:
Merci, monsieur le président.
Je comprends que c'est habituellement durant la période de questions qu'on obtient les renseignements les plus lucides, alors ma déclaration sera brève.
Pour commencer, je tiens à remercier le Comité de réaliser l'étude. Je sais que, à ce temps-ci de l'année, côté horaire, les comités ont beaucoup de pain sur la planche, alors je suis reconnaissant de l'effort fait par le Comité pour s'assurer de réaliser ce qui est, selon moi, une étude importante.
Je vais vous fournir un peu de renseignements contextuels sur la raison pour laquelle j'estimais qu'il s'agissait d'une motion d'initiative parlementaire importante à soumettre à la Chambre. J'ai prononcé mon discours à la Chambre, comme on doit bien sûr le faire lorsqu'on présente une motion d'initiative parlementaire. Je ne vais pas rappeler tout ce qui a été dit. Tout ça fait bien sûr partie du dossier public.
Cependant, d'un point de vue personnel, je suis maintenant le père de deux jeunes fils et je sais très bien à quel point il est de plus en plus difficile de s'assurer que les enfants — pas seulement les miens, mais aussi leurs amis et leurs pairs — soient aussi actifs que l'ont peut-être été les membres de ma génération dans leur jeunesse.
Étant jeune, j'ai eu la chance d'être le fils d'un professeur d'éducation physique et j'ai donc grandi avec ce qui était, selon moi, une très bonne compréhension de l'importance de l'activité physique, du jeu et de l'importance d'être tout simplement actif lorsqu'on est enfant. À ce moment-là, on ne l'apprécie pas à sa juste valeur, et on ne se rend même pas nécessairement compte de ce qui se passe. Avec le recul et lorsque j'ai regardé en arrière et que j'ai entrepris les recherches qui m'ont mené à présenter cette motion, je me suis rendu compte à quel point l'activité physique a été importante dans mon développement d'enfant et durant mes années collégiales et à quel point cela aussi est essentiel pour le développement de mes pairs et à quel point j'ai été chanceux de grandir dans un tel environnement.
Malheureusement, mon père est décédé l'année des élections, en 2015, tout juste avant mon élection. Il n'a donc jamais pu me voir devenir député, mais une petite partie de moi lui dédie cette motion, qui est son legs. Voilà pourquoi c'est essentiel pour moi du point de vue personnel de le faire, mais c'est aussi important d'un point de vue universel et national.
J'ai parlé à des groupes d'intervenants partout au pays — et même dans ma collectivité locale; il y a d'excellents groupes de loisirs et d'activité physique dans nos collectivités locales —, et j'ai constaté que les gens reconnaissaient que le niveau d'activité des jeunes est un déterminant clé de leurs résultats futurs. En outre, même s'il s'agit de quelque chose de capital, les gens reconnaissaient, comme moi, que nous n'en faisons pas assez.
Il semble y avoir un consensus selon lequel il faut en faire plus. Les gens semblent aussi convenir qu'il s'agit d'une initiative cruciale et qu'il est vital de s'assurer que les enfants et les jeunes sont actifs, mais nous n'y arrivons pas.
J'ai donc poursuivi mes recherches, et le Bulletin de ParticipACTION a été produit par hasard quelques mois avant que je présente ma motion d'initiative parlementaire l'année dernière, si je ne m'abuse. Nous échouons; les données sont là, noir sur blanc. Je ne vais pas les passer en revue. Je sais que les représentants de ParticipACTION participeront aussi à l'étude et je crois qu'ils seront ici plus tard aujourd'hui ou demain; ils pourront évidemment vous parler de façon beaucoup plus éloquente que moi des résultats.
C'est clair pour n'importe quel observateur objectif que nous n'en faisons pas assez et que nous trahissons en cela nos enfants. À mesure que les recherches commencent à évoluer, soulignant l'importance de la santé mentale de nos enfants et le rôle bénéfique de l'activité physique sur la santé mentale des enfants ainsi que sur leur santé physique, je crois qu'il devient deux fois plus essentiel que ce ne l'était, vu notre compréhension des choses, il y a 10 ou 15 ans.
L'activité physique a toujours été considérée comme étant importante pour avoir des os et des muscles sains, maintenir un poids santé et réduire la prévalence d'affections, comme le diabète et des choses du genre, mais nous comprenons de plus en plus le rôle capital que joue l'activité physique des jeunes au chapitre de la santé mentale, de la résilience face à l'intimidation et de la capacité de gérer des situations stressantes.
Tout ça, selon moi, serait une solution très positive et une façon de s'assurer que les enfants de la prochaine génération seront en santé, aptes, forts et résilients. En outre, je ne crois pas que, en tant que gouvernement fédéral — ni, franchement, à l'échelon provincial et même à l'échelon municipal — nous en fassions assez pour nous assurer que nos enfants sont essentiellement en bonne santé.
Je crois qu'on a certaines des solutions sous les yeux. Je sais que vous allez me poser beaucoup de questions — et je pourrais en dire plus sur une bonne partie de tout ça —, mais l'objectif ultime de ma motion d'initiative parlementaire était tout simplement de promouvoir et de soutenir l'activité physique des jeunes Canadiens, c'est aussi simple que ça. Quelles recommandations — des recommandations concrètes et précises — le Comité peut-il formuler au gouvernement fédéral afin de veiller à ce que cet objectif soit atteint?
L'objectif, c'est simplement que chaque enfant soit actif. C'est aussi simple que ça.
La question est simple, mais la réponse, évidemment, est plus complexe.
C'est la raison pour laquelle je présente ma motion.
Comme je l'ai dit, j'ai deux jeunes fils. Nous les encourageons à être actifs physiquement, mais ils passent aussi plus de temps devant un écran que j'aimerais. Lorsque j'étais enfant, ça n'existait pas. Nous regardions la télévision de temps en temps, mais nous n'avions pas accès à du contenu 24 heures sur 24 sur des appareils qu'on peut avoir à portée de main peu importe où on se trouve. En tant que société, je crois que nous n'avons même pas commencé à comprendre les effets néfastes d'une telle réalité. Le gouvernement fédéral doit faire tout ce qu'il peut pour faciliter un mode de vie plus sain, comme publier des lignes directrices ou peu importe ce que nous pouvons faire pour promouvoir l'activité physique, parce que, lorsque les jeunes sont actifs physiquement, ils ne sont pas sur leur tablette ou leur iPad et ils ne regardent pas Netflix. Ils font des choses qui, présumément, sont plus productives pour eux et plus bénéfiques pour leur développement.
C'est une autre chose que j'aimerais souligner. Il existe une disparité marquées entre les jeunes filles et les jeunes garçons, cela m'a sauté aux yeux. Les garçons ne sont pas assez actifs, mais c'est encore pire du côté des filles. J'imagine qu'il y a une myriade de raisons qui expliquent cet état de choses, mais je ne crois pas que ce soit juste, dans un premier temps, de ne pas encourager tous les jeunes à être sains et actifs, et, lorsqu'il y a une disparité entre les sexes, c'est doublement injuste. En tant que gouvernement fédéral, nous devons faire ce que nous pouvons pour nous assurer que les jeunes filles sont aussi actives que les jeunes garçons et qu'elles ont les mêmes occasions et la même motivation d'être actives.
On peut regarder beaucoup de sous-secteurs différents et de cultures — il y a des différences dans toutes les cultures à l'échelle canadiennes —, mais je crois qu'il faut veiller à ce que tout le monde atteigne un niveau qui garantira la santé des enfants à l'avenir. Les avantages sont incontestables.
Cela dit, je m'en remets à vous, monsieur le président.
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Puis-je ajouter quelque chose?
Si vous regardez les comparaisons, vous verrez que le cas du Japon est très intéressant. On n'y construit pas d'école située à plus de 4 kilomètres de là où vivent les étudiants qui la fréquentent. Tout le monde au Japon marche pour aller à l'école. Ils marchent 20 minutes par jour pour se rendre à l'école, puis 20, pour revenir, ce qui signifie 40 minutes par jour, en moyenne, et je ne parle pas de tout le reste.
On n'a pas cette notion au Canada. Vous savez, je sais qu'il y a des différences géographiques et météorologiques entre le Japon et le Canada. Je ne veux pas laisser entendre que les jeunes devraient marcher 16 kilomètres par jour dans la neige pour aller à l'école, sur des routes pentues à l'aller et au retour, mais peut-être que, une fois par mois, on pourrait mettre en place une sorte d'initiative d'autobus scolaire pédestre, et la personne qui vit le plus loin va cogner chez la prochaine personne, puis sur la troisième. Lorsque le groupe d'étudiants arrive à l'école, ils sont 15 ou 20 à avoir marché 3 ou 4 kilomètres ensemble. De cette façon-là, ils ont fait leur exercice pour la journée et ils ont favorisé la sensibilisation. Et c'est sécuritaire, aussi. Je crois que ce genre de choses doit être mis en place.
L'autre enjeu que j'ai constaté, aussi, c'est que nous ne laissons plus nos enfants jouer dehors comme avant. Les gens disent que ce n'est plus sécuritaire. C'est peut-être vrai, mais je crois que nous devons faire une distinction entre ce qui est risqué et ce qui n'est pas sécuritaire. Tout est risqué, non? C'est ce qui est drôle, l'ironie dans tout ça. Si vous parlez aux gens de Diabète Canada, qui font du bon travail pour sensibiliser les gens à la prévalence du diabète, vous apprendrez qu'on est exposé, si je ne me trompe pas, à un risque de près de 10 % de contracter le diabète en raison d'un mode de vie sédentaire.
Je crois que, au Canada, le risque d'enlèvement est de moins de 1 sur 13 millions, si on regarde ça tout simplement du point de vue des probabilités. Les gens croient agir de façon sécuritaire en gardant leurs enfants à l'intérieur parce qu'ils pensent ainsi les protéger, alors que, en fait, ils leur font probablement plus de mal qu'autre chose, et c'est un préjudice beaucoup plus prévisible. C'est quelque chose de culturel, et un changement d'attitude est nécessaire.
C'est quelque chose qui a changé depuis mon adolescence. Je l'ai remarqué parce qu'il y a eu quelques cas locaux d'enlèvement dans mon quartier. Les gens ont été sensibilisés et ne laissaient plus sortir leurs enfants.
La notion qui fait actuellement l'objet de recherche — l'étude vient de commencer —, c'est ce que certaines personnes appellent les « enfants en liberté ». Il faut revenir à cette notion d'enfants en liberté. Il faut dire aux jeunes d'aller jouer dehors et de revenir lorsqu'il commence à faire noir ou lorsque c'est l'heure de manger. Ça n'avait rien de révolutionnaire lorsque j'avais 8, 10 ou 12 ans: c'était la norme. Nous nous sommes beaucoup éloignés de ça en 30 ans.
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Merci de poser la question.
Je sais que votre collègue, M. Davies, l'a soulevée à la Chambre, mais cette motion est très distincte de la Vision commune, à bien des égards.
L'initiative de la Vision commune fait de l'excellent travail, et c'est fantastique. Je l'ai lue dans son intégralité et l'ai mentionnée dans mes deux discours, et j'ai aussi demandé à un analyste de la Bibliothèque du Parlement de me préparer un petit rapport sur les distinctions et sur ce qui manque, et il manque un certain nombre de choses.
Tout d'abord, si vous parlez de la Vision commune avec des intervenants, la plupart des gens croient que c'est une mesure positive et estiment que c'est de l'excellent travail, mais certaines des recommandations ne sont pas aussi précises, concises ou concrètes qu'elles devraient l'être. Il s'agit presque plus d'un énoncé de principe que de mesures concrètes, et c'est beaucoup plus vaste que mon étude.
Mon étude porte sur la promotion de l'activité physique chez les jeunes Canadiens. La Vision commune concerne l'ensemble des Canadiens et mise sur un certain nombre de choses, y compris les bienfaits physiques de l'exercice. Il y est un peu question des bienfaits pour la santé mentale, mais on s'intéresse surtout aux bienfaits physiques et à la façon d'amener non seulement les jeunes, mais aussi les adultes et les Canadiens âgés à y participer également.
Ma motion est beaucoup plus précise, en ce sens qu'elle porte principalement sur les jeunes, et pas seulement sur les bienfaits physiques, mais précisément, je crois, sur les bienfaits pour la santé mentale. L'intimidation est en hausse chez les jeunes. Les enfants doivent résister davantage à l'intimidation, et les données probantes montrent que des jeunes physiquement actifs résistent plus à l'intimidation. Ils sont en mesure de composer avec l'intimidation et sont moins susceptibles de devenir des intimidateurs parce qu'ils aiment l'esprit d'équipe. Ils ont évolué dans des environnements où ils ne sont pas la personne la plus importante, et les sports créent ce type d'écosystème dans lequel vous comptez sur les autres. Les données scientifiques indiquent ce fait.
Je ne le dis pas pour dénigrer, rejeter ou déprécier l'initiative Vision commune en aucun cas. En fait, je pense qu'elle devrait guider certaines des recommandations que nous présentons aujourd'hui. Je vais laisser ma copie si les analystes n'en ont pas, mais c'est facilement accessible. Vous pouvez y jeter un coup d'œil, puis examiner le bulletin de ParticipACTION qui a été publié, presque en même temps, soit dit en passant. ParticipACTION était un des groupes qui ont travaillé sur Vision commune. Il y a un certain chevauchement pour cette raison, bien sûr.
:
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
Je vous remercie de me donner l'occasion d'être ici; c'est un réel plaisir. Je présenterai mon exposé en mon nom et au nom de M. MacKenzie, mais nous serons tous les deux prêts à répondre à vos questions par la suite.
Nous sommes heureux d'être ici pour nous adresser au Comité au sujet du rôle de l'Agence de la santé publique du Canada dans l'amélioration du niveau de condition physique et d'activité physique des jeunes Canadiens.
Comme vous le savez, la grande majorité des Canadiens ne font pas assez d'activité physique. Au moins 8 adultes sur 10 et 6 enfants et jeunes sur 10 ne respectent pas les lignes directrices recommandées en matière d'activité physique. Nous savons aussi qu'il existe des différences marquées selon le sexe pour le groupe d'âge de 5 à 17 ans, où seulement une fille sur quatre répond actuellement aux lignes directrices en matière d'activité physique, comparativement à près de deux garçons sur quatre.
L'activité physique régulière pendant l'enfance contribue à une bonne santé physique et mentale, comme on l'a mentionné plus tôt. Nous savons aussi qu'elle réduit le risque de maladies chroniques plus tard dans la vie, comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et de nombreuses formes de cancer.
L'activité physique offre également des avantages pour le développement social des jeunes, y compris l'amélioration de la confiance en soi, du rendement scolaire et de la résilience.
Voici maintenant une partie du rôle que l'Agence de la santé publique du Canada est appelée à jouer.
[Français]
À l'Agence de la santé publique du Canada, notre rôle consiste à aider tous les Canadiens à être plus actifs physiquement dans des milieux sécuritaires et responsables. À cette fin, nous obtenons des données de surveillance pour mieux comprendre les tendances et les modèles liés aux maladies chroniques, y compris les facteurs qui nous mettent à risque et ceux qui protègent notre santé. Nous recueillons, produisons et diffusons des données probantes pour éclairer et guider les politiques et les programmes des intervenants. Nous concevons, mettons à l'essai et intensifions les interventions pour promouvoir un mode de vie sain et prévenir les maladies chroniques.
Nous faisons cela en collaboration avec des partenaires internes et externes du secteur de la santé, car tout le monde a un rôle à jouer dans ce domaine.
[Traduction]
Voici quelques faits, activités précises et activités de surveillance.
L'Agence mesure régulièrement les niveaux d'activité physique, du comportement sédentaire et du sommeil chez les Canadiens de 5 ans et plus et elle rend des comptes à ce sujet. Nous examinons également les tendances de l'activité physique où différents groupes de Canadiens vivent, apprennent, jouent et travaillent. Cette information du Système de surveillance des maladies chroniques et de l'Initiative pancanadienne de déclaration des inégalités en santé est accessible sur une plateforme interactive en ligne.
Grâce au financement et au soutien scientifique, nous soutenons également la Société canadienne de physiologie de l'exercice, que vous entendrez après la pause, dans le cadre de l'élaboration des Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour la petite enfance, les enfants et les jeunes. Elles ont été élaborées en collaboration avec d'autres intervenants et chercheurs nationaux et internationaux.
Ces directives, fondées sur des données probantes, sont utilisées par les parents, les professionnels de la santé et de l'éducation, les cliniciens, les décideurs et d'autres intervenants pour orienter la surveillance et les interventions auprès des jeunes partout au pays.
[Français]
Les lignes directrices sont promues par le truchement d'un outil amusant et interactif intitulé « Crée ta journée idéale », qui encourage les jeunes Canadiens à être plus actifs physiquement.
[Traduction]
Fait important, les directives se fondent sur une diversité de moyens différents — le sport et d'autres formes d'activité physique quotidienne — par rapport à cette notion qui consiste à construire sa meilleure journée.
Pour ce qui est des principales initiatives, l'Agence de la santé publique du Canada travaille de façon novatrice avec un éventail de partenaires pour accroître la portée et l'incidence des subventions, des contributions et des investissements, en mettant l'accent sur l'obtention de résultats mesurables pour les Canadiens qui sont moins actifs.
L'Agence a investi 112 millions de dollars et recueilli 92 millions de dollars en financement non gouvernemental par l'intermédiaire du programme intitulé « Partenariats plurisectoriels pour promouvoir les modes de vie sains et prévenir les maladies chroniques ». Le programme finance des projets qui visent à créer des environnements favorables sur les plans social et physique et à s'attaquer aux facteurs de risque commun des grandes maladies chroniques, y compris l'inactivité physique et le comportement sédentaire, la mauvaise alimentation et le tabagisme. On les désigne couramment comme les facteurs de risque communs des maladies chroniques.
Par exemple, l'Agence a investi 5 millions de dollars sur cinq ans dans un projet d'activité physique intitulé « Build Our Kids' success », ou BOKS en abrégé. C'est un programme d'activité physique avant l'école pour aider les enfants du primaire à améliorer leur santé physique et mentale. Plus de 1 300 écoles se sont inscrites au programme et 58 000 élèves y ont participé dans l'ensemble des provinces et des territoires, donc la participation a augmenté au fil du temps.
Les résultats d'évaluation indiquent que les enfants font en moyenne 30 % plus de pas les jours du programme BOKS que les autres jours des programmes. Fait intéressant, les administrateurs d'école ont signalé une réduction des comportements négatifs à l'école, qu'ils attribuent assurément au programme. Les améliorations comprennent une concentration accrue, une meilleure préparation et une plus grande volonté à commencer la journée et d'autres avantages pour certains élèves qui avaient peut-être des problèmes dans la salle de classe avant le programme.
Il est intéressant de souligner que le budget de 2018 s'est aussi engagé à fournir 25 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir ParticipACTION. Nous entendrons sous peu des collègues de ParticipACTION, qui est administré par l'entremise de l'Agence de la santé publique du Canada. Ce programme vise à accroître la participation des Canadiens à des activités physiques quotidiennes dans le cadre de l'initiative « Soyons actifs ». Cet investissement vise à changer les normes sociales grâce à des partenariats plurisectoriels à long terme et à la coordination de l'éducation et de l'engagement du public pour inciter les gens à bouger plus et à moins s'asseoir, plus souvent.
[Français]
Tantôt, nous avons mentionné la collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Comme l'activité physique est une responsabilité partagée, le ministre fédéral de la Santé collabore étroitement avec d'autres ministres fédéraux, ainsi que les ministres provinciaux et territoriaux responsables de la santé, du sport, de l'activité physique et des loisirs par l'entremise des mécanismes intergouvernementaux.
[Traduction]
En juin 2018, l'initiative « Une Vision commune pour favoriser l'activité physique et réduire la sédentarité au Canada: Soyons actifs » a été lancée. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et un large éventail d'organisations et de partenaires ont élaboré ce cadre stratégique collaboratif. Ils mobilisent les efforts pour aider tous les Canadiens et toutes les collectivités à bouger davantage et à s'asseoir moins, grâce aux différents atouts que différents types de partenaires peuvent apporter à la table pour faire avancer ce défi important.
Sur la scène internationale, les efforts du Canada en matière d'activité physique s'harmonisent avec les orientations stratégiques internationales actuelles et y contribuent, car nous ne sommes pas le seul pays qui fait face à ce défi. Le Canada a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant et prend des mesures pour la mettre en œuvre. Cela comprend le droit au jeu et aux loisirs, ainsi que le droit à la meilleure santé possible.
En mai 2018, lors de la 71e Assemblée mondiale de la Santé, le Canada a approuvé le Plan d'action mondial pour l'activité physique 2018-2030.
En septembre 2018, le Canada a adopté la déclaration lors de la troisième réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les maladies non transmissibles. Ce terme est utilisé de manière interchangeable avec les maladies chroniques, auxquelles j'ai fait allusion plus tôt. La déclaration est un plan visant à accélérer une mesure de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles — car, dans de nombreux cas, nous savons quoi faire pour prévenir les maladies chroniques majeures — et pour faire avancer nos engagements à l'égard des objectifs de développement durable pour 2030. L'activité physique est un élément clé pour respecter ces engagements.
En terminant, je tiens à remercier le Comité de m'avoir invitée à parler des contributions de l'Agence de la santé publique du Canada à cette question importante.
[Français]
Grâce à l'information, aux données probantes, à l'innovation et aux partenariats, nous poursuivons nos efforts pour aider tous les jeunes Canadiens à bouger davantage et à s'asseoir moins là où ils vivent, apprennent, se divertissent et travaillent.
[Traduction]
M. MacKenzie et moi serons heureux de répondre à vos questions. Merci.
:
Je peux commencer, et encore une fois, la Vision commune le décrit très bien. Il existe passablement d'obstacles différents, réels ou perçus, à l'activité physique pour les jeunes Canadiens. Ce peut être le temps, l'argent, la sécurité, les normes sociales ou l'intimidation. Quelques-uns des autres obstacles sont décrits dans la Vision commune.
C'est pourquoi le point de départ, c'est que différents secteurs ont un rôle à jouer. Dans un milieu familial, encore une fois, les enfants suivent souvent des modèles qui sont propres à leur famille particulière. Je vais faire une analogie avec le guide alimentaire: le Guide alimentaire canadien dit que ce qui importe, ce n'est pas juste ce que vous mangez; c'est même comment vous mangez ensemble en tant que famille. Nous voyons des tendances semblables: des familles qui bougent ensemble ont tendance à bouger et à manger ensemble. Certaines de ces notions concernent la façon dont les milieux familiaux ont changé, dans de nombreux cas, au cours des dernières années, et dont ils peuvent être favorables.
De même, si vous pensez à l'endroit où les jeunes vivent, apprennent, jouent et travaillent, chacun de ces environnements possède un ensemble d'acteurs différents qui peuvent influencer le déroulement des choses dans ces milieux particuliers, au moyen d'incitatifs dans certains cas, et de mesures de dissuasion dans d'autres, je dirais, en ce qui concerne le déroulement des choses dans ces contextes différents.
C'est pourquoi la Vision commune décrit ce que les différents joueurs peuvent apporter à la table. Le but visé n'était pas un plan de mise en œuvre particulier, mais ce travail est en cours en ce moment. Pendant que nous parlons, des représentants se penchent sur la structure et les mesures concrètes qu'il faut prendre dans l'avenir avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et d'autres secteurs, afin de soutenir cette initiative.
Ce que je dirais, c'est que nous avons vu des résultats très encourageants dans certains des travaux que nous avons réalisés pour tenter de montrer ce qui fonctionne et d'essayer de rehausser ces mesures.
Je vais donner un autre exemple, qui est le Trottibus, qu'on a mentionné plus tôt. Il y a quelques années, nous avons lancé un défi où l'on demandait aux Canadiens ce qui permettrait d'accroître l'activité physique chez enfants et les jeunes au Canada. Le gagnant, si vous le voulez, était Trottibus.
Trottibus est un programme qui permet aux enfants de marcher jusqu'à l'école. C'est une adaptation de ce qui a été utilisé dans quelques autres pays. Le programme ne possédait pas les caractéristiques du modèle japonais mentionné plus tôt, pour ce qui est de la réglementation de la distance jusqu'à l'école. Dans le contexte canadien, dans les hivers québécois, parfois, les collectivités recevaient de nouveaux arrivants au Canada. Dans d'autres cas, ils existaient des barrières linguistiques pour certaines de ces familles et certains de ces enfants. Les résultats ont été très intéressants pour ce qui est d'accroître les niveaux d'activité physique de ces enfants, mais fait encore plus important, le programme a procuré d'autres bienfaits, notamment du temps à l'air frais, le fait de savoir comment s'habiller pour composer avec le froid de l'hiver et comment marcher en toute sécurité sur les trottoirs. De plus, ces collectivités, dans certains cas, ont ensuite modifié la conception des secteurs autour de leurs écoles pour qu'ils soient plus sécuritaires — en changeant l'accès aux trottoirs et en prévoyant une circulation automobile réduite à l'extérieur de l'école, de sorte que la qualité de l'air à l'extérieur de l'école était meilleure.
Nous avons vu quelques résultats vraiment intéressants. Il s'agissait d'un financement d'une durée limitée, mais les résultats sont assez prometteurs, je dirais, pour ce qui est de l'applicabilité possible à d'autres régions du pays.
J'utiliserais aussi l'exemple du projet APPLE Schools, qui n'est pas un contexte scolaire. Pour bon nombre d'entre nous, à notre époque, quand nous allions à l'école, nous faisions la queue et attendions le début des cours. Si nous avions été assis dans un autobus ou une voiture toute la matinée, le fait d'attendre 10 minutes de plus le début d'un cours n'était probablement pas la meilleure façon de commencer la journée. On a essayé de changer les normes sociales dans le contexte scolaire, pour dire: « Voici la queue, mais qu'allez-vous faire à votre place? » Vous faites la queue, mais vous bougez en vous préparant à entrer dans l'école. Il s'agit vraiment de réfléchir, dans ces contextes différents et avec les acteurs autour, à ce qui peut être fait.
Je vais peut-être m'arrêter ici. J'ai d'autres exemples que je serais heureuse de vous présenter si vous le voulez.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'avoir invité la Société canadienne de physiologie de l'exercice à aborder cet enjeu important. Nous félicitons le Comité d'avoir entrepris cette étude et le député Kyle Peterson d'être le fer de lance de cette initiative.
Notre organisation est la ressource qui traduit les avancées de la recherche en sciences de l'exercice en promotion de la forme physique, de la performance et des résultats pour la santé. Nos 6 000 membres comprennent des chercheurs universitaires spécialisés dans l'étude scientifique de la physiologie de l'exercice, de la biochimie, etc., ainsi que des professionnels hautement qualifiés travaillant dans le domaine de la rééducation, de la physiologie du travail et du sport de haut niveau.
La SCPE, en collaboration avec des intervenants comme le CHEO, ParticipACTION et l'Agence de la santé publique du Canada, a lancé les premières Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants et les jeunes âgés de 5 à 17 ans. Publiées en 2016, ce sont les premières directives fondées sur des données probantes à prendre en compte l'ensemble de la journée en la divisant en quatre comportements intégrés liés au mouvement: suer, bouger, dormir et s'asseoir. Elles ont été largement adoptées par les principaux partenaires du secteur, y compris l'Organisation mondiale de la Santé. Notre mémoire contient de plus amples renseignements sur ces directives.
Misant sur le travail déjà réalisé, la SCPE dirige actuellement une mise à jour de deux directives supplémentaires visant les adultes âgés de 18 à 64 ans et les adultes âgés de plus de 65 ans.
Personne dans cette salle n'a besoin d'être convaincu que la forme physique et l'activité physique sont les piliers d'un mode de vie sain. De plus en plus, nous voyons disparaître ce qui était jadis des possibilités de remise en forme naturelles chaque jour. Les enfants sont conduits à l'école, les nouveaux lotissements ont des petites cours et souvent aucun trottoir, et nous voyons même des municipalités interdire le hockey de rue. Ce contexte, combiné aux écrans de plus en plus facilement disponibles, est une recette dangereuse pour la santé de tous les Canadiens.
La recherche a révélé que des conséquences importantes sur la santé peuvent être liées à l'inactivité chez les enfants, notamment les maladies chroniques, les troubles métaboliques, etc. Fait peut-être plus alarmant encore, les taux d'obésité chez les enfants et les jeunes au Canada ont presque triplé au cours des 30 dernières années. Environ le tiers des jeunes âgés de 6 à 17 ans sont considérés comme en surpoids ou obèses.
L'année dernière, le gouvernement fédéral, ainsi que les provinces et les territoires, ont publié le rapport Une Vision commune, une politique nationale sur l'activité physique. L'initiative a encouragé la SCPE et d'autres intervenants. Le rapport énonce des objectifs communs et indique des impératifs stratégiques.
Cependant, si nous voulons commencer à changer les comportements de façon positive et à améliorer le niveau de condition physique et d'activité physique pour tous les Canadiens, nous croyons qu'il faut des plans de mise en œuvre concrets à long terme permettant d'atteindre les objectifs énoncés dans le rapport. Nous croyons que l'engagement de financer durablement l'adoption et la promotion à grande échelle des directives sur l'activité physique — y compris les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures — donnera à plus de Canadiens les outils nécessaires pour faire des choix sains et améliorer la santé en général.
La recherche a montré que l'augmentation de l'activité physique et de la forme physique présente plus d'avantages que les avantages évidents, notamment des avantages économiques et sociaux et d'autres au chapitre de la santé mentale.
La SCPE croit que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer pour rassembler les intervenants afin de promouvoir l'utilisation de directives sur les modes de vie sains dans leurs régions respectives. Encourager la collaboration et la coordination entre les intervenants pour promouvoir l'utilisation de ces directives profitera aux Canadiens de tout le pays.
À l'instar des intervenants d'autres secteurs, la SCPE a été encouragée par l'engagement du gouvernement fédéral à créer et à défendre des politiques fondées sur des données probantes et scientifiques. À cet égard, nous demandons également au gouvernement fédéral d'appuyer l'élaboration de directives fondées sur des données probantes et de fournir un soutien accru aux outils de mesure de la santé de la population.
Enfin, nous croyons que le gouvernement fédéral a la responsabilité de faire preuve de leadership afin de normaliser l'activité physique dans la vie de tous les Canadiens: enfants, jeunes, adultes et adultes plus âgés.
Le rapport Une Vision commune note que « l'activité physique a pratiquement été éliminée de nos vies ». Ce que les Canadiens pensaient autrefois être un élément de la vie quotidienne — l'activité physique — est maintenant quelque chose qu'ils croient ne pouvoir entreprendre que pendant leurs temps libres, ce qui peut être difficile à trouver dans notre vie trépidante.
Nous croyons qu'avec l'appui du gouvernement fédéral et la participation des secteurs traditionnel et non traditionnel, nous pouvons créer un changement sociétal qui aura une incidence profonde sur les générations à venir.
En résumé, de façon à concrétiser les objectifs énoncés dans le rapport Une Vision commune, la SCPE formule trois recommandations principales.
La première consiste à s'engager à financer durablement l'adoption et la promotion à grande échelle des Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures.
La deuxième est le soutien continu à l'élaboration de directives fondées sur des données probantes et la conception d'outils de mesure de la santé de la population.
La troisième est que le gouvernement prenne des mesures visant à normaliser l'activité physique saine dans la vie quotidienne de tous les Canadiens.
Au Canada, l'inactivité et l'obésité sont devenues très répandues. De toute évidence, une nouvelle approche s'impose pour améliorer la santé globale des Canadiens.
Nous savons que des enfants en bonne santé deviennent des adultes en bonne santé et vivent plus longtemps. Dans cet esprit, nous sommes impatients de collaborer avec le gouvernement fédéral et d'autres partenaires dans le but de concrétiser les objectifs énoncés dans le rapport Une Vision commune et de relever ces défis.
Merci beaucoup d'avoir invité la SCPE à participer à la présente étude.
Le 1er juin étant la Journée nationale de la santé et de la condition physique, nous encourageons tous les députés et tous les Canadiens à faire de l'activité physique et à trouver d'autres moyens d'intégrer la condition physique et l'activité physique dans leur vie.
Je vous remercie.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs. Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant vous au sujet de l'importance de favoriser une participation accrue à l'activité physique chez les enfants et les jeunes au pays.
J'ai entendu tous les témoins, et je suis frappé par l'uniformité de leurs exposés ainsi que par la ressemblance entre leurs arguments et les points que je ferai valoir, alors ma déclaration pourrait sembler répétitive, mais je pense qu'il importe que ces questions soient abordées plus d'une fois. Il est également très frappant, à mes yeux, qu'un grand nombre des solutions que nous proposons soient très uniformes, et nous n'avions pas comparé nos notes avant aujourd'hui. Je pense qu'il y a un important consensus parmi les intervenants des milieux liés à l'activité physique à l'égard de ce qui doit être fait.
En sa qualité de marque reconnue du Canada en matière d'activité physique, ParticipACTION — un organisme national sans but lucratif — s'efforce d'aider tous les Canadiens à passer moins de temps assis et à bouger davantage grâce à des initiatives de mobilisation novatrices telles que notre défi pancanadien Ensemble, tout va mieux, qui sera lancé le 31 mai, dans le cadre de la Journée nationale de la santé et de la condition physique. J'espère que vous participerez tous avec votre collectivité et que vous ferez preuve de leadership. Nous sommes reconnaissants du soutien du gouvernement fédéral, dernièrement au moyen de l'investissement de 25 millions de dollars sur 5 ans prévu dans le budget de 2018.
Je veux préciser que ce financement vise les gens de tous les âges, pas seulement les enfants et les jeunes.
Depuis 1971, ParticipACTION prend la parole et conscientise les gens au sujet de la façon dont notre mode de vie moderne est en train de mener à une crise de l'inactivité physique. Toutefois, à mesure que nous progressons, nous nous concentrons sur le fait d'aider les Canadiens à modifier leur comportement dans le cadre d'un mouvement visant à entraîner plus de mouvement. En collaboration avec nos divers partenaires, comme la SCPE et d'autres intervenants, nous nous sommes confié la tâche de faire de l'activité physique un élément essentiel de la vie quotidienne.
Je ne passerai pas beaucoup de temps à parler des initiatives précises que ParticipACTION entreprend, mais je pourrai certainement le faire durant la période de questions qui suivra.
Les données probantes sont très claires: l'activité physique est essentielle si on veut vivre une longue vie productive en santé. Malheureusement, 80 % des adultes canadiens ne respectent pas les lignes directrices nationales en matière d'activité physique qui prévoient 150 minutes d'activité physique d'intensité modérée à élevée par semaine. Les pratiques sociales ont exclu l'activité physique de notre vie quotidienne, et il en a découlé un climat social qui permet et qui encourage même un mode de vie sédentaire.
Les enfants et les jeunes ne sont pas à l'abri de ces tendances à la baisse. Seulement environ un tiers des enfants canadiens âgés de moins de 18 ans font suffisamment d'activité physique pour bénéficier des avantages déclarés pour la santé.
Plus précisément, 62 % des enfants âgés de trois à quatre ans effectuent 180 minutes d'activité physique par jour, dont 60 minutes devraient être consacrées à du jeu actif. À leur entrée à l'école, seulement 35 % des enfants âgés de 5 à 17 ans obtiennent les 60 minutes d'activité physique d'intensité modérée à élevée par jour dont ils ont besoin.
Pire encore, comme vous l'avez entendu dire, les filles sont notoirement moins actives que les garçons, ce qui place ce groupe dans une situation encore plus désavantageuse. Ces tendances deviennent encore plus alarmantes, car la recherche montre que les enfants inactifs deviennent des adultes inactifs.
En plus des faibles taux d'activité physique, les comportements sédentaires n'ont jamais été aussi répandus. Près de 76 % des enfants âgés de 3 à 5 ans et 51 % des jeunes âgés de 5 à 17 ans surpassent actuellement les recommandations nationales en matière d'utilisation des écrans de une et de deux heures par jour, respectivement.
Comme c'est le cas en ce qui concerne l'activité physique, les filles adopteraient des comportements sédentaires dans des proportions plus élevées que les garçons.
Puisque, avec l'âge, les taux d'activité physique tendent à diminuer, et les taux de comportement sédentaire, à augmenter, il faut intervenir tôt pour veiller à ce que les enfants établissent de solides habitudes en matière d'activité physique et d'utilisation des écrans, à un jeune âge, afin d'assurer une croissance et un développement sains tout au long de leur vie.
Les avantages de l'activité physique sont nombreux. D'un point de vue physiologique, la participation régulière à des activités physiques est associée à de nombreux avantages pour la santé, comme une réduction du risque de diabète de type 2, une amélioration de la gestion du poids et de la santé musculosquelettique, une amélioration du fonctionnement du cerveau et une réduction du risque de maladie cardiovasculaire.
Les enfants et les jeunes qui sont actifs physiquement affichent de meilleures aptitudes à la réflexion et à l'apprentissage. Plus précisément, les enfants actifs sont meilleurs pour résoudre des problèmes. Ils pensent plus clairement, retiennent et se rappellent l'information plus facilement et obtiennent de meilleures notes à l'école, surtout en mathématiques, en lecture, en langue et en sciences.
Les enfants et les jeunes qui sont physiquement actifs ont également plus de facilité à nouer et à maintenir des relations avec leurs pairs.
Une participation régulière à des activités physiques est associée à une diminution des symptômes de l'anxiété chez les enfants et les jeunes. En ce qui concerne la dépression, non seulement la participation à des activités physiques, surtout à des intensités élevées, entraînerait une amélioration des symptômes de la dépression, mais elle serait efficace pour prévenir leur apparition. Les enfants actifs affichent également une confiance en soi, un sentiment de valeur personnelle et une estime de soi accrus et déclarent être plus résilients face aux situations stressantes.
Il existe peu de données probantes concernant le fardeau économique direct de l'inactivité physique chez les enfants et les jeunes au Canada. Toutefois, il en existe concernant les adultes. Le Conference Board du Canada affirme que le simple fait d'amener 10 % des adultes canadiens à passer moins de temps assis et à bouger davantage augmenterait la productivité au travail et réduirait l'absentéisme, ce qui injecterait 7,5 milliards de dollars dans l'économie. De plus, cette mesure réduirait les dépenses en santé associées aux maladies chroniques de 2,6 milliards de dollars.
La gestion de la crise de l'inactivité physique est complexe; ainsi, elle requiert une solution complète et comportant plusieurs facettes. J'ai entendu beaucoup de questions et de réponses, et vous cherchez surtout à savoir quels programmes fonctionneraient, mais je vous affirmerais que les mesures doivent aller au-delà de programmes particuliers. Du point de vue du gouvernement, la collaboration et l'harmonisation devraient être améliorées dans l'ensemble des ministères et entre les échelons fédéral et provincial et territorial afin que des efforts en matière d'activité physique, y compris au chapitre de la recherche ainsi que de la mise en oeuvre et de l'évaluation de programmes, soient déployés, appuyés et maintenus. Les gouvernements de tous les ordres devraient s'occuper intentionnellement des personnes ayant le plus grand besoin en ciblant les politiques de manière à éliminer les écarts au chapitre des taux de participation.
Si nous regardons les réussites passées, nous voyons que l'effort en matière d'abandon du tabagisme déployé au Canada est l'une des plus grandes victoires du point de vue de la santé publique. Le tabagisme a déjà été considéré comme un comportement socialement acceptable. Toutefois, à mesure que des données probantes concernant la toxicité des produits du tabac ont été publiées, un grand nombre d'institutions clés — pas seulement le système de santé, mais aussi les systèmes d'éducation et commerciaux, des instituts communautaires et religieux et tous les ordres de gouvernement — ont uni leurs forces grâce à une vision coordonnée et harmonisée de la réduction du tabagisme chez les Canadiens.
Malgré les nombreux parallèles soulignés, peu d'apprentissages tirés de la gestion de ce problème de santé sociale ont été appliqués au problème de l'inactivité physique. Sans égard aux solides données probantes à l'appui des résultats néfastes de l'inactivité physique, non seulement pour la santé des Canadiens, mais aussi pour la productivité et le système de santé, peu de progrès ont été réalisés pour ce qui est de faire bouger les choses et de rendre la société plus active.
Ironiquement, toutefois, le Canada demeure un chef de file dans le domaine de l'activité physique et de la recherche sur le comportement sédentaire, de même qu'en science des exercices. En guise d'exemples précis, mentionnons le bulletin de ParticipACTION sur l'activité physique pour les enfants et les jeunes, qui a maintenant été reproduit par 48 pays, ainsi que les directives en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants et les jeunes et pour la petite enfance, élaborées par la SCPE, qui ont récemment été adoptées par l'Organisation mondiale de la Santé.
Malgré ce leadership reconnu des organisations et des chercheurs canadiens à l'échelle mondiale, il n'y a toujours pas de lien important entre la reconnaissance dont nous jouissons à l'échelle internationale et les progrès réalisés ici, dans notre pays.
En juin 2018, vous avez entendu nombre de fois d'autres témoins affirmer qu'après plusieurs années d'élaboration, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables des sports, de l'activité physique et des loisirs ont adopté la première politique du Canada à être axée précisément sur l'activité physique: Une Vision commune pour favoriser l'activité physique et réduire la sédentarité au Canada: soyons actifs.
Ce cadre stratégique doit maintenant être soutenu par un plan de mise en oeuvre complet, coordonné et assorti des ressources appropriées. Nous devons nous assurer que l'activité physique est ancrée dans nos normes culturelles et sociales et qu'on lui accorde la priorité, l'attention et le degré d'investissement qui correspondent à ceux du mouvement d'abandon du tabagisme.
De nombreuses recommandations ont été soulignées dans la littérature par les plus grands chercheurs nationaux et étrangers en ce qui a trait à l'appui d'une participation accrue à des activités physiques chez les enfants et les jeunes.
Dans l'ensemble, les efforts de promotion de l'activité physique auprès des enfants canadiens devraient commencer le plus tôt possible, comme les données probantes donnent à penser que les habitudes en matière d'activité physique durant la petite enfance se poursuivent jusqu'à la fin de l'enfance et à l'adolescence.
Au moment d'élaborer des stratégies visant à accroître l'activité physique, nous devons tous nous concentrer sur la réduction des inégalités en ciblant les segments très à risque de la population, comme les adolescentes, les personnes appartenant à une minorité raciale ou ethnique et les familles à faible revenu.
Il existe une forte association positive entre le temps passé à l'extérieur et l'activité physique. Nous devons envoyer nos enfants dehors et nous assurer que leurs possibilités de jeux actifs à l'extérieur sont adéquates dans une diversité de contextes, comme à la maison, à l'école et dans les établissements de garde d'enfants. Nous devons intégrer la nature dans les lieux utilisés par les enfants tous les jours, comme les écoles, les cours, les parcs, les terrains de jeu et les rues des villes, pour ainsi créer des espaces de jeu extérieurs naturels qui favorisent l'activité physique.
Le Canada doit créer une culture de transport actif. Pour créer cette culture, on pourrait toutefois devoir adopter des stratégies visant à atténuer les préoccupations en matière de sécurité des parents en les informant du fait que les risques sont très, très faibles. Il faut rendre l'éducation physique prioritaire et la traiter comme une matière de base tout aussi importante que d'autres matières comme les sciences, les mathématiques et la lecture. Les programmes scolaires devraient promouvoir l'activité physique auprès des enfants en tant que matière scolaire amusante, inclusive et accueillante. Nous devons renforcer les capacités et améliorer la formation des éducateurs afin qu'ils puissent offrir aux enfants et aux jeunes des possibilités d'acquérir un savoir-faire physique et encourager l'adoption de comportements positifs en ce qui concerne l'activité physique et le temps de sédentarité en dehors des heures d'école.
Nous devons également offrir un meilleur soutien aux programmes et des occasions conçues pour faire bouger toute la famille ensemble au sein de sa collectivité. Le fait pour que les parents de trouver du temps afin de participer à des activités avec leurs enfants de tous âges et de devenir des exemples actifs à suivre favorisera une culture d'activité physique à la maison.
Enfin, les collectivités devraient consacrer une partie de leur plan d'immobilisations à la rénovation des installations de loisir.
Des occasions de perfectionnement du leadership, de formation et de renforcement des capacités communautaires devraient également être offertes aux personnes vivant dans les collectivités rurales et éloignées, aux nouveaux Canadiens et aux populations marginalisées.
En conclusion, il est évident que le problème lié à l'activité physique est ancré dans la société; par conséquent, on ne le réglera pas rapidement. Toutefois, des progrès sont possibles et essentiels. Notre système de santé n'est pas outillé pour gérer les conséquences accrues de l'inactivité physique et du comportement sédentaire.
J'exhorte le Comité à envisager deux mesures. L'une consiste à approuver fermement l'établissement d'un plan de mise en œuvre coordonné aux échelons fédéral, provincial et territorial de la vision commune et l'affectation de ressources à cette fin. Le temps est venu de passer d'une vision commune à la prise de mesures en commun.
J'encourage également le Comité à envisager l'approbation de l'établissement d'un poste de secrétaire parlementaire de l'activité physique chargé de donner la priorité au programme d'activité physique et d'en être le champion au sein du gouvernement ainsi que d'assurer la facilitation du soutien, de l'harmonisation et de la coordination nécessaires à tous les échelons des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux.
Merci.
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Le programme Jeunesse en forme Canada n'a pas si bien fonctionné en réalité. Il a dissuadé plus d'enfants de faire de l'activité qu'il n'en a encouragé. Il était très axé sur la performance.
Nous envisageons d'autres programmes.
Quant à Hal et à Joanne, je pense que la société et le paysage médiatique ont changé. Nous ne sommes pas convaincus qu'il s'agit de la bonne voie à emprunter pour aller de l'avant.
Toutefois, avec les 25 millions de dollars sur cinq ans, nous avons mis en œuvre trois grandes initiatives. La première est une nouvelle campagne intitulée « Tout va tellement mieux quand on bouge ». L'idée, c'est que les Canadiens doivent comprendre que l'activité physique est quelque chose qui leur apportera des bienfaits maintenant, non pas seulement dans 20 ans. Si on fait de l'activité physique, on pense mieux, on se concentre mieux, on est un meilleur parent et on entretient de meilleures relations. Nous essayons de mettre l'accent sur les bienfaits immédiats de l'activité physique. Voilà notre campagne et notre stratégie pour les cinq prochaines années: tout va tellement mieux quand on bouge.
Nous lançons notre deuxième initiative le 31 mai. Vous devriez recevoir un courriel cette semaine qui contient de l'information sur le « Défi Ensemble, tout va mieux ». Nous lançons à toutes les collectivités partout au Canada le défi d'amener leurs résidents à faire de l'activité physique et à effectuer un suivi de leurs activités physiques sur une période de deux semaines en vue de trouver la collectivité la plus active au pays. Nous allons ensuite donner 150 000 $ à cette collectivité afin qu'elle soutienne l'activité physique.
Encore une fois, le défi en soi ne changera pas les comportements, mais il sensibilisera les gens et mobilisera les organismes communautaires pour qu'ils travaillent ensemble en vue de valoriser l'activité physique et de renforcer la collectivité.
Vous allez peut-être penser que la troisième initiative est un peu bizarre: nous avons créé en réalité une application numérique. Nous avons beaucoup parlé de la technologie et du fait qu'elle contribue à la sédentarité. Nous comprenons cela, mais nous savons également que la technologie est là pour rester. Dans cette optique, nous avons créé une application numérique qui donne aux Canadiens du soutien et du contenu ciblés afin de les aider à faire plus d'activité physique. L'application personnalise le contenu et l'information concrète que nous offrons aux Canadiens selon leur âge, l'endroit où ils vivent et les obstacles précis qui les empêchent de faire de l'activité physique.
Si tout le monde ici avait l'application, vous auriez tous une expérience différente avec elle. Son lancement a eu lieu en février, et plus de 50 000 personnes l'utilisent.
Le défi est lancé le 31 mai. Environ mille collectivités se sont déjà engagées à le relever.