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Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 59e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Je vais commencer par vous faire quelques rappels. La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride. Les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité. Les captures d'écran ou la prise de photos de votre écran ne sont pas autorisées.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et aux motions adoptées par le Comité le mercredi 5 octobre 2022 et le lundi 17 avril 2023, le Comité reprend son étude sur l'apport environnemental du secteur agricole.
Le sujet à l'étude lors de la réunion d'aujourd'hui est la mortalité des abeilles.
[Traduction]
Je souhaite la bienvenue aux témoins qui se joignent à nous dans la salle et en ligne.
Tout d'abord, en ligne, nous accueillons Ernesto Guzman, professeur à l'Association canadienne des professionnels de l'apiculture.
Bienvenue au Comité, monsieur Guzman.
De l'Alberta Beekeepers Commission, voici Jeremy Olthof, président sortant, et Ron Greidanus, délégué du Canadian Honey Council.
Paul van Westendorp, du gouvernement de la Colombie-Britannique, se joint à nous en ligne.
Merci beaucoup de vous joindre à nous depuis la Colombie-Britannique.
Je signale aux témoins que chaque organisation ou personne a cinq minutes pour faire une déclaration liminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Chers collègues, malheureusement, ou heureusement pour vous, selon le point de vue, je dois partir à 17 h 30. Malheureusement, M. Barlow et M. Parent devront s'absenter pendant la deuxième heure. Les premier et deuxième vice-présidents ne seront donc pas disponibles.
À mon avis, il est temps que M. MacGregor, qui a fait un excellent travail au sein du Comité, vienne occuper le siège de la présidence.
Des députés: Bravo!
Le président: Il connaît bien le Comité.
La greffière me dit que j'ai besoin du consentement unanime, mais les applaudissements dans la salle me disent que ce ne sera pas un problème. Le temps est venu pour M. MacGregor d'assumer la présidence.
Comme il n'y a pas d'objection, je conclus que nous avons le consentement unanime.
J'ai hâte que vous occupiez le fauteuil, monsieur MacGregor. Ne me surpassez pas trop, sinon les députés voudront peut-être que vous restiez là tout le temps.
Je vais commencer par M. Guzman, qui participe à la réunion en ligne.
Vous avez cinq minutes, s'il vous plaît. La parole est à vous.
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Merci beaucoup de m'avoir invité à prendre la parole. J'ai été invité à parler de la mortalité des abeilles.
Je ne vais pas trop insister sur l'importance des abeilles pour l'agriculture et l'écologie, mais je dirai simplement qu'elles jouent un rôle essentiel dans la production alimentaire et dans la durabilité des écosystèmes et de la biodiversité.
Un tiers de la nourriture consommée dans les sociétés occidentales est produite grâce à la pollinisation assurée par les abeilles. La valeur annuelle de la pollinisation par les abeilles domestiques au Canada est estimée à environ 1,5 milliard de dollars, et elle dépasse 120 milliards de dollars à l'échelle mondiale. Le rôle des abeilles comme pollinisateurs est au cœur des systèmes de soutien de la vie sur la planète et, bien sûr, au Canada.
C'est pourquoi il est inquiétant que nous ayons connu des taux élevés de mortalité des abeilles domestiques. Je dois dire que c'est un problème mondial qui touche surtout les pays développés de l'hémisphère Nord. Le Canada n'en a pas l'exclusivité. Certains pays européens et les États-Unis sont aussi touchés.
Entre 2007 et 2022, nous avons perdu environ le tiers des colonies d'abeilles domestiques chaque année, ce qui a de fortes répercussions économiques et écologiques.
Au Canada, nous avons perdu un nombre record de colonies au cours de l'hiver 2021‑2022. Dans certaines provinces, le taux des pertes hivernales a été de 45,5 %, ce qui est trois fois plus élevé que le seuil préconisé et le plus élevé depuis 2007.
Quelles sont les causes de ces taux de mortalité élevés? La plupart des scientifiques s'entendent sur les coupables, mais le débat sur le poids relatif de chacune des causes n'est pas clos. D'après l'information publiée dans les revues scientifiques au sujet de ces pertes, les suspects les plus fréquemment dénoncés sont, premièrement, le varroa et les virus transmis par cet acarien; les pesticides; la gestion déficiente des ruches; l'insuccès des reines; le stress causé par le transport ou la malnutrition, et les effets climatiques préjudiciables.
Au Canada, il semble que les populations de varroa ont augmenté davantage pendant la saison de 2021 qu'au cours des années moyennes. Le traitement tardif contre l'acarien, à l'automne, est une cause fréquemment citée de l'inefficacité de la lutte contre le varroa. On a aussi évoqué l'inefficacité de la lutte au moyen de l'amitraz — l'un des produits chimiques antiparasitaires, que nous utilisons pour lutter contre les acariens, vendu sous forme de bandelettes d'Apivar —, mais à notre connaissance, jusqu'à maintenant, aucune preuve concrète ne montre que le varroa soit résistant à l'amitraz au Canada.
J'ai des recommandations à formuler pour lutter contre le problème. Il est important d'établir des approches multisectorielles et interdisciplinaires afin de mieux comprendre les causes de la mortalité hivernale et de réduire le taux de perte de colonies. Par conséquent, la collaboration entre les apiculteurs, les scientifiques et le gouvernement est importante.
Les apiculteurs devraient suivre les pratiques exemplaires de gestion pour garder leurs abeilles en vie, notamment en surveillant le niveau de présence du varroa et en intervenant rapidement — pas seulement lorsque nous le pouvons, car il est important de lutter rapidement contre le varroa — et en assurant une bonne gestion à l'automne.
Les scientifiques et les techniciens en transfert de technologie devraient se concentrer davantage sur l'étude de l'impact des causes de la mortalité et élaborer de nouvelles stratégies pour atténuer la mortalité des colonies, ce qui pourrait inclure de nouvelles formulations d'acaricides, de nouvelles pratiques de gestion, des méthodes efficaces pour produire des nucléus et assurer la survie hiémale des femelles.
La nutrition est importante pour mettre au point des suppléments protéiques qui améliorent la santé des abeilles domestiques et la croissance des colonies. De plus, bon nombre des apiculteurs sont des amateurs et ont besoin de formation et de sensibilisation. Par conséquent, des activités de vulgarisation au niveau national sont nécessaires.
À cet égard, les chercheurs de l'Association canadienne des professionnels de l'apiculture, l'ACPA, travaillent à l'élaboration de nouvelles formulations comme les huiles essentielles et l'acide oxalique, ainsi qu'à des programmes de sélection pour développer des abeilles plus résistantes au varroa.
L'ACPA aide le Canadian Honey Council à faciliter l'homologation d'une formulation supplémentaire d'acide oxalique auprès de l'ARLA, l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, pour lutter contre le varroa. Il est également important de tester l'efficacité de l'acaricide. Nous l'avons fait ici, en Ontario, et nous n'avons trouvé aucune preuve de la résistance des acariens à l'amitraz ou à la fluméthrine, mais cela doit se faire dans toutes les provinces.
Les comités de l'équipe de transfert de technologie au sein de l'ACPA établissent des collaborations entre les équipes de transfert de technologie...
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Je m'appelle Jeremy Olthof et je suis l'ancien président de l'Alberta Beekeepers Commission. Celle‑ci a présenté un mémoire contenant des renseignements sur les bienfaits que les abeilles domestiques apportent à l'environnement, ainsi que sur les difficultés liées à la dégradation de l'état de santé des abeilles et à leur mortalité que les producteurs commerciaux doivent surmonter. Plutôt que de répéter cette information, je vais commencer par présenter ce que nous croyons être des recommandations valables pour résoudre ces problèmes.
L'Alberta Beekeepers Commission, l'ABC, recommande de faire de l'amélioration du système de réglementation de l'apiculture une priorité absolue. Selon les examens par les pairs de l'évaluation des risques de 2013, cette évaluation est principalement fondée sur le biais de confirmation, et non sur des faits. Nous avons besoin d'un organisme de réglementation qui est prêt à rencontrer l'industrie et à collaborer davantage avec elle, qui s'appuie sur des connaissances de première main plutôt que sur des ouï-dire, qui reconnaît l'industrie et ses compétences et qui réagit dans les meilleurs délais.
Plus important encore, l'ACIA, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, doit avoir un personnel qui connaît bien les abeilles domestiques et l'apiculture commerciale. L'Association canadienne des professionnels de l'apiculture, l'ACPA, ne suffit pas, comme consultant auprès de l'ACIA, car il s'agit d'une association formée de bénévoles, alors qu'on a besoin de compétences scientifiques. L'ACIA devrait adopter un point de vue plus holistique des risques et des avantages qui tienne compte des réalités auxquelles sont confrontés les apiculteurs. Permettez-moi d'être clair: le problème, ce n'est pas l'ACPA en tant qu'organisation, mais plutôt le fait que l'ACIA compte entièrement sur elle pour fournir des rapports sur l'industrie et mettre à jour les risques pour l'industrie. Il est grand temps que l'ACIA accorde à l'industrie apicole le respect et le temps qu'elle mérite.
Deuxièmement, l'ARLA doit examiner rapidement les nouveaux traitements pour lutter contre le varroa. Comme chez l'ACIA, il n'y a pas, à l'ARLA, de connaissances spécialisées ni la reconnaissance de l'importance de cette industrie.
L'Alberta Beekeepers Commission recommande fortement que le Canada rouvre la frontière canado-américaine, en particulier pour le Nord de la Californie, à l'importation de paquets d'abeilles domestiques des États-Unis dans le cadre des protocoles existants visant à atténuer les risques.
Enfin, l'ABC recommande instamment que le gouvernement fédéral finance nos équipes provinciales de transfert de technologie pour qu'elles travaillent à des services fédéraux de surveillance, de recherche appliquée et de vulgarisation.
Le Comité doit comprendre que l'apiculture au Canada est très différente d'un océan à l'autre. Ce qui fonctionne en Colombie-Britannique ne marche pas nécessairement en Alberta ou en Nouvelle-Écosse. Les stocks canadiens et l'autosuffisance peuvent être une solution dans de nombreuses régions du Canada si les apiculteurs disposent des outils nécessaires. Un stock importé de qualité doit être une source fiable pour ces apiculteurs lorsque l'autosuffisance ne permet pas de répondre aux besoins.
Merci de m'avoir accordé du temps.
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Je m'appelle Ron Greidanus.
Je tiens à vous remercier de votre invitation à vous parler de la mortalité des abeilles, qui constitue un défi pour l'industrie depuis 30 ans.
Je représente l'Alberta Beekeepers Commission et tous les apiculteurs qui, d'un bout à l'autre du pays, n'ont pas l'impression d'être entendus par leurs propres associations provinciales.
L'industrie apicole a besoin d'un changement réglementaire pour faire face aux taux élevés de mortalité des abeilles, problème qui afflige constamment les apiculteurs. L'Alberta Beekeepers Commission a formulé les recommandations suivantes pour briser le cycle des taux excessifs de mortalité des abeilles. Il faut agir rapidement et sérieusement.
Nous formulons les recommandations suivantes. L'ABC recommande que le Canada annule la politique interdisant l'importation de paquets d'abeilles en provenance de la partie continentale des États-Unis; que le Canada et les États-Unis élaborent une stratégie apicole nord-américaine; que le Canada cesse d'importer massivement des stocks de remplacement du monde entier et se concentre sur ce qui fonctionne chez nous.
Si l'ABC recommande que le Canada annule la politique interdisant l'importation de paquets d'abeilles en provenance de la partie continentale des États-Unis, c'est que 2013 a été la dernière année où une évaluation des risques a été entreprise. Nous avons maintenant l'histoire de notre côté. Nous sommes en mesure de déterminer l'incidence réelle sur le terrain des risques qui ont été pris en considération dans l'évaluation. Le temps a passé et nous avons acquis de l'expérience.
De plus, nous savons que des protocoles pourraient être mis en place pour atténuer certains des risques associés à l'importation en provenance de la partie continentale des États-Unis. La première étape consiste en une nouvelle évaluation des risques qui serait faite par l'ACIA.
La deuxième recommandation de l'ABC veut que le Canada et les États-Unis élaborent une stratégie apicole nord-américaine. C'est une erreur de penser que la frontière de 5 000 milles que nous partageons avec les États-Unis est un mur ou un champ de forces. C'est le fruit de l'imagination humaine. Les organismes nuisibles et les agents pathogènes ne le voient pas. Ils ne savent pas qu'il est là. Le varroa, l'acarien trachéal et le petit coléoptère des ruches ont tous traversé la frontière pour entrer au Canada.
Le monde est vaste et de nouvelles menaces se profilent à l'horizon. Ce qui entre dans un pays finira par se retrouver dans un autre. Nous ne voulons pas être le pays qui donne aux États-Unis quelque chose et ne cesse de donner. Nous avons besoin d'une politique favorisant la collaboration canado-américaine pour améliorer de façon symbiotique les industries de nos deux pays.
Troisième recommandation: l'ABC propose que le Canada cesse d'importer en masse des stocks de remplacement provenant du monde entier et se concentre sur ce qui fonctionne chez nous. Nous ne demandons pas la fermeture immédiate des frontières aux sous-espèces actuellement légales. Nous souhaitons une évolution lente afin que tous les intervenants de l'industrie puissent effectuer une transition réfléchie et prudente. Les réactions impulsives ont fait beaucoup de tort à cette industrie au cours des dernières années.
Cette année, 70 000 paquets seront importés au Canada pour combler le déficit des dernières années.
L'accès à une source fiable de stocks d'abeilles de remplacement est essentiel à la croissance d'une industrie de pollinisation par les abeilles domestiques stable et dynamique qui se situe au carrefour de la sécurité alimentaire canadienne, de la protection de la biodiversité et de la durabilité de l'environnement. L'industrie canadienne de l'apiculture commerciale doit croître pour répondre aux besoins du Canada.
Ma déclaration complète a été soumise au Comité avant la réunion. Je peux la faire parvenir aux membres du Comité qui jugeraient bon de la lire intégralement.
Merci beaucoup de m'avoir accordé du temps.
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Merci beaucoup. Merci de votre invitation.
J'ai remis mes notes d'allocution, que j'espère pouvoir distribuer. Elles ne font que deux pages. C'est vite lu.
Je voudrais passer à la discussion théorique sur les risques associés à certaines des causes d'un taux de mortalité élevé. Un tableau figure dans mes notes. Avant 1987, les apiculteurs observaient une mortalité hivernale moyenne d'environ 10 %. Elle est à la hausse depuis quelques décennies. De nos jours, le taux de mortalité hivernale reste constamment supérieur à 30 %. Cela ne peut pas durer. À cause de ces pertes, nous allons tous nous heurter à de graves problèmes comme celui de la pollinisation des cultures. Je ne m'exprime pas au nom de quelque apiculteur; je regarde simplement la situation dans son ensemble.
En Colombie-Britannique, l'industrie du bleuet vaut 400 millions de dollars. Elle dépend entièrement de la présence de colonies d'abeilles domestiques pour assurer la pollinisation. La Colombie-Britannique n'a même pas assez de colonies d'abeilles pour répondre aux besoins de cette industrie. Nous comptons sur la présence saisonnière des apiculteurs des Prairies, qui viennent avec leurs abeilles pour polliniser les cultures.
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Il est également important de prendre acte du contexte canadien. Il y a environ de 750 000 à 800 000 colonies au Canada, mais la plus grande partie de l'industrie apicole se concentre dans les provinces des Prairies. Les apiculteurs y exploitent plus de 550 000 colonies. La Colombie-Britannique et l'Est du Canada comptent au total environ 220 000 colonies. Je ne déprécie pas ce secteur de l'industrie. Je ne veux pas sembler mépriser la participation des apiculteurs de la Colombie-Britannique ou de l'Est du Canada, mais il faut aborder la question en sachant ce qui constitue le moteur de cette industrie à l'échelle nationale.
Comme mes estimés collègues l'ont déjà dit, toute une série de causes expliquent ces pertes élevées, et il y a certainement des mesures correctives que nous pouvons prendre pour les atténuer. Parmi ces causes — et je n'hésite pas à le signaler —, il y a certaines des pratiques de gestion industrielle qu'emploient les grands apiculteurs commerciaux. Elles exercent certainement de fortes pressions sur ces abeilles et, par conséquent, compromettent leur capacité de survie d'une année à l'autre.
Toutefois, comme on l'a dit plus tôt, il est très difficile de compenser les pertes et de remplacer les abeilles. De toute évidence, les États-Unis semblaient offrir au secteur commercial l'occasion de remédier à ces pénuries sur une base annuelle.
En mai 2015 — il y a huit ans —, le Sénat a publié son rapport, L'importance de la santé des abeilles pour une production alimentaire durable au Canada. Sa première recommandation voulait que Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments modifient le Règlement interdisant l'importation des abeilles domestiques afin de permettre l'importation de paquets d'abeilles provenant des États-Unis. Malheureusement, rien n'a été fait depuis.
Tout ce que je peux faire, c'est exhorter l'ACIA à réexaminer la question. Comme on l'a dit plus tôt, la dernière évaluation des risques remonte à 2018, et il serait normal, au bout de 10 ans, d'en faire une autre — cette année ou peut-être l'année prochaine — afin que nous puissions au moins avoir une évaluation pragmatique, professionnelle ou scientifique des risques associés à la reprise des importations en provenance des États-Unis.
Voilà qui met fin à mes observations.
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Merci beaucoup, monsieur Viersen.
Je fournis des ruches pour la pollinisation du canola hybride. Ces ruches de pollinisation du canola hybride que je fournis assurent 80 % du rendement du champ traité.
Prenons maintenant la pollinisation des bleuets. Le nombre de passages de l'abeille domestique sur la fleur dépend la taille de la baie. Elle assure, là aussi, une partie importante du rendement, soit entre 70 et 90 %.
Le défi consiste à maintenir ces chiffres. Lorsque je les utilise pour polliniser des bleuetières ou des cultures de canola, les ruches sont soumises à un stress. Les abeilles sont en surnombre dans un secteur particulier et elles cherchent toutes de la nourriture partout où elles peuvent en trouver. Elles volent vers les meilleures sources de miel, de nectar et de pollen possible.
Lorsqu'elles sortent, elles ont généralement faim et sont habituellement stressées parce qu'elles ont été limitées à un seul régime. Imaginez si vous voulez que la seule chose que vous pouvez manger, ce sont les joyeux festins de McDonald's. Cela peut aller pendant un petit moment, mais au bout de la deuxième semaine, vous n'en pourrez plus, vous allez tomber malade et ce ne sera pas très sain pour vous.
Nous essayons de faire sortir les abeilles le plus rapidement possible et de les faire rentrer le plus rapidement possible, mais c'est pour elles une source de stress.
Il devient difficile de maintenir le nombre de ruches à un niveau élevé pour pouvoir mener cette activité année après année. L'importation d'abeilles en paquet, qui est la seule source disponible à l'heure actuelle, est un moyen, une arme que nous avons dans notre arsenal pour maintenir les chiffres afin de pouvoir fournir des services de pollinisation efficaces aux producteurs de canola et de bleuets. Il y a au total 21 groupes de produits pour lesquels les abeilles assurent la pollinisation. Je pourrais vous en énumérer quelques-uns, mais je vais m'en abstenir pour gagner du temps.
Je pourrais communiquer ultérieurement cette information au Comité par courriel.
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Les abeilles survivent à l'hiver en se regroupant en grappe. On me demande si elles hibernent. Non, elles n'hibernent pas. Lorsque le froid arrive, elles se regroupent et forment une boule compacte. Elles constituent une bulle de CO
2 pour y vivre, ce qui ralentit leur métabolisme, et elles arrivent à maintenir la température dans cette grappe.
Avant l'arrivée des jours les plus courts, peu importe la température extérieure, les abeilles garderont la température de la grappe à +20°C à une profondeur de la taille d'une abeille. Une fois passée la journée la plus courte, lorsque la lumière du soleil change — donc après le 21 décembre, lorsque les jours commencent à s'allonger —, la température passe à environ 36 °C et les abeilles la maintiennent à ce niveau à l'intérieur.
Au cours de mes observations, j'ai évoqué la notion de masse critique. En effet, si les abeilles qui forment la grappe ne sont pas assez nombreuses, elles ne peuvent pas produire toute cette chaleur. Si vous le voulez bien, imaginez que nous sommes un groupe d'abeilles. Si je me tiens tout seul au centre de la salle, je vais mourir de froid, mais si nous sommes tous serrés les uns contre les autres, nous devrions retirer nos vestons, parce que ce serait très humide et très chaud. C'est ce qui se passe dans la ruche. Si les abeilles n'ont pas suffisamment à manger et si elles ne sont pas assez nombreuses, elles ne peuvent survivre à l'hiver. Mais elles y arriveront si elles sont en bonne santé et très nombreuses.
Les pollinisateurs naturels n'ont pas cet avantage. Si nous devions compter sur des pollinisateurs naturels, nous n'aurions pas d'effet pollinisateur, simplement parce que les pollinisateurs naturels ne commencent à polliniser que beaucoup plus tard dans la saison. Comme les abeilles sont des insectes sociaux, elles peuvent commencer tout de suite.
À l'heure actuelle, dans mon exploitation, j'ai des abeilles qui volent sur tous les peupliers pour assurer une bonne pollinisation croisée pour tous ces arbres. Ensuite, elles iront sur les saules bicolores, puis sur les crocus, sur les pissenlits et enfin sur les trèfles, les caraganas, les lilas et tout le reste. À l'automne, ce sont les pins qu'elles pollinisent en dernier.
Tout le monde aime considérer l'abeille comme on le fait pour une vache ou un poulet. Ce n'est pas du tout cela.
C'est la colonie, la grappe d'abeilles vivant sur les rayons, qui est l'organisme vivant. C'est l'unité de base, et c'est ainsi qu'il faut voir les choses.
Cela ressemble davantage à un spermophile qui arrive au printemps, se promène dans votre cour et retourne ensuite en dormance en hiver, ou à un ours.
C'est la ruche qui est l'organisme vivant.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins qui comparaissent aujourd'hui.
Monsieur Greidanus, je tiens à vous remercier personnellement. Nous avons eu l'occasion de nous rencontrer à quelques reprises, et je sais que vous êtes issu de plusieurs générations d'apiculteurs et que vous avez apporté une contribution importante à l'économie de l'Alberta. Je vous en remercie.
Le Canada a une frontière de 5 000 ou 6 000 kilomètres, et la probabilité que... J'aimerais parler des paquets d'abeilles que nous n'importons pas des États-Unis parce que les données scientifiques n'ont pas été mises à jour, et parler des facteurs de risque en faisant appel à vos connaissances.
La probabilité que des abeilles américaines viennent au Canada, dans des villes frontalières où il y a deux terres agricoles très proches l'une de l'autre... Je suis allé récemment en Colombie-Britannique. Le chemin East Boundary et l'avenue 0 sont à environ trois mètres l'un de l'autre, séparés par une frêle clôture. Depuis la pandémie, on a installé une clôture, mais cela n'empêche certainement pas les abeilles de franchir la frontière. Je ne pense pas qu'elles passent par le contrôle frontalier pour traverser la frontière canadienne.
Selon vos connaissances, comment pourrions-nous importer en toute sécurité au Canada des paquets d'abeilles provenant des États-Unis?
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C'est une excellente question, et elle mérite une réponse beaucoup plus longue que celle que je peux donner.
Je vais répondre brièvement, mais si vous le voulez, je pourrais vous envoyer un courriel après la séance.
L'évaluation des risques de 2013 a fait état de quatre risques. Ce sont la résistance du varroa à l'amitraz, la loque américaine résistante, les petits coléoptères des ruches et les abeilles africanisées.
Le varroa résistant à l'amitraz est un problème que nous avons actuellement dans les deux pays. Il est présent aux États-Unis. Les technologues ont fait des recherches initiales pour en vérifier la présence au Canada, et il semble qu'elle soit avérée.
Nous devons faire très attention à la résistance des pathogènes ou à l'efficacité des produits. La réponse probable est que c'est un peu les deux. Le problème est là. Nous utilisons déjà l'amitraz depuis plusieurs années. Il y a déjà de la résistance au Canada. Je pense que c'est indiscutable.
Depuis le début des années 1990, la loque américaine résistante est présente au Canada. Je me souviens d'avoir apporté des palettes d'abeilles d'Australie et d'avoir mis les abeilles dans nos ruches, qui en ont été détruites. Nous avons perdu des centaines de milliers de dollars parce qu'il y avait de la résistance à la loque américaine dans nos propres exploitations, au Canada.
L'autre risque parasitaire qui a été cerné est le petit coléoptère de la ruche. C'est une menace économique, surtout dans les États du Sud. Cependant, il est déjà endémique dans certaines régions du Canada. Parlez‑en à Paul Kozak, l'apiculteur provincial de l'Ontario. Il vous dira que l'insecte est endémique dans le Sud de l'Ontario, dans la région de Niagara, à Niagara‑on‑the-Lake, à Hamilton et à London. On le trouve aussi au Nouveau-Brunswick et au Québec. Nous avons également découvert la présence de petits coléoptères des ruches en Alberta et au Manitoba, et tout récemment, cet automne, en Colombie-Britannique, ce dont Paul van Westendorp peut témoigner.
En réalité, le petit coléoptère des ruches ne s'implante pas ou ne prospère pas au Canada, et les pertes économiques qui y sont associées ne se sont tout simplement pas concrétisées. Elles ne se sont pas concrétisées au Canada, pas plus que dans le Nord des États-Unis, dans les États qui bordent le Canada.
L'une des choses qu'il faut faire, c'est réévaluer ce que cela suppose vraiment. C'est peut-être un parasite à déclaration obligatoire, mais est‑ce un parasite qui cause des dommages économiques au Canada? Je dis que non, cela ne causera pas de tort économique au Canada.
Cela laisse le dernier ravageur, les abeilles africanisées. Depuis 30 ans, on a mené une foule de recherches aux États-Unis, et elles donnent à penser qu'elles ne sont pas en mesure de survivre au nord du mur climatique que nous avons en Amérique du Nord. J'ai parlé de la façon dont les abeilles survivent à l'hiver. Dans la génétique de l'abeille africanisée, ce qui nous inquiète, c'est son comportement agressif et protecteur et sa propension à essaimer. Cela s'accompagne également d'une incapacité à se regrouper pour affronter les températures froides. Ces ruches meurent pendant leur première saison chez nous.
Nous n'avons pas assez de temps pour entrer dans tous les détails, mais il est facile d'élaborer des protocoles pour gérer certains de ces risques. Dans le cas des abeilles africanisées, il suffit d'envoyer les abeilles sur une languette avec phéromones et de se procurer une reine d'une autre partie du monde qui n'a pas la génétique de l'abeille africanisée. Ce n'est pas un problème; cette abeille meurt chez nous.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie également l'ensemble des témoins de leurs témoignages et de leur présence.
Ma première question s'adresse à M. Guzman.
Lundi dernier, le Comité a accueilli plusieurs apiculteurs, qui nous ont confirmé que nous importions beaucoup de reines abeilles, au Québec et au Canada.
Vous pourrez confirmer ou infirmer cette information. Si elle est vraie, bien sûr, l'importation de reines et d'ouvrières étrangères peut-elle modifier la génétique des abeilles que nous avons localement, qui sont adaptées à notre climat?
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Je vais plutôt m'adresser au représentant du gouvernement de la Colombie-Britannique.
Monsieur van Westendorp, j'ai remarqué sur le site Web du gouvernement de la Colombie-Britannique que vous avez un programme appelé Food for Bees. Il est surtout axé sur les pollinisateurs sauvages. Nous avons de nombreuses espèces différentes.
Je ne vais pas minimiser le rôle extrêmement important que jouent les entreprises apicoles dans le maintien de nos cultures commerciales. Vous avez parlé de l'industrie britanno-colombienne du bleuet, d'une valeur de 400 millions de dollars.
Quels sont les efforts déployés du côté des pollinisateurs indigènes? A‑t‑on consacré des efforts d'une valeur correspondante à ces programmes, pour faire augmenter leur population de façon à atténuer légèrement les problèmes liés aux exploitations commerciales?
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Toute une question. Pour étayer des affirmations au sujet du déclin ou de la recrudescence des populations de pollinisateurs indigènes, il faudrait beaucoup d'essais et d'études sur le terrain. Il est bien connu que le monde des pollinisateurs indigènes est mal documenté. En général, il n'y a pas assez d'argent.
Paradoxalement, l'abeille domestique est l'insecte le plus étudié au monde, à mon avis, parce qu'une grande partie de nos économies agricoles en dépendent.
Vous avez parlé de notre page Web sur l'alimentation des abeilles. Cela visait en grande partie à favoriser une plus grande diversification, si je peux m'exprimer ainsi, et la durabilité des environnements locaux. Je ne parle pas tant des jardiniers que des pratiques agricoles, des projets de remise en état et des mines. Les choses de ce genre profitent vraiment toutes d'une plus grande diversité qui fournit des sources de nourriture aux pollinisateurs indigènes.
De plus, dans l'aperçu que j'ai proposé dans mes notes d'allocution, j'explique qu'il est important de reconnaître que l'une des causes du déclin des abeilles domestiques, mais aussi de nombreux autres pollinisateurs, c'est que le paysage de l'Amérique du Nord s'est radicalement transformé au cours des 50 dernières années.
Alors qu'il y avait une grande diversité de sources florales et d'habitats non perturbés, nous avons follement multiplié les monocultures et fait disparaître les habitats non perturbés. Notre société n'a pas su reconnaître la valeur intrinsèque de bon nombre de ces habitats qui contribuent à la survie des pollinisateurs sauvages, ainsi que d'autres petites créatures du monde...
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Oui, il y a toute une série de sous-espèces différentes. L'espèce générale est
Apis mellifera. Il y a des sous-espèces d'
Apis mellifera.
En Afrique, il y a quatre sous-espèces. Paul van Westendorp peut probablement les nommer mieux que moi. Je peux en nommer trois: Apis mellifera lamarckii, scutellata et monticola. Je crois qu'il y en a un autre.
Monsieur van Westendorp, vous devrez peut-être intervenir et m'aider.
En ce qui concerne les abeilles européennes, il y a la sous-espèce italienne. Il y a une sous-espèce caucasienne et une sous-espèce carniolienne.
Nous faisons des croisements pour obtenir une meilleure survie en hiver. Nous le faisons aussi pour faire augmenter la production de miel. Et aussi pour atténuer l'agressivité, car il n'est pas agréable de se faire piquer 100 fois par jour, en travaillant avec les abeilles, par exemple.
Ce sont des traits spécifiques. L'un des prochains témoins que je vois au fond de la salle et que vous allez entendre est Maggie Boudreau. Elle s'occupe de la production de reines au Québec. Et oui, les croisements ont ces objectifs précis.
Il faut beaucoup de temps au Canada pour sélectionner des abeilles. Habituellement, les producteurs de reines ont recours à l'insémination artificielle, ce qui permet d'accélérer le processus. Les apiculteurs commerciaux utilisent un système d'accouplement ouvert dans lequel nous choisissons des ruches qui ont des mâles avec des caractères recherchés, et nous fabriquons des cellules de reine à partir de ruches qui, selon nous, seront bonnes. Elles semblent bien survivre à l'hiver, ne sont pas trop méchantes et ont produit beaucoup de miel l'année précédente. Nous en faisons des cellules royales. À l'éclosion, nous nous assurons que les reines vont s'accoupler avec des mâles de l'endroit choisi. Cela s'étend sur une saison. C'est donc un long processus.
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Je suis tout à fait en faveur de l'autonomie et du renforcement de notre industrie d'élevage d'abeilles.
Il y a évidemment des obstacles dont il faut tenir compte. La saison d'élevage de reines au Canada est courte en comparaison des États‑Unis ou d'autres pays. Nous ne pouvons pas produire autant de reines ici que les apiculteurs qui travaillent dans des régions climatiques plus tempérées, parce que nous ne pouvons pas travailler toute l'année, ce qui limite le nombre de reines que nous pouvons produire.
De plus, lorsque nous produisons des reines ici, il se trouve que c'est à la fin de la saison et que de nombreux apiculteurs ne veulent pas de ces reines, il nous faut donc mettre au point une nouvelle technologie pour faire hiverner ces reines afin de pouvoir les utiliser l'année suivante. Cependant, nous n'avons pas cette technologie en place et il faut la mettre au point.
Pour être autonomes nous devons également développer des méthodes plus efficaces de production de ruches pour essaimage.
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Merci, monsieur le président. Je ferai de mon mieux.
M. Greidanus et M. Olthof, les députés conservateurs ont écrit une lettre à la il y a plus d'un an pour lui demander de prendre quelques mesures très simples. La première consistait à effectuer une autre évaluation des risques liés à l'importation d'abeilles des États‑Unis, et la deuxième visait à continuer d'investir dans la recherche et la technologie. Nous lui avons aussi demandé de soulever cette question à la prochaine réunion ministérielle provinciale-territoriale.
Cela fait plus d'un an et la ministre ne nous a toujours pas expliqué pourquoi une nouvelle évaluation des risques ne pouvait pas être effectuée. Nous comprenons parfaitement, comme vous l'avez tous expliqué, le rôle important que jouent ces pollinisateurs, non seulement dans l'industrie apicole, mais aussi pour chaque produit que nous cultivons.
Je suppose que vos groupes ont présenté une demande semblable à la ministre. Avez-vous reçu une réponse, et quelle en a été la teneur?
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Je vais vous raconter une anecdote concernant ma propre exploitation. Pendant des années, j'ai essayé de développer mon exploitation et d'augmenter le nombre de mes ruches. J'achetais des paquets d'abeilles de la Nouvelle‑Zélande. Je prenais ces paquets et je les secouais dans mes ruches. Lors du premier printemps, tout allait bien. Il fallait beaucoup de temps pour que la colonie se développe, parce que nous recevions des abeilles qui étaient prêtes pour l'hiver, et chez nous c'était le printemps et nous espérions qu'elles se comportent comme des abeilles de printemps. Cela prend un certain temps.
Elles hivernaient relativement bien. Au printemps suivant, elles sortaient. Ce sont certaines des meilleures abeilles que j'ai eues. J'ai constaté qu'au troisième printemps, à la sortie de l'hiver, il y avait entre 50 et 80 % de pertes. Je me grattais la tête en essayant de comprendre pourquoi cela se produisait. Ma seule hypothèse est que les acariens varroa sont présents en Nouvelle‑Zélande. Les apiculteurs utilisent Apivar là‑bas depuis beaucoup plus longtemps... Peut-être que les acariens varroa qui arrivent avec ces paquets ont un certain degré de résistance, et j'en ai introduit dans mon exploitation. J'ai importé cela.
De plus, si j'achète des paquets avec des reines venant d'Australie ou de Nouvelle‑Zélande, la plupart de ces abeilles ne passeront pas le premier hiver, parce qu'elles ne sont pas génétiquement adaptées pour survivre à cet hiver. Je dois les acheter sur des bandelettes de phéromone, et je dois introduire des reines pour lesquelles il y a eu un partenariat — comme Albert Robertson, de la Saskatchewan, l'a fait avec les reines Olivarez en Californie — et dont la génétique fonctionne ici au Canada.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins qui se sont joints à nous.
Par votre entremise, monsieur le président, je vais adresser mes premières questions à M. van Westendorp.
J'ai lu dans un article que certaines pratiques exemplaires en apiculture comprennent des méthodes de lutte antiparasitaire naturelles et non toxiques qui sont essentielles pour assurer la santé des colonies d'abeilles et promouvoir la durabilité de l'industrie. Ces pratiques exemplaires visent à protéger l'environnement et à promouvoir la biodiversité.
Êtes-vous d'accord avec cela, et aimeriez-vous ajouter quelque chose?
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Tout le monde est d'accord sur le principe de l'apiculture naturelle et des choses merveilleuses que nous pouvons faire avec les abeilles, mais la réalité est la suivante. Compte tenu de la sévérité et de la virulence de bon nombre des ravageurs auxquels nos abeilles domestiques font face aujourd'hui, elles ne peuvent pas survivre sans l'aide et le sérieux des apiculteurs. L'apiculture naturelle est formidable. Vous pouvez mettre de l'huile de menthe verte dans une ruche, et oui, vous pouvez contrôler 10 % des acariens. Je ne m'inquiète pas des 10 %. Ce qui m'inquiète, c'est que c'est inefficace à 90 %.
Il a été prouvé à maintes reprises que, pour le meilleur ou pour le pire — et là encore, je ne veux pas paraître trop négatif —, les apiculteurs qui ont tendance à suivre cette stratégie perdent généralement leurs abeilles assez rapidement. Ce n'est pas tout. Quand ces abeilles abritent toutes ces maladies, elles ne meurent pas du jour au lendemain. Elles meurent lentement et exportent toutes ces maladies vers d'autres colonies.
Sur l'île de Vancouver, j'ai entendu très souvent des apiculteurs commerciaux dire qu'ils étaient terriblement frustrés, parce qu'ils font tout ce qu'il faut, mais que le taux de réinfestation dans leurs colonies est terrible. Il y a beaucoup de petits apiculteurs amateurs qui ont une approche naturelle et philosophique de l'apiculture, et le résultat, c'est que ces abeilles meurent.
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Je peux répondre à cette question.
Oui, en Alberta, nous avons fait pas mal de travail — pas moi personnellement, mais je sais qu'il y a quelques personnes à Calgary qui l'ont fait. Je pense que Ron Miksha fait beaucoup de travail sur les pollinisateurs indigènes. Il se passe pas mal de choses en Alberta. Je peux obtenir beaucoup d'informations sur les pollinisateurs indigènes.
La promotion des tournières et... Comme je l'ai déjà mentionné... Il y a une publicité en Alberta à l'heure actuelle qui dit de ne pas planter jusqu'aux bords des champs. Nous avons besoin de ces bandes de terres non cultivées pour les pollinisateurs indigènes.
Nous essayons en permanence de travailler avec les municipalités sur les routes, pour essayer de ne pas tout tondre. Oui, il est important de favoriser ces pollinisateurs indigènes. Nous avons essayé de le faire.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Greidanus et monsieur Olthof, plusieurs témoins, dont vous, ont reconnu l'importance d'avoir beaucoup plus de diversité florale pour les abeilles, il ne s'agit pas seulement des cultures commerciales, mais aussi du fait de ne pas tondre le long des routes, etc. Je pense que vous en reconnaissez l'importance pour vos activités. Les agriculteurs qui dépendent de vos exploitations en voient également les avantages.
Y a‑t‑il suffisamment d'incitatifs naturels pour que cela se produise? Ou pensez-vous que notre Comité pourrait faire une recommandation dans son rapport en ce sens? Le gouvernement peut‑il intervenir pour encourager cela un peu plus? J'aimerais avoir votre avis sincère sur ce qui se passe en Alberta.
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Je sais que c'est une question qui a été soulevée par le passé. C'est quelque chose dont j'ai parlé avec M. Drouin en mars, lorsque je l'ai rencontré.
En fin de compte, l'agriculture doit être rentable. Tout le monde veut de la durabilité. Tout le monde veut de la biodiversité. Tout le monde veut transmettre aux générations futures un environnement en meilleur état que celui dont nous avons hérité. Les abeilles jouent un rôle important à cet égard. Elles sont centrales, mais l'agriculture doit être rentable.
Si ce n'est pas rentable et qu'il n'y a pas... Si vos revenus sont plafonnés et ne cessent de se réduire, il n'y a pas d'avenir. Au bout du compte, vous vous retrouvez à cultiver jusqu'au dernier pouce carré pour gagner un peu d'argent et être en mesure de payer les factures.
Les agriculteurs ne sont pas différents des membres de l'AFPC qui font la grève en ce moment. Ils veulent simplement pouvoir payer leurs factures. Ils veulent pouvoir nourrir leurs enfants. Ils veulent pouvoir offrir de belles vacances à leur femme une fois par an. C'est tout ce qu'ils veulent.
Il faut que l'agriculture soit rentable. L'agriculture rentable va vous donner de la biodiversité. Cela vous assurera la durabilité. Cela nous permettra de garder nos abeilles en vie.
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Nous allons devoir en rester là, messieurs.
Merci, monsieur MacGregor.
Merci, monsieur Greidanus.
Chers collègues, cela met fin à notre premier groupe de témoins, mais avant que vous ne partiez, permettez-moi de remercier en votre nom M. Greidanus et M. Olthof, ainsi que M. Guzman et M. van Westendorp de s'être joints à nous en ligne.
Merci beaucoup de votre travail en agriculture, et merci d'avoir pris le temps d'être ici aujourd'hui pour éclairer notre travail sur les abeilles.
Chers collègues, avant de laisser M. MacGregor prendre la parole, j'aimerais dire quelques mots.
Lundi, nous reviendrons aux instructions de rédaction concernant l'apport environnemental du secteur agricole. Cette étude s'appuiera sur les travaux des 43e et 44e législatures, et lundi nous examinerons l'ébauche du rapport numéro un sur l'inflation des prix des aliments.
Monsieur Lehoux, en ce qui concerne votre motion qui a été approuvée et adoptée lors de notre dernière réunion, nous visons le 8 mai. C'est là‑dessus que nous travaillons: le lundi 8 mai. Nous envoyons des invitations. C'est en cours. Tout n'est pas confirmé, mais c'est ce que nous visons, et j'espère en savoir plus d'ici lundi prochain.
Chers collègues, la parole est à M. MacGregor.
Merci à notre premier groupe de témoins.
Je vais suspendre la séance un instant.
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Nous reprenons nos travaux.
Bon retour aux membres du Comité. Bienvenue à la deuxième heure de la séance d'aujourd'hui.
Pour cette deuxième heure, nous accueillons Apiculteurs et Apicultrices du Québec et Maggie Lamothe Boudreau, vice-présidente. De la Fondation David Suzuki, nous accueillons Lisa Gue, responsable de la politique nationale. Nous accueillons également Jean-François Doyon, président de Les Ruchers D.J‑F. Inc.
Bienvenue à tous. Merci de vous joindre à nous aujourd'hui. Vous disposerez chacun de cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire, après quoi les membres du Comité vous poseront des questions.
Je vais essayer de respecter l'horaire. Je vous ferai signe lorsqu'il vous restera environ une minute.
Sur ce, madame Lamothe Boudreau, vous avez la parole pour votre déclaration préliminaire de cinq minutes.
Bonjour à tous. Je suis la première vice-présidente de l'Association québécoise.
[Français]
Je peux parler anglais sans problème, mais ma langue maternelle est le français. Je vais donc continuer ma présentation en français.
Je m'appelle Maggie Lamothe Boudreau et je suis première vice-présidente des Apiculteurs et apicultrices du Québec.
Cinq minutes, ce n'est pas long pour vous parler de l'ensemble des problèmes auxquels l'apiculture québécoise et canadienne est confrontée chaque année. En plus des taux d'inflation extrêmes que nous observons depuis environ un an et demi et des taux d'intérêt qui ne cessent d'augmenter, l'industrie apicole fait face à des taux de mortalité annuels d'abeilles qui dépassent l'entendement en agriculture.
Au Québec, les pertes annuelles d'abeilles subies au cours des 15 dernières années se situent en moyenne à plus de 25 %. Au Canada, la moyenne se situe autour de 27 %.
L'année dernière, nous avons enregistré des pertes record. Tout près de 50 % des abeilles sont mortes. Cela a énormément fragilisé l'industrie apicole du Québec et celle de plusieurs autres régions canadiennes.
Comment compensons-nous ces pertes au Canada actuellement? Malheureusement, nous nous tournons beaucoup vers d'autres pays pour l'importation. Par contre, cela comporte son lot de problèmes, car nous importons des abeilles dont la génétique est complètement inadaptée à nos hivers canadiens et à notre climat, plus humide que celui d'autres pays.
Ces différences ont provoqué l'apparition de différentes maladies, qui ont causé des pertes faramineuses de ruches et de cheptels chez plusieurs apiculteurs commerciaux.
Nous importons aussi des parasites, qui peuvent vraiment avoir des effets délétères sur les abeilles. Pensons, entre autres, au varroa ou au petit coléoptère de la ruche, qui pourraient représenter un défi très important à l'échelle canadienne.
Il y a aussi d'autres problèmes, tels que les virus, qui pourraient avoir infecté les abeilles importées. C'est très difficile de contrôler l'apparition des maladies causées par ces virus.
Plusieurs comités ont été mis sur pied au cours des dernières années, dont le Working Group on Honey Bee Sustainability, qui a beaucoup accompli pour définir les objectifs que doit viser le secteur de l'apiculture au cours des prochaines années. Il a offert des solutions très intéressantes.
J'en parle tout de suite, parce qu'il s'agit des points les plus importants à aborder durant les cinq minutes qui me sont accordées: d'abord, il faut miser sur l'autosuffisance. C'est extrêmement important. Nos abeilles locales survivent beaucoup mieux que celles qui proviennent d'Hawaï, par exemple, qui n'ont jamais vu d'hiver, ou de la Californie, qui ne sont pas du tout adaptées à nos hivers.
Ensuite, nous devons aussi améliorer la gestion des maladies au Canada, dont celles causées par le varroa. Le Canada est beaucoup plus touché par cet insecte que les pays du Sud, parce que les apiculteurs doivent gérer leurs ruches l'hiver. Le varroa consomme les réserves de lipides des abeilles, ce qui réduit de beaucoup leur longévité et les rend incapables de survivre à l'hiver.
D'autres maladies sont aussi transportées par le varroa, notamment les virus, qui affectent beaucoup les ruches. Même si on traite le varroa et qu'au cours de la saison on a franchi un certain seuil économique, il est trop tard, car les virus se sont déjà propagés. Actuellement, nous avons peu de solutions pour traiter ce virus. On se rend alors compte au printemps que les abeilles de nos ruches sont mortes.
Nous devons aussi avoir accès à une assurance adéquate et à de l'aide quand nous subissons des pertes dans nos entreprises. Je suis productrice de reines abeilles et beaucoup de mes clients me racontent des histoires horribles sur leurs pertes. Leurs enfants ne veulent même pas prendre la relève de l'entreprise familiale, faute de solutions adéquates à ces problèmes.
De plus, nous devons avoir accès à de la biodiversité. Le pollen est extrêmement important pour les abeilles. Il leur permet de nourrir leur couvain et de leur fournir tous les acides aminés nécessaires à leur alimentation. Une déficience en pollen de quelques semaines affecte non seulement la génération d'abeilles qui subit cette déficience, mais aussi les trois à quatre générations subséquentes.
C'est comme si nous et nos enfants mangions du spaghetti pendant trois semaines; nous manquerions de vitamines et nos enfants n'auraient pas toutes celles qui sont nécessaires à leur croissance.
Je crois avoir fait le tour de ce que je voulais vous dire. Je l'ai fait rapidement, alors n'hésitez pas à me poser des questions.
Avant la réunion, je vous ai fait parvenir un document beaucoup plus étoffé. Si vous en désirez davantage, je pourrai vous envoyer plus d'information par la suite.
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Merci d'avoir invité la Fondation David Suzuki à comparaître aujourd'hui.
Je tiens d'abord à dire que, même si je suis très heureuse d'avoir l'occasion de présenter un point de vue supplémentaire sur la santé des abeilles, il est malheureux que le Comité n'ait pas laissé plus de place aux témoins des organisations environnementales au cours de l'étude dans son ensemble. Je ne vois qu'un seul témoin de ce type sur la liste des 41 témoins qui ont comparu à ces dernières audiences, il s'agit de Canards Illimités. D'autres grandes ONG qui ont une expertise dans ce domaine sont manifestement absentes de votre liste de témoins, et j'exhorte le Comité à entendre des groupes comme Équiterre, la Fédération canadienne de la faune et Fermiers pour la transition climatique sur les possibilités de réduire les impacts environnementaux et de promouvoir des solutions durables dans le secteur agricole.
Le déclin des pollinisateurs, y compris les abeilles, est une préoccupation mondiale. Un certain nombre de facteurs en interaction ou d'agents stressants qui ont une incidence négative sur la santé des abeilles ont été identifiés. Il s'agit notamment des maladies et des parasites, dont vous avez déjà beaucoup entendu parler, des changements climatiques, de la perte d'habitat et des pesticides.
Je vais concentrer mes commentaires sur ce dernier point.
En plus des abeilles domestiques, qui ont fait l'objet d'une grande partie des témoignages précédents, il y a plus de 800 espèces d'abeilles indigènes au Canada qui jouent également un rôle important dans la pollinisation. Si nous n'entendons pas sonner l'alarme pour les abeilles indigènes, c'est en grande partie parce qu'il n'y a personne pour le faire. Bien entendu, les apiculteurs surveillent activement les populations d'abeilles domestiques, alors que, comme l'a dit le témoin lors de la ronde précédente, les populations d'abeilles sauvages sont non seulement plus difficiles à suivre, mais il y a aussi moins de ressources disponibles pour le faire, même si nous savons que bon nombre de ces populations sont également en déclin.
En fait, une étude récente du U.S. Center for Biological Diversity a examiné la situation des 4 337 espèces d'abeilles indigènes d'Amérique du Nord et d'Hawaï et a révélé que, parmi les espèces pour lesquelles il existe suffisamment de données pour évaluer leur situation, plus de la moitié sont en déclin, et près d'une espèce d'abeille sur quatre est en danger et présente un risque croissant d'extinction.
En fait, les effets de nombreux agents stressants sur la santé des abeilles peuvent être plus dévastateurs pour les populations d'abeilles sauvages. Pensez bien que, tandis que les apiculteurs demandent votre soutien pour rétablir les populations d'abeilles domestiques, ces agents stressants provoquent en fin de compte le déclin des populations d'abeilles sauvages.
Je tiens à souligner que nous sommes heureux que le gouvernement envisage enfin de recommander l'inscription du bourdon de l'Ouest et du monarque, qui sont jugés en péril au Canada depuis 2014. Nous sommes en faveur du soutien de ces espèces et de l'intégration de mesures visant à réduire l'exposition aux pesticides dans tous les plans de rétablissement des espèces en péril.
En ce qui concerne le bourdon de l'Ouest, qui était autrefois courant en Amérique du Nord, une étude très récente du Geological Survey des États-Unis a révélé que l'augmentation des températures, la sécheresse et l'utilisation de pesticides ont contribué à une diminution de 57 % de sa présence dans son aire de répartition historique en Amérique du Nord. Un aspect très intéressant de cette étude portait précisément sur les pesticides néonicotinoïdes et a révélé que, dans les régions où les néonicotinoïdes sont utilisés en agriculture, le bourdon de l'Ouest est maintenant moins susceptible d'être présent. À mesure que le taux d'application de néonicotinoïdes a augmenté, la présence des bourdons s'est encore réduite.
Je vais prendre un instant pour dire que les néonicotinoïdes sont une catégorie de pesticides qui sont reconnus comme étant particulièrement toxiques pour les abeilles, comme vous le savez sans doute. Ils affectent le système nerveux central des insectes, entraînant la paralysie et la mort éventuelles, ainsi que des effets chroniques. Le fait que ces produits chimiques continuent d'être largement utilisés au Canada est un cas d'école de l'échec du régime de réglementation des pesticides dans notre pays. Les néonicotinoïdes sont parmi les insecticides les plus vendus, près d'une décennie après qu'ils aient fait l'objet de restrictions, puis qu'ils aient été interdits en Europe précisément pour protéger les pollinisateurs. Un examen très récent du rapport de l'UE a renforcé les conclusions antérieures selon lesquelles ces produits chimiques présentent un risque très élevé pour les abeilles.
Monsieur le président, je n'ai pas la possibilité de formuler toutes mes observations, mais je vais déposer auprès du Comité certaines recommandations que nous avons formulées pour renforcer la Loi sur les produits antiparasitaires.
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Je vous remercie de nous accueillir aujourd'hui.
Je m'appelle Jean‑François Doyon et je représente le Groupe DJF. Je suis dans le domaine de l'apiculture depuis plus de 45 ans avec ma conjointe. Nous avons deux garçons qui ont l'âge de prendre la relève, mais les pertes d'abeilles subies depuis plusieurs années leur causent une grande inquiétude.
Pour vous donner un portrait de notre entreprise, nous avons enregistré l'année dernière des pertes qui ont entraîné un déficit de plus de 1,5 million de dollars en actifs biologiques. Vous comprendrez sans doute que, quand on a 30 ans, un tel déficit combiné à une nette baisse des revenus, c'est très inquiétant. De plus, avec de telles pertes, ma conjointe et moi devons repousser l'objectif de la retraite.
Le Groupe DJF réunit quelques compagnies, parmi lesquelles figurent Distributions D.J.F. inc., qui effectue la transformation, l'emballage et la distribution du miel sous la marque de commerce Le Miel d'Émilie. Tous nos produits se retrouvent dans les trois plus grandes chaînes d'alimentation du Québec.
Deux autres de ces compagnies produisent du miel et effectuent de la pollinisation à grande échelle. Nous sommes donc vraiment des apiculteurs commerciaux. Nous possédons plus de 10 000 ruches, réparties sur trois fermes dans la grande région de Québec.
Je suis vraiment honoré d'être ici aujourd'hui pour vous parler des problèmes que nous vivons avec les abeilles depuis plusieurs années, que vous connaissez déjà certainement. Cela démontre vraiment l'intérêt que vous portez à ces problèmes et à l'utilité des abeilles dans la chaîne alimentaire.
Je vais laisser de côté les détails concernant les pourcentages de l'apport alimentaire des abeilles, mais je tiens à vous dire que ces insectes sont vraiment très importants. Tous ensemble, nous devons prendre les choses en main, et ce, très rapidement. Si nous voulons continuer d'avoir des apiculteurs professionnels, nous aurons aussi besoin de programmes pour aider la relève.
Depuis plus d'un an, nous possédons une application appelée « nectar ». Il s'agit d'un outil de gestion et de traçabilité des ruches.
J'entendais tout à l'heure parler de différentes formations. Or, plusieurs programmes de formation sont offerts au Québec. Grâce au système de traçabilité « nectar », notamment, chaque ruche possède ses étiquettes, qui nous permettent de connaître les déplacements de chacune des ruches, ainsi que la provenance des reines et les décomptes de varroa. Chaque fois que nous faisons du dépistage de varroa, cela s'inscrit dans nos données. Ainsi, quand nous enregistrons des pertes d'abeilles à l'automne ou à l'hiver, nous savons à quoi elles sont dues. Nous avons un très bon suivi des ruches.
Comme nous sommes un acteur majeur au Québec, ce système nous est très utile. Cependant, il est plus difficile de l'adapter aux besoins des petits apiculteurs, car il est conçu pour les entreprises d'une certaine taille. Nous travaillons donc avec plusieurs apiculteurs de taille un peu inférieure à la nôtre pour leur donner l'occasion d'utiliser notre système.
Par ailleurs, nous avons observé certaines tendances depuis que nous avons commencé à utiliser ce système, il y a un an et demi. En effet, nous soupçonnons plusieurs facteurs qui pourraient expliquer la perte d'abeilles, comme les pesticides, les virus, le varroa et ainsi de suite. Nous devrons nous pencher rapidement sur ce problème et obligatoirement investir énormément d'argent dans la recherche.
On parlait tantôt des équipes de transfert de technologie. Au Québec, les apiculteurs professionnels n'ont vraiment pas accès à grand-chose dans ce domaine. Il serait important de leur fournir l'accès à de telles équipes, de préférence canadiennes.
J'aimerais aussi parler plus particulièrement des arrosages de néonicotinoïdes, ces pesticides de synthèse, qui nous causent énormément de problèmes.
Un autre problème que nous connaissons est lié aux nouveaux agronomes qui sortent de l'université. En effet, ils recommandent de faire des arrosages de pesticides, alors que la tendance est plutôt aux semences régionales.
De plus, nous demandons aux agriculteurs d'aménager des bandes riveraines et de semer des plantes mellifères. Nous leur demandons également d'arrêter de tondre les bords de routes et d'autoroutes et de semer plutôt des fleurs mellifères afin d'obtenir une diversité florale et de permettre aux abeilles de se nourrir de bons pollens.
Je vous remercie.
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Au Québec, il se fait actuellement beaucoup de recherche sur la reine abeille. Les projets portent notamment sur deux techniques.
Tout d'abord, certains projets de recherche portent sur la création d'une réserve de reines. Autrement dit, au lieu de placer une seule reine dans la ruche pour qu'elle y passe l'hiver, on en place 40. Il a été démontré que la qualité reste similaire. Cela a d'ailleurs été le sujet de mon projet de maîtrise à l'Université Laval, dont nous sommes sur le point de présenter les résultats.
L'autre projet auquel nous travaillons énormément au Québec, en vue d'atteindre l'autosuffisance au Canada, est la sélection de la reine abeille. En matière de recherche, nous sommes facilement en avance de 10 ans sur le reste du Canada, et même de l'Amérique du Nord, compte tenu de toutes les données que nous possédons. En effet, le Québec est très spécialisé en sélection, par exemple, de la vache laitière de race holstein ainsi que du porc.
Nous sommes actuellement en train de rapatrier toutes nos connaissances sur l'abeille au moyen de logiciels de statistiques tels que le BLUP animal, soit le meilleur estimateur linéaire sans biais pour les animaux.
D'ailleurs, nous menons actuellement un nouveau projet, qui sera présenté à Génome Canada, pour lequel nous demandons 1,8 million de dollars pour pousser cela encore plus loin avec la génomique de l'abeille.
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Il faut attendre trop longtemps avant d'obtenir les fonds provenant des programmes fédéraux. De plus, ces fonds sont insuffisants.
Honnêtement, mon entreprise a enregistré des pertes l'année dernière. S'il n'y avait pas eu l'assurance hivernage de la Financière agricole du Québec, je ne serais peut-être pas assise ici pour vous parler aujourd'hui. C'est carrément grâce à cet argent que j'ai pu payer mes employés.
Pour former un apiculteur jusqu'à ce qu'il commence à être un peu autonome dans les ruches, il faut compter au moins trois ans. Conserver mes employés fait donc la différence pour mon entreprise.
Au Québec, les programmes de gestion des risques présentent des lacunes. Il est donc certain que nous avons besoin de l'aide du gouvernement fédéral.
M. Doyon aurait peut-être quelque chose à ajouter.
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Je vous remercie de cette généreuse question.
Nous avons formulé un certain nombre de recommandations dans le cadre des consultations de Santé Canada l'an dernier sur l'examen ciblé de la loi. J'aimerais en souligner trois qui sont particulièrement pertinentes pour ce sujet. J'irai peut-être jusqu'à quatre.
La première consiste à réviser les exigences de la loi en matière d'évaluation des risques cumulatifs. À l'heure actuelle, la portée est très étroite et exige une évaluation des risques cumulatifs seulement dans le cas des risques pour la santé humaine.
Lorsque l'ARLA a évalué les risques que posent les néonicotinoïdes pour les pollinisateurs, elle l'a fait de façon isolée, sans examiner leurs effets cumulatifs sur la santé des abeilles ou d'autres pollinisateurs, même si les données scientifiques montrent clairement qu'ils ont des effets cumulatifs et synergiques.
Je voulais souligner notre recommandation de réglementer les semences traitées en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires, comme des pesticides. En dehors du Québec, c'est là qu'on voit une utilisation généralisée des néonicotinoïdes. Par conséquent, il s'agit d'un facteur important dans les niveaux environnementaux du pesticide.
Je tiens à mentionner qu'au Québec, s'agissant des néonicotinoïdes en général, le gouvernement provincial a imposé de nouvelles restrictions qui exigent qu'un agronome certifie la nécessité d'utiliser des semences traitées. Cela a entraîné une disparition presque totale de l'utilisation de semences de maïs et de soja traitées, ce qui démontre l'absence de nécessité de ces produits qui sont néanmoins utilisés de façon prophylactique et qui nuisent à l'environnement.
Enfin, nous recommandons d'exiger une évaluation des espèces en péril, notamment pour les espèces d'abeilles menacées et leurs habitats, particulièrement dans le cadre des évaluations des pesticides.
Si vous me permettez d'ajouter une quatrième recommandation, il s'agirait de la mise en œuvre complète de la nouvelle cible sept du cadre mondial de la biodiversité, en vertu de laquelle le Canada s'est engagé à réduire de moitié les risques liés aux pesticides.
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Merci infiniment, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Monsieur Doyon et madame Lamothe Boudreau, vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis content d'entendre parler français. Dans les comités ici, il est assez rare qu'on entende parler français.
Vos témoignages sont très intéressants. Vous avez parlé de pertes, etc.
Madame Lamothe Boudreau, ma première question s'adresse à vous.
Vous avez parlé de l'hivernement en banques des reines abeilles et d'autosuffisance. Peut-on produire des reines abeilles au Québec? Si c'est le cas, comment le fait-on?
Vous avez abordé cette question tantôt, mais quels seraient les défis liés à la production de reines abeilles au Québec, en ce moment?
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C'est certain qu'il y a déjà des programmes au Québec pour les pertes hivernales ou les assurances récolte, mais la part du fédéral n'est vraiment pas énorme, et je crois foncièrement qu'il faut que le fédéral apporte son soutien pour l'assurance récolte et les pertes hivernales, parce que les pertes sont énormes. Une perte de 1,5 million de dollars, c'est dur et ça crée une situation difficile.
Mme Lamothe Boudreau m'a demandé tout à l'heure si nous aurions quand même redémarré notre entreprise si nous n'avions pas eu d'assurance. Nous aurions été en faillite avec 1,5 million de dollars de pertes, en plus des pertes de revenu. C'est évident que nous avons vraiment besoin de soutien.
J'aimerais qu'on revienne un peu à la question de l'importation de paquets d'abeilles. Nous ne sommes pas contre cela, mais il faut faire attention à la génétique qu'on est en train de développer pour ne pas avoir un croisement africanisé avec nos reines. C'est pourquoi Mme Lamothe Boudreau disait qu'il fallait avoir une zone fermée pour pouvoir faire féconder nos reines.
Nous ne sommes pas contre l'importation de paquets d'abeilles, mais il faut faire vraiment attention à ce que l'on va importer. Par exemple, cette année, nous ne pouvons plus avoir des reines en provenance de Pope Canyon Queens en Californie, parce qu'on a trouvé un gène africanisé.
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Merci, madame Gue. Nous allons devoir nous arrêter ici. Vos six minutes sont écoulées.
Chers collègues, c'est depuis le fauteuil que je vais poser mes questions.
Madame Lamothe Boudreau, j'aimerais commencer par vous.
J'apprécie vraiment le témoignage que vous avez présenté à notre Comité en vous fondant sur votre expertise dans la reproduction des reines. Une chose m'a frappé au cours de ces audiences. Je pense que nous savons tous qu'en agriculture comme dans la nature, il y a une course aux armements de l'évolution. Lorsque les ravageurs envahissent leurs hôtes, certains hôtes développent une caractéristique, ou les agriculteurs cherchent à reproduire une caractéristique avantageuse chez ces hôtes qui leur permet de survivre à certaines conditions climatiques ou à divers ravageurs.
Je suis simplement curieux, parce que je sais que nous avons une principale espèce d'abeille domestique et qu'il y a beaucoup de sous-variantes. Compte tenu de votre expertise, s'agissant du varroa et des virus que contient l'acarien et d'autres maladies qui touchent les ruches, peut‑on espérer que l'intensification de la recherche et du financement pour les programmes d'amélioration des abeilles pourrait permettre de sélectionner des caractéristiques qui leur permettraient de mieux résister?
J'ai été très préoccupé par les témoignages que nous avons entendus au sujet du développement de certaines espèces de varroa qui sont maintenant résistantes aux traitements conventionnels. Encore une fois, cela fait partie de la course aux armements de l'évolution. Les parasites vont développer des caractéristiques qui leur permettront de survivre à ce qu'on utilise pour les traiter.
En vous appuyant sur votre expérience et votre expertise, pouvez-vous nous dire quelles recommandations vous aimeriez voir dans ce rapport? Quelle promesse y a‑t‑il pour l'avenir en ce qui concerne l'élevage des abeilles et la sélection des caractéristiques qui pourraient nous aider à régler certains de ces problèmes?
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Oui, il y a eu beaucoup de travail sur la sélection au Québec. Il y a eu des recherches sur les abeilles qui seraient résistantes ou tolérantes au varroa. Nous n'en sommes pas encore là, c'est certain. C'est pourquoi j'ai parlé un peu plus tôt d'autres façons de les traiter, parce que l'industrie a conservé les homologations de certains produits pour les mettre de côté.
Mais pour revenir à la sélection, oui, il y a beaucoup de promesses. Nous avons fait beaucoup de progrès au Québec avec le titulaire de la chaire de recherche, Pierre Giovenazzo. Si nous réussissons à obtenir ce financement de Génome Canada, nous serons en mesure d'obtenir ces fragments du génome des abeilles, et nous pourrons aller encore plus vite. Il s'agit d'un projet de trois ans.
Nous avons formé une association d'éleveurs de reines au Québec. Comme je vous l'ai dit un peu plus tôt, nous avons déjà 10 ans d'avance sur notre programme de sélection, parce que nous gardons tous les lignées familiales qui nous permettent d'obtenir des abeilles. Et nous avons des données. Nous avons des données qui prouvent que notre production de miel s'améliore chaque année.
Nous avons des abeilles plus hygiéniques, alors si nous commençons à importer de... Je vais vous donner un exemple. En 2018, nous avons reçu des abeilles d'Australie. Elles étaient très vulnérables au couvain plâtré, une maladie des abeilles. Elle a été introduite par les abeilles australiennes. Le problème, c'est qu'elle est arrivée avec les faux bourdons. Comme je vous le disais tout à l'heure, les reines s'accouplent en vol. Elles s'accouplent avec ces faux bourdons qui sont vulnérables à cette maladie, et les filles seront vulnérables également. Nous finissons par diluer notre génétique et ruiner tous les efforts que nous avons faits jusqu'à présent. Avant que nous commencions à importer des abeilles au Québec, nous avions une génétique locale qui ne développait pas cette maladie. Nous l'avons introduite avec ces importations.
Oui, il y a une sélection, et c'est possible. Nous sommes sur le point de réaliser des progrès incroyables. Nous avons simplement besoin de recherche, de financement, d'un centre de recherche, et cela va fonctionner.
Dans la dernière minute et demie dont je dispose, madame Gue, j'aimerais m'adresser à vous. Ma question va dans le même sens que celle que M. Louis a posée à M. Doyon.
Nous avons entendu parler des difficultés financières que vivent les agriculteurs et qui les forcent à cultiver chaque pouce carré de terre disponible pour, dans certains cas, atteindre le seuil de rentabilité. Des témoins nous ont parlé de certaines mesures incitatives que le gouvernement fédéral pourrait peut-être prendre pour fournir un type d'habitat plus varié et plus de diversité florale.
Aimeriez-vous ajouter ou développer un aspect qui selon vous devrait avoir une place importante dans le rapport du Comité et dans ses recommandations? Je vous ferai signe lorsqu'il restera 50 secondes.
Merci de la question. J'apprécie cette façon de penser.
J'encourage le Comité à examiner ce qui se passe dans l'Union européenne dans le cadre de la stratégie de la biodiversité, qui comprend un engagement à réduire de moitié l'utilisation des pesticides et les risques. Je pense que nous devons poursuivre ces objectifs, auxquels le Canada s'est également engagé dans le cadre du nouveau cadre mondial pour la diversité, en comprenant qu'il s'agit également d'une réflexion à long terme pour un approvisionnement alimentaire résilient et durable au Canada.
J'exhorte le Comité à examiner les incitatifs financiers que l'Union européenne inclut dans ce train de mesures. Je conviens que ce sera un élément important du succès.
C'est peut-être un chapitre négligé de la stratégie de transition équitable.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins qui sont parmi nous aujourd'hui.
Monsieur Doyon, vous avez parlé du risque que représentaient les abeilles africanisées. Vous étiez peut-être présent quand un témoin a tenu des propos qui allaient complètement à l'encontre des vôtres. Pour ma part, je ne suis pas un spécialiste en la matière.
Il a dit que le risque n'était pas élevé du tout parce que ces abeilles allaient mourir en raison de la génétique et qu'elles ne pourraient pas survivre à l'hiver canadien. J'aimerais simplement savoir qui dit vrai. Je ne veux pas vous poser la question qui tue, mais je veux savoir pourquoi vos propos s'opposent.
Je souligne que je vous considère tous deux comme des experts.
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Je vous comprends très bien.
J'ai dit d'emblée que nous n'étions pas contre l'importation, mais qu'il fallait être prudent quant aux gènes africanisés. Supposons que de tels gènes investissent le Canada ou le Québec et que les faux bourdons de ces ruches arrivent pendant l'été. Je suis d'accord pour dire qu'ils ne passeront pas l'hiver. Par contre, si, pendant l'été, une de nos reines s'accouple avec un faux bourdon africanisé issu d'une ruche provenant des États‑Unis, le gène sera transmis à la reine lors de la fécondation.
Mme Lamothe Boudreau va nous vendre des reines possédant ce gène africanisé, qui va se perpétuer avec le temps. C'est la transmission du gène qui est en jeu. Je suis d'accord que ces abeilles africanisées ne passeront pas l'hiver. Par contre, celles de Mme Lamothe Boudreau, qui possèdent le gène, vont y arriver. C'est un peu de cette façon que la transmission peut se produire.
Madame Lamothe Boudreau, je vais revenir à vous dans un instant pour vous parler des 40 reines.
Monsieur Doyon, il a été question d'obtenir des abeilles en paquets en provenance des États‑Unis. Comme on le sait, c'est illégal à l'heure actuelle. Mme Lamothe Boudreau semble dire qu'avec 40 reines dans une ruche, il y aurait peut-être assez de reines au Canada ou au Québec.
Êtes-vous favorable à cette façon de faire ou croyez-vous, là aussi, que cela comporte des risques? Avant de vous prononcer, voudriez-vous que l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, l'ARLA, fasse plus de recherche?
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Nous avons eu un automne incroyable, mais ces semaines de chaleur ont permis aux varroas de se reproduire. La population de varroas, dans une ruche, est doublée ou triplée toutes les deux ou trois semaines. S'il n'y a qu'un varroa dans la ruche, il n'y en a que deux après un temps, mais quand il y en a 1 000, vers la fin de la saison, c'est explosif.
Il faut ajouter à cela certaines semaines du printemps suivant. Il faisait 20 degrés Celsius en avril. Cela ne s'était jamais vu au Québec. Il s'est donc ajouté un mois ou un mois et demi pendant lequel les varroas se sont multipliés. Or, cela ne concorde pas avec le calendrier qui est normalement suivi au Québec et au Canada pour le traitement contre les varroas.
C'est pourquoi nous demandons d'avoir accès à des produits et à des équipes de transfert technologique en apiculture qui permettraient d'adapter les traitements contre ces varroas. Nous avons besoin de financement, au Québec et au Canada, pour faire des échanges de techniques.
Les provinces ont toutes des techniques différentes, mais elles ne sont pas nécessairement connues d'une province à l'autre. Il faut donc faire des échanges et de la recherche.
Chers collègues, pour gagner du temps, je vais abandonner mes questions, mais j'aimerais remercier nos trois témoins d'avoir aidé à guider notre Comité tout au long de cette étude.
Deuxièmement, j'aimerais remercier les membres du Comité de m'avoir accordé leur confiance pour cette heure. Ce fut un plaisir d'être votre président.
J'ai quelques rappels à faire avant de lever la séance.
À tous les députés et au personnel, la date limite pour soumettre la liste des témoins pour notre étude de la stratégie Indo-Pacifique est le 4 mai à 16 h. La date limite pour soumettre des recommandations sur l'apport environnemental du secteur agricole, le sujet de la présente étude, est le 8 mai à 16 h.
Sur ce, chers collègues, la séance est levée.