:
Chers collègues, je déclare la séance ouverte. Nous allons commencer dès maintenant.
Tout d'abord, je m'excuse auprès de Mme Taylor Roy et de l'autre témoin. Votre nom n'apparaît pas à l'écran, mais je pense qu'il s'agit de M. Pernal. Nous sommes aux prises avec des problèmes techniques concernant l'ensemble des intervenants qui se trouvent à l'extérieur de la salle de réunion en ce moment.
Nous allons devoir nous contenter d'attendre un instant. Je dois d'abord m'entretenir avec les membres du Comité pour que nous décidions de la marche à suivre. Nous ne sommes pas en mesure d'entendre les témoins qui se sont joints à nous par vidéoconférence; la qualité sonore ne répond tout simplement pas aux exigences de notre équipe d'interprétation ici présente dans la salle.
Chers collègues, cela dit, j'ai le plaisir d'accueillir Tom Rosser, sous-ministre adjoint au ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Tous les témoins qui représentent l'ARLA et l'ACIA participent de manière virtuelle. À ce stade, il semble qu'ils ne seront pas en mesure de participer à la séance, d'après ce que me disent la greffière et l'équipe technique.
Nous accueillerons deux témoins en personne lors de la deuxième série de questions. Ils ont parcouru une grande distance, l'un provenant de la Nouvelle-Écosse, et l'autre de la Saskatchewan. À mon avis, il est impératif que leur témoignage puisse être enregistré, étant donné qu'ils sont venus en personne. Nous allons faire le nécessaire pour que ce soit le cas.
J'aurais tendance à penser que nous devrions commencer avec les témoins qui sont en mesure de participer à l'enregistrement.
Nous avons le plaisir d'accueillir M. Guzman, qui devait participer de manière virtuelle. D'après ce que je sais pour le moment, ce ne sera pas le cas ce soir, pour une quelconque raison.
Je pense qu'il serait préférable d'opter pour une première période d'environ 90 minutes et d'y inclure les deux témoins qui devaient participer au deuxième groupe de témoins. Nous poursuivrons avec les représentants d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, quitte à réinviter les témoins qui n'ont pas pu se joindre à nous aujourd'hui.
Chers collègues, c'est le mieux que nous puissions faire ce soir. Il y aura trois séries de questions, et nous disposons de 90 minutes. Nous allons prévoir suffisamment de temps pour les déclarations préliminaires de nos témoins.
Je compte sur mes collègues députés pour m'aider à ce que tout se passe bien.
Je cède maintenant la parole à M. Barlow.
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Bien, nous pouvons commencer.
Monsieur Hamilton, monsieur Berg, je ne veux pas vous mettre sur la sellette, mais nous allons devancer vos témoignages d'environ une heure. Je vous prie donc de bien venir à l'avant de la salle pour que la greffière vous enregistre.
Chers collègues, nous allons attendre encore quelques minutes, puis nous commencerons pour de bon.
Pour les témoins qui assistent à la réunion de manière virtuelle, je sais que vous portez un casque d'écoute. En temps normal, nous n'avons pas de problèmes techniques, mais, pour une raison qui m'échappe, nous en avons aujourd'hui et je dois respecter les consignes visant à assurer la santé et la sécurité de nos interprètes. Nous allons vous donner un nouveau rendez-vous, ou nous essaierons de vous faire venir en personne pour résoudre ce problème.
Madame la greffière, je vous demanderais de contacter monsieur Guzman pour l'aviser que nous avons des problèmes d'ordre technique, et que nous devrons par conséquent reporter son témoignage.
Monsieur Hamilton, monsieur Berg, je vous demanderais de bien vouloir rejoindre M. Rosser à l'avant de la salle, nous allons commencer dans quelques minutes.
Je vous remercie, chers collègues. Nous allons faire une petite pause.
Chers collègues, nous allons maintenant débuter la séance.
Bienvenue à la 58e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous sommes aux prises avec des difficultés techniques en ce qui concerne les témoins qui participent de manière virtuelle. Nous allons donc former un groupe hybride avec les témoins présents dans la salle.
Nous accueillons d'abord Tom Rosser, qui travaille au ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Merci, monsieur Rosser, d'être parmi nous aujourd'hui. Vous n'en êtes pas à votre premier témoignage devant le Comité.
Nous accueillons également Jake Berg, qui préside le Conseil canadien du miel. Si je ne m'abuse, vous habitez en Saskatchewan. Bienvenue au Comité et merci d'avoir fait le déplacement jusqu'ici.
Enfin, nous avons parmi nous John Hamilton, gestionnaire des ruchers chez Oxford Frozen Foods Ltd. C'est pour moi un plaisir d'accueillir un compatriote néo-écossais au sein du Comité. Merci d'avoir fait le voyage pour venir témoigner en personne.
En temps normal, les déclarations préliminaires durent environ cinq minutes. Je vous demanderais de vous en tenir à cela, mais compte tenu de ce qui vient de se passer, nous disposons évidemment d'un peu plus de flexibilité.
Avant de me faire taper sur les doigts, je dois vous lire une formalité.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et aux motions adoptées le 5 octobre 2022 et le 17 avril 2023, le Comité reprend son étude de l'apport environnemental du secteur agricole. La présente réunion sera consacrée à la mortalité des abeilles. Nous accueillons aujourd'hui des invités de qualité pour parler de ce sujet très important.
Monsieur Rosser, nous allons commencer par vous, puis nous passerons aux autres témoins.
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Merci, monsieur le président.
C'est un plaisir d'être de retour parmi vous. Je vous remercie de m'avoir invité, dans le cadre de votre étude sur la contribution environnementale de l'agriculture, à participer à la discussion sur la mortalité des pollinisateurs.
Je remercie le Comité pour le temps qu'il consacre au secteur apicole du Canada.
La pollinisation par les abeilles domestiques est un aspect important de la sécurité alimentaire, que ce soit la pollinisation des cultures de canola, de baies, de fruits de verger ou de légumes.
Le gouvernement fédéral ainsi que les gouvernements provinciaux et territoriaux continuent de travailler en étroite collaboration pour aider les apiculteurs canadiens à relever les défis contemporains afin de contribuer à maintenir une population d'abeilles durable. En outre, les programmes fédéraux de gestion des risques de l'entreprise aident les apiculteurs qui essuient des pertes financières. Le programme Agri‑protection offre notamment une protection contre la mortalité. Le secteur continuera de recevoir un soutien fédéral, provincial et territorial au cours des cinq prochaines années dans le cadre d'un nouvel accord, soit le Partenariat canadien pour une agriculture durable.
Le ministère soutient également la recherche de pointe dans le secteur apicole, notamment par ses travaux sur la détection des organismes nuisibles et des maladies des abeilles ainsi que sur la lutte contre ceux-ci, qu'il mène à la Ferme expérimentale de Beaverlodge, en Alberta.
[Traduction]
En fait, j'espérais vivement être accompagné aujourd'hui par un collègue, Stephen Pernal, qui travaille à Beaverlodge, en Alberta. Malheureusement, en raison de problèmes techniques, il ne pourra pas participer à cette séance, mais j'espère que le Comité aura un jour l'occasion de tirer profit de son expertise.
M. Pernal participe à plusieurs projets. Il fait notamment partie de l'équipe de scientifiques d'AAC qui travaillent en partenariat avec plusieurs universités canadiennes sur des recherches en génomique visant à améliorer la détection des effets des pesticides sur les abeilles mellifères. L'objectif de ce projet est d'aider les producteurs à prendre rapidement les mesures nécessaires pour modifier leurs méthodes de gestion.
De 2014 à 2017, nous avons collaboré à un projet à l'échelle nationale visant à établir une base de données sur la santé des abeilles afin de surveiller les dommages causés par les ravageurs, les pathogènes et les résidus chimiques dans les colonies d'abeilles domestiques.
Dans le but d'aider les apiculteurs à assurer le développement et la pérennité de leurs ruches, nous avons mis sur pied l'an dernier un groupe de travail conjoint entre l'industrie et le gouvernement sur la résilience des ruches d'abeilles mellifères. Ce groupe de travail a étudié les solutions à court et à long terme pour remédier aux pertes encourues durant l'hiver, et pour maintenir une production de miel de qualité.
Le groupe de travail a élaboré un plan d'action visant à améliorer la durabilité à long terme de l'apiculture au pays. Ce plan, ainsi que les recommandations qui en découlent, sera présenté aux ministres fédéral, provinciaux et territoriaux lors de la conférence annuelle qu'ils tiendront dans quelques mois.
Le groupe de travail a également abordé des enjeux tels que les programmes fédéraux-provinciaux de transfert de technologie, l'IA et les nouvelles techniques, le développement de produits et de méthodes de lutte contre le varroa, le maintien et l'augmentation de l'approvisionnement en abeilles domestiques.
Il s'agit d'une vaste entreprise à laquelle participent tous les ordres de gouvernement, l'Association canadienne des professionnels de l'apiculture, le Conseil canadien du miel, ainsi que les associations apicoles provinciales.
Partout au pays, nos apiculteurs continuent de travailler avec diligence pour développer leurs activités. Pour notre part, nous continuerons à mener des consultations auprès de tous nos partenaires, y compris le Conseil canadien du miel, Producteurs de fruits et légumes du Canada, et d'autres intervenants clés de l'industrie.
Pour conclure, le gouvernement fédéral demeure pleinement engagé dans le soutien de l'industrie du miel, qui représente un important pilier de notre sécurité alimentaire et de notre économie.
Je vous remercie à nouveau, et j'attends nos discussions avec grand intérêt.
:
Je remercie le président et les membres du Comité de me donner l'occasion de discuter de la mortalité des abeilles au Canada.
L'industrie canadienne du miel a un impact beaucoup plus grand sur notre économie qu'on ne le pense. Ce secteur, évalué à plusieurs milliards de dollars, compte sur 60 000 à 80 000 colonies d'abeilles pour polliniser chaque année les semences de canola dans le sud de l'Alberta, et s'étend maintenant jusqu'en Saskatchewan. Plus de 100 000 colonies sont responsables de la pollinisation des bleuets et des canneberges dans l'est du Canada. En Colombie-Britannique, c'est 30 000 colonies qui assurent la pollinisation des bleuets en corymbe.
Malgré ce nombre impressionnant de colonies, nous savons que nous assistons à une pénurie de colonies consacrées à la pollinisation, et le débat se poursuit pour en mesurer l'ampleur. Toutefois, la production de miel et la pollinisation de divers autres fruits et légumes font de notre industrie une composante intégrale du secteur agricole en général, de même qu'un contributeur essentiel à la durabilité de l'agriculture au Canada.
En tant qu'apiculteur commercial, chaque printemps, j'ignore quelles seront mes pertes d'abeilles jusqu'au moment d'ouvrir le couvercle de la ruche pour inspecter la colonie. Certaines années sont meilleures que d'autres. En 2022, la majeure partie du pays a subi une perte historique; 45 % des colonies d'abeilles mellifères ont péri, soit 10 % de plus que le triste record établi en 2008. Ces pertes ont eu des répercussions dévastatrices pour de nombreux apiculteurs. Bien que ce ne soit pas exactement comparable, il est difficile d'imaginer que d'autres types d'exploitation agricole puissent encaisser ne serait‑ce que la moitié de ce pourcentage de pertes. Il est encore trop tôt pour le dire cette année, mais bon nombre d'apiculteurs espèrent que les résultats suivant la période d'hivernage seront nettement meilleurs.
Les causes les plus fréquemment citées pour expliquer les pertes de colonies sont une lutte inefficace contre le varroa, la mauvaise santé des reines, et l'affaiblissement des colonies durant l'automne.
Pour lutter contre la mortalité des abeilles, le gouvernement fédéral a mis sur pied en avril 2022 un groupe de travail formé de représentants fédéraux et provinciaux, de partenaires de l'industrie, de chercheurs et de représentants des apiculteurs. Un sous-groupe plus restreint a travaillé à l'élaboration d'un rapport qui a été finalisé en début d'année. Ce rapport met de l'avant des recommandations visant à résoudre en grande partie les problèmes liés à la mortalité des abeilles mellifères.
La première recommandation est de soutenir les équipes provinciales et régionales de transfert technologique. Les équipes de transfert technologique aident les apiculteurs à cerner les problèmes de santé des abeilles et à mener de la recherche appliquée. À l'heure actuelle, l'avenir de la quasi-totalité de ces équipes est incertain, car il est difficile d'obtenir du financement et l'industrie du miel ne peut pas assumer seule le fardeau financier.
Afin de mettre en pratique cette recommandation, le Conseil canadien du miel propose au gouvernement fédéral de financer chaque équipe de transfert technologique à partir d'une source unique, à hauteur de 150 000 dollars par année. Ces fonds serviront à l'embauche de personnel et à couvrir les dépenses liées à la réalisation de projets d'envergure nationale, tels que l'évaluation de l'efficacité d'Apivar, notre principal produit de lutte contre le varroa.
Cela nous mène tout droit à la deuxième recommandation, à savoir de poser des actions visant à accélérer le développement de nouveaux produits de lutte contre le varroa. Les apiculteurs savent que ce n'est qu'une question de temps avant qu'Apivar ne perde son efficacité, et il n'existe actuellement aucun produit de remplacement. Des recherches sont menées sur certains ingrédients actifs qui pourraient s'avérer efficaces, et de nouveaux traitements innovants sont en préparation, mais la réalité, c'est que l'avenir demeure incertain.
La troisième recommandation est d'améliorer le soutien à l'augmentation de la production, tandis que la quatrième recommandation est d'aborder les problèmes liés à l'importation des stocks. La pandémie a mis en évidence la précarité du secteur apicole en ce qui concerne tant la gestion des stocks que la rétention de la main-d’œuvre. Des vols ont été annulés, ce qui a eu un impact sur l'importation de reines et de plusieurs produits.
C'est avec plaisir que je répondrai aux questions concernant la mortalité des abeilles.
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Bonsoir, mesdames et messieurs. Je tiens à vous remercier de m'accueillir ici ce soir.
Tout d'abord, je tiens à souligner que je suis originaire de la vallée de l'Annapolis, en Nouvelle-Écosse, qui est située sur les terres traditionnelles et le territoire non cédé des Micmacs, qui gèrent ces terres depuis des siècles.
Je suis ici pour plaider en faveur de l'autorisation de l'importation au Canada de paquets d'abeilles mellifères en provenance du Nord de la Californie.
Je suis issu de plusieurs générations d'apiculteurs de la Saskatchewan. J'y suis né et j'y ai grandi. Mes parents étaient membres à vie de la Saskatchewan Beekeepers Association et mon grand-père a participé à sa création. J'étais directeur de cette association avant de déménager en Nouvelle-Écosse.
Avant de déménager en Nouvelle-Écosse en 1992, j'avais ma propre exploitation apicole en Saskatchewan. Lorsque les réunions provinciales ont eu lieu pour discuter de la fermeture de la frontière, en 1986, j'ai voté pour la fermeture de la frontière, afin d'empêcher l'invasion de nos ruches par divers parasites étrangers. Je pense qu'il est temps de revoir l'évaluation des risques, car les résultats de l'évaluation de 2014 effectuée pour la fermeture des frontières ne sont plus pertinents.
Au printemps 1992, nous avons déménagé en Nouvelle-Écosse pour travailler pour le groupe Bragg Food, qui est le plus grand producteur de bleuets sauvages au monde. Cette entreprise est devenue l'un des plus grands apiculteurs du Canada, et mène des activités commerciales en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et en Ontario. Tout cela est dû à la fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis et à l'absence d'une source fiable de ruches pour la pollinisation.
J'ai pu m'exprimer devant le Sénat sur ce même sujet en 2015, je crois. Bien que nous n'ayons pas réussi à l'époque, je pense que ma présence ici aujourd'hui témoigne de nos convictions et de notre détermination.
Nous avons parlé au Sénat du développement de 13 000 acres supplémentaires de terres à bleuets sauvages que notre entreprise a commencé à développer dans le Nord du Nouveau-Brunswick et des besoins futurs en matière de pollinisation de ces terres. Le développement est presque terminé et le besoin en abeilles a augmenté. Nous prévoyons qu'il nous faudra quatre ruches par acre pour polliniser ces terres. D'où viendront toutes ces abeilles?
Depuis huit ans, notre entreprise augmente le nombre de ses ruches et investit dans son infrastructure. Cette année, elle a acheté 3 000 paquets d'abeilles mellifères d'Australie pour polliniser nos bleuets sauvages et ceux de nos clients. Cet achat vient s'ajouter à nos activités existantes, qui comptent près de 20 000 ruches.
J'aimerais maintenant formuler des commentaires sur le rapport du groupe de travail industrie-gouvernement sur la durabilité des abeilles. Je pense qu'il convient de mentionner qu'en tant que principal apiculteur et producteur de bleuets du Canada, notre groupe, qui est détenu à 100 % par des Canadiens, ne comprend pas pourquoi il n'a pas été invité à au moins présenter un exposé à ce comité. Il n'y a eu aucune communication.
Personnellement, j'ai lu le rapport et j'estime qu'il ne traite pas du manque de pollinisateurs pour les bleuets sauvages ou de la perte importante de ruches en hiver.
Je voudrais également faire un commentaire sur le rapport de M. Albert Robertson, qui a une expérience de travail importante dans le Nord de la Californie avec les producteurs de reines d'abeilles mellifères. Il estime que nous avons déjà tous les problèmes auxquels ils sont confrontés. Je pense que les démons du passé ont été enterrés...
Je pense que les monstres du passé ont été enterrés et que nous devrions aller de l'avant en prenant des décisions fondées sur la science et non en recourant à des tactiques alarmistes.
Certaines personnes pensent que les apiculteurs devraient créer une nouvelle industrie pour fournir nos propres abeilles de remplacement. Nous avons eu plus de 30 ans pour y parvenir. La frontière a été fermée en 1987 et nous n'y sommes pas arrivés. Je pense qu'il est temps de cesser de subventionner cette démarche. Elle constitue une barrière commerciale non tarifaire.
Comment un apiculteur commercial qui subit une perte hivernale de 80 % peut‑il se reconstruire? Le coût financier est stupéfiant. Un entrepreneur qui travaille avec nous a perdu 80 % de ses ruches ce printemps. Il va acheter 6 000 paquets d'abeilles à environ 300 $ l'unité. Il a dû vendre une propriété pour pouvoir obtenir les 1,8 million de dollars nécessaires au remplacement de ces ruches. Il s'agit de son capital, de son fonds de retraite. Il n'a pas de pension. Il est propriétaire d'une entreprise apicole. Pourquoi la croissance de l'industrie des bleuets sauvages dans l'Est du Canada est-elle freinée par un rêve impossible à atteindre?
Je demande officiellement à ce comité de financer adéquatement un examen scientifique de l'importation au Canada de paquets d'abeilles du Nord de la Californie, afin de répondre au besoin en colonies de remplacement dont le prix soit raisonnable et de fournir suffisamment de pollinisateurs pour couvrir nos besoins croissants en matière de pollinisation dans l'Est du Canada.
Je vous remercie de votre attention. Je suis prêt à répondre à vos questions.
Je m'excuse pour les bruits de papier.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos témoins d'avoir fait preuve d'un peu de souplesse en ce qui concerne l'horaire. Les problèmes techniques sont évidemment indépendants de la volonté de chacun, mais je suis heureux que nous puissions nous réunir.
Monsieur Hamilton, je vais commencer par vous. J'ai eu le plaisir de visiter le siège social d'Oxford en Nouvelle-Écosse l'été dernier. C'est une exploitation formidable. Il est bon de voir l'engagement de cette entreprise dans la région.
Vous avez parlé d'ouvrir la frontière. Il y a exactement un an aujourd'hui, nous avons écrit une lettre à la , pour lui soumettre un grand nombre des demandes que vous faites et pour lui demander de réévaluer les risques liés à l'importation de ruches en provenance de certaines de ces régions des États-Unis. Nous n'avons jamais eu de réponse de la ministre de l'Agriculture à ces demandes de réouverture du processus d'évaluation. Si le comité de l'Agriculture lui‑même ne peut lui aussi pas obtenir de réponse de la ministre de l'Agriculture à une demande de cette nature, je peux comprendre à quel point vous devez être frustrés, compte tenu de l'importance de cette question pour votre secteur.
Pour revenir à notre lettre et peut-être à certains des commentaires que vous avez formulés, en quoi la situation a‑t‑elle changé entre la fermeture de la frontière, pour laquelle vous avez dit avoir voté, à la fin des années 1980, et aujourd'hui? Pourquoi pensez-vous qu'il soit aujourd'hui justifié d'effectuer une nouvelle évaluation des risques? Les préoccupations qui existaient au moment de la fermeture de la frontière ne sont-elles plus d'actualité? Qu'est‑ce qui a changé exactement et qui ne devrait plus constituer une source d'inquiétude?
:
Nous avons eu du temps. Nous avons compris des choses. Aux États-Unis, il existe de nombreux groupes de producteurs d'abeilles commerciales qui publient régulièrement de l'information. Cette année, la pollinisation des amandes a été fabuleuse, malgré l'humidité. Toutes les abeilles semblent revenir en très bonne santé. Ils ont résolu à peu près tous les problèmes.
Nous avons exterminé des ruches qui étaient infestées d'acariens de l'abeille. Puis il y a eu le varroa, mais nous nous sommes adaptés. Maintenant, les petits coléoptères des ruches ont fait leur apparition. Les coléoptères des ruches sont présents dans notre exploitation de Wellandport, dans le Sud de l'Ontario. Honnêtement, la fausse teigne de la cire est un ravageur bien plus nuisible que le coléoptère des ruches.
Ce sont là tous les monstres qui se sont présentés. L'abeille africanisée est un autre ravageur dont on parle sans cesse et qui ne s'est pas déplacé vers le Nord. L'hiver dernier, j'étais en Floride et j'ai discuté avec un apiculteur. Ils vendent des reines et étaient pris de panique parce qu'ils devaient envoyer la progéniture de leurs abeilles pour qu'elle subisse des tests d'ADN afin de s'assurer que leurs colonies ne contiennent pas d'abeilles africanisées. Ils n'expédient pas d'abeilles au Canada. Ils n'en expédient qu'en Floride. C'est ce qu'ils font en Floride.
Dans tout le Sud des États-Unis, on cherche des façons de lutter contre les abeilles africanisées et le varroa. En 1986 et 1987, nous ne savions pas comment nous allions procéder. De nouveaux produits chimiques sont mis sur le marché. Je pense que nous pensions avoir assez de temps pour différer les choses. Aujourd'hui, nous devons agir.
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Je crois que depuis un an, les Américains manifestent un intérêt accru pour cette question. Jusqu'à récemment, ils s'étaient tenus à l'écart. Je pense qu'ils y voient maintenant un intérêt économique. Ils estiment qu'ils pourraient y trouver une nouvelle source de revenus.
Je ne dis pas que la question de l'approvisionnement national en abeilles sera close si nous commençons à en importer. Honnêtement, je pense qu'il n'y a pas assez d'abeilles dans toute la Californie du Nord pour combler notre manque. Il y en a beaucoup, mais pas assez pour répondre à tous nos besoins.
Je pense honnêtement qu'une fois que nous aurons ouvert la frontière canadienne, certaines provinces diront que leurs frontières sont fermées, mais peut-être que d'autres les accepteront. Nous ne pourrons pas simplement acheter des paquets du Nouveau-Brunswick, par exemple. La décision devra d'abord être prise au niveau provincial.
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Monsieur le président, je remercie la députée pour sa question.
Comme je l'ai indiqué dans mes observations liminaires, nous disposons d'un programme de recherche bien établi dans le cadre duquel nous collaborons avec des universités à la création de nouveaux produits de contrôle et autres. Les apiculteurs, comme les autres producteurs agricoles, ont accès à nos programmes de gestion des risques de l'entreprise. Notre programme Agri-protection, par exemple, a permis de soutenir les producteurs qui ont subi des niveaux élevés et significatifs de pertes au cours de l'hiver.
Un certain nombre d'initiatives provinciales qu'ont mentionnées les autres témoins sont souvent à frais partagés. Il s'agit de programmes provinciaux, administrés par la province, mais dans de nombreux cas, les frais sont couverts à 60 % par le gouvernement fédéral et à 40 % par les provinces.
Je pense avoir indiqué dans mes observations liminaires que nous espérons présenter prochainement une série de recommandations aux ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux sur d'autres mesures qu'ils pourraient envisager pour contribuer à améliorer la durabilité des populations d'abeilles au Canada. Je pense que ce travail arrive à point nommé, dans la mesure où nous sommes à quelques semaines de la mise en place du Partenariat canadien pour l’agriculture. Compte tenu des nombreux programmes scientifiques et autres qui sont financés par ce cadre, je pense que nous pourrions déterminer quelle place occupe ce secteur dans ce cadre.
Merci, monsieur Hamilton.
Nous allons donner la parole à M. Savard‑Tremblay, mais avant cela, je tiens à signaler que nous avons des députés invités: M. Viersen et M. Shields, qui participent au nom de certains députés conservateurs, et M. Lauzon, au nom de M. Drouin.
[Français]
Bienvenue au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Monsieur Savard-Tremblay, vous avez la parole.
Je remercie encore une fois le Comité de m'accueillir. Je commence à devenir un habitué et un remplaçant en série. C'est toujours avec plaisir que je me joins à vous.
Je remercie aussi l'ensemble des témoins de leur présentation et de leur témoignage.
Ma question s'adresse à M. Berg.
Monsieur Berg, nous avons notamment entendu M. Hamilton nous parler des pertes dans les ruches. Comment expliquez-vous d'aussi phénoménales et gigantesques pertes?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Monsieur Rosser, nous importons au Canada des paquets d'abeilles en provenance de l'Australie, du Chili et de la Nouvelle-Zélande seulement. Ces trois pays ont pour caractéristique commune d'être séparés d'autres pays. L'Australie et la Nouvelle-Zélande sont des îles, et au Chili, il y a la cordillère des Andes.
J'essaie de comprendre pourquoi nous nous limitons aux paquets d'abeilles de ces pays, et j'ai probablement esquissé la réponse. Pourquoi alors autorisons-nous l'importation de reines en provenance de Californie et d'Hawaï? Quelle est la principale différence?
:
Monsieur le président, je remercie le député de sa question.
Je vais y répondre, bien que je devrais dire quelque chose d'abord. Si mes collègues de l'ACIA pouvaient être avec nous, l'organisme de réglementation pourrait donner une réponse qui fait autorité.
Je crois comprendre que pour toute source étrangère potentielle d'abeilles, l'ACIA entreprend une évaluation des risques du pays concerné.
Le député a tout à fait raison de dire qu'un grand nombre de paquets d'abeilles proviennent de l'hémisphère Sud, ce qui illustre en partie le travail effectué par le groupe de travail. D'autres priorités géographiques ont récemment été déterminées comme sources potentielles. Je crois savoir que l'ACIA a maintenant autorisé l'importation de paquets d'abeilles de l'Italie. Je sais que nous avons des pourparlers avec l'Ukraine. Je crois que l'Ukraine a également été approuvée comme source d'abeilles. L'autorisation repose sur une évaluation des risques relatifs liés à l'importation d'abeilles de ce pays.
Pour ce qui est de la différence entre les paquets d'abeilles et les reines, je ne suis pas spécialiste, mais je crois comprendre que lorsque le nombre d'animaux est grand, il est plus difficile de les examiner visuellement notamment. C'est pourquoi on considère que leur importation présente un risque plus élevé que l'importation de reines.
:
Je suis assez juste envers vous. Je vous aurais bien donné quelques secondes, mais vous étiez en train de terminer et cela aurait fait une minute et demie de plus. Vous aurez l'occasion d'y revenir.
Je vais céder la parole à M. Viersen pour cinq minutes. Nous irons ensuite du côté des libéraux. Il y aura deux interventions de deux minutes et demie par la suite, puis nous passerons à un troisième tour.
Monsieur MacGregor, si vous avez d'autres questions, nous ne serons certainement pas trop stricts ce soir.
Monsieur Viersen, vous disposez de cinq minutes.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être ici aujourd'hui.
Je ne suis pas un expert en la matière et je vous demande donc votre indulgence. J'ai quelques questions à poser.
Dans notre document d'information, je vois que le nombre de colonies d'abeilles mellifères a en fait augmenté. Le nombre d'apiculteurs a augmenté au fil du temps.
Je pense que le problème est le taux de mortalité. À votre avis, est‑ce le cas? Le taux de mortalité très élevé est‑il le gros problème dont nous discutons aujourd'hui? Dans les graphiques fournis, on constate que ce taux atteignait 46 % en 2021. C'est manifestement un problème.
De nombreux facteurs ont été cernés dans notre document d'information. J'aimerais simplement savoir comment on établit un diagnostic. Lorsque de nombreux facteurs différents sont potentiellement en cause dans l'environnement complexe dans lequel évoluent les abeilles, comment déterminer ce qui cause leur mort? S'agit‑il d'un seul facteur? Nous n'avons entendu parler que de quelques facteurs. Dans notre document d'information, d'autres facteurs sont aussi mentionnés, par exemple l'utilisation de pesticides et les changements dans les tendances météorologiques. S'agit‑il également de facteurs en jeu dans ce cas‑ci?
Monsieur Rosser, j'aimerais d'abord entendre votre réponse.
Je présume que ma dernière question concerne le changement climatique. Je sais que ce sujet revient souvent. Dans notre document d'information, on indique que les hivers plus longs et l'évolution des saisons font partie des facteurs cernés à cet égard.
Ces facteurs ont-ils un impact sur les abeilles et sur leur taux de mortalité? Pouvez-vous préciser si vous avez observé des changements dans les tendances météorologiques et s'il existe des pratiques exemplaires qui peuvent aider à prévenir les pertes de colonies?
Monsieur Berg, j'aimerais d'abord entendre votre réponse.
:
C'est un sujet difficile à évaluer, car les tendances météorologiques changent avec le temps et il y a des fluctuations.
Au Canada, nous poussons les abeilles à leur limite absolue en essayant de les garder en vie pendant l'hiver. Si les tendances météorologiques changent ne serait‑ce qu'un tout petit peu, c'est encore plus difficile. Nous devons nous assurer que toutes les cases ont été cochées, c'est‑à‑dire que le nombre de varroas est peu élevé, que les autres maladies des abeilles sont sous contrôle et que les abeilles sont en bonne santé à l'approche de l'hiver.
Si l'une de ces cases n'a pas été cochée et qu'il y a quelques jours de froid supplémentaires, un peu de froid extrême ou des hivers plus longs ou des printemps plus longs que la normale, la ruche ne survivra pas. C'est une partie du problème. Nous devons donc nous assurer que les abeilles sont en excellente santé à l'approche de l'hiver.
:
Je vous remercie, monsieur le président. J'ai lancé mon chronomètre cette fois‑ci, et je suis prêt.
Monsieur Hamilton et monsieur Berg, je vais vous poser deux questions auxquelles j'aimerais que vous répondiez à tour de rôle.
Tout d'abord, vous venez tous deux de régions très différentes du Canada, soit la Nouvelle-Écosse et les Prairies. À quelle fréquence observez-vous la santé des pollinisateurs sauvages? Vous arrive‑t‑il d'évaluer l'état de santé de leurs populations et d'examiner les répercussions que cela peut avoir sur votre production intérieure? Avez-vous déjà observé la propagation de varroas dans des populations sauvages? Certaines d'entre elles ont-elles démontré une résistance aux varroas?
Deuxièmement, lorsqu'il s'agit d'augmenter la quantité de nourriture accessible aux populations sauvages, en dehors des cultures intérieures dont vous êtes principalement responsables, quelles sont les méthodes qui fonctionnent bien? Quel type de partenariat avez-vous mis en place pour tenter d'augmenter ces quantités?
Monsieur Hamilton, pourriez-vous répondre en premier, s'il vous plaît?
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je remercie les témoins d'être venus aujourd'hui.
À des fins d'éclaircissements, toutes les abeilles d'Amérique du Nord ont été importées. C'est un fait établi. Elles sont toutes importées et elles ne sont donc pas indigènes. C'est très bien. Il y a d'autres pollinisateurs.
Soixante-dix pour cent de l'irrigation du Canada se trouve dans ma circonscription. Nous avons 4 % des terres arables qui produisent 30 % du PIB agricole de l'Alberta. Les pollinisateurs sont essentiels. Les abeilles sont essentielles. La production de miel est une activité secondaire, comme vous l'avez dit, avec l'autre. La pollinisation est toutefois essentielle.
J'aimerais aborder un autre enjeu, soit l'entrée en vigueur des dispositifs d’enregistrement électroniques dans l'industrie du camionnage. Je le mentionne parce que notre politique est différente de celle des États-Unis dans ce domaine. En effet, aux États-Unis, il y a un délai d'environ trois heures avant que le chronomètre ne soit lancé.
Si un camionneur déplace des abeilles et des ruches quelque part en Colombie-Britannique ou dans le Sud de l'Ontario et qu'il atteint les 12 heures prescrites, qu'arrivera‑t‑il à un chargement d'abeilles qui se trouve dans un camion lorsqu'il fait, par exemple, 30 degrés Celsius ? Que se passera‑t‑il?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence, surtout dans ces circonstances, alors que nous regroupons deux groupes d'experts différents. Nous avons tout de suite compris à quel point ce secteur est important pour notre agriculture. Je vous suis très reconnaissant de votre présence.
Je vais d'abord m'adresser à M. Rosser.
Nous avons mentionné certaines des principales causes de l'effondrement des colonies. Nous avons parlé des maladies, des pesticides, des monocultures et des changements climatiques. Beaucoup de ces éléments sont reliés, et les monocultures semblent être au centre de presque tout ce qui a été évoqué. Les monocultures nécessitent une utilisation accrue des pesticides, ce qui nuit à la santé des abeilles. Les monocultures ne fournissent aux abeilles qu'une seule source de nutriments ce qui, nous l'avons appris, s'impose à certaines périodes de l'année.
Comment pouvons-nous accroître la diversité des cultures afin de réduire le taux de mortalité des colonies d'abeilles? Existe‑t‑il des pratiques exemplaires que les agriculteurs utilisent pour accroître la diversité?
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Bien franchement, nous avons besoin de tout ce qui peut polliniser les bleuets sauvages. J'étais dans un champ de bleuets avec des gens de l'équipe technique de la Nouvelle-Écosse, et il pleuvait. Nous étions sous la pluie battante. Je voulais leur montrer à quoi ressemblaient des ruches en santé pendant la période de pollinisation, mais c'était une mauvaise journée pour le faire.
Il y avait toutefois des bourdons qui volaient autour de nous. Le problème avec les bourdons... Kenna MacKenzie était chercheuse à la station de Kemptville. Selon elle, les bourdons sont utiles, mais un nid ne compte que 30 ou 40 adultes. Ils sont de bien meilleurs pollinisateurs que les abeilles domestiques, mais il n'y a que 30 adultes dans un nid. Elle m'a dit que ma ruche dans ce champ contenait 20 000, 30 000 ou 35 000 abeilles.
C'est le nombre qui est déterminant, et il ne faut pas oublier que nous n'avons qu'une courte période de floraison. Elle arrive, puis elle disparaît en un claquement de doigts.
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Je vais poser quelques questions.
J'ai entendu la question suivante au cours de la discussion: « Quelle est la cause réelle de la mortalité? » Bon nombre de parlementaires et de gens se posent désormais cette question, à cause du taux de mortalité que nous observons.
Ai‑je raison de dire que le taux de mortalité a augmenté au cours des deux dernières années, plus précisément? Est‑ce dû à l'acarien varroa, ou ne le savons-nous pas vraiment, parce que nous devons mener plus de recherches pour trouver la cause profonde de cette mortalité?
Monsieur Rosser, avez-vous des commentaires à ce sujet? Je me tournerai ensuite brièvement vers MM. Berg ou Hamilton.
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D'accord. Merci à tous. Voilà qui répond à certaines de mes préoccupations.
Monsieur Lehoux, je sais que vous avez une motion à nous soumettre, mais permettez-moi de remercier d'abord nos témoins.
Merci, monsieur Rosser, d'avoir été des nôtres et d'avoir répondu à nos questions en étant très généreux de votre temps.
Monsieur Berg, merci d'avoir fait le voyage depuis la Saskatchewan et merci de votre travail au Conseil canadien du miel.
Monsieur Hamilton, c'est toujours agréable d'accueillir un compatriote de la Nouvelle-Écosse. Il ne fait aucun doute qu'Oxford Frozen Foods est une entreprise qui fait l'orgueil des gens de notre province. Au nom de tous mes collègues, je vous remercie de votre présence parmi nous et des éléments d'information que vous nous avez communiqués.
Monsieur Lehoux, vous nous avez donné préavis d'une motion que vous souhaitez présenter. Pourquoi ne pas le faire dès maintenant?
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Merci, monsieur le président.
Je sais que c'est lundi soir et que tout le monde a hâte que la séance se termine.
J'avais déposé une motion, et j'imagine que tout le monde l'a reçue. Mme la greffière l'a fait parvenir à l'ensemble de mes collègues. Si vous n'y voyez pas d'objection, je n'en ferai pas la lecture intégrale. Cependant, si vous le souhaitez, je vais le faire.
J'aimerais que nous prenions position très rapidement sur la fermeture de l'usine d'Olymel dans ma circonscription, à Vallée-Jonction, au Québec, qui a aussi eu un impact très important sur les producteurs de porc de l'Ontario.
La motion que j'ai déposée porte sur une étude de deux heures. La première heure serait réservée à une partie des témoins que je vous ai suggérés, et l'autre heure, qui serait très importante aussi, serait réservée aux producteurs de porc du Québec et de l'Ontario, ainsi qu'au Conseil canadien du porc.
Il serait pertinent que nous nous prononcions sur cette motion le plus rapidement possible pour recevoir ces gens et, éventuellement, faire des recommandations et déposer un rapport, qui pourrait être très court. Je pense qu'il serait primordial que nous prenions une décision ce soir sur la tenue de cette étude. Il s'agit d'un sujet assez important.
Mes collègues ont peut-être des questions à ce sujet.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à saluer mon collègue M. Lehoux. Je sais qu'il n'est pas facile de perdre des joueurs de l'industrie dans sa communauté. Je voulais simplement préciser que les membres du Sous-comité se sont déjà rencontrés et que M. Turnbull a décidé d'un horaire. Je crois qu'il serait très difficile, en une seule rencontre de deux heures, de faire des recommandations. Il est certain que l'entreprise va fermer ses portes au mois de décembre et que cette décision est un coup dur pour la communauté. Je vais laisser M. Lehoux faire un choix pour ce qui est de la rencontre.
Nous pourrions nous rencontrer le plus rapidement possible, mais nous ne pouvons pas faire de rapport à la Chambre, parce qu'il est impossible de déterminer tous les points importants lors d'une seule rencontre. S'il est question de tenir plus de rencontres, je voudrais souligner que nous avons un horaire à suivre et que, si la motion est adoptée, il va falloir intégrer cela à l'horaire, étant donné que nous avions déjà déterminé ce qui était à faire.
J'aimerais mentionner que l'usine ne ferme pas ses portes demain matin, mais au mois de décembre, et que cela a été annoncé publiquement. Le gouvernement du Québec est déjà inclus dans le processus. À ce que je sache, Olymel n'a fait aucune demande officielle pour que le gouvernement fédéral intervienne, de quelque façon que ce soit.
Je sais que mon collègue M. Lehoux veut intervenir.
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Je comprends à quel point cette nouvelle peut être importante pour la collectivité locale.
Je ne sais pas s'il nous est possible de produire un rapport, mais je me demande si M. Lehoux serait prêt à envisager que le Comité autorise la présidence à écrire une lettre à la ministre pour lui exprimer nos préoccupations en fonction des témoignages entendus.
Si nous tenons à produire un rapport qui inclura, je présume, certaines recommandations, il faudra accorder davantage de temps à cette étude alors même que notre calendrier est déjà, comme M. Lehoux le sait pertinemment, assez bien rempli ces jours‑ci.
C'est simplement une suggestion que je soumets à votre considération.
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Merci, monsieur le président.
Je suis reconnaissant au Comité de bien vouloir prendre le temps de discuter de cette proposition de M. Lehoux, car je suis persuadé que je me retrouverais dans une position similaire si Cargill décidait de fermer son usine de transformation des viandes à High River. Ce serait vraiment catastrophique, non seulement pour ma circonscription, mais aussi bien sûr pour l'ensemble de l'industrie.
C'est selon moi une question importante, et nous devons déterminer comment nous pourrons l'intégrer à notre calendrier. Je suis certes conscient que le Comité a d'autres études à mener sans faute, mais je pense également que nous devons faire montre d'une certaine souplesse lorsque des problèmes inattendus se présentent, comme c'est assurément le cas en l'espèce.
Je sais que cela peut paraître plus ou moins urgent du fait que l'usine ne fermera pas ses portes avant l'automne ou le début de l'hiver, mais je peux vous dire que j'ai reçu à mon bureau aujourd'hui même les représentants des producteurs de porcs de l'Ontario qui s'inquiètent beaucoup du manque de capacité de transformation et se demandent comment ils vont pouvoir composer avec la situation. Je sais que l'usine en question va demeurer ouverte jusqu'à l'automne, mais cela ne leur laisse que quelques mois pour essayer de trouver de nouvelles destinations pour la transformation de dizaines de milliers de bêtes, ce qui ne manque pas d'être problématique.
Pour l'instant, ils vont tenter de diriger leurs porcs vers l'Iowa et l'Idaho, mais s'il devait se passer quelque chose à la frontière ou si les Américains devaient accroître leur production, ils perdraient ce débouché du côté des États-Unis et devraient chercher ailleurs. Ils s'interrogent aussi, étant donné les nouveaux dispositifs de consignation électronique qui sont utilisés, sur la distance qu'ils pourront faire parcourir à leurs porcs, car ils ne veulent pas avoir à se préoccuper du déchargement et du chargement.
Je sais que l'échéance semble assez lointaine, mais il y a certaines questions importantes qu'il convient de régler. Je comprends l'argument de M. Drouin qui fait valoir que c'est une entreprise privée, mais j'estime que le Comité a le mandat de prêter une oreille attentive aux craintes et aux préoccupations des intervenants du milieu relativement à certains des problèmes qui les affectent. Si M. Lehoux est disposé à accepter l'excellente suggestion de M. MacGregor, je pense que cela pourrait nous permettre de faire le nécessaire sans empiéter outre mesure sur le temps de travail du Comité.
Je crois que nous avons la possibilité de consacrer une séance à cette question. J'estime qu'il est envisageable de l'intégrer à notre calendrier pour examiner cet enjeu d'importance pour les gens que nous représentons ici, à savoir nos intervenants des milieux agricoles et agroalimentaires. C'est une situation qui pourrait avoir des retombées majeures partout au Québec et en Ontario, et peut-être même aussi au Manitoba, si la question de la capacité de transformation devient encore plus problématique.
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Concernant la capacité de transformation, je voudrais seulement rappeler au Comité…
Nous ne nous opposons pas à cette motion. Nous allons l'appuyer si on décide d'écrire une lettre.
Je veux d'ailleurs remercier M. MacGregor pour sa suggestion en ce sens.Je vous rappelle toutefois que nous avons déjà mené une étude sur la capacité de transformation au Canada, et qu'il est donc fort possible que nos recommandations se recoupent.
D'une manière générale, la capacité de transformation au Canada est très concentrée, et le Comité a pu entendre de nombreux témoins à ce sujet au fil des dernières années et à l'occasion des études menées avant les dernières élections. Pour ceux parmi vous qui étaient déjà membres du Comité… Il y avait M. MacGregor, et je crois aussi, monsieur Barlow, que vous étiez avec nous. On peut dire que vous êtes un membre intermittent du Comité.
S'il est convenu d'écrire une lettre et de régler le tout dès que possible,
[Français]
c'est avec plaisir que je vais appuyer la motion de M. Lehoux.
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Merci, monsieur le président.
J'adhère très volontiers à la proposition de modification, c'est-à-dire au fait d'écrire une lettre. En complément à ce que mon collègue M. Drouin a mentionné tout à l'heure, nous avons effectivement déjà fait une étude sur ce sujet dans le passé. Je pense que la situation a quand même changé de façon assez rapide. De plus, il y a eu des fermetures de marché à l'international. En fin de compte, comme mon collègue M. Barlow l'a dit, cela signifie une réduction du nombre d'abattages de bêtes, soit un million au Québec, et de 700 000 à 800 000 par année en Ontario. Ce sont des volumes assez considérables, et il est important que nous puissions ramener cela sur le tapis et voir s'il y a des éléments nouveaux.
Selon moi, les témoins que nous avons ciblés pourront nous apporter l'éclairage nécessaire avant que nous écrivions notre lettre à la . Je ne fais que le suggérer, parce que j'ai oublié de le mentionner l'autre jour. En fin de compte, la question de la santé animale est importante dans tout cela. Comme vous l'avez dit, monsieur Drouin, la fermeture est prévue pour le mois de décembre. Il y a déjà un vent de panique qui s'est installé. L'usine emploie 1 000 personnes, réparties sur deux quarts de travail. Certaines vont peut-être décider de partir avant la fermeture, ce qui toucherait sûrement aussi de façon importante la capacité d'abattage, et ce, dans un délai relativement court. Il est donc primordial que nous puissions nous pencher sur cela. Les témoins cités dans la motion pourraient nous aider à trouver des solutions. Ils pourraient à tout le moins nous faire des suggestions.
Si la motion modifiée est adoptée, il est sûr que je vous ferai confiance pour écrire la lettre et la remettre à la ministre en main propre, monsieur le président. C'est avec plaisir que je contribuerai aux efforts visant à ce que nous puissions arriver à une conclusion. Je suis très ouvert, monsieur le président, à l'idée de collaborer avec vous.
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Ne vous inquiétez pas, la présidence va voir à ce que cette lettre se rende bel et bien à la .
Je crois que nous pouvons tous convenir qu'il s'agit d'un enjeu d'importance qui a de vastes répercussions dans de nombreuses régions, y compris assurément, comme vous l'avez mentionné, en Ontario et au Québec.
Voici ce que nous allons faire. Il n'est pas nécessaire de mettre la motion aux voix. On peut considérer qu'elle a été adoptée. Je vais prendre les dispositions nécessaires avec notre greffière pour intégrer cette étude à notre calendrier dans un délai raisonnable. Je sais qu'il y a un sentiment d'urgence. Nous allons convoquer les témoins que vous avez proposés. S'ils acceptent tous notre invitation, nous en aurons un nombre suffisant. S'il nous en faut davantage, nous demanderons aux différents partis de nous transmettre leurs suggestions.
Nous allons essayer de prévoir une séance de deux heures et 15 minutes, en gardant peut-être 10 ou 15 minutes pour discuter à huis clos du contenu de la lettre. Il ne s'agira pas d'un rapport en bonne et due forme, mais il y aura peut-être lieu de traiter des éléments que nous voudrions que notre analyste intègre à cette lettre. Nous allons nous efforcer de concrétiser le tout.
Chers collègues, je pensais que nous finirions la soirée plus tôt que prévu, mais nous n'avons finalement gagné que neuf minutes. Nous avons entendu d'excellents témoignages concernant les abeilles. Nous avons traité ce soir d'un sujet fort intéressant.
Je suis désolé pour les problèmes techniques, mais la santé de nos interprètes doit primer. Nous allons tenter d'apporter les correctifs nécessaires. Je présume que nous allons vouloir entendre de nouveau les représentants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire. Vous pouvez vous en remettre à la présidence et à la compétence de notre greffière et de nos analystes en étant assurés que le nécessaire sera fait au cours des prochains jours.
Nous nous reverrons tous mercredi pour nous pencher à nouveau sur la mortalité des abeilles, et nous verrons alors pour la suite des choses.
La séance est levée.