Que, étant donné que depuis que le premier ministre néo-démocrate–libéral est en fonction, les surdoses mortelles d’opioïdes au Canada ont augmenté de 166 % selon les dernières données disponibles, la Chambre demande au premier ministre de:
a) rejeter de façon proactive la demande de la Ville de Toronto pour que le gouvernement fédéral rende légales des drogues dures mortelles comme le crack, la cocaïne, l’héroïne et la méthamphétamine;
b) rejeter le vote de la Ville de Montréal demandant au gouvernement fédéral de rendre légales des drogues dures mortelles;
c) refuser toutes demandes en cours ou futures des provinces, des territoires ou des municipalités pour que le gouvernement fédéral approuve la légalisation de drogues dures mortelles sur leurs territoires;
d) mettre un terme au financement des stupéfiants avec des fonds publics et d’utiliser cet argent pour financer les programmes de traitement de la dépendance aux drogues.
— Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Il y a environ deux ans, j'ai visité le quartier Downtown Eastside de Vancouver, et ce que j'ai vu m'a à la fois choqué et étonné. Mon choc se passe d'explications. Quiconque met les pieds là constate le carnage: nos concitoyens gisant face première sur la chaussée, en proie à une surdose. Encore plus nombreux sont ceux qui se tiennent debout, la tête entre les jambes, repliés à s'en tordre l'échine, dans cette position qui est courante chez les personnes saturées de fentanyl et qui, dans bien des cas, les laissera recourbés pour le reste de leur vie. Ces vies sont souvent écourtées, car consommer du fentanyl, c'est jouer à la roulette russe: chaque fois qu'on en consomme, on risque de cesser de respirer.
Il y avait l'odeur indubitable d'un trop grand nombre de personnes combiné à trop peu de salles de bain. Les campements s'étendent d'un pâté de maisons à l'autre. Le policier qui m'accompagnait a pointé une tente du doigt et m'a dit qu'il s'agissait du siège social des « Nations unies », un groupe qui se qualifie de gang et qui est la source d'approvisionnement en armes à feu et autres armes meurtrières pour la rue. Des gens crient à tue-tête, complètement déchaînés, dans un état statique de quasi-surdose. Toutes ces choses sont stupéfiantes lorsqu'on en est témoin, même si l'on s'y attendait compte tenu des statistiques.
Nous savons que ce qui se passe dans le quartier Downtown Eastside est le fruit d'une expérience menée par des administrations municipales et des gouvernements provinciaux néo-démocrates. Or, le , après avoir vu les résultats de cette expérience, veut maintenant l'étendre à l'ensemble du pays. Il a obtenu ce qu'il voulait, car ces villages de tentes sont maintenant monnaie courante dans toutes les régions du pays. Dans votre province, monsieur le Président, Halifax compte 35 campements de sans-abri. Il y a 35 campements dans la belle, pittoresque et paisible ville d'Halifax. Tous les Canadiens connaissent un tel campement dans leur collectivité, même si cela aurait été impensable il y a neuf ans.
Le lien évident entre cette politique et les résultats que je viens de décrire apparaît aujourd'hui dans des articles rédigés par les rares journalistes qui commencent, enfin, à avoir le courage d'en révéler la cause. Je cite un article du National Post, où l'on peut lire: « Mme Miller affirme que sa fille Madison lui a dit qu'on pouvait aller voir un toxicomane pour lui demander des dillies et en obtenir des flacons, car les toxicomanes allaient dans les pharmacies les faire remplir pour les vendre ensuite aux enfants. » « Dillies » est un terme d'argot désignant l'hydromorphone financée par le gouvernement.
Voici ce qu'on peut lire dans un article du National Post du 11 mars:
« J'ai eu plusieurs patients qui n'avaient pas consommé de drogues depuis longtemps et qui n'ont tout simplement pas pu résister à la tentation de cette hydromorphone très bon marché qui circule maintenant dans les rues », déclare le Dr Michael Lester, un médecin de Toronto spécialiste des dépendances. « Tous les médecins spécialisés en toxicomanie à qui j'ai parlé m'ont dit que, tous les jours, dans leur cabinet, ils doivent composer avec des cas dus au détournement d'hydromorphone, que ce soit de nouveaux patients qui sont dépendants à ce médicament, ou leurs propres patients qui en abusent. »
Global News a également fait un travail journalistique remarquable et courageux à ce sujet et a montré que le prix des comprimés d'hydromorphone dans les rues de Vancouver est passé de 10 $ à 25 ¢ depuis que le gouvernement a commencé à subventionner la substance et à la distribuer à grande échelle. On rapporte que des revendeurs de drogue attendent à l'extérieur des pharmacies que des personnes qui ont une ordonnance pour le médicament fourni dans le cadre du programme d'approvisionnement soi-disant sécuritaire leur livrent immédiatement la substance, qu'ils peuvent ensuite revendre pour financer d'autres drogues dévastatrices. Après, bien sûr, des surdoses se produisent quand les consommateurs franchissent le palier suivant.
Le a toutes les preuves qu'il faut. Il a la preuve que le nombre de surdoses mortelles a augmenté de 166 % au Canada depuis qu'il est au pouvoir. La situation est pire là où les politiques radicales des libéraux et des néo-démocrates ont été accueillies à bras ouverts, notamment en Colombie‑Britannique, où la hausse atteint 380 %. Le gouvernement de la Colombie‑Britannique a enfin admis son erreur il veut annuler la politique, mais seulement à cause de l'élection qui approche. Toutefois, Toronto et Montréal demandent toujours cette même politique de décriminalisation des drogues dures, illicites et non réglementées, qui a causé un tel carnage en Colombie‑Britannique, une demande que le premier ministre refuse obstinément d'écarter.
J'ai dit que j'ai été étonné et sous le choc. Ce qui m'a étonné pendant ma visite dans le Downtown Eastside, ce sont les gens qui m'y ont accueilli. Ce n'était pas des toxicomanes. Ce n'était pas des policiers. C'était un petit peloton de militants qui, curieusement, savaient que je m'en venais. Mon arrivée n'avait pourtant pas été annoncée ni publiée dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Ces personnes étaient là pour me filmer, pour me suivre et pour me lancer des bêtises, et tant mieux pour eux. Je peux vivre avec cela. Je le fais tous les jours.
Par contre, j'étais perplexe. Qui paie pour tout cela? D'où vient l'argent qui sert à toutes les revendications de ce genre? Il s'avère qu'il y a beaucoup d'argent à faire. Voici le titre d'un article: « Un professeur et un ancien responsable de la santé publique fondent une entreprise pour produire légalement de l'héroïne à des fins thérapeutiques ».
Martin Schechter, qui a dirigé l'étude, appelée Initiative nord-américaine sur les médicaments opiacés, ou NAOMI, et Perry Kendall, le premier médecin hygiéniste en chef de la Colombie‑Britannique, s'efforcent de changer la situation.
Frustrés par l'inaction du gouvernement, les deux hommes ont créé une entreprise nommée FPP [...] ou Fair Price Pharma, dont l'objectif est d'assurer un approvisionnement national d'héroïne injectable abordable à des fins de traitement.
Depuis 2016, plus de 5 500 Britanno-Colombiens sont morts de surdoses ou en raison de substances illicites, dont 170 en mai.
Le Dr Schechter, qui est aussi professeur à l'École de santé publique et de santé des populations de l'Université de la Colombie‑Britannique, a dit dans un courriel que la crise des surdoses [reposait sur] le refus d'élargir l'accès à l'héroïne légal — un traitement économique [...] et éprouvé — malgré le besoin criant d'un approvisionnement sûr, [ce qui a poussé] les deux médecins à agir.
[Ils ont dit que leur entreprise] vise à établir une installation réservée à la fabrication du produit pour le vendre à un prix abordable aux fournisseurs de santé intéressés, y compris dans les autres provinces.
Le Dr Kendall et lui doivent rencontrer ce mois-ci la Direction des médicaments pharmaceutiques de Santé Canada, qui réglemente les médicaments sur ordonnance, pour déterminer les essais et les données nécessaires pour obtenir une licence [...] Ils estiment qu'ils auront besoin d'environ 3 millions de dollars pour lancer le produit.
Bien sûr, ils gagnent de l'argent. Plus tard, ils se sont plaints. « Les médecins de la Colombie-Britannique se plaignent que leur “approvisionnement sûr” en héroïne n'est pas prescrit pendant la crise des surdoses ». Ils ont commencé à faire pression pour obtenir plus d'argent.
Voici ce que l'on peut lire dans d'autres articles de presse. Perry Kendall, l'ancien directeur de la santé publique provincial jusqu'en 2018, est un partisan de l'approvisionnement sûr. Il a fondé Fair Price Pharma pour distribuer de l'héroïne.
Mark Tyndall, qui a été directeur adjoint de la santé publique de la Colombie-Britannique et directeur médical exécutif, est le fondateur du projet MySafe.
Comme je l'ai dit, Martin Schechter ne travaillait pas directement pour le gouvernement de la Colombie-Britannique, mais il était responsable des recherches qui ont abouti à ce que l'on appelle l'approvisionnement sûr. Il a fondé Fair Price Pharma.
Ce sont ces entreprises qui gagnent réellement de l'argent et qui intimident les opposants à leur projet. Cette situation est en train de devenir une gigantesque gloutonnerie qui s'autoalimente et qui doit cesser. Son but est de gagner de l'argent et non d'offrir un service au public.
C'est pourquoi les conservateurs sensés cesseraient de financer les stupéfiants durs, interdiraient les drogues dures et investiraient l'argent dans des services de traitement et de rétablissement qui nous rendraient nos proches, débarrassés de la drogue.
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Monsieur le Président, lorsque j'avais 10 ans, j'ai vécu une expérience semblable dans Gastown, en Colombie‑Britannique; c'est un quartier de Vancouver situé près du Downtown Eastside. Même si j'étais jeune à l'époque, je me rappelle que, quand j'y suis allé en voiture pour la première fois avec ma mère, j'ai été bouleversé par le chaos et le désespoir qui y régnaient. Quiconque se rend dans ce quartier de Vancouver peut voir à quel point c'est un endroit chaotique. Malheureusement, la crise de la toxicomanie s'est maintenant propagée dans tout le pays et dans toutes les collectivités de la Colombie‑Britannique. Les gens sont en difficulté. Des gens meurent. Il faut que cela change. Malgré cela, il y a 15 mois, le gouvernement libéral—néo-démocrate a lancé une politique cinglée de légalisation des drogues dures qui a mené à une situation où il y a encore plus de criminalité, de chaos, de drogues et de désordre, surtout en Colombie‑Britannique.
La crise de la dépendance aux opioïdes s'est certes aggravée ces dernières années, mais le problème n'est pas nouveau. En 2009, Doctors of BC, anciennement connue sous le nom de la BC Medical Association, a publié un document d'orientation intitulé « Faire un pas en avant: améliorer les soins en matière de dépendances en Colombie‑Britannique ». Ce document contient 10 recommandations, dont celle de « reconnaître officiellement la dépendance comme une maladie chronique traitable dans le cadre de la charte des soins primaires de la Colombie‑Britannique et du programme de gestion des maladies chroniques de la province ».
Les recommandations précisent, et c'est essentiel, qu'il faut « créer et financer 240 nouvelles places flexibles de désintoxication sous surveillance médicale » et « financer la création de 600 nouvelles places de traitement des dépendances dans l'ensemble de la province ».
Quinze ans plus tard, la disponibilité des places en centre de traitement ne s'est pas améliorée. En fait, la situation n'a fait qu'empirer. Cependant, ce document ne suggère nulle part que la légalisation de drogues telles que le fentanyl, l'héroïne, le crack et la méthamphétamine aiderait les Britanno-Colombiens.
Aujourd'hui, la principale cause de décès chez les jeunes de 10 à 18 ans dans ma province est la surdose, c'est-à-dire l'intoxication aux drogues. Pensons-y bien. En 2023, plus de 2 500 Britanno-Colombiens ont perdu la vie à cause de surdoses de drogues illicites. Plus de six Britanno-Colombiens perdent la vie chaque jour à cause de drogues mortelles. Depuis 2016, 42 000 personnes ont perdu la vie à cause de la crise des opioïdes au Canada, et, depuis que le est entré en fonction, les décès par surdose d'opioïdes ont augmenté de 166 %.
Le principal argument avancé par le gouvernement pour soutenir cette politique irresponsable de légalisation et de décriminalisation était qu'elle réduirait la stigmatisation entourant la toxicomanie. En réalité, elle n'a fait que l'aggraver. Les Canadiens sont des gens bien. Ils sont compatissants, mais cette compassion s'évapore rapidement à mesure que la criminalité et le chaos augmentent parallèlement aux politiques radicales du gouvernement. Voici un exemple.
En octobre dernier, l'association de soccer d'Abbotsford a publié une lettre ouverte adressée à la Ville d'Abbotsford, où elle déplorait l'état de ses terrains et réclamait un changement. On pouvait y lire ceci:
L'état des installations sportives de la ville, en particulier des terrains de soccer, est tout à fait lamentable.
Ensuite:
Les membres de l'association de soccer d'Abbotsford constatent une augmentation du nombre de personnes ayant des troubles liés à la toxicomanie qui traînent sur les terrains du [centre de loisirs de Matsqui], ce qui a entraîné une augmentation de la présence d'instruments liés à la consommation de drogue sur les terrains et dans les allées environnantes, notamment des seringues et des aiguilles, ainsi que des éclats de pipes à crack et de bouteilles d'alcool.
Il n'est pas acceptable qu'un parent ou un enfant connaissent de telles conditions en se rendant à une activité sportive.
De plus, la lettre mentionne que c'est le plus souvent dans des parcs municipaux que les enfants se blessent avec des aiguilles souillées et que les enfants « reproduisent les comportements » qu'ils voient autour d'eux. Autrement dit, ce qui se passe au centre de loisirs de Matsqui normalise la consommation de drogues, et les enfants sont exposés à cela.
Le gouvernement savait dès le départ que sa politique cinglée consistant à autoriser la consommation de drogues dans les espaces publics mettrait des enfants en danger, mais il l’a quand même mise en œuvre. C’est une honte et un manquement total à son devoir de protection des enfants.
À la Légion de Mission, les vétérans doivent ramasser les seringues souillées et demander aux gens d’arrêter de fumer du crack sur leur propriété, tous les jours. Il en va de même pour tous les commerces du centre-ville de Mission. C’est comme si le gouvernement libéral avait créé une taxe sur le crack parce que leurs vitrines sont fracassées et qu’ils doivent s’équiper en matériel contre les matières dangereuses pour nettoyer les lieux en raison de la présence potentielle de fentanyl.
À Mission, une clinique pour toxicomanes dirigée par la Dre Larina Reyes-Smith offrait des soins aux toxicomanes, le dépistage des infections transmissibles sexuellement, une aide psychosociale et plus encore. La Dre Reyes-Smith est une fervente partisane d’un accès accru aux traitements de désintoxication et au traitement des troubles mentaux plutôt que du modèle dit d’approvisionnement sécuritaire dont le gouvernement et la province de la Colombie-Britannique font la promotion. En octobre, elle est venue me voir bouleversée parce qu’elle a été contrainte de fermer sa clinique en raison des coûts élevés et du manque de soutien du gouvernement provincial, qui ne comprenait pas son approche de soins complets, ni la qualité des soins qu’elle prodiguait à ces personnes qui cherchaient désespérément à se libérer de la drogue et à vivre une vie meilleure.
Des médecins continuent de faire entendre leur voix, affirmant qu'il faut appliquer la même structure de financement aux traitements qu'aux soins primaires pour qu'ils soient facturés au régime d’assurance maladie provincial, car en ce moment, ce n'est malheureusement pas le cas. Même dans les centres de désintoxication financés par l’État, les patients doivent payer de leur poche une indemnité journalière, ce qui rend l’accès à ces traitements salvateurs extrêmement difficile pour les toxicomanes.
Pourquoi ne cherche-t-on pas à augmenter le nombre de médecins spécialisés dans les dépendances, au lieu de légaliser des drogues dures et de laisser les gens mourir seuls? Pourquoi ne pas mettre l’accent sur la mise en place de l’infrastructure dont nous avons désespérément besoin pour faire face à la crise?
La crise des opioïdes ne se limite pas à la Colombie-Britannique. L’automne dernier, Belleville, en Ontario, a déclaré l’état d’urgence après que 23 personnes ont fait une surdose en deux jours. Belleville est à peine plus grande que Mission. Dans une ville d’un peu plus de 50 000 habitants, 23 personnes ont fait une surdose en un peu moins de 48 heures. Prenons encore un moment pour absorber cette information. Il s’agit là d’un phénomène normalisé au Canada. Treize surdoses ont eu lieu en deux heures seulement.
Le gouvernement envisage maintenant de permettre à d’autres villes et provinces de commettre la même erreur que la Colombie-Britannique. En tant que Britanno-Colombien, j’ai peur que le étende cette politique cinglée et que d’autres gouvernements provinciaux fassent la même erreur que la nôtre. C’est pourquoi les conservateurs demandent aujourd’hui au gouvernement de prendre quatre mesures. La première consiste à rejeter de manière proactive et claire la demande de la Ville de Toronto au gouvernement fédéral de légaliser les drogues dures mortelles comme le crack, l’héroïne et la méthamphétamine.
[Français]
Deuxièmement, la motion demande de « rejeter le vote de la Ville de Montréal demandant au gouvernement fédéral de rendre légales des drogues dures mortelles ».
[Traduction]
Troisièmement, le gouvernement fédéral devrait refuser aux provinces, aux territoires et aux municipalités toute demande actuelle et future de légaliser des drogues dures mortelles sur leur territoire. Quatrièmement, il faut mettre fin aux stupéfiants financés par les contribuables et réaffecter cet argent à des programmes de traitement de la toxicomanie et de rétablissement.
Chaque jour, 22 Canadiens perdent la vie dans le cadre de cette crise mortelle, et le gouvernement ne fait qu'aggraver le problème. Par conséquent, je demande à tous mes collègues d'appuyer la motion que nous avons présentée aujourd'hui et de mettre fin une fois pour toutes à l'expérience cinglée et mortelle de la légalisation des drogues dures afin que nous puissions nous concentrer sur l'accès au traitement, au rétablissement et au soutien dont les gens ont désespérément besoin.
Les Canadiens aiment vivre dans un pays pacifique. Ils aiment vivre dans un pays où l'ordre règne. Cette idéologie radicale les en empêche. Ramenons les membres de nos familles à la maison.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je prends la parole pour les familles qui ont perdu les êtres qui leur étaient les plus chers à cause d’une surdose. Je prends la parole pour les parents à qui j’ai parlé et qui ont perdu des enfants ainsi que pour les voisins qui ont perdu des amis. Je prends la parole pour les personnes dont j’ai entendu les histoires dans tout le pays, les personnes qui vivent ce drame ou qui l'ont déjà vécu. Je parle au nom des nombreux intervenants que j’ai rencontrés, qui sont appelés à faire ce travail en première ligne et qui luttent contre cette crise chaque jour. Je pense aux mères qui m’ont appris que la réduction des méfaits et les soins de santé nous appartiennent, à tous, partout, que les morts ne peuvent pas se rétablir ou suivre un traitement et qu’ensemble, nous pouvons changer les choses.
Chaque conversation que j'ai eue avec ces gens a mis en évidence la nécessité d’un éventail complet de soins de santé, y compris la réduction des méfaits, pour répondre aux besoins des personnes là où elles se trouvent, avec dignité et compassion. Ce sont ces voix qui nous poussent à nous battre pour sauver des vies. Comme parlementaires, nous avons pour mission de faire entendre ces voix. Nous devons donc les écouter.
Cependant, le continue de refuser de rencontrer les mères, les pères, les familles et les communautés qui sont nombreux à avoir besoin que nous les écoutions afin de mieux façonner les politiques de lutte contre la toxicomanie. Il refuse d'apprendre ce que ces gens peuvent lui enseigner. Le chef de l’opposition se sert des personnes les plus vulnérables de la société qui ont besoin de soins de santé essentiels comme arme politique. Il les déshumanise. Il le fait pour semer la peur et pour ramener les politiques inefficaces de l’époque de la guerre contre la drogue. Ce n’est pas ainsi qu'un vrai chef de file se comporte.
Nous devons regarder la crise en face, en examiner les contours de près et prendre les mesures nécessaires. Nous devons en profiter maintenant pour utiliser tous les outils dont nous disposons en vue de lutter contre la crise, car l’inaction n’est pas une solution. Les drogues toxiques distribuées dans la rue changent constamment. Elles sont de plus en plus mortelles et tuent chaque jour des personnes qui nous sont chères. C’est la présence accrue du fentanyl parmi les drogues illégales qui est à l’origine de la crise complexe et omniprésente des surdoses. Aucune communauté n’est épargnée. La crise touche tous les groupes ethniques, sans égard à l’âge, au sexe, à la région géographique et au statut socioéconomique. À l'avenir, tout plan d’action devra reposer sur une perspective globale. Il n’existe pas de solution universelle pour résoudre le problème actuel.
C'est pourquoi, de ce côté-ci de la Chambre, nous nous inspirons de la nouvelle Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances pour nous attaquer à la crise des surdoses et aux autres méfaits de la consommation de substances. C'est le modèle canadien, fondé sur une approche compatissante, globale et axée sur la personne. L'approche est holistique; elle établit un équilibre entre la santé, le bien-être social et la sécurité publique. Elle reconnaît que nous devons continuer à faire plus pour aider les gens et assurer la sécurité de nos milieux de vie, ce qui comprend un ensemble complet de mesures de soutien et de services équitables et culturellement adaptés pour les Canadiens, que ce soit pour la prévention, la réduction des risques, le traitement ou le rétablissement.
Nous devons accorder une grande priorité aux enfants et aux jeunes, en leur fournissant les outils et le soutien nécessaires pour prévenir ou retarder la consommation de substances psychoactives ou réduire les taux de consommation de ces substances. Nous voulons freiner la consommation de substances dès le début et assurer la sécurité de nos collectivités.
Pour chaque politique et chaque programme relevant de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, nous examinons les risques et les avantages potentiels sous les angles de la santé publique et de la sécurité publique. Nous sommes également prêts à ajuster nos méthodes en fonction de ce qui se passe sur le terrain et de ce qui fonctionne. Gouverner, c'est décider. Il peut arriver que nous ne réussissions pas du premier coup, mais nous devons à ceux que nous servons et que nous essayons de sauver de faire tout ce qui est en notre pouvoir.
Nous collaborons avec nos partenaires pour lutter contre les organisations criminelles qui se livrent au trafic et à la production de drogues illicites. Nous tirons profit de tous les outils à notre disposition pour mettre fin à cette crise nationale de santé publique. Dans ce travail, nous avons soutenu et continuerons à soutenir les provinces et les territoires, ainsi que les communautés et les organisations autochtones pour leur permettre de fournir l'ensemble des ressources requises.
Faisant suite aux sommes records investies l'an dernier dans les soins de santé, pour les services de santé mentale et le traitement de la toxicomanie notamment, le budget de 2024 comprend 150 millions de dollars affectés à un nouveau fonds de traitement d'urgence, qui sera offert aux municipalités et aux communautés autochtones afin qu'elles puissent offrir une intervention rapide aux besoins émergents et essentiels liés à la crise des opioïdes, comme à Belleville.
Cet engagement s'ajoute au milliard de dollars que nous avons directement investi pour nous attaquer à cette crise, reconnaissant que tous les ordres de gouvernement ont un rôle à jouer pour aider les Canadiens et sauver des vies. Collectivement, les nouveaux investissements que nous faisons aideront les provinces et les territoires à élargir la prestation, en temps opportun, de services de santé mentale et de services aux toxicomanes qui soient de qualité et accessibles partout au pays, ainsi qu'à réduire les méfaits, à prévenir les surdoses, à réduire la stigmatisation et à sauver des vies.
En ce qui concerne la lutte contre la toxicomanie, notre priorité absolue reste la protection de la santé et du bien-être de la population canadienne. Pour ce faire, nous avons besoin d'une approche qui place la santé au premier plan tout en assurant la sécurité de la population, une approche qui soit compatissante, équitable, axée sur la collaboration et fondée sur des données probantes. Le travail des organisations communautaires est un élément clé de cette équation. Grâce au Programme sur l'usage et les dépendances aux substances, nous aidons les organisations communautaires, qui sont des intervenants de première ligne, à mettre en œuvre des mesures innovantes de prévention, de réduction des risques, de traitement et de rétablissement, ainsi que d'autres interventions en santé fondées sur des données probantes, dont le besoin se fait cruellement sentir. Ces organisations locales ont la confiance de leur collectivité et les connaissances directes qui sont nécessaires pour avoir une incidence réelle sur la vie des gens.
Nous savons que le principal vecteur de la crise des surdoses au Canada est l'approvisionnement toxique et imprévisible en drogues illicites, qui est contaminé par le fentanyl. Chaque jour, il est probable que beaucoup de gens ne savent même pas ce qu'ils consomment ou quelle quantité ils en consomment. Dans un premier temps, nous devons donner aux gens la possibilité d'accéder aux services de santé et aux services sociaux dont ils ont besoin pour améliorer leur bien-être. Une fois décédée, la personne ne peut plus se rétablir.
Les programmes contre lesquels votent les députés de l'opposition sont des soins de santé. Comment peuvent-ils s'opposer à ce que les Canadiens consultent un médecin? Pourquoi ne font-ils pas confiance aux médecins pour prendre les meilleures décisions en consultation avec leurs patients? Les gens qui consomment des drogues sont des êtres humains comme les autres. Ce ne sont pas des chiffres, ce ne sont pas des figurants dans une vidéo. Ce sont des êtres humains qui ont besoin de notre compassion. C'est pourquoi nous mettons en œuvre un programme novateur de réduction des méfaits fondé sur des données probantes, y compris des sites de consommation supervisée, la vérification des drogues et la fourniture de naloxone. Tous ces outils sont nécessaires et bien plus encore, parce que pour faire face à cette crise complexe et en constante évolution, nous devons continuer d'essayer des approches nouvelles et novatrices. C'est ainsi que nous pourrons faire le nécessaire pour aider à sauver des vies et à mieux aiguiller les personnes qui consomment des substances vers les soins de santé et les services sociaux, pour que celles qui sont prêtes puissent recevoir les soins dont elles ont besoin.
Je conclurai sur un principe aussi simple qu'évident: c'est une crise de santé publique, pas une crise de la criminalité. Le y a cru à un moment donné quand il a déclaré que la dépendance aux opioïdes est une maladie et que les personnes qui en souffrent sont des victimes. Or, les victimes n'ont pas leur place en prison. C'est ce que les défenseurs des droits de la personne et les experts nous rappellent chaque jour. Notre principal objectif est de sauver des vies et d'améliorer la santé tout en assurant la sécurité publique. Nous devons réduire les obstacles aux soins de santé, et non les renforcer et perpétuer la stigmatisation de la criminalisation.
Je suis fière du modèle global que notre gouvernement met de l'avant, un modèle qui aide à réduire la stigmatisation et qui favorise l'accès à une gamme de services fondés sur des données probantes. Parlons aussi de la bravoure des travailleurs de la santé, des experts et des travailleurs de première ligne qui sont sur le terrain chaque jour, qui sont à la hauteur de la tâche et qui voient qui a besoin de notre aide. Nous continuerons d'appuyer leur travail et celui des provinces, des territoires et d'autres administrations. Nous le devons.
Nous allons continuer d'appuyer une approche qui permettra de détourner les gens de la consommation de drogues, mais qui les éloignera aussi du système pénal pour les diriger plutôt vers les soins de santé et les services sociaux, parce qu'on ne peut pas détourner le regard. Nous ne pouvons pas forcer ceux qui ont besoin de notre compassion et de soins de santé à suivre un traitement dont ils ne veulent pas, ce qui ne fait que transférer le problème à quelqu'un d'autre. Il n'a jamais été aussi important que tous les ordres de gouvernement travaillent ensemble parce que, quand les gens obtiennent le bon soutien, il y a de l'espoir, et nous pouvons ainsi sauver des vies.
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Monsieur le Président, je me réjouis que nous ayons ce débat aujourd’hui, car je pense à tous ceux qui pleurent la perte d’un ami ou d’un membre de leur famille, des gens comme Carolyn Karle, à Thunder Bay, qui a perdu sa fille Dayna qui participait à un programme de désintoxication depuis bientôt un an. Dayna a fait une rechute, un soir, avec de l’alcool. Ensuite, elle a pris de la drogue qu’elle croyait être de la cocaïne, mais elle est décédée ce même soir d’une surdose d’opioïdes. Après cette perte tragique, la mère a décidé d’aider les gens qui souffrent de toxicomanie, une maladie chronique et récurrente, comme nous ne le savons que trop, mais qui se traite.
Les troubles qui accompagnent la toxicomanie sont connus depuis très longtemps. Le nombre de surdoses d’opioïdes est en augmentation depuis deux décennies, mais depuis la pandémie, le nombre de décès a atteint le chiffre alarmant de 22 personnes par jour. Cela signifie que, chaque jour, 22 cercles d’amis et de familles se retrouvent dévastés. La crise des opioïdes est caractérisée par la souffrance et le besoin désespéré de faire quelque chose. Les solutions faciles qui prônent la répression de la criminalité ont montré qu’elles sont inefficaces pour réduire les méfaits et sauver des vies. L’incarcération ne change rien face à la souffrance et à ces pertes de vie.
Malheureusement, nous débattons aujourd’hui d’une idée dépassée qui a, en fait, contribué à la crise actuelle. Il s'agit d'une idée qui consiste à ignorer le problème, à faire fi de la science et à revenir loin en arrière, à une époque où l'on parlait des drogues de manière à la fois nocive et ignorante. C'est une idée qui ne ferait que susciter encore plus de honte et de dégoût chez les toxicomanes. Le Parti conservateur n’a pas à s’inquiéter. Je n’ai encore rencontré personne aux prises avec un problème de drogue qui n’éprouvait pas déjà ces sentiments, et je n’ai encore rencontré aucun parent endeuillé qui ne ferait pas tout en son pouvoir pour aider son enfant à comprendre à quel point sa vie est précieuse et pour l'aider à chercher à se libérer de sa dépendance.
Il n’y a pas de solution miracle pour traiter la toxicomanie et réduire les méfaits que ce problème cause à la population et aux communautés. Au début des années 2000, j’ai été l’auteure de la stratégie antidrogue de Thunder Bay. En collaboration avec les professionnels des traitements, les agents d'application de la loi, les travailleurs de soutien et les spécialistes de la prévention en santé publique, nous avons fondé notre stratégie sur des études internationales qui disent que pour sauver des vies et réduire les méfaits causés aux personnes et aux communautés, nous devons nous appuyer sur quatre piliers interreliés: la prévention, le traitement, l’application de la loi et la réduction des méfaits. Nous avons même ajouté un cinquième pilier, le logement, car il est devenu évident qu’il était essentiel d’avoir un chez-soi pour guérir. Je souligne que les députés conservateurs ont également voté contre les approches relatives au logement.
L’automne dernier, le gouvernement a lancé une version renouvelée de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances. Celle-ci propose une politique de lutte contre les drogues qui se veut à la fois exhaustive, concertée, bienveillante et fondée sur des données probantes. En s’appuyant sur les conseils découlant de cette stratégie et d'un large éventail de professionnels, le gouvernement du Canada a annoncé plus de 1 milliard de dollars de financement, dont près de 600 millions de dollars dans le cadre du Programme sur l’usage et les dépendances aux substances de Santé Canada. Cette mesure soutient les travailleurs de première ligne pour le traitement, la réduction des méfaits, la prévention et la lutte contre la stigmatisation. Ces fonds vont directement aux personnes et à leurs familles pour leur permettre de guérir. Ils servent aussi à financer des initiatives de recherche et de surveillance et aident à renforcer la capacité de la police en vue de lutter contre la production et le trafic de drogues illicites.
La toxicomanie est un problème complexe, et les Canadiens consomment des drogues pour toutes sortes de raisons. Toute personne qui consomme de la drogue ne souffre pas nécessairement de dépendance. En fait, il s’agit bien souvent de consommateurs occasionnels, et c’est pourquoi l’approvisionnement en substances toxiques est tellement dangereux.
Pour les personnes souffrant de dépendances, les services de traitement voulus n’existent parfois pas ou ils ne sont pas abordables. Les obstacles au traitement sont souvent invisibles. Certaines personnes font face à des problèmes particuliers, selon leur situation particulière. Les groupes marginalisés sont souvent victimes de stigmatisation ou de préjugés, et sont donc plus à risque, ce qui est le cas des jeunes, des Autochtones, des communautés racialisées et des personnes LGBTQ+.
Il est très difficile de demander de l’aide. La société juge encore durement les personnes souffrant de dépendances et emploie des termes comme « toxicomane », terme que nous entendons bien trop souvent dans la bouche du et qui s'inscrit dans une tendance à jeter l'opprobre sur les gens. La honte qui en résulte est toxique, elle aussi. Elle pousse à la consommation solitaire, au silence et au retrait de la famille et de la collectivité.
Chacun s’affranchit de ses dépendances à sa façon. Je demande à tous les députés s’ils ont déjà été aux prises avec une substance ou un comportement problématique. Est-ce qu’ils mangent trop? Est-ce qu’ils achètent trop? Ont-ils déjà eu l’impression d’avoir une dépendance au jeu? Je pourrais leur poser encore beaucoup d'autres questions. N'oublions pas nos propres passes difficiles, car cela nous donne une idée des raisons pour lesquelles des gens souffrent d'une dépendance et suscite en nous de l’empathie face à la difficulté de s’en sortir.
Je peux dire aux députés que toutes les personnes qui ont perdu un proche et que j’ai rencontrées feraient tout pour avoir une autre chance de garder cette personne en vie. Il n’y a pas de solution universelle à cette crise. Il nous faut diverses formes d'aide, peu importe qu’une personne consomme des substances, qu'elle cherche des façons de s'en sortir ou qu'elle soit prête à entreprendre le cheminement vers son rétablissement.
C’est pourquoi la réduction des méfaits est très importante. Nous ne pouvons pas traiter une personne qui est morte. Les mesures de réduction des méfaits, comme les centres de consommation supervisée et les services de surveillance en personne ou à distance, la naloxone à emporter à domicile et les technologies de vérification des drogues, font que les personnes restent en relation avec les services et savent que leur vie a de l'importance.
En 2016, il y avait un seul centre de consommation supervisée au Canada, et Stephen Harper a essayé à plusieurs reprises de le faire fermer. Heureusement, les tribunaux ont convenu que la vie des consommateurs de drogues compte aussi.
Depuis, en cherchant avant tout à sauver des vies, nous avons approuvé la création de 41 centres de consommation en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et au Québec. Les employés de ces centres y ont prévenu plus de 53 000 surdoses, et ont reçu plus de 4,5 millions de visites. Cela fait beaucoup de personnes qui veulent vivre, mais cette motion dit qu’elles ne méritent pas ce soutien, qu’on ne devrait pas leur donner une autre chance de vivre plus sainement.
Nous soutenons également un réseau de 45 centres et services de traitement dans la majorité des communautés des Premières Nations et des Inuits partout au Canada; 82 sites qui offrent un traitement global et 75 équipes de mieux-être mental qui servent 385 communautés des Premières Nations et des Inuits.
Bien que l’opposition conservatrice cherche à faire croire le contraire, la réduction des méfaits est effectivement un traitement. Lorsque les gens se sentent considérés et soutenus, ils créent des liens. Lorsque les gens utilisent une aiguille propre ou s’injectent une substance sous la surveillance d’une infirmière, cela signifie qu’ils veulent vivre. Sur les sites de consommation supervisée au Canada, plus de 424 000 personnes ont été orientées vers des services sociaux et de santé. La réduction des méfaits est un pont vers des jours meilleurs.
Le veut revenir à l’époque de la guerre contre la drogue, mais ce qu’il propose en réalité, c’est une guerre contre les consommateurs de substances, les personnes et leurs familles, des gens qui souffrent et des gens qui espèrent un avenir meilleur.
Aujourd’hui, je tiens à dire cela pour défendre les familles endeuillées par la perte d’un être cher. Je le dis pour les parents, comme mon cher ami Calvin Fors à Thunder Bay, qui a perdu son jeune fils à la suite d’une surdose accidentelle; nous nous souvenons de Reilly. Qu’il n’y ait plus de décès comme ceux de Reilly ou de Dayna, tel doit être notre objectif. La compassion est importante, les faits probants sont importants et les liens sont importants, et la cruauté n’aidera pas les gens à guérir. Cela n’a jamais été le cas, et nous en avons la preuve éclatante.
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Madame la Présidente, dans ce débat, aujourd'hui, il ne faudrait pas oublier les plus de 42 000 personnes qui sont décédées. Il ne faut pas oublier non plus leurs familles, qui ont souffert de la descente aux enfers que ces gens ont pu vivre. Je souhaite un débat respectueux, qui évite l'instrumentalisation politique et idéologique des gens qui souffrent, des gens qui sont malades.
Je souhaite que nous soyons en mode solution, mais en respectant, en entendant et en écoutant le travail des gens de première ligne. Au Comité permanent de la santé, depuis déjà quelques semaines, on entend des témoins, des experts, des gens qui travaillent avec des gens aux prises avec une dépendance. Ils viennent nous décrire la situation.
Ce qu'on peut dire, aujourd'hui, c'est que la toxicomanie, la polytoxicomanie, n'est pas un problème simple. Ce n'est pas un problème judiciaire, d'abord et avant tout. C'est un problème de santé publique complexe et aiguë. La dépendance aux drogues, tout le monde s'entend là-dessus, j'espère, est une maladie plus que sournoise. Elle est chronique et de nature multifactorielle.
À une certaine époque, on pouvait dire des gens aux prises avec une dépendance qu'ils descendaient lentement aux enfers. Voilà que l'introduction d'un opioïde de synthèse, le fentanyl, vient écourter de façon tragique cette descente aux enfers. C'est pour cela qu'il faut, à mon avis, parler davantage, en 2024, d'une crise des drogues illicites. C'est ça qui cause des surdoses.
La question n'est pas simple, et il ne faut pas aller vers des raisonnements simplistes. De 50 % à 70 % des dépendances sont liées à des problèmes de santé mentale primaires. Il faut donc avoir plus d'accès à la première ligne. Je vais y revenir tantôt, mais cela vient rejoindre l'investissement en santé qui ne se fait pas. On ne peut pas régler un problème, parler d'un problème, trouver des solutions à un problème ou mesurer les solutions à un problème si on confond les outils conceptuels pour le régler.
Je suis complètement renversé ce matin. J'ai toujours pensé que les conservateurs et le entretenaient sciemment un flou à propos des termes, qu'ils voulaient laisser croire aux gens que tous les autres partis, à part eux, étaient pour la légalisation des drogues dures. Ce n'est pas rien.
Si, dans un examen de criminologie 101, on demandait à une personne voulant être admise à la faculté de criminologie la différence entre la légalisation, la décriminalisation et la déjudiciarisation et qu'elle répondait ce que le chef conservateur a répondu tantôt, soit que c'est du pareil au même, que c'est juste une question de synonymes, qu'on change les mots, mais que cela veut dire la même chose, elle ne serait pas admise.
Comment pouvons-nous parler d'un problème quand nous ne comprenons même pas les outils conceptuels qui nous permettent de décrire et de parler de la réalité? Il n'y a personne à la Chambre, actuellement, qui pense qu'il faut légaliser les drogues dures dans le contexte de crise des drogues illicites.
Le problème, et on va le voir tantôt à l’analyse de la motion conservatrice présentée ce matin, c’est qu’on a introduit le concept de légalisation des drogues partout. La légalisation des drogues, ça implique la production commerciale de la substance. On retire du Code criminel toutes les infractions relatives aux drogues pour permettre la consommation de la drogue. Elle pourrait donc être le fait d’une production commerciale vendue pignon sur rue, achetée et consommée librement, comme ça s’est fait pour le cannabis. Peut-on convenir qu’on est très loin de ça?
Quand on parle de la décriminalisation de la possession simple aux fins de consommation personnelle d’une personne qui est aux prises avec une dépendance à la drogue, on est loin de ce que je viens de dire. Peut-on en convenir? Si on ne convient pas de ça, où s’en va le débat? De quoi parle-t-on au juste?
Éviter de criminaliser la consommation de drogues, et éviter ainsi de faire entrer dans un processus judiciaire un malade aux prises avec sa dépendance, ce n’est pas légaliser la drogue. C’est faire en sorte de pouvoir le déstigmatiser et lui permettre, entre autres choses, un accès aux services et à des ressources. En effet, pour pouvoir amener les gens en cure de désintoxication, quand telle est leur volonté, encore faut-il avoir un contact avec ces gens. Or, s’ils se cachent pour consommer de la drogue, si, à cause de leur emploi, ils ne peuvent pas en parler en raison de la stigmatisation, pensons-nous qu’ils vont demander de l’aide ouvertement, alors que ça peut leur porter préjudice de façon criminelle? Si, par malheur, ils tombaient sur un comprimé d’un laboratoire illicite, ils pourraient en crever.
Ce qu’il faut savoir, c’est que cette maladie, elle implique la rechute dans le processus de désintoxication, et ça, on ne veut jamais en parler. On s’imagine qu’on amène quelqu’un en cure de désintoxication et que le problème est réglé. Non, parce que la rechute fait partie du processus de guérison.
C’est un problème complexe. Imaginons qu'on arrive à faire en sorte que quelqu’un accepte d'aller en cure de désintoxication. La rechute fait partie du processus. Imaginons qu'on ne lui donne plus accès à des sites de consommation supervisée, comme voulaient le faire les conservateurs en 2011 sous Harper. La Cour suprême avait dit non et elle a dit c’était important parce que ça portait atteinte à la sécurité de la personne malade aux prises avec un problème de consommation. Or, si une personne rechute et qu'elle n'a pas accès à ces sites, elle prendra de la drogue illicite et elle aura moins de tolérance à la drogue parce qu’effectivement, les opioïdes, ça crée une tolérance. Elle pourra en crever. On parle de la réduction des méfaits et les gens qui travaillent sur le terrain disent que, parfois, dans la réduction des méfaits, les sites de consommation supervisée sont importants. Pourquoi est-ce le cas? C’est parce qu’il y a de la drogue illicite. Ils peuvent aller la faire tester pour voir s’il y a du fentanyl dedans.
Bien sûr, il faut régler les problèmes de cohabitation. Les gens qui n’ont pas de problème de consommation ne doivent pas non plus écoper. Toutefois, cela ne remet pas en question toute une stratégie fondée d’abord et avant tout, faut-il le rappeler, sur la prévention. Il ne s'agit pas seulement de prévenir la consommation de drogues. Il s'agit aussi de prévenir la rechute, de prévenir la stigmatisation et de favoriser la réinsertion sociale.
Dans ma circonscription, il y a un projet incroyable qui vient d'être mis en place: la remise à neuf de l’organisme Uniatox. Je suis un peu émotif. Cet organisme, pour la première fois, va travailler en prévention de la rechute. Il n’y a pas beaucoup de projets comme celui-là.
Si on avait une vision totalement simpliste, on dirait qu'on ne touche pas à la réduction des méfaits. On dirait que les gens doivent aller en désintoxication et que, en tant que grands garçons ou grandes filles, ils doivent ensuite s'arranger avec leurs troubles dans la vie. Il ne faut pas faire ça, car il va y avoir des rechutes. Il y a des gens qui, avec ces centres de consommation supervisée, arrivent à stabiliser leur consommation.
La réduction des méfaits est un des axes des quatre piliers — j'ai aussi parlé de prévention. Dans cette crise des opioïdes où les gens crèvent d'une seule pilule, ce n'est pas en disant qu'on va recriminaliser la chose qu'on va régler le problème, car cela n'a strictement rien à voir. Je pourrais aller dans la rue et avoir accès à une pilule du marché illicite. Cela n'a rien à voir avec la décriminalisation.
Il y a beaucoup de surdoses en Colombie‑Britannique, en Alberta, en Ontario et au Nouveau‑Brunswick. Il y en a un peu moins au Québec, selon les statistiques auxquelles j'ai eu accès, mais il faut faire attention avec ça. La réduction des méfaits implique également un approvisionnement sécuritaire. Pourquoi? C'est parce qu'il faut sauver des vies, parce que le marché illicite tue. À ce que je sache, le quatrième pilier qu'on appelle l'application de la loi est très peu efficace encore.
D'ailleurs, depuis 50 ans, l'approche répressive et guerrière face à la drogue n'a rien réglé. Quand on compare le modèle des États‑Unis à celui du Portugal, on voit que les États‑Unis sont loin derrière. Pourtant, existe-t-il un pays plus hostile à la décriminalisation de la possession simple et à la déjudiciarisation? Je n'ai pas encore parlé de déjudiciarisation, mais c'est ce que le projet de loi prévoyait: des mesures de déjudiciarisation.
Pour poursuivre la comparaison entre les États‑Unis et le Portugal, il faut savoir qu'il y avait au Portugal 1 million d'héroïnomanes, un problème de santé publique incroyable concernant la transmission du VIH. On a décriminalisé, mais on n'a pas mis la charrue avant les bœufs. On ne s'est pas juste donné bonne conscience en déjudiciarisant et en ne faisant rien. Il faut injecter de l'argent, doubler les mesures de soutien, avoir plus de travailleurs sociaux, d'intervenants de première ligne et de travailleurs de rue. Il faut avoir plus de centres d'approvisionnement contrôlé, s'adapter et corriger constamment le tir.
Je vois les gens dire que le projet pilote en Colombie‑Britannique est épouvantable. C'est bien sûr épouvantable, mais est-ce la décriminalisation qui est épouvantable? Non, c'est le fait qu'ils sont aux prises avec une crise que personne ici ne serait capable de régler en un tour de main. Il faut que tout monde travaille ensemble. Oui, les gens de la Colombie‑Britannique devaient ajuster le tir, mais la décriminalisation n'implique pas nécessairement de pouvoir consommer n'importe où et en tout lieu. On peut réglementer ça. J'imagine que c'est ce vers quoi ils s'en vont. On ne peut pas non plus nier les problèmes de cohabitation.
Je me suis fait un petit aide-mémoire portant sur l'axe juridique. On nous donnait cela en criminologie, à l'époque. À un bout de l'axe juridique, il y a la criminalisation. À l'autre bout de l'axe, il y a la légalisation. Voilà le spectre. Du côté de la criminalisation, il y a la peine de mort. Y a-t-il une peine plus élevée que la peine de mort? Il y a ensuite l'incarcération, puis des amendes.
Ensuite, tranquillement, on entre dans le spectre de la déjudiciarisation, de la décriminalisation. Il peut s'agir de la consommation supervisée, de la possibilité de déjudiciariser la personne devant les tribunaux, des interventions ciblées des policiers, des mises en garde officielles, des sanctions administratives, des amendes. Il peut s'agir aussi de la décriminalisation de la possession simple, ce qui n'est pas encore la légalisation. Ensuite, on arrive à la réglementation de la vente au détail, à la production commerciale, et donc, à la légalisation. C'est ça, la légalisation. On peut se dire que cela constitue un axe.
Quand j'entends le dire que c'est la même chose, je dois lui dire que non, ce n'est pas la même chose. Il y a des tableaux qui existent. Il faut lire un peu. C'est comme si je disais que la peine de mort était la même chose que l'incarcération. Non, il y a des mesures différentes, différenciées, dans l'axe de la décriminalisation, c'est-à-dire des mesures de déjudiciarisation. C'est ce que Montréal et le Québec ont privilégié, la déjudiciarisation.
Dans le projet de loi , il y avait un point important qui prévoyait une mesure de déjudiciarisation pour les infractions de possession simple. Cela a donc permis, entre autres choses, la mise en œuvre de ce projet pilote en Colombie-Britannique, qui a eu lieu en janvier 2023 et qui vient de se terminer. Est-il vraiment terminé? La réponse est oui et non, parce que j'imagine qu'ils vont faire les correctifs nécessaires.
Pour ceux qui ne le savent pas, cette crise a pris de l'ampleur depuis 2016, puis elle a connu un pic pendant la pandémie. Pourquoi? C'est parce que les gens étaient isolés. Quand on fait une surdose, puis qu'on est tout seul, on ne peut pas s'administrer de la naloxone. Quand on ne consomme pas dans un site de supervision contrôlée, on ne peut pas non plus avoir de la naloxone.
La motion, elle est fausse. Examinons le point a).
a) rejeter de façon proactive la demande de la Ville de Toronto pour que le gouvernement fédéral rende légales des drogues dures mortelles comme le crack, la cocaïne, l’héroïne et la méthamphétamine;
L'affirmation est fausse, parce qu'en janvier dernier, la Ville de Toronto a présenté une nouvelle mouture de son plan de décriminalisation des drogues à Santé Canada et la Ville travaille sur la décriminalisation et non sur la légalisation.
b) rejeter le vote de la Ville de Montréal demandant au gouvernement fédéral de rendre légales des drogues dures mortelles;
Encore une fois, Montréal travaille en déjudiciarisation, de concert avec les corps policiers, avec la santé publique de façon à ce que les intervenants de première ligne, tout le monde ensemble, coordonnent leurs travaux. Il y a des problèmes, certes, mais il faut qu'ils s'ajustent et ils vont s'ajuster. Cependant, on est loin de la décriminalisation et on est aussi loin de la légalisation.
c) refuser toutes demandes en cours ou futures des provinces, des territoires ou des municipalités pour que le gouvernement fédéral approuve la légalisation de drogues dures mortelles sur leurs territoires;
Encore une fois, on est dans le champ, vraiment dans le champ. Ce n'est pas la légalisation, c'est la décriminalisation, et encore là, certains n'ont pas demandé de décriminalisation. Certains ont réfléchi à la question, se sont ravisés et favorisent davantage la concertation des intervenants du milieu, avec des mesures de déjudiciarisation, pour éviter d'engorger les tribunaux de gens qui, dans le fond, ne devraient pas être en prison, mais devraient se faire traiter, parce que les prisons ne sont pas des lieux thérapeutiques. Les gens disent de concert qu'ils vont continuer de travailler de cette manière et qu'ils vont essayer progressivement de régler les problèmes de cohabitation qu'ils peuvent avoir.
d) mettre un terme au financement des stupéfiants avec des fonds publics et d’utiliser cet argent pour financer les programmes de traitement de la dépendance aux drogues.
C'est comme si on était en train de dire qu'on finance la crise des opioïdes et des surdoses. Ce n'est pas ça qu'on fait. Ce programme a été mis en place pour éviter les morts et, selon les données probantes, l'approvisionnement sécuritaire crée effectivement une baisse des surdoses présentement. Imaginons ce que la crise pourrait être s'il n'y en avait pas.
Je dois m'arrêter là.
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Madame la Présidente, c'est un honneur et un privilège de prendre la parole aujourd'hui au sujet de l'importante crise sanitaire qui a cours, soit celle des drogues toxiques. Dans ma province, c'est la principale cause de décès chez les personnes âgées de moins de 59 ans.
Ce problème n'est pas seulement présent dans mon milieu, mais aussi dans celui de tous les habitants de ma province, et c'est une terrible tragédie. Des drogues toxiques hautement contaminées font rage dans tout le pays et tuent des gens tous les jours. Plus de 20 personnes meurent chaque jour. Comme je viens de l'île de Vancouver, je peux parler personnellement aux députés des répercussions que ce problème a sur tous les membres de ma communauté. Personne n'est épargné là où je vis. Je n'ai pas assez des doigts de mes deux mains pour compter le nombre d'enfants de mes amis qui sont morts, sans parler de mes amis eux-mêmes. C'est une terrible tragédie qui se produit, et nous pouvons faire mieux à cet égard.
Nous entendons ce grand débat sur le choix à faire entre la réduction des méfaits ou le traitement et la guérison. Cependant, nous devons agir sur les deux plans, car ils vont de pair. Nous ne pouvons pas aider les personnes qui sont mortes, comme me le rappelle constamment ma bonne amie de . Nous devons aller de l'avant avec des politiques fondées sur des données probantes ou des politiques générées et soutenues par des données probantes.
Or, les données montrent que ce que nous faisons ne fonctionne pas. C'est ce que l'on constate dans tout le pays. Nous sommes aujourd'hui confrontés à de nouvelles substances qui sont hautement toxiques et addictives. Jamais auparavant dans notre histoire nous n'avons connu une période aussi difficile en ce qui concerne les substances dangereuses. Elles sont évidemment mortelles, parce qu'elles ne sont pas réglementées; elles sont fabriquées, commercialisées et vendues par le crime organisé.
Nous avons reçu un certain nombre de rapports d'experts sur la manière dont nous devrions réagir à cette crise, notamment de l'Association canadienne des chefs de police et du Groupe d'experts sur la consommation de substances, créé par Santé Canada pour informer la classe politique sur la manière de réagir à cette terrible crise. Tous sont d'accord pour dire qu'il faut cesser de criminaliser les personnes qui consomment des substances, car cela cause plus de tort et repose sur la stigmatisation. Nous devons offrir un approvisionnement de substances plus sûres pour remplacer les drogues toxiques de la rue. Nous devons miser davantage sur le traitement et le rétablissement, rencontrer les gens là où ils sont avec ces systèmes prêts à être déployés, et investir dans la sensibilisation et la prévention. Toutefois, ce n'est pas ce que nous avons fait. Comme je le dis tout le temps: les libéraux adoptent une approche progressive face à une crise sanitaire, ce qui coûte des vies. Les conservateurs répandent de la désinformation, ce qui est mortel dans une crise sanitaire. Nous devons aller de l'avant et écouter les experts.
Je vais parler un peu de ce qui se passe réellement et des faits concernant certaines des préoccupations que nous entendons de la part des conservateurs. C'est leur motion aujourd'hui, alors je m'adresserai principalement à eux.
Les conservateurs ont créé une panique morale. Ils lèvent des fonds en instrumentalisant des tragédies familiales. C'est absolument incroyable. C'est tellement dommageable. S'ils voulaient vraiment aider les gens, ils proposeraient des solutions concrètes, mais je n'ai rien entendu de tel dans leurs discours aujourd'hui.
J'ai proposé au d'aller rencontrer les mères des victimes de la crise. Moi, je les ai rencontrées, je les ai écoutées, et j'ai appris beaucoup de choses. Elles savent mieux que n'importe qui à quel point la drogue est toxique. Elles savent à quel point il est difficile d'aider quelqu'un qui est confronté aux affres de la toxicomanie en cherchant à s'y retrouver dans un système de santé complètement dysfonctionnel. Elles sont bien placées pour le savoir.
Les conservateurs s'emploient à provoquer une panique morale autour de ce dossier. J'aimerais dire quelques mots sur ce qui se passe vraiment dans l'Ouest du Canada, car nous n'entendons pratiquement que les points de vue des députés conservateurs.
Est-ce que ma province, la Colombie‑Britannique, en fait assez? Non, pas du tout.
Est-ce qu'il y a une province ou un territoire qui en fait assez? Non, mais ils ont besoin d'un partenaire fédéral. Vancouver, en Colombie‑Britannique, est l'épicentre d'une consommation massive de drogue depuis plus d'un siècle. Cela remonte à la crise des opioïdes de 1908. Ce n'est donc pas nouveau pour nous, mais ce qu'il y a de nouveau, c'est la toxicité de la drogue. C'est difficile d'être l'endroit où cette terrible tragédie a commencé.
Quand les libéraux provinciaux étaient au pouvoir, en 2014, la Colombie‑Britannique est passée de 7,9 à 30,3 morts pour 100 000 habitants en l'espace de quatre ans à peine, soit une augmentation de 383 %. Les chiffres ont continué à grimper, passant de 30,3 en 2017 à un sommet de 47 morts pour 100 000 habitants. C'est absolument catastrophique. Depuis 11 ou 12 mois, on enregistre une diminution de 11 % du nombre de décès. C'est la trajectoire actuelle en Colombie‑Britannique. Je ne m'en réjouis pas, mais c'est quand même un soulagement.
C'est une tragédie. Chacune de ces morts, sans exception, aurait pu être évitée. On pousse un soupir de soulagement parce qu'on se situe maintenant dans la bonne trajectoire, mais il faut que le nombre de morts diminue beaucoup plus rapidement. Il faut travailler de concert, en toute solidarité. La province est passée de 7,4 à 6,2 morts par jour. Aujourd'hui, 6 familles vont recevoir un appel.
Regardons ce qui se passe en Alberta. Le gouvernement conservateur s'est fait élire en 2019. On comptait à l'époque 15 décès sur 100 000 habitants, et il y en a maintenant 41 sur 100 000 habitants. L'Alberta affiche le plus grand nombre de décès par habitant au pays. Le taux de mortalité en Alberta monte en flèche. Je vais donner quelques exemples. À Lethbridge, qui a fermé le centre de consommation supervisée, le taux de mortalité est de 137 sur 100 000 habitants. C'est plus du triple du taux qu'affiche la Colombie‑Britannique. Medicine Hat compte 63,7 décès, soit plus de 50 % de plus qu'en Colombie‑Britannique. Selon les médias, Fort McMurray a vécu une année record. S'il n'y a pas de centres de consommation supervisée, où iront les gens? Ils consommeront en public, dans des ruelles et dans des toilettes d'entreprises, et ils mourront seuls chez eux. Nous savons que ce problème de drogues toxiques est mortel.
Je pourrais parler de la Saskatchewan. Nous entendons constamment des députés, soit de , soit de , pointer du doigt la Colombie‑Britannique. Ce n'est pas ce que je fais en ce moment. J'essaie simplement de présenter certains faits pour que nous puissions tenir une conversation en bonne et due forme. J'y reviendrai tout à l'heure.
Pour ce qui est de Regina, le député de a pointé du doigt la Colombie‑Britannique au lieu de venir ici pour aider les gens de Regina. C'est terrible, alors que des gens meurent dans sa circonscription. Le taux de mortalité dans sa ville est de 66 sur 100 000 habitants. Ce chiffre nous vient directement du service de police de Regina.
Ces deux provinces conservatrices sont en tête du pays par leurs taux de mortalité qui montent en flèche. Prenons l'exemple de l'Alaska, un État républicain, qui a enregistré une augmentation de 45 % l'année dernière. Ces deux provinces et cet État n'ont pas de politique de réduction des méfaits, d'approvisionnement sûr ou de décriminalisation. Ces députés dénoncent l'approvisionnement sûr et la décriminalisation, mais que se passe-t-il dans leur province, avec leur pensée à sens unique ciblant seulement le rétablissement et leur refus d'écouter les experts? Ils traitent les gens de cinglés. Ce qui est cinglé, c'est d'ignorer les experts, les données probantes, la science et les faits. Voilà ce qui est cinglé.
Aux États‑Unis, sous la direction de Donald Trump, le nombre de décès causés par des drogues toxiques a doublé dans 30 États. Cependant, les conservateurs disent que tout cela est la faute de la Colombie‑Britannique, du NPD ou du Parti libéral. Cela n'a rien à voir avec le fait d'être néo-démocrate, libéral ou conservateur. C'est un problème sociétal. Les solutions aux problèmes ne découleront pas d'une idéologie. Elles doivent se fonder sur des données probantes appuyées par des experts et être dirigées par des experts et non par des politiciens. Je n'ai jamais assisté à une crise de santé réglée par des politiciens.
C'est un dossier qui, nous le savons, est depuis longtemps sous-financé. Les libéraux ont dépensé moins de 1 % pour répondre à la crise des drogues toxiques. Pourquoi? À cause de la stigmatisation. Les conservateurs contribuent-ils à cette stigmatisation? Absolument. Nous devons fuir ce danger. Nous devons veiller à écouter les experts.
À présent, nous parlons d'un approvisionnement sûr. Le modèle consiste à remplacer l'approvisionnement en drogues toxiques. C'est ce que recommande l'Association canadienne des chefs de police. Le parti de la loi et de l'ordre ne veut pas écouter la police. La police a témoigné devant le comité de la santé. Elle a déclaré que 85 % des décès causés par les drogues toxiques sont liés au fentanyl. De la cocaïne a été trouvée dans le sang des victimes. Toutefois, selon la police, l'hydromorphone, dont l'approvisionnement est sûr, n'est pas ce qui tue les gens. En fait, des traces de cette substance ont été trouvées dans 3 % des analyses de drogues toxiques en Colombie‑Britannique.
La prescription de substituts pharmaceutiques aux drogues toxiques de rue permet d'éloigner les gens de ces drogues de rue et de les aider à rester en vie afin qu'ils puissent se stabiliser et recevoir un traitement et des soins réguliers. À l'heure actuelle, il n'y a aucun moyen de savoir d'où viennent les drogues achetées dans la rue, même si un revendeur affirme qu'il s'agit d'un produit provenant du programme de produits de remplacement prescrits.
Le coroner en chef de la Colombie‑Britannique a indiqué qu'il n'y a pas eu d'augmentation du nombre de décès chez les jeunes ni du nombre de diagnostics de troubles liés à l'utilisation d'opioïdes, contrairement à ce que prétendent les conservateurs. Le programme de produits de remplacement prescrits vise à aider les personnes les plus exposées au risque de décès ou d'effets néfastes causés par l'approvisionnement en drogues toxiques illicites à stabiliser leur consommation.
L'approvisionnement sûr n'a pas fait augmenter le nombre de personnes souffrant de troubles liés à la consommation d'opioïdes. En fait, nous avons constaté une diminution de la mortalité toutes causes confondues et de la mortalité par surdose; une réduction du nombre de surdoses et de l'utilisation d'opioïdes non réglementés par les personnes ayant accès au programme d'approvisionnement sûr; une diminution des coûts des soins de santé et du nombre de visites à l'hôpital; une mobilisation accrue des services de santé et des services sociaux; une amélioration de la santé physique et mentale; une amélioration du bien-être et de la stabilité sociale; une réduction de la consommation de drogues toxiques provenant de l'approvisionnement illicite de substances dans les rues; un meilleur contrôle par les personnes de leur consommation de drogues; une réduction du nombre d'injections; une diminution de la participation à des activités criminelles. Le détournement de l'hydromorphone ne contribue pas à la mortalité liée aux opioïdes. En réalité, nous avons appris que, pour les personnes qui ont accès à un approvisionnement sûr dans le cadre du programme, le risque de mourir de l'une de ces causes a été réduit de 61 %, et le risque de mourir d'une surdose, de moitié. Si elles y ont eu accès quatre jours ou plus, leur risque de surdose a encore été réduit de 89 %.
Je veux reparler de ceux qui souffrent le plus. Ce sont les populations autochtones qui sont les plus touchées. L'épidémie d'opioïdes et la crise des drogues toxiques sont un autre exemple des écarts considérables, entre les Autochtones et les non-Autochtones, en matière d'efficacité des soins de santé. Les Autochtones sont touchés de façon disproportionnée et sont bien plus à risque de mourir à cause des drogues toxiques. En Alberta, ils sont sept fois plus susceptibles d'en mourir, en Colombie‑Britannique, ils le sont cinq fois plus et, dans certaines communautés autochtones, ils sont jusqu'à 36 fois plus susceptibles d'en mourir que la population générale. C'est ce qu'on nous a récemment dit au comité de la santé.
Je vais lire une citation de Judith Sayers, la présidente du Conseil tribal de Nuu-chah-nulth. Elle siège au conseil de justice des Premières Nations de la Colombie‑Britannique. Elle a déclaré:
Nous voulons travailler avec la province dans la lutte contre cette crise et faire partie d'une stratégie de collaboration [...] Le conseil de justice des Premières Nations de la Colombie‑Britannique se joint à ses partenaires du domaine de la santé et affirme qu'il faut traiter la crise des drogues toxiques comme un enjeu de santé publique et non comme une question de justice pénale. Le système de justice pénale n'est pas la solution à un problème qui doit plutôt être réglé grâce à la guérison.
Nous devons mettre fin à cette approche coloniale et écouter les Autochtones, qui sont plus susceptibles de mourir à cause de cette crise.
Je vais vous lire une citation d'un policier à laquelle, encore une fois, le parti de la loi et de l'ordre veut faire la sourde oreille. Le sous-commissaire de la Gendarmerie royale du Canada a déclaré ceci:
Comme on l'a dit, dans certains de nos sites de consommation sous supervision ou de prévention des surdoses, il n'y a pas de salles d'inhalation ou il n'est pas possible d'inhaler. Nous constatons que la plupart des décès par surdose sont liés au fentanyl et à l'inhalation. Nous devons donc fournir des espaces qui le permettent, je pense, mais il ne faut pas que quelqu'un doive parcourir quatre kilomètres en autobus et traverser la ville pour trouver cet espace. Ces espaces doivent être facilement accessibles.
Cela va à l'encontre du modèle de Lethbridge.
Je vais parler de Fiona Wilson, présidente de l'association des chefs de police de la Colombie‑Britannique. Elle est chef adjointe du service de police de Vancouver. Elle a dit: « [C]'est le fentanyl, qui est responsable de 85 % des décès [...] [S]elon les données du coroner, ce sont [ces substances] qui tuent les gens. Les gens ne meurent pas après avoir consommé des produits détournés de l'approvisionnement sécuritaire, et ils ne meurent pas non plus à cause des médicaments d'ordonnance détournés. » Elle a aussi dit: « [L]a triste réalité, c'est que sept personnes meurent tous les jours en Colombie‑Britannique à cause de la crise des drogues toxiques. Ces personnes ne meurent pas à cause des médicaments d'ordonnance détournés, mais à cause de l'approvisionnement en drogues toxiques qui envahissent nos rues. » Enfin, elle a dit: « [...] [N]ous sommes tous d'accord avec l'idée de ne pas criminaliser des gens qui ont un problème personnel de consommation de drogues. Cette époque est révolue. Nous appuyons l'approche axée sur la santé. [...] [N]ous sommes tout à fait conscients que la crise ne se réglera pas à coup d'arrestations. Les arrestations ne sauveront pas des vies. Elles peuvent même causer passablement de tort [...] » C'est la police qui le dit.
Je vais parler de mon voyage au Portugal. Je suis allé au Portugal l'été dernier, à mes frais, et j'ai eu la chance de voir l'ambassade du Portugal préparer un itinéraire complet pour que je puisse m'y rendre et apprendre.
Pourquoi ai-je choisi d'aller au Portugal? Mon bon collègue du Bloc a parlé du Portugal, et je le remercie de ses observations. J'y suis allé pour apprendre des choses. Dans ce pays, le taux de mortalité lié aux drogues, principalement les drogues injectables, était de plus de 1 000 personnes sur une population de seulement 10 millions d'habitants. Comme nous le savons, l'héroïne avait des répercussions sur la population du pays. Au Portugal, il y avait plus de 100 000 héroïnomanes chroniques. Comme mon collègue l'a indiqué, plus de 1 million de gens avaient essayé l'héroïne. Le Portugal a réussi à ramener ce nombre à 23 000 consommateurs chroniques. Il a fait passer le nombre de décès de 1 000 à 60.
J'ai pensé qu'il serait prudent que j'aille au Portugal pour rencontrer ses dirigeants et apprendre d'eux. Voici comment ils ont réagi à leur urgence sanitaire lorsqu'ils ont décidé de la traiter comme telle, plutôt que comme un problème d'ordre criminel. En deux ans, le nombre de gens consommant de la méthadone est passé de 250 à 35 000. Comment s'y sont-ils pris? Ils ont fait appel à l'armée pour construire des laboratoires. Ils ont fait appel à l'armée pour réduire les coûts, construire les laboratoires et sauver des vies. Voilà comment on réagit à une urgence sanitaire. Ils ont construit des centres de traitement partout au pays pour qu'il n'y ait pas d'attente ni d'obstacles au traitement, et les traitements sont couverts par le système de santé universel, contrairement au modèle albertain. Bonne chance pour obtenir rapidement un traitement en Alberta: c'est impossible.
Des témoins, dont Petra Schulz de l'organisme Moms Stop the Harm, nous ont parlé haut et fort des lacunes du système, et il y a bel et bien des lacunes dans notre système.
Le Portugal a également consacré beaucoup d'argent au rétablissement, car nous savons que les rechutes font partie du processus de rétablissement. Là-bas, les gens sont immédiatement pris en charge. À la fin de leur traitement, ils sont suivis pendant quatre ans, grâce aux investissements faits à cet égard par le pays. Nous savons que l'établissement de liens contribue grandement à gérer le traumatisme sous-jacent. Le Portugal s'est assuré que les gens ont un logement, a décriminalisé la consommation de drogues et l'a traitée comme un problème de santé.
Je suis le porte-parole du NPD en matière de santé mentale et de réduction des méfaits. Or, pour notre parti, la réduction des méfaits ne repose pas uniquement sur les centres de consommation supervisée et l'approvisionnement sûr. Ce sont effectivement des éléments essentiels. Cependant, le logement et tous les différents déterminants sociaux de la santé réduisent également les méfaits. La réduction des méfaits devrait être notre objectif.
Les libéraux parlent d'être à la hauteur de la tâche. Or, ils n'ont pas réagi comme le Portugal. Ils n'ont pas agi rapidement. Nous avons besoin d'une approche concertée, intégrée et compatissante comme celle du Portugal.
Le Portugal a créé un groupe d'experts. Ce groupe d'experts est devenu l'organisme de surveillance dont le gouvernement s'est doté pour aller de l'avant. Je vais expliquer aux députés pourquoi les politiciens portugais sont des héros: ils se sont enlevés du chemin. Ils ont décidé qu'il s'agissait d'une question de santé et ont laissé les experts prendre l'initiative. Ils sont allés de l'avant avec leur politique et l'ont mise en œuvre. Le rôle des politiciens consistait à faire en sorte qu'ils disposent des ressources nécessaires. C'était cela, la tâche des politiciens.
Ce n'est pas ce que nous faisons aujourd'hui. Nous devons en arriver là, car nous savons que plus de 20 personnes vont mourir aujourd'hui. Plus de 20 mères vont recevoir un appel. Cela doit cesser. Il faut mettre un terme à la désinformation, aux activités de financement et à la panique morale. Les gens doivent rencontrer les mères. Le est le seul chef qui refuse de rencontrer les représentantes de Moms Stop the Harm. Il est incapable de s'expliquer. Elles sont informées.
Le gouvernement libéral doit s'attaquer à ce problème et se montrer à la hauteur, comme il l'a dit. Il doit augmenter les ressources et se montrer à la hauteur de la situation.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la , qui est ma whip en chef de l’opposition préférée.
Mes pensées vont tout d’abord à ceux qui souffrent, les parents, les frères, les sœurs et les membres de la famille concernée. Nous sommes de tout cœur avec eux. Je tiens à ce que ceux qui nous regardent sachent qu’il existe une meilleure solution.
C’est un carnage. Il y a des corps dans les rues, dont la peau a été perforée par des armes, dont les veines sont remplies de produits chimiques dangereux. Autour d’eux, des débris et des scènes inimaginables de souffrance humaine. Nous voyons cette scène dans tout le pays et plus en Colombie-Britannique que partout ailleurs au pays aujourd’hui.
Il ne s’agit pas d’une scène de film d’horreur, mais de la situation dans nos rues. Il n'est pas question de violence ou d'effets spéciaux dans une scène imaginée par un réalisateur primé . C’est la réalité. On croirait regarder le pire de ce que la télévision a à nous offrir: le gouvernement en train de distribuer sans frais de la drogue. Franchement, cela revient à investir dans des soins palliatifs donnés dans la rue.
Inutile de regarder beaucoup plus loin que le débat que nous tenons aujourd'hui pour comprendre à quel point les libéraux et les néo-démocrates se sont éloignés du consensus sur le sujet. Après neuf ans de gouvernement libéral—néo-démocrate, et après neuf ans de drogues, de désordre, de chaos et de criminalité, les députés défendent et moussent activement la légalisation de drogues dures, comme le crack, l'héroïne et la méthamphétamine dans les hôpitaux, les parcs et les autobus. À l'évidence, ce n'est plus le Parti libéral que nos mères ont connu. Il a un point de vue extrémiste sur cette question et sur bien d'autres.
Malgré ce qu'on observe tous les jours dans nos collectivités, les gens qui gisent face contre terre sur le trottoir, les campements de tentes à perte de vue, les aiguilles qui jonchent les terrains de jeux et le transport en commun, les députés libéraux—néo-démocrates continuent de faire preuve de pureté idéologique, même si les données probantes, les intervenants, les membres de leur propre parti, les mères et les pères et les membres de la collectivité leur disent que leur expérience extrémiste a échoué. Il n'est pas difficile de trouver les raisons de cet échec. Elles sont partout. Au-delà des scènes dont nous sommes témoins dans les parcs, nos communautés et nos propres quartiers, les faits et les témoignages sont partout.
Depuis que le gouvernement a accordé son soutien à l'expérience socialiste du premier ministre Eby et à son projet de légaliser la consommation de drogues dures comme l'héroïne dans les lieux publics, le nombre de décès par surdose a augmenté de 380 %. Cela représente six personnes par jour dans une seule province. La consommation de drogues est devenue tellement incontrôlée dans les hôpitaux qu'on n'a pas tardé à devoir autoriser la consommation de drogues même à côté de patients atteints de cancer et de nouveau-nés. Imaginons notre grand-mère couchée dans une chambre voisine de celle où un homme fume de la méthamphétamine. Voilà où nous en sommes. Sans oublier que le taux de criminalité en Colombie‑Britannique a augmenté sept années sur huit depuis que le est au pouvoir.
Le problème que pose le prétendu approvisionnement sûr n'existe pas seulement en Colombie‑Britannique, il se pose partout. Grâce au gouvernement qui inonde les rues d'opioïdes, des drogues puissantes et dangereuses qui coûtaient 50 $ par comprimé se vendent désormais moins de 2 $ au coin de la rue.
Les personnes aux prises avec des dépendances peuvent vendre leur ordonnance de fentanyl quelques minutes après l'avoir obtenue, puis utiliser l'argent pour acheter des drogues encore plus dures et plus puissantes. En conséquence, de plus en plus de personnes sont aspirées dans le cycle violent de la dépendance. Des jeunes de 14 ans meurent de surdoses parce que des amis, des voisins et même des inconnus rencontrés sur Internet les ont incités à essayer ces drogues qui sont faciles à obtenir et à vendre et dont on devient facilement dépendant. La ministre a nié l'existence de cette situation.
Nous voyons bien que ce que ces députés libéraux—néo-démocrates proposent n'est pas un approvisionnement sûr, mais un approvisionnement dangereux. C'est dangereux pour ceux qui consomment ces drogues, parce qu'au lieu de les soigner, on leur donne des drogues en quantités inouïes, alors qu'ils doivent attendre des mois pour trouver une place dans un centre de désintoxication, dans pratiquement toutes les villes. C'est dangereux pour ceux qui essaient de se libérer de leur dépendance, car les rechutes et les tentations sont d'autant plus fréquentes qu'on peut trouver facilement du fentanyl dans la rue. C'est dangereux pour les collectivités en général, car les enfants doivent faire attention de ne pas marcher sur des seringues dans les terrains de jeux et les infirmières cessent d'allaiter leurs bébés, de crainte de les contaminer après avoir passé toute la journée à soigner des gens qui se droguent ouvertement à l'hôpital.
Malgré tout cela, les libéraux et les néo-démocrates sont décidés à poursuivre jusqu'à la mort, littéralement, un programme qui est un véritable fiasco. C'est la marque d'un gouvernement qui n'écoute personne et qui stigmatise tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui, tout en affirmant que deux et deux font cinq. C'est aussi emblématique d'un gouvernement qui rabaisse fondamentalement la valeur et la dignité de quiconque voudrait guérir. Ce gouvernement propose l'aide médicale à mourir à d’anciens combattants qui ont défendu notre pays, divise les Canadiens entre vaccinés et non vaccinés, et les traite de misogynes. Ce gouvernement préfère bourrer les gens de pilules plutôt que les aider à se soigner.
De ce côté-ci de la Chambre, nous estimons que la vie de chaque être humain compte, et que, avec de l'aide, des soins et de la compassion, n'importe qui est capable de se reprendre en main. C'est un discours qu'on n'entend jamais à la Chambre. On ne nous parle jamais de la capacité des gens à guérir. C'est pour cela que nous nous opposons à ce plan malavisé qui consiste à légaliser les drogues gratuites. Et c'est pour cela que le ministre de la Santé d'un gouvernement conservateur investira dans des traitements et pas dans le crack, dans des programmes de désintoxication et pas dans l'héroïne.
Toutefois, avant l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement conservateur plein de bon sens, il y a un problème encore plus urgent à régler. Non contents du succès de leur programme de distribution de drogues, les libéraux et les néo-démocrates veulent mettre les bouchées doubles. S'ils n'en avaient pas l'intention, ils l'auraient dit. Ils n'ont toujours pas rejeté les demandes de Montréal et de Toronto de faire exactement ce qui s'est fait en Colombie‑Britannique, ce qui aura exactement les mêmes conséquences. Le a dit que leur demande était en veilleuse, et je suppose qu'elle le restera très exactement jusqu'au lendemain des prochaines élections.
Je suis députée d'une circonscription de la région de Toronto, et je connais tous les problèmes que nous avons avec les drogues illégales. Je sais les ravages qu'elles font, et j'imagine ce que leur légalisation signifierait. Les gens consommeraient de la drogue en public et il y aurait plus de violence dans les transports publics. Il y aurait plus de misère humaine dans les rues, dans les parcs, dans les hôpitaux, dans les autobus et dans le métro. Il y aurait plus de crimes, de désordre, de chaos et de drogue dans des quartiers jusqu'alors tranquilles.
Tout cela se répand à cause de la , qui est de Toronto et qui trahit ses propres concitoyens qui veulent aller travailler, élever une famille et simplement vivre en paix. Cette ministre ne protégera pas ses concitoyens de la consommation irresponsable de drogues, elle n'a pas protégé les personnes mêmes qui l'ont élue, et ce n'est pas la première fois que cela se produit.
Je pensais que, même dans ce monde insensé, plus de gens auraient le courage et l'intelligence de regarder ce qui se passe, en Colombie‑Britannique et partout ailleurs, et de s'opposer à ces programmes irrationnels de distribution gratuite des drogues dont l'inefficacité a été prouvée. Deux mille cinq cents personnes sont mortes en Colombie‑Britannique, soit six personnes par jour, et les preuves continuent de s'accumuler après neuf années de cette coalition libérale—néo-démocrate.
Les libéraux ont carrément perdu la tête dans ce dossier. Pire encore, si, il y a 10 ans, quelqu'un avait accusé le de légaliser la consommation de crack dans une chambre d'hôpital, je l'aurais traité de fou et j'aurais dit qu'il ne ferait jamais cela. Or, voilà où nous en sommes aujourd'hui, et cette conduite a été légale jusqu'à ce qu'on demande d'y mettre un terme et pendant les 11 jours qu'il a fallu au gouvernement pour répondre à la demande. Par ailleurs, il n'a pas encore écarté la possibilité pour d'autres villes. Je considère qu'il est dérangé. J'estime que cette expérience est insensée, mais c'est la réalité. Ce qui est plus insensé encore, n'ayons pas peur des mots, et c'est la politique la plus insensée du gouvernement à ce jour, c'est que les libéraux diront que nous tenons des propos insensés, ce qui est le summum de la manipulation.
J'attends avec impatience le jour où la , la députée de York-Centre, ne sera plus autorisée à distribuer gratuitement des drogues, où les gens, dans leurs moments les plus difficiles, pourront obtenir l'aide et les traitements dont ils ont besoin pour pouvoir ramener à la maison leurs proches libérés de l'emprise de la drogue, et où les collectivités, les enfants et les quartiers seront pleinement protégés contre ce fléau.
Les libéraux ont des points de vue extrêmes et tous ceux qui nous regardent doivent savoir que ces mesures ne sont rien d'autre que de l’extrémisme. Le Parti libéral est devenu un parti extrémiste et ses politiques sont extrémistes.
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Madame la Présidente, le , avec l'aide et l'encouragement du NPD, a passé neuf ans à mettre en œuvre sa vision radicale du Canada. Il voudrait faire croire à tout le monde que ce programme est normal.
Le nombre d'utilisateurs des banques alimentaires est à un niveau record, le prix de l'essence est hors de contrôle et les jeunes Canadiens ont abandonné leur rêve d'accéder un jour à la propriété en raison de la crise du logement. Le gouvernement censure Internet en contrôlant ce que les gens peuvent voir ou dire en ligne. Il y a eu une augmentation de 39 % du nombre de crimes violents — sitôt les délinquants arrêtés, sitôt ils sont relâchés, pour être arrêtés de nouveau plus tard le même jour —, sans parler de la légalisation de la méthamphétamine, de la cocaïne, de l'héroïne et des opioïdes en Colombie‑Britannique. Les parents craignent que leurs enfants ne marchent sur des seringues usagées dans les aires de jeux pour enfants. Rien de tout cela n'est normal. Ce sont les résultats des politiques radicales du néo-démocrate—libéral. Il ne laissera en héritage que la criminalité, le chaos, la drogue et le désordre. Les résultats de son expérience de légalisation des drogues dures et de sa politique sur les stupéfiants financée par les contribuables sont tragiques, mais ils étaient tout à fait prévisibles.
Depuis 2015, plus de 42 000 Canadiens sont morts d'une surdose de drogue. Les décès par surdose d'opioïdes ont augmenté de 186 % partout au Canada depuis que le est au pouvoir. Un nombre record de 2 500 Britanno-Colombiens sont morts d'une surdose de drogue l'an dernier. C'est 380 % de plus en neuf ans. Cela représente six décès évitables, chaque jour, d'amis et de collègues, de mères et de pères, de fils et de filles. Chacun d'eux avait une histoire à raconter, et chacun de ces décès est une tragédie. Ce sont tous des êtres humains comme nous.
La surdose est maintenant la principale cause de décès en Colombie‑Britannique, et elle dépasse maintenant la criminalité, les accidents et les maladies réunis. C'est aussi la première cause de décès chez les jeunes de 10 à 17 ans. J'ai des petits-fils de 11 ans qui sont des jumeaux. Cette tragédie me concerne à titre personnel, et ce n'est pas normal.
L'histoire de Kamilah Sword, 14 ans, de Port Coquitlam est déchirante. Kamilah a tragiquement fait une surdose dans sa chambre à coucher en août 2022. Selon son père, le coroner a trouvé trois drogues dans son organisme: de la MDMA, de la cocaïne et de l'hydromorphone. L'hydromorphone est un opiacé prescrit en vertu du soi-disant programme d'approvisionnement sûr de la Colombie‑Britannique.
Les amis de Kamilah ont déclaré avoir vu des enfants aussi jeunes que 11 ans consommer de l'hydromorphone. C'est complètement inacceptable. Le prix de vente de l'hydromorphone dans la rue a chuté de près de 90 %, passant de 20 $ à 2 $ par pilule. Essentiellement, n'importe quel enfant peut s'en procurer.
Combien d'autres enfants devront mourir avant que le gouvernement ne change de cap? La motion conservatrice pleine de bon sens que nous présentons aujourd'hui à la Chambre demande au de mettre fin à ce programme d'approvisionnement dangereux et de rediriger cet argent vers des programmes de traitement et de rétablissement pour les toxicomanes. C'est une question de bon sens. C'est une question de compassion. L'approche radicale du gouvernement néo-démocrate—libéral aggrave la crise de toxicomanie et ne fait rien pour placer les personnes qui luttent contre la toxicomanie sur la voie de la guérison. Cela devrait toujours être l'objectif. L'approche du gouvernement ne fait qu'augmenter la quantité de drogues dures qui circulent dans nos rues. C'est une approche qui tue nos concitoyens, détruit nos familles et déchire nos collectivités.
L'excédent de drogues gratuites fournies dans le cadre de ce programme se retrouve entre les mains du crime organisé, qui les revend ensuite à des enfants. Si on les obtient gratuitement, toute vente est un bénéfice.
Les gens qui travaillent en toxicomanie confirment que la plupart des utilisateurs de ces drogues soi-disant sûres détournent ces dernières et les revendent dans tout le pays. C'est du trafic de drogue financé par le gouvernement.
C'est de la folie, non? À Prince George, la police a mené une opération de surveillance de 10 jours visant une femme qui se tenait tous les matins devant une pharmacie IDA du centre-ville et qui échangeait ses soi-disant drogues sûres contre des drogues plus dures. La police a rapporté des dizaines de transactions de main à main. Le gérant de la pharmacie a déclaré à la GRC que des patients recevaient jusqu'à 28 pilules d'hydromorphone par jour, ce qui, à la revente, équivaut à environ 480 $. Il a également indiqué que de nombreux patients sont accostés à l'extérieur de la pharmacie par des personnes qui souhaitent se procurer ces drogues sûres. Cette folie est le fruit de l'imagination des grandes sociétés pharmaceutiques.
L'expression « approvisionnement sûr » est le jargon de vente des grandes sociétés pharmaceutiques, leur propagande, pour obtenir des contrats du gouvernement et remplir les poches de l'industrie, qui sont déjà pleines à craquer. Soyons clairs: l'approvisionnement sûr est un mensonge. Le fentanyl n'a rien de sûr. Le gouvernement radical néo-démocrate—libéral a acheté le gros mensonge, et les Canadiens en paient maintenant le prix en argent et en pertes de vie.
Les Canadiens ont le droit de savoir combien leur coûtent les politiques qui alimentent la crise. Le gouvernement refuse de rendre publics ses contrats avec les grandes sociétés pharmaceutiques, dissimulant ainsi le coût faramineux de cette expérience irresponsable. Le gouvernement radical n'a rien compris. Ses politiques tuent des Canadiens et, de toute évidence, il s'en fiche. Malgré les décès, la criminalité et le carnage, le n'exclut pas la possibilité de reproduire l'expérience ratée de la Colombie‑Britannique en matière de drogues dans d'autres régions du pays.
Notre motion demande au de rejeter de façon proactive la demande présentée par la Ville de Toronto en vue de légaliser des drogues dures mortelles comme le crack, la cocaïne, l'héroïne et la méthamphétamine. La motion lui demande également de rejeter toute demande future des provinces, territoires et municipalités qui cherchent à obtenir l'approbation du gouvernement fédéral pour légaliser des drogues dures sur leur territoire. Nous n'avons pas besoin d'exporter ailleurs le chaos causé par la crise des drogues en Colombie‑Britannique.
Le n'aurait jamais dû accorder une exemption irresponsable à la Colombie‑Britannique en y autorisant les gens à consommer des drogues dures au vu et au su de tous dans les lieux publics. Les parcs, les plages, le transport en commun, les terrains de sport, les cafés et les terrains de jeu de la Colombie‑Britannique sont devenus des cauchemars infestés de drogues. Une fillette de deux ans a été hospitalisée après avoir mis une seringue usagée dans sa bouche dans un parc. Même les hôpitaux, qui étaient autrefois un symbole de sécurité, sont devenus des lieux anarchiques où les travailleurs de la santé et les patients sont mis en danger.
Le syndicat des infirmières et infirmiers de la Colombie‑Britannique a sonné l'alarme pour ses membres. Des patients et des membres du personnel ont été exposés à des drogues dures dangereuses. On fumait même de la méthamphétamine dans une unité quelques heures après la naissance d'un nouveau-né. Cela me brise le cœur. Cela devrait briser le cœur de tout le monde. Une infirmière de Campbell River a dit avoir été exposée à la fumée de drogues dures à six reprises. Comment diable le gouvernement peut-il laisser pareille chose se produire? Je n'arrive pas à croire que je doive dire cela, mais les hôpitaux devraient être des sanctuaires de guérison et de soins, et non des endroits où règnent l'anarchie et le chaos.
Après neuf ans, le gouvernement extrémiste néo-démocrate—libéral n'en vaut pas la drogue, le désordre et la mort. Seul un gouvernement conservateur plein de bon sens mettra fin à la consommation non supervisée et non prescrite de drogues dures dans les hôpitaux. Nous mettrons fin aux stupéfiants financés par les contribuables qui tuent nos enfants et empoisonnent nos collectivités. Nous nous concentrerons sur le traitement des Canadiens aux prises avec une dépendance, en leur offrant une voie vers le rétablissement afin que nous puissions ramener nos proches à la maison, libérés de l'emprise de la drogue.
Il faut redonner espoir à la population. Contrairement au gouvernement radical néo-démocrate—libéral, nous n'abandonnerons pas les gens. C'est une question de compassion et de bon sens. Il faut mettre fin à l'expérience extrême et mortelle sur les drogues et ne jamais la répéter.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir et un honneur de prendre la parole à la Chambre. Aujourd'hui, je vais parler d'un sujet très important qui, je le sais, a touché de nombreux Canadiens d'un océan à l'autre, y compris dans ma circonscription, Vaughan—Woodbridge.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je dirai qu'à titre de député, nous avons l'occasion de rencontrer beaucoup de gens dans nos circonscriptions et, malheureusement, d'aller au salon funéraire et d'assister à des funérailles. Je pense que je suis allé sept ou huit fois au salon funéraire au cours des deux dernières semaines. Néanmoins, il y a une expérience que je n'oublierai jamais. Il y a quelques années, je suis allé au salon funéraire pour rendre hommage à un jeune homme de 25 ans qui avait succombé à une surdose d'opioïdes. Cette expérience m'a marqué. Je ne souhaite à personne de vivre ce que ce jeune homme et sa famille ont vécu avant le décès de celui-ci. Aucun d'entre nous ne souhaite cela.
Notre tâche, en tant que législateurs, est de travailler pour le bien de nos concitoyens et de tous les Canadiens. Le débat que nous tenons aujourd'hui est très sérieux, parce qu'il a une incidence sur des familles et sur des vies.
Avant de passer à mon discours proprement dit, j'aimerais dire que je partagerai mon temps de parole avec mon ami et collègue, le député de .
J'interviens pour parler d'une question très importante pour les Canadiens, et en particulier pour nos amis et nos proches les plus vulnérables du pays.
[Français]
Le Canada est au cœur d'une crise de surdoses, avec une moyenne de 22 décès par jour. Cette crise affecte les individus, les familles et les communautés dans tout le pays.
L'approche du gouvernement du Canada face à la crise est guidée par la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, qui promeut à la fois la santé et la sécurité publiques. Cette stratégie repose sur les principes de compassion, d'équité et de collaboration. Elle promeut une approche globale de la crise, reconnaissant que des personnes différentes ont besoin d'outils et de soutiens différents pour faire face à la consommation de substances.
L'approche de notre gouvernement consiste à perturber et à démanteler l'offre de drogues illégales tout en soutenant une gamme complète d'actions intégrées visant à prévenir le risque et à aider les gens à accéder aux services dont ils ont besoin, au moment et à l'endroit où ils en ont besoin. Cela implique des investissements importants pour soutenir les provinces, les territoires et les communautés.
Nous savons que la consommation de substances est avant tout un problème de santé. Il est important de réduire la stigmatisation et d'éliminer les obstacles à l'accès aux soins afin de réduire les risques de surdoses et d'autres préjudices. Les programmes et services de réduction des risques constituent une étape critique et nécessaire dans le continuum des soins, afin de fournir des mesures immédiates et vitales face à un approvisionnement en drogues toxiques et illégales.
La toxicité croissante de l'offre de drogues illégales signifie que cette offre est entachée d'opioïdes puissants comme le fentanyl et d'autres drogues comme les benzodiazépines et les tranquillisants pour animaux. Cela signifie que les personnes qui consomment des drogues sont plus exposées aux risques de surdoses et aux dommages qu'il y a seulement quelques années.
Il est prouvé que les mesures de réduction des risques sauvent des vies. Elles constituent une ligne de vie pour soutenir les personnes, y compris celles qui sont confrontées à la stigmatisation, à l'insécurité du logement ou à l'itinérance, ou à des retards et autres obstacles dans l'accès au traitement. De plus, certains services de réduction des risques, comme les sites de consommation supervisée, aident les personnes qui consomment des substances à établir des liens avec d'autres services de santé et d'autres services sociaux, y compris le traitement et le rétablissement.
Notre gouvernement soutient une gamme complète de mesures de réduction des risques, notamment des programmes de naloxone, des services de vérification des drogues, des sites de consommation supervisée et des fournitures propres.
La naloxone peut sauver des vies en inversant temporairement les effets d'une surdose d'opioïdes. C'est pourquoi nous nous efforçons de rendre la naloxone plus accessible aux Canadiens.
Par exemple, nous avons fourni un financement de 26 millions de dollars dans le cadre du Programme sur l'usage et les dépendances aux substances, ou PUDS, de Santé Canada pour accroître la formation à la sensibilisation aux surdoses d'opioïdes et améliorer l'accès à la distribution de ce médicament qui sauve des vies. En décembre 2023, ces investissements auront permis de former plus de 2 millions de personnes sur la façon de réagir aux surdoses. Ils auront aussi permis de distribuer plus de 92 000 trousses de naloxone par voie nasale dans tout le Canada.
En raison de la toxicité croissante de l'offre de drogues, les personnes qui en consomment ne savent pas toujours ce qu'elles prennent. Les services de vérification des drogues peuvent jouer un rôle essentiel en fournissant aux individus des informations cruciales afin qu'ils puissent faire des choix éclairés susceptibles de réduire le risque de surdose.
En date d'avril 2024, Santé Canada a autorisé des services de vérification des drogues dans 29 sites de consommation supervisée ainsi que dans 6 sites de vérification des drogues autonomes. Depuis 2018, le PUDS a également financé 10 projets de vérification des drogues pour aider à établir des preuves pour cette mesure de réduction des risques et fournir des services de vérification des drogues précieux aux communautés locales.
Les sites de consommation supervisée offrent un espace sûr pour consommer des drogues en utilisant des produits propres et en ayant accès à des soins sans se faire juger. Nombre de ces sites offrent un accès à des services de contrôle des drogues et de soutien par les pairs qui peuvent aider les personnes à prendre la décision de suivre un traitement et à accéder à d'autres formes de soutien. Ces sites réduisent la propagation des maladies infectieuses et la pression sur les services d'urgence. Les sites de consommation supervisés ont été visités plus de 4,4 millions de fois. Plus de 53 000 surdoses ont été traitées et plus de 424 000 personnes ont été orientées vers des services sociaux et des services de santé. Ces orientations soutiennent les individus sur la voie de la guérison et du bien-être.
Chacun mérite de se sentir en sécurité dans sa communauté. C'est pourquoi nous travaillons avec nos partenaires et les parties prenantes pour garantir la sécurité des communautés tout en fournissant ces services vitaux. Cette crise est en constante évolution. Cela nous oblige à envisager et à mettre en œuvre des mesures novatrices de réduction des risques, afin de lutter contre l'offre de drogues illicites toxiques.
C'est pourquoi nous finançons un grand nombre de projets innovants et fondés sur des preuves par l'intermédiaire du PUDS. Ce programme a fourni plus de 600 millions de dollars pour financer plus de 400 projets pilotes depuis 2017. Grâce à des investissements de 144 millions de dollars du budget de 2023, le PUDS pourra continuer à soutenir les organisations communautaires à but non lucratif et les organisations communautaires autochtones, ainsi que les municipalités, les provinces et les territoires afin de répondre aux besoins des Canadiens par le truchement du continuum de soins, de la prévention au traitement, en passant par le rétablissement et la réduction des risques.
[Traduction]
Enfin, le débat que nous tenon aujourd'hui est très sérieux. On ne parle pas de solutions rapides et faciles ou de slogans, mais de la vie des Canadiens les plus vulnérables. Les personnes concernées peuvent avoir des problèmes de santé mentale et, bien sûr, de toxicomanie. Le débat porte sur les stratégies de réduction des méfaits et les traitements qu'il faut mettre en place, ainsi que sur les soins et l'affection dont ces personnes ont besoin pour surmonter les obstacles qu'ils rencontrent actuellement dans leur vie.
J'attends avec impatience les questions et les commentaires de mes collègues, et j'espère que les questions seront pertinentes.
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Madame la Présidente, il est important pour moi, en tant que député de la Colombie-Britannique, de prendre la parole sur cette question.
Je voudrais commencer par parler des victimes de la crise des opioïdes, et en particulier, des personnes qui ont perdu la vie à cause de drogues contaminées. Ce sont les enfants de conservateurs, de libéraux, de néo-démocrates, de verts et de personnes qui n'ont aucune affiliation à un parti politique. Ce sont des personnes qui ont une famille, des piliers de la société, des personnes qui vivent des difficultés, des gens qui ont du mal à s'en sortir ou des gens qui ne sont pas nécessairement en difficulté. Ce sont des Canadiens ordinaires qui ont perdu la vie ou qui ont perdu des proches à cause des drogues contaminées en circulation dans les rues de nos villes. De Calgary à Vancouver, en passant par Toronto et Halifax, c'est un problème qui touche nos collectivités partout au pays.
Chaque fois qu'une province veut trouver des façons de sauver des vies, le gouvernement fédéral est là et sera là pour travailler avec elle. Dans le cas de la Colombie-Britannique, comme l'a fait remarquer mon ami de Vaughan—Woodbridge, une demande a été présentée par la province. Elle reposait sur quatre piliers. Il y avait des attentes quant au déroulement. Les choses ne se sont pas déroulées comme le souhaitait la Colombie-Britannique. La province a donc demandé des modifications à sa demande. Elle a officialisé la demande vendredi de la semaine dernière et, ce lundi, la demande a été acceptée. Il faut que tous ceux et celles qui nous regardent et que tous les députés comprennent que, lorsque les formalités liées à la demande ont été effectuées le vendredi, il a fallu la fin de semaine pour obtenir la réponse. Il s'agit là d'une distinction importante, parce qu'il ne faut pas induire les Canadiens en erreur sur ce qui s'est passé. Cela n'a pas pris 11 jours. C'est la première chose.
La deuxième chose qu'il faut souligner, c'est que, lorsque nous parlons de cet enjeu, il est très facile d'essayer de le politiser, comme les députés d'en face ont choisi de le faire. Cependant, voyons les faits.
En Colombie-Britannique, un programme pilote a été mis en place pour tenter de sauver des vies. L'Alberta et la Saskatchewan n'avaient pas de programme pilote de ce genre et, par conséquent, ne suscitaient pas l'intérêt du . Selon cette logique, ces provinces n'auraient pas dû avoir le moindre problème.
En fait, l'Alberta a connu une augmentation de 25 %, avec quatre décès par jour. Pour la Saskatchewan, c'est une année record pour le nombre de décès. Quand on regarde les chiffres dans les provinces que dirigent les conservateurs, il n'y a pas de quoi être fier. Nous devons donc arrêter de parler de ce sujet comme d'un problème néo-démocrate, libéral ou conservateur: c'est un problème de santé publique. Il s'agit d'une crise de santé publique.
Il ne s'agit pas de judiciariser les toxicomanes. L'opposition cherche à engranger du capital politique sur le dos des membres les plus vulnérables de notre société, vu qu'ils ne sont probablement pas en mesure de se défendre. De ce côté-ci de la Chambre, nous ne ménagerons jamais nos efforts pour appliquer une approche de santé publique basée sur la science. Nous collaborerons avec les pouvoirs publics pour employer les meilleurs moyens possible afin de résoudre la crise. Ce ne sont pas toutes les solutions qui seront parfaites, comme l'a constaté le gouvernement de la Colombie-Britannique. Cela dit, il ne cherchait pas la perfection. Je ne pense pas que qui que ce soit le fasse. Il s'agit simplement de sauver des vies.
Je sais pertinemment que certains conservateurs sont fermement convaincus de la nécessité de se pencher sur la question de l'approvisionnement sûr. Il y a des conservateurs qui estiment que pour lutter contre la toxicomanie et résorber la crise, il faut adopter une approche axée sur la santé publique. Ben Perrin, qui a conseillé Stephen Harper pendant des années, est l'un des principaux partisans d'une approche sensiblement différente de ce que le propose.
C'est important dans ce dossier de prêter l'oreille à des gens de tous les horizons, d'écouter l'histoire des personnes qui sont mortes et des familles qui sont en deuil. On ne peut pas suivre un traitement si on est mort. J'ai parlé avec des parents de ma circonscription dont l'enfant est mort à cause de drogues contaminées. Ils auraient aimé que leur enfant ait eu accès à un approvisionnement sûr pour se désintoxiquer. Malheureusement, ces enfants — des jeunes, des étudiants, des pompiers, des médecins, des infirmiers — ne pourront jamais obtenir de traitement.
C'est important de prendre conscience de la différence fondamentale entre l'idée fantaisiste que l'opposition cherche à croire, à savoir que l'on distribue de la drogue à qui mieux mieux, et une démarche médicale éprouvée qui aide les gens à rester en vie afin qu'ils puissent recevoir les traitements dont ils ont besoin.
Si nous estimons, en tant que Canadiens, que notre travail et notre devoir consistent à défendre nos concitoyens, à les aider à surmonter des périodes difficiles ainsi qu'à trouver des solutions innovantes et créatives aux problèmes de santé publique, alors nous avons l'obligation de collaborer avec les pouvoirs publics. Nous avons l'obligation de travailler avec les provinces, les territoires et les municipalités pour trouver des solutions.
Je veux que les gens se rappellent qu'au départ, la demande jouissait de l'appui des forces de l'ordre, du Service de police de Vancouver, de la Ville de Vancouver et du gouvernement provincial de la Colombie-Britannique. Ce n'est pas une initiative concoctée strictement par un ordre de gouvernement. Elle est le fruit de longues discussions, d'un travail assidu, d'une réflexion approfondie et d'une volonté sincère de sauver des vies.
Le fait qu'elle ait été mise sur pause ne va pas à l'encontre de ces principes et il ne diminue en rien le fait que les provinces, les territoires et les villes qui n'ont pas mené ce projet pilote déplorent un nombre sans précédent de morts attribuables à la crise des opioïdes.
Si nous voulons avoir une discussion sérieuse à la Chambre, nous devrions parler des moyens de travailler ensemble, sans partisanerie, pour poser les questions nécessaires. Que nous disent les professionnels de la santé et que souhaitent les forces de l'ordre? Comment nous assurer que la sécurité publique fait bien partie de la conversation? Faisons-nous également tout ce qu'il faut pour tenir compte des personnes dont la vie est menacée et les inclure?
Si nous prenons ce débat au sérieux, l'opposition ne devrait pas dire qu'elle va faire ceci et cela en termes absolus, car ce n'est pas ainsi que les politiques publiques fonctionnent. Ce n'est pas ainsi que les gens sérieux fonctionnent. Les gens sérieux examinent la complexité des questions graves et acceptent que des choses vont fonctionner et d'autres pas. Toutefois, lorsqu'elles ne fonctionnent pas, la question devrait être de savoir comment nous pouvons les analyser pour les améliorer.
De ce côté-ci de la Chambre, nous allons toujours faire confiance aux données scientifiques, travailler avec les forces de l'ordre, travailler avec les professionnels de la santé, parler aux victimes pour connaître leurs points de vue et convenir ensemble de politiques publiques fondées sur des faits et non sur des chimères.
En Colombie-Britannique, comme en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario, en Nouvelle-Écosse et dans tout le reste du pays, des gens pleurent des êtres chers à cause de drogues contaminées. Les gens attendent des gouvernements qu'ils travaillent ensemble pour résoudre cette crise. Lorsque les partis d'opposition ou quiconque choisit de se servir de la douleur et de la mort d'autrui comme ballon politique, nous devons, en tant que Canadiens, dire haut et fort que ce n'est pas acceptable.
Nous devrions travailler dur pour trouver des solutions, et non prétendre que les slogans vont sauver des vies. Où que ce soit dans le monde, aucun slogan n'a permis de sauver une vie. En revanche, ce qui a fonctionné, c'est quand les gens se sont penchés sérieusement sur les questions de santé publique et qu'ils ont travaillé ensemble pour trouver des solutions.
Je suis fier d'appartenir à un gouvernement qui prend cette question au sérieux, qui veut faire en sorte que les gens suivent un traitement, qu'ils reçoivent l'aide dont ils ont besoin, et qui veut le faire d'une manière qui tienne compte de la réalité sur le terrain et de la réalité des collectivités qui attendent désespérément que les dirigeants de ce pays collaborent à cette importante solution.
Des députés d'en face, du Nouveau parti démocratique, ont consacré du temps, des efforts et de l'énergie à cette question. Je salue leur travail et je les félicite. Nous continuerons à faire de même de notre côté. Toutefois, si nous voulons résoudre cette crise, nous devrons tous ramer dans la même direction et non pas instrumentaliser la vie des victimes d'une crise sanitaire à des fins politiques.