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Monsieur le Président, j'apprécie le soutien que m'apportent les députés d'en face et je vais d'ailleurs en parler.
Je remercie la Chambre de me donner l'occasion de commencer la troisième et dernière lecture du projet de loi et, avant de continuer, permettez-moi de remercier rapidement tous mes collègues membres du Comité des finances de la Chambre des communes d'avoir étudié rapidement ce projet de loi et de l'avoir adopté à l'unanimité.
Cette mesure législative importante mettra en oeuvre les conventions fiscales que le Canada a conclues avec la Colombie, la Grèce et la Turquie. Ces conventions sont importantes pour les Canadiens, car elles protègent les contribuables en évitant les doubles impositions et en prévenant l'évasion fiscale. Le Canada a déjà conclu des conventions avec près de 90 pays et le projet de loi s'inscrit dans l'effort continu du gouvernement conservateur d'étendre et de moderniser le déjà vaste réseau de conventions fiscales.
Avant de continuer, permettez-moi encore une fois de souligner que le projet de loi est une mesure législative importante qui, dans sa forme, suit de près d'autres conventions fiscales similaires adoptées par ce Parlement. Par exemple, durant la 39e législature, le Parlement a donné son aval aux conventions fiscales conclues avec la Finlande, le Mexique et la Corée. En outre, lors des 38e et 37e législatures, sous le précédent gouvernement libéral, le Parlement a adopté plusieurs autres conventions fiscales, notamment avec le Gabon, l'Arménie, la Mongolie, la Moldavie et la Norvège.
Je souligne en outre le fait que le projet de loi , à l'instar des mesures sur les conventions fiscales présentées pendant de précédentes législatures, répond aux normes internationales largement reconnues comme le Modèle de convention fiscale de l'OCDE. Ce cadre est depuis longtemps reconnu dans le monde comme la norme en ce qui concerne les conventions fiscales. En effet, l'OCDE elle-même fait remarquer ceci:
La plupart des conventions fiscales bilatérales suivent les principes et les dispositions détaillées du Modèle de l'OCDE. Il y a près de 350 conventions entre les pays membres de l'OCDE et plus de 1 500 conventions à l'échelle mondiale fondées sur ce modèle, qui a une influence considérable sur les conventions bilatérales entre pays non membres.
Dans le même ordre d'idées, Peter Barnes, ancien vice-conseiller en fiscalité internationale au département du Trésor des États-Unis, a déclaré, dans un récent numéro de L'Observateur de l'OCDE:
[...] le Modèle de l'OCDE a réussi à devenir le cadre de référence pour la très grande majorité des négociations de conventions fiscales. [...] Mais ne vous y trompez pas: l'OCDE est une organisation d'une importance vitale et le Modèle de convention fiscale de l'OCDE est un instrument indispensable pour faciliter les échanges transfrontaliers et le commerce mondial.
Le Canada a l'un des plus importants réseaux de conventions fiscales bilatérales au monde, conventions qui contribuent considérablement à notre capacité de faire concurrence et de nous assurer que tout le monde paie sa juste part d'impôt. Il ne fait aucun doute que les parlementaires et les Canadiens s'opposent vigoureusement à l'évasion fiscale. Nous savons tous que l'évasion fiscale ne fait que nuire aux Canadiens honnêtes qui travaillent fort et aux entreprises qui créent des emplois. C'est tout simplement injuste. Pour mettre au jour et entraver l'évasion fiscale, il faut collaborer avec nos partenaires internationaux et échanger des renseignements avec eux. Voilà pourquoi le Canada conclut des accord internationaux d'échange de renseignements fiscaux avec ses partenaires internationaux et encourage les pays à faire de même, comme l'illustre aujourd'hui le projet de loi .
Effectivement, notre gouvernement conservateur déploie des efforts vigoureux et proactifs à cet égard. Par exemple, en 2007, nous avons annoncé une politique incitant les pays non membres à conclure avec le Canada des accords d'échange de renseignements fiscaux calqués sur le modèle de l'OCDE. Cette politique exige également que la norme de l'OCDE relative à l'échange de renseignements fiscaux figure dans toute nouvelle convention fiscale et toute révision apportée aux conventions en vigueur.
Je suis heureux de dire que les négociations d'accords d'échange de renseignements fiscaux avec une dizaine de pays vont bon train. En effet, le Canada a conclu, en août dernier, un traité historique: la première convention d'échange de renseignements fiscaux avec les Antilles néerlandaises.
Le Canada contribue également aux efforts du Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales de l'OCDE, ainsi que du G20, afin de conclure d'autres accords calqués sur le modèle de l'OCDE mentionné précédemment.
Qui plus est, selon le directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE, Jeffrey Owens, au cours de son mandat en tant que président du G7 et du G20, le du Canada a fait preuve de leadership en amenant les membres du G20 à s'attaquer aux paradis fiscaux au moyen de nouvelles sanctions.
Manifestement, le Canada est résolu à lutter contre l'évasion fiscale et à faire progresser les efforts en la matière à l'échelle internationale.
Les conventions fiscales contribuent à prévenir l'évasion fiscale et assurent aux contribuables et aux entreprises au Canada et des autres pays signataires des résultats plus prévisibles et plus équitables quant à l'imposition de leurs transactions transfrontalières.
J'aimerais maintenant m'attarder un peu plus longuement à la façon dont ces conventions fiscales vont permettre d'améliorer un certain nombre de domaines, notamment en réduisant les retenues fiscales, en évitant les possibilités de double imposition, en prévenant l'évasion fiscale et en éliminant les obstacles aux échanges commerciaux et aux investissements.
Premièrement, permettez-moi de parler brièvement des retenues à la source. Les retenues à la source sont une mesure courante au chapitre de l'imposition internationale. Ces impôts sont prélevés par un pays sur des revenus gagnés dans ce pays et payés à des résidants d'un autre pays. Dans le cas des pays qui n'ont pas signé de convention fiscale, le Canada assujettit habituellement ces revenus à un taux d'imposition de 25 p. 100. Comme elles ont pour principal objectif de répartir équitablement les pouvoirs d'imposition entre les partenaires respectifs, les conventions fiscales prévoient des dispositions visant à déterminer convenablement le niveau des retenues fiscales que peut appliquer l'administration dans laquelle certains paiements sont effectués.
Le taux des retenues d’impôt varie d'une convention fiscale à l'autre puisqu'il est négocié par le Canada et les pays avec lesquels celui-ci conclut des conventions fiscales, comme dans le projet de loi . Le projet de loi S-3 prévoit une retenue fiscale maximale de 15 p. 100 sur les dividendes de portefeuille versés à des non-résidents dans le cas de la Colombie et de la Grèce, et de 20 p. 100 dans le cas de la Turquie. Dans le cas des dividendes versés par des filiales à une société mère, le taux maximal de retenue fiscale à la source est ramené à 5 p. 100 dans le cas de la Colombie et de la Grèce, et à 15 p. 100 dans celui de la Turquie.
Les réductions du taux de retenue fiscale à la source s'appliquent aussi aux redevances, aux intérêts et aux prestations de retraite. Les conventions dont il est question dans le projet de loi fixent le taux maximal de la retenue sur les intérêts à 10 p. 100 dans le cas de la Colombie et de la Grèce, et à 15 p. 100 dans le cas de la Turquie.
Les conventions mentionnées dans le projet de loi fixent aussi le taux maximal de la retenue sur le versement de redevances à 10 p. 100, et à 15 p. 100 sur les paiements périodiques de pension.
Les conventions fiscales de ce genre assurent une équité fiscale aux contribuables, tant à l'échelle nationale qu'internationale, en leur évitant d'être surimposés à cause de retenues d'impôt.
Le député de , avec qui j'ai déjà siégé au Comité des finances et qui a déjà été secrétaire parlementaire du ministre des Finances sous un gouvernement libéral, a dit ceci:
[...] les retenues d’impôt ne permettent pas de déduire les dépenses engagées pour gagner un revenu et s’appliquent au montant brut du paiement. Le contribuable est donc assujetti à un taux d’imposition effectif sensiblement plus élevé que le taux qui serait applicable à son revenu net dans le pays où il gagne le revenu ou dans son pays de résidence. Pour y remédier, le réseau de conventions fiscales du Canada limite le taux de l'impôt qui peut être retenu par le pays d'origine sur différents types de revenu, de manière à refléter plus exactement le niveau des impôts qui seraient payables sur un revenu net.
Le deuxième sujet que je veux aborder est assez semblable. Il s'agit de la double imposition. À l'échelle internationale, la double imposition se produit lorsqu'au moins deux pays prélèvent un impôt sur un même revenu pour une même période. Il est évident que personne ne devrait être obligé de payer ses impôts deux fois.
Les conventions fiscales comme le projet de loi contribuent à éviter les doubles impositions et à assurer que les contribuables paient une seule fois l'impôt sur un même revenu. Je reprends une fois de plus les propos du député de : « À défaut d’une convention pour établir les règles fiscales, le même revenu peut être imposé dans les deux pays sans donner droit à un allégement compensatoire. Cette situation peut avoir une incidence négative sur l’expansion du commerce et sur le mouvement du capital et de la main-d’œuvre entre les pays. »
Les conventions fiscales ont recours à de nombreuses méthodes pour contrer le risque de double imposition. L'imposition peut se faire de l'une des trois façons suivantes. Premièrement, le revenu peut être imposé uniquement par le pays où il a été gagné, qu'on désigne pays source. Deuxièmement, il peut être imposé uniquement par le pays où habite le contribuable, qu'on désigne pays de résidence.
Troisièmement, il peut être imposé dans le pays source et dans le pays de résidence, auquel cas un allégement est accordé au contribuable sous une forme ou une autre.
Les conventions contenues dans le projet de loi accordent à des pays donnés un droit exclusif d'imposition relativement à certains éléments, ce qui signifie que l'autre pays partie à la convention ne peut pas prélever d'impôt sur ces sources. Cela permet donc d'éviter la double imposition.
Par exemple, si un résident canadien employé par une société canadienne est affecté à court terme, pour deux ou trois mois, dans l'un ou l'autre des trois pays parties à la convention visés dans le projet de loi , seul le Canada a le droit de prélever des impôts sur le revenu d'emploi de cette personne. De plus, d'un point de vue administratif, cela réduit grandement la paperasserie et la bureaucratie associées au fardeau que constitue l'obligation de déclarer des revenus dans plusieurs pays. Cependant, dans la plupart des cas, les droits d'imposition sont partagés.
Le troisième sujet dont je veux parler est l'évasion fiscale. L'évasion fiscale et la fraude fiscale sont aussi injustes et font aussi du tort sur le plan économique. L'un des principaux avantages de la collaboration accrue entre le Canada et les autres pays est la prévention de l'évasion fiscale.
En effet, les conventions fiscales sont un outil important pour protéger l'assiette fiscale du Canada, car il permettent au Canada et aux pays avec lesquels il est lié par convention de tenir des consultations et d'échanger des renseignements. Cela signifie que ces conventions contribuent à garantir la justice et l'équité de notre régime fiscal en permettant de garantir que l'impôt dû est effectivement payé.
Il est également important de se rappeler, comme je l'ai indiqué tout à l'heure, que les conventions fiscales internationales permettent aux contribuables de supporter un fardeau fiscal équitable. Les conventions telles que celles qu'on trouve dans le projet de loi permettent les échanges de données fiscales entre les autorités compétentes, de manière à détecter les cas d'évasion fiscale et à y remédier.
Le gouvernement conservateur croit fermement au principe d'une répartition équitable du fardeau fiscal parmi les Canadiens et a décidé de s'attaquer vigoureusement aux échappatoires fiscales. Nous en avons fait la preuve une nouvelle fois dans le budget de 2010, où nous avons mis fin à une dizaine d'échappatoires fiscales, de manière à protéger le système fiscal du Canada. Par exemple, nous avons mieux ciblé les incitations fiscales pour les options d'achat d'actions et nous nous sommes assurés que les entreprises ne pouvaient pas profiter indûment des différences entre les systèmes fiscaux du Canada et des autres pays pour gonfler artificiellement leurs crédits d'impôt et payer moins d'impôt.
Rudyard Griffiths, un commentateur politique bien connu et cofondateur du Dominion Institute, écrivait ceci le 10 mars, dans le National Post, au sujet des mesures vigoureuses contre les échappatoires fiscales contenues dans le budget de 2010:
[...] en faisant disparaître un tas d'échappatoires fiscales injustifiables, les conservateurs se sont attiré la sympathie générale, et les gens ont raison d'être contents.
[...] il est insensé, en pleine période de restrictions budgétaires, de permettre à des profiteurs de se remplir les poches avec des options d'achat d'actions qu'ils obtiennent de leur entreprise sans payer d'impôt.
J'aimerais parler d'une dernière question, soit l'utilité des conventions fiscales pour abattre les barrières nuisant au commerce et aux investissements. Les investisseurs, les commerçants et les autres acteurs des marchés internationaux veulent connaître les incidences fiscales de leurs activités au Canada et à l'étranger. De plus, ce qui est tout aussi important, les Canadiens qui font des investissements ou qui ont des intérêts commerciaux à l'étranger veulent être sûrs de bénéficier d'un traitement fiscal équitable et uniforme.
Les conventions fiscales stimulent le commerce international des produits et des services en permettant aux particuliers et aux entreprises du Canada et des autres pays signataires ayant des activités transfrontalières de prévoir leurs charges fiscales et en rendant ces charges équitables. La performance économique du Canada se trouve améliorée grâce au coup de pouce que reçoivent ainsi les exportateurs. Plus de 40 p. 100 du PIB du Canada provient de ses exportations. En outre, les conventions fiscales ont l'avantage d'attirer de nouveaux investissements au Canada.
Bref, les conventions fiscales contenues dans le projet de loi constitueront une étape importante dans le renforcement des liens économiques du Canada avec la Turquie, la Colombie et la Grèce parce qu'elles éliminent les barrières fiscales qui freinent les échanges commerciaux et la circulation des capitaux.
Comme l'a dit le président de l'association hellénique canadienne, Theodoros Aslanidis, il s'agit d'un accord très avantageux.
Pour résumer, les conventions fiscales contenues dans le projet de loi sont conformes aux normes de l'OCDE. Elles améliorent la prévisibilité, réduisent l'évasion fiscale et favorisent l'établissement d'un climat favorable aux affaires pour les contribuables et les entreprises, au Canada et dans les pays signataires des conventions.
De plus, ces conventions consolident la position du Canada face à la concurrence de plus en plus forte, dans l'univers du commerce et des investissements internationaux.
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Monsieur le Président, je prends la parole, bien sûr, au sujet du projet de loi .
Le Parti libéral du Canada considère que la prospérité du Canada est tributaire du commerce. Comme l'économie du Canada est petite et ouverte, notre richesse, notre prospérité et notre niveau de vie dépendent énormément du commerce extérieur.
L'économie du Canada va bien quand nous produisons et exportons plus de biens et de services que nous en consommons et importons. La vente de biens et de services canadiens dans les marchés extérieurs génère des emplois au pays et contribue à notre prospérité. Ainsi, pour stimuler l'économie du Canada, créer les emplois d'aujourd'hui et de demain, il est essentiel de garantir l'accès des exportations canadiennes aux marchés étrangers.
C'est dans cette optique que nous adhérons au libre-échange et au principe sur lequel se fondent les conventions fiscales que le Canada conclut avec ses partenaires commerciaux. Nous sommes donc en faveur des visées du projet de loi . Par contre, l'état actuel de l'économie canadienne et la diminution de la part du Canada dans l'économie mondiale nous préoccupent énormément. Nous nous inquiétons de la mauvaise gestion, par les conservateurs, des finances du Canada et de ses relations commerciales, qui sont cruciales.
Le bilan des conservateurs au chapitre du commerce international est inquiétant. Les conservateurs ont accumulé, pour la première fois en 30 ans, un déficit commercial à hauteur de 4,5 milliards de dollars. Il s'agit du déficit commercial le plus important de toute l'histoire du Canada et du premier déficit commercial annuel que le pays a enregistré depuis 1975.
Ce qui est inquiétant, c'est que, pour une économie petite et ouverte comme celle du Canada, qui importe davantage qu'elle n'exporte, ce déficit ne présage rien de bon quant à notre capacité de renforcer et de maintenir notre niveau et notre qualité de vie. Il ne laisse présager rien de bon quant à notre capacité de préserver les emplois d'aujourd'hui et de créer ceux de demain.
Durant les neuf premiers mois de 2010, le Canada a enregistré un déficit commercial de 7,6 milliards de dollars. Le déficit commercial de cette année risque donc maintenant d'être beaucoup plus important que le déficit inégalé enregistré l'année dernière.
Les conservateurs doivent assumer la responsabilité de ces déficits commerciaux importants. Ils n'ont pu, à cause de leurs politiques commerciales malavisées, défendre les intérêts du Canada sur la scène internationale. Depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs, nous sommes beaucoup trop tributaires du marché américain. Nous avons vu à quel point nous étions à la merci du protectionnisme américain, qu'il s'agisse des dispositions sur l'achat aux États-Unis ou d'autres mesures protectionnistes adoptées par le Congrès américain.
Les conservateurs ont failli non seulement à protéger les emplois du Canada contre le protectionnisme américain, mais également à préserver efficacement les emplois du Canada dans le monde en établissant le genre de partenariat commercial essentiel qui permettrait aux entreprises canadiennes de diversifier leurs relations commerciales.
Les conservateurs ont passé les trois premières années au pouvoir à houspiller la Chine et à ignorer l'Inde. Les conservateurs ont tourné le dos à une relation de 40 ans très particulière et très importante avec la Chine, relation née il y a 40 ans alors que le premier ministre Pierre Trudeau avait eu la vision et la clairvoyance de faire du Canada le premier pays occidental développé à établir des relations diplomatiques avec la Chine d'après la révolution et à tisser d'importants liens sociaux, culturels et commerciaux. Au cours de leurs trois premières années au pouvoir, les conservateurs ont tourné le dos à cette relation pour des raisons idéologiques, et nous voilà maintenant revenus des dizaines d'années en arrière.
Nous avons vu toute la maladresse de la politique étrangère et commerciale des conservateurs dans le traitement qu'ils ont réservé à d'importants partenaires commerciaux comme la Chine, le Mexique et la République tchèque, à un moment où cette dernière assurait la présidence de l'Union européenne. Plus récemment, je n'ai pas à rappeler aux Canadiens ou au Parlement à quel point il était gênant de regarder les conservateurs bousiller la relation vitale que nous avons avec les Émirats arabes unis et les prises de bec entre ministres auxquelles cela a donné lieu. Le fait que nous ayons ruiné une alliance capitale avec les Émirats arabes unis pour les investissements commerciaux et la défense montre que nous avons un , un Cabinet et un gouvernement qui ne sont pas vraiment prêts pour la cour des grands qu'est la scène internationale, qui sont dangereux à n'importe quelle vitesse, comme dirait Ralph Nader. Cela fait partie du coût que les Canadiens ont payé pour avoir un qui n'est jamais sorti de l'Amérique du Nord sans un jet de fonction et un cortège de voitures.
Il est important que nous ayons des premiers ministres et des gouvernements qui ont de l'expérience à l'étranger et qui comprennent le monde. Il est avantageux pour les Canadiens d'avoir des premiers ministres et des gouvernements qui comprennent la place du Canada dans le monde.
Le ne réussit guère dans les relations multilatérales. En fait, c'est parce qu'il ne croit pas vraiment au multilatéralisme. Le premier ministre critiquait le G20 quand Paul Martin, alors ministre libéral des Finances, menait la charge et s'employait à le mettre en place. Le G20 est aujourd'hui devenu la principale et la plus importante voix de la réforme financière, pendant et après la crise financière.
Les Canadiens devraient être fiers du fait que c'est un Canadien, le ministre des Finances Paul Martin, un libéral, qui, le regard tourné vers l'avenir, a vu non seulement la nécessité d'élargir le G8, de constituer un G20 qui accueillerait certaines des économies émergentes et qui serait prêt à faire face aux turbulences susceptibles de secouer le monde, mais aussi la nécessité d'approfondir les relations entre nos pays et la gouvernance dans ceux-ci alors que les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne sont plus le lot de certains pays, mais touchent de plus en plus le monde entier.
Depuis quelques années, quand nous parlons des économies émergentes, nous parlons des pays BRIC. De nos jours, nous devrions peut-être plutôt parler du BIC, soit le Brésil, l'Inde et la Chine, puisque la Russie a eu certains problèmes. La prochaine vague d'économies émergentes est constituée des pays CIVETS, soit la Colombie, l'Indonésie, le Vietnam, l'Égypte, la Turquie et l'Afrique du Sud. Il n'a jamais été plus important pour le Canada d'élargir et de diversifier ses relations commerciales avec certains de ces pays. Le Canada est naturellement avantagé pour le faire en raison de ses politiques de multiculturalisme.
Au cours de la fin de semaine, j'a rencontré un groupe de gens d'affaires sino-canadiens et indo-canadiens à Winnipeg. Comme un grand nombre de villes canadiennes, Winnipeg est devenue une ville très multiculturelle. Ce qui est assez remarquable, c'est que nous considérons le multiculturalisme comme une politique sociale canadienne couronnée de succès, et c'est réellement le cas. Nous constatons de plus en plus qu'il ne s'agit pas uniquement d'une bonne politique sociale, mais bien d'un possible avantage économique d'importance puisque les communautés multiculturelles sont parmi celles qui ont le plus l'esprit d'entreprise au Canada. Elles constituent également des ponts naturels nous reliant à certaines économies du monde qui connaissent la croissance la plus rapide, ce qui m'amène à vous parler de ce que pourrait être une approche libérale en matière de commerce et d'affaires étrangères.
Nous adopterions une stratégie de réseautage mondial qui s'appuierait sur les liens solides que les Canadiens ont tissés un peu partout au monde, des liens attribuables à nos communautés multiculturelles et à nos universités qui forment de nos jours des étudiants de partout dans le monde. Nous reconnaissons l'importance de collaborer avec les entreprises, les universités, la société civile et les citoyens pour mieux cerner les occasions commerciales, ainsi que l'influence de notre pays et les relations commerciales qu'il entretient à l'étranger et pour en tirer profit.
Nous reprendrions les missions couronnées de succès d'Équipe Canada en nous concentrant sur les secteurs dans lesquels nous avons un avantage comparatif comme l'éducation, les technologies propres et les technologies énergétiques propres. Nous nous concentrerions sur la création des emplois de demain en construisant des ponts et en resserrant nos liens avec les marchés de demain dans les secteurs où le Canada a réellement quelque chose à offrir, soit ceux de l'énergie propre, de l'épuration des eaux et de l'éducation.
Le Canada abrite certaines des meilleures universités du monde. Je viens de la Nouvelle-Écosse qui est un berceau de l'éducation supérieure au Canada. Je suis très fier des universités de la Nouvelle-Écosse et du rôle qu'elles jouent dans l'éducation de gens de partout au Canada et de l'étranger. Je crois que nous pouvons faire plus pour attirer les étudiants de partout dans le monde à venir étudier au Canada. Ce serait là une mesure très utile et importante pour l'avenir du pays.
Si on se penche sur les curriculum vitae des ministres indiens, chinois et brésiliens, on se rend compte que plus de la moitié d'entre eux ont étudié au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Les États-Unis et le Royaume-Uni bénéficient donc de relations à vie avec ces personnes et d'une certaine influence aussi sur leurs pays d'origine grâce à ces liens. Ces expériences sur le plan de l'éducation sont extrêmement importantes à l'égard des relations commerciale et étrangères.
Si le Parti libéral était au pouvoir, il mettrait en place un programme canadien de bourses à l'échelle de la planète afin que de jeunes Canadiens puissent étudier dans des universités partout dans le monde, qu'ils puissent découvrir la culture de ces pays et leur langue et qu'ils deviennent en fin de compte des citoyens du monde. Cela permettrait à des jeunes du monde entier, en particulier de pays à l'économie émergente, de venir étudier ici, au Canada, de participer à des échanges d'étudiants entre nos pays, et nous pourrions ainsi attirer des étudiants étrangers au Canada et inciter des étudiants canadiens à aller étudier à l'étranger.
Nous édifierions un réseau mondial dans l'intérêt du Canada puisque notre pays et la prochaine génération de diplômés canadiens pourraient bénéficier du meilleur réseautage et des meilleures relations dans le monde. Le Canada serait considéré comme le meilleur pays au monde où étudier, où commencer sa carrière, d'où repartir peut-être un jour vers son pays d'origine, mais non sans avoir créé des liens naturels avec un pays pour lequel on éprouve beaucoup d'amitié et de respect.
L'éducation est un secteur qui peut tirer profit d'une intensification du commerce extérieur. Quand des étudiants étrangers viennent étudier dans des universités canadiennes, cela constitue une sorte d'échange commercial. En effet, de tels échanges contribuent non seulement à créer des emplois et à assurer la prospérité aujourd'hui, mais ils contribueront pendant des décennies à consolider notre influence dans le monde par le biais des relations commerciales et extérieures et par la création d'emplois.
Si le Parti libéral était au pouvoir, nous adopterions une approche très différente pour approfondir et diversifier nos relations commerciales. Nous ferions en sorte que le Canada ne s'efface pas sur la scène internationale, mais qu'il recommence plutôt à la façonner. La voix du Canada se ferait entendre de nouveau en ce qui concerne les politiques en matière d'environnement, de défense ou de sécurité, et elle porterait.
Je souhaite parler de la mauvaise gestion des finances par le gouvernement conservateur. Un gouvernement libéral mettrait de l'ordre dans la situation financière catastrophique laissée par le gouvernement conservateur, qui aime emprunter et dépenser. Je voudrais rappeler à la Chambre que les conservateurs ont hérité d'un excédent de 13 milliards de dollars des libéraux: il s'agissait de la meilleure situation financière dont ait bénéficié un gouvernement à son arrivée au pouvoir dans toute l'histoire du Canada.
Les conservateurs ont augmenté les dépenses gouvernementales de 18 p. 100 lors de leurs trois premières années au pouvoir. C'est ahurissant. C'est trois fois le taux d'inflation. En plus de cette augmentation massive des dépenses, le gouvernement a adopté une politique fiscale irresponsable, ce qui fait que le Canada accusait déjà un déficit structurel lorsque la récession a éclaté. Les conservateurs ont accumulé un déficit de 56 milliards de dollars, ce qui représente le déficit le plus important de l'histoire canadienne.
Les Canadiens voient les conservateurs endetter de plus en plus le pays, et ils se demandent ce qu'ils obtiennent en retour. Comparons le plan de relance du gouvernement conservateur à ceux d'autres gouvernements.
Les autres gouvernements ont investi dans la compétitivité à long terme en modernisant leurs systèmes de production et de transmission d'énergie; et en aidant les ménages et les entreprises à réduire leur consommation d'énergie afin que, une fois la récession terminée, les compagnies soient plus rentables et les particuliers aient plus d'argent dans leurs poches à la fin du mois.
Le gouvernement conservateur, quant à lui, était plus intéressé à acheter des votes qu'à renforcer la compétitivité. Il s'intéressait plus au nombre de pancartes qu'au nombre d'emplois. Le plan de relance était un ramassis de mesures de dépense axées sur des politiques à court terme plutôt que sur la prospérité à long terme.
Nous entendons souvent les conservateurs affirmer que la dette et le déficit du Canada sont inférieurs à ceux d'autres pays dans le monde et prétendre que la situation du Canada est bien meilleure que celle de beaucoup d'autres pays. Cependant, quand nous combinons la dette fédérale et provinciale au Canada, nous nous rendons compte que la réalité est tout autre.
Si nous combinons les chiffres fédéraux et provinciaux sur la dette brute, nous obtenons un ratio de la dette brute au PIB de 82,5 p. 100. Pour mettre les choses en perspective, le ratio des États-Unis est d'approximativement 83 p. 100, ce qui signifie que la dette brute du gouvernement canadien est presque aussi pire que celle des États-Unis. Elle est pire que celle de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Les dettes fédérales et provinciales imposent un fardeau à tous les contribuables canadiens. Il n'y a qu'un seul contribuable.
Au cours des prochaines années, alors que nous entreprenons maintenant les négociations sur le Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux qui se termineront par la signature d'un nouvel accord en 2014, ces problèmes vont commencer à se faire sentir. Il y aura des pressions accrues sur les provinces canadiennes pour qu'elles s'occupent du problème du vieillissement de la population. Il y aura moins de Canadiens qui travailleront, et un plus grand nombre d'entre eux qui dépendront de leur revenu de retraite et d'un système de santé de plus en plus débordé.
Comment les conservateurs se sont-ils préparés à cela? Y a-t-il eu des discussions sur la façon de se préparer à ce changement démographique? Ont-ils mis de l'argent de côté en prévision des jours sombres? Examinons ce que les conservateurs ont fait.
Ils proposent de dépenser 16 milliards de dollars pour acheter des avions de chasse sans appel d'offres et de 10 à 13 milliards pour construire des méga-prisons à l'américaine, alors que les taux de criminalité sont en train de baisser. Ils ont dépensé 1,3 milliard de dollars pour une séance photo de 72 heures lors des sommets du G20 et du G8. Parlant des dépenses liées aux sommets du G20 et du G8, n'oublions pas que 1 million de dollars aura servi à aménager de faux lacs; 300 000 $, à construire un kiosque et des toilettes à plus de 20 kilomètres de l'endroit où le sommet avait lieu; 400 000 $ à acheter du chasse-moustique, 300 000 $, du mobilier de luxe, et 14 000 $, des bâtons lumineux; et c'est évidemment sans parler des millions qu'aura coûté la location des chambres d'hôtel de luxe.
Le dernier ministre des Finances à avoir sabré dans les dépenses du gouvernement du Canada — pas seulement à les avoir empêchées de croître, mais à les avoir fait diminuer — est le député de . Et c'est un gouvernement libéral qui, sous la gouverne du ministre des Finances Paul Martin, a réalisé les plus importantes baisses d'impôts de l'histoire canadienne, après avoir réussi à rembourser le plus important déficit de l'histoire canadienne.
Nous allons nous aussi réduire l'impôt des sociétés, mais pas tant que nous n'aurons pas remboursé le déficit des conservateurs et sorti le Canada du rouge, tout cela en agissant de façon responsable, et non en comptant sur de l'argent emprunté. Nous allons également investir dans les priorités des Canadiens et des familles canadiennes, c'est-à-dire dans l'apprentissage, l'emploi, les pensions et les soins familiaux. Nous n'investirons pas dans les priorités dépensières des conservateurs.
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Monsieur le Président, il y a des journées comme ça où on a à faire valoir les intérêts du Bloc et ceux des Québécois. On est devant un projet de loi dont le titre est un peu long et un peu ronflant, soit , qui est le deuxième objectif. Est-ce qu'on y arrive?
Théoriquement, et pour les gens qui ont fait des affaires un peu partout dans le monde en étant attachés au Québec ou au Canada, ils savent très bien que la fiscalité est un domaine très complexe qui se complexifie davantage à chaque discours sur le budget. Parfois, des gens nous demandent pourquoi cela est si compliqué. C'est parce que chaque année, on a toujours des ministres des Finances qui viennent dans toutes les Chambres du Canada ou les assemblées nationales et qui disent qu'ils vont faire telle ou telle chose. Je ne pense pas que depuis 1867 on ait vu une fois, une seule fois, un ministre des Finances se lever lors d'un discours sur le budget pour dire que la fiscalité est correcte, que les traités sont corrects, que les taxes sont bonnes ainsi que les droits et donc qu'aucune modification n'est nécessaire pour ensuite se rasseoir. Cela, c'est dans un monde idéal, mais ce n'est jamais arrivé. Donc, chaque année, on ajoute une pelure sur l'autre pelure et là on a un immense oignon fiscal de plus en plus indigeste.
Par ce genre de projet de loi, on veut faire hommage à des conventions qui disent quoi? Elles disent que lorsque l'on a une source de revenu, on veut éviter qu'elle soit imposée deux fois pour la même signification. J'utilise ce terme parce que, évidemment, quand on a un revenu personnel, par exemple au Québec, ce même revenu est imposé une première fois par le gouvernement du Québec et une deuxième fois — ou l'un ou l'autre — par le gouvernement du Canada. Donc, il est fréquent de voir à l'intérieur du Québec, de l'Ontario, de la Nouvelle-Écosse ou d'ailleurs, un même revenu imposé deux fois. On vit cela à la journée longue.
Là, on dit qu'au niveau international, on ferait en sorte de tenir compte soit du pays où le revenu est gagné, soit du pays de la personne qui l'a gagné. Il existe des milliers de conventions. L'OCDE a fait d'ailleurs un traité modèle qui est appliqué des milliers de fois. Au Canada, il y aurait une centaine de conventions de ce genre.
On respecte la compétence fiscale de qui? Par exemple, en termes de rémunération des individus, on va dire qu'on va imposer le salaire d'une personne en fonction de son lieu de résidence, peu importe où il l'a gagné à travers le monde. Alors, pour le secrétaire parlementaire, qui est de Calgary, on va imposer son revenu en Alberta, ou si je suis d'Hochelaga, on va imposer mon salaire au Québec en vertu de la convention si nous sommes résidents. Ensuite, on a les règles de résidence qui font en sorte que, par exemple, au Québec, il faut résider six mois plus une journée — c'est la norme — pour être considéré comme étant un citoyen québécois dont le revenu est imposable.
Au niveau des ententes internationales, on prévoit aussi que les gains en capitaux devraient être imposés selon la résidence du bien que l'on a vendu et sur lequel on a fait un gain, du bien sur lequel on a été imposé.
Pour ce qui est des bénéfices des entreprises, on devrait imposer en se basant sur le lieu de résidence de l'entreprise ou si dans un pays étranger on a une entreprise stable, c'est-à-dire une filiale, on accepte l'imposition locale. Et c'est là que surgissent un certain nombre de problèmes.
Sur le plan des dividendes, des intérêts et des redevances, chacun reçoit à toutes fins utiles sa part. Dans les ententes qu'on a devant nous avec la Colombie, la Grèce et la Turquie, cela varie entre 5 et 15 p. 100 sur le plan des dividendes. Cela se chiffre à 10 p. 100 sur le plan des intérêts et à 10 p. 100 sur le plan des redevances. Cet impôt payable au pays étranger est déductible de l'impôt à payer au Canada. Il y a donc pour ainsi dire un accord. Et tout cela pourquoi? Tout cela pour favoriser le libre-échange. Nous sommes, au Québec, en faveur du libre-échange depuis toujours. Tout le monde sait, au Québec comme au Canada, que c'est à cause du Québec que les accords de libre-échange Canada-États-Unis et Canada-États-Unis-Mexique ont été mis en branle et en vigueur. Que les Québécois l'acceptent, cela fait partie à toutes fins utiles de nos gênes.
Mais il faut tout de même que les fiscalités soient comparables. Il faut dire que lorsqu'on a une fiscalité canadienne, une fiscalité québécoise, il faudrait qu'elle soit comparable avec celle du pays avec lequel on signe un accord de convention fiscale.
On a ici trois pays. Par exemple, les exportations du Québec vers la Grèce, la Colombie et la Turquie représentaient 550 millions de dollars en 2009. On ne peut donc pas dire que ces trois pays vont changer quelque chose à l'image canadienne ou québécoise dans le domaine du commerce international. C'est, avec tout le respect qu'on doit, assez marginal. Par exemple, parmi ces trois pays, c'est avec la Grèce qu'on compte le plus d'échanges, et cela ne représente que 0,64 p. 100, c'est-à-dire deux tiers de 1 p. 100 des exportations, et un tiers de 1 p. 100 des importations.
En principe, on est d'accord. Il faut savoir la différence dans l'application puisqu'on veut éviter la double imposition, mais on ne veut quand même pas profiter de l'occasion pour favoriser l'évasion fiscale ou l'évitement fiscal dans les pays en question.
On applique l'article 26 suggéré par l'OCDE. On parle souvent de l'article 26 dans ces ententes. Au Canada, on l'a appliqué une fois concernant l'accord Canada-Pays-Bas au sujet des Antilles néerlandaises en 2009. On a appliqué à la lettre les principes de l'OCDE. C'est 1 pays sur 87. Et pour ce qui est du reste, on a l'impression que les gens qui négocient ou que l'appareil politique canadien se pressent — on m'excusera l'expression — lentement.
Par exemple, on a 14 pays. Et je me souviens que lors de la deuxième lecture, on a mentionné ces négociations. Depuis ce temps, ils négocient. Est-ce qu'ils négocient? Est-ce qu'ils discutent? Est-ce qu'ils s'échangent les documents? Est-ce qu'ils ne font que jaser et se visiter? Cela, on ne le sait pas. Il y a Anguilla, Aruba, les Bahamas, Bahrein, les Bermudes, Gibraltar, Guernesey et toutes sortes d'îles, soit les îles Caïmans, l'île de Man, les îles Turques, les îles Vierges, l'île de Jersey, Saint-Kitts, Sainte-Lucie.
On négocie. Mais que se passe-t-il pendant ce temps? C'est là qu'on se demande si on pouvait, dans ce Parlement, avoir droit au chapitre et pas seulement qu'on nous demande d'accepter un projet de loi et des résumés en annexe.
On se dit qu'on devrait avoir voix au chapitre. Que se passe-t-il pendant qu'on négocie avec les 14 pays que je viens de mentionner, et qui ne sont pas nécessairement de très grands pays industriels, commerciaux ou manufacturiers? En 2008, à la Barbade, aux Bermudes et aux îles Caïmans, les investissements étrangers directs du Canada ont été de 86 milliards de dollars. Ce sont trois pays avec lesquels on négocie mais avec lesquels il n'y a pas d'accord. Cela représente 14 p. 100 des investissements directs du Canada. C'est quand même beaucoup.
En 2000, les investissements directs étaient de 33 milliards de dollars par rapport aux 86 milliards de dollars de 2008. Ils étaient donc 2,6 fois plus élevés après huit ans. Avec un taux d'intérêt cumulé, c'est une augmentation de 12,7 p. 100 par année. Comment se fait-il que, entre 2000 et 2008 — 2009 et 2010 ne sont pas là-dedans —, on soit passé de 33 milliards de dollars à 86 milliards de dollars en investissements étrangers directs avec des pays que l'on peut qualifier de paradis fiscaux? Pendant ce temps, cela jase.
On souhaite donc que les négociations accouchent. Il faudrait qu'on puisse signer les accords à la suite des négociations qu'on a avec ces pays, qu'on puisse s'accorder et qu'on puisse venir à la Chambre nous faire rapport sur l'ensemble de ces accords.
L'ancien ministre du Revenu, responsable de ces accords, disait à un moment donné que les accords fiscaux entre les pays devraient être les moins contraignants possible. Je veux bien être le moins contraignant possible, mais il y a un minimum. C'est de cela qu'il important, à nos yeux, de venir témoigner à la Chambre. Avoir des renseignements, c'est bien, mais encore faut-il qu'ils soient bons et qu'on les ait tous.
L'OCDE a défini les paradis fiscaux. Que dit l'OCDE en matière de paradis fiscal? Il s'agit de savoir si un pays a des taux d'imposition inexistants ou insignifiants. Je disais tantôt que nous sommes d'accord pour que le Canada et le Québec aient des accords internationaux avec des pays qui ont une fiscalité comparable. Quant les taux d'imposition sur les dividendes, sur les entreprises, sur les bénéfices de société et sur les individus d'un pays sont comparables à ceux d'un paradis fiscal qui a un taux d'imposition insignifiant, on doit alors se poser des questions.
Ensuite, puisque le projet de loi dit très bien qu'on veut prévenir l'évasion fiscale, il nous faut des renseignements qui soient clairs et transparents.
Il y a deux heures à peine, je suis intervenu sur un autre projet de loi, celui-là concernant les renseignements à obtenir du gouvernement par le directeur parlementaire du budget. On disait que le danger était que le gouvernement ostracise le directeur parlementaire du budget et l'empêche d'obtenir de bons renseignements.
Encore une fois, pour la deuxième fois en moins de deux heures et sur un autre projet de loi, on dit ici que les renseignements qu'on a des pays avec lesquels on veut transiger doivent être véridiques et clairs, pas comme de la soupe aux pois. Il faut des renseignements clairs.
On doit aussi éviter les entraves, qu'elles soient administratives ou judiciaires. Ce sont de plus en plus à des entraves administratives qu'on fait face quand on cherche à obtenir ces renseignements. C'est bien beau demander des renseignements, mais encore faut-il les obtenir.
Encore une fois, je fais référence au directeur parlementaire du budget qui nous disait, à l'automne 2010, n'avoir toujours pas reçu des informations demandées au gouvernement en juin 2009. C'est une entrave administrative. Doit-on dire que le gouvernement devient un paradis fiscal en matière de renseignements? Il est en train de répondre à la définition de l'OCDE.
Selon l'OCDE, pour savoir si un pays est un paradis fiscal, il faut se demander s'il fait de la publicité ou s'il invite des pays ou des entreprises à investir chez lui du fait de sa fiscalité assez large. Le Québec pourrait dire aux pays d'investir chez lui car il y a des technologies, le secteur de l'aéronautique et des gens qui comprennent l'énergie hydroélectrique. On dit à juste titre à l'intérieur du pays qu'on a ces informations, ces technologies et ces richesses. Cependant, quand un pays nous invite à investir chez lui parce que sa fiscalité est assez slaque, assez large, cela définit un paradis fiscal. Cette définition est très bien puisqu'elle est simple à comprendre.
Depuis le 1er avril 2010, l'OCDE a une liste grise de 17 pays qui font des efforts pour passer de la liste noire à la liste blanche en signant quelques conventions. Cependant, il faut se méfier.
Je veux bien qu'on signe des conventions fiscales avec des pays comme le Belize, les Îles Cook, la Dominique, la Grenade, le Libéria, les Îles Marshall, Montserrat, Nauru, Niue, le Panama, Sainte-Lucie,Vanuatu, Brunei, le Costa Rica, le Guatemala, les Philippines et l'Uruguay, mais faisons tout de même attention.
Une convention fiscale doit comporter cinq conditions: l'échange de renseignements pertinents, l'absence de restrictions, la possibilité d'accéder à des informations, le respect des droits et le strict respect de la confidentialité. Nos électeurs et les contribuables en ont parfois marre des ententes conclues avec ce genre de pays. Ils ont l'impression que des gens riches ou qui oeuvrent dans des entreprises ayant les moyens d'aller ailleurs en profitent pour bénéficier de taux d'imposition non comparables à ceux d'ici. Ils en ont marre, car ils se demandent pourquoi ils paient beaucoup d'impôts, alors que d'autres beaucoup plus riches en paient beaucoup moins.
Pour finir, toutes ces conventions devraient respecter les engagements déjà pris par le Parti conservateur. La Chambre devrait participer au processus et on devrait aussi respecter la compétence des provinces et du Québec.
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Monsieur le Président, je me penche aujourd'hui sur plusieurs aspects du projet de loi .
Le projet de loi est une mesure fiscale plutôt conventionnelle visant l'établissement de relations fiscales internationales avec la Colombie, la Grèce et la Turquie.
Mon parti a toujours des réserves à l'égard des projets de loi qui proviennent du Sénat plutôt que de la Chambre des communes. C'est particulièrement le cas suite à l'atteinte flagrante portée à la démocratie la semaine dernière, quand le Sénat a rejeté de but en blanc un projet de loi qui avait reçu l'appui d'une majorité appréciable de députés à la Chambre des communes, en l'occurrence la Chambre des représentants élus. Ce genre de mesure nous préoccupe toujours. Cependant, l'objet du projet de loi rejeté au Sénat la semaine dernière est très différent de l'objet de celui-ci, bien typique du Sénat, qui prévoit la conclusion de conventions fiscales pour éviter la double imposition. Voilà le genre d'élitisme, typique au Sénat, qui sous-tend cette mesure législative.
Nous pressons le gouvernement de cesser de recourir au Sénat pour faire rejeter des projets de loi qui ont été adoptés à la Chambre et pour lui en présenter d'autres. Du point de vue de la démocratie, le Sénat n'a aucune crédibilité. Bref, il est fondamentalement contraire à la démocratie de recourir au Sénat pour faire adopter des mesures législatives au Canada.
L'autre aspect du projet de loi qui nous préoccupe ne surprendra ni la Chambre, ni les gens qui ont suivi le dossier de nos relations avec la Colombie et qui sont au courant des violations flagrantes des droits de la personne qui ont lieu dans ce pays et de notre opposition à l'accord de libre-échange Canada-Colombie adopté à la Chambre. Cet accord offre à la Colombie des avantages auxquels elle n'a pas droit compte tenu de son piètre bilan en matière de respect des droits de la personne.
Pas question d'envisager une relation positive entre le Canada et la Colombie tant et aussi longtemps que celle-ci n'aura pas mis un terme aux violations des droits de la personne. Au cours des dernières années, le nombre de décès enregistrés en Colombie au sein tant de la collectivité autochtone que du mouvement syndical et dans les rangs ouvriers en général va tellement à l'encontre des valeurs du Canada que nous ne devrions conclure aucune entente commerciale avec ce pays.
Dans le cas des deux autres pays, le projet de loi permet aussi d'éviter la double imposition. On pourrait penser que ce projet de loi et les conventions que nous signons avec ces pays visent avant tout à éviter les doubles impositions. Ce n'est pas nécessairement vrai, et je vais en faire la démonstration aux députés.
Mon collègue d' a fourni l'exemple d'un couple qui passe une partie de l'année au Canada et l'autre dans l'un des autres pays dont il est question et de la nécessité d'éviter la double imposition à ce couple. De toute évidence, c'est là le but de la mesure.
Mais la mesure va beaucoup plus loin. Permettez-moi de faire le survol des domaines qu'elle touche. Elle aborde la question de la résidence. C'est en fonction du type de revenu du contribuable qu'on pourra déterminer si ce dernier paiera ses impôts au Canada ou dans l'autre pays. La mesure aborde en détails cet aspect de la convention qui entrera en vigueur si la mesure est adoptée. Il semble qu'elle le sera, car l'opposition officielle l'appuie.
Puis, le projet de loi dresse la liste des divers types de revenus. Il importe de garder cela en tête, car la façon d'imposer ces revenus variera en fonction de la nature des revenus. Je ne vais pas fournir tous les détails à ce sujet, car la question est très complexe. Je me contenterai de dire que les revenus immobiliers, les bénéfices des entreprises et les bénéfices que les entreprises tirent de la navigation maritime et aérienne seront traités de façon différente. La mesure aborde ensuite le cas des entreprises associées.
Le projet de loi régit ensuite l'imposition d'autres types de revenus, notamment les dividendes, les intérêts perçus sur les placements ainsi que les redevances. Il traite précisément des gains en capital, un élément toujours litigieux entre États au chapitre de l'imposition. Il traite également du revenu d'emploi en général et des tantièmes, et il tranche la question devenue plutôt délicate de l'imposition du revenu des artistes et des sportifs. Enfin, le projet de loi propose une formule pour l'imposition et le versement des pensions et des rentes, formule qui reçoit déjà un accueil favorable.
Dans une catégorie distincte, le projet de loi apporte des précisions au sujet de l'imposition de la fortune et des pertes en capital, établissant des critères que les États visés s'engagent à respecter.
Il vaut la peine de souligner un dernier point abordé dans le projet de loi, compte tenu de certains scandales dont nous avons été témoins. Il va sans dire que les députés conviennent que les impôts permettent au gouvernement d'obtenir des recettes pour répondre aux besoins de la population. Qu'il s'agisse de mettre sur pied des forces militaires et de leur fournir les ressources dont elles ont besoin, de verser une pension de l'État aux retraités ou aux personnes handicapées ou d'appuyer les provinces en matière de soins de santé, les raisons justifiant les impôts sont nombreuses.
Cette convention suscite des préoccupations. S'il s'agit d'un début en vue d'éliminer les abus fréquents de la part des sociétés, mais aussi des bien nantis en général, pour éviter de payer de l'impôt au Canada, en particulier au moyen de la dissimulation à l'étranger d'actifs qui continuent de générer des recettes ou encore d'immobilisations, la convention ne règle pas entièrement le problème. Nous en avons été témoins à maintes reprises.
Nous l'avons vu dans des scandales en Suisse, au Liechtenstein et en Belgique, où quelques banques ont facilité ces abus. Ce dont il est vraiment question, c'est d'équité fiscale, afin que tous, individus et entreprises, paient leur juste part pour répondre aux besoins de la société. Si une partie de la société se défile intentionnellement et régulièrement de ses responsabilités en transférant ses actifs à l'étranger, il est de notre devoir de tout mettre en oeuvre pour rectifier la situation et voir à ce que ces actifs soient imposés de manière appropriée et juste pour l'ensemble de la société.
Nous ne pouvons y parvenir sans la coopération de la communauté internationale. La tâche est impossible pour un seul pays. Il faut, en effet, pouvoir compter sur la collaboration des états où les actifs sont transférés.
Nous avons vu ces abus, surtout en Suisse, où, depuis plus d'un siècle, le système bancaire protège ceux qui se dérobent à leur obligation de payer leur juste part d'impôt. Petit à petit, nous commençons à faire des progrès de ce côté.
Il y a eu des abus épouvantables, comme la protection accordée au crime organisé, ainsi qu'aux nazis et aux fascistes pendant et après la Seconde Guerre mondiale. La situation s'améliore, mais le problème n'est pas unique à ce pays. Le projet de loi ne touchera pas à cet aspect de manière significative. Il exigera simplement que les deux pays en cause se transmettent des renseignements. Mais encore faut-il qu'il soit possible d'exiger ces données dans le pays d'origine.
À part cela, le projet de loi ne contribuerait en rien à accroître notre capacité de faire appliquer les lois fiscales canadiennes ou de faire en sorte que soient appliquées les lois fiscales du pays avec lequel nous aurions conclu cette convention, relativement à des actifs provenant de notre pays, qu’il s’agisse de revenu ou de biens en capital.
Voilà de toute évidence une lacune de ces conventions. Je reviens à la Colombie. Le niveau élevé de corruption dans ce pays est un problème, ce qui ne saurait nous aider à cet égard. Franchement, j'ai de sérieux doutes quant à la capacité du gouvernement de la Colombie à faire appliquer ces aspects de l’accord et à faire en sorte que l’imposition soit appliquée équitablement. Si jamais des actifs provenant du Canada étaient dissimulés dans ce pays, je doute que celui-ci nous fournisse les informations nécessaires pour intervenir de façon appropriée. C’est là une lacune majeure de l’accord. Je ne pense pas que notre parti pourra appuyer cet aspect de l’accord.
En général, nous serions disposés à appuyer des accords avec la Grèce et la Turquie. En effet, nos relations avec ces deux pays sont solidement établies. Dans l’ensemble, ces pays sont reconnus pour leur coopération sans faille avec le Canada. Il est approprié de conclure ce genre d’ententes avec eux, ne serait-ce qu’en ce qui concerne le problème des pensions de retraite. Des montants substantiels sous forme de pensions de retraite circulent entre les deux pays. Nous devons nous pencher sur la question. Il va de soi qu’en cas d’abus du processus d’imposition, ces pays doivent nous aider, qu’il s’agisse d’actifs transférés au Canada ou du Canada vers la Grèce ou la Turquie. Nous appuierons volontiers cette initiative, mais nous gardons de sérieuses réserves en ce qui concerne la Colombie.
Compte tenu de sa provenance, ce projet de loi compte parmi ceux que nous ne pouvons appuyer, notamment au chapitre des ententes avec la Colombie. Par contre, notre parti appuierait volontiers la conclusion de telles ententes avec la Grèce et la Turquie. Nous ferions un pas dans la bonne direction en concluant des ententes avec ces pays. Il s’agit en effet de pays avec qui nous pouvons traiter honnêtement et en toute confiance.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part au débat sur le projet de loi .
J'ai pris le temps de lire le débat du 13 mai sur ce projet de loi, date à laquelle il a été renvoyé au Comité permanent des finances. Je fais présentement partie de ce comité, mais je n'en faisais pas partie lorsque le projet de loi lui a été renvoyé.
J'ai lu les débats du mois de mai pour y trouver des éléments de fond, mais je n'ai pas été étonné de constater que le , qui a lancé le débat à l'étape de la troisième lecture, a présenté les mêmes arguments qu'à la deuxième lecture. Ce n'est pas étonnant et cela me donne à comprendre que rien n'a vraiment changé depuis la dernière fois où nous avons étudié ce projet de loi. En fait, je crois que le projet de loi existait déjà au cours de la dernière session.
Je dirai à l'intention de ceux qui suivent le débat que le projet de loi a été présenté au Sénat. Il mettrait en oeuvre les conventions et protocoles conclus entre le Canada et la Colombie, la Grèce et la Turquie pour éviter la double imposition et prévenir l'évasion fiscale. Le texte est plutôt long.
Le sommaire reprend clairement le titre du projet de loi, mais en y ajoutant de l'information. On y trouve ceci:
Les traités fiscaux mis en oeuvre par le texte témoignent des efforts déployés pour étendre le réseau des traités fiscaux canadiens. Ces traités s’inspirent généralement du modèle de convention de double imposition préparé par l’Organisation de coopération et de développement économiques.
On y mentionne ensuite les deux objectifs des traités: empêcher la double imposition et prévenir l'évasion fiscale.
Il est précisé dans le sommaire que, comme les traités fiscaux contiennent des dispositions qui diffèrent de celles de la Loi de l’impôt sur le revenu, ils ne peuvent s’appliquer que dans la mesure où une loi leur donne préséance sur les autres lois fédérales. Pour que chacun des traités prenne effet, il doit être ratifié une fois la présente loi édictée.
Il est intéressant de souligner que le projet de loi a un titre court. Il y a eu beaucoup de discussions à la Chambre au sujet des titres courts. Les gens ont prononcé de longs discours sur le fait que des titres courts donnent à croire qu'un projet de loi fait quelque chose qu'il ne fait pas, mais d'un point de vue politique, ces titres courts ont une grande résonnance.
Le titre abrégé du projet de loi est « Loi de 2010 pour la mise en œuvre de conventions fiscales ». C’est logique, car nous avons déjà conclu de telles conventions fiscales avec plus de 90 pays déjà. Toutes ces conventions contiennent les mêmes articles.
Ce projet de loi contient donc six articles et tout ce qui le distingue des autres conventions, c’est le nom des pays. Ainsi, les mêmes articles figurent à chacune des parties du projet de loi. La partie 1 concerne la convention Canada-Colombie, la partie 2 concerne la convention Canada-Grèce et la partie 3 concerne la convention Canada-Turquie.
Le projet de loi n’est vraiment pas long. En fait, le premier article des six a simplement pour but de préciser le titre abrégé. Pour la Colombie, par exemple, l’article 1 se lit comme suit:
Titre abrégé: Loi de 2010 sur la convention fiscale Canada-Colombie.
L’article 2 précise que la présente loi est une convention, et ainsi de suite.
L’article 3 stipule que la convention est approuvée et a force de loi au Canada pendant la durée de validité prévue par son dispositif.
L’article 4 dit essentiellement que les dispositions de la présente loi et de la convention l’emportent sur les dispositions incompatibles de toute autre loi ou règle de droit. Cela signifie en gros qu’en cas d’incompatibilité entre ce projet de loi et toute autre loi, le projet de loi est appliqué dans la mesure de cette incompatibilité et que celle-ci est traitée selon sa nature.
L’article 5 permet au de prendre les règlements qu'il estime nécessaires à l’exécution de tout ou partie de la convention.
Voilà qui me fournit une occasion de faire ma déclaration habituelle et d’expliquer que, lorsque les parlementaires étudient une mesure législative, ils rencontrent souvent, dans certains articles, l’expression « sous réserve des règlements ». Je devrais préciser qu’au moment où les parlementaires étudient la mesure législature à l’étape de la deuxième lecture, au comité, à l’étape du rapport et à l'étape de la troisième lecture, ils ne savent pas encore quels sont ces règlements.
Les règlements contiennent les détails du projet de loi. Par exemple, un projet de loi pourrait stipuler qu’en vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu, les outils sont déductibles à 20 p. 100 par année. Dans les règlements, il serait précisé que les outils incluent les marteaux, les scies, les tournevis et ainsi de suite. Par conséquent, les règlements fournissent les détails et la disposition du projet de loi relative aux outils fournit l’aspect générique.
Ainsi, comme je l’ai déjà dit, pendant les débats, nous ignorons les détails de la mesure législative. Il est pourtant important de connaître les détails, car nous avons un comité, un comité mixte de la Chambre et du Sénat connu sous le nom de Comité mixte permanent d'examen de la réglementation, dont j’ai assumé la présidence pendant quelques années et auquel j’ai siégé pendant cinq ou six ans, dont le mandat consiste justement à examiner les règlements, au moment où ils finissent par être disponibles, et à faire en sorte qu’ils soient habilités par le projet de loi tel qu’il est adopté.
Il arrive parfois — et je vous dirais franchement que cela arrive beaucoup trop souvent — que le gouvernement essaie d'adopter des dispositions réglementaires n'ayant pas été prévues dans le projet de loi lui-même et ayant pour effet d'en modifier la substance. Le gouvernement légifère ainsi par des moyens détournés. Le but, la portée ou l'intention du projet de loi sont modifiés sans que les parlementaires en soient informés.
Je dis souvent que, si un projet de loi est assez important, la Chambre devrait demander au ministre qui le parraine de présenter au comité chargé d'étudier le projet de loi une version provisoire du règlement d'application, de manière à ce que les membres du comité puissent en prendre connaissance. Il ne s'agirait pas de modifier le règlement, mais bien de veiller à ce que ses dispositions soient prévues dans le projet de loi. Le comité aurait l'occasion d'indiquer au gouvernement s'il est d'avis que certaines dispositions réglementaires doivent être incluses concernant un cas particulier, plutôt que d'y mettre uniquement des dispositions générales.
Si des dispositions réglementaires peuvent s'appliquer aux trois pays, il y a des cas, comme l'a indiqué l'intervenant précédent, où un pays pourrait exiger une approche plus rigoureuse ou plus sévère, dans la réglementation issue de la loi, compte tenu de sa réputation ou de ses particularités. Je tenais à le souligner.
Le dernier article dit ceci:
Le ministre [...] fait publier [...] un avis des dates d’entrée en vigueur [...]
En somme, même si nous adoptons ce projet de loi, même s'il reçoit la sanction royale, et ainsi de suite, la loi ne sera en vigueur que lorsqu'elle sera promulguée par un décret. Personne ne sait quand cela arrivera, ni même si cela arrivera effectivement.
Les six dispositions se répètent trois fois dans le projet de loi. Une fois pour chaque pays. Comme le secrétaire parlementaire l'a bien dit en commençant le présent débat, nous devrions prendre en considération quatre points précis.
Premièrement, je crois que le phénomène a été suffisamment décrit: les gens qui font affaires ou qui gagnent un revenu à l'extérieur du Canada se font prélever de l'impôt. À l'inverse, les gens qui ne sont pas canadiens et qui travaillent au Canada peuvent se faire prélever de l'impôt s'ils reçoivent leur argent à l'étranger.
L'impôt suivra la personne. S'il n'y a pas de convention, les gens risquent de devoir payer de l'impôt et dans leur pays de résidence et dans le pays où ils ont travaillé. Ce problème concerne les gens qui résident dans un pays, mais travaillent dans un autre. Les deux pays pourraient collecter de l'impôt ou exiger le paiement de l'impôt sur un même revenu. Le deuxième point est donc celui de la double imposition.
La raison pour laquelle nous voulons aborder la question des retenues d'impôt est que nous ne saurons s'il y a double imposition qu'au moment où quelqu'un produira une déclaration de revenu. Cependant, si le taux des retenues d'impôt est trop élevé, des sommes importantes seront prélevées tout à coup sur les revenus des gens par deux gouvernements différents et il faudra un certain temps aux contribuables pour obtenir les ajustements nécessaires après avoir déterminé dans quel pays payer leurs impôts, quel est le taux d'imposition applicable, quelles sommes ils doivent réellement et enfin s'ils doivent réclamer un remboursement à l'un des deux pays ou aux deux.
Il est donc très important de prendre des mesures à l'égard de la double imposition, notamment parce qu'il s'agit d'un obstacle au commerce.
Si aucun traité fiscal n'existe entre le Canada et un pays avec lequel il fait affaire, si des Canadiens y brassent beaucoup d'affaires ou si ce pays fait affaire avec le Canada, si les contribuables sont assujettis à l'impôt dans les deux pays, la valeur brute du travail effectué devrait évidemment être calculée en fonction du fait qu'on ne peut pas travailler gratuitement, ce qui arriverait si le revenu était imposé au taux maximal dans les deux pays.
Le problème de la double imposition est très important. Il constitue un obstacle au commerce, à l'établissement de relations commerciales ou à la possibilité de travailler entre deux pays, simplement parce que l'impôt qui peut être prélevé par les deux pays ferait en sorte que le revenu net des contribuables serait beaucoup moins élevé que s'ils faisaient des affaires dans un autre pays. Il est évident qu'il y a des pays, contrairement à certains autres, dans lesquels il serait avantageux pour nous de faire des affaires. Nous en avons entendu parler un peu ce matin.
Le dernier point que je veux aborder concerne l'évasion fiscale et la fraude fiscale.
Fait intéressant, le secrétaire parlementaire a passé beaucoup de temps ce matin à dire que nous devions nous attaquer à l'évasion fiscale et à l'évitement fiscal. Si je me souviens bien, en tant que comptable agréé, il a dit à peu près ceci: l'évasion fiscale est illégale et l'évitement fiscal est nécessaire.
La différence, c'est que l'évasion fiscale est contraire aux lois, et donc illégale. L'évitement fiscal, par contre, signifie que si les autorités et règlements fiscaux de certains pays font en sorte qu'on ferme les yeux sur certaines activités même s'il existe des accords bilatéraux, il est alors possible que certains trouvent plus avantageux de mener leurs activités par l'entremise d'une filiale dans un pays en particulier, ce qui augmente leurs revenus ou réduit leurs impôts. Cela signifie qu'il se peut que la structure même d'une entreprise réduise les recettes fiscales du Canada.
Il faut donc également s'attaquer à l'évitement fiscal, même si cette pratique n'est pas illégale en soi.
Cela dit, un des intervenants a présenté des histoires récentes au sujet de paradis fiscaux. Certains diront qu'il s'agit d'évitement fiscal, mais c'est bel et bien de l'évasion fiscale. Je crois que les exemples de la Suisse, de la Belgique, du Liechtenstein, et cetera ont démontré que, dans certaines circonstances, des pays avec lesquels nous avons des conventions fiscales bilatérales peuvent se transformer en paradis fiscaux, et des Canadiens ont su en profiter.
Cette liste serait bien plus longue si nous nous mettions soudainement, comme certains estiment que nous le devrions, à avoir des échanges commerciaux et des conventions fiscales avec le Panama, l'Uruguay, le Costa Rica ou le Liberia, je crois.
Cependant, on peut se demander s'il faut examiner la nature du pays, sa réputation et ses antécédents. Nous voulons faire du commerce, mais à quel prix? Que signifie le fait de commercer avec 90 pays différents et d'avoir avec eux des traités sensés éviter la double imposition et l'évasion fiscale? À quoi sert une loi en ce sens si elle ne donne aucun résultat et n'apporte aucun avantage?
Cela me préoccupe. Cet avant-midi, le secrétaire parlementaire a prononcé un discours ici et après, des questions lui ont été posées. J'ai posé une question. J'ai souligné que nous avions des conventions fiscales avec 90 pays et je voulais savoir quels avantages nous en retirions. J'ai également demandé au secrétaire parlementaire quelles échappatoires nous avions pu éliminer. Je voulais savoir ce que nous avions appris de notre expérience. Si on tire des enseignements d'une situation, on peut peut-être les appliquer à d'autres pays également.
Le député dit que, parallèlement à ces conventions que nous adoptons, nous signons également des ententes d'échange d'information. Nous avons un système d'échange de renseignements, mais en avons-nous retiré quoi que ce soit? Nous devons nous demander si nous adoptons des mesures législatives pour le simple fait de les adopter ou si nous en tirons des avantages, outre le fait d'être quasi convaincus que si nous réduisons les retenues fiscales, un plus grand nombre de gens estimeront qu'il est plus attrayant de faire des affaires avec ces pays. Le commerce bilatéral est toujours une bonne chose. C'est une bonne chose pour notre pays parce que nous nous trouvons dans un genre de dépression économique. Le Canada a beaucoup à offrir et nous voulons faire des échanges commerciaux, mais si nous faisons des gains directs, mais qu'indirectement, nous reculons, quel est l'avantage?
J'ai demandé au secrétaire parlementaire de nous présenter quelques exemples. Il a parlé de cette question le 13 mai dernier, et aujourd'hui encore, et ses discours se ressemblaient, mais il n'y avait aucune indication que le Canada pourrait en retirer quelque avantage que ce soit. Il n'y a pas eu un seul cas pour lequel on a pu prouver qu'il y avait eu un système organisé de fraude fiscale, pas un seul dans lequel on a pu prouver des stratagèmes d'évitement fiscal.
Les lois doivent être basées sur des objectifs très clairs pour ce qui est de toutes les répercussions, soit tous les avantages et tous les inconvénients. Il n'y a pas de mesure législative parfaite, mais nous ne pouvons pas nous contenter de venir à la Chambre en disant que nous avons besoin de ceci pour améliorer le commerce. J'espère que, dans le cadre d'accords parallèles sur l'échange d'information, nous en arriverons à mettre en commun des renseignements et à en tirer des avantages. Rien de tel ne nous a jamais été signalé ici.
Je mets le gouvernement au défi de regarder ce qui s'est produit au fil des années avec ces 90 conventions avec divers pays et de nous dire si elles ont entraîné d'importantes répercussions, si nous avons appris quoi que ce soit que nous pourrions appliquer à d'autres pays et s'il y a des filtres que nous pouvons appliquer pour ce qui est des ententes que nous comptons contracter avec d'autres pays comme la Grèce, la Turquie, le Panama et tout autre pays.
J'appuierai ce projet de loi qui constitue une approche passe-partout. Je me demande toutefois s'il est suffisant de continuer de faire ce que nous avons toujours fait si nous n'en tirons pas d'avantages clairs.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , la loi prévoyant la mise en oeuvre de conventions fiscales entre le Canada et la Colombie, la Grèce et la Turquie. Le projet de loi poursuit deux objectifs: d'une part, éviter la double imposition; d'autre part, prévenir l'évasion fiscale.
L'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE, fait depuis longtemps la promotion de telles conventions pour que les contribuables qui travaillent ou investissent dans un pays étranger soient traités équitablement.
Les entreprises canadiennes font depuis longtemps du commerce sur la scène internationale. De plus, de nombreux Canadiens, entre autres les ingénieurs de l'industrie pétrolière, travaillent à l'étranger pendant de longues périodes. La mise en oeuvre de ces conventions fera en sorte que les gens qui font affaire avec les pays visés ou qui y acceptent un emploi ne verront pas leur revenu injustement imposé à la fois par le pays de résidence et le pays où ils travaillent. La double imposition est très injuste pour ces personnes.
La participation à une entente vise souvent à réduire la double imposition, à éliminer l'évasion fiscale et à faciliter les échanges transfrontaliers. On considère généralement que les conventions fiscales améliorent la prévisibilité tant pour les contribuables que pour les autorités dans leurs activités internationales.
Grâce aux conventions de ce genre que nous concluons avec des pays étrangers, nous toucherons des recettes fiscales plus élevées puisque personne ne pourra plus masquer les revenus découlant d'un travail ou d'investissements à l'étranger, et tous les Canadiens en profiteront.
Il est arrivé que des contribuables ont changé de pays ou déménagé leurs biens pour éviter de payer de l'impôt, mais aux termes des ententes que nous avons conclues les pays signataires collaborent afin de pouvoir récupérer les impôts impayés et faire appliquer d'autres règles fiscales. Ces traités exigent que les pays visés échangent l'information nécessaire à l'application de la loi. Les obligations prévues dans ces traités veillent à ce que les renseignements concernant les particuliers et les entreprises ne soient utilisés que par les organes juridiques responsables dans les pays signataires.
D'une part, j'encourage le gouvernement à continuer de signer des traités tels que celui-ci, qui s'inscrivent dans un processus amorcé depuis quelques décennies. D'autre part, je ne peux appuyer certaines des politiques des conservateurs en matière d'impôt. Par exemple, leur projet de réduire de 6 milliards de dollars l'impôt des sociétés les plus riches n'aidera aucunement les petites entreprises.
Le Parti libéral veut faire les choses autrement. Nos politiques aideront les petites entreprises, créeront de l'emploi, renforceront la concurrence et édifieront des industries de pointe.
Dans mon démarchage auprès de petites et moyennes entreprises, on me demande ce qui cloche chez le gouvernement conservateur, notamment pourquoi il n'établit-il pas de priorités et pourquoi il ne comprend pas que les réductions d'impôt consenties aux grandes sociétés ne créeront pas d'emploi. Comme les PME sont le moteur de la croissance, ce sont elles qui ont besoin d'allégements fiscaux.
Bref, c'est une question de choix. Les Canadiens ont le choix: d’un côté, il y a les libéraux qui ont montré leur capacité à gérer les finances de façon responsable et qui ont un plan axé sur des investissements stratégiques dont les effets sur l’économie seront durables, et de l’autre, il y a les conservateurs, ces emprunteurs dépensiers qui avaient déjà plongé le Canada dans le déficit avant la récession et qui veulent gaspiller encore des milliards de dollars pour construire des prisons, faire l'acquisition de chasseurs furtifs sans appel d’offres et accorder des allègements fiscaux aux grandes sociétés.
Le plan libéral consiste à investir dans les Canadiens. Il est important d'investir dans l'élément humain et de faire un usage judicieux de l'argent des contribuables. Les antécédents des libéraux sont éloquents. Ce sont eux qui ont éliminé le déficit et la dette que le gouvernement conservateur de Mulroney avait créés.
Les conservateurs ont fait un gâchis sur le plan de l'économie. Il y a eu un taux de chômage record, les taux hypothécaires ont grimpé à 21 p. 100 et les gens perdaient leur emploi. Je m'en souviens parce que, à l'époque, je travaillais dans le domaine de la mise sous séquestre. J'avais la responsabilité ingrate de prendre le contrôle des entreprises ou des maisons des gens. Les Canadiens étaient en mauvais état. Ils y laissaient leur chemise, pour ainsi dire. Selon le FMI, la situation économique du Canada était la plus désastreuse des pays développés.
Quand les libéraux sont arrivés au pouvoir, ils ont mis un frein aux dépenses et ont fait preuve de prudence financière. Grâce aux efforts du gouvernement libéral et avec l'aide des Canadiens, le Canada s'était remis sur pieds. Il est devenu l'envie des pays du G8, grâce aux efforts des premiers ministres Jean Chrétien et Paul Martin. Le gouvernement libéral a investi dans les Canadiens, a accordé à ces derniers une allégement fiscal de 100 milliards de dollards — soit le plus important de notre histoire — et a investi dans les municipalités ainsi que les soins de santé. Le Canada a bénéficié des compétences financières des libéraux.
Qu'a fait le gouvernement conservateur? Il a pris l'excédent de 13 milliards de dollars destiné à aider les Canadiens aux prises avec des difficultés financières et l'a gaspillé même avant le début de la crise économique.
Quel est le bilan de l'incompétence financière des conservateurs? Ils ont accumulé un déficit de 56 millions de dollars, qui se creuse, ils sabrent des programmes et réduisent le financement d'organisations qui servent les gens, mais qui n'épousent pas leur idéologie. Le gouvernement actuel dévale la même pente glissante que celui de M. Mulroney.
Le ministre des Finances actuel a été appelé « l'architecte du déficit » pour une bonne raison. C'est en raison de ses états de service antérieurs en Ontario. C'est le même ministre des Finances qui voulaient imiter les initiatives de prêts hypothécaires à risque et nous savons ce qui serait arrivé.
Sur le front économique, les conservateurs ont été de piètres gestionnaires financiers et ce n'est pas surprenant puisqu'ils ne sont jamais parvenus à équilibrer un budget. La dernière fois que cela est arrivé, c'est lorsque le Titanic a coulé. Ce n'est pas peu dire.
Les libéraux croient que les Canadiens doivent vivre selon leurs moyens. Il en va de même pour le gouvernement. Les Canadiens se demandent comment le gouvernement, qui a un déficit record qui atteint 56 millions de dollars et ne cesse d'augmenter, peut emprunter, par exemple, 6 milliards de dollars, pour ensuite réduire l'impôt des sociétés, dont plusieurs ont leur siège social à l'étranger. Comment peut-il justifier pareil agissement? Pourquoi n'investirait-il pas plutôt dans les PME canadiennes, qui sont le moteur de notre croissance?
Les Canadiens demandent également pourquoi le gouvernement emprunte 10 milliards de dollars pour créer des superprisons pour des auteurs de crimes non signalés alors que cet argent devrait être investi dans l'alphabétisation, la santé mentale, les établissements d'enseignement, des logements sociaux, et cetera, qui sont les déterminants de la criminalité. Pourquoi le gouvernement fait-il des choix aussi absurdes?
Est-ce qu'une famille serait assez stupide pour emprunter de l'argent pour acheter des jouets inutiles si elle avait le choix entre mettre de la nourriture sur la table ou s'adonner à des dépenses frivoles? Aucune famille ne pourrait se permettre de faire des choses aussi insensées. Les Canadiens veulent donc que leur gouvernement veille à ne pas dépenser stupidement l'argent qu'ils ont durement gagner.
Pendant que nous parlons de traités fiscaux avec d'autres pays, il convient de souligner que ces traités ne parlent pas du problème des individus sans scrupules qui cachent leur revenu dans des comptes bancaires à l'étranger pour éviter de payer les impôts canadiens. Le gouvernement a mis beaucoup de temps à lancer la chasse aux milliards de dollars qui pourraient être cachés dans des comptes en Suisse ou ailleurs.
Pour avoir un régime fiscal efficace, il est souhaitable d'avoir un gouvernement efficace qui perçoit les impôts et dépense les recettes fiscales d'une manière logique, juste et transparente. Comme je l'ai mentionné, le gouvernement échoue malheureusement sur toute la ligne. Par exemple, il est illogique de dépenser 16 milliards de dollars pour acquérir des avions chasseurs furtifs à un moment où un grand nombre de Canadiens n'ont pas d'emploi et risque de perdre leur maison.
Il est injuste de dépenser des millions de dollars dans la circonscription du ministre de l'Industrie pour remplacer des trottoirs à des mille du site du sommet et de prétendre que ces dépenses étaient liées au G8. En dépensant 6 milliards de dollars pour accorder des réductions d'impôt inutiles aux grandes sociétés et en menaçant d'augmenter les cotisations d'assurance-emploi le gouvernement montre clairement son mépris à l'égard du travailleur moyen au Canada.
Le gouvernement fédéral du Canada est maintenant aux prises avec un déficit de 56 milliards de dollars et il a perdu le contrôle de ses dépenses comme en témoignent les cas de gaspillage qui continuent de s'accumuler.
Même avant la récession, le gouvernement a dépensé plus que tout autre gouvernement dans l'histoire du Canada. Au cours de ses trois premières années au pouvoir, ses dépenses ont crû trois fois plus vite que le taux d'inflation.
Et voilà que le gouvernement appuie sur l'accélérateur et qu'il envisage des dépenses supplémentaires de 10 milliards de dollars pour la construction de nouvelles prisons, alors que les taux de criminalité baissent, et de 16 milliards de dollars pour l'achat d'avions de combat furtifs sans appel d'offres, alors que les besoins militaires du Canada ne sont pas encore définis. Ces dépenses s'ajoutent aux dépenses de 1,3 milliard de dollars pour les sommets du G8 et du G20, qui ont duré 72 heures, alors que la Corée du Sud dépensera moins de 25 millions de dollars pour la tenue de tels sommets.
Les travailleurs ont peur de perdre leur emploi et leur capacité de rembourser leur dette, qui n'a jamais été aussi élevée. Les familles de la classe moyenne sont prises à la gorge comme elles ne l'ont jamais été, plus encore que dans les autres pays occidentaux.
Au Canada, la famille moyenne a une dette de 96 000 $. Nous devons près de 1,50 $ par dollar de revenu disponible, et le coût de la vie ne cesse d'augmenter. Les soldes des cartes de crédit sont élevés, les hypothèques sont offertes en garantie et les lignes de crédit sont utilisées à leur maximum.
Aux prises avec un endettement qui va croissant, les familles canadiennes vivent de graves difficultés financières. Les coûts de l'éducation augmentent. Les gens ont de plus en plus de difficulté à épargner en vue de leur retraite et ils payent de plus en plus cher pour s'occuper de leurs proches qui sont malades ou âgés.
Lorsque j'ai fait du porte à porte, des aînés m'ont demandé: « Comment le gouvernement justifie-t-il des dépenses de 1,2 milliard de dollars pour les sommets du G8 et du G20, une séance photo de 72 heures, alors qu'il n'investit pas dans les aînés? Les aînés qui ont travaillé fort, qui ont investi dans leur pays, qui n'ont ménagé aucun effort et qui risquent maintenant de perdre leur maison et leur revenu parce que le gouvernement refuse de moderniser les régimes de pensions. »