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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, nous vous remercions de votre invitation à comparaître devant vous.
Je vous présente, en partant de la gauche, Tony Giles, sous-ministre adjoint, Politique, Règlement des différends et Affaires internationales, Programme du travail. Il y a, à côté de lui, Brian Naish, chef des finances de la Société canadienne d'hypothèques et logement.
Vous avez déjà, lundi après-midi, accueilli Evan Siddall, président et premier dirigeant de la SCHL.
J'ai, à ma gauche, Louise Levonian, chef de l'exploitation à Service Canada. À ma droite, Alain Séguin, notre dirigeant principal des finances. Puis, Paul Thompson, sous-ministre adjoint principal en charge de la Direction générale des compétences et de l'emploi, puis Kathryn McDade, sous-ministre adjointe principale en charge de la Direction générale de la sécurité du revenu et du développement social.
Notre équipe comprend encore d'autres sous-ministres adjoints auxquels nous n'hésiterons pas à faire appel pour les questions portant sur des domaines relevant de leurs compétences particulières.
Si nous sommes venus en si grand nombre, monsieur le président, c'est pour soutenir l'action de votre comité, et répondre de manière aussi concrète que possible aux questions que vous voudrez nous poser. Il nous paraît souhaitable de familiariser le Comité avec l'équipe dirigeante du ministère et de faire, pour notre part, la connaissance des membres du Comité.
Je vais, si vous le permettez, commencer par quelques brèves observations.
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Comme vous le savez, monsieur le président, le Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2015-2016 a été déposé le 19 février, et le Budget principal des dépenses de 2016-2017 l'a été avant le budget, soit le 23 février. Je tiens simplement à évoquer les principaux points du Budget principal des dépenses en ce qui a trait à notre ministère.
Le Budget principal des dépenses de 2016-2017 prévoit des dépenses d'environ 61,5 milliards de dollars. Il ne comprend pas les imputations au Régime de pensions du Canada ou aux comptes de l'assurance-emploi au titre des prestations, qui se chiffrent respectivement à environ 44 milliards et 20 milliards de dollars. Il ne comprend pas non plus les dépenses de fonctionnement pour l'administration de ces deux programmes, qui s'élèvent à environ 243 millions et 1,2 milliard de dollars, respectivement. Reconnaissons qu'il s'agit de sommes très importantes, mais nous avons, au ministère, eu le temps de nous y habituer.
Des dépenses totales, 59 milliards de dollars sont affectés aux programmes légaux. Cela constitue une augmentation de 7,3 milliards de dollars par rapport à l'année précédente. Cela s'explique surtout par une augmentation prévue de 2,4 milliards de dollars des paiements versés au titre de la pension de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément du revenu garanti, en raison des changements au taux mensuel moyen et d'une hausse du nombre des bénéficiaires. Cela comprend également une hausse de 4,8 milliards de dollars de fonds affectés à la Prestation universelle pour la garde d'enfants, annoncée dans le budget de 2015.
Les coûts de fonctionnement devraient se chiffrer à environ 600 millions de dollars, soit une hausse nette d'à peu près 45 millions de dollars principalement attribuable au financement supplémentaire nécessaire pour administrer le Programme des travailleurs étrangers temporaires, mettre en oeuvre la stratégie d'amélioration des services de la Sécurité de la vieillesse et assumer la charge de travail associée à la Sécurité de la vieillesse.
Enfin, environ 1,7 milliard de dollars sont prévus pour les subventions et les contributions.
Il faut aussi considérer que bon nombre des dispositions du budget de 2016 ne sont pas prises en compte dans le Budget principal des dépenses. Ces projections seront incluses dans le Budget supplémentaire des dépenses, qui sera déposé devant le Parlement au cours des prochains mois. Ainsi que je l'ai précisé tout à l'heure, notre dirigeant principal des finances est là en cas de besoin pour aider les membres du Comité à mieux saisir certains détails financiers, et mes collègues pourront vous apporter des éclaircissements sur diverses questions de fond.
[Français]
Nous veillerons à ce que la mise en oeuvre de ces initiatives se fasse conformément aux principes de fonctionnement établis par le gouvernement, à savoir fournir des conseils judicieux et politiquement neutres fondés sur des données solides; mettre en place des mécanismes pour suivre, contrôler et présenter les retombées et les résultats; travailler avec un éventail de partenaires des secteurs public et privé, et avec les intervenants, les organismes sans but lucratif et d'autres ordres de gouvernement; et, finalement, faire preuve de transparence dans nos activités.
Nous avons plusieurs milliers d'employés extrêmement compétents et dévoués qui tiennent vraiment à servir le public, à mettre en oeuvre le programme du gouvernement et qui sont fiers de le faire.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici.
Comme le sous-ministre l'a mentionné, je suis accompagné de mon collègue Brian Naish, chef des finances.
Certains membres du Comité sont nouveaux et connaissent peut-être moins la SCHL, alors je me suis dit que je pourrais profiter de cette occasion pour donner un bref aperçu de ce que nous faisons à la SCHL pour nous acquitter de notre double mandat, qui est de faciliter l'accès au logement et de contribuer à la stabilité financière du Canada.
À titre d'organisme national responsable de l'habitation au Canada, nous avons pour mission d'aider les Canadiens à répondre à leurs besoins en matière de logement. Lorsque nous aidons les ménages à faible revenu à accéder au logement dont ils ont besoin, nous faisons plus que simplement leur fournir un toit. Nous aidons ces familles à établir des conditions gagnantes pour leur réussite sociale et économique.
Un logement de qualité ne peut pas remplacer d'autres conditions de succès clés comme le soutien à la famille, le soutien communautaire, l'éducation et les débouchés d'emploi, mais il procure la stabilité nécessaire pour aspirer à de meilleures perspectives d'avenir sur les plans social et économique. Faute de logement, il est beaucoup plus difficile pour les Canadiens vulnérables d'améliorer leur sort.
On voit bien que le logement est important au niveau microéconomique, c'est-à-dire pour les familles et les ménages, mais il est tout aussi important au niveau macroéconomique, donc pour la stabilité économique et financière globale du Canada.
Dans l'ensemble, les dépenses liées au logement ont contribué pour 334 milliards de dollars au produit intérieur brut du Canada en 2014, soit environ un sixième du PIB. À lui seul, le secteur de la construction représente approximativement 7 % du nombre total d'emplois au pays.
Des recherches menées à l'étranger confirment que la sécurité résidentielle et les marchés de l'habitation jouent un rôle important dans la stabilité sociale et économique. C'est dire combien les logements sûrs, stables et abordables sont avantageux tant pour les locataires que pour les propriétaires-occupants. La dignité que procure un logement stable est payante.
Quel est donc le rôle que joue la SCHL dans le système de logement? À la SCHL, nous aidons les Canadiens à répondre à leurs besoins en matière de logement de trois grandes façons.
[Traduction]
Tout d'abord, les activités de financement de l'habitation de la SCHL — l'assurance prêt hypothécaire et la titrisation — contribuent à la stabilité des marchés du logement et du système financier du Canada. À titre de société d'État ayant un mandat d'intérêt public, la SCHL sert toutes les parties du pays et soutient toutes les formes de logement — y compris les logements de propriétaire-occupant et les grands immeubles locatifs, peu importe le cycle économique. En fait, nous servons à amortir les chocs en cas de ralentissement du marché de l'habitation ou même de crise économique. Cela constitue un moyen fondamental par lequel nous fournissons aux Canadiens un accès au logement tout en contribuant à la stabilité financière du Canada.
Plus important encore, nos programmes commerciaux fonctionnent sans qu'il en coûte quoi que ce soit aux contribuables. En fait, au cours de la dernière décennie, la SCHL a amélioré la situation financière du gouvernement en lui versant 21 milliards de dollars sous forme de profits et d'impôt sur le revenu des sociétés. Nous fournissons également des analyses du marché, de l'information et des rapports de recherche qui favorisent la prise de décisions éclairées.
En tant qu'autorité en matière d'habitation au Canada, nous sommes la source la plus fiable et la plus complète d'information sur le logement et les marchés de l'habitation au pays. Mais nous reconnaissons aussi que des lacunes importantes persistent dans l'information qui est disponible au sujet des marchés de l'habitation au Canada. Cela dit, nous sommes engagés à améliorer nos analyses et nos recherches afin de mieux comprendre les marchés de l'habitation et les problèmes de financement de l'habitation. Je suis heureux de pouvoir affirmer que le Budget principal des dépenses de cette année comprend un accroissement du financement de ce travail important. Et oui, nous prévoyons bien dans notre plan de recherche examiner davantage l'importance et les incidences des investissements étrangers sur les marchés de l'habitation au Canada.
La troisième façon dont la SCHL aide les Canadiens à répondre à leurs besoins en matière de logement est son travail auprès des provinces, des territoires, des peuples autochtones et d'autres intervenants pour soutenir les 20 % de Canadiens dont les besoins en matière de logement ne sont pas comblés par le marché. Les investissements du fédéral dans l'aide au logement se font dans le cadre de divers programmes et initiatives financés par des crédits votés par le Parlement.
Pour le présent exercice financier, la SCHL avait prévu des dépenses budgétaires de 2 milliards de dollars. La majeure partie de ce montant servira à fournir de l'aide à plus de 500 000 ménages canadiens qui éprouvent des besoins en matière de logement, notamment les familles à faible revenu, les aînés, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les victimes de violence familiale. De ce montant, près de 1,7 milliard de dollars serviront à venir en aide aux ménages canadiens habitant dans des logements sociaux dans l'ensemble du pays, y compris dans les communautés des Premières Nations.
En outre, le Budget principal des dépenses comprend quelque 286 millions de dollars pour la construction de logements abordables, la rénovation de logements existants, la prestation d'allocations-logement ou de suppléments au loyer pour les occupants de logements abordables et l'hébergement de victimes de violence familiale.
La majorité de ce financement sera versé au moyen de l'investissement dans le logement abordable, une initiative de collaboration avec les provinces et les territoires, qui versent une contribution équivalente à celle du fédéral et sont responsables de la conception et de l'exécution des programmes, ce qui permet de faire en sorte que les programmes soient adaptés aux différents besoins en matière de logement, partout au pays.
Ces chiffres comprennent également environ 156 millions de dollars pour améliorer les conditions de vie dans les réserves par la construction de logements sociaux, la rénovation de logements existants et le développement du potentiel des communautés des Premières Nations. À la SCHL, nous sommes très fiers de notre capacité à optimiser l'utilisation de ces fonds dans les réserves. En 2015, nous avons construit 626 nouvelles habitations dans les réserves. Ça ne paraît peut-être pas beaucoup, mais cela représente tout de même une augmentation de 26 % par rapport à l'année précédente. Au cours de l'année qui vient, nous construirons plus de 700 nouveaux logements dans les réserves, là où les besoins sont les plus pressants. En outre, nos activités de gestion active et de renforcement des capacités ont permis de réduire de 12 % le nombre de collectivités des Premières Nations ayant un parc de logements à risque élevé.
Comme je l'ai dit plus tôt, il s'agit des sommes qui sont incluses dans le Budget principal des dépenses. Ce dernier ne comprend pas les investissements importants dans le logement abordable proposés dans le budget de 2016, dont la majeure partie proviendra de la SCHL.
Comme le l'a indiqué aux membres du Comité lundi dernier, le budget de 2016 propose d'investir 2,3 milliards de dollars supplémentaires sur deux ans à compter de cette année, soit plus de 500 millions de dollars, auxquels s'ajouteront des contributions équivalentes de la part des provinces et des territoires, pour construire et rénover des logements abordables et verser des suppléments au loyer pour soutenir l'abordabilité du logement; 200 millions de dollars pour construire et rénover des logements abordables pour les aînés à faible revenu; 90 millions de dollars pour construire et rénover des locaux d'hébergement pour les victimes de violence familiale; 574 millions de dollars pour réparer des logements sociaux existants et améliorer leur efficacité énergétique et les économies d'eau; 30 millions de dollars de soutien transitoire afin de préserver l'abordabilité pour les ménages à faible revenu qui habitent dans un logement social administré par le gouvernement fédéral et dont l'entente d'exploitation arrive à échéance; 178 millions de dollars pour s'attaquer aux problèmes particuliers de logement des communautés du Nord, et des communautés inuites; et 554 millions de dollars à l'intention des communautés des Premières Nations dans le cadre d'un partenariat entre Affaires autochtones et du Nord Canada et la SCHL.
Ce financement fédéral supplémentaire de 2,3 milliards de dollars pour le logement, combiné aux contributions équivalentes des provinces et aux 2 milliards de dollars d'engagements annuels existants du gouvernement fédéral, fera passer les investissements fédéraux, provinciaux et territoriaux combinés dans le logement à 7,3 milliards de dollars au moins au cours des deux prochaines années.
[Français]
De plus, à ces investissements prévus s'ajoutera le financement proposé de 208 millions de dollars destiné au fonds pour l'innovation en matière de logement locatif abordable, qui sera administré par la SCHL. Le fonds sera utilisé au cours des cinq prochaines années pour mettre à l'essai des méthodes de financement, de partenariat et d'affaires destinées à encourager la construction de logements locatifs abordables.
La SCHL consultera aussi les intervenants en vue de concevoir une initiative de financement en matière de logements locatifs abordables, dont le but sera de fournir 2,5 milliards de dollars sur cinq ans sous forme de prêts à faible coût aux promoteurs et aux municipalités pendant les premières phases de développement de logements locatifs abordables, qui sont les plus risquées.
Fait important, nous appuierons également le dans l'élaboration d'une nouvelle stratégie nationale en matière de logement.
Le gouvernement a annoncé son intention de rétablir le rôle de leader du gouvernement fédéral dans le domaine du logement. Comme le Comité peut le voir, notre travail dans le domaine de l'aide au logement, nos fonctions d'analyse de marché et de recherche, de même que nos importantes opérations commerciales placent la SCHL au coeur du système canadien de logement.
À titre de société d'État ayant la responsabilité sacrée de gérer les ressources publiques, la SCHL est déterminée à être une organisation hautement performante, c'est-à-dire à être responsable, transparente, efficiente et novatrice pour répondre aux besoins de demain en matière de logement.
Merci encore de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous.
Mes collègues et moi-même serons ravis de répondre aux questions que les membres du Comité pourraient avoir.
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Il serait, bien sûr, préférable de recevoir ces documents avant le début de la séance. Cela nous permettrait de mieux nous préparer. Vous pouvez relancer le chronomètre.
Je tiens à remercier nos témoins.
Monsieur Shugart, vous êtes connu pour l'excellence de vos exposés, et c'est peut-être pour cela que l'assistance est aujourd'hui si nombreuse. Je vous connais depuis bon nombre d'années et j'éprouve pour vous beaucoup d'estime. Je vous revois toujours avec plaisir.
Mes questions vont porter sur la condition des aînés, puisque je suis le porte-parole pour les personnes âgées. Lors de l'intervention du , je lui ai posé une question au sujet du fractionnement du Supplément de revenu garanti. Je constate avec satisfaction que le gouvernement a décidé d'augmenter de 10 % ce supplément. Or, cette mesure ne va s'appliquer qu'aux personnes âgées vivant seules. Les consultations que je mène actuellement dans les diverses régions du pays me mettent en contact avec beaucoup de gens. Il y a des personnes âgées très fortunées, mais il y a également de nombreux aînés qui ont besoin du Supplément de revenu garanti, et son augmentation est donc tout à fait indiquée.
Mais, prenons le cas d'un aîné vivant seul, qui ne possède rien et qui n'a, pour pourvoir à ses besoins, que ce qu'il touche chaque mois — disons 2 000 $. Dans la région de Vancouver, on ne va pas très loin avec 24 000 $ par an. C'est dire qu'ils comptent sur ces rentrées et l'augmentation qui vient d'être décidée va les aider à se chauffer, à s'alimenter, et à acheter les médicaments dont ils ont besoin. Cette petite augmentation est par conséquent une très bonne chose.
Mais il y a aussi le cas de personnes qui, avec ces 2 000 $, sont deux à vivre dans un même logement. J'entends par cela des époux qui ont, à eux deux, 2 000 $ par mois. Je cite ce chiffre approximatif à titre d'exemple. En pareille hypothèse, où les dépenses de nourriture sont doubles, les dépenses de médicaments sont doubles et les besoins doubles également, l'avantage est que les deux peuvent prendre soin l'un de l'autre et c'est quelque chose de merveilleux et utile, mais si ces personnes ont, à elles deux, un revenu net mensuel de 2 000 $, ou même s'il s'agit d'une personne seule qui ne dispose que de 2 000 $ par mois... Or, ce ne sont que les personnes qui vivent seules qui répondent aux conditions d'admissibilité du nouveau programme.
Mais on m'a parlé de familles qui, pour diverses raisons, se sont séparées, car c'était plus avantageux pour elles au plan économique. C'est bien ce qui m'inquiète. Si, comme c'est le cas, nous augmentons le Supplément de revenu garanti à l'intention des personnes seules dans le besoin, mais que cette augmentation est liée au revenu et non pas au nombre de personnes en cause, n'allons-nous pas obliger les gens à se séparer sous peine de se retrouver dans une situation très précaire où elles ne parviennent pas à pourvoir à leurs besoins?
Je ne peux pas vous poser de questions quant aux considérations qui vous ont portés à définir cette politique et aux conseils que vous avez pu donner à votre ministre, mais je voudrais vous demander, en ce qui concerne la situation dont je viens de faire état, s'il ne se peut pas qu'en réservant cette augmentation aux seules personnes âgées vivant seules, nous fassions l'impasse sur certains Canadiens qui, eux aussi, auraient besoin de cette augmentation du Supplément de revenu garanti?
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier chacun d'entre vous de votre présence, et de vos exposés, tous excellents.
Je représente la circonscription de Saint John—Rothesay, dans le sud du Nouveau-Brunswick. Nous sommes, si l'on peut dire, une circonscription à deux vitesses. On y trouve en effet beaucoup de richesse, beaucoup de réussites, mais aussi beaucoup de personnes dans le besoin, et beaucoup de personnes qui ont recours à l'assurance-chômage, ou qui en auraient besoin.
Ma première question s'adresse à M. Shugart.
Un de mes amis proches a récemment eu à recourir à l'assurance-emploi. Il a appelé Service Canada, puis a attendu, et continue à attendre. Dans mon bureau de circonscription, nous recevons un flot constant d'électeurs qui nous demandent notre aide. Mon collègue de l'autre côté de la salle a évoqué les temps d'attente et combien les gens doivent attendre longtemps avant d'obtenir une réponse.
J'ai donc décidé de voir un peu ce qu'il en était. Sous le gouvernement précédent, les normes de service ont beaucoup baissé. Six cent postes ont été coupés dans les centres d'appels de l'assurance-emploi. Sur 122 centres de traitement des demandes, j'ai constaté que 100 avaient été fermés. Deux sont restés ouverts, évidemment dans les circonscriptions des députés MacKay et Keddy.
Deux des 12 centres d'appels ont été fermés et, j'insiste bien, 600 postes ont été supprimés. Le pourcentage de demandes recevant une réponse dans les trois minutes est passé de 95 % à 80 %. Mais même à cela, la nouvelle norme n'était pas respectée, et en 2014 on est passé à 80 % des demandes recevant une réponse dans les 10 minutes. Mais cette norme de service moins exigeante n'était elle-même respectée que dans 45 % des cas.
Mes électeurs, et mes amis, me demandent ce qu'on va faire.
Et je vous demande, à mon tour comment le gouvernement pourrait s'y prendre pour rectifier la situation.
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Merci à tous d'être venus. Je suis sûr que toutes les personnes présentes ici appuient votre équipe.
J'aimerais faire quelques commentaires qui font écho aux déclarations de mon collègue. J'ai remarqué dans ma circonscription que les gens ont commencé à comprendre qu'ils seront peut-être servis plus rapidement s'ils s'adressent à mon bureau, ce qui n'est pas nécessairement bon pour mon personnel.
Par ailleurs, j'aimerais signaler que j'ai tenu bon pendant le processus de consultation prébudgétaire qui s'est déroulé tout au long de l'année. J'ai réparti les gens en différents groupes, les personnes à faible revenu et les personnes âgées, les gens de la classe moyenne et les petites entreprises.
Dans le groupe de la classe moyenne, il y avait un directeur, un homme intelligent, dont la famille gagne aux alentours de 140 000 $. Il était assez fâché parce que nous diminuons les impôts, nous réduisons le crédit d'impôt pour personnes handicapées, entre autres mesures. Il était furieux contre tous ces changements.
La semaine dernière, dans ma circonscription, il a pris un autre rendez-vous. Cette fois, il avait fait ses calculs et il a été surpris de constater que les changements lui procuraient des avantages de 2 500 $ environ. Il était ravi et très positif. Je pense que c'est concluant.
Je vais maintenant m'adresser à M. Siddall. Hier, le a parlé d'augmenter les crédits consacrés aux logements sociaux et aux habitations pour personnes à faible revenu. Ma circonscription de Pitt Meadows-Maple Ridge fait face actuellement à une augmentation regrettable du nombre de sans-abri. C'est malheureusement une réalité pour trop de Canadiens.
Pourriez-vous nous parler de l'augmentation du financement de la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance, et nous expliquer comment ces fonds seront répartis de la manière la plus efficace et utilisés pour accorder aux sans-abri canadiens l'aide dont ils ont besoin pour se sortir de la pauvreté?
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Vous avez mis le doigt sur un problème sur lequel nous nous penchons depuis quelque temps déjà. Ces disparités sont dues à des obstacles souvent liés à des règlements actuels ou révolus. Prenons, de manière générale, la catégorie des professions libérales. Ces professions relèvent des provinces, et même à l'intérieur des provinces, ce sont souvent les associations professionnelles qui déterminent les titres de compétences et les niveaux de formation.
Nous avions un programme de collaboration avec les provinces afin d'examiner systématiquement, profession par profession, les exigences imposées aux personnes qui ont obtenu leurs titres de compétences à l'étranger afin de leur permettre d'exercer leur métier, d'utiliser leurs compétences au Canada et de réduire le temps d'attente entre leur arrivée au pays et le moment où elles peuvent travailler.
Je pense qu'il s'agit là d'un objectif général que partagent les différentes tendances politiques, ainsi que les régions. Cependant, à notre avis, il faut respecter les autorités en place. De manière générale, je pense que les organismes professionnels sont prêts à collaborer ouvertement.
En tant que gouvernements, nous continuons collectivement à insister. Évidemment, il faut faire des contrôles. Une personne qui souhaite pratiquer dans le secteur de la santé au Canada doit se conformer à certaines normes. De plus en plus, les personnes formées à l'étranger sont au courant des exigences qu'elles devront respecter au Canada avant même leur arrivée au pays, contribuant ainsi à réduire le délai d'attente. Nous avons aussi établi récemment un programme de prêts qui, dans diverses situations, facilite l'accès à la formation pour les personnes qui doivent se conformer aux exigences canadiennes.
Ces mesures ont été assez efficaces et je pense que nous faisons des progrès, mais je crois que personne ne sera satisfait tant que la transition ne pourra se faire de façon uniforme, régulière et relativement rapidement.
Le 19 mars dernier, par un beau samedi après-midi ensoleillé, 300 citoyens de ma circonscription se sont déplacés pour assister à un atelier d'information sur les crédits d'impôt pour les personnes handicapées. En fait, je crois savoir, après cet atelier, qu'on devrait plutôt les désigner comme étant des personnes ayant des limitations fonctionnelles. J'ai été désolée d'apprendre, ce jour-là, que seulement 20 % des gens qui pouvaient avoir droit à ces crédits d'impôt les réclamaient. Souvent, ils n'étaient pas informés de cette possibilité. Dans certains cas, les gens se voyaient privés d'un montant pouvant atteindre 15 000 $.
J'ai aussi appris autre chose lors de cet atelier donné par mon collègue . En effet, c'est lui qui fait la tournée des communautés pour offrir ces ateliers d'information, étant donné que, depuis quatre ans, le personnel de votre ministère n'a plus le mandat de présenter de pareils ateliers aux citoyens.
Mes questions portent sur les subventions canadiennes pour l'épargne-invalidité.
Sur les 300 personnes directement concernées par le sujet présentes à l'atelier, seulement 3 ou 4 connaissaient l'existence de ces subventions. Dans le Budget principal des dépenses, le gouvernement prévoit une augmentation des subventions de 67,2 millions de dollars, en raison d'une participation accrue au programme.
J'aimerais savoir combien il existe actuellement de régimes enregistrés d'épargne-invalidité, comment le gouvernement en est venu à fixer l'augmentation à 67,2 millions de dollars et quel pourcentage des personnes admissibles s'inscrivent à un régime enregistré d'épargne-invalidité.