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AGRI Rapport du Comité

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OPINION DISSIDENTE ÉMISE PAR DICK PROCTOR DU NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE

Il est écrit dan le rapport du Comité à la page 11 que « Le Canada ne peut rivaliser avec les trésoreries des États-Unis et de l'Union européene ». Le Nouveau Parti démocratique est totalement en désaccord avec cet énoncé. Le Canada dispose certainement des ressources financières nécessaires pour concurrencer les États-Unis et l'Europe. Il semble plutôt que le gouvernement du Canada ait décidé qu'il ne veut pas être un concurrent.

Au moment où il a été demandé aux parties signataires à la Ronde de l'Uruguay du GATT de diminuer de 20 % leurs paiements de soutien à l'agriculture, le Canada a décidé de réduire de plus de 60 % son appui à l'agriculture canadienne. Les décideurs gouvernementaux ont expliqué au Comité que le Canada pourrait augmenter de plus de 2 milliards de dollars son appui sans risquer de s'exposer à des mesures de représailles pouvant être prises par d'autres pays.

À la lumière de ces faits, il est certain que l'énoncé en question est totalement indéfendable.

L'excédent budgétaire prévu pour cette année seulement devrait être de 10 milliards de dollars. Le ministre fédéral des Finances prévoit un surplus de 95 milliards de dollars au cours des 5 prochaines années.

C'est donc une question de priorités. Les gouvernements des États-Unis et de l'Europe ont décidé que la sécurité des approvisionnements alimentaires et la rentabilité du secteur agricole sont absolument cruciales pour les économies, la sécurité sociale et la stabilité de leurs pays.

Toutefois, le gouvernement du Canada a décidé que notre excédent budgétaire devrait être consacré à des priorités autres qu'un appui raisonnable à l'agriculture canadienne.

L'argument selon lequel un pays comme l'Italie, par exemple, a les ressources financières lui permettant d'appuyer ses producteurs agricoles, mais que le Canada ne peut le faire, ne se tient tout simplement pas. Selon les données de l'OCDE, la dette de l'Italie représentait 107,5 % de son PIB comparativement à 60,9 % pour le Canada. De plus, la Mise à jour économique et financière publiée en 1999 par le gouvernement fédéral prévoit que la dette canadienne ne représentera plus que 46,5 % du PIB en 2004-2005, soit presque la moyenne des pays du G-7. Avec un excédent budgétaire de 95 milliards de dollars à l'horizon et la baisse de notre ratio d'endettement par rapport au PIB, nous pouvons certainement nous permettre d'accorder la somme de 1,3 milliard de dollars que les provinces du Manitoba et de la Saskatchewan demandent en paiements de péréquation commerciale.

Le Canada pourrait certes se mesurer aux États-Unis et à l'Europe si notre gouvernement avait la volonté d'agir. Selon les données mêmes du gouvernement, nous avons les moyens financiers, mais il n'a pas la volonté nécessaire.

En affirmant que le Canada ne peut concurrencer les États-Unis et l'Union européenne, le Comité ne concède-t-il pas qu'il appartient donc aux agriculteurs de concurrencer les trésors publics?

En conclusion, rien dans le présent rapport ne permet de soutenir l'énoncé « Le Canada ne peut rivaliser avec les trésoreries des États-Unis et de l'Union européene » qui figure à la page 11. En conséquence, comme cet énoncé manque totalement de rigueur et est indéfendable, il doit être supprimé du rapport.