Bonjour. Je vous remercie de nous avoir invités à nouveau à vous parler aujourd'hui.
Comme vous le savez déjà, pour des raisons de santé, M. Massingham ne peut pas être là. Il m'a demandé de vous transmettre ses sincères regrets de ne pas avoir pu se joindre à nous aujourd'hui. S'il y a des questions auxquelles je ne suis pas en mesure de répondre, il m'a demandé de les lui transmettre afin qu'il puisse vous répondre le plus rapidement possible.
En tant que directeur général, je peux cependant vous assurer que je peux parler au nom d'AggregateIQ relativement à toutes ces questions.
Nous avons fait preuve d'une coopération totale avec le Comité. Après notre dernière comparution du 24 avril, nous avons immédiatement fait un suivi et nous vous avons fourni les nombreux documents liés aux questions que vous aviez posées. Votre président nous a aussi demandé de conserver des documents dans une lettre datée du 3 mai. Dans notre réponse du 10, nous avons dit au Comité que nous avions déjà conservé les documents dans le cadre de notre coopération avec le commissaire à l'information et la protection de la vie privée de la Colombie-Britannique et la commissaire fédérale à la protection de la vie privée. Nous respectons le travail important que font les commissaires à la protection de la vie privée et le Comité, et nous voulons poursuivre un dialogue constructif à l'appui de ce travail.
En ce qui concerne notre discussion avec vous le 24, nous avons été, tout à fait, exacts et francs. Je n'ai pas eu l'occasion de répondre à toutes les questions de façon aussi détaillée que je l'aurais voulu, mais j'assume chaque réponse que j'ai donnée.
J'aimerais vous faire part de mes préoccupations au sujet des commentaires follement hypothétiques que certains ont faits au sujet d'AggregateIQ. Je suis encore plus préoccupé par le fait que cette spéculation au sujet de mon entreprise a été considérée comme des faits par d'autres. Des spéculations formulées par des tierces parties ne constituent pas des faits. Je vous demande de ne pas vous fier aux rumeurs, insinuations et spéculations.
Encore une fois, je suis ici pour vous donner des faits sur le travail d'AggregateIQ. Il y a quelques points que j'aimerais soulever à nouveau.
Nous collaborons dans le cadre des enquêtes du Commissariat à l'information et à la vie privée de la Colombie-Britannique et l'Information Commissioner's Office, ou ICO, du Royaume-Uni. En fait, j'ai rencontré des représentants de l'ICO après ma réunion avec le comité britannique responsable des questions numériques, culturelles, médiatiques et sportives. Je viens tout juste de parler encore une fois aux enquêteurs de l'ICO la semaine dernière. Nous communiquons de façon continue. J'espère que l'information que nous leur avons fournie et que nous continuerons de leur fournir leur sera utile dans le cadre de leur enquête.
Par souci de transparence totale, nous avons fourni à votre greffier notre correspondance avec l'ICO. Dans la mesure où il peut y avoir eu un malentendu avec l'ICO et nous, je suis convaincu que tout malentendu a maintenant été dissipé.
En ce qui concerne notre travail lié au référendum de l'Union européenne, certains d'entre vous ont dit être préoccupés la dernière fois au sujet du fait que nous avions reçu un don de Vote Leave, relativement au travail que nous avons fait avec BeLeave. Ce don a toujours été public. La commission électorale du Royaume-Uni a conclu, en mars 2017, qu'aucune autre enquête n'était requise relativement au don de Vote Leave-BeLeave. Le 15 mars dernier, la haute cour de justice du Royaume-Uni a confirmé encore une fois qu'un don, en espèces ou en nature est entièrement autorisé en vertu de la loi électorale britannique.
Pour ce qui est de l'allégation selon laquelle, durant le Brexit, AggregateIQ a utilisé des données de Facebook, supposément obtenues de façon inappropriée par M. Kogan, de Cambridge Analytica, Facebook a confirmé dans son témoignage et par écrit devant le comité DCMS britannique que ce n'était pas le cas. Nous n'avons jamais eu accès aux données, supposément obtenues de façon inappropriée, et ne les avons même pas vues et, de toute façon, nous n'aurions pas été intéressés à le faire.
En ce qui concerne l'allégation selon laquelle BeLeave a utilisé trois des mêmes auditoires que Vote Leave durant le référendum, Facebook a confirmé dans sa lettre que ces groupes n'ont jamais été utilisés par BeLeave. Lorsque cet enjeu a été soulevé devant le comité DCMS britannique, j'ai dit aux membres que j'allais immédiatement me pencher sur cette question. J'ai immédiatement enquêté sur cette situation et fourni une explication très claire et détaillée au comité le soir même, en plus d'éléments de preuve selon lesquels ces auditoires n'avaient pas été communiqués à quiconque à BeLeave. En effet, ils n'ont jamais été utilisés. Je serais heureux de fournir cette information au Comité lorsque je serai de retour au bureau.
Il y a tellement d'autres domaines où le travail d'AggregateIQ a été mal représenté, et je m'attends à avoir l'occasion de discuter de bon nombre de ces choses, ici, aujourd'hui, avec vous, mais j'ai pensé que ce serait bon de vous fournir deux ou trois exemples.
Lorsqu'il était ici sous serment, M. Wylie a déclaré qu'il était techniquement « vrai de dire qu'AggregateIQ ne faisait pas partie de SCL. Il s'agissait d'une société enregistrée dans un pays distinct ». Même si ses déclarations ont semblé changer au fil du temps, nous avons toujours présenté les faits. Nous appartenons à 100 % à des intérêts canadiens et nous ne faisons partie d'aucune autre entreprise. AggregateIQ ne fait pas partie de SCL, simplement parce que nous avons travaillé avec cette organisation. AggregateIQ ne devient pas une partie de SCL, simplement parce qu'une personne inconnue au sein de SCL a créé une liste de numéros de téléphone ou inscrit notre nom sur un site Web. AggregateIQ ne fait pas partie de Cambridge Analytica, parce que quelqu'un rédige la version préliminaire d'un document et inscrit Cambridge Analytica dans l'en-tête. Même le Guardian a dû admettre qu'il n'avait pas l'intention d'affirmer qu'AggregateIQ faisait partie de SCL ou de Cambridge Analytica.
M. Vickery a comparu devant le Comité et devant le comité DCMS britannique pour formuler diverses théories spéculatives fondées sur ce qu'il avait vu ou ce qu'il croyait avoir vu. Les commentaires et les gazouillis de M. Vickery montrent clairement qu'il n'est pas un expert du travail que nous faisons. M. Vickery a obtenu un accès non autorisé à notre répertoire de code. S'il avait seulement pris des notes sur ce qu'il a vu et qu'il nous avait fait part du problème, il n'y aurait pas eu de problème, mais il a enfreint son propre code de pratique et a téléchargé l'information qu'il a trouvée là. En procédant ainsi, il a peut-être enfreint la loi.
Dans le cadre de notre enquête, nous avons constaté un certain nombre de cas où les actions de M. Vickery ne concordent pas avec ce qu'il a dit publiquement, et nous allons transmettre cette information aux autorités compétentes.
J'ai hâte de répondre à vos questions afin de poursuivre notre discussion. Le travail que vous faites est très important et j'espère que nous pourrons vous aider.
Merci.
:
Merci beaucoup d'être ici, encore une fois, aujourd'hui.
J'aimerais parler de certaines des choses que d'autres témoins nous ont dites. Lorsque vous avez comparu devant le Comité, auparavant, je vous ai posé des questions sur les profils psychosociaux utilisés sur Facebook pour cibler certains auditoires. Je vous ai demandé si vous aviez encore ces résultats dans vos bases de données, et vous m'avez répondu ce qui suit: « nous ne sommes pas une entreprise de données, nous n'avons donc aucun intérêt à le faire ».
Lorsque j'ai posé une question à M. Vickery à ce sujet, et il m'a dit que vous vous intéressiez beaucoup aux données. Il a dit qu'il y avait des données dans le disque dur qu'il nous a fourni prouvant que bon nombre de vos déclarations étaient inexactes. M. Vickery a aussi dit qu'il était très surpris que vous ayez dit ces choses.
Étant donné que le Comité est maintenant en possession du disque dur, voulez-vous modifier cette déclaration?
Encore une fois, M. Wylie affirme dans son document publicitaire — c'est effectivement ce que c'est — que les gens croient connaître leurs opinions mieux qu'ils ne les connaissent vraiment et peuvent souvent se mentir à eux-mêmes.
Essentiellement, il affirme qu'il a des façons d'utiliser des points de données détaillées, un très grand nombre de points de données individuelles, et de les intégrer dans divers groupements démographiques pour faire en sorte que les gens changent d'idée.
Selon vous, y a-t-il une ligne qu'il ne faudrait pas dépasser lorsqu'il est question de collecte de données par les partis politiques, quant au genre de données qu'on peut recueillir, à la façon dont on peut les manipuler et les utiliser?
:
Oui, et il y a deux questions, ici. Pour ce qui est du premier point, les aspects psychographiques et toutes ces choses — encore une fois, je ne suis pas un expert à ce sujet —, le travail que M. Wylie a fait pour SCL avant de partir a fini par ne pas fonctionner. Les responsables des campagnes ayant utilisé son travail ont dit dans les journaux et à d'autres endroits que ça n'avait pas fonctionné. Par conséquent, dans la mesure où il faisait la même chose qu'il a faite à ce moment-là...
En fait, M. Kogan a déclaré au comité DCMS que, encore une fois, les tests liés aux résultats qu'il a fournis à SCL n'étaient pas exacts. S'il faisait exactement ce qu'il avait fait avant, alors ça n'a pas fonctionné. Je sais qu'il y a des revues théoriques et des articles qui se penchent sur cette question, sur le fait que c'est théoriquement possible, mais je ne suis au courant d'aucune organisation politique qui l'a fait avec succès, ni aucune société, d'ailleurs.
En ce qui concerne votre deuxième point, cependant, est-ce un sujet sur lequel les partis politiques et, en fait, le Parlement devrait se pencher? Oui. Lorsqu'on fournit de l'information à une organisation, alors il faut savoir, lorsqu'on la fournit, pourquoi on le fait, ce qu'on fera avec cette information et ce qu'on peut faire pour récupérer l'information, au besoin. Actuellement, au Canada, et, en fait, sur tous vos sites Web, vous recueillez de l'information, mais vous...
Eh bien, votre site Web, monsieur Kent, contient une déclaration sur la protection des renseignements personnels, mais, habituellement, on ne dit pas aux gens qui consultent les sites politiques ce qui arrivera avec leurs renseignements ni la façon dont ils peuvent les récupérer.
Selon moi, une chose très importante que le Comité devrait faire — et je crois que M. Erskine-Smith en a déjà parlé —, c'est de prévoir des déclarations très claires et faciles à lire sur tous les sites Web — si on y recueille de l'information — sur l'information qui est recueillie, la façon dont on l'utilisera, ce pour quoi on peut l'utiliser à l'avenir et la façon de la récupérer.
Selon moi, c'est un domaine où il pourrait y avoir du changement, car ce n'est pas le cas actuellement. Vous pouvez utiliser le consentement implicite, mais c'est assurément quelque chose que les politiciens, les entreprises, les organisations ou n'importe qui d'autre devrait vraiment avoir.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Silvester. Je tiens à dire d'entrée de jeu que ce que nous essayons de faire ici, c'est connaître les faits. Nous n'avons rien contre AggregateIQ. Votre témoignage est important pour nous, comme celui de n'importe qui d'autre.
Je dirais que nous avons été frustrés, parce que nous avons eu l'impression, lorsque votre collègue M. Massingham a comparu, qu'il n'était pas du tout franc. Nous avons un certain nombre de questions à poser. Selon moi, le fait qu'il n'est pas ici soulève de graves préoccupations, parce qu'il y a des questions auxquelles, selon moi, vous ne pouvez pas répondre, d'après les messages Slack qu'il nous a transmis.
Cela dit, poursuivons. Je veux revenir à la conversation que vous et Chris Wylie avez eue sur le cloisonnement de l'information entre les campagnes Vote Leave et BeLeave. Il vous a demandé si vous aviez compartimenté l'information, et il a affirmé que vous avez répondu par la négative. Avez-vous compartimenté les renseignements liés à ces deux campagnes pour ne pas les mélanger?
:
Il a affirmé ne l'avoir jamais reçu. Vous l'avez peut-être tout simplement envoyé au mauvais numéro. Vous savez, en tant que spécialiste des technologies, vous devriez être plus au courant de la situation, à mon avis, surtout lorsque votre réputation est en jeu.
Il ne me reste plus beaucoup de temps, alors je vais passer à autre chose. J'avais un certain nombre de questions à poser à votre collègue qui n'est pas là, M. Massingham, qui concernaient de possibles gestes illégaux liés au fait que vous avez utilisé la campagne BeLeave comme véhicule de blanchiment d'argent pour Vote Leave. Je veux passer en revue certaines conversations. Vous pouvez peut-être nous aider puisqu'il n'est pas là.
Dix jours avant la fin de la campagne, Darren Grimes, un étudiant en mode âgé de 22 ans a écrit à votre collègue pour lui dire qu'on voulait qu'il s'occupe de cette campagne pour eux, et le jour suivant, il a fait un virement de 400 000 £. C'est beaucoup d'argent pour un étudiant en mode de 22 ans. Puis, M. Massingham a répondu à un moment donné en disant: « vous êtes en voie de dépenser 300 000 $ américains aujourd'hui... avez-vous besoin que je vous trouve de l'argent? »
Où est-ce que vous auriez trouvé de l'argent pour vos clients?
:
C'est quelque chose dont vous et moi avons parlé brièvement juste avant la réunion. J'en ai en fait parlé durant ma déclaration préliminaire.
Lorsque nous avons créé le compte de BeLeave, initialement, un de nos employés subalternes a tout simplement copié un des autres comptes de campagne que nous avions créés pour Vote Leave croyant que c'était la même campagne. On a rapidement dit à nos employés que ce n'était pas le cas.
Ces auditoires ont été supprimés. Toutes ces choses ont été supprimées. Ils ont recommencé, mais ils ont utilisé le même compte.
Cette information a été créée, mais elle n'a jamais été utilisée, jamais communiquée. Personne chez BeLeave ne l'a jamais vue. Nous avons fourni toute cette information, et une description très détaillée au comité DCMS.
Comme je l'ai dit, lorsque je reviendrai au bureau, je vous fournirai aussi tout ça.
:
Oui. Il y a certainement ici une occasion de fournir aux gens des précisions sur l'information qu'ils fournissent et la façon que cette information sera utilisée dans l'immédiat ou plus tard.
Un des problèmes avec Facebook, par exemple, c'est que lorsque je m'y suis inscrit il y a longtemps — et je n'y suis plus —, son énoncé de confidentialité était peut-être bien différent de l'énoncé de maintenant, qui a fait l'objet de multiples mises à jour. Maintenant, la plateforme fait place à toutes sortes de techniques de marketing, alors qu'il n'y avait aucune publicité lorsque j'ai commencé. À cet égard, il faut qu'il y ait un énoncé et des lignes directrices clairs. Je crois que le gouvernement doit imposer une loi et un règlement afin que les entreprises sachent quelles informations elles doivent communiquer aux consommateurs, aux électeurs, aux partis politiques et à toute autre entité afin que ceux-ci puissent savoir la façon dont leur information sera utilisée, comment ils peuvent récupérer leur information s'ils ne veulent pas qu'elle soit utilisée et quelles sont les exigences en matière de signalement. Il faudrait que tous ces renseignements soient fournis.
Pour ce qui est de la possibilité d'aller aussi loin que le RGPD à tous les égards, je sais que certains services au Royaume-Uni et en Europe ont dû fermer leur porte non pas en raison de leurs agissements, mais en raison des restrictions et des limites relatives aux adresses IP. Ces services cherchent des solutions pour continuer leurs activités conformément aux nouvelles règles. Il faut faire preuve de prudence quant aux moyens qui seront utilisés, mais la situation présente certainement de grandes possibilités.
:
Donc, vous voulez nous faire croire...
Il y a des commentaires dans l'un de vos fichiers qui indiquent que vous avez peut-être enfreint les lois en vigueur au Royaume-Uni. Vous avez un autre fichier appelé « database of truth » — la base de données de la vérité —, qui contient d'énormes entrepôts de données sur des électeurs républicains. Ce genre d'information ne devrait jamais quitter les États-Unis. Votre entreprise est établie au Canada, et vous dites à la commissaire à l'information du Royaume-Uni que vous n'êtes pas assujettis aux règles de son administration.
Donc, nous sommes censés croire... vous êtes établis ici au Canada, vous n'avez donc pas — c'est commode —, à respecter les lois en vigueur aux États-Unis et au Royaume-Uni. Vous avez reçu 600 000 £ pour un seul... pour des clics sur Facebook, pour viser certains groupes démographiques, et vous n'avez jamais soupçonné quelque chose de louche ou quelconque forme de collusion. Vous vous êtes contenté de recueillir des ensembles de données très similaires pour différents clients, vous avez accepté d'importantes sommes d'argent en retour, alors que vous vous trouviez dans un autre pays, mais cela n'avait rien à voir avec une quelconque tentative de contourner les lois des États-Unis ou du Royaume-Uni en matière de protection de la vie privée. Est-ce vraiment ce que vous voulez nous faire croire aujourd'hui?
:
Vous avez fait valoir trois points, si j'ai bien compris.
Le travail que nous avons fait aux États-Unis était un projet pour un client unique. C'est ce client qui utilise les données, et il s'agit de ses serveurs. Nous l'avons aidé à mettre le tout en place, oui, mais nous n'utilisons pas du tout ses données. Elles lui appartiennent. Il les utilise pour sa propre clientèle. C'était un projet temporaire, seulement pour un client.
La « database of truth » n'a même pas encore été créée, et ce n'est même pas son véritable nom, c'est plutôt un commentaire. Nous ne l'avons même pas bâtie. D'autres éléments du projet sont terminés, mais pas celui-là.
À propos du Brexit, nous n'avons pas utilisé d'information sur des habitants des États-Unis ou d'ailleurs dans le monde. Nous avons seulement utilisé les données fournies par nos clients. C'est la seule information que nous avons utilisée.
:
Merci beaucoup, monsieur Gourde.
S'il n'y a pas d'objection, j'aimerais prendre les cinq prochaines minutes pour faire un petit résumé de ce que j'ai compris. Je veux simplement m'assurer que tout est clair dans mon esprit.
M. Massingham nous a dit dans son témoignage qu'il savait que toute dépense supplémentaire relativement au compte Vote Leave dépasserait les limites. Entre en scène Darren Grimes, 22 ans, qui lance la campagne BeLeave quelques semaines avant le référendum, sans ressources et sans données. D'une façon ou d'une autre, il entre en contact avec vous. Nous ne savons pas vraiment comment il a entendu parler de vous, mais nous pouvons présumer que c'était par l'intermédiaire de Vote Leave. M. Massingham a contribué au contenu d'un compte Google Drive. Dans son témoignage, il a dit qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il y avait dans ce compte, même s'il s'agissait d'une des plus grandes campagnes qu'il ait jamais organisées. M. Grimes passe des commandes au prix fort et reçoit en même temps ou quelques jours avant, d'importants fonds de Vote Leave; toutefois, les montants ne correspondaient pas exactement aux numéros des bons de commande. Il s'avère qu'AIQ a fait paraître 1 400 publicités pour les deux campagnes réunies, ce qui représente des dépenses de près de 700 000 £. Nous avons pu consulter des messages sur la plateforme Slack de M. Massingham qui disent, en gros: « les publicités légères fonctionneront mieux ici que les publicités agressives. » Je présume que M. Massingham parlait des publicités de Vote Leave et de la différence entre les deux campagnes. Cependant, aucun message sur Slack ne mentionne le nombre de publicités à diffuser, quel contenu devait être utilisé dans ces nombreuses publicités ni combien d'argent elles allaient exiger. Pour autant qu'on le sache, ces décisions se sont prises verbalement.
Oh, j'oubliais de mentionner: il n'y a eu absolument aucune collaboration ni coordination. Est-ce exact?
Vous avez donc des données supplémentaires, les cotes psychographiques, et, même si vous dites être au courant du nombre, vous ne savez pas sur quoi il repose. Puis, M. Vickery arrive et, par hasard, tombe sur un entrepôt de bases de données. Selon son témoignage devant le Comité, les données seraient tirées d'une base de données maîtresse de... Il nous a parlé d'un entrepôt de données du RNC, de données relatives à la liste électorale, de données provenant des frères Koch et d'autres choses. Il existe énormément de données sur les gens qui indiquent, par exemple, s'ils vivent selon les préceptes de la Bible. Cependant, vous avez dit que vous ne conservez pas ces données, que vous les détruisez et que vous ne les utilisez pas pour d'autres campagnes.
Cela ne colle pas avec ce que nous savons. Pourquoi y a-t-il tous ces renseignements qui viennent de tant de sources différentes dans une base de données d'AIQ?
:
Vous recevez 600 000 $ au cours des 10 derniers jours. M. Massingham, qui n'est pas ici pour répondre aux questions, parle de la source de l'argent, qui sera Vote Leave.
Je ne veux pas continuer de tourner en rond parce que M. Massingham pourrait probablement nous donner une explication claire, mais ne pensez-vous pas que la question de l'illégalité de ces activités devient très évidente pour nombre de personnes, pour tout le monde sauf, semble-t-il, pour AggregateIQ?
Ensuite, nous revenons à M. Wylie, qui a affirmé que vous avez ri et dit que, oui, bien sûr, c'était entièrement illégal.
Vous êtes protégé par le privilège parlementaire ici, monsieur Silvester. Pourquoi ne pas simplement nous dire... Compte tenu de tout ce que vous avez vu, ne croyez-vous pas qu'il semble évident que cela aurait pu être illégal et qu'AggregateIQ aurait pu être le lien?
:
Vous avez laissé entendre aujourd'hui qu'il était probable, d'après les renseignements dont nous disposons, que les renseignements Facebook obtenus de manière inappropriée soutenaient le profilage psychographique de SCL dans l'outil Ripon.
Cela a été utilisé par M. Cruz, puis par M. Bolton et ensuite, il est passé entre les mains de SCL. Nous savons que M. Bannon a joué un rôle, tout comme M. Mercer. Vraisemblablement, il a été utilisé dans la campagne de M. Trump également, mais je sais que c'était après vous et que vous ne pouvez pas en parler.
Je vous remercie, monsieur Silvester.
Nous allons maintenant passer à huis clos.
[La séance se poursuit à huis clos.]