Pour mettre tout le monde au diapason, je précise que nos délibérations portent sur un examen de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) qui fait partie de notre mandat. Nous avons décidé ensemble qu'il fallait avoir un aperçu des questions entourant un examen de la LCPE. Nous avons entendu le groupe d'ONG la semaine dernière; nous avons entendu le témoignage de fonctionnaires lundi et, aujourd'hui, nous accueillons des représentants de l'industrie qui nous donneront leur opinion sur la façon dont nous devrions procéder. Ensuite, le comité se réunira et établira un plan de travail pour le reste de l'examen de la LCPE, la semaine de notre retour ici. Voilà donc où nous en sommes pour le moment.
En outre, je vous signale — et nous veillerons à ce que les collègues qui ne sont pas présents maintenant en soient informés — qu'une délégation britannique nous rendra visite le 30; il s'agit d'un groupe de cinq parlementaires accompagnés du ministre de l'Environnement, qui voudraient avoir des entretiens avec nous sur la question du changement climatique et diverses autres questions. Je voudrais que vous pensiez à assister à ces séances et nous veillerons à ce que nos collègues absents reçoivent l'invitation également.
Quoi qu'il en soit, je souhaite la bienvenue à nos invités. Pour votre gouverne, si vous ne savez pas exactement de quoi il s'agit, nous voudrions avoir un aperçu et, par conséquent, je vous demanderais d'être aussi brefs que possible pour donner à nos membres l'occasion de poser les questions qu'ils souhaiteront poser.
Je ne sais pas exactement dans quel ordre nous devons procéder. Nous pouvons suivre l'ordre prévu dans l'ordre du jour.
Monsieur Lloyd, voudriez-vous prendre la parole le premier?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à remercier le comité de m'avoir donné l'occasion de participer dès le début à l'examen de la LCPE. Nous espérons pouvoir vous faire des suggestions utiles en ce qui concerne les questions sur lesquelles vous devriez principalement porter votre attention.
Aujourd'hui, je vous adresserai la parole à titre de représentant de l'Association canadienne des fabricants de produits chimiques. Je suis accompagné de Justyna Laurie-Lean, qui représente l'Association minière et de Shannon Coombs, qui représente l'industrie des produits formulés. Vous obtiendrez ainsi certains points de vue de l'industrie sur la LCPE et sur son examen, mais vous voudrez sans doute entendre bien d'autres groupes plus tard qui voudront probablement vous exposer leur point de vue. Les producteurs d'acier auraient voulu être là aujourd'hui, mais cela ne s'est pas arrangé.
Je vous parlerai des questions que l'ACFPC soulève dans le mémoire qu'elle vous a envoyé le 25 novembre, juste avant les élections, lorsque vos prédécesseurs ont établi un comité d'orientation chargé d'examiner la même question que celle que nous examinons aujourd'hui. L'ACFPC vous enverra bientôt un mémoire supplémentaire contenant d'autres commentaires dont quelques-uns vous seront présentés aujourd'hui. Vous le recevrez sous peu, probablement d'ici la semaine prochaine.
Justyna Laurie-Lean parlera de quelques questions clés pour l'Association minière. Elle fera également des commentaires sur l'ampleur et la portée de la LCPE qui est une question sur laquelle il est capital de jeter un regard dans le cadre de cet examen. Shannon Coombs parlera des questions clés pour l'industrie des produits formulés.
Du point de vue de l'ACFPC, nous voulons que la LCPE appuie les efforts de nos membres pour améliorer sans cesse l'environnement et les résultats pour la santé. Cette amélioration est largement rendue possible par Gestion responsable, initiative dont vous avez, je l'espère, tous au moins entendu parler, sur laquelle je ferai quelques commentaires dans une minute, mais nous avons également besoin d'une loi efficace et positive.
Je voudrais tout d'abord faire quelques commentaires au sujet de Gestion responsable. C'est un ensemble d'initiatives que l'Association canadienne des fabricants de produits chimiques a lancées au Canada dans les années 1980 pour apaiser les préoccupations du public en ce qui concerne les produits chimiques et leur impact. Nous estimons que Gestion responsable a été une grande réussite; il s'est étendu à 52 pays et son éloge a été faite dans plusieurs déclarations internationales. Je pense que c'est une initiative dont le Canada a tout lieu d'être fier.
Au Canada, Gestion responsable signifie que 65 entreprises membres de notre association en activité un peu partout au Canada font de la protection des employés, de l'environnement et de leurs voisins une préoccupation prioritaire. Les graphiques que j'ai fournis au comité, et que vous avez probablement sous les yeux, font ressortir le succès de Gestion responsable. Ils sont tirés de notre rapport annuel sur la réduction des émissions.
Ces graphiques montrent les progrès que nos membres ont réalisés en matière de réduction des émissions globalement, pour les gaz à effet de serre, les composés organiques volatiles (COV) producteurs de smog et l'oxyde nitreux. Dans l'ensemble, je pense qu'il est important de signaler que nos émissions par unité de production ont chuté de 85 p. 100 depuis 1992. Par conséquent, nous produisons davantage tout en générant moins d'émissions, ce qui est à mon avis la clé du développement durable.
Nous croyons avoir un bon bilan et nous avons fait des efforts pour tenter de démontrer le bon côté et le mauvais côté de ce bilan par le biais de notre rapport intitulé Reducing Emissions, mais nous voulons faire mieux et nous savons que nous pouvons et devons faire mieux. Nous appelons de nos voeux une loi qui soit efficace et qui appuie nos efforts dans cette voie.
Dans le mémoire que nous avons envoyé à vos prédécesseurs en novembre dernier, sur lequel je ferai quelques brefs commentaires, nous avons soulevé cette question que nous espérons que votre comité abordera dans son examen de la LCPE. Je voudrais faire quelques brefs commentaires sur ces questions.
En tout premier lieu, nous estimons que l'examen devrait mettre l'accent sur les quelques problèmes que l'expérience très limitée que nous avons de la LCPE jusqu'à présent a permis de repérer. Nous pensons qu'une refonte majeure serait prématurée pour le moment, compte tenu de l'expérience restreinte que nous avons de la LCPE de 1999 et du fait que cela pourrait même nuire à la performance environnementale en causant des perturbations et une certaine confusion.
Prenons l'exemple du processus de catégorisation et de contrôle des substances inscrites sur la Liste intérieure des substances exigé par la LCPE de 1999. Les gouvernements et les intervenants ont investi un effort massif de six ans dans ce projet. au Canada, nous avons fait des investissements considérables dans ces projets de classe mondiale. La catégorisation est la première étape, qui sera achevée en septembre prochain.
La LCPE exige en outre une deuxième phase, celle de l'évaluation préalable des risques, qui suivra la catégorisation et prendra appui sur ses résultats. Nous engageons le comité à reconnaître l'utilité de mener à bien ces deux étapes, c'est-à-dire la catégorisation et l'évaluation préalable des risques, et de ne pas modifier le cours de cette initiative importante à mi-parcours.
Notre deuxième série de commentaires concerne la décision du précédent gouvernement d'envisager d'utiliser la partie 5 de la LCPE, celle concernant les substances toxiques, pour gérer le changement climatique. Nous estimons que l'on pourrait bien utiliser d'autres parties de la LCPE que la partie 5, notamment les dispositions sur la pollution atmosphérique internationale, voire l'Initiative sur la pureté de l'air annoncée par le nouveau gouvernement.
Nous considérons que les gaz à effet de serre font partie de la vie et nous ne pensons pas qu'il soit approprié de les réglementer à titre de produits toxiques, aux termes de la partie 5.
En outre, nous pensons que le terme « toxique » laisse des stigmates sur de nombreux produits assujettis à un large éventail de domaines. Il existe un large éventail d'options de gestion du risque aux termes de la LCPE et la stigmatisation de tous les produits qui y sont assujettis à titre de substances toxiques sème beaucoup la confusion, à notre avis. Nous espérons que le comité examinera cet aspect de la Loi et qu'il envisagera d'en retirer le terme «toxique». Shannon fera des commentaires assez précis à ce sujet.
Il y a un quatrième point que je voudrais aborder, qui est très restreint et d'ordre technique, mais nous estimons qu'il est important. La LCPE oblige à établir ce que l'on appelle des limites de dosage pour les substances assujetties à la quasi-élimination. Cette obligation est applicable même lorsque nous estimons que ce ne devrait pas être nécessaire, par exemple lorsque ces substances ne sont présentes que comme contaminants à l'état de trace dans un produit. Il est à notre sens injustifié que le gouvernement, l'industrie et les groupes écologistes consacrent des ressources à faire des calculs et à examiner les questions entourant les limites de dosage dans ces cas-là. Ces limites ne devraient être établies que dans les situations où elles sont nécessaires.
Un problème semblable s'est posé dans le même contexte lorsque la Convention internationale de Stockholm a été négociée. On s'est intéressé aux polluants organiques rémanents, qui est un groupe semblable aux substances qui seraient assujetties à la quasi-élimination au Canada. Dans ce cas-là, une solution acceptable à l'échelle planétaire a été adoptée et nous espérons que vous envisagerez une solution analogue dans le cadre de cet examen et qu'elle sera intégrée à la LCPE.
Une cinquième question que nous aimerions que le comité examine est celle de l'application administrative de la Loi. Il faut la renforcer de manière à ce qu'Environnement Canada et Santé Canada s'en tiennent aux exigences des règles et des politiques qu'ils sont censés suivre. Par exemple — et nous ferons des commentaires un peu plus précis à ce sujet dans le prochain mémoire que nous vous enverrons —, le Règlement sur les renseignements concernant les nouvelles substances prévoit des frais d'utilisation qui, à notre avis, sont carrément incompatibles avec la Loi sur les frais d'utilisation. Pourtant, nous n'arrivons pas à convaincre Environnement Canada de remédier à cela. Nous aimerions que cette question soit prise en considération dans le cadre de l'examen.
La sixième question est que nous pensons que les Canadiens ont besoin d'être mieux informés sur les questions touchant à la santé et à l'environnement. C'est nécessaire pour prendre les décisions qui doivent être prises à mesure que l'on avance. La Loi devrait exiger des rapports réguliers sur l'état de l'environnement et sur l'état de la santé. Nous recommandons plus particulièrement de procurer à Santé Canada les ressources nécessaires pour assurer le suivi biologique, la surveillance de la population et pour communiquer les résultats ainsi obtenus.
Le dernier point que nous avons abordé dans le mémoire que nous vous avons fait parvenir en novembre est que l'échéance pour l'examen de la LCPE devrait probablement être prolongée et être de dix ans. Nous estimons en effet que l'échéance actuelle de cinq ans n'est pas raisonnable. On n'a vraiment pas acquis suffisamment d'expérience depuis le dernier examen pour pouvoir faire un examen sérieux dans un aussi bref délai.
Depuis que nous vous avons envoyé notre mémoire en novembre, nous avons relevé une question supplémentaire que nous aimerions vous voir examiner, à savoir que le gouvernement s'est engagé à améliorer la qualité de l'air au Canada, ce en quoi il a l'appui inconditionnel de l'ACFPC. Nous croyons qu'il pourrait le faire au moyen d'une loi sur l'assainissement de l'air ou peut-être en vertu de la LCPE, moins les dispositions de la partie 5 sur les substances toxiques. L'ACFPC pourrait appuyer l'une ou l'autre de ces démarches. La façon la plus simple serait peut-être de passer par la LCPE, quitte à y apporter certaines modifications. Il serait peut-être préférable d'adopter une loi sur l'assainissement de l'air. Nous voulons nous assurer que le comité examine cette question et notamment que l'on évitera les chevauchement législatifs, car nous pensons que cela poserait un problème.
Je pense en outre que pour mettre en place une loi sur l'assainissement de l'air, il faudra collaborer étroitement avec les provinces dans un grand nombre de domaines. Le comité devrait voir si les dispositions d'équivalence de la LCPE ne constitueraient pas une entrave à cet égard. Nous serions particulièrement heureux de répondre à vos questions là-dessus.
Tous ces points sont examinés dans la note qui vous a été distribuée.
Un autre point que je voudrais signaler, à la suite de l'exposé fait par Environnement Canada lundi dernier, est que nous estimons que vous devriez examiner les dispositions du Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles — dispositions analogues aux dispositions australiennes en la matière — et l'aptitude d'accepter dans la Loi les évaluations faites par d'autres pays. Nous estimons que c'est une approche qui tient compte de la nécessité d'une collaboration internationale dans le domaine des évaluations et qu'il serait bon de donner cette souplesse à la LCPE.
Voilà les recommandations de l'ACFPC concernant les questions que le comité devrait prendre en considération dans le cadre de son examen. Je me ferais un plaisir de répondre aux questions. Comme je l'ai mentionné, nous vous ferons parvenir un autre mémoire très détaillé dans quelques semaines.
J'aimerais maintenant céder la parole à ma collègue Justyna Laurie-Lean, qui fera des commentaires sur quelques questions qui préoccupent le secteur minier.
Je vous remercie de votre attention.
Je signale d'emblée que j'omettrai la partie du mémoire consacrée à la description de notre association. Vous pourrez la lire plus tard. Je me contenterai d'aborder les principaux points du mémoire.
En premier lieu, la LCPE influe sur tous les aspects de notre industrie, à commencer par les produits d'origine que nous livrons, que nous achetons, les types de réactifs que nous utilisons, les opérations comme telles et les produits en aval, c'est-à-dire le marché comme tel. Nous avons constaté que l'incidence de la LCPE a augmenté depuis dix ans. À en juger d'après sa structure actuelle et son évolution, nous estimons qu'elle aura une incidence de plus en plus marquée.
Le champ d'application de la LCPE est très étendu. La plupart des personnes s'attachent principalement à la partie concernant la gestion des substances, mais elle contient bien d'autres parties, notamment sur les combustibles et les moteurs, les mouvements transfrontaliers, la pollution et le territoire domanial. Notre industrie est directement touchée par les parties 3, 4, 5, 7, 8 et 9, donc par plusieurs parties de la LCPE.
Il y a un fait que l'on oublie souvent: la plupart des personnes ont une conception très restreinte des substances, à savoir qu'ils les associent uniquement aux produits chimiques, par exemple à un liquide brun dans une fiole, alors que la définition de substance dans la LCPE est également applicable aux matières, à ce sur quoi vous vous asseyez, à ce qui vous sert à écrire, à ce qui vous entoure. Tout cela est considéré comme une substance aux termes de la LCPE, au même titre que les rejets d'une source déterminée. Par conséquent, la définition est très large et la gestion de la partie de la Loi concernant les substances a un champ d'application très vaste.
Nous mentionnons dans notre mémoire qu'autant que nous le sachions, il n'y aurait pas de perception commune du rôle qu'est appelée à jouer la LCPE. Certaines personnes la considèrent comme un filet de sécurité. Cette expression a été souvent utilisée. D'autres personnes la voient comme une loi qui sert de fondement à d'autres lois fédérales, provinciales ou territoriales ou comme une loi d'ensemble pour le pays. Lorsque, dans le cadre de votre examen, vous examinez les éventuels changements nécessaires dans le fonctionnement de la Loi, il est essentiel que vous exposiez avec précision le rôle que vous voulez qu'elle joue.
Nous avons également constaté un manque de clarté et beaucoup de confusion au sujet de l'interaction de la LCPE avec d'autres lois fédérales, notamment avec la Loi sur les évaluations environnementales, avec la Loi sur les pêches et avec la Loi sur les produits dangereux. Quelle est par ailleurs l'interaction de la LCPE avec la législation provinciale? La législation environnementale provinciale a tendance à s'appliquer d'une façon différente, par le biais d'instruments tels que des permis d'exploitation, et on a parfois beaucoup de difficulté à voir comment elles sont compatibles. Elles portent parfois sur la même question ou la même installation, mais l'abordent sous un angle différent. Il serait très utile de comprendre la corrélation.
Nous constatons dans la pratique qu'à l'heure actuelle, très peu de personnes comprennent la LCPE et en connaissent les différentes parties. Quelques experts connaissent telle ou telle section, mais très peu de personnes ont en fait une compréhension globale de la façon dont la Loi est censée être appliquée.
La Loi n'est pas en application intégrale. Certaines parties ou certains aspects doivent encore en être interprétés. Et même ceux qui ont été interprétés et mis en application n'ont pas encore été mis à l'essai. Il y a peut-être un ou deux exemples, ou bien les résultats ne sont pas encore clairs. Par conséquent, on a de la difficulté à déterminer ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas bien, à déterminer si elle comporte des lacunes au niveau de la structure législative ou plutôt au niveau de son application.
Ce qui nous préoccupe, c'est que nous décelons une tendance qui va plus loin que la LCPE. J'ai eu l'honneur d'assister à de nombreuses audiences de votre comité à l'occasion de votre examen de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. J'ai été extrêmement impressionnée par le travail que vous avez accompli. Cette nouvelle loi est entrée en vigueur en octobre 2003 et nous attendons qu'elle soit mise en application. Nous espérons qu'elle le sera avant le prochain examen. La situation a été semblable en ce qui concerne la Loi sur les espèces en péril.
Nous hésitons à nous précipiter pour faire des recommandations sur les possibilités d'apporter des améliorations à la LCPE. Est-ce que sera un obstacle supplémentaire à sa mise en oeuvre alors que l'on tentera d'en faire une interprétation? Nous sommes vraiment déchirés en ce qui concerne les recommandations que nous pourrions vous faire, dans le contexte de cet examen.
Nous avons dressé une liste de questions auxquelles nous estimons qu'il est essentiel que vous réfléchissiez et à ce que nous voudrions trouver dans la Loi. Il est manifeste que, pour nous, la clarté, la prévisibilité et l'homogénéité sont des facteurs extrêmement importants en ce qui concerne une loi aussi importante et dont le champ d'application est aussi vaste que la LCPE.
La clarification du rôle de la LCPE dans la législation fédérale et provinciale en matière de protection de l'environnement et de la santé est très importante. Nous aimerions une loi qui non seulement permette mais encourage la complémentarité ou le soutien réciproque entre les diverses lois et entre le palier fédéral et le palier provincial, et qui réduise au minimum les contradictions et les incohérences qui ne servent pas la cause de l'environnement et ne sont d'aucune utilité à l'industrie.
Pour être plus précis, nous estimons qu'une clarification de la nature des rapports entre l'emploi du terme « toxiques », la définition donnée à l'article 64 et le rôle de l'annexe 1 serait éminemment souhaitable. De nombreuses personnes entendent le terme «toxique» et pensent à l'annexe 1 ou aux substances ainsi dénommées et considérées comme des méga-horreurs particulièrement préjudiciables. Pourtant, d'après la définition ou les critères énoncés à l'article 64, elle constitue un plancher permettant de détecter toute substance qui pourrait être préjudiciable d'une façon ou d'une autre à l'environnement ou à la santé. Par conséquent, c'est une incohérence qui complique beaucoup les discussions sur la façon dont il faudrait les appliquer.
Un autre souhait que nous avons est que l'on mette un nouvel accent sur les résultats concrets plutôt que sur le processus. Nous avons tendance à mettre trop l'accent sur le processus : sur la présence d'un instrument, sur des discussions sur le type d'instrument qu'il conviendrait de mettre en place et à ne pas le mettre suffisamment sur les résultats concrets au chapitre de la protection de l'environnement et de la santé humaine, qui est l'objectif de la Loi. Ce fut notamment la cause d'une réduction des activités de surveillance et de déclaration en ce qui concerne l'état de l'environnement. Il y a des années que l'on n'a plus produit de rapport sur l'état de l'environnement. Une partie de l'information est disponible, mais il nous semble qu'en affectant des ressources limitées pour s'acquitter des obligations prévues dans le processus, le gouvernement a décidé de réduire les activités de surveillance et de déclaration. Comment peut-on toutefois prendre des décisions, savoir si la Loi est efficace et déterminer quels types de dispositions il faudrait y ajouter si l'on n'a pas d'information ou de l'information assez fiable pour savoir si l'état de l'environnement s'améliore, s'il ne s'améliore pas et quelles mesures il serait essentiel de prendre?
Dans ce contexte, il est impératif que l'on délimite avec précision le rôle de l'industrie et celui du gouvernement dans la production de l'information. L'industrie peut produire et produit de l'information sur les rejets de ses usines. Nous surveillons les incidences sur l'environnement dans le voisinage de nos usines mais nous ne sommes pas en mesure de fournir des données fondamentales sur l'état global de l'environnement au Canada. Nous n'allons pas faire des prélèvements d'échantillons de sang sur les Canadiens. Ce sont des activités qui relèvent de la compétence du gouvernement; l'interprétation, l'analyse et le suivi des tendances doivent être faits par le gouvernement. Nous ne pouvons pas le faire.
Un dernier point du point de vue de notre industrie : nous vous demandons de ne pas oublier cette grande diversité de substances qu'il est essentiel de prendre en considération et qui sont visées par la LCPE. Notre industrie s'occupe de substances inorganiques plutôt que de substances organiques et de nombreuses personnes pensent que les dioxines et les furans sont des produits chimiques qu'il est essentiel de prendre en considération. Les types de substances que nous utilisons sont utilisées en très grande quantité, mais leur nombre est très limité. On n'a pas inventé ni mis en utilisation un grand nombre d'éléments depuis des millénaires, mais ils ont de très nombreuses applications. On a beaucoup d'information à leur sujet et de nombreuses données de terrain sont disponibles.
Les types d'exposition dans l'environnement à des organismes environnementaux ou à des humains ont suivi diverses voies et proviennent de différentes sources, dont certaines sont naturelles et d'autres découlent de l'activité humaine; il est très difficile de n'étudier qu'un seul aspect. Par exemple, les critères de danger utilisés pour identifier les substances les plus préoccupantes pour l'organisme, comme la persistance et la bioaccumulation, ne sont pas des critères très fiables lorsqu'ils sont appliqués aux types de substances que nous utilisons, car ils ne font pas de distinction entre les substances à fort risque et les substances à faible risque.
C'est tout pour l'instant.
Bonjour, monsieur le président. Bonjour, mesdames et messieurs. C'est un plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui pour discuter de deux questions essentielles pour notre secteur, dans le contexte de votre examen de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
Je m'appelle Shannon Coombs et je suis directrice exécutive de l'Association canadienne de produits de consommation spécialisés, mais je suis ici aujourd'hui à titre de représentante de la Formulated Products Industry Coalition (FPIC). L'unique coalition de notre secteur qui regroupe une quinzaine d'associations industrielles a été créée en 2001 lorsque la Loi sur les aliments et drogues a été assujettie aux dispositions de la LCPE.
Les membres de la FPIC fournissent aux Canadiens des produits alimentaires, des produits d'hygiène et de beauté, des produits de nettoyage domestiques, des cosmétiques, des instruments médicaux et des produits pharmaceutiques. Ensemble, nous représentons 750 entreprises dont le chiffre d'affaires annuel global est de 66 milliards de dollars et qui emploient plus de 375 000 Canadiens. Vous trouverez dans notre mémoire la liste des membres de notre association.
Pour quelle raison sommes-nous donc ici aujourd'hui et pourquoi les substances visées par la Loi sur les aliments et drogues sont-elles assujetties à la LCPE? La LCPE est la loi qui régit les substances nouvelles et les substances existantes au Canada. En 1999, les parlementaires ont demandé que la LCPE soit le filet de sécurité pour les évaluations environnementales concernant toutes les substances. L'article 81 de la Loi prévoit que les autres lois doivent prévoir des évaluations environnementales d'un niveau équivalent ou supérieur à celles de la LCPE. Un délai de deux ans a été accordé pour ajuster les autres lois à cette exigence et il était prévu que si elles étaient ajustées, elles seraient exemptées de l'application des dispositions de la LCPE. Cependant, si elles ne la respectaient pas, la LCPE serait la loi qui régirait les évaluations environnementales.
D'autres lois comme la Loi sur les semences, la Loi sur les engrais et la Loi sur les produits antiparasitaires ont respecté les exigences de la LCPE et ont par conséquent été exemptées. Cependant, la Loi sur les aliments et drogues n'a pas respecté ces exigences et, par conséquent, les évaluations en ce qui concerne les substances réglementées par cette loi ont été assujetties au règlement pris en vertu de la LCPE, à savoir le Règlement sur les renseignements concernant les substances nouvelles.
Nous sommes soumis à ce régime depuis cinq ans et nous sommes convaincus que la LCPE est le cadre législatif le plus approprié en ce qui concerne ces substances. Cependant, lorsque les substances régies par la Loi sur les aliments et drogues ont été assujetties aux dispositions de la LCPE, on a oublié une liste de plus de 9 000 substances utilisées en toute sécurité et avec efficacité par les Canadiens depuis près de 20 ans. Ces substances ont été négligées parce qu'elles sont considérées aux termes de la Loi comme de nouvelles substances et pas comme des substances existantes. Il est impératif de réparer cet oubli. Dans le reste de mon exposé, lorsque je parlerai de ces quelque 9 000 substances, j'emploierai l'expression « Liste des substances commercialisées » (LSC).
Étant donné que la plupart des entreprises membres de la Coalition n'ont jamais été assujetties à autre chose qu'à des évaluations avant-vente rigoureuses et (ou) à des déclarations aux termes de la Loi sur les aliments et drogues, le fait d'être assujetties à la LCPE était nouveau et posait un défi. En dépit d'un certain délai d'apprentissage, la FPIC a reconnu que les systèmes et le règlement prévus dans la LCPE assujettissaient les entreprises membres à des examens prévisibles et rigoureux à l'occasion des présentations et assuraient la protection des Canadiens et de leur environnement.
Vous entendrez certainement de nombreux autres exposés concernant cette loi faits par d'autres intervenants, mais la FPIC vous demande d'examiner deux recommandations clés ayant pour objet d'améliorer la Loi. Elles lui apporteraient une clarté que seul le Parlement — c'est-à-dire vous — peut apporter. Voici ces recommandations.
La première est que nous aimerions que la Liste des substances commercialisées soit considérée comme une liste des substances existantes aux termes de la loi en intégrant à la LCPE une disposition spéciale à cet effet. Vous vous demandez probablement quelles substances se trouvent sur la Liste des substances commercialisées. Cette liste représente une large gamme de substances, notamment des produits pharmaceutiques actifs, des ingrédients de cosmétique comme des extraits, des surfactants utilisés dans les désinfectants, des colorants alimentaires, des aromatisants, du saindoux, de l'amidon, de l'essence de kiwi, de l'essence de citron, pour n'en nommer que quelques-uns.
Pourquoi voulons-nous qu'ils soient traités comme des substances existantes? Les substances et les produits ont apporté et continuent d'apporter de nombreux avantages aux Canadiens. Ils sont dans le commerce depuis près de 20 ans — et il est donc clair qu'ils ne sont pas nouveaux mais existants — et ce serait raisonnable. Pour s'assurer que l'on mette en place un mécanisme afin que les substances de la Liste des substances commercialisées soient traitées comme des substances existantes, tout comme elles sont sur la liste des substances domestiques, nous suggérons que le gouvernement catégorise ou hiérarchise — peu importe le terme que l'on veut utiliser — les substances de la Liste des substances commercialisées puis, au besoin, qu'il prévoie des évaluations préalables des risques.
Je pense que les fonctionnaires d'Environnement Canada et de Santé Canada ont donné un aperçu de la catégorisation et de l'évaluation préalable des substances inscrites sur la Liste intérieure, comme l'a fait Gordon dans sa présentation. Il serait raisonnable d'accorder le même traitement à toutes les substances existantes.
Je voudrais maintenant passer à la question de l'utilisation et de la signification du mot « toxique » selon la LCPE. La FPIC demande au comité de supprimer le mot « toxique » de la Loi pour que tout soit clair en ce qui concerne la façon dont les substances sont évaluées et gérées dans la Loi. Si l'évaluation des risques que pose une substance répond à la définition, elle est inscrite à l'annexe 1, puis l'on évoque un certain type de gestion pour cet usage précis.
Comme nous l'avons mentionné dans notre mémoire, c'est le malentendu à propos du terme « toxique » selon la LCPE qui pose un défi. Les substances toxiques aux termes de la LCPE ont été considérées erronément comme étant intrinsèquement toxiques, c'est-à-dire qui agissent comme un poison ou sont mortelles. Je cite quelques exemples de substances figurant à l'annexe1 qui génèrent une certaine confusion.
La première, ce sont les gaz à effet de serre (GES); ils détruisent l'ozone atmosphérique et sont toxiques pour l'environnement, mais pas pour les humains, et c'est pourquoi ils sont encore utilisés dans les inhalateurs pour asthmatiques, par exemple.
Le deuxième est l'ammoniaque, qui figure à l'annexe 1, mais cette substance n'est considérée comme une substance toxique dans l'environnement, en vertu de la LCPE, qu'en raison de l'ammoniaque à l'état de trace trouvée dans les effluents d'eaux usées. Cette substance est, bien entendu, utilisée dans de nombreuses autres applications, notamment dans le engrais ou comme nettoyant pour verre. Ces deux substances sont devenues des cibles parce qu'elles figurent dans la liste des substances toxiques en vertu de la LCPE et en raison d'une interprétation erronée de la Loi.
Le dioxyde de carbone, qui est également mentionné dans notre mémoire, figure à l'annexe 1 pour que les gaz à effet de serre puissent être gérés. Cependant, le dioxyde de carbone n'est pas intrinsèquement toxique car nous en avons tous besoin pour respirer.
De toute évidence, le défi posé en ce qui concerne le terme « toxique » en vertu de la LCPE est lié à une interprétation erronée de ce terme et aux mesures associées à cette interprétation. Des groupes ciblent souvent des produits qui peuvent contenir la substance et leur apposent l'étiquette de « toxique » selon la LCPE, à tous les types d'utilisation de cette substance et ils avertissent les Canadiens d'un risque inexistant en fait. Les autorités provinciales font constamment des énoncés d'achat concernant des substances toxiques en vertu de la LCPE, indiquant que certains produits ne peuvent pas être achetés s'ils contiennent des substances figurant à l'annexe 1.
Nous pensons que si le terme était supprimé, cela apporterait plus de clarté à la Loi et augmenterait sa crédibilité du même coup.
Est-il possible d'apporter d'autres améliorations à la LCPE? On peut toujours en apporter. La LCPE est une loi très volumineuse et elle repose sur les fondements de l'approche de prudence : des décisions fondées sur des données scientifiques, le développement durable, la gestion des risques et la prévention de la pollution. Il serait peut-être souhaitable d'améliorer la communication avec les Canadiens en ce qui concerne les aspects positifs de cette Loi et la protection qu'elle leur apporte dans l'intérêt commun.
Par exemple, comme l'a mentionné Gordon, la catégorisation et l'évaluation préalable des substances figurant sur la Liste intérieure est un programme canadien. D'autres pays de l'OCDE ont des programmes en place, mais le Canada est incontestablement le chef de file dans ce domaine. Au mois de septembre, la première phase, celle de la catégorisation, sera achevée, ce qui est un exploit d'envergure; j'estime que les Canadiens devraient être au courant de cet exploit.
Si quelqu'un a des questions à poser à ce sujet, nous nous ferons un plaisir d'y répondre.
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Je tenterai de répondre le premier.
Au cours de la dernière législature, on a déposé un projet de loi dans le cadre du budget qui représentait en quelque sorte un processus bizarre — il s'agissait d'une définition en vertu de la LCPE dans le contexte de la loi d'exécution du budget. Cela a presque résolu le problème. On proposait de n'assortir aucun qualificatif à ces substances. On a beaucoup discuté de la façon dont il faudrait les qualifier et la meilleure solution que l'on ait trouvée est de se contenter de les appeler substances figurant à l'annexe 1.
Si je dis que cela a presque réglé le problème, c'est qu'il y a un domaine où la définition « toxique » est demeurée inchangée. Le terme « toxique » a été laissé dans la partie traitant de la quasi-élimination.
On a donc procédé comme suit : le terme « toxique » en ce qui concerne la quasi-élimination ne devrait plus être lié à l'article 64, qui contient les dispositions de la Loi concernant les risques et la « quasi-élimination » aurait pu alors être interprétée comme un passage d'une approche fondée sur les risques à une stratégie fondée sur le danger, proposition qui a fait l'objet d'une vive opposition de la part de notre association. Nous nous sommes donc opposés à ce changement, tout comme d'autres groupes, si je ne me trompe.
Je ne sais pas pourquoi le gouvernement n'a pas voulu apporter cette modification supplémentaire à cette occasion, ainsi qu'à l'article 65. Si le comité voulait examiner cette solution, je pense qu'elle était pratiquement au point. Il aurait suffi de faire référence aux substances figurant à l'annexe 1, à l'article 65, comme dans une centaine d'autres articles à la suite de cette modification.
Il y a aussi la question associée de quelques références à « toxique » dans le préambule. Si le terme « toxique » n'apparaît plus ailleurs dans le projet de loi, à quoi le préambule ferait-il référence? Je pense que le problème pourrait être résolu en faisant, une fois de plus, référence aux substances figurant à l'annexe 1 dans le préambule. Lorsque nous en avons discuté avec eux, les avocats d'Environnement Canada trouvaient que c'était inélégant. Je ne sais pas très bien si c'est élégant ou inélégant mais, en tout cas, c'eût été clair.
Par conséquent, je pense qu'il y a une solution relativement directe qui avait pratiquement été adoptée et qu'il faudrait reconsidérer, tout en évitant les erreurs que je viens de mentionner.
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Je répondrai, si vous me le permettez.
Je pense qu'il faut considérer cette question en fonction de la façon dont la Loi subdivise les diverses substances. Il y a ce que l'on appelle les produits chimiques nouveaux, à savoir ceux qui existent depuis les nouvelles exigences en matière d'information sur les produits chimiques mises en place vers la fin des années 1980. Aux termes de ces exigences, l'industrie doit fournir au gouvernement l'information nécessaire pour faire l'évaluation et il s'agit de l'information que le gouvernement juge nécessaire pour évaluer si la substance est sans danger. Par conséquent, c'est presque du fardeau inversé de la preuve. Ce n'est pas tout à fait cela car ce n'est pas l'industrie qui prouve que la substance est sans danger, mais plutôt le gouvernement.
Serait-il préférable que ce soit l'industrie, plutôt que le gouvernement, qui le détermine? Le public a probablement davantage confiance dans le gouvernement que dans l'industrie lorsqu'il s'agit de déterminer si la substance est sans danger, en se fondant sur les données. Je pense que c'est en fait pour cette raison qu'on n'est pas allé jusqu'au bout en ce qui concerne le fardeau inversé de la preuve. Nous sommes cependant obligés de fournir au gouvernement l'information qu'il juge nécessaire pour prendre cette décision et si elle n'est pas suffisante, il peut demander des renseignements supplémentaires.
C'est donc le régime qui est en place en ce qui concerne les substances dites nouvelles et on procède essentiellement de la même façon dans d'autres pays également.
En ce qui concerne les substances existantes, au Canada et dans d'autres pays, il y a une série de substances qui existaient avant que les exigences concernant les renseignements et la détermination de l'innocuité des produits chimiques nouveaux ne soient mises en place et c'est la question qu'est censée régler la catégorisation et l'évaluation en vertu de la Liste intérieure des substances.
Nous avons donné des renseignements au gouvernement à l'étape de la catégorisation. Il a en outre utilisé de l'information obtenue par modélisation. Nous donnons des renseignements supplémentaires au gouvernement s'il décide qu'il en a besoin pour les produits chimiques qui doivent être évalués à l'étape de l'évaluation préalable des risques. Je pense que d'autres pays adopteront finalement une approche semblable, mais nous sommes en avance sur eux.
C'est donc ainsi que je conçois le fonctionnement du système. Je pense qu'il fonctionne très bien en ce qui concerne les produits chimiques nouveaux et je pense que d'ici cinq à dix ans, lorsque nous ferons le bilan de l'expérience de la catégorisation et des évaluations préalables, nous en tirerons la conclusion que c'était un système efficace également dans ce domaine. On commence seulement à l'appliquer dans le domaine des produits chimiques existants. Nous sommes toutefois beaucoup en avance sur tous les autres pays dans ce domaine.
J'espère que cela répond à votre question.
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Je pense que les sociétés poussent leur recherche très loin. Elles ne veulent pas commercialiser un produit qui, comme vous l'avez mentionné, aura des problèmes, et elles mettent tout en oeuvre pour éviter de tels incidents.
En ce qui concerne les substances nouvelles, on a mis en place, au Canada et dans d'autres pays membres de l'OCDE, le système que j'ai décrit tout à l'heure, qui oblige les entreprises à fournir au gouvernement les données qu'il juge nécessaires pour confirmer l'évaluation déjà faite par l'entreprise concernée et qui donnent au gouvernement la capacité de demander des données supplémentaires. Je pense que ce système est considéré comme efficace par un grand nombre de personnes.
J'ai participé à des discussions sur la gestion des substances chimiques, tant au Canada qu'à l'étranger. Bien que l'on se questionne notamment sur la possibilité d'améliorer les exigences de notification concernant les substances nouvelles, je pense que l'on met principalement l'accent sur la question que j'ai évoquée tout à l'heure en ce qui concerne les substances chimiques qui n'ont pas profité de cette approche, qui existaient avant que ces substances nouvelles ne soient lancées, à savoir ce que l'on appelle parfois les substances chimiques dont nous avons hérité ou substances chimiques existantes.
Il est essentiel de mettre en place une approche pour régler cette question. C'est une des raisons pour lesquelles, dans la LCPE de 1999, malgré toutes les controverses concernant un nombre élevé de dispositions, la controverse n'a pas été très vive en ce qui concerne les articles qui exigent la catégorisation et l'évaluation préalable des substances figurant sur la Liste intérieure.
C'est un concept qui avait l'appui d'une part de l'industrie chimique et, d'autre part, de plusieurs autres intervenants, si je ne me trompe, jugeant que c'était une bonne idée de tenter de déterminer comment on pouvait régler la question des substances chimiques; d'ailleurs, d'autres pays tentent de nous imiter dans ce domaine.