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FEWO Rapport du Comité

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Opinion complémentaire du Bloc Québécois

Le Bloc Québécois tient, premièrement, à réitérer que la santé mentale des jeunes femmes et des filles est un enjeu primordial qu’il tient très au sérieux et qu’il faut adresser rapidement. Il est vrai que la pandémie de Covid-19 a exacerbé cette problématique qui était déjà bien présente auparavant.

De plus, il est important de mentionner que l’impact de la pandémie de Covid-19 a eu des effets disproportionnés sur les femmes et les filles. L’isolement social, la hausse des cyberviolences et des violences conjugales, et plusieurs stéréotypes sexistes toujours présents ont eu des effets néfastes sur la santé globale des femmes, mais particulièrement sur leur santé mentale.

Selon l'Institut canadien de l'information sur la santé, les hospitalisations pour des troubles du comportement alimentaire chez les jeunes femmes ont bondi de plus de 50 % au cours de la pandémie de la Covid‑19[1]. De plus, la pandémie a mené à un accroissement de la présence des jeunes sur les réseaux sociaux. La haine en ligne et l'hypersexualisation en ligne que cette présence accrue a entraînée a eu une incidence majeure sur la santé mentale des filles et des femmes. De là l’importance d’agir et de coordonner les efforts entre les différents paliers de gouvernement pour y arriver.

Effectivement, la position du Bloc Québécois diffère en ce qui a trait aux moyens mis en place pour répondre à cette problématique majeure. La santé, et plus précisément, la santé mentale relève de la compétence exclusive du Québec et des provinces, donc le rôle du gouvernement fédéral doit être complémentaire à celui des gouvernements provinciaux et non contraignant ou intrusif.

Le Bloc Québécois effectue cette opinion complémentaire afin d’expliquer qu’il n’est pas contre les fondements et principes de ce rapport, mais bien sur les mesures suggérées pour répondre à la problématique. En effet, presque la totalité des recommandations proposées dans le présent rapport suggère que le gouvernement fédéral s’ingère dans les champs de compétence du Québec et des provinces.

Le gouvernement fédéral s'ingère de plus en plus dans les compétences du Québec. Il met en place des programmes par projet et ponctuel, ce qui n'est pas ce que demandent les organismes sur le terrain. Un financement stable et récurrent passe par les gouvernements du Québec et des provinces, qui ont les compétences nécessaires et ils sont beaucoup plus proches de ce qui se vit sur le terrain. La situation est urgente. Au Québec, on sait que le réseau de la santé et les organismes communautaires ne manquent pas de projets et d'initiatives concernant l'accès aux services de santé mentale.

Un des problèmes majeurs, en revanche, c'est le manque criant de financement. Pour répondre à cette demande, le gouvernement du Québec doit nécessairement augmenter le budget qu'il consacre au système de santé. Nous croyons donc de notre côté que le gouvernement fédéral doit apporter sa contribution, sa juste part, et financer adéquatement les provinces et les territoires en leur transférant les sommes manquantes, et ce, sans condition.

Nos recommandations :

  • Que le gouvernement du Canada augmente les transferts en santé vers le Québec et les provinces à un niveau viable de 35 %, et ce, sans condition ;
  • Que le gouvernement du Canada adopte un cadre législatif clair concernant les cyberviolences, la haine et les discours haineux en ligne qui affectent disproportionnellement les femmes, les filles et les groupes marginalisés de notre société.

[1] Institut canadien d’information sur la santé, Les hospitalisations pour des troubles de l’alimentation chez les jeunes femmes ont bondi de plus de 50 % au cours de la pandémie de COVID-19, 5 mai 2022, URL Les hospitalisations pour des troubles de l’alimentation chez les jeunes femmes ont bondi de plus de 50 % au cours de la pandémie de COVID-19 | ICIS (cihi.ca)