Je vous souhaite la bienvenue à cette 18e réunion du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes.
La séance d’aujourd’hui se tient selon le format webinaire. Les webinaires servent aux séances publiques des comités et seuls les membres, leur personnel et les témoins peuvent y participer. Les membres du Comité ont peut-être remarqué que l’accès à la réunion était beaucoup plus rapide et que la participation active était immédiate, même si nous avons eu un peu de retard avec l’intégration des témoins. Toutes les fonctionnalités relatives à la participation active sont les mêmes. Les membres du personnel ne peuvent participer de façon active à la réunion et peuvent seulement la regarder en mode galerie.
Je profite de l’occasion pour rappeler aux participants qu’il est interdit de faire une saisie d’écran ou de prendre votre écran en photo.
Pour assurer le bon déroulement de la réunion, nous devons respecter certaines règles.
L’interprétation de la vidéoconférence se fera de la même façon que pour les réunions habituelles du Comité. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le son du parquet, l’anglais et le français.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Lorsque vous êtes prêts, veuillez cliquer sur l’icône du microphone pour l’activer. Si vous n’avez pas la parole, veuillez désactiver votre micro.
Pour faire un rappel au Règlement, les membres du Comité doivent activer leur microphone et dire « J’invoque le Règlement » pour attirer l’attention de la présidence.
Pour assurer une distanciation adéquate dans la salle de comité, si vous souhaitez vous adresser au greffier ou aux analystes pendant la réunion, veuillez leur envoyer un courriel à leur adresse du Comité.
Ceux qui se trouvent dans la salle de comité doivent porter un masque, sauf lorsqu’ils sont assis et se trouvent à une distance suffisante des autres participants.
Cela étant dit, l’une des deux témoins a pu se joindre à nous.
Madame Bull, nous vous remercions de votre présence aujourd’hui.
Je vais inviter la témoin à faire sa déclaration préliminaire, en espérant que le deuxième témoin pourra se joindre à nous avant qu’elle n’ait terminé afin que nous puissions poursuivre.
Madame Bull, vous disposez de cinq minutes; allez-y.
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[
La témoin s’exprime en ojibwé et fournit le texte suivant:]
Aanii, Tabatha Bull n'indignikaaz, Nipissing n'indoonjibaa, Migizi dodem.
[La témoin fournit une version en anglais dont voici la traduction:]
Bonjour. Je m'appelle Tabatha Bull. Je fais partie de la Première Nation de Nipissing et j'appartiens au clan de l'aigle.
[Traduction]
À titre de présidente et chef de l'exploitation du Conseil canadien pour le commerce autochtone, je tiens à vous remercier, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, de me donner l'occasion de témoigner devant vous et de répondre à vos questions.
Je vous parle à partir de mon bureau à domicile, sur le territoire traditionnel de nombreuses nations, dont les Mississaugas of the Credit, les Anishinabe, les Chippewas, les Haudenosaunee et les Wendats.
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement a offert une aide aux entreprises. Plusieurs des mesures d'aide ont dû être corrigées afin de tenir compte des entreprises autochtones. Le Conseil canadien pour le commerce autochtone a souligné à maintes reprises le besoin d'établir une fonction de navigation propre aux entreprises autochtones, afin de favoriser la compréhension à l'égard des divers programmes et la participation à ceux-ci. Selon les entreprises autochtones, la navigation à travers la bureaucratie, qui ne tient souvent pas compte de leur contexte juridique et de leur milieu, représente un obstacle important qui les empêche d'accéder aux mesures de soutien dont elles ont besoin pour maintenir leurs entreprises à flot et préserver leur bien-être.
Le manque d'aide ciblée pour permettre aux entreprises autochtones d'utiliser ces mesures de soutien du gouvernement souligne le besoin d'une stratégie autochtone pour la reprise économique qui soit gérée par les Autochtones, qui mise sur la capacité autochtone et qui soit dotée des ressources nécessaires pour favoriser la prospérité et le bien-être des Autochtones.
Aucune stratégie du genre n'a été évoquée dans le discours du Trône ou de l'Énoncé économique de l'automne. Nous reconnaissons les importants engagements qui ont été renouvelés, mais il n'y a aucunement été question d'efforts pour favoriser l'autonomie économique des peuples, des entreprises ou des collectivités autochtones. Nous espérons que le gouvernement utilisera le budget à venir pour faire valoir aux Canadiens que la prospérité autochtone et la réconciliation économique sont importantes.
Lors de mes témoignages du 29 mai et du 17 novembre devant le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes, j'ai fait valoir que les circonstances particulières auxquelles faisaient face les entreprises autochtones n'avaient pas été prises en compte au départ dans les critères d'admissibilité au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ou dans le projet de loi . Ainsi, de nombreuses entreprises n'ont pas pu obtenir de subvention salariale. Nous reconnaissons que le gouvernement a remédié à ces lacunes. Il ne faut toutefois pas oublier le fardeau supplémentaire qu'a entraîné ce délai de près d'un mois pour de nombreuses entreprises autochtones.
Malheureusement, lorsque le gouvernement a présenté le projet de loi , qui prolongeait les subventions salariales et locatives, le Conseil canadien pour le commerce autochtone a dû une fois de plus faire valoir que le gouvernement n'avait pas tenu compte des circonstances uniques des entreprises autochtones. Cette fois, il aura fallu 82 jours pour obtenir des précisions de la part des représentants fédéraux, et pour apprendre que les sociétés de développement économique autochtones ne seraient probablement pas admissibles à la subvention locative. Ce retard et la réponse décevante du gouvernement démontrent que les entreprises autochtones demeurent une préoccupation secondaire dans le cadre de la conception de programmes d'aide aux entreprises canadiennes.
Dans le but de favoriser l'élaboration de politiques judicieuses et des interventions efficaces pendant la pandémie, et en collaboration avec les organisations autochtones nationales de premier plan, le Conseil canadien pour le commerce autochtone a réalisé deux sondages pour comprendre l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les entreprises autochtones. Selon notre plus récent sondage, près de la moitié des entreprises avaient dû mettre à pied des employés. Bien que 57 % des entreprises autochtones soient restées ouvertes pendant la pandémie, 30 % d'entre elles ont fait valoir qu'elles ne survivraient pas plus de six mois sans une aide financière supplémentaire. À cet égard, j'ajouterais que les entreprises autochtones nous ont dit à maintes reprises qu'elles ne pouvaient s'endetter davantage.
Comme je l'ai dit lors de mon témoignage devant les comités de la Chambre et du Sénat, bon nombre d'entreprises autochtones étaient prêtes à fournir de l'équipement de protection individuelle pour répondre aux besoins médicaux du Canada. Une liste de ces entreprises a été fournie à plusieurs ministères fédéraux dès le mois de mars 2020, mais seule une petite partie des contrats d'approvisionnement fédéraux d'une valeur de 6 milliards de dollars en la matière a été octroyée à des entreprises autochtones. Dans un communiqué de presse du 21 septembre 2020, on a souligné que sept entreprises autochtones avaient conclu des marchés en ce sens, pour une valeur de 2,5 millions de dollars, ce qui représente 0,04 % des dépenses du gouvernement fédéral en matière d'équipement de protection individuelle. D'après nos discussions avec SPAC et notre compilation des données publiques, ce chiffre serait un peu plus élevé. Toutefois, nous n'arrivons toujours pas à obtenir une confirmation du montant total des achats d'équipement de protection individuelle auprès d'entreprises autochtones.
Pour remédier à ce manque d'information, je proposerais au Comité de songer à des mesures pour exiger des ministères et organismes gouvernementaux qu'ils fassent rapport de leurs achats auprès d'entreprises autochtones dans le cadre de leurs présentations au comité du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses. En termes simples, nous ne pouvons pas améliorer ce qui n'est pas mesuré.
Pour conclure, j'aimerais que vous songiez à une chose: trop souvent, les préoccupations des entreprises autochtones sont relayées au second plan. Par conséquent, les organisations autochtones comme le Conseil canadien pour le commerce autochtone doivent prouver au gouvernement que ses interventions ne répondent pas aux besoins des Autochtones.
À titre de point de départ raisonnable pour favoriser la reprise économique autochtone, le gouvernement pourrait réserver des marchés en matière d'approvisionnement et d'infrastructure aux entreprises et aux collectivités autochtones, et les organisations gouvernementales pourraient faire rapport publiquement de ces dépenses.
Le Conseil canadien pour le commerce autochtone s’engage à poursuivre la collaboration avec le gouvernement, ses membres et ses partenaires pour rétablir la voie de la réconciliation pour un Canada sain et prospère.
Je vous remercie de m’avoir écoutée.
Chi-meegwetch.
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Bonjour et merci à tous.
Je m’appelle David McHattie. Je suis le vice-président aux relations institutionnelles pour Tenaris Canada et le président du conseil d’administration de Manufacturiers et exportateurs du Canada.
Il ne fait aucun doute que la pandémie de COVID-19 a entraîné des conséquences graves pour tous les Canadiens. Je crois que ces conséquences se feront sentir pendant de nombreuses années. J’ai été nommé au Conseil de l’approvisionnement lié à la COVID-19 afin de faire part de mes opinions et de mes connaissances au sujet de l’incidence de la COVID sur le secteur manufacturier canadien et sur les façons dont il peut mieux aider le Canada en ces temps difficiles.
Comme le secteur manufacturier canadien est essentiel pour la population, qu’il génère un PIB de 10 % et qu’il génère 1,7 million d’emplois, il est important que les politiques de lutte contre la COVID-19 en tiennent compte. De façon directe et indirecte, le secteur manufacturier représente environ 30 % de l’activité économique du Canada.
Les questions prioritaires pour les fabricants canadiens sont importantes pour tout le Canada. La sécurité et la santé des employés du secteur manufacturier sont la grande priorité. Ils doivent avoir accès à l’équipement de protection individuelle, à des tests rapides et à l’information pour produire les biens dont ont besoin les Canadiens. Bon nombre de fabricants ont intensifié ou modifié leur production pour répondre à la crise et fabriquer plus de produits alimentaires, d’énergie, d’équipement de protection individuelle et d’autres produits pour le secteur des soins de santé et des sciences de la santé, ou des produits d’intrant. Alors que ce secteur a modifié sa production, il a aussi dû adopter de nouveaux protocoles de sécurité, et les régimes de production ont eu une incidence négative sur les coûts.
Alors que de nombreux pays ont restreint leurs approvisionnements, le Canada a réalisé l’importance d’une chaîne d’approvisionnement manufacturière locale stable, sécuritaire et souple pour notre bien-être national. C’est tout aussi important pour les produits industriels que pour les produits de consommation. Des organisations comme Manufacturiers et exportateurs du Canada ont été en mesure de transmettre les meilleures pratiques rapidement par l’entremise des services de formation, et de communiquer avec ses membres.
En créant le Conseil de l’approvisionnement lié à la COVID-19, le gouvernement fédéral a fait un pas dans la bonne direction pour s’adresser à un groupe diversifié afin d’obtenir ses commentaires, ses idées et son appui. La diversité de ce groupe a donné lieu à une discussion stimulante qui a profité à tous les intervenants. Les initiatives du gouvernement visant à faire le pont entre les fournisseurs et les acheteurs dans le but d’établir une réserve d’urgence des produits stratégiques et d’accroître les chaînes d’approvisionnement canadiennes ont été applaudies par tous.
Comme nous avons tous tiré des leçons des 15 derniers mois, il est important de continuer de nous poser des questions. De quelle façon la définition des biens essentiels a-t-elle changé pour les Canadiens? La fabrication est importante. Pouvons-nous développer des idées et les mettre en œuvre ici pour nous approvisionner et approvisionner le monde? Comment pouvons-nous stimuler une plus grande production de biens essentiels à l’échelle nationale par l’entremise de politiques industrielles et de stratégies en matière d’approvisionnement? Comment pouvons-nous inciter les Canadiens à acheter local sans restreindre les avantages de la mondialisation?
C’est sur ces questions que s’est penché le Conseil. J’ai aimé avoir l’occasion de participer et de contribuer à la discussion et j’ai eu l’impression que le gouvernement écoutait le point de vue des fabricants, des exportateurs et des Canadiens.
Merci.
Je sais que vous faites des analyses dans une perspective de long terme, mais, à court terme, avez-vous un mot à dire au sujet des contrats qui ont été signés?
Par exemple, le gouvernement a commandé 40 000 respirateurs et en a reçu environ 21 000. Or, selon l'évaluation qu'on peut faire, on a beaucoup trop de respirateurs.
Dans vos rencontres, abordez-vous ce genre de questions, à savoir si l'on devrait cesser de dépenser des centaines de millions de dollars pour de l'équipement dont on n'a plus besoin? Participez-vous à ces discussions?
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Tout à fait. Il est évident qu’au cours des premiers mois, les fabricants ont changé leur fusil d’épaule au plus vite pour se mettre au service des collectivités où se trouvent leur entreprise, leurs employés et leurs clients.
Partout au pays, des fabricants ont pris l’initiative de modifier leur production. C’était souvent à leurs frais, car ils devaient changer leur régime de production et bien souvent créer un produit à partir de zéro, ou adapter un produit existant à un coût supérieur.
Il était très utile d’informer le gouvernement de différentes façons, y compris ici, pour qu’il sache que le Canada pouvait aider les fournisseurs et les acheteurs en établissant des liens entre eux au moyen des marchés publics, lorsque c’était possible. C’était une excellente occasion à saisir, qui allait être fort avantageuse pour les collectivités de partout au pays.
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Très bien. Je vous remercie.
Monsieur McHattie, je veux simplement remercier tous vos membres qui ont répondu de façon phénoménale à l’appel et qui ont fabriqué de l’équipement de protection individuel, ou EPI, pour les Canadiens. Sans eux, les choses auraient pu se passer bien différemment il y a quelques mois.
Je vous dirai la même chose, madame Bull. Je sais qu’un grand nombre d’entreprises autochtones ont répondu à l’appel du Canada.
J’aimerais toutefois savoir quels genres de problèmes vous avez rencontrés. Je sais que 28 contrats ont été accordés à des entreprises autochtones, mais vous dites que nous devons trouver une façon de mieux mesurer ces chiffres. Vous aimeriez qu’il y ait un moyen de connaître le nombre de contrats qui ont été accordés aux entreprises autochtones dans les projets de loi de crédits. Est-ce bien ce que vous avez dit au début?
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Je suis tout à fait d'accord.
À titre informatif, je dois dire à vous, aux membres du Comité et aux personnes qui nous regardent que le mécanisme prévoit une politique de conformité. Je m'y intéresse vivement puisqu'elle a des répercussions sur bien d'autres groupes aussi.
En effet, si un entrepreneur est jugé en non-conformité, il figurera sur ce qu'on appelle la liste des soumissionnaires à admissibilité limitée du Programme de contrats fédéraux. Si j'en parle, c'est parce que selon la note de bas de page, il n'y a actuellement pas de nom sur la liste des soumissionnaires à admissibilité limitée. J'aimerais attirer votre attention sur une motion présentée précédemment, et que vous pourriez soumettre à nouveau à votre comité. Au sujet de cette politique, le gouvernement semble être d'avis que tous les entrepreneurs du Programme des contrats fédéraux sont en conformité, ce que je trouve très difficile à croire, bien franchement.
Madame Bull, j'ai presque terminé de vous adresser mes questions pour ce tour-ci. J'aimerais vous laisser le temps qu'il me reste pour proposer... Vous avez parlé d'une motion, mais y a-t-il d'autres mécanismes précis qui nous permettraient de veiller à ce que les programmes gouvernementaux en place remplissent véritablement leur mandat? Il y aura probablement une troisième vague, et nous savons maintenant certaines choses grâce à votre expérience au sein du Conseil. Par conséquent, que recommandez-vous au Comité de faire pour s'assurer que tous les programmes gouvernementaux bien intentionnés et bien rédigés, comme « Donner un sens à l'approvisionnement » et le Programme de marchés réservés aux entreprises autochtones, livrent des résultats tangibles aux collectivités qu'ils prétendent soutenir?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui. Je vous suis très reconnaissante de nous consacrer du temps.
Il va sans dire que la COVID a eu une incidence considérable et que nous avons dû nous empresser d'y répondre. En mars et en avril dernier, le gouvernement a dû faire des pieds et des mains pour affronter la crise. Au départ, la semble avoir jugé bon que les Canadiens fassent partie de la solution. Elle a beaucoup parlé de « l'approche concertée » qu'elle souhaitait privilégier à ce moment.
Pour ce faire, elle a mis sur pied un conseil spécial composé de 16 membres, dont vous faisiez partie tous les deux. Les 16 personnes sélectionnées étaient issues de diverses sphères du secteur privé ou à but non lucratif. Initialement, la ministre était d'avis que vous pouviez lui fournir des conseils et des recommandations utiles. C'était son intention, si j'ai bien compris.
Si nous examinons les procès-verbaux qui sont en ligne, nous constatons que seules trois réunions sont rapportées publiquement. Or, nous avons découvert aujourd'hui qu'il y en avait eu une quatrième. Au départ, il y a eu une réunion le 8 mai, une autre le 28 mai et une troisième le 22 juin, après quoi il ne s'est rien passé avant décembre. Il n'y a aucune information en ligne sur la réunion de décembre, mais vous dites qu'elle a bien eu lieu.
Le conseil a tenu sa première réunion le 8 mai. Selon le bref paragraphe d'explication qui se trouve en ligne, voici ce qui s'est passé. La ministre vous a salué, vous a remercié de votre participation, a rappelé le mandat du conseil, puis a dit que la réunion suivante aurait lieu trois ou quatre semaines plus tard, sans vous donner ni date exacte ni mandat.
Nous voyons que la réunion suivante a eu lieu le 28 mai, soit trois semaines plus tard. Nous étions alors en pleine pandémie. Le gouvernement avait beaucoup de mal à se procurer le matériel et l'EPI dont il avait besoin pour garder le pays à flot.
La ministre a déclaré qu'elle voulait prôner une approche concertée, puis elle a réuni 16 personnes ayant une expertise incroyable à partager. Pourtant, elle n'a pas jugé nécessaire de vous rencontrer avant trois semaines malgré la crise majeure qui nous frappait, sans doute la pire que nous ayons connue depuis la Seconde Guerre mondiale.
La ministre a cru bon de faire cavalier seul pour prendre toutes sortes de décisions et... différentes sommes d'argent, sans profiter de l'expertise de l'industrie et de la sagesse collective de ces personnes.
C'est intéressant. Il semble donc que le conseil visait surtout à faire bien paraître le gouvernement et à donner l'impression qu'il se soucie de l'opinion des Canadiens — en rencontrant des spécialistes. Or, ce n'était pas réellement le cas.
Il faut croire que des personnes qualifiées ont été ignorées, ce qui est désolant. Les Canadiens méritaient que vos voix soient entendues. Je pense que vous auriez pu apporter des points de vue vraiment intéressants si une réunion avait été convoquée pendant la période importante et cruciale qui se situe entre le début et la fin du mois de mai, alors que de nombreuses décisions ont été prises.
Je suppose que ma question est la suivante: avez-vous pu soumettre des conseils ou des idées entre les réunions? Y avait-il un mécanisme qui vous permettait de le faire? Sinon, était-ce uniquement lors des réunions organisées par la ministre que vous pouviez apporter une contribution?
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Oui, certainement. Je vous remercie de la question.
Lorsque le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes a été lancé pour la première fois, le programme était accessible par l'entremise des institutions financières traditionnelles. Or, nous savons que seulement 33 % des entreprises autochtones font affaire avec des institutions financières traditionnelles. C'est pourquoi un financement supplémentaire, d'une valeur de 307 millions de dollars, a ensuite été accordé par l'intermédiaire de l'Association nationale des sociétés autochtones de financement, au même titre que le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes; ainsi, les fonds allaient être distribués par l'entremise des institutions financières autochtones, mais cet argent n'a été débloqué qu'à la fin de juin. Là encore, il y a eu un retard important par rapport à l'annonce du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes.
Par ailleurs, en ce qui concerne la version initiale du programme de subvention salariale, les sociétés de développement économique autochtones n'y étaient pas admissibles en raison de leur structure. Nous avons eu de nombreuses discussions à l'échelle du gouvernement. Cette situation a, elle aussi, été corrigée, mais il a fallu attendre environ trois mois avant que d'autres entreprises autochtones puissent bénéficier de la subvention salariale, par rapport aux sociétés de développement économique, lesquelles emploient tout de même un nombre important de Canadiens, autochtones ou non.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur McHattie, vous avez expliqué que vous pouviez envoyer des notes entre les réunions, ce que je peux comprendre. Je sais que c'est une forme de communication; cependant, dans vos observations, vous avez également dit que les conversations étaient, à vos yeux, très instructives ou très utiles. Voilà qui me porte à croire qu'il y a beaucoup à gagner lorsque des gens se réunissent, lorsqu'ils s'assoient à la même table et qu'ils collaborent tous ensemble dans la même pièce.
J'en déduis donc de vos observations que beaucoup de choses nous ont échappé parce qu'il n'y a pas eu de réunions durant de longues périodes. Je le répète, il y a eu un long intervalle de trois semaines en mai, puis un autre de la fin mai à la fin juin et, enfin, une autre période de six mois de la fin juin à décembre. Cela représente beaucoup de temps d'attente entre les réunions et beaucoup d'occasions ratées, ce qui rejoint ce que vous disiez, à savoir qu'il est possible d'avoir des conversations incroyablement perspicaces et tout à fait utiles, non seulement pour vous, en tant que dirigeants de l'industrie, mais aussi, bien sûr, pour la .
Je trouve intéressant de constater que le Conseil a été créé en vue de servir de lieu de rencontre des esprits. Il rassemble des gens pour qu'ils puissent présenter différentes idées, établir un dialogue et peut-être même prendre part à des discussions animées afin de trouver des idées nouvelles et novatrices.
Je ne comprends donc pas pourquoi la n'a pas convoqué des réunions plus régulièrement, surtout au début de la pandémie, lorsqu'on s'affairait à trouver des solutions. N'êtes-vous pas d'accord avec moi pour dire qu'il est important de tenir une réunion où les gens peuvent collaborer?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous parle depuis le territoire traditionnel de la Confédération des trois feux — les Ojibwa, les Odawa et les Potawatomi.
Je vous remercie, tous les deux, de témoigner devant nous et de répondre à nos questions. Je tiens aussi à vous remercier infiniment d’avoir participé et contribué à ce qui représente la plus grande mobilisation industrielle en temps de paix depuis la Seconde Guerre mondiale.
Bien entendu, le Conseil sur l’approvisionnement a joué un rôle important dans le cadre de notre stratégie d’approvisionnement. D’après vous, quel rôle pourrait-il jouer après la pandémie? A-t-il une fonction à remplir à l’avenir?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur le mode de fonctionnement du Conseil. J'ai des informations un peu divergentes et j'aimerais obtenir votre point de vue.
Lors de la mise sur pied du Conseil sur l'approvisionnement lié à la COVID-19, la a mentionné que celui-ci n'était « pas censé combler une lacune particulière dans la chaîne d'approvisionnement en soi », mais que son objectif était « de jeter un regard nouveau sur les approvisionnements ». Selon ses dires, c'est davantage comme un comité consultatif.
De son côté, le disait que le travail du Conseil était de s'assurer que le Canada allait disposer de suffisamment d'articles nécessaires pour continuer à lutter contre la pandémie, par exemple des ventilateurs, des masques et du désinfectant pour les mains.
Selon ce que j'entends aujourd'hui, vous avez été convoqués pour donner des conseils, mais vous n'étiez pas vraiment impliqués dans les opérations. Or, le premier ministre disait que vous étiez là pour aider à la bonne marche des opérations.
Monsieur McHattie, quelle est la bonne version: celle de la ou celle du ?
:
Merci, monsieur le président.
Au moment où je vous parle, je me trouve sur la rive québécoise de la rivière des Outaouais, sur le territoire du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
Merci, monsieur McHattie et madame Bull, d'être avec nous aujourd'hui.
En tant que secrétaire parlementaire de Services publics et Approvisionnement Canada, j'ai eu le plaisir de participer à un certain nombre de ces réunions du Conseil sur l'approvisionnement. Je tiens à remercier nos témoins de leur temps, leur savoir-faire, leurs idées et leurs connaissances.
Franchement, monsieur le président, je trouve ce harcèlement sur ce qui a été discuté lors de ces réunions un peu lamentable — et assurément improductif — de la part de l'opposition. Vous avez eu des conversations avec des gens de tous les horizons, et notamment du monde des affaires, pendant une période de crise pour le Canada. Il est de notoriété publique que nos réserves d'EPI étaient déficientes, et nous avons fait appel à des représentants de partout au pays pour qu'ils donnent des conseils à la ministre et au gouvernement concernant ces questions. Je sais que leurs conseils ont été très bien accueillis et très bien pris en compte.
Dans cet esprit, je veux revenir sur les conversations qui ont eu lieu au sein du Conseil sur l'approvisionnement de la ministre et m'enquérir des prochaines étapes.
Je commencerai par M. McHattie. Selon vous et Manufacturiers et exportateurs du Canada, quels sont les obstacles qui subsistent et qui pourraient nuire au développement d'une chaîne d'approvisionnement nationale pour les EPI et à toutes ces autres applications liées à la santé dont on a discuté et qui ont été décrites?
Avec maintenant environ un an de recul, y a-t-il des choses productives que les gouvernements pourraient faire pour aider les fabricants canadiens à s'implanter davantage dans ce secteur?
:
C'est une excellente question.
Cela ne me dérange certainement pas, et je n'ai pas pensé que c'était du harcèlement. Je pense que le travail effectué par les députés pour essayer de demander des comptes à l'administration est parfaitement bien et acceptable, donc je suis d'accord avec cela. Cependant, je veux le faire passer à un niveau supérieur.
Que pouvons-nous faire de mieux au Canada pour attirer les investissements dans le secteur manufacturier, qu'il s'agisse d'EPI, de biosciences ou d'autres domaines? Pensez à cela comme s'il s'agissait d'investir dans de nouveaux biens d'équipement; vous investissez dans une technologie de meilleure qualité ou plus avancée. Il est probable que la numérisation, l'automatisation et le type d'industrie 4.0 d'Internet seront au rendez-vous. C'est une chose pour laquelle le Canada est parmi les derniers, selon un classement de l'OCDE. Nous ne sommes pas en tête de liste. Nous aimerions que cette tendance soit inversée, et nous devons donc trouver des moyens d'attirer les investissements au Canada.
Il y a deux aspects à cela. Nous pouvons nous comparer aux États-Unis et nous pouvons nous comparer aux autres pays de l'OCDE. Le rapport du Conseil sur la stratégie industrielle est un très bon rapport pour quelqu'un comme moi: j'aime réfléchir à cela et j'aime en parler. Il est difficile pour les Canadiens de lire toutes ces choses détaillées. Il est facile de dire que nous devrions avoir des impôts moins élevés et plus concurrentiels et que nous devrions trouver un moyen pour que les entreprises aient plus à réinvestir. Nous devons nous associer aux entreprises pour investir davantage, et nous devons donc faire beaucoup plus dans ce domaine.
L'innovation ne se limite pas à la recherche et au développement. Elle ne se limite pas aux nouveaux concepts et aux nouvelles idées. L'innovation consiste à appliquer ce qui est disponible aujourd'hui. Lorsque vous êtes fabricant, vous devez continuer à investir dans vos équipements de fabrication. Chaque fois que vous ferez quelque chose de nouveau, ce sera un geste dans le sens de l'innovation. Voilà une occasion formidable de poser plus de gestes en ce sens. J'aimerais faire le lien entre les leçons tirées de la réponse en matière d'approvisionnement dans le contexte de la COVID-19 et ces investissements manufacturiers de plus grande envergure, et je pense que nous avons des occasions favorables à saisir.
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Je vous remercie.
Meegwetch.
Comme je l'ai dit, je pense que le Conseil sur l'approvisionnement a été une occasion favorable pour nous, en tant qu'association autochtone, ainsi que pour d'autres associations de minorités. C'est le fait d'avoir une voix à une table où nous n'avons peut-être pas toujours la possibilité d'intervenir. Cette conversation a effectivement débouché sur le carrefour sur l'approvisionnement. J'ai trouvé une opportunité... Lorsque nous avons mentionné les entreprises autochtones qui pouvaient fournir des EPI, nous avons demandé qui étaient ces entreprises et nous avons établi un lien avec le carrefour sur l'approvisionnement en lui envoyant la liste des entreprises qui pouvaient fournir des EPI.
C'est certainement un pas dans la bonne direction. Toutefois, j'insiste à nouveau sur le fait qu'il doit s'agir d'une solution à l'échelle de l'État et d'une stratégie d'entrepreneuriat autochtone à l'échelle de l'administration publique, et non pas d'une chose qui relève d'un seul ministère. Nous devons veiller à ce que chaque programme issu d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada ou de Ressources naturelles Canada réponde aux besoins des entreprises autochtones et faire en sorte que ces entreprises aient la même possibilité de participer à ces programmes. C'est un point sur lequel nous insistons beaucoup dans le prochain budget que nous allons soumettre.
Je pense que nous devons également nous pencher sur les possibilités et la propension qu'ont les entreprises autochtones à exporter, tant aux États-Unis qu'en Australie, ainsi que sur la possibilité pour elles de participer à des dialogues sur l'exportation avec leurs homologues autochtones en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et dans le monde entier.
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Merci, madame Bull et monsieur McHattie, d'avoir été là aujourd'hui et d'avoir tenu bon malgré nos problèmes de télécommunications. Je vous sais gré de vos observations et du fait que vous soyez restés avec nous tout au long de la séance.
La portion publique de cette réunion est maintenant terminée et nous allons passer à huis clos. Vous êtes donc libres de partir.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, le greffier vous aura envoyé un document qui indique en gros comment vous brancher à cette réunion et, ensuite, à la réunion à huis clos. Vous devez sortir complètement de la présente réunion et revenir par l'accès à la portion à huis clos avec le nouveau code. Nous vous verrons dans environ cinq minutes, aussi rapidement que possible, espérons-le, et nous pourrons alors nous réunir à nouveau.
Merci à tous.
[La séance se poursuit à huis clos.]