Bienvenue à notre premier groupe de témoins dans le cadre de notre étude des facteurs à l’origine des récents incendies dans le parc national Jasper.
Nous accueillons M. Ken Hodges, qui témoigne à titre personnel. De l’Alberta Fire Chiefs Association, nous accueillons Randy Schroeder, président. Du ministère des Ressources naturelles, nous accueillons Glenn Hargrove, sous-ministre adjoint, Service canadien des forêts; Michael Norton, directeur général, Centre de foresterie du nord, qui est en ligne, et Dan Thompson, chercheur scientifique, Feux de forêt, en personne également. De Forests Ontario, nous avons Jessica Kaknevicius, directrice générale, également en ligne.
Chaque témoin ou groupe de témoins disposera de cinq minutes pour faire une déclaration liminaire.
Nous allons commencer par vous, monsieur Hodges, pour cinq minutes.
Avant de vous laisser commencer, je tiens à préciser aux témoins présents ici que nous faisons très attention à ne pas nuire à l’audition de nos interprètes. Je vous demanderais donc de ne pas toucher la tige de votre microphone. Si vous retirez votre oreillette, veuillez la déposer face vers le bas sur l’autocollant rond apposé sur la table.
Allez-y, monsieur Hodges.
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Merci beaucoup de m’avoir invité ici pour parler de mon expérience avant l’incendie.
Je tiens simplement à souligner que je ne suis pas ici pour des raisons politiques. Je suis ici pour vous fournir des renseignements sur les activités qui ont pris place à l'occasion de l’incendie de Jasper, le 22 juillet 2024. Je souhaite également souligner qu'à l'époque j’étais forestier professionnel agréé en Colombie-Britannique. À l’heure actuelle, je ne suis plus inscrit et je ne travaille plus en foresterie. Je me dois aussi de préciser que je ne suis ni chercheur ni scientifique. J’étais forestier professionnel agréé, ce qui est très différent.
Professionnellement, j’ai 45 ans d’expérience en gestion forestière. Dans le cas du dendroctone et des incendies, j’ai de l’expérience en gestion des feux et en lutte contre les incendies, depuis les incendies localisés jusqu’aux feux qui ravagent 40 000 hectares ou plus. J’étais chargé d’approuver les plans de brûlage, d’approuver l’allumage des zones de brûlage et d’élaborer des stratégies de gestion du dendroctone du pin Ponderosa, pour la saison d’automne et pour le brûlage. Avec des titulaires de permis, j'ai travaillé à des stratégies de récolte, depuis les étapes de l’appâtage et de l’exploitation forestière jusqu'aux stratégies de récolte.
Je précise que la population de dendroctones est passée d’endémique à épidémique en très peu de temps, cela à cause d'hivers plus doux et de l’abondance de nourriture.
J’ai participé à la planification stratégique et à la réhabilitation des zones infestées par le dendroctone du pin Ponderosa. J’ai travaillé avec des chercheurs pour évaluer la régénération et la viabilité des cônes de pin après des attaques de coléoptères, y compris au niveau de la structure secondaire.
En marge de ma spécialité, je m'intéresse à diverses choses comme la sylviculture, les loisirs, l’approvisionnement en matière ligneuse, la planification et les tenures. La liste est longue. Je pourrais vous donner beaucoup plus de détails si vous le souhaitez.
J’ai analysé la situation et j’en suis venu à une conclusion personnelle quant à l'enchaînement des événements.
J’ai constaté que le personnel de Parcs Canada n’avait pas reçu suffisamment de formation sur le lien entre les infections de dendroctones et les incendies dans le parc à l’époque. Ce sont des gardes forestiers; ce ne sont pas des forestiers professionnels formés et expérimentés.
Le programme de lutte contre le dendroctone était un bon début, mais c'était trop peu et trop tard, comme l'a affirmé M. Allan Carroll dans un article de presse à Jasper. Si la gérance du parc avait examiné la situation en Colombie-Britannique, parlé à la province et suivi sa recommandation en temps opportun, cela aurait peut-être fait une petite différence.
Rien n’a été fait pour empêcher les ravages occasionnés aux forêts de bois d’œuvre par le dendroctone afin de prévenir le mégaincendie du 22 juillet 2024. Les mesures prises ont été insignifiantes et mal pensées. Rien n'a été fait pour protéger Jasper de l’incendie complexe qui l'a ravagée en partie. Même ce qui a été fait n'aurait pas suffi à arrêter un feu de forêt d'une telle envergure dans l’Ouest ou dans le Sud du pays. La ville aurait brûlé de toute façon.
Le programme FireSmart ne doit pas être que cosmétique. Si une collectivité veut vraiment être intelligente face au feu, elle devrait faire plus que couper quelques arbres ou débroussailler.
Un certain Rob Moore, commandant d’intervention ayant 39 ans d’expérience, a déclaré que ce feu de forêt d'envergure avait été mal géré dès les deux premiers jours, du lundi 22 juillet au mercredi 24 juillet. Il a parlé d'un manque de ressources et d'une sous-évaluation de l'ampleur de la menace en regard des enseignements de la science des incendies. C’était une réflexion personnelle de Rob Moore.
Voici certaines recommandations qu'il conviendrait de suivre, selon moi.
Réformer la structure et le mandat de Parcs Canada.
Équilibrer la valeur des enjeux sociaux, économiques et environnementaux lors de l’élaboration de tout type de stratégie ou de plan. Les destructions à Jasper ont coûté près d’un milliard de dollars — c’est la dernière estimation que j’ai entendue —, sans compter le coût pour les gens qui ont perdu leur maison, ce qui a occasionné stress, dépression et pulsions suicidaires. L’abattage partiel dans des peuplements mixtes, avec élagage et gestion du combustible ligneux, coûte environ 500 $ l’hectare. Il est possible d'intervenir sur environ 10 000 hectares pour quelque 5 millions de dollars, ce qui est appréciable. D'où ma question: « À quoi ont servi les 80 millions de dollars mentionnés par le ministre dans le cas de cet incendie? »
Soutenez ceux qui sont au courant, ceux qui connaissent le terrain et les opérations. Élaborez un plan qui tienne compte des ressources, avec pour objectif de protéger les collectivités — d'établir des zones — tout en tenant compte de l’équilibre des valeurs pour atteindre l’intégrité écologique. Faire examiner les plans de Parcs Canada par des forestiers professionnels. Il est recommandé d’embaucher des professionnels bien formés et expérimentés, qui connaissent bien la configuration des parcs, et de miser sur l’aide de professionnels forestiers.
Veillez à pouvoir compter sur un personnel et des entrepreneurs suffisamment bien formés, ainsi que sur de l’équipement approprié pour lutter contre les incendies. Ne comptez pas sur l’aide des provinces ou de qui que ce soit d'autre, car leurs ressources pourraient être engagées ailleurs.
Sachant qu’il y a deux millions d’hectares...
Merci, monsieur le président, de me donner l’occasion de témoigner devant le Comité permanent de l’environnement et du développement durable.
Je m’appelle Randy Schroeder. Je suis chef du service incendie. Je suis président de l’Alberta Fire Chiefs Association et vice-président du conseil consultatif national de l’Association.
Je tiens d’abord à exprimer ma profonde gratitude aux premiers intervenants, soit aux nombreux services d’incendie municipaux, à la GRC, aux shérifs, aux services médicaux d’urgence, aux entrepreneurs, à l’agence de gestion des urgences de l’Alberta, à l'Alberta Wildfire, la Deuxième Force opérationnelle interarmées 2 et Parcs Canada, qui étaient tous sur la ligne de front pendant l’événement. Ces personnes courageuses ont risqué leur propre bien-être pour protéger la ville de Jasper, en aidant à évacuer des milliers de personnes et en contribuant aux efforts de rétablissement en cours.
Je tiens également à remercier tout particulièrement le chef du service d’incendie de Jasper, Mathew Conte, qui a fait preuve d’un leadership et d’une résilience extraordinaires tout au long de la crise, malgré la perte de sa maison.
L’AFCA a adopté des résolutions préconisant que le gouvernement de l’Alberta améliore la gestion des feux de forêt en adoptant une stratégie à long terme en matière d’affectation des ressources et de gestion des feux de forêt en dehors des zones de protection des forêts de l’Alberta, mais aussi à l’intérieur de ces zones. Ces résolutions prévoient la création d’un groupe de travail composé d’experts en la matière, d’élus et de cadres supérieurs municipaux qui collaboreront à l’élaboration de cette stratégie. Nous collaborons également avec nos associations municipales dans ce dossier.
Bien que les résolutions portent sur les zones situées à l’extérieur de la zone de protection des forêts, les réponses des ministres de l’Alberta, MM. Ellis et Loewen, ont récemment mené à une augmentation des ressources et du budget et à l'adoption d’une stratégie provinciale d’atténuation des feux de forêt, à propos de laquelle l’Alberta Fire Chiefs Association a formulé des commentaires.
L’AFCA préconise d’accroître la préparation aux interventions en augmentant le nombre d’équipes de contact en milieu péri-urbain à l'échelle de la province. Ces équipes ont joué un rôle essentiel dans la sauvegarde de l'historique Jasper Park Lodge, entre autres infrastructures de Jasper.
La saison des feux de forêt en Alberta a commencé plus tôt, a duré plus longtemps et a touché de plus grandes superficies au cours des dernières années, ce qui a créé une pression importante sur les municipalités et les services forestiers à l’intérieur et à l’extérieur de la zone de protection incendie. Dans l’ensemble de la province, nous n'avons de cesse de préconiser une plus grande promotion de l’éducation du public et un meilleur soutien financier de FireSmart en augmentant le personnel et en élargissant le programme grâce à l'ajout de coordonnateurs à l’échelle locale dans toute la province, à des incitatifs publics et ainsi de suite.
Des résolutions semblables ont été adoptées à l’échelle nationale par l’entremise de l’Association canadienne des chefs de pompiers. Elles préconisent une formation accessible et combinée dans le cadre d'un programme d’études afin d’assurer la cohérence et la normalisation entre les différentes entités concernées, notamment sous la forme des lignes directrices de l’Alberta sur la formation relative à l'interface entre les zones urbaines et forestières, de la NFPA, de l’IAAF, du CIFFC et des organismes municipaux locaux. La multiplicité des programmes de formation représente un défi pour les chefs des services incendie, qui doivent trouver un équilibre entre le temps nécessaire à la formation d'un bénévole en fonction d'une foule d’autres exigences à cet égard, et le maintien d'un niveau de service minimum à l'échelle locale. Le manque de coordination relativement aux ressources de formation présente des défis en matière de normalisation et de formation disponible.
L’AFCA s’abstiendra de commenter les détails de la gestion de cet événement, compte tenu de sa complexité. Les défis liés à la logistique, à la topographie, au comportement du feu, aux conditions météorologiques, à la coordination intergouvernementale et à la différenciation des types de combustibles, ainsi qu'aux divers organismes de la province et d’ailleurs, ont été difficiles à relever à tous points de vue. Combinez cela avec la proximité d'une zone forestière et il devient très compliqué de protéger une collectivité riche en édifices historiques notoires, mais très inflammables, et comportant diverses constructions avec toitures en cèdre et en bardeaux de pin, revêtues de parements en bois, des constructions légères embellies par une végétation inflammable dans presque chaque cour.
C’est grâce aux efforts de tous sur le terrain qu'une grande partie de ces richesses a été épargnée, notamment les infrastructures essentielles de la ville.
Nous sommes tous tenus de devenir plus résilients aux feux. Les organismes gouvernementaux, les services d’incendie, les entreprises et les résidents participent à un effort conjoint visant à changer notre approche et notre comportement collectifs en matière de planification, de développement et de conception communautaires, ainsi qu’à la modification du bâti. Il est impératif que nous appliquions des pratiques rigoureuses d’évaluation des risques, une gestion efficace des incendies et un financement approprié pour veiller à ce que des mesures de protection communautaire soient en place.
Enfin, l’AFCA appuie le plaidoyer de l’Association canadienne des chefs de pompiers en faveur de la création d’une administration nationale de lutte contre les incendies. Cette administration nationale ferait office de noyau aux futures interventions nationales de gestion des urgences. Il s’agirait d’une organisation comportant trois types de coordination entre les services d’incendie et les ministères fédéraux sur les répercussions de la priorité nationale sur les incendies, la sécurité des personnes et la gestion des urgences; entre les services d’incendie et les services d’incendie de structure à l’échelle nationale; et entre...
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Merci, monsieur le président, et merci au Comité pour l’invitation à cette séance. Je suis heureux d’être ici pour contribuer à cette discussion portant sur les facteurs qui ont conduit aux récents incendies dans le parc national de Jasper.
Je précise que nous sommes sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anichinabé.
Le Service canadien des forêts, le SCF, de Ressources naturelles Canada joue un rôle important et continu dans la gestion des feux de végétation. Nous sommes la principale source d’expertise technique et scientifique du gouvernement du Canada en matière de feux de végétation. Le SCF remplit des fonctions essentielles à l’appui de la gestion des feux de végétation partout au pays. Cela comprend l’expertise en la matière pour éclairer les rapports et les interventions du gouvernement, la prestation d’outils et d’information pour la connaissance de la situation et le soutien aux décisions à l’échelle nationale, le leadership sur les politiques et les cadres stratégiques nationaux en matière de feux de végétation, et l’engagement international sur les feux de végétation. Nous travaillons également en étroite collaboration avec d’autres ministères fédéraux, comme Sécurité publique et Parcs Canada.
Quelques jours seulement après le début de l’incendie à Jasper, des représentants de Parcs Canada ont demandé l’aide du SCF pour étudier les facteurs à l’origine de l’intensification rapide du feu et de son comportement extrême. Les chercheurs et les techniciens du SCF se sont rendus sur place pour effectuer une analyse avant le 1er août. L’analyse se poursuit et un rapport est en cours d’élaboration. Les activités de recherche visaient à mieux comprendre certains aspects de l’incendie, comme les facteurs qui ont contribué à son départ rapide, à son accélération, à son intensité et à sa propagation, la direction de la propagation du feu, l’influence du bois ravagé par le dendroctone du pin Ponderosa sur la consommation de combustible et l’intensité de l’incendie, ainsi que l’identification des zones de comportement extrême de l’incendie.
Les premiers constats indiquent que le feu a été exacerbé par des conditions telles que des niveaux de sécheresse sans précédent, des températures très élevées et une faible humidité, une abondance de combustibles secs et des vents extrêmes induits par le feu qui ont favorisé sa propagation.
Les feux de végétation représentent une menace croissante partout au Canada. Selon les études, nous ferons face à des incendies encore plus importants et extrêmes dans les années à venir. L'année 2023 est passée à l'histoire en termes d’incendies et de superficie totale brûlée, et il semble que 2024 se classera au deuxième rang en ce qui concerne la superficie totale brûlée au cours des 20 dernières années. Le travail que nous accomplissons pour faire progresser la manière de gérer les feux de végétation est donc plus important que jamais. Des programmes tels que « Combattre et gérer les feux de forêt dans un climat en changement » et « Initiative pour un avenir résilient face aux incendies de forêt » prévoient des investissements dans les activités de prévention et d’atténuation à l’échelle des collectivités. De telles initiatives viseront à renforcer les capacités de réponse et de préparation et à encourager la mobilisation de l’ensemble de la société, une mobilisation qui contribuera à la résilience face aux feux de végétation.
Par l’intermédiaire d’organismes tels que le Conseil canadien des ministres des forêts — le CCMF — et le Centre interservices des feux de forêt du Canada, nous poursuivons notre partenariat avec les provinces et les territoires pour nous assurer que nous sommes prêts à répondre aux urgences en matière de feux de végétation et à renforcer la résilience du Canada à plus long terme. En nous appuyant sur notre fondement scientifique, nous réalisons des investissements fédéraux à frais partagés dans l’équipement spécialisé dans la lutte contre les feux de végétation, la formation des pompiers et les programmes de prévention et d’atténuation. De plus, avec la collaboration du CCMF, nous travaillons à la mise en œuvre de la toute première Stratégie canadienne de prévention et d’atténuation des feux de forêt, qui a été publiée en juin dernier.
Je suis heureux d’être en compagnie de Dan Thompson, Ph. D., qui dirige les activités de recherche du SCF à Jasper, et du directeur général Mike Norton, responsable du programme de gestion des risques de feux de végétation de Ressources naturelles Canada, pour répondre à toute question que vous pourriez avoir concernant l’analyse de l’incendie de Jasper et les travaux en cours visant à accroître la résilience du Canada face aux feux de végétation.
Merci
Bonjour et merci de votre invitation. Je m’appelle Jess Kaknevicius et je suis la directrice générale de Forests Ontario, un organisme de bienfaisance sans but lucratif qui se consacre à la conservation, à la restauration et à la croissance des forêts du Canada afin de soutenir la vie et les collectivités.
Je vous parle depuis les territoires traditionnels des Mississaugas de Credit, des Anishinabe, des Chippewas, des Haudenosaunee et des Wendat, maintenant connus sous le nom de Toronto.
Au cours des 75 dernières années, nous avons établi des partenariats avec des milliers de propriétaires forestiers pour restaurer et gérer leurs forêts tout en leur proposant des formations et des expériences communautaires utiles. Notre objectif est de favoriser une meilleure compréhension de nos forêts et d’établir des liens plus étroits avec le domaine boisé. Chaque plantation d'arbre est un geste déterminant dans l’action collective nécessaire pour atténuer les effets néfastes des changements climatiques et des conditions météorologiques extrêmes. Nous sommes inspirés à planter des arbres parce que nos enfants et les générations futures méritent un monde équitable, sain et dynamique. Bien que les arbres ne soient pas la seule solution, ils sont certainement un élément essentiel.
Avant d’approfondir le rôle des forêts, je tiens à souligner l’impact important des récents incendies à Jasper sur les collectivités locales. La destruction a non seulement touché les propriétés, mais elle est venue perturber le bien-être à long terme de la population de Jasper. Le feu fait peur, et perdre sa maison est dévastateur. Nous devons reconnaître qu’une communauté a été profondément touchée et qu’elle aura besoin de temps pour guérir et reconstruire.
Je commencerai par dire que je ne suis absolument pas un expert en matière d’incendie. J’ai travaillé plus de 20 ans dans le secteur forestier. J’ai acquis de l’expérience et des connaissances dans ce domaine, et j’ai la chance d’avoir des collègues et des partenaires qui partagent leur sagesse avec moi.
Le feu est un processus naturel dans la forêt boréale, mais la saison dernière a amené le public à se demander pourquoi ces incendies étaient si graves. De nombreux facteurs contribuent à cet état de chose, et je sais que vous en avez parlé au cours des dernières semaines. Cela va de la gestion des forêts et de la lutte contre les incendies aux répercussions plus générales des changements climatiques et au manque de ressources pour assurer une bonne préparation aux incendies et une gestion efficace des feux de forêt.
Tandis que nous continuons à faire face aux conséquences des changements climatiques, y compris des feux de forêt sans précédent au Canada et ailleurs dans le monde, il est impératif que nous prenions des mesures. Cela comprend la création de nouvelles forêts saines et la gestion de la diversité et de la santé de nos forêts existantes.
Aujourd’hui, je veux me concentrer sur les opérations de rétablissement. Notre organisation est résolue à collaborer avec ses partenaires pour veiller à ce que des activités appropriées de restauration des forêts prennent place après des perturbations majeures comme celles provoquées par des feux de forêt. Au cours des 20 dernières années, Forêts Ontario a appuyé la plantation de plus de 46 millions d’arbres, notamment par l’entremise de notre division nationale, Forest Recovery Canada.
Nous croyons qu'une restauration efficace commence par le choix des bons semis en d'assurer le succès à long terme de tout projet de plantation, et la source des semences est déterminante à cet égard. C’est pourquoi nous insistons sur l’importance cruciale de sélectionner les bonnes semences pour nos efforts de restauration. Les arbres que nous plantons aujourd’hui doivent prospérer dans notre climat actuel, mais nous devons aussi tenir compte des conditions futures pour nous assurer que nos forêts demeurent résilientes. En plantant des espèces adaptées au climat, nous améliorons nos chances de réussite dans la durée.
Forests Ontario s’engage à tirer parti de la recherche scientifique, à collaborer efficacement avec les communautés autochtones pour intégrer les savoirs traditionnels et à mettre en œuvre des pratiques exemplaires. Nous reconnaissons que ces éléments sont essentiels à la réussite à long terme de tout projet de réhabilitation. Notre engagement sur les plans de la collaboration et du partage des connaissances favorise la prise de décisions éclairées relativement à l'élément naturel.
Le régénération des forêts est un élément essentiel des investissements à réaliser, car, en séquestrant le carbone, les jeunes arbres jouent un rôle déterminant dans l’atténuation des changements climatiques. Et puis, ils stabilisent les sols, réduisent le risque d’inondations, renforcent la résilience des collectivités et ont le potentiel de devenir des produits forestiers à longue durée de vie qui continuent de stocker du carbone.
Tout comme la prévention et la gestion des incendies, l’intendance de nos forêts est une activité à long terme. Il faut penser au-delà de l’année où un arbre est planté et nous concentrer sur la gestion continue de ces sites pour assurer leur résilience. Cette gestion à long terme exige des investissements soutenus qui nous incitent à adopter une perspective à plus long terme dans tout notre travail.
Voici les trois recommandations que je veux vous laisser:
Vient d'abord la nécessité d'investir à long terme. Il faut pérenniser les investissements dans nos forêts. Que l'on parle de restauration et de gestion des forêts ou de la gestion et de prévention des incendies, les investissements ponctuels ne suffisent pas à assurer la santé continue de nos écosystèmes forestiers, d’autant que les changements climatiques augmentent les pressions qui s’exercent sur eux.
Deuxièmement, il faut considérer l’importance de la restauration. Nous ne pouvons pas sous-estimer les besoins à cet égard. Les forêts sont essentielles à la stabilisation du sol, au maintien de la quantité et de la qualité de l’eau, à l’atténuation des inondations et à la création des habitats fauniques. Les forêts soutiennent également la biodiversité et veillent à ce que les collectivités aient accès à des espaces naturels essentiels à la santé mentale et physique.
Ma dernière recommandation est d’intégrer la science et le savoir autochtone. Tandis que nous nous efforçons de restaurer les forêts, nous devrions faire preuve de leadership en adoptant des pratiques autochtones et en tirant parti de la recherche scientifique. Cette approche nous aidera à prendre des décisions éclairées au sujet des espèces qu'il convient de planter, ainsi que des méthodes de plantation et des pratiques exemplaires à adopter pour favoriser une croissance forestière saine.
Merci de m’avoir invité aujourd’hui.
Dans certains feux de forêt, nous observons ce que nous appelons une « pluie de braises ». Si vous regardez le trampoline d'un enfant ou des bâches dans une cour, toutes ces petites taches indiquent que les braises se posent sur des surfaces inflammables qui fondent sans qu'il n'y ait de combustion.
Nous avons observé le traitement du combustible près de la voie ferrée, du côté sud de la ville, le long de l'autoroute et, essentiellement, entre la ville et le terrain de camping Whistlers. Je demanderais des cartes de Parcs Canada, parce que nous ne les avons pas sous les yeux. Je n'étais pas responsable de la cartographie. Nous avons passé en revue ces traitements et nous avons documenté une réduction d'environ 70 % de la fréquence avec laquelle les arbres brûlaient.
Le type d'incendie que nous avons observé en parcourant ces peuplements récemment brûlés était ce que nous appelons un « feu de surface ». Il y avait des arbres qui brûlaient, mais le feu se déplaçait principalement en surface, sans produire autant de braises. Lorsque nous avons examiné les bâches, tant dans le parc que dans le milieu urbain, nous n'avons pas vu la pluie de braises que nous avions observée dans des endroits comme Slave Lake en 2011 ou Fort McMurray. J'étais là après l'incendie à Fort McMurray, et j'ai vu pleuvoir les braises. Nous avons cherché à de nombreux endroits, mais nous n'avons pas vu une pluie de braises aussi intense à Jasper, malgré un climat aussi gravement propice au feu. Les conditions de sécheresse sous-jacentes étaient semblables.
Nous avons la preuve, et nous sommes heureux de montrer que, pour la zone tampon de 500 mètres autour de la ville où il y avait ce traitement de combustible, nous n'avons pas documenté une pluie de braises semblable. Il y avait des braises qui enflammaient certaines structures, mais pas avec la même intensité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins. La plupart d'entre eux sont partis, mais j'aimerais remercier ceux qui sont encore en ligne, ainsi que tous ceux qui ont témoigné devant le Comité sur ce sujet très important au cours des dernières semaines.
Pour ceux qui étaient en première ligne, qu'il s'agisse d'imprimer des brochures pour garantir que tout le monde était au courant du plan d'évacuation, d'éteindre des incendies, de diriger des groupes et de prendre des décisions ou simplement d'aider leurs voisins, je tiens à les remercier. Je suis heureux que le Comité, collectivement, veuille bien faire part de sa solidarité et de sa gratitude aux premiers intervenants et aux personnes qui prennent ces décisions.
Je profite également de l'occasion pour exprimer ma solidarité et ma gratitude à la famille de Morgan Kitchen, 24 ans, qui a perdu la vie en combattant des incendies de forêt à Jasper en 2024. Ce fut une véritable tragédie.
Nous avons entendu beaucoup d'experts très importants, des intervenants de première ligne et des représentants de divers ordres de gouvernement. Je pense que nous pouvons tous admettre qu'il est difficile de parler de ces choses alors que la vie et le gagne-pain des Canadiens sont si durement touchés.
Cependant, monsieur le président, il y a aussi eu quelques lignes croisées tout au long de ces réunions. J'ai parlé tout à l'heure d'une chaîne de courriels échangée parmi les gazouillis d'un député conservateur. Heureusement, ce gazouillis a maintenant été supprimé, mais le fait de publier le nom d'un fonctionnaire hors contexte et de laisser entendre que la personne était responsable de certains actes répréhensibles a donné lieu à des menaces de mort. On peut éviter cela en faisant preuve de responsabilité, de diligence et d'honnêteté et en faisant simplement notre travail comme les gens nous ont élus pour faire — avec intégrité et sans essayer de politiser à outrance les catastrophes naturelles et les tragédies de ce genre pour marquer des points.
Je cherche à rendre compte aux Canadiens de chaque dollar d'impôt, de chaque décision et de chaque choix pris par le gouvernement, mais cela ne signifie pas qu'il faut publier sur Twitter le nom de certaines personnes, y compris des adresses de courriel et des renseignements personnels, dans les médias sociaux pour se faire du capital politique. Comme je l'ai déjà dit, c'est dégoûtant et indigne de tout député.
C'est aussi indigne de la part des députés d'inviter à ce Comité des gens qui ont fait preuve d'un manque d'intégrité face au public. Malheureusement, j'ai reçu un courriel — à mon adresse personnelle — concernant la conduite d'un témoin qui a comparu devant le Comité, M. Kris Liivam. C'est dégoûtant, mais je vais lire le gazouillis qui m'est parvenu aujourd'hui, car je pense qu'il est important que tout le monde sache le genre de conduite que ce témoin affiche sur ses médias sociaux. En réponse à un gazouillis de quelqu'un au sujet d'une discussion de football, M. Kris Liivam a publié ceci — Twitter affiche une mise en garde sur la mauvaise nature du contenu: « Toutes les femmes sont des putes. Certaines se font payer à l'avance, comme dans ce cas‑ci. D'autres attendent quelques années et prennent votre maison, la moitié de vos économies, et vous devez en plus leur verser une pension des années durant. » Sur Twitter, il s'identifie comme « Albertain, mais pas Canadien ». Dans son courriel, la personne qui m'a écrit aujourd'hui m'a dit qu'elle avait également été témoin de lancées répétées d'extrême droite contre la vaccination et les pensionnats, de théories du complot et de commentaires véhéments contre la diversité, l'équité et l'inclusion, de sorte que cela ne s'arrête pas à la caractérisation offensante des femmes. Ils ont également démontré leur volonté de supprimer des gazouillis parce qu'ils sont souvent signalés, même par Twitter, dans ce cas‑ci, comme étant de visibilité limitée, car cette publication pourrait violer les règles de X contre le contenu haineux.
Nous voici dans un lieu honorable, un milieu de travail honorable, et je pense que nous devons faire preuve de diligence pour veiller à ce que les personnes que nous invitons à comparaître devant le Comité n'expriment pas aussi gratuitement ce genre de points de vue haineux et misogynes sur leurs médias sociaux.
Ça va plus loin que cela, monsieur le président. Nombre de députés conservateurs qui ont participé à ce Comité ont constamment laissé entendre que le gouvernement fédéral n'avait rien fait pour se préparer. Ils commencent leurs questions en disant que Parcs Canada n'était pas prêt et qu'il n'a rien fait pour se préparer, et ce malgré le témoignage des deux ministres — le ministre de la Sécurité publique et le ministre de l'Environnement — au sujet du financement supplémentaire massif qui a été consacré à l'ignifugation et à la protection contre les incendies dans la ville et le parc national de Jasper au cours des cinq dernières années.
Le contenu de ma question, que j'allais poser à l'un des témoins avant la fin de la séance, porte sur le fait que le financement du programme global de lutte contre les incendies de Parcs Canada à Jasper entre 2011 et 2015 se situait en moyenne entre 13 et 14 millions de dollars. Depuis, sous notre gouvernement, ce montant est passé à 20 millions, puis à plus de 35 millions, ensuite à 25 millions, et enfin, l'an dernier, à 79 millions de dollars. C'était pour protéger Jasper et sauver des vies, des moyens de subsistance et des structures.
Comme l'ont dit les représentants de Parcs Canada, on aurait certainement pu faire davantage. On le fera à l'avenir, mais j'ai aussi regardé une carte du parc national Jasper. C'est plus d'un million d'hectares. La zone touchée par les incendies était d'environ 39 000 hectares, ce qui par rapport à un million, ne représente pas beaucoup. Ce n'est rien d'autre que la foudre qui a déclenché l'incendie. Il y a beaucoup de causes aux feux de forêt.
Notre gouvernement a investi massivement dans la gestion des forêts à Jasper, dans le fauchage et débroussaillage, ainsi que pour des études. Il a dépensé des millions, monsieur le président, comme je viens de le dire — quatre, cinq, voire six fois plus que les conservateurs par le passé.
Savez-vous de quoi il s'agit, monsieur le président? C'est un rejet catégorique et une réticence de la part des conservateurs à reconnaître le rôle que jouent les changements climatiques dans la prolifération de ces feux de forêt, toujours plus graves et plus fréquents. L'expression « changements climatiques » ne fait pas partie de leur vocabulaire. Ils ne reconnaissent pas les scientifiques qui viennent nous dire que c'est le changement climatique qui aggrave la situation et que ce qui aggrave le changement climatique à son tour ce sont nos émissions, surtout celles qui émanent des sables bitumineux en Alberta. Ils ne reconnaissent rien de tout cela, alors ils se contentent d'accuser la direction du parc.
Monsieur le président, c'est dégoûtant. C'est dégoûtant d'essayer de marquer des points politiques avec une tragédie, une catastrophe naturelle comme celle qui nous occupe. Il est malheureux que nous ne puissions pas tous nous entendre pour dire que lorsque des fonctionnaires non partisans font leur travail, lorsqu'ils créent des plans et des voies d'évacuation, et lorsqu'il n'y a pas un seul décès à lamenter chez les civils, c'est une opération réussie. L'incendie de 30 % de Jasper est une véritable tragédie, mais nous savons aussi que la situation aurait pu être bien pire, surtout si nous avions investi au niveau conservateur d'il y a 10 ans.
Monsieur le président, c'est un euphémisme de dire que je suis déçu des conservateurs et de leurs tactiques des dernières semaines. Je regrette qu'ils en soient arrivés au point où ils invitent à témoigner des gens peu recommandables. Je suis dégoûté qu'ils aient utilisé les noms de fonctionnaires non partisans, qui ne faisaient que leur travail — des courriels échangés en toute confidentialité en raison de leur privilège parlementaire — dans des publications sur les médias sociaux, d'où des menaces de mort contre ces fonctionnaires.
Monsieur le président, j'avais hâte d'entreprendre cette étude, car elle est importante. Les Canadiens et les résidents de Jasper méritent des réponses. Ils méritent qu'on leur rende des comptes. J'ai parlé cette semaine à un résident qui faisait partie du commandement unifié. Il s'est dit reconnaissant que l'on ait fait la lumière sur certaines de ces questions tout en exprimant son profond dégoût à l'égard de la politisation de ces réunions.
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Merci, monsieur le président.
C'est là où le bât blesse. Les gens de Jasper se disent très préoccupés par le Nord-Ouest. S'il n'y a pas eu suffisamment d'exercices d'Intelli-feu dans le Sud et qu'un tiers de la ville a été brûlé, quelles sont les chances, alors, que le prochain incendie vienne de l'Ouest? Ils estiment qu'on n'en a pas fait assez. Comment seront-ils en sécurité, sachant qu'ils entreront dans la saison des incendies de 2025 et qu'ils risquent de brûler? C'est une chose à laquelle nous devons vraiment nous attaquer. Comment allons-nous protéger le reste de la ville? Nous avons déjà perdu un tiers, et 2 000 personnes sont sans abri. Nous ne voulons pas commencer à reconstruire des structures uniquement pour découvrir qu'elles risquent d'être incendiées de nouveau. C'est ce qui me préoccupe. Si nous n'allons pas vraiment au fond des choses...
Ce n'est pas nécessairement... Je ne veux accuser personne, pour être parfaitement honnête avec vous. Je veux en venir aux faits. Que pouvons-nous faire pour nous assurer que cela ne se reproduira plus? Tout le monde se dit: « Oui, ça s'est mal passé pour Jasper, mais nous l'avons protégé. » C'est bien beau, mais qu'en est‑il de Lake Louise? Qu'en est‑il de Banff? Qu'en est‑il de Canmore? Il y a d'autres zones qui se trouvent directement dans le parc national ou qui sont adjacentes à un parc national et qui sont dans la même situation. S'ils ont géré la forêt de la même façon à Banff qu'à Jasper, est‑ce que Banff sera désormais le prochain endroit qui va brûler?
Je pense que c'est ce qui préoccupe vraiment tout le monde en Alberta, dans la région montagneuse du parc. Faisons-nous de notre mieux pour protéger les collectivités? Je ne pense pas que ce soit le cas. Si vous pouvez honnêtement dire que nous avons fait tout notre possible et qu'un tiers de la ville a tout de même brûlé, eh bien, je ne crois pas que nous ayons fait tout ce que nous pouvions.
Nous avons entendu diverses personnes au sujet de la gestion des incendies et de la gestion des forêts. Je pense qu'il s'agit en fait d'une question d'aménagement forestier et de veiller à ce que nous gérions les forêts de façon appropriée. Lorsqu'il y a d'énormes quantités de combustible — essentiellement, des arbres décimés par le dendroctone du pin ponderosa —, c'est comme si c'était de l'essence. Quand on se protège du feu à l'intérieur...
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Êtes-vous sûr que je peux continuer avant que quelqu'un d'autre n'intervienne? Bon, je vais essayer.
Je parlais de la gestion des forêts. Nous disions que le dendroctone du pin avait un effet dévastateur sur la quantité de combustible qui restait là. C'est ce qui a vraiment fait brûler Jasper — des flammes aussi hautes qu'intenses. C'était à des kilomètres de la ville, mais une fois arrivé à ce degré d'intensité plus rien ne pouvait arrêter le feu. Ils ont absolument raison et Je ne conteste pas cela.
Le fait est que si nous avions mieux géré la forêt à proximité de la ville — je parle d'une distance de cinq ou six milles — pour éliminer une bonne partie de ce bois mort, il n'y aurait pas eu cette masse de combustible ininterrompue qui a brûlé d'un seul coup. C'est là que réside notre problème. Notre gestion des forêts laisse à désirer.
Oui, ne nions pas que c'était sec, ou que c'était un été particulièrement chaud. Que faisons-nous pour en réduire les effets autant que possible? Tout ce que j'entends, c'est: « Eh bien, on ne peut pas faire grand-chose parce que c'est attribuable aux changements climatiques. C'est tout. Il n'y a rien d'autre. » À mon avis, c'est de la mauvaise gestion. C'est à cela que ça se résume, c'est‑à‑dire à faire une citation ou à publier un petit gazouillis. Ce n'est pas une bonne gestion des incendies.
Est‑ce que M. van Koeverden compte faire un autre rappel au Règlement, ou il ne sait plus trop comment intervenir?
Je pense que nous avons tous le même objectif, qui est d'aller au fond des choses et de nous assurer que toutes les précautions ont été prises et que cela ne se reproduise plus.
Je pense que les témoins que nous avons entendus jusqu'à maintenant ont été éclairants. Il me semble que si une enquête conjointe est menée par les gouvernements fédéral et provincial, les organismes, les pompiers, la ville de Jasper et tous ceux qui sont sur le terrain, ils auront beaucoup plus d'information sur ce qui s'est passé et sur ce qui devrait être fait que celle dont nous disposons à ce comité. Je n'ai pas d'objection à ce que nous assurions une surveillance ou que nous fassions des recommandations, mais il me semble opportun de laisser les experts et les gens qui étaient là faire leur travail, et nous pourrons ensuite poser des questions à ce sujet. Inviter d'autres témoins comme ceux que nous avons entendus... Certains ont été excellents, mais j'ai l'impression que nous ne sommes pas les experts. Les gens qui vivaient sur le terrain étaient très inquiets au sujet de leur maison et de leur ville.
Ce n'est pas fini. J'ai l'impression que c'est le travail d'un comité d'assurer une surveillance, mais pas de mener cette enquête, qui consiste à examiner les événements qui ont mené à la propagation des feux de forêt, à évaluer les stratégies d'intervention et à déterminer les améliorations possibles dans la gestion de tels incidents à l'avenir. Il consiste également à examiner les répercussions environnementales et économiques, et des efforts sont déployés pour évaluer l'efficacité de la stratégie de lutte contre les incendies, la coordination entre les organismes fédéraux et provinciaux et les plans de rétablissement à long terme.
Il est irresponsable de notre part de tenir d'autres réunions sur cette question sans avoir cette information, qui va coûter très cher aux contribuables. Pourquoi n'attendons-nous pas que l'enquête ait au moins commencé et qu'il y ait peut-être eu des progrès? Ensuite, nous pourrions reprendre nos travaux pendant quelques réunions pour examiner ou évaluer ce qu'ils disent, plutôt que de faire venir les mêmes personnes ici.
C'est ce que je voulais dire. Je suis en faveur du sous-amendement.
J'aimerais simplement signaler à mon collègue que la motion modifiée a été présentée par ma collègue du Bloc, alors ce n'est pas exactement un témoin que nous sortons inopinément de notre chapeau, mais il se trouve que nous connaissons beaucoup d'intervenants qui sont très préoccupés. C'est pourquoi nous devons pousser l'enquête plus loin.
Pour ce qui est du calendrier, nous sommes en pause la semaine prochaine. Nous avons 12 jours. Or, nous avons déjà réussi à faire venir des témoins en trois jours, et cela se produit encore régulièrement.
Je pense que nous devrions convoquer les bonnes personnes ici pour ce qui est des Premières Nations, et je pense que même si le ministre est nouveau, son horaire devrait être assez clair. Il devrait avoir l'obligation et, en tant que ministre maintenant responsable du dossier, il devrait être ici le 23, comme l'a demandé le Comité, sans quoi il pourrait être accusé d'outrage au Parlement.
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Merci, monsieur le président.
Je communiquerai par l'entremise du président, comme l'exige le Règlement de ce comité.
Je ne suis pas du tout d'accord pour que l'on refuse de faire en sorte que les bons témoins se présentent à cette réunion et que l'on se contente de cocher la case des Premières Nations en disant: « Oui, nous avons consulté les peuples autochtones dans le cadre de cette étude. »... ce qui, à mon avis, est insultant et constitue une erreur qui a déjà été commise et que nous pourrions probablement éviter. Nous devons nous assurer d'avoir les bonnes personnes pour protéger adéquatement à l'avenir les gens contre les feux de forêt, compte tenu de leur prolifération excessive. Je n'ai pas peur de dire que ces feux sont aggravés et rendus plus fréquents par les changements climatiques.
C'est un aveu que vous n'entendrez jamais de la part des conservateurs. Ils veulent simplement continuer à faire du sensationnalisme avec cette question et à se faire du capital politique sur le dos de cette tragédie. Lorsque vous recherchez simplement « enquête sur les feux de forêt de Jasper » sur Google, les cinq premiers résultats sont les pages Facebook des députés conservateurs qui annoncent en grande primeur ce qu'ont dit les témoins qu'ils ont eux-mêmes convoqués. Ils essaient d'adopter cette combine politique à l'américaine pour faire du sensationnalisme avec une tragédie, et c'est éminemment répréhensible, monsieur le président.
C'est de cela que nous devrions parler, du fait de faire venir ici des individus louches qui livrent des témoignages manifestement faux. Quand on regarde les faits, c'est tout le contraire qui s'est produit. On abandonne complètement et on évite de parler des changements climatiques, qui rendent ces événements plus fréquents et plus...
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Je suggère que les partis soumettent leur liste de témoins d'ici vendredi à 16 heures.
Nous avons passé en revue la liste des intervenants au sujet de l'amendement. Pouvons-nous voter sur l'amendement? D'accord.
(L'amendement est adopté à l'unanimité. [Voir le Procès-verbal])
[Français]
Maintenant que l'amendement a été adopté, revenons à la motion telle qu'elle a été modifiée.
J'avais une liste d'intervenants, mais M. Long me fait signe qu'il ne souhaite plus intervenir. De plus, sans vouloir souligner son absence, M. Godin n'est pas ici.
[Traduction]
Madame Taylor Roy, avez-vous quelque chose à ajouter? D'accord.
[Français]
Nous pouvons maintenant voter sur la motion telle que modifiée.
(La motion modifiée est adoptée par 11 voix contre 0. [Voir le Procès-verbal])