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Monsieur le président, la motion que j'ai présentée fait suite aux témoignages que nous avons entendus — vous vous en rappellerez — au moment du bilan des projets de loi C-95 et , ainsi qu'aux consultations que j'ai eues avec des représentants de la police de Montréal. Elle vise quatre objectifs. D'ailleurs, je présenterai un petit amendement que je vais vous expliquer.
D'abord, j'ai été très surpris d'apprendre que la définition d'organisation criminelle existante — c'est-à-dire un groupe qui n'est pas formé au hasard, de trois personnes ou plus et dont un des membres commet des infractions graves, donc punissables et passibles d'un emprisonnement de plus de cinq ans, avec un avantage matériel, notamment financier — ne couvre pas le phénomène du drive-by shooting.
Par exemple, ce matin, la police de Montréal fera une conférence de presse. Six crimes comme celui que je viens de vous décrire ont été commis depuis le début de l'année. Je n'ai pas besoin de vous dire que c'est vrai aussi à Toronto et à Vancouver. Je pense que l'on doit amender la définition d'organisation criminelle pour y inclure des gestes qui sont posés par des membres de gangs de rue et qu'on ne pourrait pas relier directement à un avantage matériel.
C'est la raison pour laquelle ce n'est pas mon intention de réduire la portée de la définition d'organisation criminelle. Cependant, je crois qu'on doit y inclure le drive-by shooting, la fusillade au volant d'une voiture. Par exemple, depuis 10 ans, à Montréal, 120 personnes ont été victimes de l'affrontement des gangs de rue. C'était le premier aspect.
Le deuxième aspect se rapporte aux propos de M. Bélanger, c'est-à-dire qu'il faut harmoniser les mandats que les policiers obtiennent pour le GPS, qui est un instrument dont on se sert pour suivre une voiture. Ce n'est pas de l'écoute électronique, on ne peut pas intercepter des communications. Par contre, il permet de suivre une voiture dans ses déplacements et de relier les individus entre eux. C'est très utile lorsqu'il s'agit de faire une démonstration à la cour.
En guise de troisième point, j'aimerais présenter un petit amendement. L'idée est qu'il y ait, évidemment, plus de procureurs spécialisés. On a gagné la bataille contre le crime organisé parce que des procureurs de la Couronne ont accepté de se spécialiser. C'est l'oeuvre de deux, trois ou quatre ans de travail; il faut en être conscient.
Je pense qu'il doit y avoir des procureurs spécialisés dans le phénomène des gangs de rue. Ils doivent connaître leur mode de fonctionnement, leur façon d'opérer, les individus qui font partie des gangs de rue. Or, je ne parlerai pas d'argent, car je ne voudrais pas que le gouvernement se sente lié. On pourrait retirer l'allusion au fonds de 5 millions de dollars. Le gouvernement pourrait seulement mettre à la disposition des procureurs généraux des provinces un fonds suffisant, sur trois ans, pour les aider à former des procureurs de la Couronne spécialisés. Je ne ferais pas référence à un montant en particulier.
D'ailleurs, j'ai appris que le gouvernement avait mis à la disposition de la Ville de Toronto des sommes d'argent spécifiques pour former des procureurs de la Couronne. Je me permets de penser que Montréal, Vancouver et d'autres communautés pourraient en bénéficier. Ce n'est pas qu'on veut être « montréalistes », mais c'est une réalité.
Pour le reste, évidemment, le quatrième volet de la proposition invite le gouvernement à mettre sur pied une banque de données, un site Web où tous les jugements et toutes les preuves qui auront été recueillies dans tous les procès concernant les gangs de rue seraient disponibles à l'ensemble des acteurs. Je veux être clair, j'ai pris le soin de le mentionner, l'ensemble des acteurs, pour moi, ce sont les policiers, les procureurs de la Couronne et, évidemment, les ministres concernés, mais pas nécessairement les procureurs de la défense.
À l'étape du procès, l'arrêt Stinchcombe va s'appliquer et, évidemment, tout le monde aura accès à la preuve. Mais je pense que les intervenants immédiats, c'est-à-dire la police, le ministère public et le ministère de la Justice devraient avoir accès à un fichier sécurisé.
Voilà, monsieur le président, le sens de ma motion, même si vous ne m'écoutez pas, ce qui donne évidemment l'impression qu'on est un vieux couple. J'espère que la proposition visant à retirer les 5 millions de dollars permettra à tous d'être plus à l'aise.
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Mon objectif est de donner des outils aux policiers. Je ne comprends pas les réticences de M. Comartin. Est-ce parce qu'il a l'impression que cela changerait les articles 467.11 et 467.13? De toute façon, à l'article 467.12, il n'est pas nécessaire de procurer un avantage financier. Cela se retrouve seulement aux articles 467.11 et 467.13.
Mais en quoi commet-on un acte imprudent en disant que les organisations criminelles, dont on connaît les caractéristiques — il ne faut pas que ce soit un groupe formé au hasard, il faut qu'il soit formé de trois personnes qui ont commis des infractions punissables et passibles d'un emprisonnement de plus de cinq ans, et que le groupe ou un de ses membres en retire un avantage financier — ayant aussi posé des gestes sans en retirer un avantage financier sont aussi incluses. En quoi prend-on un risque si on dit que, en plus de tout ce qui précède, des gens qui, en plus de correspondre à ces critères mais qui posent aussi des gestes sans en retirer un avantage financier, sont inclus? Je ne vois pas en quoi cela limite la portée de la définition.
Je vous rappelle que le drive-by shooting est la principale façon d'opérer des gangs de rue. J'avoue que je ne comprends pas l'hésitation, mais je suis prêt à recevoir un amendement. Si M. Comartin veut qu'on amende cela, cela ne me pose aucune difficulté.
Deuxièmement, d'après ce que le sergent Ouellette et les témoins nous ont dit, les jugements qui sont rendus dans toutes les juridictions canadiennes circulent difficilement. Il serait intéressant de savoir à quel point le jugement Bonin, rendu par la Cour du Québec, Chambre criminelle, est connu des procureurs de la Saskatchewan, de l'Alberta et du Manitoba. Les preuves ayant servi au juge, et tout ce qui a été déposé, seraient mises dans un fichier centralisé, sécurisé, comme le disait Mme Jennings, pour les intervenants de la justice. Je ne vois pas en quoi on est dans un domaine qui n'est pas solide.
Maintenant, si ce n'est pas le voeu des membres du comité de voter la motion, je suis prêt à la déposer, et on peut entendre des témoins à ce sujet. Cela ne me pose pas de problème, mais j'avoue que, personnellement, il ne m'apparaissait pas que c'était quelque chose qui nécessitait qu'on entende des témoins. Par contre, si c'est le voeu du comité, je suis prêt à la déposer et à ce qu'on convoque des témoins.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous demande de m'excuser de ce léger malentendu. J'avais inscrit dans mon horaire que je devais être ici à 10 h; en fait, cela me convient mieux. Je dois maintenant faire de la présence à la Chambre. C'est une tâche que je n'avais pas lorsque j'étais leader ou whip à la Chambre. J'insistais toujours sur l'importance de la présence à la Chambre et maintenant, c'est à moi de l'assurer. Tout cela va très bien s'arranger.
Je suis heureux d'être accompagné ici par deux collègues qui sont spécialistes de ce projet de loi et je suis heureux qu'ils soient à la table avec moi.
Monsieur le président, c'est un plaisir pour moi de comparaître devant vous pour traiter d'un projet de loi qui traite de nos préoccupations communes, à savoir la meilleure façon d'utiliser l'ADN pour faciliter l'application de la loi, projet de loi qui a d'ailleurs été appuyé en deuxième lecture, je suis heureux de pouvoir vous le dire, par tous les partis de la Chambre.
Comme les membres du comité le savent, le Parlement précédent a adopté le . Tel que déposé, le projet de loi C-13 comprenait un élargissement du régime rétroactif afin d'y inclure les personnes condamnées pour un meurtre et également, pour une infraction de nature sexuelle commise à des moments différents. Il y avait aussi certains ajouts à la liste des infractions primaires, notamment le vol qualifié et l'introduction par effraction dans une maison d'habitation et certains ajouts à la liste des infractions secondaires, y compris le harcèlement criminel et le fait de proférer des menaces.
Le dépôt du offrait au Parlement la première occasion d'étudier le régime visant la Banque nationale de données génétiques depuis son entrée en vigueur en juin 2000. Le Parlement avait toujours reconnu que la Loi sur les empreintes génétiques qui était la première en son genre, devrait être réexaminée à la lumière de l'expérience acquise dans l'application de ses dispositions, de l'examen de la loi par les tribunaux ainsi que des progrès rapides de la science et de la technologie en matière d'ADN. En fait, la loi elle-même prévoyait un examen parlementaire dans les cinq ans et je reviendrai sur ce point dans un moment.
Même si le dépôt du n'avait pas pour but de remplacer l'examen, les audiences consacrées à son étude ont été très approfondies et des modifications majeures ont été apportées au projet de loi en comité, ce qui a considérablement élargi la portée des dispositions visant la banque d'ADN, y compris la création d'une nouvelle catégorie d'infractions pour lesquelles les juges n'auraient plus de pouvoir discrétionnaire et englobant toutes les infractions qui font l'objet de poursuites par voie de mise en accusation et sont punissables de cinq ans d'emprisonnement en vertu du Code criminel, à titre d'infractions secondaires désignées.
Le fait est, monsieur le président, que la plus grande partie du n'est pas en vigueur. Des difficultés techniques doivent être réglées pour que ces dispositions concrétisent mieux l'intention du Parlement.
Le gouvernement précédent a reconnu qu'il fallait apporter des changements et a donc déposé le en novembre 2005. Le projet de loi C-72 est mort au feuilleton et nous avons déposé le pour apporter les changements proposés avec le projet de loi C-72, ainsi que d'autres améliorations de forme que les fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux avaient défini après le dépôt du projet de loi C-72 à la Chambre.
La formulation du est complexe parce que certains articles modifient l'ancien , de sorte que, lorsque le projet de loi C-13 sera promulgué, les nouvelles dispositions seront plus faciles à appliquer. Je suis heureux d'avoir avec moi des collaborateurs qui pourront répondre à vos questions concernant la correspondance entre ces deux projets de loi.
Pour aider le comité, mon ministère a préparé une codification officieuse montrant comment se liront les dispositions du Code criminel en matière d'empreintes génétiques si le est adopté et si le est ensuite promulgué; j'en ai d'ailleurs remis des copies à la greffière. Le service d'information et de recherche parlementaire a également préparé un excellent sommaire du projet de loi, qui le replace dans son contexte.
Chers collègues, comme les membres du comité le savent, l'ADN a eu des effets considérables sur le système de justice pénale. Il a permis d'exonérer nombre de personnes innocentes mais qui avaient été condamnées sur des témoignages et des preuves circonstancielles. L'ADN a également permis de condamner des milliers d'accusés qui n'auraient pas été détectés dans le passé et qui sont maintenant identifiés par la constatation de correspondances génétiques avec des personnes connues, ce qui fournit à la police les indices dont elle a besoin.
De plus, des affaires qui auraient mené un procès dans le passé et au cours desquelles la défense aurait mis en doute les souvenirs des événements par la victime et d'autres témoins se résolvent maintenant par un plaidoyer de culpabilité, parce que la défense sait qu'elle ne peut pas rejeter les preuves fondées sur l'ADN ou mettre la science en doute.
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, les poursuivants ont commencé pour la première fois à se servir de l'ADN mais ce n'est qu'en 1995 que le Code criminel a permis à un juge d'obliger une personne à fournir un échantillon d'ADN aux fins d'analyse, disposition que la Cour suprême du Canada a déclaré constitutionnelle à l'unanimité.
C'est en 1998 que le Parlement a adopté la loi autorisant le prélèvement de substances corporelles à des fins d'analyse génétique sur les délinquants condamnés et créant la Banque nationale de données génétiques afin de pouvoir comparer ces échantillons aux échantillons d'ADN trouvés sur les lieux d'un crime. À ce que j'en sais, les membres du comité ont visité hier la Banque nationale de données génétiques. Ils ont, sans aucun doute, été impressionnés par ces installations, et surtout par le dévouement et le professionnalisme du personnel. Il s'agit certainement d'une institution des plus rentables dont tous les Canadiens peuvent être fiers, à juste titre.
L'efficacité de la banque de données génétiques dépend du nombre des profils figurant dans le fichier des condamnés et dans le fichier criminalistique. L'adoption de ce projet de loi et la promulgation du projet de loi C-13 permettront d'augmenter le nombre des échantillons qui seront versés dans le fichier des condamnés de plusieurs façons.
Premièrement, cela créera une nouvelle catégorie de 16 infractions extrêmement graves pour lesquelles le juge sera tenu de rendre une ordonnance de prélèvement de substances corporelles pour analyse génétique et versement dans la banque de données génétiques. Il s'agit des cas où il n'a pas été demandé aux personnes condamnées pour ces infractions de fournir un échantillon de substances corporelles pour analyse génétique.
Deuxièmement, certaines infractions — et surtout l'introduction par effraction dans une maison d'habitation et toutes les infractions de pornographie juvénile — seront placées, selon ce projet de loi, dans la liste des infractions primaires et non plus dans celle des infractions secondaires, de sorte que ces ordonnances seront plus souvent rendues.
Troisièmement, le projet de loi ajoutera de nombreuses infractions à la liste des infractions secondaires, y compris celles qui figurent dans le Code criminel et dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances dont les auteurs sont poursuivis par mise en accusation et pour lesquels la peine maximale est de cinq ans d'emprisonnement ou plus.
Quatrièmement, il prévoit nombre de modifications de procédure afin d'assurer l'exécution des ordonnances, par exemple, en autorisant le juge à fixer la date et l'endroit auxquels la personne visée doit fournir un échantillon d'ADN au lieu d'être obligé de le faire au moment du prononcé de la peine et d'émettre un mandat d'arrestation de la personne si celle-ci omet de se présenter.
Cinquièmement, les personnes qui font l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux seront assujetties à ce régime.
Sixièmement, une nouvelle procédure permettra à un juge de fixer une date d'audience en vue de décider s'il y a lieu de rendre une ordonnance de prélèvement d'ADN dans les 90 jours du prononcé de la peine. Cette mesure vise les situations qui se produisent inévitablement dans nos tribunaux surchargés lorsque le procès est terminé, que la peine est infligée, mais que personne n'a pensé qu'une ordonnance de prélèvement d'ADN pouvait être rendue dans ce cas.
Nous ne pouvons pas dire avec certitude dans quelle mesure ces changements auront pour effet d'augmenter le nombre des échantillons prélevés sur des délinquants condamnés qui seront soumis à la banque de données génétiques aux fins d'analyse et téléchargés dans le fichier des condamnés. Cela dépendra principalement des tribunaux, des poursuivants et des policiers. Nous espérons qu'ils utiliseront pleinement les nouvelles dispositions.
Il semble toutefois certain que ces changements doubleront, voire tripleront, le nombre des échantillons soumis. Je pense que ce projet de loi pourrait avoir un effet comparable sur le nombre des échantillons téléchargés dans le fichier criminalistique. Certes, les changements apportés aux définitions des infractions primaires et secondaires signifient que les échantillons prélevés dans le cadre d'un plus grand nombre des crimes pourraient être téléchargés parce que la banque d'ADN ne télécharge que les échantillons prélevés sur les lieux où une infraction désignée a été commise. Lorsque le projet de loi entrera en vigueur, il sera possible, par exemple, de télécharger les échantillons prélevés sur les auteurs d'infractions liées aux drogues.
Toutefois, et je pense que les membres du comité le savent bien, les laboratoires judiciaires d'ADN du Canada sont surchargés de travail. Les progrès de la technologie génétique signifient que les scientifiques peuvent maintenant extraire l'ADN de petits échantillons, comme de la salive ayant humecté la colle d'une enveloppe. Étant donné que les policiers ne savent pas quels éléments trouvés sur les lieux d'un crime peuvent contenir de l'ADN, ils peuvent envoyer pour analyse génétique des douzaines d'échantillons — gomme à mâcher, cannettes de bière, mégots de cigarette, vêtements, draps — dans l'espoir d'y déceler l'ADN du contrevenant.
L'analyse criminalistique est un processus exigeant en main-d'oeuvre. Chaque étape du processus doit être documentée avec le plus grand soin parce que le succès d'une poursuite fondée sur les éléments de preuve d'ADN exige que les policiers et les laboratoires puissent démontrer qu'ils n'ont pas mélangé les échantillons, ni permis la contamination de l'échantillon. Ce n'est pas le genre de travail qui peut être exécuté par un personnel non spécialisé ni automatisé. Par conséquent, la demande des corps policiers en matière d'analyse génétique est presque insatiable et il existe très peu de personnes capables de faire des analyses criminalistiques.
Monsieur le président, je voudrais conclure sur deux observations.
Tout d'abord, je crois qu'il est urgent que le Parlement adopte le pour que nous puissions en constater les avantages. Il est bien sûr possible d'apporter des changements plus vastes que ceux qui sont proposés dans le et C-18, surtout à la lumière de l'aval de la Loi sur la Banque nationale de données génétiques donné par la Cour suprême du Canada dans l'affaire Rodgers en avril dernier. Toutefois, de tels changements ne devraient être apportés qu'après avoir entendu tous les intervenants et ne devraient pas être greffés au projet de loi C-18.
Ma deuxième observation, monsieur le président, porte sur la façon dont nous pourrions envisager d'apporter des changements importants au système d'identification par les empreintes génétiques. Comme les membres du comité le savent bien, le Parlement était censé entamer l'examen parlementaire du projet de loi au plus tard le 30 juin 2005. Or, 18 mois se sont écoulés depuis cette date. Le devait régler les problèmes rencontrés dans le système au cours des deux premières années d'exploitation de la Banque nationale de données génétiques. Il faisait suite aux consultations entreprises en 2002, et à ce moment là, le document de consultation soulignait que les consultations menées par le ministère de la Justice, en collaboration avec le ministère du Solliciteur général du Canada, faisaient partie de l'engagement soutenu du gouvernement d'examiner et de peaufiner les lois existantes en réponse à l'expérience et aux commentaires des intervenants. Elles visaient à étayer l'examen parlementaire prévu pour juin 2005.
Nombre de répondants à ces consultations ont indiqué clairement qu'ils voulaient une refonte complète du système et qu'ils attendaient avec impatience l'examen parlementaire. L'Association canadienne des commissions de police, par exemple, a déclaré, avant de répondre aux 12 questions du document de consultation, que:
Pour l'heure, l'ACCP estime que l'enjeu premier est de savoir si l'approche progressive, comme le préconise le document de consultation, est toujours appropriée, ou si le législateur devrait plutôt envisager une utilisation plus exhaustive et plus vaste de l'analyse et du prélèvement d'échantillons d'ADN.
Comment pouvons-nous faire avancer le mieux l'examen approfondi qu'attendent l'ACCP et bien d'autres? Les représentants des ministères de la Justice, de la Sécurité publique et de la protection civile, de la Gendarmerie royale et de la Banque nationale de données génétiques attendent le début des audiences depuis 2005. Ils avaient, à ce qu'il me semble, préparé un document de travail sur les enjeux ainsi qu'une série de questions. Évidemment, le Parlement a été dissout avant que ne soit mis sur pied le comité chargé de mener l'examen et le document en question dort sur les tablettes depuis lors. Ce document pourrait être rapidement mis à jour et servir de base à une consultation que mèneraient les ministères de la Justice et de la Sécurité publique. La consultation pourrait probablement être terminée d'ici le mois de septembre. Ces résultats pourraient étayer les recommandations présentées par le gouvernement sur la façon de modifier la loi. Les audiences portant sur ces recommandations permettraient un examen ciblé de l'utilisation de l'ADN dans le système de justice pénale qui commencerait vers la fin de cette année ou au début de 2008.
Comme toujours, je saurais gré au comité de me faire savoir si cette façon de procéder lui paraît appropriée.
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de comparaître une nouvelle fois devant le comité.
Il serait peut-être bon de partir du fait que le pouvoir de partager les profils génétiques sur le plan international, par le biais de la Banque nationale de données génétiques, figure dans la Loi sur l'identification par les empreintes génétiques. Cette loi prévoit que la Banque nationale de données génétiques peut, à la demande d'un pays étranger, rechercher dans ses données génétiques, un profil donné et indiquer ensuite s'il y a une correspondance avec des empreintes génétiques de la banque, ainsi que toute autre information, sauf le profil lui-même.
Nous espérons que les modifications introduites par le vont renforcer notre capacité de partager les profils génétiques, dans les cas où nous ne sommes pas sûrs qu'il y a une correspondance exacte ou non. Seul serait communiqué le fait qu'il existe une correspondance étroite ou comparable et cela veut dire qu'après discussion entre la Banque nationale de données génétiques et les représentants du pays étranger... ils essaieraient de s'entendre sur l'existence d'une correspondance. Une fois cette étape franchie, les nouvelles modifications autoriseraient, comme c'est le cas actuellement, le partage des renseignements personnels, l'information d'identification.
Hier, pendant votre visite, vous avez peut-être remarqué que les renseignements personnels étaient tenus à l'écart des renseignements génétiques lorsque la Banque nationale de données génétiques reçoit une trousse génétique, de sorte que les gens de la BNDG ne savent pas quels sont les renseignements personnels qui correspondent à un profil donné. Cette discussion entre les représentants de la BNDG et ceux du pays étranger porterait sur l'existence d'une correspondance sans que soit divulgué le nom des personnes concernées. Si les représentants concluent qu'il y a correspondance, alors les renseignements seraient envoyés au service des antécédents criminels, qui n'obtiendrait pas le profil génétique mais qui pourrait dire que oui nous avons une correspondance avec cette personne qui se trouve dans un pays étranger, et qui déciderait ensuite du type de renseignements qu'il serait disposé à communiquer au pays étranger au sujet de l'identité de cette personne, sans transmettre d'autres renseignements génétiques. Grâce à ce mécanisme, les autres pays ne pourraient pas effectuer un rapprochement aléatoire entre les profils génétiques et les renseignements personnels. Il y aurait donc cette séparation.
Cette protection est également imposée par la loi qui exige que toute entente internationale conclue par le Canada respecte l'alinéa 8(2)f) de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Ces ententes internationales sont toutes conclues dans le cadre de l'entente Interpol — qui prévoit que tous les renseignements génétiques sont transmis par l'intermédiaire d'Interpol — qui exige que le pays bénéficiaire accepte de respecter les conditions que nous imposons. Nous exigeons que les renseignements personnels transmis soient uniquement utilisés à des fins de poursuites ou d'enquêtes concernant une infraction pénale commise dans ce pays. Ces pays seraient tenus, en raison de l'entente conclue avec l'Interpol, de n'utiliser ces renseignements que dans ce seul but. Voici donc les restrictions et les conditions applicables à la communication des renseignements génétiques à l'heure actuelle et à l'avenir, à moins que nous ne modifions ces dispositions législatives.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à monsieur le ministre. Je vous trouve pas mal plus sympathique quand vous parlez d'ADN que lorsque vous parlez des juges. Rassurez-vous, je ne vous poserai aucune question au sujet des juges aujourd'hui.
Ma première question est la suivante. Comment la rationalité concernant la distinction entre les infractions primaires et les infractions secondaires est-elle partagée?
A priori, on a l'impression que les infractions primaires sont un peu plus graves que les infractions secondaires. Du même coup, lorsqu'on parcourt la liste qui nous a été soumise, on se rend compte que le leurre par Internet, par exemple, est une infraction primaire, mais que des voies de faits qui, à certains égards, sont des gestes qui peuvent paraître plus lourds de conséquences, sont des infractions secondaires.
Ma première question a donc trait à la rationalité et vise à savoir combien d'infractions feraient maintenant partie des infractions primaires dans le projet de loi.
Deuxièmement, monsieur le ministre disait-il que les infractions se rapportant aux drogues et aux stupéfiants faisaient partie des infractions primaires? Dans le document que j'ai lu, j'ai eu l'impression que cela restait parmi les infractions secondaires. J'aimerais que vous nous donniez des précisions à ce sujet.
En tant que législateur, il importe de comprendre quelle sera la séquence des événements une fois que cette ordonnance entrera en vigueur. J'aimerais que vous nous parliez de cela également.
Je suis partisan des questions courtes et des réponses intenses.
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Je suis heureux de le savoir.
Je pense, et je n'ai peut-être pas compris l'interprétation, que vous avez commencé par demander pourquoi vouloir adopter ce projet de loi aussi rapidement. Ce n'est pas qu'il faille agir rapidement, mais il serait bon d'adopter un projet de loi qui nous permettra de promulguer le projet de loi précédent qui a été adopté. Comme vous le savez, puisque vous étiez au Parlement à l'époque, le gouvernement a présenté un projet de loi pour essayer d'harmoniser certaines dispositions de l'ancien projet de loi , mais cela n'a pu se faire à cause des élections.
De toute façon, il me semble que c'est un projet de loi bien pensé. Il faut savoir qu'il porte sur un domaine où la science et la technologie évoluent très rapidement. Je pense que la plupart des gens reconnaissent qu'il s'agit là d'un outil très important pour nos services policiers, et j'estime qu'il donne d'excellents résultats pour les personnes qui pourraient être accusées à tort ou déclarées coupables, de sorte que dans cette mesure, il a...
Maintenant, pour ce qui est de la désignation des infractions primaires et secondaires, je peux vous dire tout d'abord que nous venons d'ajouter 172 nouvelles infractions. Nous avons essayé — et rien n'est parfait — de classer les infractions en fonction de leur gravité. Il n'y a jamais une concordance parfaite, comme je l'ai appris pour avoir essayé, pendant des années, d'apporter des modifications du Code criminel. Il y a bien sûr, dans la liste des infractions primaires, la plupart des crimes les plus graves contenus dans le Code criminel et ces infractions sont regroupées en deux catégories.
Mais là encore, il s'agissait d'adopter une nouvelle loi sans interdire l'examen prévu. Vous remarquerez que dans mes derniers commentaires, je vous ai invité à étudier ce projet et à présenter des modifications que je serai très heureux d'examiner, parce que ce n'est pas là le dernier mot au sujet de l'ADN, je peux vous le dire. Nous savons, en présentant ces amendements à un moment où la technologie et la science évoluent si rapidement, que les temps changent et que les projets de loi doivent également changer — tout comme, lorsque le projet de loi a été présenté au départ, nous savions qu'il faudrait le modifier.
Nous serions donc heureux d'avoir des commentaires...
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Excusez-moi, monsieur le président, je répondais à un courriel. Un des trois grévistes de la faim vient d'être libéré et je voulais réagir à cette nouvelle.
, je vous remercie d'être venu avec vos collaborateurs. Je tiens à dire pour le compte rendu que je trouve très frustrant d'être obligé d'aborder la question de l'ADN de cette façon. Je pense que le gouvernement précédent a commis une erreur grossière en présentant le projet de loi C-13, au lieu de procéder à l'examen prévu, parce que finalement nous avons effectué la moitié de l'examen et tous les témoins ou presque qui sont venus parler du projet de loi C-13 nous ont dit qu'il fallait l'étudier davantage. Que ce soit les chefs de police, les associations de policiers, les associations du barreau, le commissaire à la protection de la vie privée — qui avait des préoccupations de nature substantielle plutôt que procédurale — les témoins que nous avons entendus à cette époque étaient, sans exception, très en faveur du système, tout en exprimant des préoccupations, parce que parfois le système n'était pas suffisamment large et que, dans certaines situations, il l'était trop.
Je n'ai pas très bien compris, je vous l'avoue, vos derniers commentaires et je ne sais pas si vous avez proposé de confier l'examen au comité de la sécurité publique. Cela ne m'aiderait pas beaucoup, parce que je suis également membre de ce comité.
Avez-vous envisagé une autre possibilité qui consisterait à confier cette question à un sous-comité du comité de la justice? Je ne sais pas très bien ce qui s'est fait jusqu'ici dans ce domaine, et s'il est logique de confier l'examen à un autre comité. Ce comité pourrait peut-être revoir les témoignages qui ont été consignés et examiner la liste des témoins.
Mais ce que je tiens à vous dire clairement, et je le dis également au comité, qu'il faut entamer cet examen. Je dois également vous dire que, si vous arrêtiez de nous envoyer autant de projets de loi dans le domaine pénal, nous pourrions peut-être le faire. C'était là une remarque partisane de ma part, , et je ne m'attends pas à ce que vous y répondiez.
Avez-vous quelque chose de concret à proposer sur la façon de démarrer cet examen le plus rapidement possible et de faire un examen approfondi?
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Encore une fois, merci d'avoir posé cette question.
Le mécanisme rétroactif a été quelque peu étendu, comme vous l'avez mentionné, de façon à s'appliquer aux personnes déclarées coupables de meurtre et aussi d'une infraction sexuelle commise à un autre moment. Les infractions qui ont été ajoutées à la liste des infractions primaires comprennent le vol qualifié, l'introduction par effraction dans une maison d'habitation. Nous essayons d'élargir le régime en vigueur.
Il existait probablement un consensus sur le fait que ces dispositions, telles qu'elles avaient été proposées et présentées à l'origine, avaient une portée relativement limitée parce qu'elles autorisaient la prise d'empreintes génétiques pour un nombre limité d'infractions. M. Yost vient de signaler une autre difficulté, à savoir que, si l'on n'obtenait pas l'échantillon d'ADN immédiatement, on ne pouvait pas le faire ensuite.
Je crois que cela est aujourd'hui reconnu, et je pense que le projet de loi le reflète, tout comme le faisait le projet de loi qui est mort au feuilleton, je le reconnais. Il est nécessaire d'obtenir davantage d'échantillons et d'utiliser ces ordonnances pour un plus grand nombre de crimes, parce que c'est un outil important de la lutte contre les criminels. Ce n'est pas une technique qui vient de la Guerre des étoiles ou une technique du futur; les policiers s'en servent à l'heure actuelle et ils en ont vraiment besoin. Nous avons essentiellement élargi la portée du projet de loi pour répondre aux progrès de la technologie et pour tenir compte de l'importance exceptionnelle de cette méthode. En fait, nous essayons de rester à jour.
C'est un des défis auxquels le comité doit faire face, et je vous dirais très franchement que le ministère et moi aussi, en tant que ministre de la Justice, devons également suivre l'évolution de la technologie. Elle évolue constamment et c'est la raison pour laquelle je prévois que votre comité sera toujours un comité très occupé. Il l'a d'ailleurs toujours été.
Je vais revenir sur les commentaires que j'ai fournis à M. Comartin. Ce ne sera pas le dernier mot sur la question. Je suis convaincu que la science, la technologie et l'expérience... Si nous effectuons un examen, j'espère obtenir d'excellents conseils sur ces aspects, parce que c'est ce que nous recherchons. Chaque fois que nous abordons un nouveau domaine scientifique, et ce domaine est relativement nouveau, et que ce domaine évolue, nous avons toujours essayé de nous tenir au courant et c'est ce que les Canadiens veulent que nous fassions.
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Merci, monsieur le ministre.
Je devrais préciser que le partage international de données génétiques comporte deux aspects. Le premier concerne le cas où un service policier canadien demanderait à ce que soit envoyé à l'étranger, pour comparaison avec les profils internationaux, un profil génétique obtenu sur la scène d'un crime pour lequel il n'y a pas de suspect ou de réponse. Cette demande serait transmise par Interpol au pays auquel le service de police avait demandé à la GRC de l'envoyer — sous réserve des conditions que nous avons mentionnées. Il serait uniquement autorisé à utiliser ce profil pour faire une enquête ou une poursuite pénale. Il faudrait que ce pays accepte cette condition.
À l'heure actuelle, sur le plan international, la seule façon d'envoyer un profil génétique — et là je parle uniquement du profil génétique et non pas de l'échantillon ou de la tache qui pourrait être analysé pour toutes les autres caractéristiques génétiques. Il s'agit des 13 loci qui sont obtenus, ou neuf, dans certains cas, par les laboratoires de la GRC et qui sont envoyés à l'étranger à des fins de comparaison. Ils auraient uniquement ces doubles chiffres que vous avez vus au cours de votre visite hier. Il y en aurait deux, ou parfois seulement un, à chacun des lieux où cela est envoyé, ces allèles. Le pays étranger qui recevrait le profil que lui aurait envoyé la GRC par l'intermédiaire de l'Interpol, pourrait alors répondre en disant que ce profil correspond ou non à leur base de données pour leurs procédures d'enquête. Ce renseignement serait alors transmis à l'agence d'application de la loi, qui utiliserait les moyens normaux de communication pour savoir si les renseignements obtenus au cours de leur enquête correspondent aux renseignements obtenus à l'étranger. Cela ne se ferait pas par la Banque nationale de données génétiques, mais directement entre les deux services d'application de la loi concernés — l'un se trouvant dans le pays étranger et la GRC.
Pour ce qui est des demandes émanant de pays étrangers, lorsque ces pays envoient un profil génétique pour que soit effectuée une recherche ici, ce n'est que grâce au changement introduit par le que nous sommes maintenant en mesure de leur dire s'il existe ici une correspondance. Nous ne pouvions pas leur dire ni leur donner une copie de notre profil génétique. Nous pouvions uniquement leur dire que nous avions une correspondance et leur demander s'ils voulaient des renseignements personnels. Les représentants de ce pays devaient alors convenir d'accepter les renseignements personnels que nous avons dans la section des casiers judiciaires de la GRC qui identifient la personne. Cette information serait alors visée par la même entente internationale Interpol et nous insisterions pour que cette information soit uniquement utilisée à des fins d'enquête ou de poursuite pénale.
Bien souvent le problème vient du fait que nous ne savons pas s'il y a concordance, parce que les systèmes utilisés à l'étranger pour analyser l'ADN ne sont pas les mêmes que les nôtres. Ils utilisent ce que nous appelons d'autres trousses d'analyse. Ces trousses, d'après ce que j'ai compris, car je ne suis pas un expert en la matière, sont conçues pour que certains enzymes qui s'y trouvent produisent le profil de l'ADN dans certaines zones précises. Certains pays utilisent des zones différentes des nôtres. Bien souvent, nous constatons une correspondance pour trois, quatre, cinq ou six des zones de nos 13 zones normales et nous ne savons pas si les autres zones correspondent. Pour ce qui est du partage international de données, il nous arrive souvent de ne pas être en mesure de dire avec certitude s'il existe une correspondance, à moins que nous soyons prêts à leur envoyer d'autres profils pour qu'ils puissent les analyser ou examiner leurs informations pour voir s'il existe effectivement une correspondance ou non.
Nous proposons avec le de nous autoriser à faire ce que nous pouvons faire au Canada avec le , à savoir envoyer un profil à ces pays et leur demander s'il correspond vraiment au leur ou s'il existe une possibilité de correspondance entre ces profils, étant donné qu'ils se ressemblent beaucoup. Nous leur demanderions s'ils ont fait une erreur dans leur analyse ou s'ils ont par erreur inversé les chiffres. Nous pourrions alors savoir s'il s'agit d'une erreur scientifique, technique ou matérielle et leur demander de faire une nouvelle analyse. Il se pourrait qu'ils examinent plusieurs échantillons. Sur quel profil portait le rapport criminalistique? Faisait-il partie de la scène du crime? Ce genre de choses peut s'expliquer pour différentes raisons, comme le fait d'utiliser un échantillon détérioré qui n'a pas donné des résultats aussi clairs qu'il aurait pu. C'est pour ce genre de raison que nous voulons avoir l'autorisation d'envoyer un profil à l'étranger. Nous pouvons le faire à l'heure actuelle au Canada avec le et nous demandons simplement d'avoir le même pouvoir au palier international, pour être sûrs de pouvoir établir une correspondance dans les nombreuses affaires qui ont une portée internationale. Une fois la correspondance établie, nous reviendrions alors aux règles normales en vigueur.
C'est toute l'information qui serait envoyée; il n'y aurait pas d'autre information génétique. L'échantillon ne serait pas envoyé. Ces pays ne pourraient pas effectuer une analyse séparée, et devraient utiliser leurs propres dossiers dans leurs propres laboratoires. Ils disposeraient uniquement d'un renseignement disant qu'il existe une possibilité de correspondance probable et que nous voulons leur montrer notre profil pour voir s'il correspond au leur. Les personnes qui effectueraient cette comparaison n'auraient pas accès aux renseignements personnels; elles ne décideraient pas d'envoyer des renseignements personnels concernant les individus en question tant qu'elles n'en seraient pas arrivées à la conclusion qu'il existe une correspondance et que le profil peut être envoyé à l'étranger.
Bonjour, monsieur le ministre. Tout d'abord, je vous félicite pour votre nomination. Je n'avais pas eu l'occasion de le faire auparavant.
J'aimerais poser une question principalement à M. Greg Yost ou à M. Bird.
On sait que le Code criminel canadien a été institué dans le but de protéger les citoyens canadiens sur leur territoire. Naturellement, en vertu du projet de loi que nous avons étudié, nous savons que nous devons communiquer avec des pays étrangers. Au risque de me répéter dans ma question, vous semblez avoir présentement — du moins, je l'ai vu hier — des laboratoires qui sont « très beaux et très efficaces ». Je pense qu'on peut vous féliciter à ce sujet. Cependant, quelque chose m'intrigue.
On sait qu'on peut envoyer des échantillons pour fins de comparaison dans un ou des pays. Vous avez dit que l'inverse se faisait aussi, mais en vertu de critères très sévères. Or, lorsqu'une personne entre en territoire canadien, par exemple un réfugié, bien souvent, le pays d'où il vient a été complètement détruit. On ne sait pas ce qui lui est arrivé auparavant. A-t-il été un vendeur de drogues? A-t-il tué quelqu'un dans son pays? Un changement de gouvernement a-t-il fait que, du jour au lendemain, il est passé d'oppresseur à oppressé?
Donc, cette personne arrive dans notre territoire, et nous avons des lois d'accueil extrêmement généreuses. Naturellement, il serait intéressant de savoir s'il a commis un acte criminel dans son pays, même si ce n'était que pour pouvoir peut-être encadrer cette personne, sans nécessairement lui refuser d'entrer.
J'aimerais poser la question, mais je ne sais pas lequel des deux pourrait y répondre. Avez-vous un moyen de cerner ce problème? Nous sommes un pays extrêmement accueillant pour les réfugiés. Ce sont toutes de bonnes personnes, mais il se glisse à l'intérieur de ces groupes des gens qui ont peut-être commis des crimes. Si leur pays n'avait pas été détruit et si on avait eu des ententes, il serait peut-être possible de les retracer. Avez-vous quelque chose pour avoir ce qu'on peut appeler un coupe-feu?
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Très bien, je serai bref.
Félicitations, monsieur le ministre, pour votre nomination. Nous sommes heureux que vous soyez ici aujourd'hui.
Je devrais probablement adresser ma question à M. Comartin, parce qu'il m'a fait un commentaire il y a quelques temps au sujet du Code criminel et de la nécessité de le revoir complètement.
Lorsque je vois ce que nous essayons de faire avec la banque de données génétiques, et lorsque j'examine les définitions utilisées... Vous savez, je ne suis pas avocat, je n'ai pas l'esprit juridique. Je suis un vieux professeur qui aime bien que les choses soient claires. Je constate qu'il y a beaucoup de confusion lorsqu'on examine les définitions et les autres aspects qui touchent l'ADN.
J'aimerais savoir si je peux être absolument certain que la personne qui a commis un crime, disons, il y a 20 ans, et que ce crime n'existe plus dans le Code criminel d'aujourd'hui — je pense plus précisément au viol. Le Code criminel a déjà réprimé le viol; il ne le fait plus. Je pense au viol au sens de la loi. Ce viol figurait à une certaine époque dans le Code criminel; il n'y est plus. Ce sont là quelques exemples de là où je veux en venir. Les gens qui travaillent dans le système de l'ADN doivent avoir beaucoup de mal à fonctionner avec un Code criminel qui, pour une raison ou une autre...?
Je ne sais toujours pas pourquoi le viol et le viol au sens de la loi ont été supprimés. Je ne me souviens même pas de quand cela a été fait. Avant, les gens savaient très bien ce que cela voulait dire. Aujourd'hui, tout cela est regroupé dans l'expression « agression sexuelle ». Tout le monde voulait savoir ce que voulait dire l'expression « agression sexuelle », alors on a préparé une liste de définitions. Cela comprend tout, depuis les contacts sexuels jusqu'au viol. Pour ce qui est du fait d'avoir des relations sexuelles avec une personne de moins de 14 ans, cette personne est coupable d'avoir eu des relations sexuelles avec une personne de 13 ans et 11 mois, mais si elle a 14 ans et un mois, elle n'est pas coupable.
J'ai du mal à expliquer ce que je veux dire. Et je parle de confusion. En tant que citoyen ordinaire qui essaie de consulter de temps en temps le Code criminel et qui ne comprend pas les trois quarts de ce qu'il lit, j'aimerais savoir si cela est une entrave pour le ministère, en particulier pour les gens de l'ADN, d'une façon ou d'une autre, ou est-ce que je vis dans un monde imaginaire?
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Monsieur le président, bien souvent lorsqu'on modifie le nom de ces infractions — et il y a eu plusieurs modifications et changements au cours des ans — il y a des dispositions du Code criminel qui englobent les anciennes infractions, de sorte que personne ne puisse y échapper.
Pour ce qui est de vos commentaires au sujet des changements apportés au Code criminel et qui vous semblent parfois compliqués, je peux vous dire que, de temps en temps, il est proposé de refondre complètement ce code. Je suis sûr que M. Lee était là lorsque des gens disaient qu'il fallait complètement refondre le Code criminel et repartir à zéro.
En fait, nous avons ici une adaptation du Code criminel anglais du XIXe siècle, qui doit être continuellement mis à jour. Le projet de loi qui vous est présenté représente une de ces mises à jour.
Pour ce qui est de l'évolution des attitudes de la population, vous avez parlé de l'âge de protection. Si vous remontez aux années 1870, il était très courant et accepté à cette époque, que les gens de 14 ans se marient; ils étaient des adultes. Aujourd'hui, nous regardons cette situation et nous nous disons que ce n'est pas parce que la loi qui était en vigueur au cours des années 1870 interdisait certaines choses aux jeunes de moins de 14 ans qu'il ne faudrait pas modifier cette loi pour la faire passer à 16 ans. C'est le défi auquel nous faisons face.
Cela arrive constamment. Il y a 20 ans au Canada, si quelqu'un mettait le feu à votre voiture, ce n'était pas un incendie volontaire, mais si quelqu'un mettait le feu à un tas de légumes, c'était un incendie criminel. Vous vous demandez comment cela est possible? Eh bien, c'est parce qu'il y a 20 ans, les dispositions du Code criminel en matière d'incendie criminel avaient été rédigées avant qu'il y ait des voitures et les infractions contre les biens prévues ne comprenaient pas le fait de mettre le feu à un véhicule.
C'est donc, d'après moi, le défi auquel nous faisons face. Nous sommes toujours obligés d'examiner toutes ces choses.
Pour ce qui est de ce projet de loi, vous soulevez un point intéressant. Il est quelque peu complexe parce que le projet que vous avez devant vous est un projet de loi indépendant mais il contient aussi des dispositions qui vont permettre de promulguer celles du projet de loi C-13 qui a été adopté par le Parlement précédent. Il n'est donc pas facile, même pour des avocats, j'en suis sûr, de suivre tout cela et vous avez mentionné que vous n'étiez pas avocat. C'est néanmoins les résultats que nous souhaitons, que nous recherchons, et c'est certainement un pas dans la bonne direction.
Pour ce qui est de vos autres commentaires, je comprends ce que vous voulez dire mais encore une fois, il est nécessaire de mettre régulièrement à jour le Code criminel.
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Oui, et je le ferai rapidement.
Merci, monsieur le ministre, de comparaître une autre fois.
J'aimerais poser une question. Je suis également en faveur de ce projet de loi. Le principe de base ici est que nous voulons avoir des dispositions législatives qui soient efficaces. C'est peut-être davantage une question pour les juristes qui sont ici, mais, monsieur le ministre, vous avez rapidement mentionné l'arrêt R. c. Rodgers, la décision de la Cour suprême du Canada, en disant qu'il était favorable. C'est apparemment le cas, mais j'ai pris le temps de le lire et je suis maintenant un peu moins sûr de son utilité.
Voici ma brève question. Cette décision a été rendue en avril de l'année dernière, en 2006. On peut présumer que le projet de loi C-13 avait été rédigé, déposé et présenté. Je n'étais pas ici, mais le train avait démarré pour mettre en route le projet de loi C-13. Le renforce le projet de loi C-13 dans un certain nombre de domaines dont nous avons parlé.
Revenons un instant sur l'arrêt Rodgers: la personne en question avait été déclarée coupable et condamnée à quatre ans d'emprisonnement pour agression sexuelle; elle avait commis l'infraction pendant qu'elle se trouvait en probation pour avoir été condamnée pour contacts sexuels. Je sais que cette affaire est antérieure à la loi et qu'il y a eu de nombreuses complications, mais l'essentiel est que, s'il y a bien quelqu'un qui aurait dû vraiment faire l'objet d'une ordonnance d'identification par empreintes génétiques, c'était bien cet individu. Et pourtant, la Cour suprême du Canada s'est prononcée à quatre contre trois. C'était une décision serrée et c'était juste avant que le projet de loi C-13 soit présenté, parce qu'il n'a, en fait, jamais été adopté. C'était aussi également avant le , qui renforce un peu certains aspects et qui, semble-t-il, va être facilement adopté par le comité.
Je ne voudrais pas commencer à examiner les propensions des juges qui siègent à la Cour suprême, parce que nous n'allons pas parler des nominations judiciaires et de ce qu'ils pensent, mais étant donné que la juge en chef McLachlin, qui a critiqué le gouvernement, a appuyé ce projet de loi — en faisant référence à Rodgers, je pense — tout comme les juges Bastarache, Abella et Charron — qui ne représentent pas vraiment l'aide droite de la Cour suprême — je me demande si vous vous sentez en sécurité, puisque le seul arrêt sur la question est l'arrêt Rodgers, et si vous pensez que le sera déclaré valide pour ce qui est des audiences ex parte, des présomptions, et de la suppression du pouvoir discrétionnaire qui découle implicitement de toutes ces questions, et de l'article 8 de la charte? Je sais que ma question est un peu longuette.