Je vous remercie d'être venus. Je tiens à vous assurer que nous ne sommes pas méchants, pas vraiment — même pas pour des choses comme celle-ci. Ce qui importe réellement pour nous, en tout cas certains d'entre nous, c'est nous faire une idée et décider.
Pourquoi est-ce un si bon arrangement pour le gouvernement, et le gouvernement devrait-il faire ce qui est proposé et pourquoi? Ce que nous aimerions obtenir de vous, si la chose est possible, ce sont des réponses générales.
Notre façon de procéder habituelle est d'inviter les témoins à faire une déclaration, après quoi nous passons aux questions et réponses, et cela fonctionne en règle générale plutôt bien.
Allez-y, je vous prie. Lequel de vous deux va commencer?
Merci, madame la présidente, de me donner l'occasion de m'adresser à vous et au comité.
Je m'appelle Keith Jameson et je suis directeur général du groupe immobilier de BMO Marchés des capitaux.
Par rapport à la question dont est actuellement saisi le comité, mon rôle à BMO Marchés des capitaux comprend la coordination de la préparation initiale du processus d'examen et de souscription pour le marketing de ce portefeuille, ainsi que la participation au travail de l'équipe responsable de l'exécution de la transaction.
Notre équipe immobilière canadienne compte 16 professionnels, et nous en avons encore 20 autres aux États-Unis, et ceux-ci offrent la gamme complète de services, notamment le courtage, les marchés boursiers, le financement par emprunt et les conseils en matière immobilière. Nous avons l'expérience du traitement de transactions de courtage pour entreprises d'une valeur de plusieurs milliards de dollars dans toute la gamme des catégories d'actif, y compris de nombreuses opérations importantes et complexes de cession-bail.
BMO Marchés des capitaux a aussi une longue et excellente feuille de route quand il s'agit de conseiller des gouvernements au sujet de leurs besoins de services d'investissement. Notre équipe des marchés des capitaux a notamment participé à certaines des privatisations les plus importantes au Canada, dont le CN, Air Canada et NavCan.
Notre équipe immobilière a démontré ses capacités lors de la demande de proposition de juillet et août 2006, et nos qualifications sont décrites de façon détaillée dans les présentations à TPSGC. Nous croyons que nous avons été choisis pour cette tâche en raison de nos capacités manifestes et de notre feuille de route, ainsi que de notre compréhension des dossiers et des objectifs de TPSGC.
Sur ce, madame la présidente, sous réserve de dispositions de confidentialité pouvant limiter certaines de nos réponses, je serai heureux de répondre à toute question que vous ou vos collègues du comité pourriez avoir.
Merci.
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Merci, madame la présidente, de me donner l'occasion de m'exprimer aujourd'hui devant vous et votre comité.
J'aimerais vous présenter quelques renseignements pour mieux situer notre entreprise, ce qui permettra peut-être de mieux comprendre pourquoi TPSGC nous a sélectionnés pour l'aider et le conseiller relativement à la transaction.
Le Groupe immobilier RBC fait partie de RBC Marchés des capitaux, membre de RBC Groupe financier. RBC Marchés des capitaux est le plus grand groupe exclusif de financement des sociétés du secteur immobilier au Canada, et nous sommes le seul courtier en valeurs mobilières canadien qui exploite aussi un groupe de banque d'investissement dans l'immobilier aux États-Unis. Nous avons 40 professionnels du financement de l'immobilier à Toronto, Montréal, Calgary, New York et Atlanta. Notre société est présente dans le secteur du financement de l'immobilier, à travers ses prédécesseurs, depuis plus de 75 ans.
Au service des utilisateurs et investisseurs de sociétés ouvertes et fermées, des grandes entreprises et du secteur public, nous sommes spécialisés dans la mobilisation de capital-actions et de capitaux d'emprunt de sources publiques et privées et dans la vente de biens immobiliers, y compris bureaux, commerces de détail, bâtiments industriels, hôtels, logements collectifs, maisons de retraite et terres, dans des opérations allant de 10 millions de dollars à plus de 1 milliard de dollars. La prestation de services de conseil, notamment pour des opérations de fusion et d'acquisition, des évaluations et des opinions sur l'équité de transactions, fait également partie de notre travail.
Nous sommes le plus gros concurrent sur ce marché. Nous avons à notre actif la réalisation d'opérations de courtage commercial pour plus de 17 milliards de dollars au cours des cinq dernières années environ. Nous avons réalisé des opérations de crédit et de cession-bail pour environ 4 milliards de dollars, ce qui pourrait vous intéresser, étant donné le sujet sur lequel vous vous penchez aujourd'hui. Nous sommes le chef de file dans les grandes opérations de courtage immobilier commercial au Canada. Nous sommes le chef de file dans le domaine des SPI, ou sociétés de placement immobilier, au Canada. Nous comptons l'analyste de SPI le mieux classé et nous sommes les principaux conseillers en matière de fusions et d'acquisitions pour les opérations immobilières au Canada. Il se trouve que nous sommes également le chef de file sur le marché du financement par emprunt non garanti dans l'immobilier.
Avec nos partenaires de RBC Marchés des capitaux, nous sommes également actifs dans le domaine de la titrisation, du financement des infrastructures et des partenariats publics-privés, ou PPP. Nous avons une équipe de plus de 60 professionnels dans le monde qui se spécialisent dans les infrastructures, les PPP et les IFP. Au cours des dix dernières années, nous avons été chefs de file pour la prise ferme de 113 milliards de dollars d'emprunts pour les infrastructures. Nous avons été actifs dans la prise ferme de 53 des 192 émissions qui ont été lancées sur le marché pour financer des projets d'infrastructure, et nous avons participé à 85 p. 100 des près de 30 milliards de dollars de transactions canadiennes dans le secteur des infrastructures.
En ce qui me concerne, je possède 24 années d'expérience dans le financement immobilier au sein de la même entreprise, incluant ses prédécesseurs. J'ai été la première banquière d'investissement à mobiliser des capitaux auprès du public pour une SPI au Canada, lorsque ce marché est né, en 1994. Je siège au conseil d'administration de REALpac, autrefois connu sous le nom de Canadian Institute of Public and Private Real Estate Companies. Pour ce qui est de ma formation, je suis ingénieure du génie civil et je détiens un MBA de Harvard.
Nos qualifications ont été présentées bien plus en détail à TPSGC dans notre réponse à sa demande de proposition au cours de l'été 2006. Nous avons pleinement répondu par écrit à la DP au début de juillet 2006 et, comme cela était demandé, nous avons présenté un exposé à un comité de sélection indépendant le 11 août 2006.
À l'issue de ce qui nous semble être un examen rigoureux et très approfondi de notre dossier, y compris un échange de questions et de réponses à l'occasion de notre présentation, nous avons été informés que nous avions été sélectionnés pour négocier un contrat avec Travaux publics. RBC Marchés des capitaux est très heureuse d'avoir été sélectionnée comme co-conseiller avec BMO par Travaux publics.
Comme cela déjà été indiqué dans notre correspondance avec le greffier du comité permanent, nous sommes heureux de tenter d'aider le comité aujourd'hui, mais nous sommes liés par les dispositions de confidentialité de notre contrat avec TPSGC qu'il ne nous est pas possible de lever. De façon générale, nous sommes liés par nos obligations professionnelles d'assurer la confidentialité du travail que nous effectuons pour tous nos clients.
Je me ferai maintenant un plaisir de répondre, avec mon collègue, à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Merci aux témoins d'être ici. J'aurai plusieurs questions, et si vous pouviez me donner des réponses brèves, cela nous permettrait d'en régler une ou deux, ce qui serait formidable.
Ma première question concernait le moment où vous avez été abordés, et vous y avez répondu. C'était pendant l'été 2006. Le contact initial a donc été pris en juillet. Est-ce bien cela?
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Merci, madame la présidente.
Madame, monsieur, bonjour.
Ne trouvez-vous pas un peu anormal qu'on ne puisse pas avoir une idée du montant de la commission que vous toucherez? En ce qui a trait au marché régulier, on sait que les agents d'immeubles, lorsqu'ils vendent une maison, peuvent toucher un certain pourcentage. D'autres, lorsqu'ils ne font qu'aider à la conclusion de la transaction, touchent un autre type de pourcentage. Il est assez particulier que vous ne puissiez pas nous donner d'information là-dessus, ne serait-ce que le pourcentage de la commission que vous pourriez toucher.
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Merci, madame la présidente.
Bienvenue aux témoins. J'aimerais commencer par vous dire que je reconnais les paramètres et les contraintes auxquels vous êtes et serez assujettis face aux questions que nous vous posons aujourd'hui et qui portent sur des éléments à caractère confidentiel. Nonobstant cela, j'ose espérer que vous ferez de votre mieux pour nous fournir des explications qui permettent d'apaiser les préoccupations que nous pouvons avoir.
Une réflexion que j'ai concerne le facteur temps. Il y a des gens qui disent que c'est le choix du moment qui compte avant tout. Le choix du moment est critique. Le choix du moment est au coeur de nombreuses décisions d'affaires. Il a été dit par un très grand nombre de personnes que les conditions du marché d'aujourd'hui sont favorables, surtout pour une transaction de cession-bail pour le gouvernement.
Ce que j'aimerais que vous fassiez, si la chose est possible, c'est nous expliquer les conditions du marché telles que vous les voyez. Est-ce un marché d'acheteurs? Est-ce un marché de vendeurs? Est-ce un marché à bon rendement-coût? Livrez-nous, s'il vous plaît, vos idées en la matière.
Nous avons eu au comité plusieurs discussions au sujet des responsabilités des propriétaires à l'égard des immeubles qui sont présentement loués par le gouvernement et(ou),dans certains cas, de la négligence de ces responsabilités, les travaux de réparation et d'entretien n'étant pas toujours conformes aux normes.
En ce qui concerne ce nouveau bail qui est maintenant proposé, pourriez-vous nous expliquer en quoi il veillerait à ce que les propriétaires respectent des normes supérieures de gestion immobilière? Va-t-il y avoir une norme de base? Quel arrangement de bail va être en place? Les conditions seront-elles en place d'une année sur l'autre ou bien s'agit-il d'un bail pilote?
Clairement, le gouvernement n'est pas votre seul client. Vous avez plusieurs clients, comme vous l'avez indiqué, et vous avez d'impressionnants antécédents et une bonne feuille de route quant à la négociation de nombreuses transactions, distorsions ou arrangement de types et d'envergures variés.
Je me demande s'il vous serait possible de nous entretenir au sujet d'autres transactions que vous avez menées à bien, encore une fois sans trahir vos ententes de confidentialité. Il est clair que les gens ont fait des efforts pour améliorer la gestion de leur portefeuille, que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public. Avez-vous pu vous inspirer de leur expérience pour offrir des conseils constructifs dans le cadre de cette transaction-ci?
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Il me faut dire qu'il y a peut-être ici un léger malentendu. Nous parlons sans cesse de gestion immobilière et de mauvaise gestion immobilière. Je pense que ce qu'il vous faut faire c'est porter cela au palier suivant. Si vous prenez le cas des gros propriétaires immobiliers, ils recourent pour la plupart à ce que l'on appelle des gestionnaires de biens. Les gestionnaires immobiliers, sauf tout le respect que j'ai pour leurs services et compétences, assurent l'entretien des immeubles; ils coordonnent les services de nettoyage et d'entretien, de déneigement, et ainsi de suite.
Les gestionnaires de biens sont ceux qui prennent les décisions clés quant à ce qui doit être dépensé et pourquoi. Par exemple, s'il y a une fuite dans le toit, faut-il réparer le toit ou le remplacer? Le gestionnaire de biens doit faire un choix stratégique: il peut continuer de réparer le toit pendant cinq ans, à raison, mettons, de 100 000 $ par an, ou il peut le remplacer pour 500 000 $ et ne plus avoir de problème.
Je pense que la réalité est que nous voyons les gestionnaires professionnels, les gestionnaires de biens, prendre les bonnes décisions pour maintenir l'intégrité des biens immobiliers dont ils sont responsables. Je pense que s'il y a une leçon à en tirer c'est qu'en réalité il faut parfois dépenser de l'argent pour économiser de l'argent.
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Merci, madame la présidente.
Bienvenue aux témoins qui sont venus nous rencontrer cet après-midi.
J'aurai quelques questions. On nous dit que cette transaction est l'une des plus grosses transactions immobilières des dernières décennies. Nous n'avons pas vu l'étude que vous avez menée pour justifier la vente. Je serais donc curieuse de savoir pourquoi le choix s'est arrêté sur ces neuf immeubles. Il y a de nombreux autres immeubles qui sont disponibles, et il y en a eu 40 qui ont été proposés. Pourquoi ces neuf-ci? Diriez-vous que ces neuf étaient les meilleurs parmi les 40 immeubles et, dans l'affirmative, pourriez-vous nous expliquer ce que vous entendez par « meilleur »?
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J'ajouterais que l'une de leurs caractéristiques essentielles, selon moi, est qu'ils sont ce que nous appellerions des « immeubles à bureaux conventionnels ». Il s'agit essentiellement d'immeubles à bureaux standard, situés dans le centre-ville, et qui se prêtent aux opérations gouvernementales et qui sont en définitive optimisés quant à l'usage qui peut en être fait.
Si, par exemple, il s'agissait d'une propriété comportant un immeuble et 50 acres, alors il est certain que vous ne la vendriez pas pour la reprendre en cession-bail, vu le potentiel de développement futur que vous laisseriez sur la table. Vous bonifieriez la valeur du terrain avant de créer votre valeur optimale.
Ces propriétés immobilières en sont déjà là, et il s'agit simplement d'immeubles à bureaux conventionnels, sans plus.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie tous deux d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
Bon nombre de mes questions ont déjà été posées, je crois.
J'aimerais revenir sur une déclaration faite par le professeur McKellar lorsqu'il a comparu ici. Je ne suis pas sûr de le citer fidèlement mot pour mot, mais il a dit en substance qu'aucune administration publique n'a jamais su gérer correctement ses immeubles. Ayant été conseiller scolaire pendant pas mal d'années, je sais combien il est facile de reporter à l'an prochain ce qui devrait être fait aujourd'hui ou aurait dû être fait il y a deux ans. Je crois que des études ont été faites qui montrent que le gouvernement actuel a creusé un déficit de millions de dollars sur le plan de l'entretien qui aurait dû être fait précédemment.
Partagez-vous cette appréciation globale voulant que les administrations publiques tendent à négliger l'entretien général de leurs biens immobiliers?
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Tout d'abord, pour être juste envers le gouvernement ou d'autres administrations, ce n'est pas vrai seulement des pouvoirs publics. Je pense que les propriétaires-usagers tendent à être de mauvais gestionnaires de leurs immeubles.
Certaines sociétés y excellent mais, d'après mon expérience, je peux vous dire qu'elles dépensent aussi à l'excès. Il faut dépenser pour l'entretien d'un immeuble, mais il ne faut pas dépenser à l'excès.
Ils ne sont pas efficients. Ils ne consacrent pas réellement le temps ou l'effort voulu aux avoirs immobiliers car ces derniers représentent une si faible proportion de leur exploitation totale.
Il n'y a pas que les pouvoirs publics. Les propriétaires de biens immobiliers n'excellent pas.
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C'est une tendance qui se poursuit et je n'entrevois aucun changement. Les propriétaires cherchent à vendre et reprendre à bail pour différentes raisons. Chacun poursuit des objectifs différents dans la structuration des transactions. Notre rôle est de comprendre ces objectifs.
Le bail, qui est l'élément crucial d'une cession-bail, compte le plus sur le plan de la protection du propriétaire, qui devient un locataire et utilisateur de l'immeuble pour que ses besoins de locaux soient satisfaits. En même temps, nous cherchons évidemment à maximiser la valeur.
Chaque cas est différent et les besoins de chacun sont différents. Cela dépend des opérations d'exploitation.
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Je partage cet avis. Le but peut être de libérer du capital à consacrer à l'activité fondamentale. Le soucis de se concentrer sur l'activité principale est très souvent la raison, car l'immobilier représentant une si petite partie des affaires de la plupart des entreprises, elles n'y consacrent pas suffisamment d'attention. Certaines le font pour avoir plus de flexibilité et louent une partie de leurs locaux et en possèdent une autre partie. Ce serait certainement le cas ici.
Comme je l'ai mentionné, au cours des cinq dernières années environ, nous avons réalisé pour quelque 4 milliards de dollars d'opérations de cession-bail et je n'y englobe pas... Toutes les grandes banques ont maintenant vendu leur siège social. À ma connaissance, aucune ne songe à revenir en arrière. Elles préfèrent de loin investir ce capital ailleurs. Ce n'est plus quelque chose que fait une entreprise acculée qui doit mettre en vente son siège social pour lever des capitaux. C'est un choix.
Nous venons de conclure une transaction qui se situe entre 1 et 2 milliards de dollars pour une société canadienne très connue. Elle a décidé de vendre l'immeuble de son siège social. Il y a beaucoup d'autres noms.
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Je suppose que nous demanderons au ministre jeudi de nous donner le rapport.
J'ai une autre question pour vous, que j'ai posée l'autre jour aux fonctionnaires de Travaux publics. Le gouvernement fédéral dépense environ 200 millions de dollars par an, qu'il budgétise pour les réparations des bâtiments. Pourtant, on nous a dit que l'un des facteurs déterminants qui pousse le gouvernement à envisager la vente des immeubles est l'accumulation d'un arriéré de réparations de quelque 3,5 milliards de dollars. Si le gouvernement du Canada venait vous voir et disait: « Nous vous verserons 200 millions de dollars par an comme financement, allez-vous nous prêter quelques milliards de dollars pour mettre cela en train », serait-ce une demande impensable?
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C'est une question légitime et c'est une possibilité qui a été envisagée. Tout revient au thème de la propriété et de la façon dont les propriétaires décident comment investir leur argent dans leurs immeubles.
Je vais vous donner un exemple très simple. Un constructeur construit une maison. Le propriétaire décide de dépenser pour toutes sortes de modifications, temporise, tarde à décider s'il veut quelque chose de différent, et tout d'un coup la maison coûte 30 p. 100 de plus que si l'on avait laissé le constructeur faire le travail. Le fait est que les usagers ne dépensent pas l'argent et ne prennent pas les décisions de manière efficiente.
Je suppose que si vous commenciez à faire appel à des gestionnaires de biens professionnels qui pourraient réellement décider quel est le meilleur usage de l'argent, vous pourriez restructurer toute l'organisation. Mais cette possibilité a toujours existé et ce n'est clairement pas ce qui a été fait.
Le gouvernement nous a fait savoir qu'il n'y avait pas de capacité de prendre ces décisions efficacement. La lourdeur bureaucratique ralentit ces décisions et les rend plus coûteuses et le secteur privé est jugé plus économique. Il se peut que le travail qui vous coûte 200 millions de dollars pourrait être fait par le secteur privé pour 100 millions de dollars. C'est justement là l'intérêt de vendre et reprendre à bail et d'avoir une gestion privée.
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On peut le dire ainsi. Nous avons certainement examiné si le coût du capital du gouvernement, tel que défini par le coût d'un emprunt public, est un étalon approprié comme source de financement. Il est important de connaître le coût réel du capital, que le client soit le gouvernement ou une société privée. Dans une situation comme celle-ci, vous avez un coût apparent, qui est votre coût d'emprunt, qui est inférieur à celui de n'importe qui d'autre. Cependant, l'écart entre le coût du capital du gouvernement et celui de tous les autres a certainement été comprimé et il n'y a plus tellement de différence.
Mais admettons que vous ayez le coût de capital le plus faible. Si vous ajoutez à cela le risque immobilier que vous assumez en restant propriétaire — et j'entends par-là le risque résiduel — en restant propriétaire de ces immeubles sans les entretenir correctement, leur valeur ne s'apprécie pas autant que celle d'un immeuble privé. Au fur et à mesure que l'arriéré d'entretien dont tout le monde a parlé s'accumule, la valeur du bien baisse. Donc, lorsque vous allez vendre cet immeuble loin dans le futur, peut-être sera-t-il occupé, peut-être ne le sera-t-il pas. Supposons que vous vendiez un immeuble vide, mal entretenu. Sa valeur sera très faible. C'est cela le risque résiduel.
Vous avez les déficiences d'entretien préventif dont nous avons déjà parlé. Vous avez les opportunités commerciales perdues, qui pourraient consister à accroître la densité, à mettre différents locataires au rez-de-chaussée, ou à utiliser l'espace excédentaire. C'est ce dont parlait Keith tout à l'heure: la gestion d'actif par opposition à la simple gestion d'immeuble.
Si vous comparez ces risques aux opportunités perdues, au coût massif de la prestation du service comparé au secteur privé, du point de vue de l'infrastructure dont a besoin le gouvernement pour traiter et prendre ces décisions, le coût réel en capital de la propriété de ces immeubles, vous arrivez à un total qui est probablement beaucoup plus élevé que la plupart des gens dans cette salle ne le réalisent, si vous pensez qu'il se limite au coût de la dette.
L'hon. Garth Turner: Il serait bon de voir ces chiffres.
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Merci madame la présidente.
Madame, monsieur, bonjour.
Dans le Globe and Mail du 19 mars dernier, un article indiquait que les neuf édifices avaient une valeur marchande totale de 1,4 milliard de dollars et que l'un des édifices était surévalué de 120 millions de dollars. Tout d'abord, comment une telle chose peut-elle être possible? Ensuite, comment en vient-on à surévaluer le prix de la location dans une telle situation?
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Merci d'être venu nous éclairer plus avant sur cette question. J'apprécie beaucoup.
Vous avez examiné un certain nombre d'options dont disposait le gouvernement fédéral pour éponger la dette infrastructurelle accumulée sur ces immeubles. Il y a deux ans environ, lorsque Scott Brison était ministre des Travaux publics, il a lancé une DP visant à vendre 360 immeubles fédéraux. De la façon dont la DP était rédigée — elle faisait plusieurs centaines de pages — il était facilement concevable que chacun de ces immeubles fédéraux puisse être acheté en fiducie, une grosse fiducie. Il mettait donc en vente chaque immeuble fédéral. Nous avons manifestement opté pour un projet de beaucoup plus petite envergure, avec seulement neuf immeubles spécialement choisis, car nous trouvions la démarche libérale aventureuse.
Quel serait le risque pour les contribuables si on lançait une DP pour les 360 immeubles fédéraux comme le prévoyait le plan libéral? C'était l'une des options que le gouvernement aurait pu retenir. Les libéraux l'avaient fait, nous en avons choisi une autre. Parlez-nous de cette possibilité et des risques qu'elle imposerait aux contribuables.
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J'y ai fait allusion tout à l'heure. Certains de ces immeubles sont ce que nous appelons « valorisables », c'est-à-dire qu'il reste du travail à faire pour leur donner toute leur valeur. Ils peuvent être situés sur un terrain contructible, c'est-à-dire que le meilleur usage n'est pas forcément l'immeuble de bureau qui s'y trouve actuellement.
Il peut s'agir de locaux excédant les besoins du gouvernement et pour lesquels il reste à déterminer si on peut les réutiliser comme immeuble de bureaux, les rénover pour un autre usage ou les démolir pour construire autre chose.
Dans la mesure où il reste un travail considérable à faire pour déterminer les autres possibilités, ces biens revêtiront typiquement une plus grande valeur dans l'avenir et ne se prêtent donc pas à une cession-bail car si on les vendait de cette façon, ce serait laisser de l'argent sur la table pour l'acheteur.
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Quelqu'un a mentionné tout à l'heure que le bail gouvernemental à l'ancienne, qui était conçu, je suppose, pour être économique parce qu'il supprimait le droit ou la nécessité du gouvernement comme locataire de payer certains frais, par exemple pour des équipements, etc., créait à toutes fins pratiques une désincitation pour le propriétaire de l'immeuble à effectuer des dépenses d'immobilisation. C'est ainsi que vous vous retrouvez dans cette situation, à titre de locataire. S'il peut sembler logique de demander pourquoi il faudrait dépenser pour quelque chose alors que vous n'êtes pas le propriétaire de l'immeuble, la réponse est claire: personne ne gagne dans une telle situation.
C'est comme l'entretien de n'importe quel bien, qu'il s'agisse de votre voiture ou de votre maison ou de tout ce que vous voudrez. Lorsque les choses commencent à casser, il faut les réparer, et si vous attendez trop longtemps, le coût de réparation devient un coût de remplacement et devient énorme. Notre bail...
Excusez-moi. Si vous voulez...
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Merci beaucoup d'être venus comparaître. Je sais que cela est une expérience nouvelle pour vous. Vous vous en êtes très bien tirés et vous nous avez apporté beaucoup d'informations. Je crois que cela va nous aider.
Jeudi, nous aurons le ministre Fortier, et ce devrait être une séance intéressante.
Avant de lever la séance, j'aimerais régler un point. Le ministre Fortier va comparaître et nous siégerons à huis clos. Les règles du comité disent que seuls les membres et leur propre personnel et le ministre peuvent être présents. Le cabinet du ministre nous a contacté pour demander si certains de ses collaborateurs pourraient assister à cette réunion. Nous avons besoin du consentement du comité pour cela.