l'être pour composer avec la hausse marquée de demandes d'équipement par les provinces et les territoires découlant de la pandémie. Cela tient au fait que l'Agence n'avait pas réglé des problèmes de longue date liés à la gestion de la Réserve nationale stratégique d'urgence. Or ces problèmes avaient été signalés dans des audits et des examens qui remontent à plus de 10 ans.
Malgré ces problèmes qui existaient déjà, l'Agence a collaboré avec Services publics et Approvisionnement Canada et a adapté ses activités afin d'aider à répondre aux besoins en équipement de protection individuelle et en instruments médicaux partout au pays. Notamment, l'Agence a adopté une stratégie d'achat en masse et a amélioré sa façon d'évaluer les besoins et d'attribuer l'équipement, parmi d'autres changements.
S'il y a une conclusion générale à tirer de ces audits, c'est que des problèmes connus depuis longtemps, comme des pratiques et des systèmes désuets, doivent être réglés. Les organisations fédérales pourraient ainsi mieux se préparer aux événements imprévus comme cette pandémie.
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Brigitte Diogo et, comme vous l'avez mentionné, je suis la vice-présidente, Direction générale de la sécurité sanitaire et des opérations régionales. Je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui et d'avoir l'occasion de parler au Comité. Je suis accompagnée de mes deux collègues: Mme Cindy Evans, vice-présidente, Direction générale de la gestion des mesures d'urgence; et M. Christopher Allison, vice-président par intérim, Direction générale surveillance et données organisationnelles.
Alors que cela fait bientôt deux ans que la pandémie a commencé, nous reconnaissons la résilience des Canadiens et les sacrifices que nous avons tous faits en cette période sans précédent pour diminuer l'incidence de la COVID‑19. Nous pouvons affirmer avec fierté que l'Agence a travaillé d'arrache-pied et sans relâche tout au long de cette pandémie pour prendre les mesures nécessaires pour assurer la santé et la sécurité de la population canadienne.
[Français]
La pandémie n'est pas terminée, et l'Agence doit demeurer souple et prête à réagir aux nouveaux risques de manière appropriée et proportionnée.
J'aimerais d'abord prendre quelques minutes pour parler des efforts déployés par l'Agence de la santé publique du Canada depuis le début de la pandémie, en étroite collaboration avec ses partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, ainsi que des leçons tirées de l'expérience de nos homologues étrangers.
[Traduction]
Au cours des 24 derniers mois, l'Agence de la santé publique du Canada a été aux premières lignes de la réponse fédérale à la COVID‑19. En ce qui concerne les mesures de santé publique, l'Agence a adopté une approche fondée sur les données probantes et à plusieurs niveaux; ces mesures ont été adaptées au fur et à mesure que nous en apprenions davantage sur le virus et les variants Delta et Omicron.
L'an dernier à la même époque, nous en étions aux premières étapes de la vaccination de la population canadienne. Grâce à une solide stratégie de vaccination et à la collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, en date du 25 février, plus de 80 % de la population totale est entièrement vaccinée, ce qui est l'un des taux les plus élevés au monde. En outre, plus de 55 % de la population âgée de plus de 18 ans a reçu une dose supplémentaire, et les cliniques continuent d'offrir des doses de rappel.
[Français]
Les personnes non vaccinées qui contractent la COVID‑19 étant quatre fois plus susceptibles d'être hospitalisées que les personnes entièrement vaccinées, il est clair que le déploiement du vaccin a contribué à réduire les formes graves de la maladie et à sauver des vies.
Tout au long de l'intervention pour lutter contre la pandémie, le gouvernement du Canada a ajusté ses mesures frontalières au fur et à mesure que de nouvelles données et des preuves scientifiques devenaient disponibles et en fonction de la situation épidémiologique au Canada e à l'étranger.
[Traduction]
Le gouvernement du Canada reconnaît que les mesures frontalières peuvent poser des défis aux personnes et aux familles, mais ces mesures aident à prévenir de nouvelles chaînes de transmission dans les collectivités canadiennes et à protéger la capacité de soins de santé du Canada et les populations vulnérables. Comme l'a souligné la vérificatrice générale, l'Agence a réussi à s'adapter pour obtenir de l'équipement de protection individuelle et des fournitures médicales.
[Français]
Tout au long de la pandémie, la science et la collaboration ont été les clés fondamentales des efforts de l'Agence. Nous avons acquis énormément de connaissances scientifiques sur ce nouveau virus et ses variants pour éclairer nos conseils et nos interventions, et nous avons travaillé en étroite collaboration avec d'autres organismes fédéraux, les provinces et les territoires, des partenaires autochtones et universitaires et des homologues étrangers sur diverses initiatives de recherche novatrices.
Par exemple, l'Agence a collaboré avec les différents paliers de gouvernement, y compris les administrations municipales et le milieu universitaire, pour établir un réseau pancanadien de surveillance des eaux usées afin de détecter les premiers signes d'alerte liés à la COVID‑19 et à ses variants partout au pays.
[Traduction]
En conclusion, la collaboration, le leadership, la communication, la science, la surveillance et la vaccination ont été essentiels dans la gestion de la pandémie. Ces mêmes facteurs demeureront essentiels à l'avenir. Bien que des progrès importants aient été réalisés pendant la pandémie, l'Agence reconnaît qu'elle n'était pas aussi bien préparée qu'elle aurait pu l'être avant la pandémie et qu'il y a des leçons à tirer de cette constatation.
Nous sommes résolus à répondre aux recommandations de la vérificatrice générale dans leur intégralité et dans les délais impartis. La vague Omicron continue de se résorber, mais nous devons reconnaître que la COVID‑19 demeurera présente dans un avenir prévisible.
L'Agence de la santé publique du Canada continuera d'intégrer les connaissances et l'expertise acquises pour rééquilibrer ses efforts en vue d'une gestion durable à long terme de la COVID‑19 et pour qu'elle soit mieux préparée à toute future crise de santé publique.
Mes collègues et moi-même nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Au sujet du Réseau mondial d'information en santé publique, nous voulons remercier la vérificatrice générale de s'être intéressée à cette importante fonction.
Un certain nombre de changements ont été apportés depuis l'audit et depuis le rapport du groupe d'experts indépendants. Nous avons élaboré un plan d'action pour répondre à toutes les recommandations. Nous avons amélioré et rationalisé le processus décisionnel pour les alertes du RMISP ainsi que pour ses autres produits et processus.
Du côté technologique, le système du RMISP utilise maintenant l'infonuagique, et nous avons aussi décidé d'embaucher un conseiller technique et nous avons investi dans la formation et le développement.
Voilà donc certains des changements qui ont été entrepris depuis l'audit.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup à tous les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Je tiens aussi à souhaiter la bienvenue à nos deux nouveaux membres, Mme Goodridge et M. Barrett. Bienvenue au Comité permanent de la santé. Merci d'être ici aujourd'hui.
Je veux aussi vous remercier de tout le travail extraordinaire que vous avez accompli au cours des deux dernières années. Ces deux dernières années ont été difficiles, et tout notre personnel est épuisé, et j'imagine que c'est aussi votre cas et celui de votre personnel, alors je voulais simplement souligner à quel point cela a été difficile, et vous remercier de vos efforts extraordinaires.
J'ai deux questions aujourd'hui, et les deux s'adressent à l'Agence de la santé publique du Canada. Notre pays a la chance d'avoir l'un des taux de mortalité les plus faibles parmi les pays comparables au nôtre. Même si ce n'est pas aussi productif d'examiner les raisons pour lesquelles notre système s'est avéré résilient et a pu préserver la santé et la sécurité de la population canadienne, je me demandais pourquoi, à votre avis, puisque la pandémie a révélé un assez grand nombre de lacunes dans notre système de santé ainsi que d'autres problèmes que nous devons régler le plus tôt possible...
C'est tout de même vrai que, si on regarde le rendement, le Canada a fait preuve d'une assez bonne résilience contre la COVID‑19. J'imagine que nous avons tous nos propres raisons pour expliquer cela, mais j'aimerais connaître l'opinion de l'Agence de la santé publique du Canada à ce sujet: pourquoi croyez-vous que notre pays a eu la chance d'avoir un taux de mortalité plus faible que bon nombre d'autres pays?
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Peut-être que je pourrais commencer, puis céder la parole à l'un ou l'autre de mes collègues.
Pour réagir à la pandémie, nous avons mis en place très rapidement un certain nombre de programmes. Nous sommes très heureux de recevoir les rapports et les recommandations de la vérificatrice générale. Il ne fait aucun doute que nous aurions pu être mieux préparés. La réponse est oui, absolument. Mais avons-nous tiré des leçons, et avons-nous fait des ajustements au fur et à mesure? Oui, absolument. Nous allons continuer de mettre en œuvre les recommandations.
Du point de vue de la gestion frontalière, la vérificatrice générale a mentionné, entre autres choses, le système électronique et le système de gestion de la quarantaine. Comment allons-nous faire pour nous préparer aux pandémies futures? Nous travaillons très fort là‑dessus, et nous gardons cette question à l'esprit.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus nous éclairer et faire le point sur cette pandémie afin que nous puissions trouver des solutions et affronter la prochaine pandémie en prenant de meilleures dispositions.
Ma première question s'adresse au sous-vérificateur général, M. Hayes.
Monsieur Hayes, dans le rapport no 13, il est clairement énoncé que plusieurs difficultés ont été relevées quant au suivi et à la vérification des mesures de quarantaine dans le cas des travailleurs étrangers temporaires. Vous mentionnez des inspections de quarantaine incomplètes ou de mauvaise qualité, des problèmes de qualité et des retards liés aux inspections en cas d'éclosion, ainsi que l'accumulation importante d'inspections en retard en milieu agricole.
À quoi attribuez-vous ces problèmes?
Ne croyez-vous pas qu'il aurait été plus efficace, sur le plan du contrôle de la pandémie et des risques d'éclosion, que la gestion des quarantaines soit assumée par le gouvernement dès l'arrivée des travailleurs et qu'ensuite, ceux-ci se rendent à leurs installations ou à leur ferme?
Cela n'aurait-il pas pu permettre d'éviter les problèmes que vous soulevez?
:
Vous avez soulevé un problème lié à la gestion des inspections sur place dans chacun des milieux de vie.
Tout d'abord, d'après votre analyse, à quoi les problèmes sont-ils attribuables?
Je comprends que votre rôle n'est pas de critiquer les choix du gouvernement, mais, selon votre analyse, n'aurait-il pas été plus simple de prendre immédiatement en charge ces travailleurs, puis de les répartir dans leurs lieux de travail, plutôt que de les déployer et de procéder par la suite à des inspections dans chacun des milieux de vie?
Je vais donc poser ma question aux représentants de l'Agence.
J'imagine que vous reconnaissez les lacunes soulevées dans le rapport du vérificateur général.
Pour les mois qui viennent et la suite des choses, quelles sont les leçons que vous tirez?
Pour garantir des conditions sanitaires adéquates tout en facilitant et en simplifiant les processus relatifs aux travailleurs étrangers temporaires, aux inspecteurs et aux employeurs, que faudrait-il faire?
:
Je vous remercie de la question.
Le programme actuel des travailleurs étrangers temporaires est géré par Emploi et Développement social Canada, ou ESDC, mais il est certain que l'Agence a travaillé de près avec ce ministère en ce qui a trait à la gestion du programme.
Les décisions relatives à la gestion de la quarantaine de ces travailleurs ont été prises de concert avec les provinces et les territoires. Il est certain que la meilleure façon de gérer les risques d'infection, même après l'entrée au Canada des travailleurs étrangers, consiste à faire en sorte qu'ils arrivent à l'endroit où ils doivent faire leur quarantaine ou à leur destination.
Nous travaillons effectivement de concert avec ESDC pour nous assurer de trouver des façons d'améliorer les processus à l'arrivée de ces travailleurs et de collaborer avec les partenaires du secteur privé pour gérer les risques et nous assurer que ces travailleurs repartent en santé.
Le Bureau du vérificateur général, comme on l'a entendu résumer aujourd'hui, a publié des rapports cinglants. Le sous-vérificateur général vient de déclarer, aujourd'hui, que ces problèmes étaient survenus parce que l'ASPC n'avait pas réglé des problèmes vieux d'une dizaine d'années. Selon lui, s'il y a une leçon globale à tirer, c'est qu'il faut régler les vieux problèmes dont nous sommes au courant.
Voici ce que je demande à l'ASPC: qui a dû rendre des comptes, pour expliquer pourquoi des problèmes vieux de dix ans et des lacunes dont nous sommes au courant depuis longtemps n'avaient pas été réglés?
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L'Agence de la santé publique a accru ses ressources durant la pandémie. Je parle des épidémiologistes et des médecins et d'un certain nombre de technologues de laboratoire.
Nous sommes manifestement confrontés à une pandémie d'une ampleur que nous n'avons pas vue depuis un siècle. Nous avons travaillé avec nos collègues d'ailleurs, et c'était la même chose; l'ampleur et la durée des interventions créaient des pressions sur le type de ressources dont nous avons besoin.
Nous sommes heureux de voir que les recommandations du Bureau du vérificateur général vont certainement donner lieu à un renforcement de la structure organisationnelle de l'Agence de la santé publique qui pourra mettre en lumière les zones problématiques, afin que nous puissions y porter attention, y compris nos programmes de formation, dans nos plans de gestion des urgences.
Nous avons connu beaucoup de succès avec deux programmes: le programme canadien d'épidémiologie de terrain, qui s'est avéré un soutien clé pendant la lutte contre la COVID‑19, ainsi que le système canadien de la santé publique. Nous avons beaucoup tiré de notre capacité à utiliser ces ressources épidémiologiques, et nous allons chercher à renforcer ces programmes ainsi que d'autres pour la suite des choses.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de comparaître devant le Comité.
Comme l'a dit mon collègue, notre temps est limité, alors je vais devoir vous demander de répondre à certaines de ces questions simplement par oui ou par non ou par un chiffre.
Celle‑ci est pour l'ASPC. Le premier ministre a déclaré que 90 % des Canadiens avaient reçu deux doses de vaccin. Vos données semblent montrer autre chose. Pouvez-vous, s'il vous plaît, me dire combien de Canadiens de plus de 12 ans ont reçu deux doses de vaccin?
Le ministre de la Santé a demandé un examen indépendant du système canadien de surveillance de la santé publique mondiale, le Réseau mondial d'information en santé publique. J'aimerais donc vous poser une question sur le RMISP.
Le système était apparemment actif lorsque la COVID est apparue, et je crois qu'un témoin de l'ASPC nous a dit qu'il avait même eu un avertissement, parce que le système avait détecté une éclosion de pneumonie en Chine. Cependant, selon le rapport, le problème semble être que personne n'y a porté attention. Si je peux faire une analogie médicale, c'est comme si on avait un patient branché sur un écran de contrôle, mais que personne ne regardait l'écran.
Je vais citer un extrait du rapport du comité d'examen indépendant. Je cite:
Une structure de gouvernance a été mise en place pour la surveillance des activités de surveillance d'avril 2017 à mars 2019. Cependant, les principales responsabilités de leadership n'ont pas été redistribuées à la suite de la suppression du poste […]
Plus loin dans le rapport, on dit que le Centre de mesures et d'interventions d'urgence ne savait pas comment l'information sur les événements était communiquée, en particulier à la haute direction. Encore plus loin, il est indiqué que ce n'était pas toujours facile de savoir qui était responsable de quoi par rapport au flux d'information, à l'évaluation du risque et au processus décisionnel.
Pour reprendre mon analogie, on recevait de l'information: vous aviez un patient branché sur un écran de contrôle, mais personne ne surveillait l'écran.
Dans cet examen indépendant, on recommande d'établir des liens plus efficaces entre le Réseau mondial d'information en santé publique et l'Agence de la santé publique du Canada et d'adopter une approche qui fasse intervenir l'ensemble de l'organisation. Qu'est‑ce que l'Agence de santé publique du Canada a fait pour régler cette lacune?
:
Monsieur le président, le comité d'examen indépendant externe, que la ministre de la Santé a annoncé en novembre 2020, a publié son rapport final en juillet 2021. Parmi ses conclusions principales, comme il a été dit, mentionnons que le RMISP a fait ce pour quoi il était conçu, et le rapport a aussi confirmé qu'il n'avait jamais été réduit au silence. Le RMISP a détecté l'éclosion à Wuhan, et cela a permis à la direction de l'ASPC de prendre des mesures immédiatement, alors je dirais que la direction était à l'écoute et qu'elle a effectivement agi sans attendre.
Nous avons averti les responsables de l'ensemble du gouvernement, ainsi que les responsables de la santé publique dans tout le Canada en date du 2 janvier. Donc, le système a été très tôt en alerte. Nos interventions ont, dans les faits, débuté aux premiers jours de 2020. Le comité n'a rien vu qui laisserait croire qu'une détection plus précoce par le RMISP aurait pu être possible, selon son évaluation des autres systèmes de données de sources ouvertes.
Le comité d'examen indépendant a formulé 64 recommandations, regroupées en trois thèmes: les rôles et le but du RMISP; l'organisation et le flux des informations; et la technologie. Comme cela a été mentionné, certaines recommandations étaient un peu plus larges, par exemple envisager d'élargir notre approche en matière d'évaluation du risque, et à cet égard, l'Agence a mis sur pied, en décembre de la dernière année civile, un centre pour l'évaluation intégrée des risques, afin que nous puissions donner suite à ces recommandations importantes.
Je vais m'arrêter ici pour voir si mon collègue, monsieur Allison, aimerait ajouter quoi que ce soit par rapport à votre question plus générale sur la surveillance.
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Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai dit, le RMISP est toujours une source importante d'information, qui continue d'approvisionner à hauteur de 20 % le système de données de sources ouvertes de l'Organisation mondiale de la santé.
Nous nous intéressons de près aux discussions internationales sur la mise à jour du Règlement sanitaire international et les changements qui pourraient y être apportés, et les responsables de l'Agence de la santé publique vont participer à ces discussions; certainement, nous sommes intéressés à les suivre activement.
Nous sommes d'accord avec le comité d'examen indépendant pour dire que le RMISP devrait continuer de poursuivre des objectifs tant nationaux qu'internationaux en matière de fourniture de l'information.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Dans le dernier rapport émanant du Bureau du vérificateur général du Canada, il est indiqué que l'Agence n'avait pas de registre de séjour pour 75 % des personnes arrivées au Canada par avion.
L'Agence ne savait donc pas si les personnes qui devaient se mettre en quarantaine dans un hôtel autorisé par le gouvernement l'avaient fait. Il y a eu plusieurs ratés en ce qui a trait au suivi de la quarantaine des voyageurs.
Madame Diogo, compte tenu de ces ratés, devons-nous comprendre que les mesures que vous pensiez prendre pour nous protéger étaient davantage des mesures de façade pour rassurer la galerie, et non de réelles mesures efficaces en matière de santé publique?
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Merci, monsieur le président.
Ma prochaine question porte sur la preuve de vaccination exigée à nos points d'entrée. Je vais me référer à la « Déclaration finale sur la dixième réunion du Comité d'urgence du Règlement sanitaire international [...] concernant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID‑19) », du 19 janvier 2022. Cela vient de l'Organisation mondiale de la santé. Les mesures qui sont énumérées ou soulignées sont critiques pour tous les pays. Une des recommandations est que les pays devraient « NE PAS exiger de preuve de vaccination contre la COVID‑19 pour les voyages internationaux comme seul moyen ou seule condition permettant les voyages internationaux, étant donné que les vaccins contre la COVID‑19 sont peu accessibles et distribués de façon non équitable à l'échelle mondiale. »
Ce n'est pas fini, mais je vais arrêter de citer ici. Je demanderais, par votre intermédiaire, monsieur le président, si le témoin peut nous dire pourquoi cette recommandation n'a pas été adoptée. Le Canada va‑t‑il cesser d'exiger une preuve de vaccination? Est‑ce que ce sera l'une des mesures qu'il va prendre pour éliminer graduellement ou totalement les exigences fédérales?
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Merci, madame Evans, et merci, monsieur le président.
Le problème des lacunes dans les données est vaste et complexe, puisque la santé est une responsabilité partagée par les provinces, les territoires, les collectivités autochtones et le gouvernement fédéral. Quant aux solutions, il n'y a pas de solutions miracles. On continue à chercher un moyen de s'assurer que les données sur la santé publique sont fiables, à jour et pertinentes, qu'elles arrivent là où elles sont nécessaires. Cela a été mentionné à l'égard du ministre de la Santé, à la fois dans le discours du Trône et dans la lettre de mandat du ministre, où il nous est demandé de continuer de faire preuve de leadership en matière de santé publique en renforçant la surveillance et la capacité dans ce domaine.
La stratégie pancanadienne en matière de données sur la santé est en cours d'élaboration. Nous avons un groupe consultatif d'experts qui a publié deux rapports formidables soulignant le travail complexe à accomplir au chapitre de la gouvernance, de l'interopérabilité ainsi que de nos systèmes et nos partenariats, avec la confiance des citoyens et des intéressés.
C'est la feuille de route générale que nous souhaitons suivre et qui nous permettra d'aller de l'avant. En même temps, nous devons beaucoup travailler sur des systèmes spécifiques et examiner la capacité de la GITI pour nous assurer de pouvoir travailler de manière efficace avec les partenaires.
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Comme je l'ai mentionné, nous avons travaillé en collaboration avec nos collègues du gouvernement fédéral pour créer un modèle d'offre et de demande qui tient compte d'un certain nombre de facteurs dans les informations que nous recevons des provinces et des territoires. Nous examinons l'épidémiologie de la COVID‑19 et sa progression ainsi que le nombre de patients en soins intensifs. Nous devions également tenir compte des possibles changements des politiques des administrations en matière d'utilisation et de distribution des masques. Par exemple, avec Omicron, qui était plus contagieux, nous avons constaté une augmentation de l'utilisation des masques N95. Cela nous a assurément aidés à orienter les changements de ce que nous considérions comme étant les exigences annuelles. Nous devions donc modifier nos chiffres pour les stocks et l'approvisionnement pour huit semaines, selon les données recueillies au plus fort de la vague Omicron. Quand nous avons regardé cela, en décembre 2021, il s'agissait d'un chiffre annuel de l'ordre de 139 millions pour l'ensemble du pays; je vérifie donc l'approvisionnement pour huit semaines et ce qui serait nécessaire.
Quand nous avons vu que les provinces utilisaient davantage de masques N95 pendant la vague Omicron, même si j'ai dit que nous avions établi un cadre de répartition 80:20, nous l'avons changé pour envoyer immédiatement aux provinces tous les masques qui arrivaient pour répondre à ce besoin. De plus, quand il y avait des équivalents aux masques N95 — qui n'étaient pas la préférence du système de soins de santé en raison des essais d'ajustement exigés —, nous avons été en mesure de travailler avec les administrations pour assurer une distribution plus large dans leurs systèmes, et leur secteur de la santé, afin de maximiser l'utilisation de ces autres masques.
Ce sont quelques-unes des méthodes qui nous ont permis de déterminer les quantités globales et de travailler dans un cadre de répartition transparent; les discussions hebdomadaires continues avec les administrations, au Comité consultatif chargé de la logistique, nous permettent de distribuer les bonnes quantités aux bons secteurs.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier chacun de vous de sa présence, ici, aujourd'hui.
J'aimerais appuyer les commentaires formulés par mon collègue, M. Davies, selon lesquels l'incapacité de répondre à certaines de ces questions est vraiment remarquable. Comme je suis nouvelle au sein du Comité, un grand nombre des questions qui ont été posées provenaient du mémoire qui a été préparé par la Bibliothèque du Parlement, et vous n'avez pas été en mesure de répondre à certaines questions très simples. J'aimerais juste m'assurer que cela figurera au compte rendu.
Pour revenir à certaines des questions que M. Barrett a posées pour savoir si vous avez examiné la possibilité d'avoir, pour les voyages... pas nécessairement seulement des vaccins, j'aimerais savoir si vous pourriez s'il vous plaît répondre à cette question, madame Evans?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
J'aimerais commencer en posant une question aux représentants de l'ASPC, en particulier à M. Allison. Dans le rapport numéro 8 du Bureau du vérificateur général, voici ce qui était recommandé:
De concert avec les provinces et les territoires, l'Agence de la santé publique du Canada devrait élaborer et mettre en œuvre une stratégie pancanadienne à long terme en matière de données sur la santé afin de combler les lacunes de longue date ainsi que les lacunes plus récentes qui nuisent aux activités de surveillance de la santé.
L'Agence a souscrit à cette recommandation, et je crois aussi qu'elle a créé une Direction générale des données de gestion et de la surveillance, en octobre 2020. Dans la réponse de l'Agence — et je fais référence à la page 48 du rapport numéro 8 —, il est indiqué ceci: « Une stratégie à long terme est en cours d'élaboration et devrait être achevée d'ici décembre 2021. »
Monsieur Allison, êtes-vous en mesure de nous dire où en est cette stratégie? Quels sont les objectifs à court, à moyen et à long terme? Avez-vous une feuille de route que vous pouvez nous communiquer, avec des échéances?
:
Merci, monsieur le président.
Absolument. La Stratégie pancanadienne de données sur la santé, que j'ai mentionnée tout à l'heure, est la feuille de route à long terme que nous suivons. Elle a été élaborée en collaboration avec les provinces et les territoires. Actuellement, deux rapports ont été publiés par le groupe consultatif d'experts. Un troisième rapport est prévu au printemps 2022.
En ce qui concerne les principaux jalons du groupe, tout d'abord, un des éléments clés était la création de la Direction générale des données de gestion et de la surveillance. On a également mis en place le plan pour établir la gouvernance à long terme de la stratégie pancanadienne de données sur la santé. Le lancement du groupe consultatif d'experts a été organisé et, encore une fois, la suite est prévue pour avril 2022.
Les priorités à court et à moyen terme qui ont été énoncées dans le cadre de la Stratégie seront définies d'ici mars 2022, et il est prévu de les présenter à une conférence des sous-ministres de la Santé, en mai 2022. L'ensemble du travail est en cours et se déroule comme prévu. Des groupes à durée limitée travaillent également sur des sous-éléments spécifiques dans le cadre de la Stratégie pancanadienne de données sur la santé.
Si les membres du Comité n'ont pas lu les deux premiers rapports, ils sont excellents et ils mettent en relief une stratégie ambitieuse, mais réalisable en vue d'avoir un écosystème de données de santé publique efficace ainsi qu'un échange efficace dans toutes les provinces et tous les territoires.
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Merci, monsieur Allison.
Je reviens à vous, monsieur. Voici la recommandation qui figure au paragraphe 8.80:
L'Agence de la santé publique du Canada devrait utiliser de façon appropriée les capacités de surveillance de son Réseau mondial d'information en santé publique pour détecter les menaces possibles à la santé publique et diffuser rapidement des avertissements à cet égard et, plus particulièrement, clarifier le processus décisionnel concernant la diffusion d'alertes.
En réponse, naturellement, l'Agence était encore une fois d'accord, et a dit qu'elle: « continuera d'apporter des améliorations au RMISP » et à l'un des volets du programme, le processus d'alerte, en particulier, qui se poursuit.
Pourriez-vous me dire pourquoi le processus d'alerte, en particulier, et quelles sont les améliorations qui ont été apportées? Y a‑t‑il une indication sur la nécessité de diffuser de potentielles alertes?
Le comité d'examen externe a dit, dans ses recommandations, que nous devrions inclure les signaux d'avertissement avant-coureurs, qu'on appelle actuellement des alertes et qui doivent rester une fonction essentielle des activités du RMISP. Comme je l'ai mentionné, c'est l'un des nombreux produits issus du programme du RMISP.
Ce que nous avons fait depuis l'audit et depuis l'examen, c'est améliorer et simplifier notre processus décisionnel relatif aux alertes et aux autres produits et processus du RMISP. Quand on examine en détail le rapport du comité d'examen indépendant... Il nous a également conseillé d'examiner notre terminologie, en ce qui concerne l'utilisation du terme « alertes », et de travailler en collaboration avec nos collègues internationaux pour nous assurer d'harmoniser la nature des alertes et la mesure dans laquelle une évaluation est associée à ces alertes.
Nous avons entrepris des travaux pour apporter cette clarté, mais, selon moi, c'était également un signe d'approbation du comité externe pour ce qui est de l'importance des avertissements avant-coureurs en général, des systèmes de surveillance fondés sur des événements et du rôle qu'ils peuvent jouer dans la préparation à une pandémie.
Merci.
Le problème était que l'interprétation ne fonctionnait pas.
Le rapport du Bureau du vérificateur général du Canada fait état de problèmes de gestion pour ce qui est de la Réserve nationale stratégique d'urgence. Il y a eu des problèmes au début de la pandémie. Ces problèmes, qui étaient présents en 2018, l'étaient déjà en 2010, d'après ce qui a été révélé.
Quelles mesures avez-vous prises pour remédier à ces problèmes qui touchent la Réserve et l'équipement de protection individuelle?
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Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par une mise en garde qu'il est trop important de mentionner de nos jours. Je suis en faveur de la vaccination. J'ai été vacciné, j'ai reçu trois doses du vaccin Pfizer. Tous les membres de ma famille sont vaccinés, et je suis content qu'ils le soient.
Cela dit, comme la plupart des gens dans cette salle de réunion, je connais des gens qui ont choisi de ne pas se faire vacciner pour une quelconque raison. Cela pourrait être en raison de leurs convictions profondes. Pour reprendre les mots du , en mai 2021, quand il a dit « nous ne sommes pas un pays qui rend la vaccination obligatoire », je suis curieux de savoir quels conseils ont été donnés entre mai 2021 et trois mois plus tard, quand il y a eu de toute évidence un renversement de la situation.
L'Agence de la santé publique a‑t‑elle donné des conseils sur les vaccins obligatoires par rapport à la vaccination non obligatoire? L'Agence de la santé publique a‑t‑elle présenté des preuves qui ont amené le premier ministre à changer d'avis?
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D'accord, je retire donc ce que j'ai dit.
Je prendrai quelques secondes pour mentionner aux députés présents que le lancement du 44e Comité parlementaire sur la recherche en santé aura lieu demain. M. Ellis est le coprésident de ce comité. Le thème est « ce qui change la donne dans la recherche et l'innovation en matière de santé ». C'est un comité virtuel qui se tiendra à 16 heures, je vous recommande fortement de consulter vos courriels pour avoir l'invitation et d'y assister.
Ensuite, j'aimerais remercier les témoins. Comme je suis en contact quotidien avec mes homologues médecins hygiénistes en chef dans tout le pays ou avec les représentants de l'Agence de la santé publique, je sais que vous avez tous travaillé très dur. Je pense que le public ne voit peut-être pas le rôle que les responsables provinciaux et territoriaux de la santé publique et les fonctionnaires jouent pour fournir cette analyse, les données de surveillance, les conseils en matière de politiques et d'approvisionnement, et les nombreux autres rôles qui nous ont permis de traverser relativement bien cette pandémie, malgré les difficultés que les Canadiens ont éprouvées. Je voulais également les remercier ici.
Une de mes questions porte sur la préparation en cas de pandémie, en général. Par analogie, quand nous examinons les catastrophes liées aux changements climatiques, nous constatons que les événements qui survenaient autrefois une fois par 500, 200 ou 100 ans deviennent maintenant beaucoup plus courants. Je crains qu'il en soit de même pour les événements de type pandémique. Je pense que ces rapports sont très importants pour nous aider à renforcer les capacités dans les domaines essentiels de la protection de la santé publique.
J'ai une question pour Mme Evans, peut-être, par l'intermédiaire du président.
Quand vous pensez à la préparation en cas de pandémie dans son ensemble, et compte tenu de ces rapports, selon vous, quelles sont les principales priorités?
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Monsieur le président, en 2017, l'Agence de la santé publique a dû travailler en collaboration avec les provinces et les territoires pour créer le Plan d'intervention fédéral, provincial et territorial en matière de santé publique dans les cas d'incidents biologiques. Cela inclurait des choses comme les pandémies.
En 2019, nous avons commencé à travailler en collaboration avec les administrations pour mettre en place un programme d'exercices afin d'en arriver à un niveau de détail élevé en ce qui concerne la mise à l'essai de ce programme. Nous avons eu la chance de tenir une première conférence de planification très efficace, en octobre 2019. Cependant, malheureusement, la COVID‑19 est arrivée. À la demande des provinces et des territoires, nous étions en train de réaliser ce plan en temps réel, et ce n'était donc pas le moment de faire des exercices.
Pour nous, la grande priorité sera de tirer des leçons de la COVID‑19 et d'examiner ce plan ainsi que d'autres plans cadres, notre plan d'intervention en cas d'urgence en matière de santé et notre plan stratégique de gestion des urgences, pour voir où sont les lacunes et quelles mises à jour s'imposent. Je dirais en outre que nous travaillons de concert avec nos principaux partenaires du gouvernement fédéral, y compris avec la Santé publique, les Forces armées canadiennes et Services aux Autochtones Canada.
Nous sommes d'accord. En ce qui concerne les changements climatiques, nous prévoyons qu'il y aura davantage de catastrophes naturelles. Nous ne devons pas non plus perdre de vue les interventions en cas de pandémie; il nous incombe donc à tous de déterminer quelles activités nous pourrions faire en amont, en collaboration avec les administrations, y compris les municipalités et les collectivités autochtones, pour à la fois nous préparer et atténuer les répercussions des urgences, y compris les pandémies.
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Merci. C'est très utile.
Pour faire suite aux questions sur le RMISP, les alertes et l'évaluation des risques, j'ai une question, peut-être, pour M. Allison.
Durant les premiers jours de la pandémie, en particulier, quand on nous a dit, longtemps, que le risque était faible, quels paramètres ont été appliqués à l'évaluation des risques, et comment pensez-vous que nous pouvons tirer des leçons de l'évaluation du risque de ce qui s'est avéré être un virus hautement contagieux, qui a évolué très rapidement et qui s'est largement propagé géographiquement?
Nous ne voulons certainement pas surestimer le risque, mais nous ne voulons pas non plus le sous-estimer. J'aimerais vraiment avoir votre avis alors que le centre pour l'évaluation intégrée des risques est mis sur pied. Quel est votre avis sur les paramètres et sur les leçons tirées?
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Nous remercions le Bureau du vérificateur général d'avoir signalé cette importante recommandation si tôt pendant la pandémie. Nous avons effectué des évaluations ponctuelles rapides, de janvier à mars 2020, qui ont permis de déterminer que les répercussions du virus étaient faibles. Nos évaluations des risques reposaient sur les directives de l'OMS relatives à l'évaluation rapide des risques.
Nous avons examiné les mises à jour. En juin 2020, on a révisé et mis à jour l'outil d'évaluation rapide des risques utilisé. De manière similaire, on a utilisé des outils améliorés pour examiner les variants préoccupants, y compris le dernier variant préoccupant, Omicron. Nous travaillerons, par l'entremise de notre nouveau centre pour l'évaluation intégrée des risques, sur les outils d'évaluation rapide des risques.
Il est essentiel que nous travaillions en collaboration avec les provinces et les territoires ainsi qu'avec nos partenaires internationaux pour trouver une synergie entre les méthodes utilisées. Cependant, nous sommes d'accord pour dire que nous avons du travail.
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Merci, monsieur le président.
Avant d'entamer cette dernière série de questions, j'aimerais souligner que la pandémie a été dure pour tout le monde. Je sais à quel point vous travaillez tous très dur et que vous avez travaillé dur ces deux ou trois dernières années. Vous ne pourrez peut-être pas répondre à toutes mes questions, mais je vais quand même les poser, parce que je pense qu'elles sont importantes pour les Canadiens.
Monsieur Allison, je crois que vous êtes le dirigeant principal des données. Pouvez-vous nous dire quelles données vous avez trouvées pour appuyer les commentaires du selon lesquels, parmi les gens qui choisissent de ne pas se faire vacciner, bon nombre sont misogynes et racistes? Y a‑t‑il des données pour appuyer cela?
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En ce qui concerne le programme de vaccination, comme je l'ai dit, les représentants qui ont dirigé la distribution des vaccins n'ont pas été convoqués ici aujourd'hui par le Comité permanent de la santé.
Nous serons heureux de parler des données relatives à la réussite des efforts de vaccination, y compris, dernièrement, la vague Omicron de la pandémie et les répercussions sur les hospitalisations et l'utilisation des soins intensifs.
Si vous avez des questions précises, nous serons heureux de faire de notre mieux pour y répondre, mais comme je l'ai dit, les fonctionnaires qui ont dirigé le programme de distribution des vaccins ne sont pas présents aujourd'hui au Comité.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à rappeler à tous les membres du Comité que les réponses figurent dans les bleus. Si vous parlez pendant qu'on répond à votre question, non seulement c'est impoli, mais c'est aussi inapproprié de demander que la réponse soit fournie par écrit par la suite. Si la réponse vous intéresse, il suffit de l'écouter.
Je tiens également à remercier les témoins de leur patience aujourd'hui. Je m'excuse que la séance en soit arrivée à ce point.
J'ai une question pour mes collègues et non pour les témoins. Si vous me le permettez, je demande le consentement unanime. Je propose une motion:
Que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité invite le ministre de la Santé, la ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé, ainsi que des fonctionnaires, à témoigner pour deux (2) heures concernant le budget supplémentaire des dépenses (C) 2021‑2022, le Budget principal des dépenses 2022‑2023 et le Plan ministériel 2022‑2023 pour le ministère de la Santé, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, les Instituts de recherche en santé du Canada et l'Agence de la santé publique du Canada; et que cette rencontre ait lieu le lundi 21 mars 2022.
[Français]
Monsieur Thériault, voulez-vous que je lise la motion en français?
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Je dirais tout d'abord qu'il est important de s'assurer que les accords entre le gouvernement fédéral et les provinces sur le partage des données sont efficaces et de les mettre à jour.
Ensuite, nous devons nous assurer qu'il existe un système d'information capable de recueillir et de stocker tous les renseignements provenant des provinces qui sont nécessaires pour nous permettre de superviser et de réagir à la pandémie.
Enfin, comme nous l'avons mentionné dans notre rapport, nous devons mettre à l'essai ces systèmes, ces plans et ces accords afin de veiller à ce qu'ils fonctionnent de manière efficace et, de surcroît, à ce que les ressources nécessaires existent, ce qui constitue une autre étape importante.
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Nous travaillons en étroite collaboration avec les provinces et les territoires, ainsi qu'avec les gouvernements autochtones et municipaux.
Dans le cadre de la réponse fédérale à l'épidémie de COVID‑19, nous avons mis en place un guichet unique, à l'Agence de santé publique [difficultés techniques] leur permettant de communiquer avec nous en vue d'obtenir le soutien d'urgence qui leur serait offert. Nous avons eu plus de 150 appels opérationnels avec les administrations afin de les aider à accéder aux ressources mises à leur disposition. Il peut s'agir d'aide liée à la recherche des contacts ou de fournitures provenant de la Réserve nationale stratégique d'urgence. Nous avons également été en mesure de déployer des épidémiologistes. Par exemple, nous avons envoyé des épidémiologistes dans la région de la baie James, où plusieurs communautés des Premières Nations, notamment Kashechewan, ont vu plus de 10 % de leur population infectée et dont un grand nombre de résidants ont dû être hospitalisés.
Le gouvernement a aussi mis en place le Programme de sites sûrs d'isolement volontaire qui a permis de financer plus de 60 sites d'isolement dans 47 communautés, ce qui a permis de venir en aide à plus de 17 000 personnes. Ces types d'activités ont contribué à [difficultés techniques] bloquer la transmission du virus.
Un des enseignements principaux a été la capacité de travailler avec les administrations, mais aussi de mettre en place des innovations et des services de soutien virtuels. Par exemple, pour ce qui est de la recherche des contacts, nous avons été en mesure de soutenir la programmation grâce à des centres d'appels virtuels, et nous avons également pu aider d'autres administrations à gérer les éclosions à distance.
Dans un certain nombre de domaines, nous avons pu travailler en collaboration avec les administrations. Je pense que les gains qui ont été réalisés au chapitre des programmes de prévention et de contrôle des infections représentent un autre domaine pour lequel nous avons eu l'occasion non seulement d'intervenir lors d'une éclosion, mais aussi de les aider à tracer la voie à suivre dans un certain nombre de domaines pour mettre en place des programmes clés qui contribueraient à réduire le nombre de nouvelles infections.
Excusez-moi, mais, si vous n'êtes pas capable de répondre à cette question, je vais en poser une autre.
Pour éviter les problèmes récurrents liés aux stocks périmés et à l'aliénation de ces stocks-là, qu'avez-vous mis sur pied pour appliquer une gestion proactive? Le cas échéant, envisagez-vous de renouveler ou d'écouler ces stocks par le truchement de nos réseaux de santé ou d'organismes de bienfaisance, plutôt que d'attendre qu'ils soient périmés et de les jeter?
Pouvez-vous au moins répondre à cette question?
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Monsieur le président, le député a soulevé une question importante en ce qui concerne la gestion du cycle de vie des produits par le truchement de la Réserve nationale stratégique d'urgence.
Évidemment, notre première ligne de déploiement a trait aux provinces et territoires, qui utilisent les produits dans leurs réseaux de soins de santé, mais lorsque nous voyons que les stocks peuvent expirer avant que nous puissions les déployer, nous suivons les politiques établies par le Conseil du Trésor en ce qui concerne le dessaisissement et le déploiement appropriés. Nous cherchons, par exemple, à les transférer à d'autres ministères fédéraux, habituellement par l'entremise des surplus du gouvernement du Canada. Nous avons la possibilité de les vendre à leur juste valeur marchande.
De plus, nous cherchons à faire des dons aux autres ordres de gouvernement et à reconnaître les organisations caritatives. C'est une autre occasion d'élargir la portée au Canada pour veiller à ce que les fournitures puissent être utilisées efficacement.
La conversion en déchets, en utilisant la méthode la plus durable possible sur le plan environnemental, est le choix qui est fait une fois que toutes les autres possibilités d'utilisation efficace au Canada ont été envisagées.
Madame Diogo ou monsieur Allison, en janvier, le directeur général de l'OMS a fait la remarque suivante:
Aucun pays ne peut se débarrasser de la pandémie grâce à une dose de rappel.
Et les doses de rappel ne peuvent être considérées comme un moyen d'aller de l'avant avec les célébrations prévues, sans qu'il soit nécessaire de prendre d'autres précautions.
Le mois dernier, l'Agence européenne des médicaments a déclaré qu'il n'existait encore aucune donnée justifiant la nécessité d'une quatrième dose de vaccin contre la COVID. Elle a en outre déclaré que même si plusieurs doses de rappel s'avéraient nécessaires, elles devraient être espacées de la même manière que les vaccins annuels contre la grippe, plutôt que d'être administrées à intervalles de quelques mois. Enfin, elle a fait une mise en garde: des doses de rappel trop fréquentes pourraient, et je cite, potentiellement entraîner des « problèmes de réaction immunitaire ».
Alors que les Canadiens approchent de la fin du programme de la troisième dose, quel est le plan pour gérer la COVID‑19 à l'avenir?
Monsieur Allison ou madame Diogo, si vous ne pouvez pas répondre, ce n'est pas grave. Je ne sais pas si la question échappe à votre sphère de compétence.
Enfin, je suis confus parce que, à moins d'avoir mal entendu, Mme Evans a déclaré qu'un avertissement a été lancé par le RMISP le 30 décembre 2019, mais le rapport de mars 2021 de la vérificatrice générale a révélé que le RMISP du Canada n'a pas émis d'alerte rapide signalant le nouveau coronavirus.
Je m'appuie sur un article du Globe and Mail du 30 juillet qui affirmait que:
La vérificatrice générale du Canada prévoit enquêter sur les lacunes du système national d'alerte rapide en cas de pandémie, auparavant réputé, après que l'unité a réduit son travail de surveillance et a cessé d'émettre les alertes il y a plus d'un an, ce qui pousse à se demander s'il a fait défaut au moment même où il était le plus nécessaire
D'aucuns ont dit que si l'on en croit les documents obtenus par le Globe and Mail sur une période de 10 ans, le système a cessé de fonctionner le 24 mai 2019, après avoir émis plus de 1 500 alertes.
Ma question s'adresse au sous-vérificateur général. Avez-vous constaté l'existence d'une alerte émise par le RMISP en décembre 2019 au sujet de la COVID‑19?
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Merci, madame Evans, et merci, monsieur Davies.
Voilà ce qui conclut notre période de questions.
Je remercie tous les témoins de leur présence. Merci de votre professionnalisme patient. Nous comprenons que bon nombre des questions posées devraient probablement être adressées à d'autres fonctionnaires de votre ministère. Nous nous efforcerons de les recenser et de les faire comparaître pour que nous puissions leur poser les mêmes questions. Nous apprécions toutefois énormément le travail que vous accomplissez. Nous vous remercions de votre présence ainsi que du professionnalisme et de la patience dont vous avez fait preuve pour répondre à nos questions.
Merci beaucoup d'être ici avec nous.
Nous sommes prêts pour une motion d'ajournement. L'assemblée est-elle d'accord pour que nous levions maintenant la séance?
Des députés: D'accord.
Le président: Par consensus, la séance est levée.