:
Bonjour. Je vous remercie tous d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos invités à cette réunion du Comité des ressources humaines, ainsi qu'aux personnes à la tribune et aux téléspectateurs qui nous regardent.
Je souhaite la bienvenue à l'honorable Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social. Nous accueillons aussi l'honorable MaryAnn Mihychuk, ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail. Nous recevons aussi l'honorable Carla Qualtrough, ministre des Sports et des Personnes handicapées.
Nous accueillons également des hauts fonctionnaires. Je souhaite la bienvenue à Ian Shugart, sous-ministre de l'Emploi et du Développement social, qui est accompagné de Lori Sterling, sous-ministre du Travail, et de Louise Levonian, sous-ministre déléguée principale et chef de l'exploitation à Service Canada. Enfin, nous recevons Evan Siddall, président et premier dirigeant de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Je vous remercie tous d'être ici aujourd'hui. Nous sommes ravis de vous accueillir. J'espère que la séance d'aujourd'hui permettra à tout le monde de poser des questions approfondies aux ministres et de se faire une idée de leurs priorités, de la portée de leur travail et de l'orientation qu'ils comptent donner à leur ministère au cours des prochaines années.
Aujourd'hui, notre comité profite d'une occasion rare et unique de s'entretenir avec trois ministres au cours d'une même séance. Je tiens à les remercier personnellement d'avoir réussi à coordonner leur emploi du temps pour faire en sorte qu'ils soient tous présents ici au même moment. Nous sommes heureux de pouvoir obtenir directement votre point de vue. Il est important pour nos travaux d'obtenir le plus de commentaires possible de votre part.
En vue d'atteindre ses objectifs, le Comité a pour mandat d'échanger avec les trois ministères, et c'est pourquoi j'espère que vous n'hésiterez pas à intervenir lors de la période des questions. Si vous constatez qu'un sujet est lié à un dossier qui concerne votre ministère, n'hésitez pas à intervenir et à expliquer les chevauchements entre vos ministères en ce qui concerne des programmes ou des responsabilités. Parallèlement, nous avons beaucoup de choses à examiner aujourd'hui, alors je vous serais reconnaissant d'être aussi concis que possible dans vos questions et vos réponses de sorte que nous puissions accorder le plus de temps possible à chacun.
Je tiens aussi à mentionner que, si vous n'avez pas assez de temps pour répondre à un point en particulier, n'hésitez pas à écrire ultérieurement au Comité pour clarifier un élément ou fournir d'autres renseignements. Le greffier verra à ce que vos commentaires soient transmis à tous les membres du Comité.
Je vous souhaite donc tous la bienvenue. Nous allons commencer. Chaque ministre fera un exposé, et ensuite nous passerons aux questions.
La parole est d'abord à la ministre Qualtrough.
Madame la ministre, allez-y.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je suis ravie d'être ici aujourd'hui avec les ministres Duclos et Mihychuk et de vous présenter mon mandat à titre de ministre des Sports et des Personnes handicapées. C'est la première fois que je prends la parole devant votre comité, et je tiens à vous dire que je suis pleinement consciente de la portée et de l'incidence de votre travail et de vos efforts pour accroître la transparence.
Je tiens également à vous remercier de votre invitation à discuter de ma lettre de mandat, qui se distingue de celle reçue par mes collègues.
[Français]
C'est un honneur pour moi d'occuper la double fonction de et de faire partie de cette dynamique équipe de ministres.
En théorie, mon mandat consiste à promouvoir la santé des Canadiens grâce aux sports et aux loisirs et à assurer une meilleure accessibilité aux Canadiens handicapés ainsi que des possibilités accrues pour eux.
En pratique, cela signifie concrétiser une vision ambitieuse et optimiste, une vision d'un pays où chaque Canadien peut réussir dans la vie. Or pour réussir, nous devons tous avoir le soutien dont nous avons besoin.
[Traduction]
Dans le cas des Canadiens handicapés, l'élimination d'obstacles auxquels ils se butent, qu'il s'agisse d'un immeuble inaccessible ou d'une étroitesse d'esprit, s'est avérée être généralement l'aide la plus précieuse à leur offrir. Depuis ma naissance, je vis avec une déficience visuelle et j'ai toujours travaillé fort pour réaliser mes objectifs. Lorsqu'une personne découvre qu'elle possède en elle les outils nécessaires pour réussir, je sais pertinemment quelle différence cela peut faire dans sa vie. J'aimerais que chaque Canadien connaisse ce sentiment de réussite complète, peu importe les objectifs qu'il s'était fixés.
À la conclusion de ma carrière sportive, j'ai pratiqué dans le domaine des droits de la personne aux niveaux fédéral et provincial, notamment à titre de présidente du conseil du ministre sur l'emploi et l'accessibilité de la Colombie-Britannique. Ces expériences ont nourri ma passion pour la défense des droits à l'égalité et à l'intégration. Je compte bien mettre à contribution mon expérience tant personnelle que professionnelle lorsque je sers les Canadiens.
Ma grande priorité est de diriger le processus de mobilisation qui mènera à l'adoption d'une loi fédérale visant l'accessibilité. La première étape de ce processus sera d'orienter l'élaboration d'une loi qui aidera tous les Canadiens. Cette loi nationale sur les personnes handicapées vise à éliminer les obstacles systémiques et à garantir l'égalité des chances à toutes les personnes handicapées du Canada. Afin de contribuer à l'atteinte de cet objectif, le budget de 2016 prévoit le versement de 2 millions de dollars sur deux ans pour favoriser la pleine participation des Canadiens handicapés à ce processus. Il s'agit d'un projet de grande ampleur, et une première au pays dans ce domaine.
En matière d'accessibilité et d'intégration, la législation canadienne présente de grandes lacunes. En effet, alors que nous disposons de rigoureuses lois contre la discrimination, il faut attendre qu'une personne soit victime de discrimination avant de pouvoir l'aider. Ce qu'il nous faut, c'est un outil législatif qui contribue à éviter purement et simplement les cas de discrimination et d'exclusion.
C'est pour moi un type de loi passionnant qui changera complètement les choses, si nous le réalisons correctement. J'ai déjà communiqué avec mes homologues provinciaux et territoriaux, ainsi qu'avec des groupes d'intervenants, dans le but de lancer un dialogue sur les assises de cette loi. J'ai l'intention de faire en sorte que notre processus soit équitable, inclusif et réfléchi.
[Français]
Nous devons amorcer un véritable dialogue qui donnera des résultats concrets. En collaboration avec mon collègue le , je tiendrai des consultations avec les provinces, les territoires, les municipalités, les intervenants du milieu et les Canadiens, quelles que soient leurs capacités.
Le Canada entre dans une nouvelle ère d'accès au leadership et à la collaboration. Par exemple, nous avons souligné, le 11 mars dernier, l'anniversaire de la ratification par le Canada de la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies, qui a été adoptée il y a 10 ans.
La défense des droits des personnes handicapées ne cesse de prendre de la vigueur, et je suis fière de pouvoir y contribuer au cours de mon mandat. Avec ce projet de loi, nous avons l'occasion d'écrire une page de l'histoire.
[Traduction]
Je vais aussi continuer d'appuyer et de promouvoir les initiatives déjà mises en place par le gouvernement du Canada pour aider les personnes handicapées à participer pleinement aux activités de leurs collectivités et de leurs milieux de travail. Le supplément de 4 millions de dollars sur deux ans accordé au volet du fonds pour l'accessibilité portant sur l'accessibilité dans les collectivités qui a été proposé dans le budget de 2016 en est un très bon exemple. Cette augmentation contribuera au financement de projets de construction et de rénovation visant à améliorer l'accessibilité et la sécurité des personnes handicapées dans les collectivités canadiennes.
Lorsque le m'a offert le poste de , il m'a mise au défi de me battre au nom de deux de mes grandes passions et de changer le monde. Ce défi dicte ma conduite tous les jours depuis maintenant six mois. Le fait d'accepter ce rôle a constitué pour moi à la fois une leçon d'humilité et le début d'une aventure passionnante. À vrai dire, rien ne se compare à ce genre d'occasion de contribuer à l'avancement du Canada et à la vie des Canadiens. Je suis extrêmement chanceuse de m'acquitter d'une fonction si personnelle, de travailler à un projet de politique aussi enrichissant et ayant une incidence aussi marquée sur les Canadiens. Je trouve aussi valorisant de pouvoir mettre à profit une aussi grande part de mon histoire et de mon expérience personnelle.
Notre gouvernement travaille à améliorer la vie des Canadiens handicapés, et je me suis engagée à mettre en relief l'importance de tenir compte de ce segment de la population dans chaque décision que nous prenons à la table du Cabinet. Je suis fière du travail que nous faisons pour aider les Canadiens handicapés. Un Canada plus actif et davantage inclusif procure des avantages importants pour l'économie. Même si les progrès sont nombreux, nous pouvons et nous devons en faire beaucoup plus.
Au nom de tous les membres de l'équipe présents ici et de ceux au ministère, je vous remercie de votre invitation à vous rencontrer aujourd'hui. Je répondrai maintenant avec plaisir à vos questions avec mes collègues.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis très heureuse d'être ici encore aujourd'hui pour vous présenter mes objectifs, tels qu'ils étaient énoncés dans la lettre de mandat que m'a adressée le , et pour discuter du Budget principal des dépenses. En tant que membres du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, vous nous aidez grandement à compléter notre travail et vous jouez un rôle utile au Parlement.
Avant de commencer, je tiens à souligner que nous sommes aujourd'hui réunis sur le territoire traditionnel des Algonquins.
D'abord, permettez-moi de vous parler de mes domaines de responsabilité. Comme vous le savez, je suis ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail. Sous ma responsabilité, Emploi et Développement social Canada gère un grand nombre de programmes importants pour tous les Canadiens de partout au pays. Ces programmes visent notamment à soutenir les travailleurs sous réglementation fédérale, à aider les personnes qui, en ces temps difficiles, ont malheureusement perdu leur emploi, et à soutenir l'enseignement et la formation pour que les Canadiens retournent sur le marché du travail.
Je commencerai par discuter de nos plans et de nos objectifs pour le régime d'assurance-emploi, étant donné que la baisse mondiale du prix des produits de base a entraîné des pertes d'emplois au pays, notamment en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador, ce qui a causé l'augmentation du nombre de demandes d'assurance-emploi.
Le gouvernement estime qu'il est absolument essentiel que nous soyons dotés d'un régime d'assurance-emploi apte à s'adapter aux réalités changeantes du marché du travail partout au pays pour que les Canadiens obtiennent l'aide dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin. C'est pourquoi nous avons dévoilé dans notre récent budget une série de nouvelles mesures nationales, qui, laissez-moi vous le rappeler, visent tous les Canadiens, d'un océan à l'autre.
Actuellement, un grand nombre de nouveaux travailleurs ont du mal à se prévaloir de l'aide provenant de l'assurance-emploi lorsqu'ils perdent leur emploi en raison des exigences plus strictes qui en restreignent l'accès pour les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active, que l'on désigne par le sigle DEREMPA. Dans le budget de 2016, le gouvernement propose de supprimer les restrictions s'appliquant aux DEREMPA, qui touchent un très grand nombre de jeunes et de nouveaux Canadiens, pour que ceux-ci doivent dorénavant satisfaire aux mêmes exigences que les autres prestataires de leur région. Grâce à cette amélioration, environ 50 000 prestataires de plus deviendront admissibles à des prestations d'assurance-emploi.
À compter du 1er janvier 2017, nous réduirons également le délai de carence de l'assurance-emploi, qui passera de deux semaines à une semaine, pour aider les chômeurs au moment où ils en ont souvent le plus besoin. Cela atténuera quelque peu la pression financière que subissent les personnes au début de leur période de prestations, lorsqu'elles se retrouvent au chômage ou quittent provisoirement leur emploi pour des raisons de santé ou des problèmes familiaux.
Nous prolongeons et élargissons le programme Travail pendant une période de prestations, qui fait en sorte qu'il soit toujours avantageux pour les prestataires d'accepter du travail, car ils peuvent gagner un revenu supplémentaire sans perdre leurs prestations.
Je suis heureuse de dire que, à l'échelle nationale, nous prolongeons la durée des accords de Travail partagé de l'assurance-emploi, qui passera d'un maximum de 38 semaines à un maximum de 76 semaines.
Nous investirons également 92 millions de dollars de plus pour engager plus d'agents dans les centres d'appels de l'assurance-emploi afin de réduire les temps d'attente, d'accélérer le traitement des demandes et d'offrir un meilleur service à tous les Canadiens.
Enfin, nous annulerons également certains des changements désavantageux que le gouvernement conservateur a apportés en 2012. Ces mesures contraignaient les travailleurs au chômage à accepter des emplois moins bien rémunérés loin de leur famille et de leur collectivité exigeant des déplacements plus longs.
Monsieur le président, j'aimerais maintenant parler pendant quelques instants des nombreux Canadiens au chômage qui ont besoin d'aide immédiatement, particulièrement ceux qui vivent dans les régions du Canada les plus durement touchées par la chute des cours des produits de base.
Comme vous le savez, des régions économiques de notre pays ont connu une hausse soudaine, marquée et soutenue du chômage. Pour amortir le choc, nous introduisons certains changements ciblés, comme une prolongation de 5 semaines, jusqu'à un maximum de 50 semaines, de la durée des prestations régulières d'assurance-emploi. Nous proposons également d'offrir 20 semaines supplémentaires de prestations régulières d'assurance-emploi aux travailleurs de longue date dans ces régions, et ce, jusqu'à concurrence de 70 semaines.
Tandis que nous offrons cette aide temporaire, nous contribuons également à constituer une population active qui puisse évoluer vers des emplois hautement spécialisés et qui correspond à nos besoins. Nous renforcerons le soutien à la formation et à l'emploi en investissant, en 2016-2017, un total de 175 millions de dollars dans les ententes sur le développement du marché du travail conclues avec les provinces et les territoires. Nous créerons aussi un nouveau cadre pour renforcer le rôle de la formation des apprentis dispensée par les centres de formation des syndicats, grâce à un investissement de 85,4 millions de dollars sur cinq ans.
Ces investissements permettront de garantir que les Canadiens acquièrent les compétences nécessaires pour profiter de possibilités qui leur assureront un avenir meilleur.
Le ministre canadien de la Jeunesse, notre premier ministre, m'offre l'occasion dans le cadre de mon mandat d'améliorer l'avenir des jeunes Canadiens, et ce, au moyen de l'éducation et de la création d'emplois. Je suis heureuse d'annoncer que notre gouvernement crée déjà plus d'emplois pour les étudiants. Nous avons récemment augmenté le budget annuel du programme Emplois d'été Canada de 113 millions de dollars par année pour chacune des trois prochaines années, pour un investissement total de 339 millions de dollars. Cette augmentation permettra de doubler le nombre d'emplois d'été créés, qui se chiffreront à près de 70 000. Nous investissons cette année 165 millions de dollars supplémentaires dans la Stratégie emploi jeunesse.
À mesure que notre population vieillit, la prospérité de notre pays dépendra de l'éducation que recevront les jeunes Canadiens en vue de se préparer à occuper les emplois d'aujourd'hui et de demain. Pour inciter les étudiants à travailler pendant leurs études, nous introduirons une contribution forfaitaire de l'étudiant pour déterminer l'admissibilité à des prêts, ce qui permettra aux étudiants de travailler sans craindre de compromettre leur bourse ou leur prêt. En raison de la hausse des coûts, faire des études postsecondaires est devenu un fardeau pour nos familles.
Pour contribuer à changer cette situation, nous élargirons le Programme de bourses d'études canadiennes. Les étudiants de familles à revenu faible ou moyen et les étudiants à temps partiel verront leurs bourses augmenter de 50 %. Cette mesure offrira une aide de 1,5 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années. Après avoir mené des consultations avec les provinces et les territoires, nous prévoyons élargir l'admissibilité aux bourses d'études canadiennes pour qu'un nombre encore plus élevé d'étudiants puissent recevoir de l'aide non remboursable.
Nous souhaitons aussi nous assurer que, lorsque les étudiants terminent leurs études postsecondaires, ils disposent d'un peu de flexibilité pour le remboursement de leurs prêts. C'est pourquoi nous assouplirons les règles de remboursement du Programme canadien de prêts aux étudiants en veillant à ce qu'aucun emprunteur ne soit tenu de faire des paiements de remboursement jusqu'à ce qu'il gagne au moins 25 000 $ par an.
Pour ma province et ma ville natale, Winnipeg, il est essentiel de soutenir le développement des compétences et la formation des Autochtones. Le budget propose un nouvel investissement pour former les Métis, les Premières Nations et les Inuits afin qu'ils occupent des emplois qui soutiennent leurs communautés, notamment dans la construction de logements, le traitement des eaux et l'administration locale. Au cours de l'année à venir, le gouvernement consultera les intervenants, y compris des organisations autochtones et des employeurs, en vue du renouvellement et de l'élargissement de la Stratégie de formation pour les compétences et l'emploi destinée aux Autochtones.
Enfin, je passerai maintenant à mes responsabilités et à mon mandat à titre de ministre du Travail du Canada. J'ai récemment déposé le projet de loi , qui propose d'abroger deux projets de loi cruels et injustes adoptés sous l'ancien gouvernement conservateur. Les projets de loi et obligeaient les organisations syndicales à fournir des informations financières très détaillées, inutiles et non nécessaires à l'Agence du revenu du Canada, si bien qu'il était plus difficile pour les syndicats d'être accrédités à titre d'agents négociateurs dans les secteurs de compétence fédérale.
Dans le milieu de travail moderne, de plus en plus de Canadiens ont du mal à concilier le travail et les responsabilités personnelles et familiales à l'extérieur du travail. C'est pour cette raison que nous sommes résolus à modifier le Code canadien du travail pour permettre aux travailleurs sous réglementation fédérale de demander officiellement des modalités de travail flexibles, appelées congés flexibles.
Dans le budget de 2016, nous avons réitéré notre engagement à envisager des moyens de nous assurer que les Canadiens de la classe moyenne qui travaillent fort sont mieux en mesure de gérer leur travail et leur vie personnelle.
Je conclus ainsi mes remarques, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président, chers membres du Comité.
Je remercie tout d'abord les membres du Comité de m'avoir invité, en compagnie de mes deux collègues, à discuter de mon mandat en tant que ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, ainsi que du Budget principal des dépenses de notre ministère.
Je salue tous les membres du Comité pour leur travail et leur collaboration.
[Traduction]
Je remercie beaucoup également les hauts fonctionnaires pour leur travail acharné et inspirant et leur engagement au quotidien en vue d'améliorer la société.
[Français]
Au sein d'Emploi et Développement social Canada, notre priorité absolue est d'améliorer la sécurité économique et sociale de tous les Canadiens. Pour y arriver, j'ai la grande chance de travailler aux côtés de l'honorable MaryAnn Mihychuk, ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail, et de l'honorable Carla Qualtrough, ministre des Sports et des Personnes handicapées.
Notre ministère est au coeur de la prestation de services à la population canadienne. En fait, avec l'Agence du revenu du Canada, nous sommes responsables de 95 % des services gouvernementaux rendus aux citoyens. C'est tout un éventail de programmes, services et initiatives qui se retrouvent sous le parapluie d'Emploi et Développement social Canada.
Nous accompagnons littéralement les Canadiens tout au long de leur vie, de la naissance jusqu'à la fin de la vie. C'est une responsabilité énorme. Notre gouvernement a déjà commencé à mettre en place des mesures qui amélioreront la sécurité économique et sociale des familles canadiennes avec le budget de 2016.
Je veux me concentrer sur trois grandes initiatives.
En premier lieu, j'aimerais parler de l'Allocation canadienne pour enfants.
Les enfants sont l'essence même d'une société. Il faut que leurs parents puissent les élever dans les meilleures conditions possibles, pour le bien-être présent des familles, mais aussi pour l'avenir de notre société.
Dès mon entrée en fonction en novembre 2015, notre premier ministre a été clair sur le fait que nous devions travailler pour les aider. Nous avons donc conçu l'Allocation canadienne aux enfants, et le budget de 2016 l'a officiellement instaurée.
Cette Allocation canadienne pour enfants représente la plus grande innovation en politique sociale depuis une génération. Premièrement, l'allocation sera plus simple. Les familles ne recevront qu'un seul paiement chaque mois. Deuxièmement, elle sera plus transparente, parce que libre d'impôt. Les familles n'auront pas à rembourser une partie des prestations au moment de produire leur déclaration de revenus. Troisièmement, elle sera mieux ciblée, puisque profitant à 9 familles sur 10, les familles en ayant davantage besoin, tandis que les familles à revenus plus élevés recevront des prestations réduites. Quatrièmement, elle sera beaucoup plus généreuse, puisque les familles qui recevront cette allocation et qui en profiteront verront leurs prestations pour enfants augmenter de près de 2 300 $ en moyenne, un montant toujours non imposable, pour l'année 2016-2017.
Par exemple, une famille typique de quatre personnes ayant un revenu de 90 000 $ par année verra son montant de prestations augmenter, pour passer de 3 145 $ à 5 650 $, un montant toujours libre d'impôt, ce qui correspond à une hausse de 2 500 $.
Fait plus important encore, cette nouvelle allocation sortira environ 300 000 enfants de la pauvreté en l'espace de quelques mois. Avec l'entrée en fonction de cette mesure, le taux de pauvreté chez les enfants au Canada sera à son plus bas niveau dans l'histoire de notre pays.
Mon mandat comprend les programmes pour des aînés, comme le programme de pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, ce qui m'amène à mon deuxième point.
Les Canadiens travaillent fort toute leur vie et nous devons leur permettre de profiter d'une retraite confortable dans la dignité. Pour cela, il faut de nouveaux investissements et de bons investissements à l'appui des aînés.
Nous proposons ainsi d'augmenter d'un montant pouvant atteindre près de 1 000 $ par année la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant seuls. Cette mesure représente une augmentation de 10 % pour les aînés les plus vulnérables et profitera à environ 900 000 aînés vivant seuls à l'échelle du pays.
Nous proposons aussi d'annuler la hausse de l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, pour que cet âge d'admissibilité soit de nouveau de 65 ans, ce qui évitera à près de 100 000 aînés par année de se trouver en situation de pauvreté.
Une autre mesure permettra d'offrir des prestations plus élevées aux couples d'aînés qui font face à un coût de la vie plus élevé et à un risque accru de pauvreté du fait qu'ils doivent vivre séparément pour des raisons de santé.
Finalement, nous nous penchons aussi sur des façons de formuler un nouvel indice des prix s'appliquant aux aînés pour que les prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti suivent la hausse des coûts à laquelle les aînés font réellement face.
En troisième lieu, j'aimerais vous parler d'infrastructure sociale.
Les experts de partout dans le monde s'entendent pour dire que des investissements judicieux et ciblés en infrastructure sont indispensables à la fois pour faire croître l'économie et pour s'assurer que la croissance économique renforce la classe moyenne.
Le budget de 2016 prévoit des investissements de 3,4 milliards de dollars sur deux ans en infrastructure sociale. Ces investissements assureront à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes la capacité de participer pleinement à leur collectivité, et ce, en favorisant la croissance économique de ces collectivités de partout au pays.
Les investissements dans le logement abordable, dans le soutien de l'apprentissage et de la garde d'enfants ainsi que dans l'infrastructure culturelle et récréative viendront améliorer considérablement la qualité de vie des Canadiens et renforcer nos collectivités, faisant de ces collectivité des endroits où il fait mieux vivre, y compris les collectivités autochtones et du Nord.
Le gouvernement prend actuellement des mesures qui permettront d'investir immédiatement en infrastructure sociale au cours des deux prochaines années: premièrement, améliorer l'accès à des logements abordables pour plus de 100 000 personnes et familles à faible revenu, dont les aînés; deuxièmement, rénover et moderniser les logements sociaux et abordables existants partout au pays, y compris améliorer l'efficacité des bâtiments en matière d'énergie et d'eau; troisièmement, rénover et bâtir des logements dans les communautés des Premières Nations et dans le Nord; quatrièmement, rénover et bâtir de nouveaux refuges pour les femmes et les enfants victimes de violence, y compris pour les femmes et les enfants autochtones; cinquièmement, améliorer les services de lutte contre l'itinérance; sixièmement, rénover et mettre à niveau les établissements de garde d'enfants et de soins de santé dans les réserves; et finalement, en septième lieu, financer plus de 100 projets d'infrastructures culturelles, récréatives et communautaires à l'échelle du pays.
Il est aussi de mon devoir de contribuer à l'élaboration d'une stratégie pour restaurer le rôle du gouvernement fédéral dans l'appui aux besoins en logement de nos citoyens de partout au pays.
Nous lancerons ainsi des consultations à l'échelle nationale, au cours de l'année à venir, dans le but d'élaborer une stratégie nationale en matière de logement. Nous ferons ainsi en sorte que les futurs investissements de nos gouvernements fédéraux aient les plus grandes retombées possible.
Par ailleurs, l'itinérance est une réalité pour beaucoup trop de Canadiens et un défi sérieux pour beaucoup trop de collectivités. Voilà pourquoi nous proposons d'investir une somme supplémentaire de 112 millions de dollars sur deux ans dans la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance. Il s'agit de la première augmentation du budget pour cette stratégie depuis sa création en 1999.
[Traduction]
De plus, nous soutenons l'établissement d'un cadre national pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants grâce à un investissement initial proposé de 500 millions de dollars, car nous sommes conscients du lien profond entre la garde des enfants et la sécurité économique de toutes les familles canadiennes. Cela comprend 100 millions de dollars dans la garde des enfants autochtones et l'apprentissage des jeunes enfants dans les réserves et les communautés du Nord.
Étant donné que les besoins en matière de garde d'enfants varient d'une famille à l'autre, et puisque les provinces et les territoires comblent ces besoins de façon différente, l'engagement auprès de tous les partenaires jouera un rôle important dans l'élaboration du cadre pour l'apprentissage et la garde de jeunes enfants.
Sortir les Canadiens de la pauvreté constitue un aspect très important de mon mandat, car les familles canadiennes ont besoin de soutien. Les mesures annoncées dans le budget de 2016 contribuent déjà à réduire la pauvreté et à améliorer le bien-être économique de tous les Canadiens.
J'aurai l'occasion de diriger l'élaboration de la première stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, qui fixera des objectifs au moyen de mesures précises dont je m'engage à suivre l'évolution et à rendre compte. Je serai heureux de tenir le Comité informé de mes progrès.
Pour réaliser les changements réels et positifs que nous avons promis aux Canadiens, nous devons travailler en étroite collaboration avec les intervenants. Il s'agit d'un élément extrêmement important de notre mandat collectif. Nous devons également travailler de près avec les administrations provinciales, territoriales et municipales pour faire en sorte que la stratégie de réduction de la pauvreté soit complémentaire aux efforts qu'elles ont déjà mis en place.
Notre gouvernement a déjà commencé à rétablir les relations avec les peuples autochtones et il est primordial que leurs besoins et les enjeux auxquels ils sont confrontés soient pris en compte dans l'élaboration de la stratégie. Ces collaborations prendront peut-être un peu de temps à s'établir, mais nous savons qu'elles nous permettront d'aller plus loin et, de façon plus importante, d'aller dans la bonne direction.
Ces collaborations sont essentielles pour arriver à trouver des solutions et à résoudre les principaux enjeux sociaux qui affectent tous les Canadiens.
Pour veiller à ce que les Canadiens puissent obtenir l'aide dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin, le gouvernement du Canada prend des mesures pour rendre la prestation de ces services gouvernementaux plus efficaces.
Pour nous assurer que les Canadiens aient un accès en temps opportun aux prestations auxquelles ils ont droit, le budget 2016 propose d'investir 19 millions de dollars au cours de la prochaine année pour permettre à Service Canada, un organisme essentiel, de répondre à la demande de services croissante, et ce, de façon générale et plus particulièrement pour le traitement des demandes d'assurance-emploi, et pour offrir un plus grand soutien aux Canadiens à la recherche d'un nouvel emploi.
Le budget 2016 propose d'améliorer encore davantage l'accès aux centres d'appels en augmentant le nombre d'agents de centres d'appels. Cela entraînera une réduction des temps d'attente et fera en sorte que des Canadiens puissent avoir accès aux renseignements et à l'aide dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin.
[Français]
Je ferai tout en mon pouvoir pour accroître la sécurité économique et sociale de l'ensemble des Canadiens.
Depuis notre entrée en fonction, les ministres Mihychuk et Qualtrough ainsi que moi-même avons entamé des discussions avec des groupes d'intervenants, des homologues provinciaux, territoriaux et municipaux, ainsi qu'avec bon nombre de citoyens.
J'ai ainsi eu la chance de rencontrer les ministres provinciaux et territoriaux responsables des services sociaux à Edmonton, au début du mois de février dernier. C'était la première fois en 10 ans que le forum des ministres responsables des services sociaux se réunissait. Nous avons relancé une collaboration et un dialogue constructifs dès ce moment.
Plus récemment, j'ai aussi rencontré divers intervenants un peu partout au pays pour connaître leurs priorités et les écouter. En effet, c'est ensemble que nous trouverons la meilleure approche possible en vue d'aborder les enjeux sociaux qui sont importants pour les Canadiens. J'ai la ferme intention d'aider notre gouvernement à relever la barre en matière d'ouverture et de transparence.
En terminant, je travaillerai en équipe avec mes collègues et avec vous tous pour refléter les valeurs qu'épousent tous les Canadiens, soit les valeurs d'inclusion, d'honnêteté, de travail acharné et de générosité d'esprit. C'est ensemble que nous pourrons tracer une nouvelle voie pour le Canada.
Merci.
:
Je remercie les ministres de nous consacrer de leur temps aujourd'hui.
En tant que porte-parole pour les personnes âgées, je vais mettre l'accent sur ces personnes dans mes questions, mais je suis reconnaissant à chacun d'entre vous d'être ici aujourd'hui. Avant d'aller plus loin, je crois qu'il est important que nous soyons tous prêts à travailler les uns avec les autres et à nous témoigner du respect les uns envers les autres dans nos commentaires. Je pense qu'on peut accomplir beaucoup de choses quand on rame tous dans la même direction, pour ainsi dire.
Au sujet des primes d'assurance-emploi, madame la ministre Mihychuk, je crois que vous avez pour mandat de donner du répit aux employeurs qui embauchent des jeunes dans des postes permanents. Je pense que c'est l'une de vos priorités. Je suis d'accord avec cela, mais je ne vois rien en ce sens dans le budget. J'espère que vous y réfléchirez. Il n'est jamais trop tard pour modifier le budget tant qu'il n'est pas adopté.
J'ai également très à coeur la question des soins de compassion. J'estime très important de bien prendre soin des gens pendant les derniers jours de leur vie, de leur montrer de l'amour, du respect et de la dignité. Les prestations de soins de compassion de l'assurance-emploi sont un outil en ce sens. La ministre Robillard faisait partie du gouvernement à une époque où les critères d'admissibilité aux soins de compassion étaient très restrictifs. En collaboration avec les ministères, nous avons réussi à changer ces critères très prescriptifs. Par exemple, une soeur ne pouvait pas s'occuper de sa soeur ou de son frère. Nous avons modifié les critères, de manière à ce que la personne mourante puisse choisir qui allait lui prodiguer des soins. Les critères d'admissibilité sont encore plus généreux aujourd'hui, pour ce qui est du temps.
Quand je me promène et que je rencontre des personnes âgées, j'entends bon nombre d'entre elles me dire qu'on s'occupe d'elles. Il y a quelqu'un qui s'occupe d'elles; ce n'est pas grâce aux prestations de l'assurance-emploi, mais il y a des gens qui s'en occupent par bonne volonté. Cependant, il y a un coût associé à cela. Ces aidants n'arrivent pas à travailler et à subvenir à leurs propres besoins, ou alors ils travaillent à temps partiel. C'est un travail difficile, physiquement et émotionnellement. Il fait économiser de l'argent aux contribuables. Si ces personnes pouvaient obtenir un avantage fiscal quelconque, si le gouvernement pouvait envisager la chose... C'est une demande que j'entends chez les Canadiens.
Monsieur le ministre Duclos, vous avez pour mandat d'élaborer une stratégie nationale du logement, une stratégie de réduction de la pauvreté et d'améliorer la prestation de services à Service Canada. Tout récemment, j'ai entendu des gens me dire qu'ils avaient appelé à 8 heures, dès l'ouverture des bureaux de Service Canada. Or, quelques secondes après l'ouverture, ils obtiennent déjà un message enregistré, selon lequel en raison d'un grand volume d'appels, leur numéro de téléphone... J'ai trouvé cela assez choquant moi aussi, Rodger.
Je pense que Service Canada devra se pencher sur la situation, parce que les gens sont immédiatement placés sur une longue liste d'attente quand ils essaient d'obtenir des services. Ces gens ont besoin d'aide.
Monsieur Duclos, j'ai aussi une question pour vous concernant la prestation complémentaire pour les aînés vivant seuls. Je crois que vous avez mentionné que vous prévoyez augmenter de presque 1 000 $ par année le montant de la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant seuls.
Beaucoup de personnes âgées ne vivent pas seules, mais ont elles aussi besoin du Supplément de revenu garanti. Elles ont beau vivre avec leur époux ou leur conjoint, elles en ont autant besoin. Pourquoi exclure une personne qui vit avec son époux ou son conjoint, qui est une personne âgée vivant dans la pauvreté, qui a besoin du Supplément de revenu garanti et qui y est admissible?