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Je vous souhaite la bienvenue à la 50
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
Conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 juin 2022, la réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride: certains députés y participent en personne, tandis que d'autres le font à distance grâce à l'application Zoom.
Voici quelques consignes à l'intention des témoins et des députés pour commencer.
Tout d'abord, vous devez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Ceux qui sont avec nous par vidéoconférence doivent cliquer sur l'icône du microphone pour activer leur micro et ne pas oublier de le mettre en sourdine lorsqu'ils n'ont pas la parole. En ce qui concerne le service d'interprétation, les participants sur Zoom ont le choix, au bas de leur écran, entre le parquet, l'anglais ou le français.
Je rappelle à tous que vous devez attendre que la présidence vous donne la parole.
Conformément à notre motion de régie interne — ou la motion Bergeron, comme j'aime l'appeler —, je peux assurer au Comité que les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 9 février 2023, le Comité tient aujourd'hui une séance d'information sur la crise humanitaire découlant d'une série de tremblements de terre en Turquie et en Syrie.
Aujourd'hui, nous sommes très heureux d'accueillir quatre représentants du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, soit M. Stephen Salewicz, directeur général, Assistance humanitaire internationale; M. Jess Dutton, directeur général, Moyen-Orient; Mme Tara Carney, directrice, Opérations de l'assistance humanitaire internationale, qui comparaît à nouveau devant le Comité — et d'ailleurs, nous vous en remercions —, et M. Andrew Turner, directeur, Division de l'Europe de l'Est et de l'Eurasie.
Monsieur Salewicz, vous disposerez de cinq minutes pour faire votre déclaration liminaire. Ensuite, nous passerons à la période de questions. Je vous aviserai lorsqu'il ne vous restera que 30 secondes afin que vous puissiez conclure dans ce délai. Je ferai de même pour les questions des députés. Je vous ferai signe pour que vous puissiez conclure votre intervention.
Maintenant, je vais...
Oui, monsieur Bergeron.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Le 14 février, plus de 37 000 personnes sont décédées après que deux tremblements de terre eurent dévasté la Turquie et le Nord-Est de la Syrie. Il s'agit des plus puissants tremblements de terre à frapper la région depuis près de 100 ans. Ces séismes sont historiques, tant par leur importance que par l'ampleur de leur destruction.
Je me joins au gouvernement et à tous les Canadiens pour offrir mes condoléances aux peuples turc et syrien, ainsi qu'aux familles et aux amis en deuil. Je souhaite un rétablissement complet aux personnes blessées.
[Français]
Plus de 6 000 bâtiments auraient été détruits en Turquie et 1 million de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Dans les deux pays, des infrastructures essentielles, notamment des hôpitaux, ont été détruites ou endommagées. Cela accentue les besoins et complique les efforts des premiers secouristes, qui ont eux-mêmes été gravement touchés.
Certains des dommages les plus graves se sont produits dans les grands centres urbains qui servent de centres logistiques essentiels pour l'acheminement de l'aide dans le nord-est de la Syrie. Dans le nord-ouest de la Syrie, la catastrophe aggrave une situation déjà fragile due aux conflits, à l'insécurité, à une épidémie de choléra en cours, à des conditions hivernales difficiles et à d'importants déplacements prolongés.
Dans les deux pays, la destruction immédiate a été amplifiée par des milliers de répliques sismiques causant des dommages supplémentaires aux bâtiments. Des milliers de personnes sont donc obligées de rester loin de chez elles, affrontant des températures hivernales difficiles sans refuge.
[Traduction]
Le et la ont immédiatement exprimé leurs condoléances et leur soutien à la Turquie, comme l'ont fait d'innombrables Canadiens.
Ankara est un partenaire du Canada depuis longtemps, alors lorsqu'ils ont demandé notre aide, nous avons répondu à l'appel. Mardi dernier, la a eu un entretien téléphonique avec son homologue turc, au cours de laquelle elle a indiqué que le Canada était prêt à aider. Le Canada collabore étroitement avec les représentants turcs depuis, y compris l'Autorité turque de gestion des catastrophes et des urgences, qui dirige les efforts déployés par la Turquie. Lorsqu'il s'est entretenu au téléphone avec l'ambassadeur de Turquie la semaine dernière, le a souligné l'engagement du Canada à coordonner son intervention avec celle de ses principaux partenaires internationaux et le gouvernement de la Turquie.
Les missions diplomatiques du Canada sur le terrain participent aussi activement aux efforts, tout comme nos représentants à Ottawa qui communiquent régulièrement avec l'ambassade de Turquie pour obtenir les demandes d'aide les plus récentes et faciliter le déploiement de spécialistes canadiens.
Notre soutien a été rapide et tangible. Le Canada a investi dans un système humanitaire international réactif. Ce soutien a contribué à la capacité permanente de l'ONU de réagir rapidement aux catastrophes nationales. Il a facilité le déploiement immédiat de deux équipes de l'ONU chargées de l'évaluation et de la coordination des catastrophes dans la région afin de contribuer aux efforts de coordination essentiels, et le déblocage de 75 millions de dollars provenant de divers fonds d'urgence de l'ONU afin d'intensifier rapidement les opérations.
Le Canada est déjà l'un des plus importants contributeurs à l'intervention humanitaire en Syrie: il a fourni près de 50 millions de dollars en 2023 à ses partenaires des Nations unies, de la Croix-Rouge et d'organisations non gouvernementales pour répondre aux besoins. Ce soutien a permis de faire rapidement pivoter leurs activités pour répondre aux besoins découlant des tremblements de terre.
Depuis 2016, le Canada a fourni plus de 660 millions de dollars en aide humanitaire à la Syrie. Au lendemain de la catastrophe, le a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 10 millions de dollars. Ces fonds serviront à soutenir les services médicaux d'urgence et à fournir un abri, de la nourriture et d'autres articles essentiels aux populations touchées par la crise dans toute la région.
Le 8 février, il a également été annoncé que le Canada verserait une somme équivalente aux dons fournis dans le cadre de l'appel de la Croix-Rouge canadienne pour les tremblements de terre en Turquie et en Syrie. Chaque don fait par des particuliers à la Croix-Rouge canadienne entre le 6 et le 22 février sera égalé jusqu'à concurrence de 10 millions de dollars. Ces fonds permettront de soutenir le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans sa réponse aux besoins humanitaires engendrés par les tremblements de terre. Le Canada collabore également avec la Croix-Rouge canadienne pour distribuer les fournitures de secours essentielles que nous avons entreposées dans des entrepôts de Dubaï.
Ces premières mesures reflètent une leçon essentielle tirée des catastrophes passées, c'est-à-dire que travailler avec les acteurs locaux, et ceux qui sont déjà sur le terrain, nous permet de porter secours aux personnes les plus démunies aussi rapidement et efficacement que possible.
De plus, nous avons également déployé sur le terrain une équipe d'évaluation mixte d’Affaires mondiales Canada et des Forces armées canadiennes pour déterminer de quelle autre façon le Canada peut intervenir.
Le Canada continuera de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires sur le terrain pour évaluer les besoins et coordonner un soutien supplémentaire afin de veiller à ce que la réponse humanitaire à cette crise soit adaptée aux besoins.
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Évidemment, nous avons tous été horrifiés par cette catastrophe. Je suis certain que nous tous ici voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider ces gens.
Ma question porte sur le fonds de contrepartie.
Comme vous venez de le dire, le Canada verse une somme équivalente aux dons effectués à la Croix-Rouge jusqu'au 22 février pour soutenir les efforts de secours en Turquie et en Syrie. La Croix-Rouge est une organisation remarquable, qui accomplit de grandes choses. Or, la réalité, c'est que de nombreux Canadiens font des dons à des organismes qu'ils connaissent. Par exemple, de nombreux nouveaux arrivants font des dons à Islamic Relief et ne sont peut-être pas aussi à l'aise de donner à la Croix-Rouge. D'autres font des dons à Vision mondiale, à la Banque canadienne de grains, à Oxfam, etc.
Le gouvernement va‑t‑il étendre le fonds de contrepartie à des organismes comme Oxfam, la Banque canadienne de grains, Vision mondiale, Islamic Relief et d'autres?
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Merci, monsieur le président.
Madame et messieurs les témoins, merci de votre présence ce matin, et merci de tout le travail que vous faites pour venir en aide aux personnes qui souffrent sur le terrain, en Turquie et en Syrie. Nos commentaires peuvent parfois ressembler à des critiques, mais sachez que nous reconnaissons tout le travail que vous faites dans l'intérêt de celles et ceux qui souffrent présentement et que nous vous en remercions infiniment.
J'aimerais revenir rapidement sur la question des fonds de contrepartie. Je pense que mes collègues vous ont exprimé la préoccupation récurrente qui nous est communiquée quant au choix des organisations qui bénéficient de ces fonds de contrepartie. Je ne reviendrai donc pas là-dessus.
Je comprends ce qui suit de vos propos: en marge de ces fonds de contrepartie, il y a également des sommes qui sont dévolues aux autres organisations non gouvernementales sur le terrain pour aider les victimes, tant en Turquie qu'en Syrie. Si vous pouviez me confirmer le tout, je vous en serais très reconnaissant.
Par ailleurs, le plafond pour ces fonds de contrepartie a été fixé à 10 millions de dollars. Comment ce plafond et la date limite pour les contributions ont-ils été déterminés? Personnellement, je trouve que la date est peut-être un peu serrée, mais j'imagine qu'il y a une raison pour cela. Pourriez-vous nous éclairer à ce sujet?
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Merci, monsieur le président.
Merci de la série de questions.
À titre de confirmation, nous finançons depuis un bon moment différents partenaires en Syrie qui ne font pas partie du mouvement de la Croix-Rouge. Ils offrent de l'aide et sont membres de la Coalition humanitaire. Nous avons déjà de solides partenariats.
Pourquoi un plafond de 10 millions de dollars? C'est une question qui a été soulevée dans le passé. Autrefois, nous utilisions un cadre que nous appelions un fonds d'aide, qui n'avait pas de plafond. Il n'y avait aucune limite aux fonds fournis. La somme dépendait uniquement de la générosité des Canadiens.
Le problème avec ce type d'approche ouverte, c'est que nous n'avons pas les ressources financières dans notre budget pour y donner suite. Le processus prend donc beaucoup de temps. Nous devons obtenir les ressources. L'approche est illimitée, et les exigences finales sont incertaines. À l'époque, un grand nombre d'acteurs pouvaient également demander des fonds. En conséquence, il nous fallait énormément de temps — beaucoup plus, selon nous, que ce qui était utile et, plus important encore, responsable — pour répondre le plus rapidement possible à ces situations d'urgence. En établissant un plafond de 10 millions de dollars, je peux prévoir le montant dans le budget dont je dispose pour l'aide humanitaire.
La date de fin découle de ce que nous avons appris de nos partenaires. Dans le cadre de nos interactions avec eux, ils ont parlé d'un délai plus court parce que les dons sont habituellement versés au début de la période ou à la toute fin. Entre les deux, c'est plutôt au ralenti. Ils sont donc d'avis qu'une courte période établit une cible de dons précise. Elle nous permet d'intervenir efficacement et rapidement pour verser les fonds à nos partenaires.
Pour vous donner un exemple des délais, pensons à un fonds d'aide que nous avions mis en place pour le Pakistan à la suite d'inondations. Il avait fallu 200 jours pour débloquer les fonds. Lors des dernières inondations au Pakistan, il a fallu 30 jours. Nous avons un outil extrêmement rapide à notre disposition qui nous permet d'intervenir.
Je tiens à rappeler, monsieur le président, que c'est un outil parmi tant d'autres. Nous avons un vaste coffre à outils. Nous envoyons des fournitures de secours demain. Elles seront transportées par avion à partir de Dubaï. Elles incluent 10 000 couvertures, des trousses d'hygiène pour 2 000 familles ou 10 000 personnes et d'autres articles. Nous disposons d'une vaste gamme d'outils. Nous considérons que le fonds de contrepartie est un instrument important pour la mobilisation citoyenne, mais, encore une fois, ce n'est qu'un outil parmi d'autres.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les fonctionnaires non seulement de leur présence aujourd'hui, mais aussi de leur travail. Je suis constamment impressionné par leur professionnalisme et leur vivacité d'esprit.
Je suis un gars du centre-ville de Toronto et, comme je ne prétends pas connaître votre travail, je vous fais confiance.
Je remercie les fonctionnaires qui sont intervenus si rapidement, non seulement au nom du Canada, mais aussi en tant qu'humanitaires. Je pense que nous abusons parfois de votre temps lorsque nous vous demandons de comparaître devant le Comité. Vous tolérez bien cet abus et les Canadiens sont grandement reconnaissants de votre travail. Je tiens à vous remercier.
Nous avons récemment examiné la question des inondations au Pakistan. Lors de cet examen, il m'est venu à l'esprit que la gestion de crise à court terme consiste à favoriser le rétablissement et à essayer de sauver autant de vies que possible. La gestion de crise à moyen terme consiste à déterminer s'il y a une épidémie de choléra ou d'autres problèmes qui surviennent pendant de telles catastrophes. Il y a une période à moyen terme, puis une période à long terme. Nous nous trouvons quelque part entre cette première période immédiate et la deuxième période. Nous sommes quelque part dans cette phase en ce moment.
Je sais que vous n'avez pas de boule de cristal et je sais qu'il s'agit d'une situation complexe, mais pouvez-vous nous donner une idée de la direction que nous pourrions prendre et de ce que l'on pourrait exiger ou demander aux Canadiens à titre de soutien?
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 7 février 2023, le Comité tient aujourd'hui une réunion d'information sur la crise humanitaire découlant d'une série de tremblements de terre en Turquie et en Syrie.
Nous sommes très heureux d'accueillir nos témoins, dont la plupart se joignent à nous par vidéoconférence. De Catholic Near East Welfare Association, nous avons Mgr Peter Vaccari, président, et Adriana Bara, directrice nationale. De la Coalition humanitaire, nous avons Richard Morgan, directeur. De Islamic Relief Canada, nous avons Usama Khan, directeur général. D'Oxfam Canada, nous avons André Charlebois, chargé de programmes humanitaires, Oxfam-Québec.
Tout d'abord, je vous remercie d'être ici. Vous disposerez de cinq minutes pour faire votre déclaration liminaire. Ensuite, nous passerons aux questions des membres du Comité. Je vous ferai signe lorsqu'il ne vous restera que 30 secondes afin que vous puissiez idéalement conclure dans ce délai.
Sur ce, passons maintenant à Mgr Vaccari.
Vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président, messieurs les vice-présidents et le reste des membres du Comité, de me donner l'occasion d'être ici cet après-midi. J'accompagne Mme Adriana Bara, qui est la directrice nationale du Catholic Near East Welfare Association au Canada.
Je vais profiter de l'occasion pour prononcer quelques mots d'introduction sur l'Association catholique d'aide à l'Orient. Je crois que Mme Bara a déjà préparé et présenté au Comité un rapport très précis. Nous sommes certainement heureux d'avoir l'occasion de partager nos expériences avec le Comité et de répondre à toutes les questions qu'il pourrait avoir.
The Catholic Near East Welfare Association a été organisée et fondée par le pape Pie XI en 1926. Depuis sa fondation, qui remonte à près de 100 ans maintenant, elle a pour mandat précis d'apporter une aide humanitaire et pastorale aux Églises catholiques de rite oriental, les Églises catholiques orientales, qui sont au nombre de 23.
Lorsque nous apportons de l'aide, qu'elle soit humanitaire ou pastorale, nous le faisons en accompagnant les membres de l'église locale dans une région particulière qui a été touchée par un événement très difficile. Cela ressemble certainement à ce qui déroule en ce moment, comme nous le savons tous, en relation aux séismes dans certaines régions de la Turquie et de la Syrie.
Au cours des deux ou trois dernières années, nous avons apporté de l'aide à l'Ukraine et au Liban. Nous travaillons avec l'église locale et tous les représentants sur place, en particulier lorsque nous travaillons avec nos bureaux sur place, pour fournir le type d'aide humanitaire dont la population locale a besoin pour répondre à ses besoins très précis. Dans ce cas‑ci...
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Je remercie une fois de plus le président et le Comité de leur invitation.
The Catholic Near East Welfare Association collabore avec les églises locales et avec ses bureaux situés sur le terrain. Surtout dans le cas de la Syrie, notre bureau à Beyrouth est celui qui est branché sur les besoins qui émergent dans ce pays et qui est réellement responsable d'y répondre.
Comme nous le faisons ailleurs, nous établissons des partenariats, notamment avec Caritas Turquie en ce moment, pour pouvoir également demander le soutien de nos donateurs afin de tenter de fournir de l'aide à ces régions. Nous tentons de fournir de l'aide principalement en Syrie par l'intermédiaire de notre bureau situé sur le terrain, à Beyrouth, ainsi qu'en Turquie, grâce à des partenariats.
Nous avons lancé cette campagne d'urgence peu de temps après avoir appris, comme le monde entier, que la Turquie et la Syrie venaient de subir un tremblement de terre. Les besoins immédiats auxquels nous répondons actuellement sont les suivants: couvertures, nourriture, lait, couches, médicaments et matelas. Encore une fois, je crois que tous ces éléments figurent dans le rapport qui a été présenté au Comité. Cette information vise à vous permettre d'avoir une idée de l'orientation que nous prenons, du moins au début.
Nous poursuivrons dans cette direction aussi longtemps que nous le pourrons. Dans d'autres cas, nous avons effectué des transferts en fonction des besoins. En communiquant avec nos bureaux, surtout celui d'ici, à Beyrouth, nous constatons où d'autres besoins se font sentir et où nous devons intervenir. Dans de nombreux autres cas, il a notamment fallu fournir une aide humanitaire supplémentaire et, bien sûr, à un certain moment — nous ne sommes pas près de le faire dans le cas présent —, du soutien psychologique et social à une population donnée.
Nous fournissons une aide parce que nous recevons des demandes en ce sens. Notre aide, humanitaire surtout, est fournie à tout le monde. Les convictions religieuses n'ont aucune importance. On n'impose aucune condition aux personnes qui vivent une situation aussi horrible que celle‑ci. Notre travail s'adresse aux personnes de toutes les confessions et à celles qui sont dans le besoin, peu importe la situation qu'elles vivent. Voilà notre objectif. Voilà quel est le travail de Catholic Near East Welfare Association pour les régions où se trouvent les Églises catholiques orientales, c'est‑à‑dire le Moyen-Orient, la Corne de l'Afrique, l'Inde et l'Europe de l'Est. Nous continuons à travailler et à servir la population.
C'est un grand privilège pour nous de pouvoir répondre à un mandat évangélique fondamental pour nous, soit la parabole du bon Samaritain. Nous tentons de répondre à la question suivante: « Qui est mon prochain? »
Je remercie de nouveau le Comité de son invitation. Je suis sûr que Mme Bara vous parlera du rapport qu'elle a présenté, qui détaille beaucoup plus longuement et avec précision ce que nous faisons. Ensuite, nous serons tous les deux à la disposition des membres du Comité pour répondre à leurs questions.
Je remercie le Comité.
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Je vous remercie, monsieur le président et membres du Comité, d'avoir invité la Coalition humanitaire à cette réunion sur la situation urgente en Turquie et en Syrie ainsi que sur la réponse du Canada.
Je suis heureux que deux de nos membres, Islamic Relief Canada et Oxfam‑Québec, participent également à cette séance.
[Traduction]
Beaucoup de gens ne connaissent pas encore bien son nom, mais la Coalition humanitaire regroupe 12 des principaux organismes d'aide internationale du Canada, qui œuvrent dans 140 pays. Parmi ces organismes, il y a: Action contre la faim, Canadian Lutheran World Relief, CARE, Médecins du monde, Humanité et Inclusion, Islamic Relief, Oxfam-Québec, Oxfam Canada, Plan international, Aide à l'enfance et Vision mondiale. De plus, la Banque canadienne de grains est un membre qui regroupe 15 autres organismes confessionnels de développement, dont le Comité central mennonite, Caritas Canada, et j'en passe.
Ensemble, nous offrons aux Canadiens un moyen simple et efficace d'apporter leur aide en cas de catastrophe. Depuis 2009, nous avons recueilli 160 millions de dollars pour aider 8 millions de personnes à l'occasion de plus de 120 catastrophes. Nos membres travaillent dans les domaines de la consolidation de la paix, du développement et de l'aide humanitaire, et leurs activités annuelles combinées dépassent 1,1 milliard de dollars. Nous touchons de 16 à 18 millions de Canadiens, et nous sommes soutenus par plus de 2,5 millions de donateurs actifs.
Comme beaucoup d'entre vous le savent, l'année dernière, nous nous sommes associés au gouvernement canadien pour répondre à la crise alimentaire en Afrique subsaharienne et aux inondations au Pakistan, mais vous ignorez peut-être que nous avons également répondu à plus d'une dizaine de situations à petite échelle dans le monde entier.
Avec ce contexte à l'esprit, permettez-moi de mettre l'accent sur trois messages importants aujourd'hui.
Premièrement, les besoins en Turquie et en Syrie sont énormes et grandissants. Au-delà des efforts de recherche et de sauvetage qui ont été au centre d'une grande partie de nos discussions, une deuxième vague de besoins humanitaires s'abat déjà sur nous. Nous devrons abriter, nourrir, protéger, réunir, soigner et éduquer des dizaines de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes sans abri et déplacés dans les semaines et les mois à venir, surtout en cette période de froid hivernal.
Deuxièmement, nos membres interviennent déjà dans les régions touchées, où ils intensifient leurs efforts, mais le financement du gouvernement et du secteur privé a été jusqu'à présent insuffisant. Une intervention beaucoup plus importante du Canada et de la communauté internationale est requise de toute urgence.
Troisièmement, je tiens à souligner la valeur ajoutée qu'apporte la Coalition humanitaire en tant que partenaire du gouvernement. Le gouvernement ne peut pas et ne doit pas tout faire, et le Canada est à la traîne par rapport à bon nombre de ses homologues de l'OCDE en ce qui concerne le fait de tirer parti du secteur caritatif lors de crises humanitaires. En s'associant à la Coalition humanitaire et à ses réseaux, le gouvernement peut mobiliser davantage de Canadiens pour sauver plus de vies.
Comme vous l'avez peut-être vu, le nombre de morts en Turquie et en Syrie s'élève à plus de 37 000, même si les rapports sont bien sûr différents selon la source à laquelle on se réfère. Plusieurs milliers d'autres personnes, au moins 100 000, ont été blessées, et ces chiffres continueront de grimper. L'Organisation mondiale de la santé estime que jusqu'à 26 millions de personnes, 15 millions en Turquie et 11 millions en Syrie, sont touchées dans les deux pays.
De surcroît, 6 000 bâtiments ou plus ont été endommagés ou détruits, notamment des hôpitaux, des résidences, des écoles et des édifices gouvernementaux. De nombreux autres bâtiments sont encore debout, mais ils ne sont pas sûrs, et d'autres s'effondreront. Comme vous le savez peut-être, plus de 2 100 répliques sismiques ont été ressenties au cours de la dernière semaine seulement. Par conséquent, des milliers de familles dans les deux pays se retrouvent sans abri adéquat ni moyen de subsistance. Il est urgent d'agir pour éviter une nouvelle catastrophe.
Partout dans le monde, nos membres travaillent déjà activement par le biais de bureaux nationaux et de partenaires locaux, et je tiens à souligner cet aspect de notre travail lié à l'emplacement de nos activités. En Turquie, sept de nos membres offrent activement des programmes, et certains sont là depuis plus de 20 ans. En Syrie, nos 12 organismes membres y sont actifs depuis au moins une décennie et, comme vous le savez, 4,1 millions de personnes dans la région du Nord-Ouest dépendent déjà de l'aide humanitaire en raison d'années de conflit.
Mes collègues d'Islamic Relief et d'Oxfam-Québec parleront davantage de leur travail, mais, dans l'ensemble, notre intervention comprend les nombreuses étapes de l'intervention immédiate et à court terme, puis à moyen et à long terme: l'aide continue à la recherche et au sauvetage; l'aide alimentaire d'urgence et l’aide en espèces à usages multiples; les abris et les articles non alimentaires; les soins primaires et les fournitures médicales; les services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, y compris le soutien à la gestion de l'hygiène menstruelle; les services de santé mentale et de soutien psychosocial; l'aide liée aux appareils pour ceux qui ont subi des blessures qui ont changé leur vie; la protection et les espaces sûrs surtout pour les enfants et les femmes; l'éducation dans les situations d'urgence, qui a été terriblement perturbée; et finalement, la reconstruction en mieux et le rétablissement des moyens de subsistance.
Malgré l'ampleur de la dévastation, les Canadiens ne perdent pas espoir. À ce jour, nous avons recueilli ensemble plus de 8 millions de dollars, ce qui permettra d'aider environ 400 000 personnes. Chaque don fait une différence dans la vie d'une personne. Une couverture ne coûte peut-être que 8 $, mais elle peut faire toute la différence pour une personne dans le froid.
Je vais vous donner un exemple inspirant de la générosité canadienne: Izmir Kassam, de Calgary, a eu 10 ans le 6 février dernier, soit le jour du séisme. Il aime courir et il le fait pour recueillir des fonds pour les victimes du tremblement de terre en Syrie et en Turquie. Il fera 10 courses de 10 kilomètres chacune en 10 semaines à compter de dimanche. Dans les semaines à venir, davantage de gens doivent faire preuve de compassion, de courage et de créativité comme Izmir.
En résumé, les besoins en Turquie sont importants et grandissants. Les membres de la Coalition humanitaire interviennent déjà et intensifient leurs efforts, mais le financement du gouvernement et du secteur privé a été jusqu'à présent insuffisant. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le gouvernement ne peut pas et ne doit pas tout faire. Il doit tirer parti du pouvoir et de la créativité du secteur caritatif pour soutenir cette intervention.
Cela m'amène à formuler deux recommandations au Comité. Premièrement, pour soutenir le travail dont a parlé M. Salewicz plus tôt, le gouvernement doit mobiliser d'importantes ressources financières supplémentaires. Deuxièmement, nous exhortons le gouvernement à envisager la création d'un fonds de contrepartie avec les membres de la Coalition humanitaire afin que nous puissions accroître le soutien que les Canadiens sont prêts à fournir et mobiliser les médias et les réseaux public-privé pour redresser cette situation terrible.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie à nouveau de nous avoir invités à partager ces quelques observations et recommandations avec vous, et je vous remercie de votre attention. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Bonjour, monsieur le président et distingués membres du Comité. Je tiens à commencer par vous remercier tous pour le travail très important que vous faites. Je sais que vous avez récemment procédé à l'étude du projet de loi , qui passera maintenant à l'étape de la troisième lecture. Nous vous sommes vraiment reconnaissants de tout le travail que vous faites.
Aujourd'hui, nous sommes réunis pour parler du tremblement de terre qui s'est produit il y a un peu plus d'une semaine.
Je suis ici pour représenter plus de 85 000 blessés qui n'ont plus de toit. Je suis également ici pour représenter tous ceux qui n'ont pas survécu.
Je suis ici pour représenter les courageux membres de notre personnel, tant en Turquie qu'en Syrie, qui vivent là‑bas ou qui y sont des ressortissants et dont beaucoup ont perdu des membres de leur famille. L'un d'entre eux a perdu 32 membres de sa famille élargie. Pourtant, après les avoir enterrés, il a recommencé à distribuer de l'aide aux survivants avec beaucoup de courage, de patience et d'esprit communautaire.
Je suis également ici pour représenter les 21 000 Canadiens de partout au pays qui ont fait des dons à Islamic Relief Canada, ainsi que les dizaines de milliers d'autres qui ont fait des dons à nos divers partenaires de la Coalition humanitaire. Les Canadiens aux quatre coins du pays ont vu les images et les vidéos sur les médias sociaux et dans les médias et ils sont profondément touchés par ce que vivent les personnes en Turquie et en Syrie. Je suis ici pour exprimer leurs préoccupations et leurs attentes à l'égard des fonctionnaires et des élus de tous les partis.
Comme vous le savez, l'épicentre du tremblement de terre se trouvait en Turquie. Je suis allé à Gaziantep il y a quelques années. Les régions du Sud de la Turquie ont accueilli des millions de réfugiés syriens qui ont fui leur pays à cause d'une décennie de guerre civile et de conflits. La Turquie a bien établi ses infrastructures et elle s'est bien préparée aux risques de catastrophe. Ainsi, quelques heures seulement après le tremblement de terre, le pays a pu amener des excavatrices et des véhicules de construction pour commencer les recherches.
Cependant, en raison des frappes aériennes constantes, de nombreux bâtiments en Syrie étaient déjà instables. Plus de 3,3 millions de personnes dans le Nord-Ouest de la Syrie ont déjà été déplacées, et pas seulement une fois, mais à plusieurs reprises. Toute une génération d'enfants s'est ainsi vue privée d'aller à l'école.
Les citoyens n'avaient pas de véhicules de construction ni de bulldozers pour extirper les membres de leur famille qu'ils entendaient appeler à l'aide. Hier, j'ai parlé à notre chef de mission en Syrie, qui m'a raconté que des personnes entendaient des membres de leur famille appeler au secours, mais qu'ils étaient incapables de déplacer les rochers et les décombres pour les sauver.
Comme vous le savez, la peur constante des frappes aériennes, le manque d'infrastructures sanitaires et la récente épidémie de choléra rendent la situation incroyablement difficile pour les Syriens du Nord-Ouest et de tout le pays. Dans les premiers jours qui ont suivi la catastrophe, l'accès à l'aide en Syrie s'est avéré difficile. Le seul poste frontalier entre la Turquie et la Syrie était fermé. Il a été rouvert depuis. Hier encore, on apprenait que l'ONU avait facilité l'ouverture de quelques points d'accès supplémentaires entre la Turquie et la Syrie.
Tant en Turquie qu'en Syrie, notre personnel local s'y trouve déjà depuis plus d'une décennie. Nous avons des entrepôts en Syrie et nous nous y procurons des fournitures. Nous disposons de mécanismes bancaires pour garantir que les fonds peuvent être utilisés de manière fiable par les membres de notre personnel local. Nous avons plus de 600 agents de projet et plus de 60 gestionnaires permanents en Syrie, qui coordonnent tous nos efforts d'aide.
Les demandes, à mon avis, portent essentiellement sur le financement.
Le gouvernement canadien a annoncé un financement de 10 millions de dollars et un fonds de contrepartie de 10 millions de dollars pour la Croix-Rouge. Comme l'a dit mon collègue Richard Morgan, il est impératif que le gouvernement annonce un accroissement du fonds de contrepartie à la faveur de la Coalition humanitaire. Les 12 organismes pourront ainsi s'adresser à leurs donateurs et au grand public pour inciter les Canadiens à continuer de contribuer une fois que cette nouvelle aura disparu du cycle des informations et des fils de médias sociaux. Malheureusement, les besoins dureront très longtemps du point de vue du logement, de la reconstruction des infrastructures et des moyens de subsistance.
Nous demandons un engagement financier plus direct de la part du gouvernement. Nous demandons un fonds de contrepartie. Dans le prochain budget, nous demandons qu'il n'y ait pas de diminution de l'aide publique au développement et du portefeuille du développement. Nous comprenons que le Canada est confronté à une possible récession économique et à une inflation croissante. Il est néanmoins impératif que nous nous mobilisions pour continuer à aider ceux qui en ont besoin aux quatre coins du monde.
Enfin, nous demandons à ce comité de s'intéresser à la crise sous-jacente en Syrie, de veiller à ce que davantage de corridors humanitaires soient ouverts et d'utiliser notre puissance douce avec nos partenaires multilatéraux et les Nations unies pour faire pression en faveur d'une résolution de la guerre civile qui dure depuis 10 ans.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Chers membres du Comité, je m'appelle André Charlebois et je suis chargé de programmes humanitaires chez Oxfam‑Québec.
Oxfam existe depuis 50 ans et a pour mission de combattre les inégalités et de mettre fin à la pauvreté. Oxfam‑Québec et Oxfam Canada sont membres de la confédération internationale Oxfam, qui comprend 21 membres affiliés. Oxfam‑Québec et Oxfam Canada sont également membres de la Coalition humanitaire, dont M. Morgan a parlé plus tôt.
Aujourd'hui, j'aimerais parler plus particulièrement de la présence d'Oxfam en Syrie.
Oxfam est présente en Syrie depuis 2013. Depuis 10 ans, nous travaillons à l'approvisionnement en eau potable par la réfection d'infrastructures et nous visons à améliorer les moyens de subsistance des populations vulnérables. Pour travailler en Syrie, nous devons conclure des accords-cadres avec des partenaires locaux, des ministères gouvernementaux et la Compagnie publique des eaux. Nous avons trois bureaux: le premier est à Alep, au Nord, le deuxième à Deir ez‑Zor, dans l'Est, et le troisième à Damas, au Sud.
À la suite du séisme, Oxfam est déjà à pied d'œuvre pour répondre à l'urgence humanitaire et aux besoins immédiats. Le séisme a touché une Syrie déjà fragilisée. Le tremblement de terre n'a fait qu'empirer une crise humanitaire qui était déjà bien présente. Après 12 ans de conflit, la population vivait déjà avec les séquelles de ce dernier. Les communautés sont détruites, l'économie est fragilisée et les infrastructures sont désuètes. Le manque de services de base est criant. À cela s'ajoutent maintenant les destructions causées par le séisme, une épidémie de choléra et, bien sûr, un rude hiver. Plus que jamais, les Syriens ont besoin d'une aide à long terme, durable.
Avant le séisme, près de 15 millions de personnes avaient besoin d'assistance. De plus, 85 % des ménages n'arrivaient pas à combler leurs besoins de base. Il y avait déjà près de 7 millions de déplacés internes et 2 millions de personnes vivaient dans des camps.
Les réponses humanitaires ont souvent une visée à court terme. Autrement dit, on sauve des vies dans les jours ou les mois qui suivent la catastrophe. Toutefois, les conséquences sur la communauté et les familles se font sentir à long terme, c'est-à-dire sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Il ne s'agit pas seulement d'apporter une assistance immédiate, mais aussi de rebâtir ces communautés. Il faut un soutien durable, à long terme. Il faut aller plus loin que la seule réponse d'urgence humanitaire et soutenir la reconstruction. L'aide à long terme permet de développer des liens avec les partenaires locaux, de soutenir les communautés et de renforcer les organisations de la société civile.
Les deux tiers des Syriens vivent aujourd'hui dans des zones qui ne sont pas en conflit actif. Leurs besoins changent et tant l'aide que le financement doivent s'adapter. Pour Oxfam, le meilleur moyen de sortir les personnes de la pauvreté passe par la réhabilitation des infrastructures publiques. Avant la guerre, la Syrie avait des infrastructures et des services publics étendus. Nous devons partir de cela pour aider les Syriens.
Toutefois, il y a des obstacles au soutien durable: l'absence de financement à long terme et flexible, ainsi que les sanctions mondiales qui nuisent à la réponse humanitaire et à la population. Ce sont les Syriens qui en souffrent le plus, manquant notamment de carburant et d'électricité. Sur le plan humanitaire, les sanctions empêchent les opérations de se dérouler rondement et d'être efficaces et durables.
Voyons maintenant nos demandes. Pour donner une chance aux Syriens de s'en sortir, les gouvernements doivent miser sur des solutions durables. Le Canada doit faire preuve de leadership. Il a la nécessité de financer non seulement l'aide d'urgence, mais aussi la réhabilitation des infrastructures. Il doit offrir un financement flexible et pluriannuel. L'aide ne doit pas être politisée. Notre réponse humanitaire est guidée par nos principes d'impartialité, de neutralité et d'indépendance. L'aide accordée par le Canada devrait suivre les mêmes principes.
J'en discuterai plus amplement avec plaisir lors des tours de questions.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être ici et, par-dessus tout, pour le travail important que vous faites dans cette situation de crise de même qu'en tout temps, en aidant certaines des personnes les plus vulnérables dans le monde.
Je veux tout d'abord souligner que notre parti est favorable à des programmes de financement de contrepartie plus inclusifs. Cette demande revient sans cesse. Nous préférons que le gouvernement essaie d'être aussi inclusif que possible dans son approche à l'égard des programmes de financement de contrepartie, afin de ne pas décourager les dons aux petites organisations. Il est certain qu'un programme de financement de contrepartie pour la Coalition humanitaire dans son ensemble serait de loin préférable à un autre programme destiné uniquement à la Croix-Rouge.
Cette préoccupation se retrouve dans le rapport qui a été déposé aujourd'hui sur nos conclusions relatives à la réponse au tremblement de terre survenu au Pakistan.
Merci à tous d'être là. Je veux commencer par poser une question à la Catholic Near East Welfare Association et à Islamic Relief.
Pourriez-vous tous les deux nous parler un peu des conséquences de cette situation de crise sur les communautés religieuses et ethniques minoritaires, sur les personnes qui peuvent déjà être confrontées à divers types de défis et sur les personnes qui ont été déplacées?
Nous pourrions commencer par la Catholic Near East Welfare Association, suivie d'Islamic Relief.
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Merci beaucoup, monsieur le président et madame McPherson.
Je dois souligner qu'effectivement, les membres de la Coalition humanitaire sont très présents sur le plan local. Les engagements relatifs à la Grande entente auxquels M. Salewicz faisait référence tout à l'heure sont, je pense, le plus efficacement remplis par les membres de la Coalition humanitaire, qui travaillent déjà par l'entremise de bureaux nationaux dotés d'employés locaux et nationaux ainsi que de partenaires, ce qui favorise vraiment l'engagement en matière de localisation que nous avons tous pris dans le cadre de la Grande entente.
J'ajouterais que, comme M. Khan l'a mentionné, beaucoup de nos membres font partie de ces voisins qui aident leurs voisins. Ils fouillent les décombres pour tenter de dégager les personnes qui crient à l'aide. Certains membres de nos équipes ont disparu lors de ces séismes. Les communautés sont toujours les premières à intervenir, et nous les soutenons.
Qu'est‑ce que cela signifie sur le plan de nos interventions en ce moment en Turquie? Elles englobent les régions de Gaziantep, d'Urfa, de Mardin, d'Hatay, de Sanliurfa et d'Izmir. En Syrie, ce sont celles d'Alep, de Hama, de Tartous, de Lattakie, d'Afrin, d'Idlib, d'Azaz, d'Al Hasakah, de Daraa, ainsi que les régions contrôlées par le gouvernement, les partis kurdes et les forces de défense syriennes.
Bref, nous avons un accès local dans bien des cas. Nous aimerions que le comité et Affaires mondiales le reconnaissent.
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Merci, monsieur le président.
Soyez tous les bienvenus.
Je tiens d'abord à remercier tous les organismes présents du travail qu'ils accomplissent sur le terrain, non seulement dans cette partie du monde, mais dans bien d'autres également.
La circonscription que j'ai le privilège de représenter compte une importante communauté turque de même que des personnes d'origine kurde; lorsque je vais au parc de mon quartier avec mes filles, par exemple, j'entends très souvent des gens parler le turc, et il y a de nombreux restaurants et cafés de cette communauté.
Je voudrais d'abord exprimer mes condoléances, car je sais que beaucoup de membres de ma collectivité, en particulier des personnes d'origine kurde, ont perdu des proches dans leur pays. J'ai parlé à bon nombre d'entre eux. Ils ont beaucoup perdu, pas seulement des biens, mais également des êtres chers. Je suis de tout cœur avec eux.
Au sujet des besoins à court terme de la population, si nous pouvons les diviser entre les régions touchées en Turquie et les régions touchées en Syrie, que pouvons-nous faire de plus sur le terrain actuellement?
Le gouvernement fédéral a pris des engagements. Nous sommes là. L'ambassadeur de la Turquie au Canada m'a remercié lorsque je suis allé le voir la semaine dernière. Que pouvons-nous faire de plus pour aider et pour obtenir des résultats tangibles?
Je pourrais peut-être demander d'abord à Oxfam Canada, à Catholic Near East, puis à Islamic Relief, et terminer par M. Morgan, pour une brève réponse. Merci.
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Bien sûr. Je passerai ensuite la parole à M. Charlebois.
[Traduction]
Le point sur lequel nous voulons insister, ce sont les diverses phases de la situation d'urgence.
Comme l'a souligné M. Khan, dans un premier temps, obtenir la machinerie lourde nécessaire pour déplacer les débris a été très difficile et reste difficile. Ce qui est déchirant pour nous tous, c'est que nous avons de moins en moins de temps. Nous passons tragiquement des opérations visant à secourir les personnes dans les décombres aux opérations de récupération des corps. C'est à fendre le cœur.
Après avoir réussi à sortir le plus de personnes possible des décombres, on doit absolument abriter, nourrir et soigner ces personnes. Ce ne sera pas seulement une question de semaines. Il faudra des mois. Il y a beaucoup d'immeubles endommagés des deux côtés de la frontière: en Syrie à cause des hostilités antérieures, et en Turquie à cause des problèmes liés aux codes de construction et à d'autres problèmes. Beaucoup d'immeubles ne sont pas sécuritaires. Les gens ne peuvent pas rester dans une telle contiguïté pendant d'aussi longues périodes. Les abris seront un énorme problème.
De plus, les gens ont subi un traumatisme psychosocial et ont besoin de soutien. Les enfants ont vécu une situation inimaginable pour la majorité d'entre nous, et ils auront besoin de soutien. Il y aura ensuite, évidemment, la nécessité de rétablir à long terme les moyens de subsistance.