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SRSR Rapport du Comité

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Inclure le savoir et les connaissances scientifiques autochtones dans la recherche et l’élaboration des politiques canadiennes

 

Introduction

Le 18 septembre 2023, le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes (le Comité) a adopté la motion suivante en vue d’étudier les façons d’inclure le savoir et les connaissances scientifiques autochtones dans la recherche et l’élaboration des politiques canadiennes :

Que, conformément à l’article 108(3)i) du Règlement, le Comité entreprenne une étude sur les meilleures façons d’intégrer le savoir traditionnel et les connaissances scientifiques autochtones à l’élaboration des politiques gouvernementales; sur les façons de résoudre les conflits entre les deux systèmes de connaissances; que des témoins soient entendus pendant au moins 12 heures avant la rédaction du rapport présenté à la Chambre des communes et que, conformément à l’article 109 du Règlement, le Comité demande au gouvernement de déposer une réponse globale au rapport[1].

Au cours de son étude, le Comité a tenu sept réunions entre le 6 novembre 2023 et le 13 février 2024. Il a entendu plus de 40 témoins et reçu cinq mémoires. Le Comité tient à remercier toutes les personnes et les organisations qui ont pris le temps de participer à cette étude en témoignant ou en présentant un mémoire.

Les données recueillies par le Comité ont donné lieu à 15 recommandations pour que le gouvernement du Canada appuie l’inclusion du savoir et des connaissances scientifiques dans la recherche et l’élaboration des politiques canadiennes.

Chapitre 1 : Savoir et connaissances scientifiques autochtones

Les sections suivantes explorent la nature du savoir et des connaissances scientifiques qui existent au sein de nombreux communautés autochtones du Canada et sur les liens entre ce savoir et d’autres systèmes de connaissances; elles traitent aussi des obstacles historiques et actuels auxquels les communautés autochtones continuent de faire face à cet égard.

1.1 Savoir et connaissances scientifiques autochtones au sein des communautés autochtones du Canada

De nombreux témoins et les intervenants qui ont présenté un mémoire ont affirmé au Comité qu’il était impossible d’établir une définition unique du savoir et des connaissances scientifiques autochtones, étant donné la diversité des communautés autochtones du Canada et la nature localisée et adaptée au milieu de chaque système de connaissances autochtone[2]. Comme l’a expliqué Marjolaine Tshernish, directrice générale de l’Institut Tshakapesh, le « Canada compte environ 80 nations autochtones. Chacune de ces nations possède sa propre histoire, sa langue, ses propres croyances et ses savoirs traditionnels[3]. » Certains traits communs des systèmes de connaissances autochtones ont toutefois émergé tout au long de l’étude.

De manière générale, le Groupe de référence sur les bonnes pratiques d’évaluation par les pairs pour la recherche autochtone, qui réunit des représentants du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), reconnaît la recherche autochtone comme étant « la recherche [...] qui est réalisée par des communautés, des sociétés ou des membres des Premières Nations ou des peuples inuits ou métis, qui les concerne ou qui repose sur leur sagesse, leurs cultures, leurs expériences ou encore leurs systèmes de connaissances exprimés dans des formes dynamiques, passées ou actuelles[4] ».

Selon des témoins et des documents supplémentaires fournis au Comité, les méthodes autochtones mettent l’accent sur les liens entre différentes générations humaines, entre différentes disciplines et entre les humains, les animaux et la nature[5]. Kevin Lewis, professeur adjoint à l’Université de la Saskatchewan, a expliqué le caractère relationnel des connaissances autochtones en utilisant l’exemple du bouleau : « Cet arbre peut nous nourrir. On peut y boire, on peut voyager en canot et on peut fabriquer des paniers pour recueillir et récolter des plantes comestibles et médicinales[6]. »

L’idée que les autres êtres vivants, comme les plantes et les animaux, ont des droits et que les activités humaines doivent respecter tous les êtres vivants et favoriser leur épanouissement individuel et collectif est ancrée dans cette importance accordée aux relations[7]. Tammy Steinwand-Deschambeault, directrice du département de la culture et de la protection des terres au gouvernement tlicho, parlant spécifiquement de la Nation tlicho, a encouragé le développement de connaissances qui « nous aident à vivre en harmonie avec toutes les autres formes de vie[8] ». Vicki Kelly, professeure adjointe à l’Université Simon Fraser, a défini ce concept comme étant la réunion des principes de la révérence, du respect, de la responsabilité, de la réciprocité et de la relationnalité :

[L]a révérence, soit marcher avec humilité et en vénérant la vie; le respect, soit respecter toutes les façons d’être et le droit d’être et de devenir; la responsabilité, soit bien agir en honorant notre responsabilité en tant que membre de la Création; la réciprocité, soit prendre soin de ce qui nous a été donné et en être reconnaissant; la relationnalité, soit vivre toutes nos relations de façon harmonieuse et éthique[9].

D’autres témoins ont parlé du fait que le savoir autochtone est souvent intégré dans les langues autochtones[10]. Myrle Ballard, conseillère scientifique autochtone en chef au ministère de l’Environnement, a fait savoir que le mot Saskatchewan, en anishinaabemowin, signifie « là où l’eau se tarit » ou « là où l’eau s’évapore[11] ». Elle a expliqué que, « [l]orsque vous commencez à dégager les indicateurs expliquant pourquoi la province a été nommée ainsi avant l’établissement de frontières, vous commencez à comprendre les indicateurs au fil du temps, ce qui s’est passé depuis lors jusqu’à aujourd’hui, et vous pouvez commencer à voir ces indicateurs[12] ».

Des intervenants ont aussi dit au Comité que l’utilisation du mot « traditionnel » dans le contexte du savoir et des connaissances scientifiques autochtones pouvait laisser entendre que les connaissances et les pratiques en question sont de nature historique. En fait, il s’agit d’un ensemble vivant de connaissances, de pratiques en évolution, et de divers praticiens qui contribuent encore aujourd’hui à la science autochtone[13]. Comme l’a déclaré Jamie Snook, directeur exécutif du Secrétariat de la faune, de la flore et des pêches de Torngat, « il n’y a pas que le passé. Dans toutes nos communautés autochtones au Canada, il y a une surveillance continue et permanente[14] ».

Toutefois, le terme « traditionnel » met en relief des connaissances produites au fil de nombreuses générations par les communautés autochtones au sujet des eaux et des terres où elles vivent[15]. Comme Jeannette Armstrong, professeure associée qui a témoigné devant le Comité à titre personnel, l’a indiqué dans un mémoire, c’est « la façon dont les connaissances des systèmes autochtones sont produites et conservées selon des lieux précis d’utilisation et d’observation constantes, reproduites par d’innombrables générations, qui souligne leur précision et leur fiabilité pour l’élaboration de solutions environnementales[16] ».

Les témoins ont fourni de nombreux exemples de savoir et de connaissances scientifiques autochtones, à la fois historiques et actuels. En voici quelques-uns :

  • les jardins de palourdes que la Nation Wei Wai Kum a aménagés sur la côte nord-ouest il y a des milliers d’années afin de cultiver les populations de palourdes à des fins alimentaires et de protection de l’écosystème local[17];
  • les hameçons à flétan fabriqués par les Haïdas avec une taille précise pour permettre aux juvéniles et aux reproducteurs de s’échapper[18];
  • un système fondé sur le chiffre quatre, adopté dans la culture hawaïenne autochtone et lié au nombre de poissons qui peuvent être transportés dans chaque main lors de la pêche au moyen de pièges à poissons[19];
  • l’usage de l’annedda (une espèce de conifère) pour guérir le scorbut, découvert par les Iroquois au 16e siècle, expliqué à Jacques Cartier au 17e siècle, et relié à la teneur en vitamine C de l’annedda au 19e siècle[20];
  • la cogestion des populations de caribous par le gouvernement tlicho, y compris le programme de recherche Boots on the Ground, qui porte sur le déclin des populations de caribous[21];
  • le bureau de protection de l’environnement du Conseil mohawk de Kahnawake, qui mène des activités de surveillance et de recherche de grande envergure concernant les impacts des changements climatiques sur l’environnement[22];
  • des programmes de rangers et de gardiens qui intègrent la surveillance environnementale, comme la mesure de l’épaisseur de la glace, le suivi de la sécurité des déplacements sur la glace et la gestion des feux par les Autochtones, ainsi que la promotion de pratiques culturelles[23]; et
  • la promotion de la récolte de subsistance pour résoudre les questions de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire, pour apporter une valeur culturelle et spirituelle et pour contribuer à la santé de la faune et aux pratiques de gestion de la faune[24].

Yves Gingras, professeur d’histoire et de sociologie des sciences à l’Université du Québec à Montréal, qui a comparu à titre personnel, s’est opposé à une définition du savoir et des connaissances scientifiques autochtones qui porterait sur « la source, les détenteurs ou les utilisateurs de ces connaissances[25] ». Il a affirmé que « toute connaissance, donnée ou théorie est seulement vraie ou fausse et n’a pas de caractère ethnique. On peut bien sûr célébrer les découvreurs et vanter leur nationalité, genre ou ethnicité, mais cela n’entraîne nullement que la connaissance, en elle-même, ait un caractère ethnique ou national[26]. »

Dans la même veine, Dominique Henri, chercheuse scientifique au ministère de l’Environnement, a dit qu’il faut « tenir compte du fait que la pensée scientifique est universelle et qu’elle s’applique à tous les peuples, indépendamment des origines ethniques. Toute science est fondée sur l’observation, mais les méthodes diffèrent parfois[27]. »

1.2 Savoir et connaissances scientifiques autochtones par rapport à d’autres systèmes de connaissances

Des témoins ont parlé à la fois des similitudes et des différences entre le savoir et les connaissances scientifiques autochtones et d’autres systèmes de connaissances, en particulier ce qui est souvent appelé la « science occidentale[28] ».

Dans un article de 2022 qu’il a soumis au Comité pour donner du contexte supplémentaire, Yves Gingras, qui s’oppose au terme « science autochtone », a affirmé que « la science n’a pas de nationalité ». Il s’est aussi dit d’avis que « la science occidentale n’existe pas ». Selon lui, « [s]i l’on observe le développement historique de la plupart des disciplines, on voit bien que les contributions au savoir universel proviennent de nombreux savants actifs dans de nombreux pays[29]. »

Carole Lévesque, professeure titulaire au Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones, a souligné que les méthodes scientifiques peuvent différer d’une société à l’autre, en particulier dans le domaine des sciences humaines, en tant que « savoirs qui relèvent d’une compréhension des sociétés et de leurs manifestations » et qui « se pratiquent différemment en Afrique, en Amérique du Sud et au Canada[30] ».

D’autres témoins ont décrit le savoir occidental comme étant individualiste et réductionniste en comparaison avec le savoir autochtone, qui a une perspective plus communautaire et sociale[31]. Laurie Swami, présidente et cheffe de la direction de la Société de gestion des déchets nucléaires, a décrit les deux systèmes comme étant complémentaires mais fondamentalement différents :

Tandis que le savoir occidental nous donne un cadre qui permet de créer le savoir par l’expérimentation, le savoir qu’il crée est parfois incomplet, il est souvent inaccessible pour les peuples autochtones et il nous place souvent seuls en tant qu’humains au centre des découvertes [...] Le savoir autochtone offre un potentiel de divergence dans lequel les humains font partie d’une relation profonde avec l’environnement, un espace qui nous donne un aperçu du fonctionnement du monde et de l’éthique de nos décisions[32].

Pour sa part, Joe Dragon, président du conseil du Réseau canadien des montagnes/Renouer les Savoirs Canada, a parlé des différentes façons dont l’expérience se mesure dans différents systèmes de connaissances :

Après être passé par le système universitaire occidental pour obtenir un doctorat sur le caribou, j’ai dû prouver que j’avais les qualifications nécessaires pour occuper ce type de poste au sein du gouvernement en tant que biologiste de la faune. Du point de vue des Autochtones [...] Ma preuve, c’est que j’ai abattu mon premier orignal à l’âge de 10 ans. Avec mon père, j’ai dû passer par là et être capable de transformer seul cet orignal entier. C’était un orignal femelle; je n’avais pas de bois ou quoi que ce soit à montrer, mais ma grand-tante m’a fabriqué un sac avec les oreilles, et c’était ma preuve. C’était ma preuve culturelle […] C’est ainsi que nous enseignons dans notre culture, mais nous n’avons pas besoin de publier nos connaissances; cela fait partie de notre identité[33].

1.3 Obstacles historiques et actuels auxquels les communautés autochtones font face dans les pratiques relatives aux connaissances

Les témoins ont parlé des obstacles que le colonialisme a dressés devant les communautés autochtones dans la pratique de leurs systèmes de connaissances[34]. Ceci inclut l’historique des pensionnats et les façons dont les systèmes d’éducation occidentaux ont discrédité les systèmes de connaissances autochtones, y compris la suppression des langues autochtones[35]. Des témoins ont aussi dit que des scientifiques s’étaient approprié les connaissances des Autochtones en matière de médicaments sans même attribuer à ces derniers le mérite qui leur était dû. Ce fut le cas, par exemple, des plantes psychédéliques et de l’if de l’Ouest, que les scientifiques occidentaux et l’industrie pharmaceutique ont exploité pour générer d’énormes profits[36]. Comme l’a décrit Michael Lyons, prêtre en charge, qui a comparu à titre personnel et qui s’est exprimé sur son travail concernant les plantes psychédéliques :

[D]es plantes psychédéliques comme le peyotl dans le contexte de l’Église amérindienne, ainsi que l’ayahuasca dans le contexte des chamans d’Amérique du Sud, ont été utilisées par les peuples autochtones du monde entier dans l’intégration de leur modèle holistique de santé et de guérison, dont on ne tient pas compte dans le paradigme médical occidental[37].

Il a été noté que ces expériences avaient entraîné, chez certaines communautés autochtones, une « méfiance inhérente » à l’égard des institutions occidentales[38].

Par ailleurs, des témoins ont parlé des défis auxquels font face les communautés autochtones, notamment en ce qui concerne l’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé; ces défis peuvent compliquer la pratique des connaissances traditionnelles[39].

Chapitre 2 : Inclusion du savoir et des connaissances scientifiques autochtones dans l’élaboration des politiques gouvernementales canadiennes

2.1 Termes utilisés pour décrire l’inclusion du savoir et des connaissances scientifiques autochtones

Les témoins ont discuté des multiples manières de parler du processus d’inclusion du savoir et des connaissances scientifiques autochtones dans la recherche et l’élaboration des politiques gouvernementales canadiennes, et de l’importance de choisir les termes appropriés.

Plusieurs des termes entendus par le Comité renvoient à l’idée selon laquelle il existe des voies parallèles pour différents systèmes de connaissances qui agissent de manière indépendante et avec une légitimité égale, mais qui se réunissent pour partager les connaissances et trouver des solutions collaboratives aux questions sociétales[40]. Comme l’a déclaré Kori Czuy, consultante en sciences autochtones ayant comparu à titre personnel, « une voie parallèle consiste davantage à marcher côte à côte et à s’épauler mutuellement[41] ».

Plusieurs témoins ont parlé du principe de la vision à deux yeux, qui a été proposé par Albert Marshall, un aîné mi’kmaw, et que Susan Kutz, professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur la santé dans l’Arctique ayant comparu à titre personnel, a décrit de la manière suivante : « apprendre à voir d’un œil avec les forces des savoirs et des modes de connaissance autochtones et de l’autre avec les forces des savoirs et des modes de connaissance occidentaux. Il s’agit d’apprendre à utiliser les deux yeux ensemble au bénéfice de tous[42]. »

Danika Littlechild, professeure adjointe à l’Université Carleton, qui a comparu à titre personnel, a présenté ce concept dans le cadre de l’espace éthique :

[C’]est essentiellement une approche méthodologique différente pour comprendre comment cocréer de nouvelles relations entre les peuples autochtones et non autochtones. Le concept de l’espace éthique nous pousse à réévaluer notre propre positionnement par rapport à diverses questions et vise à élever les systèmes autochtones, sans ingérence des courants dominants[43].

D’autres témoins ont envisagé l’inclusion du savoir autochtone selon la perspective de l’interdisciplinarité[44]. Carole Lévesque a expliqué comment le savoir autochtone favorise une plus grande interdisciplinarité dans la science occidentale. Elle a souligné que, dans la science occidentale, il y a souvent peu de collaboration entre les sciences sociales et les sciences de la nature, alors que « les systèmes de savoirs autochtones [...] ne sont pas cloisonnés[45] ».

Pour sa part, Myrle Ballard a porté son attention sur les différences entre le rapprochement, le tressage et le tissage en matière de savoir :

Le rapprochement consiste à relier les deux sciences afin de favoriser la prise de conscience, la compréhension et la reconnaissance de la science autochtone en tant que science distincte et de valeur égale à la science occidentale. Le tressage rapproche les différentes façons de connaître et d’être en intégrant les politiques de la science autochtone et de la science occidentale qui peuvent le mieux fonctionner. Le tissage consiste à s’assurer que les sciences autochtones et occidentales sont utilisées en complément les unes des autres pour une prise de décision mieux informée[46].

De nombreux autres témoins et des intervenants qui ont présenté un mémoire ont utilisé la métaphore du tressage et du tissage pour faire comprendre comment le savoir autochtone peut se conjuguer avec d’autres systèmes de connaissances[47]. Comme l’a expliqué Joe Dragon, la métaphore du tressage implique un processus qui rend le résultat plus fort; en outre, « si vous regardez bien la tresse, vous constaterez qu’elle est fabriquée à partir de fils qui sont très différents[48] ».

Plusieurs témoins se sont prononcés contre l’utilisation de termes comme « mélanger » et « intégrer » lorsqu’il s’agit d’appuyer la recherche et l’élaboration de politiques canadiennes au moyen du savoir et des connaissances scientifiques autochtones[49]. Carole Lévesque a dit ce qui suit à propos de la terminologie de l’intégration :

À partir du moment où on parle d’intégration, on minimise le rôle des savoirs et de tout l’appareil des systèmes de savoirs [...] Lorsqu’on parle d’intégrer les savoirs dans la science, on réduit les savoirs autochtones à des informations, à des données très précises. Cela ne veut pas dire que cela n’a pas d’importance, cela veut simplement dire qu’on perd de vue tout le système social et communautaire qui nourrit les savoirs autochtones [...] En contexte autochtone, si on s’en tient à intégrer des informations dans la science, on perd de vue les modes de transmission, les modes d’apprentissage. On perd de vue la signification intergénérationnelle de ces connaissances[50].

2.2 Façons dont le savoir et les connaissances scientifiques autochtones contribuent actuellement à la recherche et à l’élaboration de politiques canadiennes

Les témoins ont discuté des façons dont l’inclusion du savoir et des connaissances scientifiques autochtones à la recherche et à l’élaboration de politiques canadiennes peut aider à produire des observations et des politiques plus complètes[51]. Cheryl-Ann Johnson, chercheuse et écologiste de la faune au ministère de l’Environnement, a exprimé le point de vue suivant :

[L]es deux systèmes de savoir sont complémentaires. Il est très difficile et très coûteux de surveiller l’Arctique et d’y répertorier les animaux, donc nos informations sur le nombre de caribous de Peary sont au mieux sporadiques. Si on les combine avec le savoir des gens qui vivent là, qui connaissent bien cette espèce et qui connaissent les tendances à long terme, on est bien mieux renseigné sur les changements dans le nombre de bêtes avec le temps et sur les raisons de ces changements[52].

Les témoins et les intervenants qui ont présenté un mémoire au Comité ont donné de nombreux exemples de façons dont le savoir et les connaissances scientifiques autochtones sont déjà inclus dans la recherche et à l’élaboration des politiques canadiennes. Ces exemples sont résumés ci-dessous.

2.2.1   Le savoir autochtone au gouvernement fédéral

Natan Obed, président d’Inuit Tapiriit Kanatami, l’organisation nationale qui fait valoir les priorités des Inuits, a souligné le rôle de son organisation dans le règlement de traités modernes et la mise en œuvre de structures de cogestion qui couvrent une grande partie du territoire canadien[53]. Inuit Tapiriit Kanatami a également publié une Stratégie nationale inuite sur la recherche et a collaboré avec le gouvernement du Canada à l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA)[54].

Le Canada a adopté la Loi concernant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones le 21 juin 2021 et a publié le plan d’action relatif à la Déclaration des Nations Unies le 21 juin 2023[55]. Nancy Turner, professeure émérite distinguée qui a comparu à titre personnel, a indiqué que les engagements pris par le Canada, de même que les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVRC), « constituent un point de départ évident et approprié » pour faire avancer l’inclusion du savoir et des connaissances scientifiques autochtones dans la recherche et l’élaboration des politiques[56]. Différents témoins et intervenants ayant présenté un mémoire se sont aussi exprimés en faveur de la mise en œuvre de la DNUDPA et des appels à l’action de la CVRC[57].

Les représentants du ministère de l’Environnement ont aussi parlé de la création récente de la Division des sciences autochtones, qui est « destinée à faire progresser et à prendre en compte les systèmes de connaissances autochtones en même temps que nous progressons dans l’étude de la science occidentale[58] ».

Patrice Simon, directeur général du service des Sciences de la faune et du paysage au ministère de l’Environnement, a également parlé de la collaboration du Ministère avec les peuples autochtones du Canada et de la collecte et de l’interprétation des données relatives à la faune et à son habitat[59]. Par exemple, Cheryl-Ann Johnson a décrit le processus suivi pour fixer les objectifs de rétablissement du caribou de Peary :

Pour le caribou de Peary, nous avons établi les objectifs de rétablissement avec nos partenaires inuits. Si on examine la stratégie et les objectifs de rétablissement du caribou de Peary, on s’aperçoit qu’il y a un énoncé qui porte sur la chasse inuite durable permise. Pour prévenir l’extinction de cette espèce, il ne faut pas maintenir les populations au minimum, mais à un niveau plus élevé pour que les communautés inuites puissent les chasser[60].

Par ailleurs, des témoins ont mentionné plusieurs fois le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) à propos de l’inclusion du savoir autochtone à l’élaboration des politiques canadiennes, notamment en ce qui concerne le Sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones et l’utilisation du savoir autochtone dans l’évaluation d’espèces comme l’épaulard, la mouette blanche et le caribou des monts Torngat[61].

Georgina Lloyd, sous-ministre adjointe des Affaires du Nord au ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, a donné des exemples de la façon dont le Ministère fait appel aux peuples autochtones et à leur savoir pour remplir son mandat :

  • le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord, qui repose sur une approche de partenariat « par laquelle les gouvernements à l’échelle fédérale et territoriale, les organisations et les gouvernements autochtones, les universités et les collectivités locales ont tous leur mot à dire dans la recherche, la surveillance et les activités de sensibilisation qui sont entreprises[62] »;
  • un cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord, élaboré conjointement, qui présente les changements « apportés à la façon dont les connaissances sont recueillies, créées et partagées » et qui précise « que les connaissances autochtones et les connaissances scientifiques seront prises en compte sur un pied d’égalité dans la prise de décision[63] »;
  • une structure de cogestion des ressources nordiques qui « intègre intentionnellement le savoir traditionnel et les connaissances scientifiques selon les régimes créés par la loi » et les engagements pris dans les traités modernes[64]; et
  • des pratiques de négociation des traités qui engagent « les ministères fédéraux à répondre à la demande des Premières Nations signataires de traités d’envisager un accord de cogestion et de prise de décision partagée[65] ».

Dans un mémoire présenté au Comité, les trois organismes subventionnaires (CRSH, CRSNG et IRSC) ont souligné que, en réponse à l’appel à l’action 65 de la CVRC, ils avaient entrepris des actions coordonnées pour appuyer la recherche et l’éducation autochtones[66].

L’appel à l’action 65 est formulé de la façon suivante :

Nous demandons au gouvernement fédéral, par l’intermédiaire du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, et en collaboration avec les peuples autochtones, les établissements d’enseignement postsecondaire, les éducateurs, de même que le Centre national pour la vérité et réconciliation et ses institutions partenaires, d’établir un programme national de recherche bénéficiant d’un financement pluriannuel pour mieux faire comprendre les facteurs associés à la réconciliation[67].

Kelsey Wrightson, directrice générale du Dechinta Centre for Research and Learning, a décrit le travail des trois organismes dans ce domaine, y compris le plan stratégique visant à appuyer la recherche et la formation autochtones au Canada et l’admissibilité accrue des établissements sans but lucratif dirigés par des Autochtones à des subventions de recherche; elle a cependant ajouté qu’elle avait elle-même toujours de la difficulté à accéder au financement des trois organismes dans le cadre de ses fonctions[68].

Bruce Maclean, directeur de Maclean Environmental Consulting, qui a comparu à titre personnel, a aussi attiré l’attention sur un partenariat entre Parcs Canada, les Cris de Mikisew, les Chipewyans d’Athabasca et les Métis de Fort Chipewyan, en Alberta pour cogérer la région du parc national Wood Buffalo et élaborer un programme intégré de recherche et de surveillance grâce à la création d’une organisation sans but lucratif, le Nipîy Tu Research and Knowledge Centre[69].

Nang Jingwas Russ Jones, chef héréditaire du Conseil de la Nation haïda, a parlé de l’élaboration conjointe d’un plan de rétablissement du hareng de Haida Gwaii par la Nation haïda, Pêches et Océans Canada et le personnel de l’aire protégée de Gwaii Haanas[70]. Le plan a tiré parti des connaissances traditionnelles afin d’établir des points de référence et des niveaux cibles pour la gestion des pêches et le rétablissement des stocks, de manière à mieux faire comprendre les effets des différents types de pêches, entre autres contributions[71].

En collaboration avec d’autres ministères, le Bureau de la conseillère scientifique en chef (BCSC) a également mis sur pied le Groupe sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques autochtones (STIM-A), une initiative pangouvernementale qui vise, selon les mots de la conseillère scientifique en chef, Mona Nemer, à « faciliter le recrutement de scientifiques et d’universitaires autochtones, mais aussi à faciliter la compréhension des questions culturellement sensibles et la meilleure façon d’assurer la liaison avec la communauté[72] ».

Le BCSC a aussi nommé un universitaire autochtone de l’Université du Manitoba à titre de chercheur résident chargé de le conseiller sur la façon de tenir compte du savoir autochtone dans ses politiques, par exemple en ce qui a trait à son approche relative à la science ouverte[73]. Le CRSNG a un poste semblable de chercheur en résidence qui a le mandat de favoriser une plus grande représentation autochtone et de fournir des conseils à la haute direction[74].

Le Réseau canadien des montagnes a fait savoir qu’il avait pour mission, depuis sa création en 2019, d’être un réseau de centres d’excellence, « pionnier dans la recherche de moyens éthiques et équitables de mener des activités relevant des sciences de la nature qui respectent les peuples autochtones[75] ». Le Réseau est un organisme sans but lucratif, financé par le gouvernement du Canada, et 60 % des projets qu’il finance sont dirigés ou codirigés par des Autochtones; ces projets « combinent les sciences naturelles, les sciences de la santé et les sciences sociales avec les sciences humaines et les connaissances locales[76] ». Le Réseau canadien des montagnes est en train de changer de nom; il deviendra Renouer les Savoirs Canada et recevra un financement fédéral supplémentaire de cinq ans à compter du 1er avril 2024[77].

2.2.2   Savoir autochtone et programmes des gouvernements provinciaux et territoriaux

Les témoins ont donné plusieurs exemples de façons dont les gouvernements territoriaux et provinciaux intègrent le savoir autochtone à leurs propres pratiques de recherche et politiques. Ces scénarios présentent des modèles possibles de ce qui peut être fait au niveau fédéral.

Heather Sayine-Crawford, directrice de la Division de la gestion de la faune au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO), a parlé de la façon dont ce dernier intègre le savoir autochtone à ses politiques et à ses pratiques[78]. La politique du territoire sur le savoir traditionnel « oblige le GTNO à tenir compte des connaissances traditionnelles accessibles dans toutes les mesures et décisions de gestion environnementale[79] ». Des conseils de cogestion ont aussi été établis. Ils sont « les principaux instruments de gestion de la faune sauvage dans les zones où les revendications territoriales ont été réglées[80] ».

Heather Sayine-Crawford a donné une idée de ce système en expliquant l’approche suivie lors de la préparation des rapports sur la situation sur les espèces, qui comportent deux volets : un volet connaissances autochtones et un volet connaissances scientifiques[81]. Chaque rapport est adapté à l’un ou l’autre des systèmes de connaissances afin « de garantir et de respecter l’autonomie, l’unicité et la validité de chaque système de connaissances[82] ». Le processus permet en outre aux experts des deux systèmes de connaissances et de différents domaines d’études d’apprendre les uns des autres[83]. L’évaluation finale produite à l’issue du processus « peut s’appuyer sur des critères issus de l’un ou l’autre des systèmes de connaissances, ou des deux, selon le cas. On peut s’attendre à ce que les évaluations propres à chaque système de connaissances donnent parfois des résultats différents[84]. »

Les témoins ont aussi parlé des relations de cogestion établies à la suite de l’Accord sur les revendications territoriales des Inuits du Labrador, qui touche la région du Nunatsiavut. Le Secrétariat de la faune, de la flore et des pêches de Torngat participe à cette cogestion[85].

En Alberta, le savoir autochtone est pris en compte dans le cadre du programme des sciences de l’environnement. La province a « légiféré sur les exigences de surveillance et de reddition de comptes, ainsi que sur l’établissement de comités consultatifs parallèles pour que ceux‑ci conseillent le scientifique en chef et le gouvernement de l’Alberta[86] ».

Nang Jingwas Russ Jones a décrit le plan marin pour Haida Gwaii en Colombie-Britannique, qui a été élaboré conjointement par la Nation haïda et le gouvernement de la province en 2015, et qui a inclus le savoir traditionnel au cours de son élaboration[87].

2.2.3   Le savoir autochtone dans les politiques internationales

Les témoins ont parlé de plusieurs exemples de politiques internationales d’importance qui tiennent compte du savoir autochtone; c’est le cas notamment d’initiatives menées par les Nations Unies dans ce domaine[88]. Par exemple, la Convention sur la diversité biologique, dont le Canada est partie, est « le premier mécanisme officiel, et celui qui est en vigueur depuis le plus longtemps, pour l’inclusion et l’intégration du savoir autochtone[89] ». Comme il a été mentionné précédemment, la DNUDPA est un autre document international important en ce qui concerne l’inclusion du savoir autochtone dans la prise de décisions gouvernementales[90].

Par ailleurs, Marc D’Iorio, sous-ministre adjoint de la Direction générale des sciences et de la technologie au ministère de l’Environnement, a mentionné le travail que le Ministère accomplit avec le Conseil circumpolaire inuit concernant le taux de réchauffement plus élevé de l’Arctique et les efforts internationaux déployés à cet égard[91].

Plusieurs témoins ont également parlé de l’Australie comme d’un exemple international de la façon dont le savoir autochtone peut être inclus judicieusement dans l’élaboration des politiques[92]. Mark Bonta, un géographe qui a comparu à titre personnel devant le Comité, a donné l’exemple des groupes autochtones du Territoire du Nord de l’Australie, qui « sont propriétaires des terrains et [...] ont l’habitude d’embaucher des chercheurs de différentes disciplines[93] ».

2.2.4   Savoir autochtone et recherche fondée sur la science occidentale

D’autres témoins ont discuté des manières dont les détenteurs de connaissances autochtones travaillent avec des chercheurs et des organismes dont le travail se fonde sur la science occidentale afin d’élaborer des méthodes globales susceptibles d’éclairer l’élaboration des politiques.

Carole Lévesque a parlé du développement du Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones, communément appelé le Réseau DIALOG, qui a pour mandat d’établir des relations entre les universités et les communautés autochtones[94].

Kelsey Wrightson a présenté le Dechinta Centre for Research and Learning comme un établissement de recherche et d’enseignement postsecondaire, situé sur le territoire des populations qu’il sert, qui travaille de concert avec des aînés autochtones, qui crée « des espaces d’apprentissage multigénérationnels pour les programmes postsecondaires agréés » et qui mène des recherches en partenariat avec des institutions fondées sur la science occidentale[95].

Michael DeGagné, président et chef de la direction d’Indspire, a mis en évidence le modèle, de son organisation, qui aide financièrement les étudiants autochtones des collèges, des universités et des écoles de métiers, et qui a permis de mieux comprendre quand et dans quelle mesure le savoir autochtone est inclus aux programmes d’éducation postsecondaire[96]. Il a également attiré l’attention sur le programme de droit autochtone de l’Université de Victoria, un « programme exclusivement autochtone » où l’enseignement du droit fait appel à une méthodologie autochtone, et notamment à la pédagogie fondée sur le récit[97].

Au Québec, l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue est une « école multidisciplinaire unique » qui crée des programmes et des projets de recherche « dictés par les partenaires autochtones que nous avons dans les instances ou les communautés, et nous les menons avec les personnes autochtones[98] ».

Erika Dyck, professeure d’histoire et titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur l’histoire de la santé et de la justice sociale, qui a comparu à titre personnel, a aussi témoigné de la collaboration entre la Native American Church et des chercheurs de la Saskatchewan spécialisés dans les drogues psychédéliques, qui a permis d’élaborer des « protocoles [...] sur l’utilisation sécuritaire des psychédéliques en thérapie de groupe[99] ».

Jeannette Armstrong a parlé de plusieurs collaborations entre l’Université de la Colombie‑Britannique – Okanagan et la Nation Syilx concernant l’insécurité alimentaire et le déclin des populations de certaines espèces d’importance culturelle, comme la relation entre le grizzly et l’airelle noire[100].

Enfin, dans un mémoire présenté au Comité, l’équipe de la Stratégie canadienne de recherche sur le cerveau a décrit la formation d’un groupe de détenteurs du savoir autochtone ainsi que des activités de sensibilisation et de mobilisation des Autochtones qui ont pour objet d’amener les dirigeants autochtones à contribuer à la stratégie[101].

2.3 Résolution des conflits et des différends

Des témoins ont discuté de façons dont les différents systèmes de connaissances peuvent sembler contradictoires et de la manière d’en tenir compte avec respect lors des décisions stratégiques.

Certains témoins ont estimé qu’il est possible de résoudre tout conflit apparent en mettant davantage l’accent sur les similitudes que sur les différences[102]. Comme l’a déclaré la cheffe Jessica Lazare, du Conseil mohawk de Kahnawake, « [s]ouvent, il peut y avoir des conflits lorsque l’accent est mis sur les différences. Il est également important de voir les similitudes, car différentes perspectives et approches permettent d’atteindre des objectifs communs[103]. »

D’autres témoins ont parlé de la nécessité de mettre les différents systèmes de connaissances sur un pied d’égalité; il faut alors faire preuve de respect et ne pas supposer qu’un système est supérieur à l’autre[104]. Carole Lévesque a abordé cet aspect :

Il ne s’agit pas de partir de la science comme point principal et d’ajouter un ingrédient qui proviendrait des sciences autochtones, des savoirs autochtones et des systèmes de savoirs autochtones. Il s’agit plutôt de voir comment on peut trouver des éléments de réponse dans les deux systèmes et comment on peut les faire coexister, plutôt que de les intégrer[105].

Pour y parvenir, il est nécessaire, selon les témoins, de reconnaître les préjugés et les limites de toutes les parties concernées dans le processus[106]. Par exemple, Anne Salomon, professeure d’écologie marine appliquée et de science des systèmes socio‑écologiques, qui a comparu à titre personnel, a indiqué que son établissement « considère qu’une grande partie de nos processus fondés sur des preuves et la production de savoirs sont dépourvus de valeurs, alors que ce n’est souvent pas le cas, parce que les valeurs ont une incidence sur le type de questions que nous posons, sur le type de données que nous considérons comme légitimes ainsi que sur les données que nous recueillons[107] ». Elle a ajouté que, grâce à une collaboration accrue avec les communautés autochtones, elle a appris l’importance « d’être très explicite sur les valeurs que nous avons et de tenir compte de la façon dont ces valeurs agissent sur les questions que nous posons[108] ».

À propos de la supériorité perçue des connaissances scientifiques occidentales par rapport au savoir et aux connaissances scientifiques autochtones, Lindsay Heller, chercheuse autochtone au Centre de dialogue Morris J. Wosk Centre de l’Université Simon Fraser, qui a comparu à titre personnel, a tenu les propos suivants concernant la méthode scientifique :

La méthode scientifique suit un parcours assez linéaire : observation, formulation d’une question, hypothèse, expérimentation, analyse, conclusion, examen par les pairs et communication des résultats. Les expériences scientifiques occidentales suivent cette formule et les résultats sont publiés dans des revues scientifiques. Cette publication des résultats établit une hiérarchie où les données scientifiques publiées sont les meilleures et où tout le reste est inférieur. Je réfute toujours cet argument en disant que les Autochtones suivent aussi une méthode scientifique. Les conséquences d’un échec vont bien au‑delà d’une expérience ratée ou de l’exclusion d’une revue. Les expériences menées par les peuples autochtones sont fondées sur des observations et des interprétations du monde naturel, ce qui nous permet de prédire comment certaines parties du monde fonctionnent. Ces expériences peuvent être répétées et sont fiables, rigoureuses et exactes; elles font l’objet d’un processus d’examen par les pairs[109].

Lindsay Heller a ensuite fait valoir que, si les connaissances autochtones n’étaient pas solides et fiables, les résultats pourraient être dévastateurs; par exemple, si les connaissances sur la glace de mer étaient erronées, des gens pourraient passer à travers la glace et mourir[110].

Yves Gingras a dit que, lorsqu’il s’agit d’examiner les perspectives de groupes multiples, il fallait hiérarchiser les données vérifiables, et non se concentrer sur l’origine culturelle de ces données : « Les connaissances que vous allez intégrer dans les politiques scientifiques ne sont pas des connaissances traditionnelles, ce sont des connaissances « simpliciter », comme le disent les philosophes. Ce sont des connaissances validées[111]. » Hugo Asselin, un professeur titulaire ayant comparu à titre personnel, s’est opposé à l’utilisation du mot « validation ». Selon lui, « il faut éviter de toujours penser qu’il faut valider par la science le savoir autochtone. Sinon, il faudrait accepter que le savoir autochtone valide la science, et cette validation réciproque constante deviendrait ridicule[112]. » Il s’est plutôt concentré sur la différence entre, d’une part, un renseignement anecdotique présenté par une seule personne ou une expérience effectuée une seule fois, et, d’autre part, un renseignement présenté par de nombreuses personnes ou obtenu dans de multiples expériences, indépendamment de l’origine culturelle de l’observation initiale[113].

Des témoins ont dit par ailleurs que la volonté de changement était un facteur important dans les efforts visant à résoudre les conflits ou les différends perçus. À ce sujet, la cheffe Jessica Lazare a affirmé qu’il « est bon d’avoir ses convictions, mais en même temps, il est bon d’évoluer et de changer, car nous sommes des êtres naturels[114] ». Hugo Asselin a donné un exemple provenant des Territoires du Nord-Ouest : selon une étude gouvernementale, une harde de caribous avait disparu[115]. Mais les communautés autochtones de la région ont répondu que la harde avait migré vers un autre secteur; ils ont dû répéter cette information plusieurs fois avant que les employés du gouvernement fassent enquête et confirment que la harde se trouvait bien à l’endroit indiqué par les Autochtones[116]. Hugo Asselin a conclu en disant qu’il faut « parfois admettre que l’une des deux méthodes était erronée. Dans mon exemple, c’est la science qui était dans l’erreur, mais il arrive que ce soit le savoir autochtone. Personne n’est parfait. Lorsqu’il y a des divergences, l’idée est de faire chacun de son côté des vérifications pour tenter de déterminer où est l’erreur[117]. »

La communication ouverte et la création de liens sont au nombre des méthodes mises de l’avant par les témoins pour résoudre les conflits perçus entre les systèmes de connaissances[118]. Marc D’Iorio a parlé de l’importance d’établir des voies de communication et des relations avant que tout conflit ne se développe, et a indiqué que « [l]a première chose que nous essayons de faire, c’est de concevoir nos méthodes et nos approches de manière commune. Cette façon de faire nous aide souvent à aller au-devant des problèmes que nous risquons de voir surgir plus tard[119]. » Brenda Parlee, professeure et titulaire d’une chaire UNESCO à l’Université de l’Alberta, qui a comparu à titre personnel, a présenté le scénario suivant comme un exemple de la façon dont un dialogue plus approfondi peut aider à résoudre les incohérences apparentes :

Parmi les exemples de conflits entre les savoirs, citons le cas de l’emblématique population d’ours polaires. Il y a des conflits entre certains scientifiques et les systèmes de connaissances des Inuits et des Inuvialuits et c’est en partie lié aux types de données que l’on compare. Lorsque nous examinons plus en profondeur ce qui est à la base des connaissances, nous constatons que les gens examinent des indicateurs différents — des échelles de temps différentes ou des sous-populations différentes, par exemple[120].

Des témoins ont aussi jugé important de noter que les conflits ne se produisent pas seulement entre le savoir et les connaissances scientifiques autochtones et les connaissances occidentales, mais que les conflits internes font partie intégrante des processus scientifiques occidentaux et des pratiques des connaissances autochtones[121].

2.4 Utilisation accrue du savoir et des connaissances scientifiques autochtones dans la recherche et l’élaboration de politiques canadiennes

Les témoins ont suggéré de nombreuses façons dont le gouvernement du Canada pourrait accroître l’utilisation du savoir et des connaissances scientifiques autochtones dans la recherche et l’élaboration de politiques canadiennes.

2.4.1   Collaboration dès le début du processus

De nombreux témoins ont parlé de l’importance de collaborer avec les communautés et les détenteurs de connaissances autochtones dès le début des processus de recherche et d’élaboration des politiques pour que leur apport se fasse véritablement sentir sur les résultats[122].

Une partie de ce processus consiste à établir des relations avant même que la politique ou le projet en question soit présenté[123]. Lindsay Heller a expliqué la façon de faire : « Prenez le temps d’apprendre à connaître ces personnes, renseignez-vous sur les aspects historiques de ce à quoi cette communauté a été confrontée et est confrontée. Établissez une relation de confiance et une base pour travailler ensemble[124]. »

Dès lors, le Comité recommande :

Recommandation 1

Que le gouvernement du Canada encourage les chercheurs à développer des relations avec les communautés autochtones avant de déterminer des projets de recherche précis.

Recommandation 2

Que le gouvernement du Canada, par l’entremise des conseils subventionnaires fédéraux — le Conseil de recherches en sciences humaines, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada —, examine les critères de financement des projets de recherche afin de s’assurer que des relations ont été établies avec les communautés autochtones concernées et que celles-ci ont donné leur aval et offert leur soutien à la tenue d’un projet avant que le financement soit approuvé.

Recommandation 3

Que le gouvernement du Canada, par l’entremise des conseils subventionnaires fédéraux — le Conseil de recherches en sciences humaines, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada —, examine la représentation des détenteurs de savoirs autochtones au sein de leurs comités d’examen et collabore avec les communautés autochtones pour favoriser l’évaluation appropriée des demandes de financement qui touchent les communautés autochtones.

2.4.2   Collaboration continue

Au-delà de la conception initiale de la recherche ou de la politique, des témoins ont souligné l’importance de collaborer avec les communautés autochtones tout au long du processus d’élaboration, de communication, de mise en œuvre et d’évaluation de la politique et de la recherche[125]. Se servant de l’étude du Comité comme exemple, Kori Czuy a posé les questions suivantes :

Quelle est votre stratégie pour collaborer avec différentes communautés autochtones tout au long de ce processus, au‑delà de la réunion aujourd’hui et des prochaines réunions du Comité? Selon moi, les communautés autochtones doivent participer à chaque étape du processus. Le genre de discussions que nous avons en ce moment constitue certes un excellent point de départ, mais il s’agit d’un travail de longue haleine, et les Autochtones doivent avoir leur voix au chapitre à chaque étape[126].

Plusieurs témoins ont fait remarquer que les délais imposés à la recherche et à l’élaboration des politiques peuvent souvent présenter des défis pour l’établissement de relations fructueuses et une participation pleine et entière. Ils ont aussi préconisé de la souplesse dans les délais afin de promouvoir une collaboration respectueuse et productive entre les communautés autochtones, les chercheurs s’appuyant sur la science occidentale et les décideurs[127].

Ainsi, le Comité recommande :

Recommandation 4

Que le gouvernement du Canada, par l’entremise des conseils subventionnaires fédéraux — le Conseil de recherches en sciences humaines, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada —, examine les critères de financement pour veiller à ce que tous les projets touchant les communautés autochtones du Canada aient des délais suffisants pour assurer la participation continue des communautés touchées et pour encourager leur participation à toutes les étapes du projet.

2.4.3   Harmonisation avec les politiques actuelles

Des témoins ont parlé de tirer parti des politiques existantes, par exemple, les travaux de la Commission de vérité et de réconciliation, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, l’article 35 de la Loi constitutionnelle et des instruments internationaux tels que la DNUDPA, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique[128].

Comme l’a affirmé Kori Czuy, « [l]es suggestions ne manquent pas. Il y a la Commission de vérité et réconciliation. Il y a la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Tout est déjà là. Vous devez simplement les mettre en œuvre. Il s’agit de faire le travail nécessaire pour comprendre ce que cela signifie[129]. »

En ce qui concerne la politique canadienne, K_ii’iljuus Barbara Wilson, érudite haïda et matriarche de la St’awaas X_aaydaG_a, clan de l’Aigle dirigeant, Cumshewa, qui a comparu à titre personnel, a mis en lumière les défis particuliers qui peuvent survenir relativement aux connaissances autochtones et à la Loi sur les espèces en péril, et qui « empêche[nt] les gens d’aller récolter les aliments dont ils ont besoin. Il n’y a pas de tressage ici; c’est une séparation, une division d’idées qui ne peuvent pas s’accorder. Il est par conséquent nécessaire de changer les lois[130]». Danika Littlechild, pour sa part, a recommandé d’utiliser la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, « qui prévoit des comités consultatifs ministériels » incluant des représentants de gouvernements autochtones, et le plan d’action relatif à la Loi concernant la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones comme cadres de travail pour les efforts déployés par le gouvernement fédéral dans ce domaine[131].

Plus largement, Danika Littlechild a recommandé la création de mécanismes officiels ou inscrits dans la loi qui « fourniraient une autonomie aux Autochtones[132] ».

Dès lors, le Comité recommande :

Recommandation 5

Que le gouvernement du Canada accélère la mise en œuvre du plan d’action relatif à la Loi concernant la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et des recommandations issues de la Commission de vérité et de réconciliation et de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées; et qu’il présente des rapports réguliers pour s’assurer que des progrès sont réalisés sans délai.

Recommandation 6

Que le gouvernement du Canada reproduise le comité consultatif national prévu par la Loi canadienne sur la protection de l’environnement dans d’autres ministères afin d’assurer la participation des communautés autochtones à l’élaboration des politiques fédérales canadiennes.

2.4.4   Soutien des communautés autochtones et de la souveraineté autochtone

Des témoins ont parlé de la nécessité de soutenir les communautés autochtones pour qu’elles puissent se concentrer sur leurs propres priorités en matière de politiques et de recherche[133].

Une plus grande souveraineté des Autochtones sur leurs terres et leurs eaux et l’élaboration d’autres programmes de cogestion font partie des formes que ce soutien peut prendre[134]. Comme l’a déclaré Jared Gonet, candidat au doctorat en biologie de la conservation, qui a comparu devant le Comité à titre personnel, « je recommande que la souveraineté des Autochtones sur les terres et les eaux soit reconnue et que de véritables pouvoirs décisionnels sous forme de cogestion ou de processus relationnels communs participent à l’inclusion du savoir traditionnel autochtone dans les politiques du gouvernement ainsi qu’à l’orientation que ce dernier peut leur donner[135] ».

En outre, certains témoins ont mis en lumière l’importance de s’assurer que les connaissances autochtones fournies à l’appui de la recherche et de l’élaboration des politiques continuent d’appartenir aux communautés et aux détenteurs de connaissances qui les ont transmises[136]. Des ressources telles que les principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession des Premières nations (PCAP)® et la Stratégie nationale inuite sur la recherche ont également établi des lignes directrices sur la façon de reconnaître et d’appliquer la propriété et le contrôle des connaissances autochtones par les communautés[137]. Les principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession (PCAP)® des Premières Nations « déterminent comment les données et les informations des Premières Nations seront collectées, protégées, utilisées ou partagées » et « affirment que les Premières Nations sont les seules à contrôler les processus de collecte de données dans leurs communautés, et qu’elles possèdent et contrôlent la manière dont ces informations peuvent être stockées, interprétées, utilisées ou partagées[138] ». La Stratégie nationale inuite sur la recherche, élaborée par Inuit Tapiriit Kanatami, « met en lumière des domaines de partenariat et d’action qui peuvent renforcer l’impact, l’efficacité et l’utilité de la recherche sur l’Inuit Nunangat pour les Inuits[139] ».

Des témoins ont aussi indiqué que les partenariats entre les communautés autochtones et les chercheurs ou les décideurs devraient toujours bénéficier aux communautés autochtones; ces dernières devraient au moins recevoir un soutien réciproque si leurs priorités diffèrent de celles des chercheurs[140]. Joseph Mays, directeur du programme de l’Initiative de réciprocité autochtone des Amériques au Chacruna Institute for Psychedelic Plant Medicines, et Alexandra Cropp, directrice principale des opérations à Mokwateh, ont tous deux fourni des exemples liés à l’utilisation de médicaments autochtones dans la recherche pharmaceutique et le développement de produits. Selon eux, il faut s’assurer que les communautés qui ont fait part de leurs connaissances sur les médicaments sont indemnisées financièrement et qu’elles peuvent continuer d’avoir accès à ces médicaments et de les utiliser[141].

Par ailleurs, certains témoins ont recommandé que les communautés autochtones concernées surveillent l’application de toute politique fédérale pertinente au niveau local, comme par l’organisme de surveillance autochtone dans le cas du COSEPAC, ou par l’élaboration d’une liste locale de conseillers autochtones à consulter lorsqu’une politique touche leur région[142]. Il a également été recommandé que les ministères responsables des politiques accroissent leur personnel autochtone[143].

En conséquence, le Comité recommande :

Recommandation 7

Que le gouvernement du Canada envisage d’autres façons possibles d’appuyer l’autodétermination dans les communautés autochtones du Canada, comme l’élaboration d’accords de cogestion portant sur les terres et les ressources avec les communautés autochtones.

Recommandation 8

Que le gouvernement du Canada examine différentes méthodes pour inclure les priorités des Autochtones en matière de recherche, comme les principes de propriété, de contrôle, d’accès et de possession des Premières nations (PCAP)® et la Stratégie nationale inuite sur la recherche, aux politiques et aux pratiques fédérales.

Recommandation 9

Que le gouvernement du Canada, en collaboration avec les communautés, les organisations et les gouvernements autochtones, examine des façons de mieux soutenir la souveraineté des données et les droits collectifs autochtones dans les politiques et les lois canadiennes.

Recommandation 10

Que le gouvernement du Canada accroisse la participation des Autochtones à l’élaboration des politiques, par exemple en recrutant un plus grand nombre d’Autochtones ou en dressant une liste complète de conseillers autochtones locaux.

2.4.5   Éducation et formation

Conscients que les experts autochtones sont souvent en forte demande et qu’ils ne sont pas nécessairement disponibles pour participer à tous les projets pertinents d’élaboration de politiques et de recherche, les témoins ont recommandé de s’assurer, au minimum, que les membres de l’équipe de tout projet concernant des communautés autochtones suivent les cours sur l’histoire et le savoir autochtones exigés sur le plan professionnel ou les cours requis dans le cadre d’un diplôme universitaire, par exemple[144]. Dans le mémoire qu’elle a présenté au Comité en complément de son témoignage, Nancy Turner a recommandé d’utiliser la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation comme journée de perfectionnement professionnel où le personnel du gouvernement pourra en apprendre davantage sur l’histoire, la culture et le savoir autochtones[145]. Dans la mesure du possible, les témoins ont aussi recommandé que les projets prévoient du temps passé « sur le terrain » pour que les membres des équipes non autochtones puissent mieux comprendre les contextes locaux[146]. Comme l’a déclaré la cheffe Jessica Lazare :

Je dirais que si vous voulez apprendre, nous vous emmènerons chasser. Si vous voulez apprendre, venez dans notre communauté, et nous vous montrerons ce que cela signifie d’être une communauté. Nous vous montrerons ce que cela signifie pour nous de chasser et de cueillir, pour que vous puissiez pleinement comprendre et pour mettre fin aux ricanements[147].

Des témoins ont également parlé des façons dont le gouvernement fédéral peut appuyer une plus grande participation des Autochtones à la recherche et à l’élaboration de politiques en renforçant les capacités dans ces domaines au moyen de l’éducation[148]. Lindsay Heller a recommandé d’offrir les bourses d’études pour les étudiants autochtones, ce qui aiderait à réduire les obstacles financiers à l’éducation, de s’assurer que les Autochtones sont représentés à la direction des établissements d’enseignement postsecondaire et de veiller à ce que ces établissements soutiennent la présence d’Autochtones en leur sein[149]. À propos plus précisément des psychologues autochtones, Monnica Williams, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada sur les disparités en santé mentale et professeure titulaire à l’Université d’Ottawa, qui a comparu à titre personnel, a exprimé le point de vue suivant :

Nous devons d’abord nous demander pourquoi il y a si peu de scientifiques et de chercheurs autochtones au Canada. Il y a moins de deux ans, j’ai admis la première étudiante autochtone au doctorat en psychologie clinique de l’Université d’Ottawa. J’ai été à même de constater les obstacles institutionnels auxquels elle est confrontée pour obtenir l’éducation dont elle a besoin pour devenir une universitaire qui pourra mener les recherches nécessaires pour le bien de sa communauté[150].

Selon des témoins, le soutien d’une plus grande participation des Autochtones à la recherche et au gouvernement pourrait aussi amener à réexaminer la façon dont les décisions sur le financement, les offres d’emploi et les critères de promotion permettent d’évaluer l’expérience, et à élargir ces critères pour qu’ils ne reposent pas seulement sur des indicateurs tels que l’éducation formelle et les textes publiés, mais aussi l’expérience communautaire et culturelle, comme la chasse et la récolte[151].

Par ailleurs, des témoins ont mis en lumière le rôle important que l’apprentissage intergénérationnel joue dans les communautés autochtones : il assure la vitalité et le développement continus du savoir et des langues autochtones, qui sont des vecteurs importants des connaissances[152].

Plusieurs témoins ont aussi parlé de l’importance de renforcer et de soutenir les institutions qui appuient le développement des connaissances et l’éducation autochtones au sein des communautés autochtones[153]. Par exemple, Kyle Bobiwash, professeur adjoint, qui a comparu à titre personnel, a dit que, si les professeurs peuvent consacrer du temps rémunéré à la recherche fondamentale, ce n’est pas le cas des « éducateurs et détenteurs de savoir dans nos collectivités qui ne bénéficient pas du même soutien financier pour continuer de développer et de renforcer leurs systèmes de savoir locaux[154] ».

À la suite de ces témoignages, le Comité recommande :

Recommandation 11

Que le gouvernement du Canada examine et renforce les exigences de formation des employés de la fonction publique afin de s’assurer qu’ils reçoivent tous une formation suffisante sur l’histoire et les pratiques autochtones et de fournir une formation spécialisée aux personnes qui travaillent directement avec les communautés autochtones.

Recommandation 12

Que le gouvernement du Canada, par l’entremise des conseils subventionnaires fédéraux — le Conseil de recherches en sciences humaines, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada —, améliore les soutiens offerts aux étudiants et aux chercheurs autochtones.

Recommandation 13

Que le gouvernement du Canada examine les critères d’expérience applicables aux postes de la fonction publique et aux possibilités de financement externes afin de s’assurer que différentes formes d’expérience culturelle, comme l’expérience sur le terrain, sont prises en compte dans les décisions d’embauche, de promotion et de financement dans les cas appropriés.

Recommandation 14

Que le gouvernement du Canada, par l’entremise de la Fondation canadienne pour l’innovation, accroisse les investissements dans les établissements de recherche et d’enseignement postsecondaire autochtones.

Recommandation 15

Que le gouvernement du Canada continue d’appuyer la revitalisation des langues autochtones, y compris par le biais du financement fédéral des initiatives sur les langues autochtones et de l’utilisation des noms de lieux autochtones dans les documents fédéraux.


[1]              Chambre des communes, Comité permanent de la science et de la recherche (SRSR), Procès-verbal, 18 septembre 2023.

[2]              SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (K_ii’iljuus Barbara Wilson, érudite haïda et matriarche de la St’awaas X_aaydaG_a, clan de l’Aigle dirigeant, Cumshewa, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1720 (Jeannette Armstrong, professeure associée, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1830 (Joe Dragon, président du conseil, Réseau canadien des montagnes / Renouer les Savoirs Canada); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1540 (Alexandra Cropp, directrice principale des opérations, Mokwateh); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1655 (Kelsey Wrightson, directrice générale, Centre de recherche et d’apprentissage Dechinta); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1710 (Kevin Lewis, professeur adjoint, Université de la Saskatchewan); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1210 (Marjolaine Tshernish, directrice générale, Institut Tshakapesh); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1840 (Hugo Asselin, professeur titulaire, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1150 (Dominique Henri, chercheuse scientifique, ministère de l’Environnement); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Anne Salomon, professeure d’écologie marine appliquée et de science des systèmes socio-écologiques, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1615 (Kyle Bobiwash, professeur adjoint, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet, candidat au doctorat, Biologie de la conservation, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1250 (Kori Czuy, consultante en sciences autochtones, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner, professeure émérite distinguée, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1210 (Danika Littlechild, professeure adjointe, Université Carleton, à titre personnel); Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024; Danika Billie Littlechild, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 9 février 2024; et SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1255 (Heather Sayine-Crawford, directrice, Division de la gestion de la faune, gouvernement des Territoires du Nord‑Ouest).

[3]              SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Marjolaine Tshernish).

[5]              SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1555 (Joseph Mays, directeur du programme, Initiative de réciprocité autochtone des Amériques, Chacruna Institute for Psychedelic Plant Medicines); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1825 (Joe Dragon); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Marc D’Iorio, sous-ministre adjoint, Direction générale des sciences et de la technologie, ministère de l’Environnement); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1715 (Michael DeGagné, président et chef de la direction, Indspire); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1635 (Kevin Lewis); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1735 (Anne Salomon); SRSR, Témoignages, 29 novembre 1735 (K_ii’iljuus Barbara Wilson); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1130 (Lindsay Heller, chercheuse autochtone, Simon Fraser University, Centre de dialogue Morris J. Wosk, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1250 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1140 (cheffe Jessica Lazare, Conseil mohawk de Kahnawake); Joe Copper Jack, Modèle de relations entre la terre et les peuples, 25 mai 2020; et Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024.

[6]              SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1635 (Kevin Lewis).

[7]              SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Marjolaine Tshernish); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1615 (Kyle Bobiwash); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1130 (Lindsay Heller); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1140 (cheffe Jessica Lazare); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner); SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1235 (Tammy Steinwand-Deschambeault, directrice, département de la culture et de la protection des terres, gouvernement tlicho); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1205 (Vicki Kelly, professeure adjointe, Université Simon Fraser); Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024; et Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024.

[8]              SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1235 (Tammy Steinwand-Deschambeault).

[9]              SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1205 (Vicki Kelly).

[10]            SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1200 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1730 (Myrle Ballard, conseillère scientifique autochtone en chef, ministère de l’Environnement); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1715 (Kevin Lewis); et SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1840 (Joe Dragon).

[11]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1730 (Myrle Ballard).

[12]            Ibid.

[13]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1740 (Bruce Maclean, directeur, Maclean Environmental Consulting, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1740 (Jamie Snook, directeur exécutif, Secrétariat de la faune, de la flore et des pêches de Torngat); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1610 (Mark Bonta, géographe, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1630 (Brenda Parlee, professeure, chaire UNESCO, Université de l’Alberta, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1235 (Tammy Steinwand-Deschambeault); Gouvernement de l’Alberta, Indigenous Wisdom Advisory Panel Mandate and Roles Document, mai 2017; gouvernement du Canada, Mémoire des trois organismes présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes : Intégration du savoir traditionnel et des connaissances scientifiques autochtones à l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; et Bruce MacLean, « Réponse écrite à des questions », document présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2023.

[14]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1735 (Jamie Snook).

[15]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Marjolaine Tshernish); Jeannette Armstrong, Intégration du savoir traditionnel et des connaissances scientifiques autochtones dans l’élaboration des politiques gouvernementales. Comment intégrer au mieux le savoir traditionnel et les connaissances scientifiques autochtones dans l’élaboration des politiques gouvernementales et comment résoudre les conflits entre les deux systèmes de connaissances, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2023; et SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1150 (Dominique Henri).

[17]            SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1720 (Anne Salomon); Comité SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1740 (Myrle Ballard).

[18]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1645 (K_ii’iljuus Barbara Wilson).

[19]            SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1250 (Kori Czuy).

[20]            Yves Gingras, Mémoire, mémoire présenté au Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 24 janvier 2019; et SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1205 (Yves Gingras, professeur d’histoire et de sociologie des sciences, Université du Québec à Montréal, à titre personnel).

[21]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1235 (Tammy Steinwand-Deschambeault).

[22]            SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1135 (cheffe Jessica Lazare).

[23]            SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1640 (Brenda Parlee); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1225 (Marjolaine Tshernish); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1700 (Nang Jingwas Russ Jones, chef héréditaire, Conseil de la Nation haïda); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1725 (Mark Bonta); et Bruce Maclean et coll., Vers un déclencheur de surveillance de la glace fondé sur les droits, Comité sur les processus de glace de rivière et l’environnement de la section d’hydrologie de l’Union géophysique canadienne, 2021.

[24]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1550 (Susan Kutz, professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau I sur la santé dans l’Arctique, à titre personnel); Susan Kutz, « Sommes-nous suffisamment préparés à l’émergence de maladies infectieuses dans l’Arctique canadien? », The Hill Times, 13 juin 2022; SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1135 (cheffe Jessica Lazare); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1720 (Anne Salomon); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner).

[25]            Yves Gingras, Mémoire, mémoire présenté au Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, 24 janvier 2019.

[26]            Ibid.

[27]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1155 (Dominique Henri).

[28]            Le terme « science occidentale » peut être employé pour désigner un système de connaissances issu principalement de régions européennes et de nature positiviste, matérialiste, objective et quantitative. La science occidentale repose en outre sur la transmission et la publication au sein du milieu universitaire. Fulvio Mazzocchi, « Western science and traditional knowledge: Despite their variations, different forms of knowledge can learn from each other », EMBO Reports, vol. 7, no 5, 2006.

[29]            Yves Gingras, « La science occidentale n’existe pas », Pour la science, 23 juillet 2022.

[30]            SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1130 (Carole Lévesque, professeure titulaire, Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones).

[31]            SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1715 (Michael DeGagné); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1200 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1615 (Joseph Mays); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1130 (Carole Lévesque).

[32]            SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1545 (Laurie Swami, présidente et cheffe de la direction, Société de gestion des déchets nucléaires).

[33]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1800 (Joe Dragon).

[34]            Ibid.; SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1110 (Monnica Williams, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada sur les disparités en santé mentale et professeure titulaire à l’Université d’Ottawa, à titre personnel); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Marjolaine Tshernish); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1100 (Erika Dyck, professeure d’histoire et titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur l’histoire de la santé et de la justice sociale, à titre personnel); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1145 (cheffe Jessica Lazare); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1250 (Nancy Turner).

[35]            SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1105 (cheffe Jessica Lazare); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1250 (Nancy Turner).

[36]            SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1145 (Monnica Williams); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1535 (Michael Lyons, prêtre en charge, à titre personnel); et SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1150 (Lindsay Heller).

[37]            SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1535 (Michael Lyons).

[38]            SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1140 (Lindsay Heller); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1630 (Alexandra Cropp); et Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020.

[39]            SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1550 (Joseph Mays); et SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1110 (Monnica Williams).

[40]            Joe Copper Jack, Modèle de relations entre la terre et les peuples, 25 mai 2020; SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1225 (Danika Littlechild); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Myrle Ballard); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1745 (Sarah Kalhok Bourque, directrice, Intégration des politiques scientifiques de l’Arctique, ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord); Gouvernement de l’Alberta, Indigenous Wisdom Advisory Panel Mandate and Roles Document, mai 2017; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1810 (Joe Dragon); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1115 (Carole Lévesque); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1640 (Michael DeGagné); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (K_ii’iljuus Barbara Wilson); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1735 (Jamie Snook); et SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1235 (Kori Czuy).

[41]            SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1235 (Kori Czuy).

[42]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1555 (Susan Kutz); et SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Myrle Ballard).

[43]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1225 (Danika Littlechild).

[44]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Marc D’Iorio); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1755 (Mark Bonta); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1125 (Carole Lévesque).

[45]            SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1125 (Carole Lévesque).

[46]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Myrle Ballard).

[47]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1745 (Sarah Kalhok Bourque); Gouvernement de l’Alberta, Indigenous Wisdom Advisory Panel Mandate and Roles Document, mai 2017; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1740 (Jamie Snook); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1810 (Joe Dragon); et SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1135 (Lindsay Heller).

[48]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1810 (Joe Dragon).

[49]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (K_ii’iljuus Barbara Wilson); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1640 (Michael DeGagné); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1810 (Joe Dragon); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Natan Obed, président, Inuit Tapiriit Kanatami); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1100 (Carole Lévesque); Jeannette Armstrong, Intégration du savoir traditionnel et des connaissances scientifiques autochtones dans l’élaboration des politiques gouvernementales. Comment intégrer au mieux le savoir traditionnel et les connaissances scientifiques autochtones dans l’élaboration des politiques gouvernementales et comment résoudre les conflits entre les deux systèmes de connaissances, mémoire présenté au Comité permanent des sciences et de la recherche de la Chambre des communes, 2023; SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1120 (Carole Lévesque); et SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1135 (Lindsay Heller).

[50]            SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1120 (Carole Lévesque).

[51]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1730 (Patrice Simon, directeur général, Sciences de la faune et du paysage, ministère de l’Environnement); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1615 (Kyle Bobiwash); Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1655 (Kelsey Wrightson); et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1610 (Laurie Swami).

[52]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1200 (Cheryl-Ann Johnson, chercheuse, écologiste de la faune, ministère de l’Environnement).

[53]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Natan Obed).

[54]            Ibid.

[56]            SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner).

[57]            SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1630 (Brenda Parlee); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1540 (Alexandra Cropp); et Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020.

[58]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Marc D’Iorio); SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1135 (Patrice Simon, directeur général, Sciences de la faune et du paysage, ministère de l’Environnement); et SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Myrle Ballard).

[59]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1135 (Patrice Simon).

[60]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1155 (Cheryl-Ann Johnson).

[61]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1730 (Jamie Snook); et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1720 (Jeannette Armstrong).

[62]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1705 (Georgina Lloyd, sous-ministre adjointe, Affaires du Nord, ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord); et SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1745 (Sarah Kalhok Bourque).

[63]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1705 (Georgina Lloyd).

[64]            Ibid.

[65]            Ibid.

[67]            Commission de vérité et de réconciliation du Canada, Commission de vérité et réconciliation du Canada : Appels à l’action, 2015.

[68]            SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1655 (Kelsey Wrightson).

[69]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean).

[70]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1655 (Nang Jingwas Russ Jones).

[71]            Ibid.

[72]            SRSR, Témoignages, 27 février 2024, 1115 (Mona Nemer, conseillère scientifique en chef, Bureau de la conseillère scientifique en chef); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Kyle Bobiwash); et gouvernement du Canada, Mémoire des trois organismes présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes : Intégration du savoir traditionnel et des connaissances scientifiques autochtones à l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024.

[73]            SRSR, Témoignages, 27 février 2024, 1115 (Mona Nemer).

[75]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1800 (Joe Dragon).

[76]            Ibid.

[77]            Réseau canadien des montagnes, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 18 décembre 2023.

[78]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1215 (Heather Sayine-Crawford).

[79]            Ibid.

[80]            Ibid.

[81]            Ibid.

[82]            Ibid.

[83]            Ibid.

[84]            Ibid.

[85]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1700 (Jamie Snook).

[86]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1210 (Danika Littlechild).

[87]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1655 (Nang Jingwas Russ Jones).

[88]            Danika Billie Littlechild, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 9 février 2024; SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1210 (Danika Littlechild); et SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Natan Obed).

[89]            SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1210 (Danika Littlechild); et Danika Billie Littlechild, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 9 février 2024.

[90]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Natan Obed); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1630 (Brenda Parlee); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1540 (Alexandra Cropp); et Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020.

[91]            SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1725 (Marc D’Iorio).

[92]            SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1610 (Mark Bonta); et SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1835 (Joe Dragon).

[93]            SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1610 (Mark Bonta).

[94]            SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1100 (Carole Lévesque).

[95]            SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1655 (Kelsey Wrightson).

[96]            SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1640 (Michael DeGagné).

[97]            Ibid., 1705.

[98]            SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1815 (Hugo Asselin).

[99]            SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1100 (Erika Dyck).

[101]          Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024.

[102]          SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1105 (cheffe Jessica Lazare); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1150 (Carole Lévesque); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1840 (Monique Dubé); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1610 (Laurie Swami); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1615 (Alexandra Cropp); et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1615 (Joseph Mays).

[103]          SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1105 (cheffe Jessica Lazare).

[104]          Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1300 (Danika Littlechild); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1225 (Marjolaine Tshernish); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1105 (Lindsay Heller); SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1250 (Heather Sayine-Crawford); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1150 (Carole Lévesque); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1200 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1755 (Brenda Parlee); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1840 (Hugo Asselin); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1715 (Bruce Maclean); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Natan Obed); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1735 (Myrle Ballard); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1550 (Joseph Mays); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1105 (cheffe Jessica Lazare).

[105]          SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1155 (Carole Lévesque).

[106]          SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1300 (Danika Littlechild); et SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1730 (Anne Salomon).

[107]          SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1730 (Anne Salomon).

[108]          Ibid.

[109]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1105 (Lindsay Heller).

[110]          Ibid.

[111]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1225 (Yves Gingras).

[112]          SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1820 (Hugo Asselin).

[113]          Ibid.

[114]          SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1150 (cheffe Jessica Lazare).

[115]          SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1820 (Hugo Asselin).

[116]          Ibid.

[117]          Ibid.

[118]          SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1145 (cheffe Jessica Lazare); Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1730 (Mark Bonta); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1635 (Brenda Parlee); Susan Kutz et Matilde Tomaselli, « “Two-eyed seeing” supports wildlife health », Science, vol. 364, n° 6446, 21 juin 2019; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1840 (Monique Dubé); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1610 (Laurie Swami); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1630 (Alexandra Cropp); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean); et SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1655 (Nang Jingwas Russ Jones).

[119]          SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1740 (Marc D’Iorio).

[120]          SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1755 (Brenda Parlee).

[121]          Ibid.; SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1730 (Mark Bonta); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1550 (Susan Kutz); et SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1735 (Marc D’Iorio).

[122]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1240 (Kori Czuy); Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1835 (Joe Dragon); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1820 (Monique Dubé, directrice exécutif, Réseau canadien des montagnes/Renouer les Savoirs Canada); SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1600 (Marjolaine Tshernish); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1540 (Alexandra Cropp); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1705 (Kelsey Wrightson); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1710 (Bruce Maclean); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1710 (Anne Salomon); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1750 (Hugo Asselin); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1710 (K_ii’iljuus Barbara Wilson); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1115 (cheffe Jessica Lazare); et SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1635 (Brenda Parlee).

[123]          SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1700 (Kevin Lewis); et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1655 (Kelsey Wrightson).

[124]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1140 (Lindsay Heller).

[125]          SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1540 (Alexandra Cropp); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1245 (Kori Czuy); Émilie Deschênes et coll., Enjeux et facteurs facilitants de la mobilisation des connaissances pour l’élaboration des politiques publiques visant les Premières Nations et Inuit, rapport de recherche déposé au Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (FRQSC), dans le cadre de l’action concertée sur la mobilisation des connaissances issues de la recherche dans l’élaboration des politiques publiques visant les Premières Nations et Inuit, 2023; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1710 (Bruce Maclean); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1750 (Hugo Asselin); et Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024.

[126]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1245 (Kori Czuy).

[127]          Ibid., 1240; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1805 (Monique Dubé); et Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024.

[128]          SRSR, Témoignages, 6 novembre 2023, 1715 (Myrle Ballard); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1600 (Alexandra Cropp); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1220 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1740 (K_ii’iljuus Barbara Wilson); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1740 (Nang Jingwas Russ Jones); Réseau canadien des montagnes, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 18 décembre 2023; SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1210 (Danika Littlechild); et Danika Billie Littlechild, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 9 février 2024.

[129]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1220 (Kori Czuy).

[130]          SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1720 (K_ii’iljuus Barbara Wilson).

[131]          SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1210 (Danika Littlechild); et Danika Billie Littlechild, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 9 février 2024.

[132]          SRSR, Témoignages, 13 février 2024, 1210 (Danika Littlechild).

[133]          SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1635 (Brenda Parlee); Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1205 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1615 (Kyle Bobiwash); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1615 (K_ii’iljuus Barbara Wilson); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean); Émilie Deschênes et coll., Enjeux et facteurs facilitants de la mobilisation des connaissances pour l’élaboration des politiques publiques visant les Premières Nations et Inuit, rapport de recherche déposé au Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (FRQSC), dans le cadre de l’action concertée sur la mobilisation des connaissances issues de la recherche dans l’élaboration des politiques publiques visant les Premières Nations et Inuit, 2023; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1655 (Nang Jingwas Russ Jones); et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1640 (Michael DeGagné).

[134]          SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet); Réseau canadien des montagnes, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 18 décembre 2023; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1750 (Hugo Asselin); et SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1635 (Brenda Parlee).

[135]          SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1620 (Jared Gonet).

[136]          SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1605 (Laurie Swami); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1625 (Joseph Mays); et SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean).

[137]          Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020.

[138]          Centre de gouvernance de l’information des Premières nations, Les principes de PCAP® des Premières Nations.

[139]          Inuit Tapiriit Kanatami, National Inuit Strategy on Research [traduction].

[140]          SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1605 (Alexandra Cropp); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1105 (Lindsay Heller); Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1750 (Hugo Asselin); et Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020.

[141]          SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1625 (Joseph Mays); et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1605 (Alexandra Cropp).

[142]          SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1710 (Bruce Maclean); Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024; Danika Billie Littlechild, Mémoire, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 9 février 2024; et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1720 (Jeannette Armstrong).

[143]          Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1755 (Hugo Asselin); et SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean).

[144]          Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024; Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020; SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1635 (Jared Gonet); et SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1700 (Kevin Lewis).

[145]          Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024.

[146]          Ibid., Témoignages, 6 février 2024, 1230 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1835 (Monique Dubé); SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1220 (Nancy Turner); et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1145 (cheffe Jessica Lazare).

[147]          SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1145 (cheffe Jessica Lazare).

[148]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1155 (Lindsay Heller); SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1110 (Monnica Williams); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1640 (Michael DeGagné); Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020; SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1650 (Bruce Maclean); et SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1615 (Kyle Bobiwash).

[149]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1155 (Lindsay Heller).

[150]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1110 (Monnica Williams).

[151]          SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1245 (Kori Czuy); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1710 (Jeannette Armstrong); et SRSR, Témoignages, 6 février 2024, 1125 (Erika Dyck).

[152]          SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1655 (Kelsey Wrightson); Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024; et Carmen Wong et coll., « Towards reconciliation: 10 Calls to Action to natural scientists working in Canada », FACETS, vol. 5, no 1, 1er octobre 2020.

[153]          SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1640 (Michael DeGagné); SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1655 (Kelsey Wrightson); Andrew Manitowabi, Implanter et appliquer le savoir autochtone dans les politiques pour propulser la science du cerveau vers l’avenir, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 2024; SRSR, Témoignages, 27 novembre 2023, 1710 (Jeannette Armstrong); SRSR, Témoignages, 29 novembre 2023, 1710 (Bruce Maclean); SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1615 (Kyle Bobiwash); Nancy Turner, Intégration des connaissances traditionnelles autochtones et de la science dans l’élaboration des politiques gouvernementales, mémoire présenté au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes, 3 février 2024; et SRSR, Témoignages, 8 février 2024, 1235 (Nancy Turner).

[154]          SRSR, Témoignages, 4 décembre 2023, 1615 (Kyle Bobiwash).