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La quatrième séance du Comité permanent du commerce international est ouverte; nous poursuivons notre étude du projet de loi C–2, loi pour la mise en œuvre de l'accord de libre–échange entre le Canada et les États de l'Association européenne de libre-échange.
Aujourd'hui, nous allons entendre les témoignages de M. Jean-Michel Laurin, vice-président, Politiques d'affaires mondiales, Manufacturiers et exportateurs du Canada, M. David Stewart-Patterson, vice-président et directeur du Conseil canadien des chefs d'entreprise, et M. Sam Boutziouvis, vice-président, Économie et commerce international au Conseil canadien des chefs d'entreprise.
Nous avons déjà tenu ce genre d'audience et tout le monde connaît sans doute la manière dont nous procédons. Nous allons d'abord demander à M. Jean-Michel Laurin de nous faire une déclaration d'ouverture de cinq à dix minutes, après quoi M. Patterson fera la même chose, puis nous passerons à la période des questions. La parole sera d'abord donnée M. Cannis, qui aura un tour de sept minutes, comme tous les autres pendant un premier tour de table. Enfin, puisqu'il y a certaines questions de régie interne à aborder aujourd'hui, je vais vous proposer de terminer la première partie vers 10 h 45.
Si cela vous convient, je vais maintenant demander à M. Laurin de bien vouloir prendre la parole.
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Je vous remercie, monsieur le président. Bon matin, tout le monde.
Ainsi que le président l'a précisé, je m'appelle Jean-Michel Laurin. Je fais partie de l'Association des Manufacturiers et exportateurs du Canada. J'ai pensé vous donner une idée générale de la situation actuelle dans notre secteur afin que vous sachiez un peu à quoi les manufacturiers sont confrontés, mais aussi quelles possibilités s'offrent à nous, et particulièrement celles qui pourraient découler de l'Accord de libre-échange proposé.
Vous n'ignorez pas que le secteur de la fabrication et de l'exportation représente une part non négligeable de notre économie et que le secteur manufacturier est responsable de 16 p. 100 de notre PIB. Si l'on tient compte des exportations, plus du cinquième de notre économie dépend de notre commerce international. La fabrication est une activité importante au Canada; elle a généré des ventes de plus de 600 milliards de dollars l'année dernière et des exportations de 400 milliards de dollars. On peut donc dire que ce secteur est mû par les exportations. Il génère également près de deux millions d'emplois, alors, il continue de donner de l'emploi à un assez grand nombre de Canadiens. Il s'agit enfin d'entreprises novatrices, à l'origine de plus de 75 p. 100 de la recherche et du développement effectués dans le secteur privé. Par conséquent, une part non négligeable des innovations qui font avancer notre économie proviennent du secteur manufacturier.
Dans les médias et à la Chambre des communes, il a beaucoup été question des difficultés auxquelles se heurtent les manufacturiers en ce moment. Ces dernières semaines, il semble qu'on n'entend que des mauvaises nouvelles, qu'il s'agisse de l'annonce hier de la dégringolade des ventes au détail au Canada ou, la semaine dernière, de la balance commerciale déficitaire de décembre dernier, une première depuis je ne sais combien de temps. Encore en décembre, on nous a annoncé des pertes d'emplois élevées, y compris dans le secteur manufacturier où elles ont atteint 5 p. 100, dans une grande mesure à cause du repli des marchés. Nous connaissons donc des difficultés. Lorsqu'on parle aux entreprises de gestion du secteur de la fabrication ces jours-ci, ou à celles qui sont actives à l'extérieur du Canada, elles vous disent à quel point il est difficile de gérer une entreprise en ce moment. On observe en effet beaucoup d'incertitude sur les marchés, beaucoup de volatilité, que ce soit sur celui des changes, des produits de base ou de l'énergie. Il y a une forte surcapacité en ce moment sur le marché des produits industriels et cela préoccupe les gens. Tout le monde veut savoir quand le marché va remonter et surtout quand on observera une reprise sur le marché américain des produits industriels.
L'une des questions essentielles aux yeux de nos membres ces derniers temps est l'accès au crédit. Vous avez certainement dû entendre nos positions à cet égard, que nous avons communiquées pendant la période précédant le dépôt du budget fédéral. Nous espérons d'ailleurs que certaines des mesures qui sont annoncées dans ce document seront approuvées très bientôt. À mon avis, les marchés offrent de grandes possibilités en ce moment, mais nous devons agir de manière à permettre à nos entreprises agricoles et autres d'en tirer parti.
Au sujet des problèmes actuels, demain, nous publierons les résultats d'une enquête effectuée auprès des manufacturiers et exportateurs de l'ensemble du Canada. L'une des questions que nous leur avons posées, c'est s'ils prévoient qu'au cours des trois prochains mois, leurs commandes vont augmenter, diminuer ou demeurer stables. Or, les réponses obtenues nous ont paru fort préoccupantes. Bien que dans 18 p. 100 des entreprises, on s'attende à une hausse des commandes, ce qui est une bonne chose, dans 27 p. 100 d'entre elles, on prévoit le statu quo et dans 56 p. 100 d'entre elles, un recul. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que dans 15 p. 100 des entreprises, on prévoit un fléchissement de 20 p. 100 des ventes au cours du prochain trimestre, malgré le fait que les ventes ont déjà diminué considérablement au cours du dernier trimestre. Par conséquent, on pense qu'au cours des prochains mois, on assistera à d'autres pertes d'emploi, à des indices d'activité commerciale médiocres et à d'autres mauvaises nouvelles dans le secteur manufacturier, tout simplement parce que la demande pour beaucoup de nos produits manufacturiers s'est évanouie.
Bien entendu, nous nourrissons l'espoir que les mesures de stimulation économique adoptées aux États-Unis et le budget fédéral canadien feront redémarrer rapidement l'économie et nous aideront à reconquérir certains de ces marchés. Cela dit, à mon avis, ce qui compte avant tout, c'est que les entreprises canadiennes accèdent au crédit, étant donné les possibilités que présentent les marchés à l'heure actuelle, tant au Canada qu'à l'échelle internationale. J'espère d'ailleurs que nous consacrerons à ce sujet une bonne part de nos discussions d'aujourd'hui.
[Français]
Aujourd'hui, les entreprises canadiennes ont des occasions d'affaires dans les marchés touchés par cet accord de libre-échange. Présentement, les entreprises disent qu'il est possible de ravir des parts de marché à la concurrence, car certaines de ces entreprises sont plus fragilisées par la situation économique actuelle. Beaucoup d'entreprises considèrent que le marché offre présentement la possibilité de faire des acquisitions. Au cours des six dernières années, j'ai eu la chance de travailler pour l'association et je n'ai jamais vu autant d'entreprises manufacturières s'intéresser à développer de nouveaux marchés d'exportation. Il est difficile de croire jusqu'à quel point on reçoit des appels. Les gens veulent de l'information, ils sont prêts à investir même s'ils n'ont pas beaucoup d'argent présentement. On veut tout miser sur le développement de nouveaux marchés et de nouveaux produits. On se rend compte que la demande de la clientèle au Canada et aux États-Unis n'est plus ce qu'elle était, mais il y a quand même des marchés étrangers qui sont en forte croissance. Les données sur le commerce international, que vous connaissez déjà, le démontrent. Nos exportations vers les autres marchés ont tendance à croître beaucoup plus rapidement que celles vers les États-Unis. Je ne veux pas dire que les États-Unis ne sont pas importants, mais je pense que les entreprises canadiennes ont beaucoup de possibilités de croissance à l'extérieur de l'Amérique du Nord.
Quand on se penche sur l'accord de libre-échange proposé, on constate que 35 p. 100 de la croissance de la valeur de nos exportations au cours des 10 dernières années s'est faite dans les pays qui font partie de l'Association européenne de libre-échange. Pour l'année passée, cela représentait 7 p. 100. C'est petit lorsqu'on considère le tout, puisqu'une grosse partie de nos exportations vont aux États-Unis. Cela demeure un marché qui est en croissance, qui est intéressant, et où plusieurs types d'exportateurs différents vont faire affaire. On exporte beaucoup de matières premières, mais aussi beaucoup de produits fabriqués. On pense, par exemple, au matériel aéronautique, à des produits pharmaceutiques, etc. Il s'agit de marchés assez diversifiés et développés, et au sein desquels il y a une demande pour nos produits et services.
D'autre part, notre association réalise un sondage chaque année auprès de nos membres pour valider nos priorités et politiques. Quand vient le temps de parler de leurs priorités sur le plan du commerce international, nos membres mentionnent la conclusion d'accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux dans le cadre de l'OMC. Cela demeure toujours la priorité pour nos membres. Le plus important pour nos membres est certainement ce que le gouvernement peut faire pour aider à améliorer l'accès de nos exportations aux marchés étrangers.
[Traduction]
En conclusion, je tiens à dire que les Manufacturiers et exportateurs du Canada sont favorables aux marchés libres. Il faut que nous aidions nos exportateurs à commercer davantage sur les marchés internationaux en négociant des accords commerciaux et en abolissant les obstacles aux échanges, surtout dans la conjoncture actuelle.
Je pense qu'au delà de la situation économique actuelle, les entreprises cherchent à étendre leurs activités à l'échelle internationale. Elles considèrent de plus en plus que leur marché est un marché mondial et non seulement un marché nord-américain. Par conséquent, cet Accord de libre-échange et les négociations que nous nous apprêtons à lancer avec l'Union européenne représentent une occasion exceptionnelle pour le Canada, lui permettant d'accroître la compétitivité de ses produits et de ses entreprises par rapport à son principal concurrent, les États-Unis. Cela nous permet aussi d'améliorer la position concurrentielle de nos entreprises sur le marché européen, lequel est très important.
Bien entendu, nous devons aussi nous assurer que les règles soient égales et veiller à créer les conditions propices à nos manufacturiers et aux autres entreprises afin qu'ils puissent prospérer. Encore une fois, nous nourrissons de grandes attentes par rapport à cet accord avec l'Union européenne. C'est un autre jalon dans le resserrement de notre commerce avec la zone de libre-échange européenne. Nous espérons donc que ce premier accord sera adopté très rapidement afin que nous puissions concentrer nos efforts sur un enjeu beaucoup plus grand, à savoir des négociations de libre-échange avec l'Europe.
Avant de terminer, je répète qu'à notre avis, cet Accord de libre-échange est un pas dans la bonne direction. Un Accord de libre-échange avec l'Union européenne serait aussi une grande étape dans la bonne direction, mais même une fois qu'elle sera devenue réalité, il ne faudra pas s'asseoir sur nos lauriers. À mon avis, il nous faudra travailler plus étroitement avec le gouvernement afin que nos exportateurs disposent des ressources disponibles pour s'implanter sur ces marchés. Bien entendu, il sera très avantageux pour nos membres qui cherchent à s'implanter dans ce marché d'évoluer dans un milieu où on aura réduit ou éliminé les tarifs douaniers sur les produits industriels, car ils seront plus concurrentiels en matière de prix. Toutefois, il existe aussi beaucoup de petites et moyennes entreprises qui, à l'heure actuelle, souhaitent étendre leurs activités au-delà de leur marché traditionnel. Ainsi que je l'ai déjà dit, l'accord de libre-échange est un pas dans la bonne direction, mais il faut que nous réunissions davantage de ressources afin d'aider ces entreprises à s'implanter là-bas et à croître. L'avenir de notre économie dépend de notre capacité de commercer à l'échelle mondiale, et le marché européen est une partie importante de ce commerce.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais sans doute reprendre à mon compte certains des sentiments exprimés par mon collègue, mais je vous suis reconnaissant de l'occasion qui m'est donnée de témoigner devant vous au sujet de ce projet de loi et de l'accord de libre-échange avec l'Association européenne de libre-échange.
Beaucoup de gens vont sans doute demander si les années de négociation qui ont mené à cet accord en ont valu la peine. Je crois même que bon nombre de Canadiens auront de la difficulté à nommer les quatre membres de l'AELE, mais je tiens à affirmer ce matin que cet accord est important, et cela, pour trois raisons, dont une a déjà été mentionnée par mon collègue et sur laquelle je voudrais revenir.
Permettez-moi d'abord de souligner l'importance de cet accord en soi. En effet, les liens commerciaux avec les pays de l'AELE sont beaucoup plus importants que la plupart des Canadiens ne le pensent. Ces pays représentent en effet le cinquième plus grand marché d'exportation du Canada et les échanges commerciaux bilatéraux avec ce groupe se sont élevés à 12,9 milliards de dollars en 2007. En d'autres mots, le Canada exporte davantage vers ces quatre pays que vers toute l'Amérique du Sud. À mon avis, il y a lieu de garder cela à l'esprit.
Même s'il porte uniquement sur le commerce des biens, cet accord est remarquablement complet puisqu'il prévoit la suppression de tous les tarifs sur les biens industriels, à la seule exception importante des importations canadiennes de navires, pour lesquelles les droits seront éliminés graduellement sur une période de 15 ans.
Le Canada a également été en mesure de négocier des ententes individuelles sur les produits agricoles avec des membres de l'AELE. Cela me paraît important, étant donné les difficultés que nous avons eues à obtenir cela au cours des ans au niveau multilatéral.
Ces ententes représentent des progrès importants puisqu'elles permettront aux exportateurs canadiens de ce secteur d'économiser une somme évaluée à 5 millions de dollars par an.
La deuxième raison de l'importance de cet accord pour les Canadiens nous ramène aux propos de mon collègue ici: il s'agit du fait qu'il est le premier pacte commercial bilatéral à être conclu avec des pays d'Europe. Compte tenu des liens étroits de l'AELE avec l'Union européenne (UE), il aidera les entreprises canadiennes à profiter des chaînes d'approvisionnement européennes.
À mon avis, l'entente revêt aussi une valeur symbolique énorme au moment où le Canada s'est enfin engagé dans des discussions sérieuses qui pourraient mener à un accord beaucoup plus large avec l'Union européenne. Les 27 États membres de l'Union européenne représentent le plus grand marché de la planète au chapitre du produit intérieur brut ainsi que l'importateur, l'exportateur et l'investissement le plus important au monde.
Lors du sommet d'octobre 2008 qui réunissait à Québec le premier ministre Stephen Harper, le président de la Commission européenne, José Manuel Barosso, et le président français Nicolas Sarkozy à titre de président de l'Union européenne, les trois leaders ont convenu d'entamer des discussions susceptibles de mener à un accord bilatéral inédit.
Nous et nos homologues de la communauté européenne des affaires avons préconisé un accord élargi, qui pourrait prévoir, par exemple, la suppression de toutes les barrières tarifaires et non tarifaires existantes, l'ouverture des marchés des services financiers et autres, l'élargissement de l'accès réciproque aux marchés publics, la mobilité du personnel spécialisé et des fournisseurs de services, un renforcement de la protection de la propriété intellectuelle, un accord durable sur l'énergie et l'environnement, un accord de coopération ambitieux en matière de réglementation, la convergence des politiques sur la concurrence et de l'administration de l'impôt et enfin un mécanisme contraignant de résolution des litiges. Autrement dit, nous aspirons à une entente qui ira bien au-delà de l'idée traditionnelle qu'on se fait d'un accord de libre-échange équitable.
Des hauts fonctionnaires des gouvernements du Canada et de l'Union européenne s'affairent actuellement à déterminer ce qui sera et ne sera pas inclus dans les pourparlers, et nous espérons le lancement de négociations officielles ce printemps. Déjà, nous constatons d'importants progrès, notamment l'accord historique « ciel ouvert » conclu en décembre 2008. Cet accord ambitieux sur les services aériens favorisera une plus grande mobilité de la main-d'oeuvre, la suppression des obstacles à l'investissement, l'accroissement de la concurrence au sein de l'industrie et l'intensification de l'activité touristique.
Il ne fait pas de doute qu'un accord Canada-UE élargi procurerait des avantages énormes aux entreprises canadiennes de plusieurs secteurs, en particulier si la récession qui touche notre plus grand marché, les États-Unis, devait s'avérer plus profonde ou plus longue que nous ne le prévoyons actuellement. Dans ce contexte, la non-ratification de l'accord Canada-AELE transmettrait un signal très négatif quant à l'intérêt du Canada pour le resserrement de ses liens avec l'Europe et quant à sa capacité de donner suite à la ratification d'une issue fructueuse aux négociations avec l'Union européenne.
Cela m'amène au troisième grand point que je désire soulever ici aujourd'hui. Nous sommes maintenant au coeur de ce qui est de toute évidence une récession mondiale grave. Il est compréhensible d'être tenté de réagir à tout déclin en se repliant sur soi et en prenant des mesures pour contrer la concurrence étrangère afin de sauver des emplois ici. Au cours des années 1930, le monde a appris à ses dépens que le protectionnisme n'offrait que de faux espoirs. Dresser des murs entre les nations serait encore plus dangereux aujourd'hui que durant la grande dépression parce que les pays du monde sont maintenant beaucoup plus dépendants de la circulation internationale des biens, des services et des investissements pour assurer leur prospérité.
Nous avons récemment assisté à un exemple manifeste de tentation protectionniste aux États-Unis, où le Congrès a insisté sur l'inclusion d'une clause « Buy American » dans l'imposant plan de relance économique de ce pays. Les Canadiens ont manifesté clairement leur inquiétude à l'égard des impacts potentiels de cette disposition sur nos entreprises, et les chefs d'entreprises canadiens et notre gouvernement ont fait des pieds et des mains pour qu'elle soit adoucie, sinon éliminée.
Je tiens cependant à vous faire remarquer que l'opposition la plus forte à ces mesures protectionnistes est venue du milieu même des affaires des États-Unis. À titre d'exemple, 50 associations de gens d'affaires et 50 entreprises ont signé une lettre adressée aux dirigeants du Sénat affirmant carrément que si elle était adoptée, cette disposition aurait pour effet de se retourner contre les travailleurs et les entreprises de toute l'économie des États-Unis et leur serait néfaste. Je la cite:
Les torts qui en résulteraient pour nos marchés d'exportation et pour les millions d'emplois bien payés qu'ils soutiennent aux États-Unis seraient énormes.
Le milieu des affaires des États-Unis reconnaît que le protectionnisme du genre « Buy American » est nuisible. Lors de sa visite à Ottawa la semaine dernière, le président Barack Obama a affirmé clairement qu'il comprenait la situation et qu'il était d'accord avec cette affirmation. Il a reconnu la tendance naturelle à favoriser ce qu'il a appelé la « politique du chacun pour soi », affirmant sans équivoque que le commerce était à terme profitable à tous les pays et se faisant rassurant vis-à-vis des Canadiens en soulignant vouloir « accroître le commerce, non le réduire ».
En tant qu'économie dépendante du commerce, le Canada a toutes les raisons de s'associer avec ses partenaires — en Europe, aux États-Unis et partout ailleurs dans le monde — pour maintenir le plus possible le libre commerce. Or, je ne peux penser à de meilleurs moyens de le faire dès maintenant qu'en allant de l'avant rapidement avec des accords comme le pacte Canada-AELE, qui abaissent les vieilles murailles plutôt que d'en dresser de nouvelles.
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
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Il s'agit seulement d'une brève remarque, monsieur Cannis.
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a déployé d'énormes efforts pour améliorer les services liés à sa stratégie de commerce international, que nous avons d'ailleurs fortement appuyée.
En second lieu, il est bien connu que le Conseil canadien des chefs d'entreprise a demandé publiquement qu'on accorde davantage de ressources au commerce international et aux affaires étrangères, affirmant qu'il s'agit d'un domaine qui a besoin de plus d'argent si nous pouvons le faire.
Je dirais enfin que l'expérience des membres du CCCE dans les missions commerciales à l'étranger est extrêmement positive. Chaque fois que nous entrons en contact avec les agents commerciaux canadiens en poste à l'étranger, que ce soit dans un consulat ou une ambassade, les portes nous sont ouvertes toute grande et les agents et délégués appuient les initiatives du CCCE, quelles qu'elles soient et viennent en aide à nos PDG qui en font la demande. Vous n’ignorez sans doute pas que les gens s'imaginent que les grandes entreprises n'ont pas besoin d'être soutenues à l'étranger. Or, c'est faux. Nos grandes entreprises, nos membres et nos PDG ont vraiment besoin de s'adresser aux consulats et aux ambassades. Ils comptent sur leur appui, et, à ma connaissance, c'est ce que leurs fournissent pleinement nos diplomates en poste. Nos membres n'ont donc que des louanges à leur adresser.
:
C'est une bonne question.
[Traduction]
Je vais laisser à mes collègues le temps d'y réfléchir.
Je pense que nous l'avons vue venir. Je crois que personne ne s'attendait à ce qu'elle soit...
[Français]
Je pense que personne ne s'attendait à ce que la crise soit si importante et qu'elle nous frappe aussi rapidement. Si on considère les sources de croissance de l'économie canadienne au cours des cinq ou dix dernières années... Quand on revient à la base, une économie connaît de la croissance quand on crée de la valeur. Et cette valeur passe beaucoup par la création de biens ou de services à valeur ajoutée.
La crise du secteur manufacturier ne date pas d'hier. Le sommet de l'emploi a été atteint à la fin de 2002. Depuis 2003, le secteur manufacturier au Canada fait l'objet d'une restructuration importante. Il y a des problèmes assez importants. Vos collègues du Comité de l'industrie se sont penchés là-dessus de façon assez approfondie.
Au cours des dernières années, une bonne partie de notre croissance économique a été attribuable au prix élevé des matières premières et de l'énergie, ce qui vient doper, en quelque sorte, nos chiffres sur l'exportation et la croissance économique. L'appréciation rapide du dollar canadien a frappé de plein fouet les exportateurs de produits et services, et a affecté directement la rentabilité, comme le démontraient les données statistiques.
De notre côté, nous le voyions. C'était une question de temps avant que la réalité ne nous rattrape. On savait très bien que ce qui se passait dans les marchés de l'immobilier, de l'énergie et des matières premières n'allait pas durer éternellement. Quand cela allait disparaître, qu'allait-il rester? La fabrication et la production de produits et services à valeur ajoutée. Aujourd'hui, on se rend compte que c'est la base de notre économie. Il faut s'en préoccuper et s'assurer que les entreprises aient du succès et qu'elles puissent croître et développer de nouveaux marchés à l'extérieur du Canada et de l'Amérique du Nord.
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Je ferai quelques observations.
Je crois que dans une situation comme celle-ci, par définition, on ne voit pas venir la crise. Nous avons eu des indices de ce qui se préparait. Lorsque nos membres se sont réunis en octobre de l'année dernière, nous avions déjà des discussions entre nous à ce sujet. Il était clair que la situation allait se détériorer, mais je crois que tout le monde a été pris de court par la vitesse à laquelle l'économie s'est effondrée. Si vous regardez les prévisions économiques, presque tout le monde s'est trompé.
Cela étant dit, je crois qu'on peut aussi être trop pessimistes. Je veux dire que toutes les crises se terminent un jour ou l'autre. La seule question, c'est de savoir quelles seront son ampleur et sa durée. Pour conclure, je crois que beaucoup de gens ont été pris par surprise.
D'autre part, je dois signaler qu'une grande partie de la crise est due aux marchés financiers. Les autorités de réglementation et les institutions financières canadiennes étaient beaucoup plus prudentes que le reste du monde au début de cette crise et par conséquent, nous sommes relativement mieux placés pour nous en sortir.
Je dirais que pour l'économie canadienne dans son ensemble, nous avons su prendre les mesures importantes qui s'imposaient.
J'aimerais passer à M. Laurin.
Les Manufacturiers et Exportateurs du Canada ont publié un excellent rapport en février 2008 intitulé Renouvellement des infrastructures: L'opportunité d'investir dans notre avenir. C'est un excellent rapport. Je le conseille surtout à mes collègues conservateurs. Au sujet du financement fédéral et du contenu canadien, MEC recommande que le gouvernement du Canada rende son financement des projets réalisés par les provinces, les municipalités et les agences gouvernementales conditionnel à l'application de règles et de réglementations qui favorisent le contenu canadien. En somme, c'est un programme « Achetez canadien ».
Dans votre troisième recommandation, vous dites que cette stratégie s'applique aussi aux provinces. Vous avez de très fortes recommandations, qui correspondent au message que le NPD répète depuis le début.
Pensez-vous que des dispositions « Achetez canadien », comme celles que vous proposez nous permettraient de négocier des ententes commerciales sectorielles sur des dossiers comme le fer et l'acier avec les États-Unis? En d'autres mots, pouvons-nous nous servir de ce programme « Achetez canadien » pour contrebalancer les dispositions « Achetez américain » et, compte tenu de l'intégration de ces secteurs, pour permettre l'utilisation de matériaux canadiens et américains dans les contrats gouvernementaux?
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D'abord, je vous remercie de vos observations sur notre rapport. Je vous en suis reconnaissant.
Je pense qu'il y a eu beaucoup de jeux politiques ces dernières semaines. Je suis d'accord avec mon collègue lorsqu'il dit que cela fait partie d'un ensemble. Si vous regardez ces marchés en particulier, aux États-Unis, tout financement fédéral pour des autoroutes, des routes, des ponts, des aéroports ou tout projet de transport en commun était assujetti à des positions « Achetez américain » et ce, longtemps avant que l'on ait commencé à parler du plan de relance fédéral aux États-Unis.
La politique « Achetez américain » existe depuis 1933. Dans le cadre de notre rapport, nous avons entendu des membres nous dire qu'ils ne voulaient pas de protection. Ils voulaient simplement s'assurer que les conditions soient équitables. Cela revient à ce que je disais en réponse à la question de M. Cardin. Je sais qu'en ce qui concerne des secteurs commerciaux fermés qui bénéficient de subventions ou de traitements préférentiels, nous devons nous assurer que les entreprises canadiennes jouissent du même traitement que celles des autres pays. Et si vous regardez précisément les secteurs mentionnés dans notre rapport, le problème aux États-Unis, au Mexique, en Chine et en Europe — c'est-à-dire à peu près partout dans le monde —, c'est qu'on favorise les dépenses en infrastructure. Dans notre rapport, nous demandons au gouvernement, puisque l'on s'attend à des dépenses importantes en matière d'infrastructure, de nous assurer que le secteur manufacturier est sur un pied d'égalité avec la concurrence.
Cela étant dit, nous nous opposons fortement à la proposition américaine actuelle et nous avons travaillé très étroitement avec nos homologues américains, la National Association of Manufacturers. Comme mon collègue David l'a mentionné notre pendant américain est vivement opposé à ce projet de loi.
Je crois que nous devons ouvrir nos marchés. C'est ce que nous demandons. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il s'agit de marchés qui ont toujours été favorisés. Nos membres arrivaient à faire des affaires aux États-Unis avant le plan de relance fédéral américain. Nous avons pu faire des affaires pendant plusieurs années, dans des secteurs où la politique « Achetez américain » s'appliquait. C'est juste qu'on favorise les fournisseurs américains, ce qui leur donne un avantage sur le plan des prix. Mais nous pouvons encore faire des affaires aux États-Unis.
Ce qui nous inquiète, c'est d'être complètement exclus de ce marché lorsqu'il s'agit de dépenses fédérales en infrastructure. Je crois que le gouvernement doit se pencher sur la question et offrir des conditions équitables à nos entreprises, par rapport au reste du monde.
Monsieur le président, monsieur Julian, voici ce que je veux vous dire. Le Conseil canadien des chefs d'entreprise est en effet un organisme qui regroupe 150 chefs d'entreprise, entrepreneurs et PDG des plus grandes entreprises canadiennes. Mais l'un des aspects uniques de notre organisation, c'est que les PDG sont tenus de contribuer à l'organisation et aux priorités de celle-ci. Précisément, ils doivent oublier leurs intérêts commerciaux et nous fournir leur rétroaction sur les priorités en matière de politique qui sont dans l'intérêt du public canadien.
Dans ce contexte, le Conseil canadien des chefs d'entreprise est ici aujourd'hui parce que nos membres nous ont dit, en gros, que cette entente Canada-AELE est dans l'intérêt du public canadien. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Nous l'encourageons fortement.
Nous encourageons également le processus de consultation exhaustif du gouvernement ces dix dernières années, surtout en ce qui concerne les questions délicates de cette entente, soit les secteurs de la construction navale et de l'agriculture. Plus précisément, en ce qui concerne la construction navale, le gouvernement a tenu compte des perspectives d'une vaste série d'intervenants, surtout dans le secteur de la construction navale, et à notre avis, il a négocié la meilleure entente possible pour ce secteur. Dans certains cas, les détails des dispositions relatives à la construction navale dans cette entente sont sans précédent. L'entente comprend notamment une des plus longues périodes d'élimination des tarifs qui ait jamais été établie avec un autre pays développé.
Je vais conclure en 30 secondes, monsieur Julian.
Dans une autre étude présentée à ce comité l'année dernière, un expert en droit a avancé qu'elle avait étudié plus de 100 ententes de libre-échange et que c'était la deuxième seulement qui comprenait une période de transition aussi longue pour ce type de produits. Nous serions ravis de déposer de nouveau cette étude au Comité pour ses délibérations futures. En fait, le rapport de l'année dernière y faisait également référence.
Là-dessus, je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Ce que je dis, c'est qu'il n'y a pas de représentant de la construction navale au Conseil canadien des chefs d'entreprise, et votre approche est donc théorique; nous, nous voulons parler des réalités pratiques.
Ce n'est pas une question, monsieur, je réponds à votre intervention. En revanche, j'ai d'autres questions, et je vous demanderais de me laisser les poser.
Les armateurs ont été très clairs sur les effets dévastateurs de cette entente sur leur secteur industriel. Ils s'inquiètent notamment du fait qu'il y ait eu très peu de mesures de la part du gouvernement. Nous avions des recommandations très précises au sujet d'une exception dans l'AELE et le Comité va certainement étudier la possibilité de créer une exception pour le secteur de la construction navale. Beaucoup de gens s'inquiètent également du manque de soutien que pourrait fournir une institution de financement structuré quelconque.
Monsieur Laurin, vous avez parlé du crédit. La déduction pour amortissement accéléré est fondamentale pour tout secteur manufacturier, y compris le secteur automobile.
Ma dernière question s'adresse à vous deux. Êtes-vous en faveur de ces dispositions, soit l'exception de la construction navale, évidemment, mais aussi une institution de financement structuré et la déduction pour amortissement accéléré, de sorte que notre pays, qui a, de loin, la plus longue côte du monde, ne perde pas son industrie navale?
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Je peux donner une première réponse.
Pour ce qui est de l'accord déjà négocié avec l'AELE, je crains qu'une telle démarche ne fasse que retarder la mise en oeuvre de l'accord. C'est un risque qui nous inquiète, car l'accord est déjà conclu depuis 10 ans. Dans le cas d'un secteur bien particulier comme les constructions navales, je pense qu'il faut procéder secteur par secteur. Il faut prendre en compte les déductions pour amortissement, les stratégies spécifiques à chaque secteur et les mesures à prendre pour que tous les concurrents soient sur un pied d'égalité.
Je ne connais pas les détails de ce qui a été négocié pour les chantiers navals. Vous devriez inviter leurs représentants qui vous feraient part de leurs réflexions et de leurs commentaires.
D'un point de vue plus global, il faut veiller à ce que cette entente commerciale entre rapidement en vigueur. Nous l'avons étudiée et nous en avons parlé avec nos adhérents. Nous sommes favorables à l'accord qui a été négocié. Sans doute aurions-nous aimé y voir figurer des éléments supplémentaires, mais il s'agit d'une entente commerciale; chacun doit en prendre et en laisser.
Pour ce qui est des différents secteurs, il faut tout mettre en oeuvre, dans notre propre pays, pour mettre les chances du côté de l'industrie plutôt que de rouvrir l'accord, ce qui risquerait encore de retarder les choses. Comme je l'ai dit, il faut maintenant se concentrer sur l'entente avec l'Union européenne, qui offre un potentiel considérable aux exportateurs canadiens.
Je rappelle simplement que lorsque notre comité a étudié la question pendant la dernière législature, il a dit qu'il fallait mettre l'accord en oeuvre mais il a recommandé au gouvernement d'adopter une politique maritime énergique. Je remarque que dans le dernier budget fédéral, on consacre 175 millions de dollars aux acquisitions, aux remises à niveau et aux agrandissements des navires de la garde côtière.
En ce qui concerne l'argument de M. Julian, je n'ai pas la prétention de dire au nom de la construction navale si ce montant est suffisant. Néanmoins, j'ai pris note du témoignage présenté devant ce comité il y a quelques semaines par Karl Risser, du Conseil des constructions navales des TCA. Comme vous, il a insisté sur l'importance de diverses mesures comme la déduction pour amortissement et l'approvisionnement de l'institution de financement structuré.
Je ne peux pas dire dans quelle mesure ce secteur industriel pourra en profiter, mais je signale que notre grande association est très favorable aux déductions pour amortissement en tant que stratégie fiscale de portée générale. À notre avis, le plus important dans le budget, ce n'est pas tant l'élément de relance que ce qu'on a fait pour améliorer l'accès au financement. Nous avons particulièrement apprécié, par exemple, l'augmentation des capitaux accordés à la Banque de développement du Canada ainsi qu'à Exportation et développement Canada, ce qui permet évidemment aux chantiers navals canadiens et à d'autres industries d'améliorer le niveau de leurs exportations.
Donc en principe, nous sommes favorables à l'amélioration de l'accès au crédit et des règles fiscales.
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Merci, monsieur le président.
J'ai plusieurs questions à poser, mais j'aimerais répondre à mon collègue du NPD.
Il y a environ deux semaines, nous avons accueilli des représentants du secteur de la construction navale, et notamment un dirigeant syndical. Dans leurs déclarations de clôture, ils ont dit, si je me souviens bien, qu'ils étaient satisfaits d'un certain nombre de choses, notamment de la prolongation pour 15 ans des accords tarifaires, des dispositions sur le financement structuré et bien sûr, de la déduction pour amortissement accéléré, qui couvre l'ensemble du monde des affaires. Si l'on considère globalement l'accord de libre-échange avec l'Union européenne, on y trouve des éléments positifs qui contrebalancent ce qui peut paraître moins favorable aux chantiers maritimes. L'accord a donc un effet compensateur, et je pense que nos négociateurs ont fait un bon travail.
Comme l'a dit Sam, je crois, les représentants des différents pays qui négocient ces accords de libre-échange le font dans l'intérêt général des entreprises de leurs pays. Certaines personnes, sur la Colline parlementaire, se plaisent à relever tout ce qu'ils peuvent trouver de négatif pour en tirer arguments, mais je pense qu'en l'occurrence, on a véritablement agi dans l'intérêt national au sens large. Il n'y aura jamais d'accord parfait de libre-échange, quels que soient les pays en cause, mais en définitive, c'est l'intérêt général qui doit prévaloir.
J'ai quelques questions à poser.
M. Laurin a parlé de certaines perspectives qui s'offrent à nous malgré tous les défis actuels. Nous savons tous que les défis s'accompagnent d'occasions à saisir. Pourriez-vous nous parler des occasions actuelles et de ce que nous pouvons faire pour qu'elles portent fruit?
Ensuite, j'aimerais que M. Stewart-Patterson nous explique comment le contexte actuel a contraint le Canada à s'intéresser à un marché planétaire beaucoup plus vaste. Autrefois, nous trouvions très rassurants de mettre tous nos oeufs dans le panier américain. Évidemment, c'est commode et c'est rentable, mais l'époque actuelle montre bien que nous aurions dû élargir notre champ de vision pour voir tout ce qu'offrait le commerce planétaire, afin d'atténuer les difficultés que nous connaissons.
Je vous cède maintenant la parole, messieurs.
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Je vous remercie de votre question.
Vous parlez des occasions à saisir pour les entreprises et de ce que le gouvernement peut faire pour leur venir en aide. Je vous propose une anecdote.
Nous avons parmi nos adhérents une société qui fabrique des pièces automobiles; c'est là, a priori, un secteur très durement frappé actuellement. En effet, c'est bien le cas. Mais en revanche, cette société fabrique une pièce vendue sur le marché de l'après-vente. Autrement dit, à moins d'acheter une voiture neuve, on va sans doute essayer de prolonger la durée de vie de la voiture qu'on possède et on va sans doute acheter des pièces lorsqu'un remplacement sera nécessaire. Le marché de cette société est donc en expansion. Elle a réussi à augmenter ses ventes aux États-Unis et dans le monde entier. Elle exporte massivement vers l'Asie et vers d'autres régions du monde. Elle a confiance en l'avenir, ses perspectives de croissance sont considérables.
Il ne s'agit pas d'une grosse société; vous n'en avez sans doute jamais entendu parler. Je ne veux pas la nommer, car mon propos ne la concerne pas directement. Je veux simplement donner un exemple. Il y a pourtant un domaine dans lequel elle va devoir intensifier... Si vous avez une entreprise ou si vous avez travaillé au sein d'une entreprise, vous savez qu'il vous faut un fonds de roulement et une marge de crédit de fonctionnement. Il vous faut une marge de manoeuvre lorsque votre société est en forte croissance.
La société dont je vous parle ne peut pas assurer sa croissance actuellement parce qu'elle n'a pas accès au crédit. Elle s'adresse aux banques pour obtenir une augmentation de sa marge de crédit de fonctionnement, mais les banques ont reçu pour consigne de s'éloigner du secteur de l'automobile. C'est le secteur dont relève cette société. Avec d'autres, elle s'est adressée à nous pour nous demander de faire quelque chose. Tout cela n'a aucun sens. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement d'intervenir et de jouer une partie du rôle qui incombe normalement aux institutions financières.
Nous sommes tout à fait convaincus que ce qui a été annoncé dans le budget fédéral sera utile. Il faut faire en sorte que le projet de loi soit adopté rapidement afin que EDC et la BDC puissent proposer de nouveaux produits et de nouveaux services sur le marché, de manière à venir en aide aux sociétés comme celles dont je viens de parler. Nous sommes en contact permanent avec ces deux institutions. Nous avons participé à la recherche de la meilleure formule pour que ces programmes parviennent très rapidement sur le marché, mais bien entendu, ces deux institutions ne vont pas dépenser tout l'argent en deux semaines. Elles veulent pouvoir répondre aux besoins des entreprises sans pour autant investir dans des sociétés vouées à l'échec. Voilà l'exemple par excellence que je peux vous donner.
Je pense que de nombreuses perspectives s'offrent aux sociétés canadiennes qui veulent prendre de l'expansion dès maintenant sur les marchés internationaux. Je voyage beaucoup au Canada. Au cours des cinq dernières années, quand je visitais une usine ou que je m'entretenais avec le gestionnaire d'une petite ou moyenne entreprise de fabrication, il me parlait toujours... Je ne sais pas si vous avez visité des usines pendant la dernière campagne électorale, mais si vous l'avez fait, on vous a sans doute montré les améliorations que l'on apporte constamment à l'usine. C'est très important. Mais si vous demandez à un dirigeant d'entreprise où il investirait ses disponibilités éventuelles, il vous répondra presque toujours que c'est dans la recherche de nouveaux marchés, parce qu'il sait qu'il a besoin de nouveaux clients pour maintenir son entreprise à flot. Évidemment, comme je l'ai dit, l'accès au crédit est essentiel de ce point de vue, car il faut du capital lorsqu'on veut que l'entreprise s'étende vers d'autres marchés.
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Pour en revenir à votre question, les sociétés canadiennes exportent directement ou indirectement dans le monde entier.
Tout d'abord, il est important de savoir que lorsque nous accentuons notre intégration avec le partenaire américain, nous ne vendons pas seulement des biens et des services aux Américains, nous travaillons avec eux pour fabriquer des produits qui seront vendus dans le reste du monde. C'est pourquoi tout ce qui peut faire obstacle aux échanges entre le Canada et les États-Unis peut être particulièrement nuisible. Les statistiques commerciales indiquent peut-être que les échanges avec les États-Unis prédominent, mais il faut savoir que le marché américain n'est pas nécessairement la destination finale de ce que nous vendons.
Cela étant dit, nous avons favorisé très activement un renforcement des relations avec d'autres partenaires essentiels dans le monde entier. Nous travaillons très fort avec nos homologues européens du milieu des affaires en faveur du lancement de discussions canado-européennes. Mon collègue Sam Boutziouvis est intervenu auprès de ses homologues de la Confédération des industries indiennes pour amorcer une procédure qui, nous l'espérons, débouchera sur de sérieuses négociations bilatérales avec ce pays.
Le problème n'est pas — convenons-en — de choisir entre les États-Unis et le reste du monde. En réalité, dans un monde où les chaînes d'approvisionnement sont intégrées, l'exportation est, pour ainsi dire, une activité universelle. De ce point de vue, il importe de prendre des mesures d'utilité générale.
Par exemple, je remarque que l'une des mesures importantes du dernier budget a été la décision unilatérale de réduire ou d'éliminer les tarifs sur les importations de biens industriels. Pourquoi? Parce qu'on a reconnu que le libre-échange va aider les entreprises canadiennes à investir de façon à étendre leurs activités et à acquérir de nouvelles technologies pour faire augmenter leurs ventes à l'exportation. Je pense que des mesures semblables ont été prises en ce qui concerne les déductions pour amortissement.
Le Comité aura pris bonne note, je l'espère, du fait que le Nouveau Parti démocratique est favorable, de ce point de vue, à un allégement des impôts des sociétés. Je suis très heureux de le constater. J'en prends acte et je trouve cela très encourageant.
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Merci, monsieur Garneau.
Encore une fois, je ne veux pas parler spécifiquement au nom du secteur des constructions navales. Cet accord de libre-échange est un élément à considérer. S'il est question de notre stratégie en matière de construction navale, l'accord aura certainement des conséquences sur le secteur canadien de la construction navale, mais il faut aussi tenir compte de ce que l'on peut faire pour qu'au plan local, nos chantiers navals soient toujours concurrentiels et restent en activité.
Vous avez parlé de la déduction pour amortissement; c'est une mesure positive. Vous avez parlé des mécanismes de financement prévus, qui sont eux aussi un élément positif. Est-ce que cela suffit? Vous semblez dire que de l'aveu même des chantiers navals, ce n'est pas suffisant. Peut-être devrait-on envisager d'en faire plus en leur faveur. C'est la question que je pose, mais je ne suis pas certain qu'il faille le faire dans le cadre de l'accord de libre-échange. Il faut plutôt, dans la mesure du possible, chercher en dehors de cet accord.
Je pense qu'il y a bien des façons de venir en aide aux constructeurs, que ce soit dans le secteur de la construction navale ou ailleurs, pour les rendre plus compétitifs, ne serait-ce qu'en allégeant la réglementation, en leur permettant de réduire leur structure de coût et en renforçant leur position concurrentielle au Canada et sur les marchés internationaux. Encore une fois, je ne peux pas me prononcer sur les particularités du secteur de la construction navale, mais il me semble préférable d'agir en dehors de l'accord de libre-échange, car de façon générale, cet accord a reçu un accueil très favorable. Il ne faut pas abandonner les constructions navales à leur sort, et ce n'est nullement mon propos. Je pense qu'elles constituent une partie importante du secteur manufacturier canadien.
Les négociations ont duré dix ans. Il faut maintenant s'efforcer de faire adopter l'accord, tout en prenant en compte des problèmes particuliers du secteur de la construction navale, mais si possible, en dehors de l'accord de libre-échange. Et c'est certainement, je pense, un sujet sur lequel ces représentants peuvent s'exprimer.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à nos témoins.
Je ne voudrais pas qu'on en parle ad vitam aeternam, mais peut-être pourrions-nous poursuivre la discussion sur les politiques destinées au secteur des constructions navales. Monsieur Stewart-Patterson et monsieur Laurin, pourrais-je avoir votre avis sur la possibilité de régler la question en dehors de l'accord?
Comme vous le savez, j'ai rencontré bien des représentants de la construction navale pendant les 12 ans écoulés depuis que j'ai été élu député, et ils m'ont toujours demandé un certain nombre de choses, notamment une amélioration des déductions pour amortissement accéléré; c'est ce que demandait aussi les industriels et les entreprises. Notre gouvernement a apporté des améliorations, et le gouvernement précédent en a apportées également.
Ce qu'on demandait aussi, et c'était tout à fait légitime, c'est une amélioration de la facilité de financement structuré. On y a consacré 25 millions de dollars supplémentaires. Vous avez rappelé qu'il n'y aura aucun changement pendant trois ans, puis un abandon progressif sur 15 ans. C'est la mesure progressive la plus importante que le Canada ait jamais obtenue en négociant un accord de libre-échange.
Dans le même ordre d'idées, nous devons nous poser certaines questions. Il est certain que d'autres pays, notamment la Norvège, ont beaucoup aidé leurs secteurs de la construction navale, mais cette aide s'est interrompue il y a trois ou quatre ans. Nous allons protéger notre industrie pendant 15 ans et au bout de cette période, tout le monde devrait être sur un pied d'égalité.
C'est ce que j'ai dit lors de la dernière séance, mais M. Garneau n'y était pas. J'estime que nous devons avoir confiance en notre construction navale. L'industrie canadienne s'est adaptée à l'évolution de la réalité mondiale. Nous sommes concurrentiels sur tous les marchés du monde. Nous avons accordé à notre industrie la protection dont elle avait besoin pour atteindre son niveau actuel. En outre, on a prévu 35 milliards de dollars d'achats gouvernementaux au cours des 20 prochaines années, et dont les chantiers navals canadiens vont profiter. Cet argent n'ira pas sur les marchés étrangers; il s'agit d'approvisionnements du gouvernement.
Après ces 35 milliards d'approvisionnements, après les changements apportés à la réglementation fiscale et avec les 15 ans...
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Tout à fait, je crois que vos derniers commentaires résument bien ma pensée. Quand on examine tout ce qu'on peut faire en dehors de l'accord, justement au cours des 15 prochaines années, par exemple quant à l'utilisation des marchés publics... Je crois qu'on n'utilise pas assez les marchés publics au Canada pour vraiment soutenir le développement économique. Ici, au Canada, on a souvent trop peur de contrevenir aux accords de libre-échange. Je ne dis pas que c'est mal. Le Canada dépend beaucoup du commerce international, donc il faut donc toujours être prudent lorsqu'on met des mesures de l'avant. Mais il y a une grande marge de manoeuvre qu'on pourrait exploiter dans le respect des accords de libre-échange dont le Canada est signataire.
Pour ce qui est spécifiquement de la construction navale, il y a beaucoup de choses qu'on peut faire, autant sur le plan de la recherche et du développement que sur celui des mesures fiscales et même au chapitre des marchés publics, dans le respect de cet accord, et qui nous permettront de développer notre industrie et de travailler à s'assurer qu'elle soit concurrentielle. Comme mon collègue Sam Boutziouvis le disait tout à l'heure, il faut que cette industrie puisse être en mesure de développer de nouveaux marchés, que ce soit en Norvège ou ailleurs dans le monde. Mais, comme le disait aussi mon collègue David Stewart-Patterson, malheureusement, à cause du Jones Act, c'est difficile sinon impossible de faire du commerce aux États-Unis.
Pour ce qui est de l'industrie de la construction navale au Canada, on a une expertise et un savoir-faire, et ce serait dommage qu'on laisse cela disparaître. À mon avis, on peut faire beaucoup de choses dans le respect de cet accord, s'il est adopté, qui permettraient à cette industrie de se restructurer, d'être en meilleure position concurrentielle et d'aller développer de nouveaux marchés d'exportation.
En ce qui a trait à votre premier commentaire, l'éditorial sur la bulle spéculative, etc., il y a beaucoup de débats au sein de la communauté d'économistes, surtout au sujet de la politique monétaire. Quand la banque centrale, la Banque du Canada, établit ses balises d'inflation, elle tient compte de l'indice des prix à la consommation. Je sais que certains économistes disent qu'on devrait tenir compte du prix des actifs, que ce soit le prix des maisons ou le prix des actions en bourse, etc. Il y a beaucoup de débats à l'intérieur même de la communauté d'économistes à ce sujet. Il n'y a pas consensus. Pour notre part, nous n'avons pas de position à ce sujet, mais il est à mon avis important de se rappeler qu'il n'y a pas de consensus. Il n'y a donc pas de solution magique à ce problème pour éviter que d'autres bulles spéculatives se produisent et dopent l'économie de façon temporaire.
Par contre, comme vous le disiez, à la base, il faut qu'on ajoute de la valeur à notre économie si on veut être compétitifs et si on veut maintenir la prospérité économique que l'on connaît actuellement.
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Peut-être pourrais-je parler de la façon dont nous gérons le ralentissement économique actuel.
L'un des éléments les plus importants de la reprise, c'est le rétablissement de la confiance. Pour ce faire, il faut donner aux gens l'espoir d'un avenir meilleur, l'impression que nous pouvons croître et que nous pouvons aller de l'avant, plutôt que de s'accroupir et d'espérer pour le mieux.
Les négociations commerciales semblent toujours s'éterniser parce qu'elles mettent en jeu toute une gamme de questions complexes. C'est compréhensible. De toute évidence, c'est encore pire à l'échelle multilatérale. En tant que journaliste débutant, au début des années 1980, je me suis fait les dents sur la question du bois d'oeuvre. Cette question ne s'est réglée qu'au cours des deux dernières années, et qui sait, peut-être n'est-elle pas réglée pour de bon.
Face à une telle occasion, soit une entente à laquelle on est arrivé, je crois qu'il est particulièrement important de faire preuve de fermeté pour montrer qu'il existe un avenir meilleur, que l'on peut négocier des accords et que l'on peut éliminer les barrières à l'heure où trop de gens de par le monde pensent à les ériger de nouveau, même si l'on sait pertinemment qu'il s'agit d'une erreur qui portera préjudice à tout le monde.
La confiance, la crédibilité et la volonté du Canada d'aller de l'avant et d'emprunter la bonne voie sont un message très important à envoyer à l'heure actuelle.
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J'ai quelques remarques à ajouter.
Je crois que plus on augmentera la mise, plus on aura besoin de temps pour arriver à un accord, en raison de la nature même de l'objet des discussions.
À mon avis, le moment est bien choisi. Je suis optimiste. Notre organisation et le milieu des affaires en général l'ont affirmé, si on cherche à conclure un accord maintenant et à lancer des négociations avec l'Union européenne au cours des prochaines années... Je ne suis pas là depuis assez longtemps pour faire une comparaison historique, mais je dirais qu'au cours des dernières années, nous n'avons jamais bénéficié d'un moment aussi opportun pour bénéficier de l'appui du monde des affaires. Comme je l'ai dit, les entreprises, les exportateurs expérimentés et les entreprises qui ont peu d'expérience des transactions à l'extérieur de l'Amérique du Nord cherchent activement à élargir leur portée et à mener des activités à l'extérieur du Canada et des États-Unis. L'Europe constitue un choix logique pour bon nombre de fabricants et d'exportateurs.
Ainsi, pour ce qui est de la volonté politique et du moment choisi, je sais que vous pourrez bénéficier de l'appui des entreprises que je représente, et je suis persuadé qu'il en va de même pour mes homologues, à tout accord commercial qui serait négocié avec des marchés extérieurs industrialisés.
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D'autres députés ont déjà posé bon nombre des questions qui m'intéressent et je ne veux pas être répétitif. Je comprends que si certains ont exprimé des réserves, d'autres soutiennent l'accord.
Certains ont notamment exprimé des préoccupations à l'égard de la construction navale. J'ai tenté de présenter certaines possibilités pour calmer leurs craintes mais je ne suis pas certain d'avoir recueilli l'appui voulu.
Quoi qu'il en soit, bien que le travail du Comité soit important, c'est en définitive à l'exécutif qu'il incombe de négocier les accords commerciaux. Nous allons appuyer, ou non, cet accord mais en bout de ligne nous ne pourrons pas l'amender ici au Comité, c'est certain.
Nous aimons tous bien les pays européens. Ce sont de solides démocraties. Ce sont des chefs de file mondiaux, des amis et des alliés. Nous souhaitons tous commercer avec l'Europe puisque nous n'aurons pas avec ces pays les mêmes problèmes que nous aurions avec d'autres nations, notamment en ce qui concerne les droits de la personne. Ce sont de merveilleux pays et nous sommes tous très fiers d'entretenir de bonnes relations avec eux.
Il y a toutefois un aspect de ces accords que nous ne devons pas négliger. Comme j'ai été élevé en Europe et que j'ai étudié la politique européenne, je sais qu'ils sont protectionnistes à leur façon et qu'ils savent défendre leurs intérêts. Les importants prêts qu'accordent certains grands pays qui sont nos partenaires semblent toujours être assortis de conditions, par exemple d'acheter de tel ou tel pays, ou ils s'approvisionnent rarement à l'extérieur de leur propre marché. C'est une véritable réussite pour eux. Cette façon de faire a été très bénéfique pour la plupart des Européens et cela a permis à de nombreux pays pauvres de devenir industrialisés, et c'est donc un avantage certain.
Je sais que vous appuyez l'accord mais vous pourriez peut-être m'aider à mieux comprendre la perspective européenne. Dans quelle mesure tentent-ils de conclure un accord qui serait avantageux pour eux et dans quelle mesure l'accord serait-il avantageux pour nous? Comme je l'ai dit, les Européens pratiquent le libre-échange sur leur propre marché mais ils sont aussi très protectionnistes.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier M. Stewart-Patterson d'avoir mentionné l'exemple du vin. Ron et moi représentons ensemble environ la moitié de l'industrie vinicole au Canada et il n'est pas faux de dire que le sol se dérobait sous nos pieds aussi dans les années 1980. Certains se demandaient si nous pourrions soutenir la concurrence mondiale. Je pense que nous devons garder en tête que nous les Canadiens, si on nous en donne la chance et que les règles du jeu sont les mêmes pour tous, pouvons certainement être compétitifs face aux meilleurs dans le monde, quels qu'ils soient. Il me semble que nous avons envisagé une aide pour replanter les vignes. Nous avons tenté de trouver des solutions à certains des problèmes qu'avait l'industrie et je dirais que la qualité de nos vins soutient bien la comparaison. Nos principaux défis ne viennent pas de l'étranger. Ils viennent du commerce interprovincial. C'est quelque peu paradoxal. Nous avons plus de difficulté à vendre notre produit dans tout le Canada que nous n'en avons à le vendre sur les marchés internationaux.
Je dis cela dans ce contexte car je crois que le gouvernement a écouté et, quand j'ai parlé à l'un des témoins représentant les syndicats du secteur de la construction navale que nous avons entendu lors de la réunion, il s'est dit optimiste. Nous pourrons juger au résultat. Nous attendrons de voir la suite mais les mesures concernant les marchés publics nous plaisent comme d'ailleurs celles concernant la DPA, qui plaisent aussi à mon ami néo-démocrate.
Bien que l'accord ne soit pas parfait, j'estime que nous allons dans la bonne direction et je pense qu'il convient de le rappeler. S'il est vrai que nous aurions eu du mal à soutenir la concurrence il y a 10 ou 15 ans, nous avons maintenant l'occasion de jouer nos atouts et d'aller de l'avant. Je crois que notre secteur de la construction navale peut soutenir la concurrence des meilleurs au monde.
Dans la même veine, savez-vous quelle valeur en pourcentage de l'accord représente le secteur de la construction navale? Est-ce que nous avons des données à cet égard? Je ne crois pas que nous vendions trop de navires à la Suisse et au Liechtenstein, et je ne veux pas par là diminuer l'importance de ce secteur. Savons-nous quel pourcentage de l'accord de libre-échange concerne la construction navale?
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J'aimerais faire quelques observations en réponse à votre question.
Quand on parle d'innovation, et je sais que c'est un domaine que vous connaissez — c'est entendu que la question est complexe, n'est-ce pas? Elle suppose de nombreux intervenants différents et c'est un écosystème fragile auquel il faut donner le temps de produire ses fruits.
Vous demandez ce que le gouvernement peut faire pour aider, et je sais que vous nous avez entendu parler de cela déjà, mais il pourrait notamment accorder des crédits d'impôt remboursables aux entreprises de sorte que, même si elles déclarent des pertes, ce qui est le cas d'un grand nombre de nos membres par les temps qui courent, elles sont néanmoins encouragées à investir dans la recherche-développement.
Nous avons en outre été ravis de voir que le budget du PARI, le Programme d'aide à la recherche industrielle, a été augmenté parce que bon nombre de nos membres se prévalent de ce programme pour l'élaboration de nouveaux produits et leur commercialisation.
Enfin, comme l'a déjà indiqué mon collègue Sam, il doit y avoir davantage de soutien pour les entreprises qui veulent assurer leur expansion en exportant davantage. Notre service du commerce international joue un rôle important à cet égard et je crois fermement qu'il mérite d'obtenir davantage de ressources pour faire ce travail.
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Nous devons étudier deux motions. Certaines ont été retirées pour la journée. Parmi les motions que nous devons examiner, une porte sur un déjeuner de travail avec une délégation de l'Union européenne.
Une délégation de l'Union européenne est en visite et a demandé à rencontrer le Comité. Le Comité suggère, après en avoir discuté brièvement, que notre rencontre du 5 mars débute à 10 heures plutôt qu'à 9 heures et qu'elle se déroule jusqu'à midi. Nous traiterions des travaux du Comité de 10 heures à 11 heures, et ensuite de 11 heures à midi nous aurons une rencontre informelle avec la délégation de l'Union européenne. La séance sera levée à midi pour aller au restaurant parlementaire, où nous offririons le dîner à nos invités.
Monsieur Cardin, nous essaierons d'obtenir la traduction pour vous là-bas. J'espère que cela sera possible.
Voilà en gros ce dont nous avons discuté avec nos collègues de l'Union européenne.
De même, pour que cela soit plus pratique, la réunion se tiendra à l'édifice du Centre ce jour-là. Nous serons à la salle 253-D le 5 mars.
Cela dit, nous vous avons distribué une motion sur ce déjeuner de travail avec la délégation de l'Union européenne.
Monsieur Holder, voudriez-vous proposer cette motion?