Je déclare la séance ouverte. Nous tenons aujourd'hui la sixième réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
Étant donné que les cloches sonnent, est‑ce que nous avons le consentement unanime pour commencer la réunion? Je propose que nous entendions la déclaration liminaire du ministre, que nous suspendions ensuite la séance pendant quelques minutes afin que chacun puisse voter à l'aide de l'application, puis que nous reprenions la réunion.
Est‑ce que tout le monde est d'accord avec ce plan?
Des députés: D'accord.
La présidente: Nous avons le consentement unanime pour aller de l'avant. Nous allons entendre la déclaration liminaire du ministre, puis nous suspendrons la séance pendant quelques minutes.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts pour cette réunion. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Si vous perdez l'interprétation, veuillez m'en informer immédiatement, et nous veillerons à ce que l'interprétation soit correctement rétablie avant de poursuivre les travaux. La fonction « lever la main » au bas de l'écran peut être utilisée à tout moment si vous souhaitez prendre la parole ou signaler un problème à la présidence.
Nous sommes ici aujourd'hui pour une séance d'information sur les échéanciers et les taux d'acceptation actuels et projetés à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Je souhaite la bienvenue à l'honorable Sean Fraser, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Bienvenue, monsieur le ministre, et merci de comparaître devant le Comité.
Le ministre est accompagné de représentants d'IRCC: Marian Campbell Jarvis, sous-ministre adjointe principale, Politiques stratégiques et de programme, et Daniel Mills, sous-ministre adjoint principal, Opérations.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention de tous les témoins.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous reconnaisse par votre nom. Lorsque vous êtes prêt à parler, vous pouvez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Je vous rappelle que vous devez toujours vous adresser à la présidence. L'interprétation au cours de cette vidéoconférence fonctionnera de la même manière que lors d'une réunion ordinaire. Lorsque vous parlez, veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, votre micro doit être en sourdine.
Les témoins disposent de cinq minutes pour leurs déclarations liminaires. Pendant les tours de questions, je vais montrer à l'écran des cartes de couleur pour indiquer qu'il reste une minute. Nous avons une carte pour indiquer qu'il reste une minute, une autre pour indiquer qu'il reste 30 secondes et un panneau d'arrêt. J'espère que tout le monde en tiendra compte.
Sur ce, je souhaite la bienvenue au ministre Fraser, qui va amorcer nos discussions par une déclaration liminaire de cinq minutes.
Monsieur le ministre, la parole est à vous. Vous pouvez commencer.
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Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à vous, chers collègues.
Je suis ravi d'être ici. J'ai passé mes six premières années en tant que député à siéger à des comités parlementaires, et je tiens à vous dire tout le respect que j'ai pour le travail des comités. J'ai hâte de voir les recommandations que vous pourriez avoir à proposer.
[Français]
Je vous remercie de m’avoir invité à comparaître aujourd'hui devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration.
[Traduction]
Mes amis, j'ai un discours de 10 minutes, et j'ai 5 minutes pour le prononcer. Permettez-moi de commencer.
[Français]
Comme le savent les membres du Comité, la pandémie a entraîné des retards dans le traitement des demandes. Dans la lettre de mandat que m’a remise le , il est indiqué que l’une de mes priorités consiste à réduire ces retards occasionnés par la COVID‑19.
Je m’excuse, mais j’espère que vous seriez d’accord, si je faisais des remarques en anglais.
[Traduction]
C'est simplement pour gagner du temps.
Mesdames et messieurs, je sais qu'il y a des défis à relever en ce qui concerne le traitement des demandes dans le système d'immigration, et j'ai hâte de mettre en œuvre certaines des mesures que nous prévoyons, car je pense que nous pouvons améliorer nettement la situation.
Pour comprendre la façon dont ces mesures vont améliorer la situation, il est essentiel de comprendre l'origine des défis auxquels nous sommes confrontés.
Quand j'examine les circonstances entourant la pandémie, il me paraît très évident que les activités d'IRCC ont été touchées autant que celles de n'importe quel autre ministère du gouvernement du Canada.
Si vous ignorez les défis auxquels nous sommes confrontés, sachez qu'ils découlent principalement de la décision prise par le gouvernement du Canada, pendant la pandémie, d'orienter ses activités de manière à donner le statut de résident permanent à un plus grand nombre de nouveaux arrivants qui se trouvaient déjà au Canada. C'était dans le but de protéger le public contre la propagation de la COVID‑19 lorsque nos frontières étaient fermées. En outre, la pandémie dans le monde a eu des répercussions sur certaines de nos activités au Canada et dans nos bureaux à l'étranger, notamment la fermeture de certains bureaux pendant un certain temps.
Pendant que nous accordions le statut de résident permanent à des personnes qui se trouvaient déjà au Canada, nous continuions de recevoir un nombre important de demandes provenant de personnes vivant à l'étranger. Il s'est ainsi accumulé un nombre considérable de demandes de personnes se trouvant à l'étranger qui désiraient venir au Canada. Je crois que c'était la bonne chose à faire à l'époque pour que nous puissions atteindre notre objectif d'accueillir l'an dernier le plus grand nombre de nouveaux résidents permanents de toute l'histoire du Canada. Nous savions cependant que cela entraînerait des conséquences auxquelles nous devons maintenant faire face.
Aux personnes qui ont présenté une demande et qui sont à l'étranger, je tiens à dire que je comprends la frustration éprouvée à l'égard de certains processus de demande, mais nous travaillons très fort à atténuer certains des obstacles. Je me réjouis de ces efforts.
Le point de départ est peut-être le Plan des niveaux d'immigration que j'ai déposé hier. Vous remarquerez que l'objectif de 432 000 résidents permanents pour l'an prochain est le nombre le plus élevé de résidents permanents que le Canada n'aura jamais accueillis. Ce nombre dépasse de loin les 405 000 résidents permanents que nous avons accueillis l'an dernier.
Cela contribuera à réduire le nombre de personnes qui attendent de venir au Canada, car nous serons en mesure d'accueillir un plus grand nombre de personnes dont la demande est déjà dans le système. Cependant, il y a d'autres mesures que nous mettons en place et qui vont considérablement améliorer la qualité de l'expérience des gens pendant le processus de demande.
Je souligne en particulier l'investissement de 85 millions de dollars inclus dans la mise à jour économique et financière de l'automne dernier, qui comprend des fonds pour le traitement des permis de travail, pour le traitement des permis d'études, pour les preuves de citoyenneté, pour la réduction de l'inventaire lié aux cartes de résident permanent et pour l'accélération du traitement des visas de résidence temporaire.
À ces mesures porteuses d'améliorations vont s'ajouter les fonctionnalités majeures de la nouvelle plateforme numérique à laquelle nous travaillons, qui vont stimuler la productivité de notre ministère au fil du temps et améliorer la qualité de l'expérience utilisateur.
Je signale en particulier que le processus de demande de citoyenneté est désormais numérique et qu'à la fin de ce processus, les cérémonies sont devenues virtuelles. Nous examinons actuellement des options supplémentaires qui permettront aux personnes qui le souhaitent de prêter serment par voie électronique pour accélérer la finalisation de leur processus d'obtention de la citoyenneté, quand la dernière chose qu'elles doivent faire est de prêter serment afin de devenir des citoyens canadiens. Elles pourront choisir de célébrer leur citoyenneté à un moment ultérieur.
D'autres fonctionnalités ont été récemment mises en ligne, comme la réception par voie numérique des demandes liées à divers secteurs d'activité. D'ici l'été, les opérations d'IRCC permettront le recours à un processus numérique de réception des demandes dans 17 secteurs d'activité différents pour les personnes qui demandent à venir au Canada.
Nous avons également un processus de demande de RP qui en est aux dernières étapes et qui permettra les demandes par voie électronique. Au cours de cette pandémie, nous avons vu plus de 200 000 personnes se prévaloir de cette possibilité. L'un des avantages qui m'a le plus frappé est qu'à une époque où de nombreux services en personne ont été compromis en raison de la pandémie de COVID‑19, nous...
Mon temps est écoulé. Je n'avais pas vu le signal m'indiquant qu'il me restait une minute. Je terminerai très rapidement en disant qu'entre l'admission numérique, les processus de demande de RP et le nouveau système de suivi des dossiers de demande de résidence permanente aux fins de réunification familiale, nous constatons que les gens obtiennent des renseignements en temps réel sur leurs dossiers. Ces fonctions numériques vont continuer à être mises en ligne, ce qui permettra d'améliorer l'expérience du processus d'immigration au Canada.
Je suis ravi d'être ici aujourd'hui pour discuter de certaines de ces mesures, et j'ai hâte de répondre à toutes vos questions.
[Français]
Je vous remercie tous.
Je suis heureux de témoigner devant le Comité aujourd'hui.
[Traduction]
Je vous suis très reconnaissant de votre temps.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être venu, et en personne, en plus. C'est un plaisir de vous voir.
Hier soir, au Comité spécial sur l'Afghanistan, nous avons reçu deux majors généraux à la retraite. Ils ont déclaré avoir envoyé une lettre à IRCC en juillet 2021 afin de demander qu'on organise rapidement la venue au Canada des réfugiés ayant servi d'interprètes. Évidemment, ils n'ont pas eu de réponse. Vingt-trois de vos propres collègues libéraux avaient écrit, en décembre 2020, une lettre également restée sans réponse. Le HCR a affirmé, devant ce même comité, qu'il avait un plan pour évacuer les Afghans vulnérables au début de 2021, et là encore, il n'y a pas eu de réponse.
J'ai écrit de nombreuses lettres à votre bureau — à vous directement — sans obtenir de réponses.
Des milliers d'interprètes et de ressortissants afghans sont bloqués en Afghanistan. Ce que tout le monde veut savoir, c'est quelles mesures concrètes vous ou votre ministère prenez pour faire venir ces réfugiés ici. Personne n'a encore vu de véritable plan.
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Pour mettre les choses en perspective, la reprise économique après la pandémie de COVID‑19 a été aussi forte au Canada que dans n'importe quel autre pays industrialisé. Avant l'arrivée du variant Omicron dans nos collectivités, nous avions récupéré 107 % des emplois perdus pendant la pandémie. Le PIB avait dépassé les niveaux prépandémiques, et notre taux de participation à la population active avait atteint un sommet historique.
Cela dit, à la fin de l'année, il restait environ 900 000 emplois vacants dans l'économie canadienne. Nous devons adopter des politiques qui favoriseront la croissance économique, et l'immigration va contribuer à la croissance dont nous avons besoin.
Le Plan des niveaux d’immigration que j'ai déposé hier est fortement axé sur l'économie, et il est conçu pour faire en sorte que nous puissions accueillir autant de travailleurs que notre système le permet pour combler les lacunes en matière de main-d'œuvre. Nous parlons de travailleurs pour notre secteur des soins de santé et notre secteur des transports. Allez sur n'importe quelle rue principale et parlez à un propriétaire de restaurant ou visitez un atelier d'usinage et demandez aux propriétaires s'ils ont les talents nécessaires dans l'atelier pour remplir les commandes qu'ils pourraient autrement remplir.
L'immigration jouera un rôle prédominant et grâce au plan que j'ai déposé hier, nous avons maintenant l'un des meilleurs outils de notre histoire pour accueillir des travailleurs de façon permanente au pays. Toutefois, cela ne fait qu'effleurer la surface, car nous avons également l'occasion d'utiliser nos programmes d'immigration temporaire axés sur la demande pour accueillir plus rapidement des travailleurs dont nous n'aurons pas nécessairement besoin à long terme comme résidents permanents.
L'effet combiné du Plan des niveaux d’immigration et de nos programmes temporaires nous fournira les outils nécessaires pour tirer parti de l'immigration et faire venir des travailleurs pour pourvoir les emplois pour lesquels les propriétaires d'entreprises ne peuvent pas trouver de Canadiens dans leur propre collectivité et pour pourvoir les emplois dont ils ont besoin pour maximiser le potentiel de croissance économique.
Je vais m'arrêter ici, mais je pense que vous pouvez comprendre, madame la présidente, que je pourrais parler de ce sujet pendant des heures.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Il est important de ne pas se contenter de tenter d'accueillir un grand nombre d'immigrants — même si cela reste essentiel —, mais de s'efforcer également de rendre le système équitable, afin que les gens puissent être convaincus que les décisions prises dans le cadre de ces systèmes le sont de manière équitable et qu'elles ne favorisent pas les personnes d'un pays d'origine au détriment de celles d'un autre.
Nous cherchons des talents. Nous recherchons des personnes qui répondent aux critères d'admissibilité. J'aimerais attirer l'attention de l'honorable député sur l'un des points positifs, à savoir le Volet direct pour les études, un programme utilisé pour faciliter et accélérer l'accueil d'étudiants internationaux au Canada. Selon nos observations, ce programme a fait augmenter le taux au Pakistan jusqu'à 46 % — si je me trompe, j'assurerai personnellement un suivi avec le député. Cela fera donc partie de la voie à suivre.
Nous constatons également que le plus grand nombre de refus essuyés par certains pays est souvent attribuable au grand nombre de demandes reçues de ces pays, et pas nécessairement au fait que ces pays sont traités différemment.
C'est une excellente occasion d'élargir le Volet direct pour les études dans différents pays afin d'accroître les taux d'acceptation, mais surtout pour accueillir de plus en plus d'étudiants ici, car les étudiants internationaux qui s'installent au Canada obtiennent des résultats sociaux, économiques et culturels extraordinaires à long terme. À mon avis, ils ont la possibilité de faire d'excellents résidents permanents s'ils restent au Canada après leurs études.
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Je vous remercie, monsieur le ministre.
Votre français s'améliore, et j'en suis bien heureux.
Le Bloc québécois a reçu votre document de breffage à la suite d'une demande d'accès à l'information. Ce qui est étrange, c'est que les employés de votre ministère disent que le nombre de demandes à traiter est le plus élevé de la décennie, que cela influera sur les prévisions pour 2022, et que s'ensuivront des retards de traitement croissants et que les longs délais persisteront au-delà de la reprise complète des activités.
C'est ce qu'ont dit les employés de votre ministère, et cela figure dans vos notes de breffage. La semaine dernière, lors de votre conférence de presse, vous sembliez beaucoup plus optimiste que vos propres employés.
Devons-nous croire à l'optimisme du ministre ou à la note de breffage des employés du ministère?
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Je ne vais pas répondre à la question concernant les intentions malveillantes sous-tendant le traitement des dossiers.
Je peux assurer tous les députés que les défis auxquels nous faisons face découlent des circonstances liées à la pression exercée par la COVID‑19 sur le système d'immigration du Canada, y compris sur la délivrance des cartes de résident permanent, qui nécessite habituellement un rendez-vous en personne. Comme nombre des bureaux sont fermés, les rencontres en personne ne sont pas possibles.
Cela dit, je pense que nous avons une belle occasion de réaliser des progrès en vue de régler ce problème. C'est grâce aux 85 millions de dollars qui ont été annoncés récemment que nous pourrons ramener le délai de traitement pour l'inventaire de cartes de résident permanent en attente dans une salle du courrier à une ou deux semaines. Quand tous ces fonds auront été versés, nous pourrons réduire l'inventaire et traiter les demandes dans un délai raisonnable.
En temps normal, une personne ne devrait pas avoir à attendre 66 jours pour recevoir sa carte de résident permanent. Voilà pourquoi nous faisons des investissements: pour atténuer les conséquences si profondes de la pandémie sur nos activités quotidiennes qui nécessitent des rencontres en personne et, ainsi, revenir à des délais de traitement raisonnables.
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Merci, madame la présidente.
Je vais partager mon temps de parole avec Mme Kayabaga. Nous aurons deux minutes chacun.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'abord de votre présence. Je vous remercie également pour les 85 millions de dollars et pour les mesures que vous prenez.
Je représente le bureau le plus occupé au Canada. Les gens de votre ministère peuvent vous le confirmer. Les chiffres n'aideront pas les personnes que M. Ali a mentionnées, les travailleurs étrangers temporaires dont la majorité des petites entreprises ont besoin.
Je vous donne l'exemple précis d'un restaurant de ma circonscription, le Maharaja. Il a fallu deux ministres. J'ai même fait visiter le restaurant à votre prédécesseur. Le restaurant a dépensé des millions de dollars et il n'a même pas pu ouvrir ses portes durant le mandat du ministre précédent, ni encore aujourd'hui. Pourquoi? Parce qu'il a présenté des demandes de permis temporaires pour des cuisiniers et que ces demandes n'ont pas encore été traitées.
À votre avis, comment votre plan viendra‑t‑il en aide aux entreprises comme celle‑là, qui vivent avec le stress de savoir qu'elles pourraient perdre plusieurs millions de dollars?
Divers facteurs entrent en ligne de compte dans la situation que vous décrivez. Permettez-moi d'expliquer la différence.
Pour le traitement des demandes générales de permis de travail, les 85 millions de dollars dont j'ai parlé auront des effets réels. Ils devraient nous permettre de respecter à nouveau la norme de service.
Il y a un problème particulier touchant les personnes en provenance de l'Inde étant donné les répercussions de la COVID‑19 sur nos activités. J'ai mentionné dans ma réponse précédente qu'il y avait des endroits où nous n'avions pas pu permettre aux gens de travailler à domicile. Le bureau de New Delhi en est un.
Tout cela étant dit, je suis très optimiste. Je travaille avec la , qui est responsable de l'emploi et du développement de la main-d'œuvre, pour trouver des façons de tirer parti des programmes que nous gérons conjointement pour simplifier et accélérer la venue au Canada de travailleurs temporaires et de futurs résidents permanents potentiels, ainsi que pour remédier à la grave pénurie de main-d'œuvre qui touche tout le pays.
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Je vais vous interrompre, monsieur le ministre. Je voulais juste savoir si vous étiez d’accord sur la création d'un poste d'ombudsman ou non. Vous semblez ambivalent sur la question, mais il n’y a pas de problème.
Comme vous le savez sûrement, le Comité spécial sur l'Afghanistan cherche depuis quelques semaines des solutions à la crise en Afghanistan. Nous nous sommes concentrés sur l'aspect humanitaire, hier, mais cela a touché votre ministère, parce que, comme vous le savez, votre gouvernement a promis d'accueillir 40 000 réfugiés afghans.
Hier, j’ai offert au major‑général à la retraite David Fraser la chance de vous poser une question par mon intermédiaire. La question de M. Fraser était la suivante: quel est le plan, monsieur le ministre, pour évacuer ces gens-là?
Pourquoi ne faites-vous pas comme le Royaume‑Uni, les États‑Unis ou la France, qui, eux, parlent aux gens directement plutôt que d’échanger des courriels?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Concernant les arriérés, divers rapports et documents font état des chiffres suivants, par exemple: 548 000 demandes de résidence permanente, dont 112 392 demandes de réfugiés, 775 000 demandes de résidence temporaire comme les permis d'études, les permis de travail, etc., et 468 000 demandes de citoyenneté canadienne.
Le a comparu au Comité aujourd'hui. Il a laissé entendre que l'injection de 85 millions de dollars permettrait de régler la situation et revenir à des délais de traitement normaux. Quand je vois ce genre de chiffres, je trouve que la déclaration ne manque pas d'audace.
J'ai quelques questions. Premièrement, sur quoi a‑t‑il basé sa réponse? Deuxièmement, sur quels critères s'appuie‑t‑on?
A‑t‑on préparé un document interne pour le en vue de sa comparution aujourd'hui lui permettant d'affirmer que ces 85 millions de dollars permettront d'arriver à ce résultat? Si un tel document existe, pourriez-vous nous le transmettre aujourd'hui, s'il vous plaît, pour compléter la réponse que vous allez maintenant me donner?
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Les 85 millions de dollars qui ont été annoncés au début de décembre vont nous permettre de retrouver des délais de traitement normaux pour les permis d'étude, pour les permis de travail et pour les cartes de résidence permanente.
En ce qui a trait aux résidents permanents, on a différents délais de traitement selon nos normes de service. Comme M. le ministre l'a mentionné, pour toutes les demandes de parrainage de membres de la famille, nous avons déjà retrouvé un délai de traitement de 12 mois.
Ces 85 millions de dollars ne permettront donc pas d'améliorer tous les délais de traitement pour les résidents permanents, mais ils nous permettront de développer d'autres outils pour que ces résidents permanents puissent faire leurs demandes de façon électronique et avoir différents mécanismes pour mieux suivre leurs demandes. Ces 85 millions de dollars seront utilisés pour plusieurs volets d'activité.
Notre engagement, c'est de revenir à des délais de traitement respectant nos normes de service pour les étudiants, pour les travailleurs temporaires et pour les cartes de résidence permanente.
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Je vous remercie de votre question.
J'aimerais apporter une clarification.
Depuis janvier, le temps de traitement des demandes de la catégorie du regroupement familial est de 12 mois. Tout à l'heure, j'ai parlé de février, mais ce n'était qu'un exemple.
[Traduction]
Une personne qui présente une demande aujourd'hui verra sa demande traitée dans les 12 mois.
[Français]
La norme selon laquelle les demandes vont être traitées en 12 mois est en vigueur depuis janvier.
Pour ce qui est de l'inventaire de traitement, tout dépend de la catégorie. Par exemple, au Canada, on traite présentement 35 000 demandes sous la classe « famille ». Comme je l'ai mentionné plus tôt, en janvier seulement, on a traité plus de 8 000 demandes sous la même classe, ce qui inclut les demandes provenant du Canada et de l'international.
Les fonctionnaires et mon équipe travaillent d'arrache-pied afin de réduire considérablement l'inventaire.
:
Je vous remercie de votre question.
Plusieurs facteurs expliquent cela.
Premièrement, nous avons numérisé différents dossiers depuis le début de la pandémie. Les demandes papier qui ont été envoyées à nos différents bureaux sont maintenant numérisées. Cela nous permet d'avoir accès à la demande par l'entremise du système de gestion globale des cas. Cela nous permet aussi d'utiliser notre empreinte à l'international et à différents endroits au Canada, afin de faciliter le traitement de ces demandes électroniquement. C'est l'une des choses que nous avons faites.
Deuxièmement, comme le ministre l'a mentionné plus tôt, nous avons instauré un système qui permet aux clients de soumettre leur demande de façon électronique. Présentement, nous menons un projet-pilote en lien avec 17 secteurs d'activité. À l'été 2022, les gens vont pouvoir soumettre leurs demandes de manière électronique. Encore une fois, cela nous permet de traiter les dossiers, qu'ils proviennent du Canada ou de notre réseau global...
:
Je vous remercie beaucoup de votre question.
Je suis très heureux d'indiquer au Comité que nous avons fait énormément de travail au cours des 24 derniers mois à la suite de la pandémie.
Comme vous le savez, au départ, toutes les activités d'IRCC se faisaient au moyen de formulaires papier, et les examens et les cérémonies de citoyenneté se déroulaient en personne. Or, au cours des 24 derniers mois, nous avons instauré des cérémonies de citoyenneté virtuelles. Ainsi, les gens n'ont pas besoin de se déplacer, et nous tirons profit de la technologie. Nous nous assurons de l'intégrité du programme et nous procédons à une vérification de l'identité. Tout cela est fait façon conforme.
Cette année, plus de 133 000 personnes sont devenues de nouveaux citoyens canadiens lors de ces cérémonies de citoyenneté virtuelles. De plus, les examens sur les connaissances du Canada se font dorénavant en ligne. Les clients sont invités à passer l'examen en ligne, ce qui leur permet de recevoir leur résultat plus rapidement. Ce système a été déployé en novembre 2020; cela fait donc plus d'un an que nous l'utilisons. Nous invitons plus de 5 000 personnes par semaine à passer cet examen, et ce chiffre est plus élevé qu'il ne l'était avant la COVID‑19. Il s'agit donc vraiment d'un gain en matière de performance.
Nous avons apporté une troisième modification aux activités d'IRCC: nous permettons maintenant aux postulants de 18 ans et plus de soumettre leur demande en ligne. Nous n'utilisons plus les formulaires papier, ce qui nous permet de traiter la demande directement dans notre système de gestion globale des cas, et qui nous permet de travailler à distance. Si des perturbations surviennent dans certaines villes en raison de la COVID‑19, les gens peuvent travailler de la maison, parce que les dossiers sont maintenant électroniques.
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La réponse est donc que le délai sera réduit pour atteindre un certain nombre de jours — que vous ne connaissez pas —, et un certain nombre de mois — pour lequel vous n'avez pas de certitude. Cela ne m'éclaire pas tellement.
Suite à la demande de Mme Kwan, j'en ai aussi une à formuler au nom du Comité.
Vous pourrez fournir les renseignements après la réunion. Nous avons du mal à obtenir des réponses sur l'avenir, alors je vais poser des questions qui remontent dans le temps, ce qui devrait être beaucoup plus facile pour vous. À partir de l'année 2015‑2016, veuillez fournir au Comité la ventilation par exercice financier du nombre de cartes de résident permanent ayant été remises en retard; du délai de retard moyen; des raisons expliquant les retards; et des mesures prises par le ministère pour respecter les délais prévus. Je vous donne jusqu'au 10 mars pour fournir ces renseignements au Comité. Je vous en saurais gré.
J'aimerais changer de sujet et parler de compassion, en particulier du manque de compassion que mes collègues et moi avons constaté dans les interactions avec les personnes. En tant que député, j'entends les mots « mécanique », « inhumain », « impassible », « insensible », « dur » et « réticent à écouter » quand on me décrit la situation d'un proche qui n'a pu entrer au Canada en raison d'un dossier d'immigration. De nombreuses décisions reposent sur de simples erreurs dans les documents ou sur des renseignements oubliés. L'application des règles et les refus sont impitoyables.
Comment veillez-vous à ce qu'il y ait un certain niveau de compassion au sein de votre ministère? Monsieur Mills, offrez-vous des séances de sensibilisation à vos employés?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Cette question comporte deux volets.
[Traduction]
Tout d'abord, l'année dernière, c'est vrai, le nombre de personnes qui sont arrivées au Canada a été inférieur à nos prévisions. Mais il faut prendre en considération la COVID et les restrictions de voyage, non seulement au Canada, mais dans le monde entier. Il y a beaucoup de monde parmi les personnes à admettre au Canada, soit des personnes qui ont été autorisées à voyager, mais qui ont décidé de ne pas le faire.
[Français]
À un moment donné, le ministère a tenté de lier le nombre de décisions que nous prenons et de transposer cela en admissions. Dans certains cas, il y a aussi la possibilité que les gens décident de prendre plus de temps pour voyager avant de se réinstaller au Canada. Cela affecte, globalement, le pourcentage en fin d'année. Nous faisons un suivi très rigoureux à ce sujet et nous sommes certains que, pour l'année 2022, nous allons réussir à atteindre la cible qui a été proposée hier.
:
Merci, madame la présidente.
Il faut vraiment être transparent. Un des reproches que plusieurs témoins ont faits devant le Comité est d'ailleurs l'opacité et le manque de transparence du ministère.
Pour 2020, monsieur le sous-ministre, on n'a pas du tout les mêmes chiffres. Ce que j'ai, c'est que les cibles n'ont pas été atteintes pour le Québec. Le Québec avait pour objectif d'accueillir de 43 000 à 44 500 personnes immigrantes, mais le gouvernement fédéral a été en mesure de traiter seulement, environ, 25 000 dossiers. Pour l'immigration économique, la cible du Québec était autour de 26 000 immigrants admis, et il y en a eu entre 14 000 et 17 000. Pour les travailleurs qualifiés, la cible était de 22 000; seulement 12 000 ont été admis.
Nous n'avons pas les mêmes chiffres, c'est sûr. Je veux que vous m'expliquiez la raison de cette situation en 2020.
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Madame Kwan, votre temps est écoulé.
C'est ce qui vient clore les témoignages d'aujourd'hui.
J'aimerais remercier M. Mills et Mme Campbell Jarvis d'avoir comparu devant le Comité aujourd'hui; merci pour tout le travail que vous accomplissez en ces temps difficiles au nom de tous les Canadiens.
Avant de lever la séance, j'aimerais rappeler à tous les membres du Comité que les listes de témoins prioritaires pour l'étude sur les différences dans les résultats doivent être envoyées à la greffière d'ici vendredi, à 16 heures. Veuillez vous assurer de soumettre vos listes à la greffière. De plus, une ébauche de calendrier a été distribuée à tous les membres. Vous y verrez que le ministre a confirmé que ses fonctionnaires et lui pourront comparaître dans le cadre de cette étude importante le 24 mars.
Est‑ce que tous les membres du Comité sont d'accord pour prévoir une réunion avec le ministre et ses fonctionnaires dans le cadre de l'étude sur les différences dans les résultats le 24 mars? D'accord.
Sur ce, merci encore une fois. Merci à tous les députés de leur bonne collaboration; merci d'avoir tenu compte des contraintes de temps. Merci encore à nos fonctionnaires.
La séance est levée.