Je commence par tous vous remercier d'avoir participé à la réunion de vendredi après-midi. C'est la 12e séance de notre comité permanent.
Nous entamons aujourd'hui une nouvelle étude sur les minéraux critiques et les chaînes de valeur associées au Canada. C'est donc un nouveau départ.
Avant de présenter et de remercier nos témoins, je vous signale qu'il y aura un vote à la Chambre cet après-midi, qui devrait commencer d'ici 5 à 20 minutes. Dès que le timbre retentira, nous devrons suspendre la séance. Cependant, si vous êtes tous disponibles après — le vote devrait probablement prendre un maximum de 45 à 60 minutes —, nous pouvons revenir et poursuivre la réunion. Nous tiendrons le vote le plus rapidement possible; il faudra peut-être moins de temps, mais cela reste à voir.
Merci à tout le monde.
Nos témoins connaissent tous notre façon de procéder. Je pense que vous avez tous déjà comparu devant notre comité, et il est donc inutile que je passe du temps à expliquer le processus.
Vous êtes libres de vous exprimer dans la langue officielle de votre choix, et à vrai dire, on vous encourage à parler dans les deux langues officielles. On vous posera sûrement des questions en français et en anglais. Des services d'interprétation vous sont offerts. Les réunions se font sur Zoom, ce qui présente parfois des difficultés, comme des retards et ainsi de suite. Nous avons donc tous appris à faire preuve de patience et à attendre que les choses fonctionnent.
Je veux également souhaiter la bienvenue à notre nouveau membre, M. Lloyd. Merci de vous joindre au Comité. J'espère que vous constaterez qu'il est unique et que nous nous entendons très bien. Nous avons des accidents de parcours de temps à autre, mais mises à part ces rares occasions, les choses se déroulent très bien. Nous évitons généralement certains des problèmes qu'on voit dans les autres comités, et j'espère que cela ne changera pas. Je suis impatient de travailler avec vous.
Monsieur McLean, si vos collègues et vous pouviez remercier de notre part Mme Harder de sa contribution au Comité pendant qu'elle y siégeait, je vous en serais reconnaissant.
Passons à l'étude.
Nous accueillons aujourd'hui cinq organisations: la Canadian Critical Minerals and Materials Alliance; l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole; le ministère des Ressources naturelles, bien entendu; l'Association minière du Canada; et, la dernière, mais non la moindre, l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs. Tout le monde les connaît.
Je remercie tous les témoins de s'être joints à nous.
Chaque groupe aura cinq minutes à sa disposition pour faire des observations liminaires. Après les exposés, nous allons passer aux questions.
Pourquoi ne pas commencer par vous, monsieur London, comme vous êtes seul?
:
Bonjour. Je vous remercie encore une fois de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui.
Le monde est en pleine transformation économique, et ce sont les technologies innovatrices et les technologies propres qui déterminent le rythme de cette évolution. L'Agence internationale de l'énergie et la Banque mondiale insistent toutes les deux sur le rôle important des minéraux et des métaux, en particulier celui des matériaux non traditionnels comme le lithium, le graphite, les terres rares, le scandium et d'autres minéraux pour bâtir un avenir à faible teneur en carbone. La Chine contrôle la plus grande partie des chaînes de valeur complètes de ces minéraux critiques. Les gouvernements et les industriels du monde entier ont demandé des solutions de rechange fiables pour trouver des sources d'approvisionnement.
Malgré la grande richesse du Canada en matière de ressources, nos matériaux essentiels restent largement sous-développés et ne font pas l'objet d'une exploitation stratégique. C'est surtout parce qu'on ne comprend pas suffisamment leur importance pour le climat, la sécurité nationale et les retombées économiques.
Le Conseil sur la stratégie industrielle, un forum de dirigeants d'entreprises chevronnés mis sur pied par Innovation, Sciences et Développement économique Canada, a récemment publié un rapport et a créé un plan de mise en œuvre, c'est-à-dire une feuille de route qui explique comment le Canada peut favoriser le développement de chaînes de valeur de matériaux essentiels.
Au cours de la dernière année, la Canadian Critical Minerals and Materials Alliance, ou C2M2A, a proposé une série de recommandations sur les politiques, l'investissement, la recherche et le développement, les sources secondaires, l'éducation et le commerce.
Compte tenu du temps limité dont je dispose aujourd'hui, je me contenterai d'aborder trois thèmes importants et de formuler une recommandation précise.
Le premier thème concerne la demande des consommateurs. Cette demande stimule la production, ce qui stimule la transformation à valeur ajoutée, qui stimule à son tour l'offre de matières premières. Les stratégies fondées sur la « traction par la demande » donnent de meilleurs résultats que celles fondées sur la stimulation de l'offre, qui est l'approche traditionnellement utilisée. La demande croissante de moyens de transport électrifiés, de l'alimentation à batterie, de matériaux de pointe et de fabrication connexe est une mesure essentielle que le gouvernement doit accélérer pour nous permettre d'atteindre nos objectifs en matière d'énergie propre et faire en sorte que le Canada soit compétitif sur une scène mondiale de plus en plus concurrentielle. Si l'approvisionnement en produits de marque canadienne profitait d'une plus grande certitude, on pourrait encourager les constructeurs d'automobiles et les fabricants de pièces à installer au Canada certaines de leurs sources d'approvisionnement qui se trouvent actuellement à l'étranger. Cette demande favoriserait une exploitation minière et une création de valeur fiables, accréditées au Canada ou de marque canadienne, ce qui permettrait au Canada d'établir des normes de référence.
Le deuxième thème concerne la certitude de l'offre, comme je viens de le mentionner. Le Canada a fait des progrès dans la réduction de ses coûts d'investissement et d'exploitation de la production minérale à faibles émissions de gaz à effet de serre. Les producteurs canadiens de ressources et de matériaux doivent continuer à s'efforcer de respecter et de dépasser les normes ESG, ce qui garantit essentiellement l'offre de nos produits, dont la demande présente un grand intérêt pour les consommateurs. Il est toutefois essentiel de construire des chaînes de valeur dans les endroits où se trouve la traction de la demande et d'alimenter en composantes les usines situées à proximité des usines de montage.
Le troisième thème concerne l'avantage technologique qui permet de réaliser des gains en matière de leadership. Je sais que certaines recherches sur les matériaux sont menées au Canada et qu'elles ont des répercussions directes sur les chaînes d'approvisionnement locales dans le secteur des voitures électriques. On demande la production fiable, plus près de chez nous, de matériaux pour alléger les structures de carrosserie des véhicules, de moteurs de traction et d'aimants permanents. Le Canada doit également être prêt à fournir des matériaux pour les technologies de stockage de l'énergie et s'adapter à l'évolution rapide de ces technologies. Les capacités de développement de matériaux et de procédés de pointe sont à la portée des laboratoires commerciaux et nationaux du Canada.
Il faut donc déterminer comment mener et défendre cette campagne en matière de matériaux essentiels.
J'aimerais suggérer que le Canada crée un bureau des matériaux essentiel dirigé par un chef d'entreprise respecté au niveau international et doté d'un personnel efficace composé d'experts en développement économique, en technique, en investissement et en politiques qui sont issus de l'industrie, du gouvernement et du milieu universitaire pluridisciplinaire. Ce bureau devrait être responsable de rassembler et de créer, au besoin, des chaînes de valeur améliorées pour les matériaux essentiels et de collaborer avec les autorités provinciales pour assurer l'harmonisation réglementaire. Ce bureau devrait également être prêt à veiller à ce que les projets pilotes et les projets de démonstration de production et de fabrication de matériaux les plus prometteurs soient mis sur pied et deviennent opérationnels.
Le leadership d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada et de Ressources naturelles Canada, en partenariat avec l'industrie, est essentiel à notre réussite collective. Le gouvernement n'a pas à agir seul, car nous pouvons mettre à profit notre ingéniosité canadienne sans précédent.
Pour gagner du temps… Nous avons les matières premières nécessaires. Nous ne devrions pas les vendre pour les racheter ensuite sous forme de produits transformés. Le temps est malheureusement un facteur essentiel.
Je vous remercie.
Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître. À titre de présidente de l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole, je suis heureuse de témoigner dans le cadre de l'audience d'aujourd'hui.
Pour vous donner un peu de contexte, l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole, ou l'ICM, est une puissance minière de calibre mondial. Notre institut compte plus de 10 000 membres et il est très concentré sur ses objectifs. Je suis vraiment fière des 120 ans d'histoire de notre institut — vous ne saviez peut-être pas qu'il existait depuis aussi longtemps. Cela démontre une grande résilience, car notre organisme a survécu à des guerres mondiales et à des dépressions et nous traversons maintenant une pandémie.
Le secret de notre réussite, c'est notre nature collaborative et le fait que nous répondons aux besoins de l'industrie minière. Nous stimulons l'innovation, nous élaborons des pratiques exemplaires et nous établissons des liens à l'échelle mondiale par l'entremise de groupes de pairs. En effet, nous avons des groupes de pairs, c'est-à-dire des instituts similaires en Australie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Europe, en Amérique du Sud et ailleurs. L'ICM participe activement aux mesures mondiales relatives aux résidus de l'industrie minière, et nous sommes très fiers du travail que nous accomplissons à cet égard. L'ICM aide — et continuera d'aider — ses membres et l'industrie minière canadienne à apporter une contribution positive et à obtenir un avantage concurrentiel grâce à notre communauté unique. Nous offrons également une passerelle vers un monde de connaissances.
Nous travaillons en fonction de trois objectifs stratégiques. Le premier est de créer, de cocréer et de diffuser des connaissances de pointe. Le deuxième consiste à réunir et à mobiliser les membres de toute une communauté minière. Enfin, notre troisième objectif est de sensibiliser les gens à la contribution essentielle de l'industrie minière à la société.
L'ICM connaît bien ses membres. En effet, nous comptons des membres issus du gouvernement, de l'extérieur du gouvernement, du milieu universitaire, de l'industrie, du secteur des services et de l'approvisionnement, des équipementiers — c'est-à-dire des fabricants d'équipement d'origine —, des fabricants de technologies d'origine, des institutions financières, des investisseurs et des peuples autochtones. Ensemble, l'ICM et toutes les parties intéressées sont représentés. Nous avons des compétences extraordinaires. Nous avons également des connaissances et une expertise approfondies. Nous avons des entrepreneurs, des dirigeants visionnaires, des ingénieurs, des géologues et tout le spectre de la chaîne de valeur des minéraux critiques et des autres produits offerts par l'industrie minière.
L'ICM sait qu'il peut mettre à profit sa capacité cognitive, son effort collectif et son énergie au service de l'industrie minière, de l'économie canadienne avec de bons emplois et de la durabilité de notre planète. L'ICM compte 10 sociétés techniques parmi ses membres bénévoles. Par exemple, nous avons une société géologique, une société de gestion et de l'économie, une société d'exploitation minière souterraine, une société d'exploitation minière de surface, une société de responsabilité environnementale et sociale, et bien d'autres. Chacune de nos sociétés travaille dans le cadre de son expertise technique précise et de son domaine d'intérêt, afin d'élaborer des pratiques exemplaires, des lignes directrices et des normes qui sont importantes pour l'industrie minière.
Plus récemment, nous avons créé 10 lignes directrices pour l'exploitation minière mondiale. Parmi celles-ci figurent les lignes directrices relatives aux véhicules électriques à batterie pour l'exploitation minière souterraine. Ces directives ont été élaborées dans le but de favoriser l'exploitation minière écologique de métaux écologiques dans le cadre d'une économie verte. Cela va dans le sens de l'objectif de l'industrie minière de réduire à zéro les émissions nettes de carbone d'ici 2050, ou plus tôt.
À l'ICM, nous sommes fiers de nos ressources minérales, de nos réserves minérales, de nos lignes directrices et de nos pratiques exemplaires. Cela concerne le critère de conformité de l'instrument national 43-101 pour la divulgation d'information technique et l'établissement de rapports, ainsi que les exigences en matière de personnes qualifiées.
Les lignes directrices de notre Comité sur les ressources minérales et les réserves minérales, ou MRMR, sont de calibre mondial. On s'en sert comme référence dans toutes les autres administrations minières. L'ICM et ses membres sont reconnus dans le monde entier pour leur vision, leur esprit, leurs connaissances et leurs compétences approfondies dans le domaine minier, de l'exploration à la fermeture en passant par la remise en état.
Je suis arrivée à l'ICM lorsque j'étais étudiante en ingénierie à l'Université de Toronto. Mon père était ingénieur minier et il m'a encouragée à devenir membre de l'Institut pour connaître les intervenants importants dans le secteur, pour en savoir plus sur l'industrie et sur sa valeur considérable pour le Canada, pour faire partie de la famille de l'ICM et pour faire bouger les choses. Trente ans plus tard, je suis chef de cette famille. En effet, je suis à la tête de l'ICM et je veux que l'ICM fasse bouger les choses.
Cette étude sur les minéraux critiques tombe réellement à point, car l'ICM est en train de terminer un plan stratégique en ce moment même. Les minéraux critiques pourraient servir de fondement aux efforts futurs de l'ICM.
En 2017, une proposition minière canadienne était en cours d'élaboration par des représentants des différentes parties intéressées. Cette proposition visait une grappe de financement. C'était la première fois que je voyais une telle volonté et un tel effort de collaboration.
:
Monsieur le président, membres du Comité et chers témoins, je m'appelle Pierre Gratton et je suis le président de l'Association minière du Canada. Je suis accompagné de mon collègue Brendan Marshall, vice-président, Affaires économiques.
Je vous remercie de nous donner l'occasion de vous parler aujourd'hui d'un dossier très important, soit les minéraux critiques.
[Traduction]
L'incertitude géopolitique croissante a attiré l'attention sur la précarité des sources d'approvisionnement existantes pour de nombreuses matières premières, notamment les minéraux critiques, que les alliés du Canada considèrent comme étant les matières premières dont dépendent leurs économies et leur sécurité nationale.
Une dépendance de plus en plus désagréable à l'égard de la Chine pour nombre de ces matières premières a encouragé l'Europe, les États-Unis, le Canada, l'Australie et d'autres alliés à se réunir pour élaborer des stratégies et des instruments politiques visant à réduire cette dépendance.
Au Canada, il existe un désir croissant de s'approvisionner localement lorsque c'est possible, surtout lorsque cela permet d'obtenir de meilleurs résultats en matière d'environnement et de santé. Selon des sondages récents, près de 90 % des personnes interrogées aimaient l'idée que le Canada soit une source mondiale privilégiée de minéraux critiques et souhaitaient que le gouvernement prenne un certain nombre de mesures pour soutenir cette approche.
Le leadership en matière d'environnement, de société et de gouvernance d'entreprise des sociétés minières qui mènent leurs activités au Canada, stimulé par l'initiative « Vers le développement minier durable » de l'Association minière du Canada, une initiative unique et de plus en plus reconnue à l'échelle mondiale, renouvelle la confiance à l'égard du fait que l'exploitation minière canadienne est un chef de file mondial en matière de pratiques minières durables.
Le gouvernement a reconnu qu'un secteur minier et métallurgique canadien résilient est essentiel à la réalisation de l'objectif climatique de 2030 qui vise à établir une chaîne d'approvisionnement national pour la fabrication de véhicules électriques à batterie. Si une économie de transition prospère au Canada dépend de la mise en œuvre d'une chaîne d'approvisionnement national pour les véhicules électriques à batterie, alors des investissements miniers stratégiques sont essentiels.
Comment y parvenir? Nous proposons deux types d'investissements. Tout d'abord, par l'entremise de programmes qui réduisent les risques liés aux investissements actuellement soumis à la domination du marché chinois, ce qui permet de combler les lacunes actuelles dans les chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques et en véhicules électriques à batterie au Canada. Deuxièmement, par des investissements qui renforcent et améliorent les niveaux actuels de production de minéraux et de métaux essentiels et de véhicules électriques à batterie au Canada.
Pendant des décennies, la Chine a exercé un contrôle de type monopolistique sur la production et la distribution de minéraux critiques, ce qui a rendu le reste du monde dépendant de l'approvisionnement et ce qui a créé un niveau de risque qui dissuade les investisseurs de pénétrer ces marchés.
Par exemple, qui voudrait investir dans une mine de terres rares sans accès à une installation en aval pour créer des produits à valeur ajoutée à base de terres rares? Qui voudrait investir dans une installation de fabrication à valeur ajoutée, alors qu'il n'y a pas de mine en amont pour s'approvisionner? Quel fabricant de pointe s'installerait là où il n'a pas accès aux matériaux dont il a besoin pour fabriquer ses produits finaux, qu'il s'agisse de véhicules électriques à batterie, de technologies de pointe, de produits médicaux ou d'autres choses? La réponse, c'est que personne ne ferait cela, du moins pas sans un soutien stratégique du gouvernement qui donne la priorité à la sécurité économique et à une autonomie suffisante pour permettre aux entreprises qui respectent les règles de prospérer.
Pour relever ces défis, nous proposons la mise en œuvre d'un programme de 250 millions de dollars sur cinq ans pour éliminer les risques des projets dans toute la chaîne d'approvisionnement en minéraux critiques. On y arriverait par l'entremise d'une approche à deux volets. Tout d'abord, en faisant avancer les projets pilotes et les projets de démonstration et deuxièmement, en aidant les projets performants à atteindre l'indépendance opérationnelle.
En comblant les lacunes actuelles de la chaîne d'approvisionnement, le gouvernement ne doit pas non plus compromettre l'offre existante. Dans ce cas-ci, l'impact de la tarification du carbone sur les mines éloignées représente la principale préoccupation cet égard. Pour le moment, les mines isolées hors réseau dépendent presque exclusivement du combustible diesel pour l'alimentation et le fonctionnement des flottes de transport. Les options de remplacement du diesel étant très limitées et actuellement non rentables, le projet de règlement sur les combustibles propres et le prix du carbone prévu de 170 $ par tonne vont éroder la compétitivité et la longévité de ces exploitations.
Pourquoi est-ce important dans le contexte des minéraux critiques? En 2018 — année pour laquelle nous disposons de données —, 52 % du nickel et 62 % du cobalt expédiés au Canada provenaient de mines hors réseau. Aujourd'hui, la plupart des batteries des véhicules électriques utilisent des cathodes contenant 60 % de nickel et 20 % de cobalt. Si on ne met pas en œuvre une politique climatique appropriée, la chaîne de valeur des minéraux critiques du Canada ne se concrétisera pas. Même si nous comblons les lacunes de la chaîne d'approvisionnement en terres rares, nous ne pouvons pas compromettre notre capacité à produire les matériaux qui constituent 80 % de la matière première des batteries.
À cette fin, nous sollicitons votre soutien pour la création d'un fonds d'électrification industrielle, propre et hors réseau.
La COVID-19 a mis en évidence ce qui arrive lorsque nous laissons les industries s'échapper, ce qui nous laisse à la merci des chaînes d'approvisionnement mondiales qui, en temps de crise, peuvent s'effondrer. Saisissons les excellentes occasions qui se présentent à nous pour développer et renforcer notre avenir économique.
Je vous remercie beaucoup.
Le président: Excellent.
Mme Lisa McDonald: Bonjour, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je m'appelle Lisa McDonald, et je suis la directrice exécutive de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
À titre de principale porte-parole du secteur de l'exploration et de l'exploitation des minéraux au Canada, l'ACPE représente plus de 7 200 membres. Notre travail consiste principalement à favoriser le développement d'une industrie des minéraux concurrentielle et responsable. L'exploration et l'exploitation des minéraux sont un pilier de notre économie, le secteur employant plus de 700 000 Canadiens et contribuant plus de 100 milliards de dollars au PIB en 2020. Il s'agit de l'employeur industriel du secteur privé qui emploie le plus d'Autochtones, toutes proportions gardées, au Canada, et un partenaire clé des entreprises autochtones d'un océan à l'autre.
La découverte de nouveaux gisements est un élément essentiel de la chaîne de valeur de l'industrie minérale. Au cours de la dernière décennie, les entreprises ont dépensé plus de 15 milliards de dollars dans l'exploration des minéraux et des métaux au Canada. Dans de nombreuses régions nordiques et éloignées du pays, l'exploration minérale constitue un important moteur économique grâce à la création d'emplois, l'acquisition de services et les possibilités de développement à venir qu'elle génère. Le secteur est particulièrement bien placé pour jouer un rôle clé dans la relance de composantes importantes de l'économie après la pandémie de la COVID-19.
La pandémie nous a rappelé à quel point l'industrie des minéraux était résiliente, les entreprises ayant été nombreuses à s'adapter rapidement pour trouver des façons de mener leurs activités de façon sécuritaire. Elle nous a rappelé aussi l'importance de l'infrastructure, et le déficit criant des liens de transport et de communications dans les régions nordiques et éloignées du Canada. En effet, selon Ressources naturelles Canada, l'exploration minérale dans les trois territoires a chuté de 50 % en 2020 par rapport à l'année précédente, alors que les dépenses en Ontario et au Québec ont augmenté pendant la même période.
Pour que la relance se manifeste dans toutes les régions du Canada après la pandémie, les gouvernements doivent mettre en place des cadres financier et réglementaire qui favorisent la compétitivité de l'industrie minérale et la mise en place de l'infrastructure requise pour la renforcer. Si une chose n'est pas cultivée, elle est soit recyclée, soit extraite. Les produits dont dépendent les Canadiens chaque jour — les apports de la société moderne — proviennent directement de l'industrie minérale. L'expertise, les vastes ressources et le potentiel de découvertes futures de notre industrie font en sorte que le Canada est bien placé pour devenir un fournisseur de choix à l'échelle mondiale dans les secteurs de l'énergie renouvelable et des technologies vertes, et pour mener notre transition vers un avenir faible en carbone.
Toutefois, l'exploration minérale est un processus complexe dont les chances de succès sont faibles. Environ une concession minérale seulement sur 10 000 atteindra le stade de l'exploration avancée, et un projet au stade avancé seulement sur 1 000 deviendra une mine. Ce sont les petites sociétés d'exploration qui s'occupent principalement de ce travail à haut risque et à forte capitalisation et qui sont responsables de plus de 70 % des découvertes minérales au Canada. Les nouvelles découvertes sont toutefois en baisse au pays, l'exploration en surface ayant chuté d'environ 75 % au cours de la dernière décennie.
Pour devenir le fournisseur de choix à l'échelle mondiale, le Canada doit stimuler les investissements dans l'exploration de surface et la recherche de nouveaux gisements de minéraux critiques. Pour ce faire, nous recommandons que le gouvernement collabore avec l'industrie pour améliorer l'efficacité du programme d'actions accréditives et qu'il augmente le crédit d'impôt pour l'exploration minérale pour le faire passer de 15 % à 30 % dans chaque province, et de 15 % à 40 % dans chaque territoire, car ces deux mécanismes se combinent pour générer environ les deux tiers des fonds levés pour l'exploration au Canada.
Le gouvernement joue aussi un rôle indispensable en favorisant l'accès aux sciences de la Terre. Selon une recherche réalisée par Ernst & Young en 2019, chaque dollar investi par le gouvernement dans les derniers programmes de géosciences publiques a généré des retombées économiques plus de sept fois plus importantes pour le Canada. L'ACPE recommande que le gouvernement fédéral tire profit de cette proposition de valeur en créant un nouveau mécanisme de financement pour subventionner des évaluations exhaustives des ressources minérales provinciales et territoriales, basées sur des données géoscientifiques, afin de recenser et d'intégrer le potentiel en minéraux critiques à la prise de décision concernant l'infrastructure, la gestion des terres et la conservation.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé aujourd'hui.
:
C'est le cas, en effet, monsieur le président. Merci de l'invitation.
[Français]
Je vous remercie, mesdames et messieurs, de nous offrir l'occasion de vous parler de nos affaires dans le domaine des minéraux critiques.
[Traduction]
Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui avec quelques-uns de mes collègues de Ressources naturelles Canada et, comme les experts précédents l'ont démontré, de partout au Canada.
D'entrée de jeu, j'aimerais mentionner que cette discussion tombe à point nommé, parce que le sujet préoccupe bien des gens, et encore plus depuis la pandémie. Le Canada cherche donc des moyens pour que l'économie rebondisse encore plus forte après la pandémie et les perturbations qu'elle a provoquées. Cela veut dire bâtir un avenir et une économie qui seront respectueux de l'environnement, inclusifs et faibles en carbone.
Cela veut aussi dire agir là où le Canada peut briller et paver la voie. Je vais vous parler brièvement de trois éléments qui, je crois, serviront de complément aux propos d'autres témoins aujourd'hui: premièrement, l’importance des minéraux critiques; deuxièmement, la possibilité offerte au Canada d’être une source d’approvisionnement de choix; et troisièmement, le travail que nous effectuons à Ressources naturelles et avec nos collègues pour faire de cette possibilité une réalité.
Premièrement — et je pense que nous sommes tous d'accord sur ce point, mais il est important de le souligner —, les minéraux critiques se retrouvent dans tout, des panneaux solaires aux éoliennes, des piles à combustible aux batteries de prochaine génération et aux installations de stockage de l'énergie, des véhicules électriques à la robotique en passant par les appareils électroniques, les technologies de pointe en santé, le matériel de défense, de même que les métaux et les alliages nouveaux et modernes.
Il est prévu que la demande pour ces minéraux montera en flèche au cours des prochaines décennies. Pour vous donner un exemple, la Banque mondiale a prévu que la production de minéraux, tels que le graphite, le lithium et le cobalt, connaîtrait une augmentation de 500 % d’ici 2050, et ce, pour répondre aux seuls besoins de la transition vers l’énergie propre. Elle a également prévu que plus de trois milliards de tonnes de minéraux et de métaux seront nécessaires pour les besoins mondiaux en énergie propre et la transition vers un avenir plus sobre en carbone.
Le Canada se trouve donc dans une position unique pour tirer avantage de ce contexte global. Nous produisons déjà plus de 60 minéraux et métaux et nous sommes en mesure d’en produire davantage. Le Canada est, selon toutes les estimations, un géant dans le secteur des mines et des métaux sur la planète. Il occupe le quatrième rang mondial après la Chine, le Brésil et le Vietnam pour sa quantité d’éléments des terres rares. Nous sommes le seul pays dans l’hémisphère occidental qui possède tous les minéraux et les métaux nécessaires à la fabrication de batteries avancées pour les véhicules électriques.
Un élément sans doute plus important encore, le Canada est aussi un leader mondial en matière de pratiques environnementales, sociales, d’accréditation liée à la gouvernance et d’exploitation minière respectueuse de l’environnement qui sont attendues et qui sont non seulement importantes, mais aussi une responsabilité que le Canada doit promouvoir et mettre en pratique partout dans le monde.
Ce sont là nos avantages concurrentiels, et c'est une occasion pour le Canada de briller, tant dans l'extraction des minéraux critiques du sol que dans la création de chaînes de valeur, dont l'importance est soulignée dans votre étude.
Arrêtons-nous ici un instant pour parler des chaînes de valeur. Les chaînes de valeur...
:
Je vais donc poursuivre.
Nous parlions de créer une valeur ajoutée dans les activités en aval et en amont qui utilisent les minéraux. Quand on parle de chaînes de valeur, il y a de nombreuses interprétations différentes. Il s'agit essentiellement de créer de la valeur ajoutée, tout au long de la chaîne en partant de l'exploration, la découverte, l'exploitation, en passant par la fusion, l'extraction et le traitement et jusqu'à la création des minéraux et des métaux qui serviront d'intrants aux produits, et ensuite à leur utilisation.
On a parlé tout à l'heure de la différence entre l'offre et la demande, de son importance, de même que des liens entre les deux. Je peux vous donner un exemple assez simple, soit les batteries destinées aux véhicules électriques pour lesquelles le Canada dispose de tous les matériaux et les minéraux. Comme il a été mentionné, nous avons un secteur minier et une communauté de chercheurs de renommée mondiale. Nous avons une économie intégrée et robuste dans l'industrie automobile et nous disposons de beaucoup d'expertise dans ces domaines, de même que de l’énergie renouvelable et abordable en abondance. Tous ces éléments forment ensemble une chaîne de valeur qui permettrait au Canada et à ses partenaires de travailler en très étroite collaboration.
Un autre point que j'aimerais souligner au sujet des minéraux critiques, c'est qu’il s’agit d'une occasion pancanadienne. Les activités ou le potentiel ne sont pas concentrés dans une région mais sont présents partout au pays, dans des régions qui sont interconnectées, le nord, le sud, le Canada central, l'Ouest canadien, et bien sûr aussi en direction nord-sud, avec nos partenaires aux États-Unis, et est-ouest avec nos partenaires en Asie et en Europe.
C’est pour cette raison que Ressources naturelles Canada a travaillé conjointement avec d’autres partenaires du gouvernement fédéral pour bâtir des chaînes de valeur et se concentrer sur les façons de mieux collaborer pour produire des résultats. L'initiative liée à la batterie en est un exemple. Dans ce dossier, nous avons mené des consultations avec nos partenaires à Innovation, Sciences et Développement économique pour déterminer ce dont le Canada a besoin pour réussir dans ce domaine.
La preuve n'est plus à faire — et c'est ce que nous avons entendu — qu'une action concertée dans tous les segments de la chaîne de valeur est nécessaire. Nous appelons cela l'approche « des mines à la mobilité ».
Cela étant dit, notre travail sur les minéraux critiques adopte une approche pangouvernementale qui fait appel à de nombreux ministères et divers niveaux d'expertise, tant au sein qu'à l'extérieur du gouvernement fédéral. Notre travail avec les provinces et les territoires, à titre de partenaires à part entière, est défini dans le Plan canadien sur les minéraux et métaux, une stratégie pancanadienne élaborée en collaboration avec les provinces et les territoires qui énonce la vision pour mettre en place un secteur minier plus vigoureux et concurrentiel.
De plus, nous travaillons également en partenariat avec les provinces et les territoires dans le cadre d'un nouveau groupe de travail pour bâtir une chaîne de valeur entièrement canadienne pour les minéraux critiques et les batteries. C'est un domaine important dans lequel le Canada... et nous en sommes à mettre la dernière main à l liste des minéraux critiques pour le Canada. La liste permet d'établir quels minéraux et métaux sont d'une importance stratégique pour notre pays. Nos partenaires aux États-Unis, dans l’Union européenne, au Japon, en Corée du Sud et en Australie possèdent tous des listes de minéraux critiques qui sont utilisées pour orienter les investissements, recenser les biens stratégiques et établir les priorités lors de la prise de décision relativement aux projets sur les minéraux critiques et les chaînes d’approvisionnement.
À l'extérieur du Canada, la collaboration que nous avons actuellement avec les États-Unis est déjà une histoire à succès. Nous avons un plan d'action sur les minéraux critiques avec les États-Uni qui nous donne une base solide pour continuer de travailler avec la nouvelle administration aux États-Unis et pour promouvoir nos objectifs mutuels sur la sécurité de la chaîne d'approvisionnement en énergie propre et la relance économique. Nous travaillons également de façon bilatérale avec l'Union européenne et le Japon.
I y a encore beaucoup à dire, et je suis certain que les autres experts vous en ont déjà dit beaucoup. J'aimerais terminer en disant que je suis en compagnie de mes collègues de Ressources naturelles Canada. Nous serons heureux de répondre à vos questions et vous fournir plus d'information sur nos activités de collaboration pour faire prospérer le Canada dans le secteur des minéraux critiques.
Merci, monsieur le président.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Avant de commencer, je pense que le Comité a un élément en suspens auquel nous devons donner suite. Lors de la dernière séance, nous avions présenté une motion concernant une étude sur le pipeline Keystone XL, qui a fait l'objet d'un débat, mais la motion n'a pas été mise aux voix.
J'aimerais présenter à nouveau la motion suivante:
Que, conformément à l’article 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude sur l’annulation du pipeline Keystone XL, notamment a) les pertes d’emplois et d’investissements dans tout le Canada et dans tous les secteurs qui soutiennent le secteur de l’énergie, b) les répercussions de l’annulation de ce projet sur la relance économique des secteurs canadiens de l’énergie et des ressources après la pandémie de COVID-19; que le comité invite des témoins pertinents, y compris des représentants des secteurs et des travailleurs touchés, ainsi que le ministre des Ressources naturelles; que le ministre comparaisse pendant au moins deux heures; que ces réunions soient télévisées; que six réunions soient prévues pour cette étude; et qu’à l’issue de cette étude, un rapport contenant des recommandations soit présenté à la Chambre des communes.
Je pense qu'il est important pour nous de faire cette étude, car nous savons tous à quel point cela est très important pour la relance de notre économie, ainsi que pour plusieurs parties intéressées. Je pense en particulier à ma circonscription et à la Première Nation Neekanet, dont le chef est président de la Natural Law Energy, qui avait une participation en capital dans le pipeline Keystone XL.
Il y a aussi plusieurs autres groupes, bien sûr, qui sont concernés — qu'il s'agisse des travailleurs ou des entreprises — et qui aimeraient voir cette étude menée à bien et le gouvernement prendre ce projet au sérieux puisqu'il est essentiel pour le Canada.
:
Nous comprenons à quel point la question est importante. Lundi, nous avons tenu un vote pour instituer un comité spécial appelé comité Canada-États-Unis, dont la canalisation 5 constituera l'un des principaux sujets d'étude, et nous savons tous qu'il se penchera sur d'autres points également. Je pense donc qu'en examinant la question, nous ferions tout bonnement en double le même travail que ce comité.
Même si je suis certainement en faveur... C'est la raison pour laquelle j'ai voté en faveur de l'établissement du comité Canada-États-Unis à titre de comité spécial, compte tenu de la relation entre le Canada et les États-Unis et aux liens étroits qui nous unissent au chapitre de l'énergie, des minéraux et des métaux également. Voilà donc ma position. Je conviens que la question est extrêmement importante. Un comité a été établi; un vote a eu lieu à ce sujet lundi.
Nous voterons de nouveau contre la motion, mais je tiens à rappeler à mes collègues du Parti conservateur qui l'ont proposée que j'ai voté en faveur de la motion visant à créer le comité spécial.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur Lefebvre.
Ce sont maintenant M. Simard, M. McLean, puis M. Zimmer qui interviendront.
Avant d'accorder la parole à M. Simard, je veux remercier de nouveau nos témoins de leur patience. Les interruptions se multiplient malheureusement aujourd'hui. Si vous voulez bien attendre un bref moment pour voir combien de temps ce débat prendra... J'ai quelque espoir qu'il ne durera pas longtemps et que nous pourrons procéder au vote, auquel cas nous pourrons recommencer à vous poser des questions. Je vous demande simplement de patienter quelques minutes.
Monsieur Simard, nous vous accordons la parole.
Je suis confronté à un dilemme. M. Lloyd m'a demandé de déterminer si l'amendement est approprié et acceptable. J'éprouve le même problème que M. McLean en ceci que je ne trouve pas l'amendement parfaitement clair, puisque je ne l'ai pas sous forme écrite.
Ce que je proposerai résoudra — je l'espère — le problème à la satisfaction de tous. Comme nous sommes vendredi après-midi et que notre prochaine séance a lieu lundi matin, pouvons-nous reporter le débat à lundi matin? À ce moment-là, nous aurions l'amendement par écrit et nous serions en mesure de le comprendre. Je pourrais alors l'examiner et savoir ce sur quoi je dois me prononcer.
Nous pourrions prendre une décision à ce sujet, mettre l'amendement aux voix, puis soumettre la motion principale au vote. Nous ne perdrions pas de temps, car nous le ferions lundi matin plutôt que cet après-midi, et je présume qu'aucun d'entre vous ne souhaite tenir de séance en fin de semaine.
Si cette solution convient à tous, nous pouvons poursuivre la séance et revenir à nos témoins.
:
Je vous remercie beaucoup.
Le ministère n'a pas réalisé d'évaluation comme celle décrite par le député. Sachez toutefois qu'en raison de la nature de la fabrication de composantes de batterie de véhicule électrique, le processus comporte de nombreuses étapes et de multiples éléments constitués de nombreuses pièces venant de divers pays.
Ces composantes viennent du Canada, des États-Unis, d'Europe, de Chine et de nombreuses régions. Je ne suis pas tout à fait certain de pouvoir répondre à la question comme elle a été présentée et posée, car ce n'est pas nécessairement ainsi que nous examinons ces questions, mais je comprends certainement la nature de ce qui vous intéresse.
Si on examine le processus des activités de production de batteries ou d'autres activités industrielles, ce processus est réglementé dans le cadre réglementaire canadien. Toute activité ou installation industrielle du pays est réglementée au chapitre des émissions qu'elle produit et du genre d'activités auxquelles elle s'adonne. Tout dépend de sa nature et de son emplacement.
Je ne suis pas certain que cela réponde entièrement à votre question, mais j'ai fait de mon mieux pour y parvenir.
Je voudrais également remercier les témoins de leur patience aujourd'hui, compte tenu du malencontreux vote à la Chambre et des affaires du Comité. Je suis profondément désolé de ce qui s'est passé. Vous savez, même si cela fait près d'un an, on a plutôt l'impression que cela fait des décennies que la presque totalité du Comité a visité l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs à Toronto l'an dernier. Je suis donc ravi de voir des visages connus.
Je suis réellement enchanté de commencer notre étude aujourd'hui. Elle survient à un moment vraiment important, car l'économie mondiale se transforme de bien des manières et on aura énormément besoin de minéraux critiques pour appuyer cette transition. En outre, des pays comme la Chine exploitent leur position dominante sur le marché des minéraux critiques pour nuire à l'industrie américaine de la défense ou pour menacer de le faire. Alors que des pays cherchent à diversifier leurs sources de minéraux, je pense que la situation offre une belle occasion au Canada, mais la concurrence sera féroce dans ce domaine.
Ma première question s'adresse à l'Association minière du Canada. Selon vous, de quel avantage concurrentiel le Canada bénéficie-t-il dans le domaine des minéraux critiques?
:
Eh bien, nous jouissons de certains avantages évidents qui ont été, je pense, exposés dans mon allocution et dans celle de RNCan également. Selon moi, un de nos avantages, c'est que nous sommes des chefs de file mondiaux au chapitre des questions environnementales et sociales et de la gouvernance. Quand j'ai été en Europe, à l'époque où je pouvais m'y rendre, j'y ai rencontré des industries, qui m'ont indiqué qu'elles préféraient s'approvisionner au Canada parce qu'elles savent qu'elles peuvent se fier à la qualité et la rigueur de nos pratiques minières. Elles préfèrent ne pas s'approvisionner au Congo, par exemple, ou en Chine si elles peuvent le faire au Canada. Cela nous confère donc certainement un avantage.
Dans de nombreuses régions du pays, il y a de l'hydroélectricité en abondance, et en utilisant cette énergie, on produit des métaux qui figurent parmi ceux dont les émissions de gaz à effet de serre sont les moins élevées du monde. Par exemple, la quantité de gaz à effet de serre émise par le nickel produit à Sudbury est l'une des plus faibles du monde.
De toute évidence, nos industries minières comptent parmi les plus sécuritaires du monde. Je participe aux réunions du Conseil international des mines et métaux. La sécurité est très importante dans la culture de notre industrie. Le Conseil publie régulièrement des statistiques annuelles sur les décès survenus dans le secteur minier mondial, et le Canada n'y figure jamais, ce qui est une bonne chose, car nous ne voulons pas paraître sur cette liste.
Notre main-d’œuvre est hautement qualifiée. L'industrie, qui utilise beaucoup la haute technologie, réalise des progrès dans les domaines de l'automatisation et de l'électrification. Nous disposons donc de multiples avantages, mais nous devons aussi être conscients des défis que nous devons relever. J'en ai d'ailleurs souligné un très important.
À l'heure actuelle, certains de nos métaux proviennent de mines non alimentées par le réseau électrique, et la taxe sur le carbone représentera pour elles un défi à moins que nous ne les soutenions. Par exemple, des mines comme celles de la baie Voisey's, au Labrador, ou la mine Glencore dans le Nord du Québec, ne sont pas branchées au réseau électrique, alors qu'il s'agit de deux des plus importantes mines de nickel de haute qualité de la planète et qu'elles constituent des atouts substantiels pour le Canada. Elles produisent aussi du cobalt à titre de produit secondaire. Nous devons donc réfléchir au problème. Nous ne pouvons pas simplement tenir nos avantages pour acquis.
J'aimerais enfin faire remarquer que, comme nous le savons tous et comme M. Labonté l'a souligné dans son exposé, notre pays est vaste et offre tout ce dont le monde a besoin. Nous n'exploitons pas nécessairement cet avantage, mais nous l'avons certainement. Si nous pouvons intervenir et établir les conditions propices, nous pourrions être dans une position extrêmement avantageuse dans l'avenir.
Je ne sais pas si mon collègue, Brendan Marshall, voudrait ajouter quelque chose ou si vous en avez assez entendu de ma part et de nous, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais poser une question à MM. Gratton et London. J'espère qu'ils m'entendent bien sur le canal d'interprétation. Quand on parle du secteur minier au Québec, ce qui revient à l'esprit de tout le monde, ce sont les mines de fer, où, pour un sou la tonne, le gouvernement Duplessis envoyait le fer du Québec aux États-Unis. C'est historique, et il y a peut-être eu un choc traumatique au Québec qui remonte lorsqu'il est question de l'industrie minière.
Cela nous révèle toute l'importance de la valeur ajoutée, de la deuxième et de la troisième transformation. Dans les métaux critiques, j'ai l'impression que, ce qui est intéressant, c'est justement de développer les grappes qui entourent les nouvelles technologies et les batteries, mais en fait-on suffisamment?
J'ai donc envie de vous demander si, selon vous, le gouvernement fédéral a une stratégie intéressante en matière de deuxième ou de troisième transformation, de valeur ajoutée? Si ce n'est pas le cas, qu'est-ce qui devrait être fait, selon vous, pour que les métaux critiques qui sont ici ne soient pas simplement exportés pour être transformés?
:
D'accord. J'allais vous proposer de répondre en premier parce que j'ai parlé pendant cinq minutes précédemment.
[Français]
Je vous répondrai que nous travaillons actuellement avec le gouvernement fédéral et avec Ressources naturelles Canada justement pour déterminer quelles sont les stratégies nécessaires pour atteindre les objectifs que vous venez de souligner. Il faut créer une demande pour ces produits ici, en Amérique du Nord, pas seulement au Canada, mais au Canada et aux États-Unis. Il faut créer une demande pour faire en sorte qu'il y ait un intérêt à exploiter les mines.
Je peux vous donner un exemple récent qui concerne Ressources naturelles Canada. Le gouvernement du Canada a investi, avec le gouvernement de l'Ontario, dans la réouverture d'une raffinerie de cobalt dans le Nord de l'Ontario. Voilà un exemple. On a relancé une raffinerie de cobalt qui était fermée plusieurs années auparavant. C'est un très bon développement.
Comme vous venez du Québec, je voudrais souligner que le gouvernement du Québec est peut-être celui qui se concentre le plus sur cette question. Il y a une stratégie très avancée au Québec en ce qui concerne les minéraux stratégiques pour qu'on découvre les mines, mais aussi pour qu'on accélère le développement des matériaux qui contiennent des produits miniers dans le but de les vendre aux États-Unis, en Europe et partout au monde.
Je ne sais pas si mon collègue souhaite ajouter quelque chose. Il représente plutôt le travail en aval.
[Traduction]
Voulez-vous que je vous aide avec la traduction? Il vous demande ce que vous...
:
Je vous remercie, monsieur Gratton. Votre français est très bon.
Je vais poser une question rapide à M. Labonté.
Dans votre présentation, monsieur Labonté, vous avez dit que le Canada était un fournisseur de choix. J'aimerais obtenir une clarification sur ce que vous entendez par « fournisseur ». Cela me donne l'impression que nous pouvons exporter ces métaux critiques sans nécessairement les transformer.
Premièrement, j'aimerais obtenir une précision à cet égard. Deuxièmement, j'aimerais obtenir aussi une précision sur la stratégie du gouvernement fédéral pour développer la chaîne de valeur des métaux critiques.
:
Je vous remercie de votre question, monsieur Simard. Vous avez posé des questions importantes.
Ici, au fond, nous travaillons à la stratégie avec nos collègues provinciaux et ceux des Territoires concernant la chaîne. Nous devons travailler dans le domaine de l'exploration, tout en développant des mines, en passant par la transformation dans les raffineries et dans le développement, comme M. Pierre Gratton l'a mentionné. Nous travaillons avec nos partenaires.
Comme toujours, au Canada et dans le contexte de l'Amérique du Nord, il y a des intégrations entre des provinces. Il y a quelques mines au Québec qui transforment des produits miniers. En Ontario, on fait des transformations pour créer des produits en vue de les exporter vers les États-Unis. En retour, il y a des éléments comme des automobiles et d'autres formes de transports. C'est donc vraiment intégré.
Ce qui est important, c'est de créer la demande pour certains produits et de tenir des discussions stratégiques entre les provinces et nos partenaires en Amérique du Nord pour étudier, en même temps que pour trouver et peut-être relever, des chaînes importantes. Avec les États-Unis, nous travaillons donc dans le domaine des batteries pour les automobiles électriques. Nous travaillons aussi dans le domaine des semi-conducteurs pour les ordinateurs et tout ce qui concerne l'avancement des technologies. De plus, nous travaillons aux technologiques avancées dans le domaine de la santé.
Nous avons donc trouvé, au cours de nos discussions avec nos partenaires que, dans quelques domaines importants...
Je veux remercier de nouveau les témoins de comparaître devant nous aujourd'hui et de faire preuve de patience.
Je commencerai avec une question à portée générale pour M. Labonté, de RNCan, et pour l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs. J'imagine qu'on trouve souvent les minéraux et les métaux critiques en infimes quantités. Dans ma circonscription, par exemple, il y a la fonderie de la minière Teck, située à Trail, en Colombie-Britannique, laquelle produit principalement du plomb et du zinc. Elle produit également du germanium et de l'indium en quantité suffisante — c'est peut-être une question de quelques kilogrammes, peut-être 10 ou 20, j'oublie la quantité — pour être l'un des principaux fournisseurs du monde.
Je m'interroge sur les difficultés qu'il y a à trouver certains de ces minéraux critiques — peut-être comme le lithium ou le cobalt — et le rôle que le gouvernement fédéral pourrait jouer à cet égard. Je suppose que ce que je veux savoir exactement, c'est quelles consignes et quel financement le gouvernement fédéral offre à la Commission géologique du Canada pour qu'elle fournisse de meilleurs renseignements aux prospecteurs et aux autres entreprises afin de trouver ces matières dans notre vaste pays.
Pour aller de l'avant dans le domaine des minéraux critiques, il est très important de comprendre et de découvrir quels sont les minéraux que nous avons et quel en est le potentiel.
Comme vous le soulignez, monsieur Cannings, les minéraux critiques sont parfois des sous-produits ou le fruit d'activités secondaires. L'installation produit un métal ou un minerai principal, puis — presque à titre de sous-produit — le minerai critique qui est un produit secondaire. C'est intéressant, car dans certains cas, on s'attend à ce que ces sous-produits deviennent les produits principaux au fil du temps et qu'ils gagnent en importance.
En fait, le gouvernement a récemment reconduit le programme de géosciences géré par la Commission géologique, laquelle relève de la responsabilité de notre ministère et de mon secteur. Il s'agit d'un investissement de quelque 130 millions de dollars pour les sept prochaines années. Ce programme, appelé Programme de géocartographie de l'énergie et des minéraux, est principalement mis en œuvre dans le Nord. Il existe également un programme secondaire appelé Initiative géoscientifique ciblée, qui fait intervenir les provinces afin de travailler dans des domaines précis présentant des occasions de croissance.
Nous gérons également des programmes de recherches dans le cadre desquels on envisage de tirer parti de la valeur des déchets. Ainsi, on prend des produits et des matières précédemment rejetés par les exploitations minières dans le but de les réexploiter et d'en extraire encore plus de valeur, par exemple, en extrayant des rebuts et d'autres éléments des matières précieuses qui peuvent maintenant avoir une valeur substantielle dans le domaine des minéraux critiques.
Je m'en tiendrai là pour l'instant, monsieur le président.
:
Merci beaucoup, madame McDonald.
Monsieur le président, monsieur Cannings, je vous remercie de cette question. Je pense qu'elle est très pertinente.
Vous avez raison, car bon nombre des gisements dont nous parlons, lorsqu'il s'agit de minéraux critiques, peuvent être plus difficiles à découvrir, et ils peuvent être de moindre envergure. Je voudrais également reprendre ce que M. Labonté vient de mentionner. L'IGC et le Programme GEM, en place depuis plusieurs années, jouent un rôle essentiel en offrant à l'industrie une base de connaissances qui lui permet de démarrer et de faire du bon travail.
En outre, quand on songe au défi qui nous attend — à la taille de ce pays et à la quantité de gisements qui pourraient encore se trouver dans certaines des régions éloignées riches en matières terrigènes— , on constate un réel besoin de soutien accru de la part du gouvernement fédéral. Je pense que c'est particulièrement pour cette raison que nous avons commencé à réfléchir au crédit d'impôt pour exploration minière, le CIEM, et à l'idée d'en étendre la portée. Il existe déjà et joue un rôle déterminant. Grâce au CIEM et au régime des actions accréditives, des investissements réels et importants sont réalisés chaque année dans le domaine de l'exploration au Canada.
Si l'on veut encourager les investissements dans ces types de gisements potentiellement plus petits et plus difficiles à trouver, il est logique d'envisager d'étendre la portée de cette mesure incitative, en particulier compte tenu du fait qu'il s'agit d'un élément relativement peu coûteux pour le gouvernement et d'un moyen d'orienter les investissements de détail au Canada vers de nouvelles découvertes. Nous pensons que c'est une façon simple d'aller de l'avant.
Outre l'IGC et le Programme GEM, nous voyons aussi un réel besoin de poursuivre les travaux géoscientifiques. En particulier, comme nous l'avons dit, il faut une plus grande collaboration avec les provinces, de manière à cerner les milieux ou les endroits logiques pour le développement de l'infrastructure qui pourrait aider à regrouper certains de ces petits gisements et à créer le potentiel de production en amont qui fait peut-être défaut à l'heure actuelle.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je reconnais beaucoup de visages à l'écran. Encore une fois, je m'excuse du retard. Nous avons un groupe de témoins de grande classe.
Je vous parle de Sudbury, où nous avons huit mines en exploitation en ce moment. Je sais que Mme Espley se trouve aussi à Sudbury. En fait, le plus drôle, c'est que ce matin, j'étais avec un homme d'affaires qui travaille dans les batteries de véhicules électriques. Il envisage de faire des investissements très importants dans ce secteur. Nous parlons bien sûr de la réutilisation des batteries existantes qui équipent les véhicules miniers. Nous savons que de nombreuses batteries ont été fabriquées ici même, à Sudbury. Il y a beaucoup de technologies étonnantes qui sont créées et produites ici à Sudbury.
Je n'aurai pas assez de six minutes pour vraiment approfondir ce dont j'aimerais parler pendant des heures, car il s'agit d'un dossier très, très important pour ma circonscription et, je le crois certainement, pour le Canada.
Je pourrais commencer par vous, madame Espley. Avec vos connaissances et votre expérience, peut-être du côté de la transformation et de la fabrication, quels sont les possibilités et les défis que vous voyez quant à ce que nous pouvons faire de plus ici au Canada? Je sais qu'ici, à Sudbury, nous avons de la chance. Nous avons deux énormes fonderies, qui sont parmi les plus grandes du monde, pour le nickel. Compte tenu de votre expérience, comment diriez-vous que nous pourrions augmenter notre capacité de traitement et de fabrication de nos minéraux au Canada?
La conférence de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs — l'ACPE — aura lieu le mois prochain, ou dans quelques semaines, et elle se tiendra virtuellement. Je sais que Mme McDonald est ici. Chaque fois que je participe à l'ACPE, j'y vois des gens du monde entier qui viennent pour voir ce que nous faisons ici et pour importer nos meilleures pratiques. Nous en avons évidemment parlé lorsque nous avons examiné les minéraux critiques et l'importance de l'exploration et de l'investissement dans l'exploration, ainsi que les défis que nous devons relever dans ce domaine.
Madame McDonald, nous avons parlé des géosciences et de l'importance de ces investissements pour le secteur de l'exploration au Canada. Je sais que nous venons de procédé au renouvellement de cela, mais peut-être pouvez-vous nous dire très brièvement, du point de vue de l'ACPE, pourquoi ces investissements sont si importants.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je retiens de la réponse de M. Lalonde, et peut-être de celle de M. Gratton, qu'il faut, dans le cas des métaux critiques, créer la demande.
Or j'ai l'impression qu'une bonne part de cette demande va passer par l'électrification des transports. En ce sens, si l'on veut créer de la demande et soutenir l'électrification des transports, je pense que la tarification du carbone est une très bonne chose. Nous aurions des moyens de transport à faibles émissions de GES.
J'aimerais savoir, monsieur Gratton et monsieur Labonté, si ce sont des stratégies intéressantes.
D'une part, il y a la tarification du carbone, et d'autre part, il y a la façon dont le gouvernement pourrait s'y prendre pour accélérer l'électrification des transports et ainsi créer un écosystème plus intéressant pour les métaux critiques.
:
Je peux vous en parler très brièvement.
Comme M. Gratton l'a mentionné, l'Association appuie la tarification du carbone. Ce que nous cherchons à faire, c'est changer les comportements et encourager les comportements appropriés grâce à la tarification du carbone. En fin de compte, nous devons également reconnaître qu'une solution unique ne peut pas être appliquée de la même manière à tous les niveaux. Nous sommes vulnérables au carbone dans les régions éloignées et nordiques de ce pays. Lorsque nous nous approcherons d'un seuil plus élevé de coûts du carbone, nous devrons assurer une transition contrôlée vers une réalité à faible teneur en carbone pour certains de ces sites hors réseau.
Pour développer la chaîne d'approvisionnement en minéraux critiques, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire. J'en parlerai dans un instant. Nous ne devons pas perdre de vue ou tenir pour acquise la chaîne d'approvisionnement en minéraux critiques de calibre mondial qui existe déjà au Canada — au Québec, en Ontario, dans d'autres provinces et dans le Nord.
La partie suivante de votre question renvoie à une question que M. Lefebvre avait posée: Quelles sont les lacunes à combler? Je pense que le Comité aurait tort de croire qu'une chaîne d'approvisionnement en minéraux critiques et une chaîne d'approvisionnement en véhicules électriques à batterie sont une seule et même chose. Elles se chevauchent, mais en réalité, elles sont également très différentes. Certains minéraux critiques n'entrent pas dans la fabrication des batteries, mais ils se retrouvent dans les véhicules électriques. Certains minéraux critiques servent à la fabrication de puces informatiques dont les véhicules électriques ne peuvent pas se passer, mais ils ne sont pas présents dans la batterie elle-même.
:
C'est une excellente question.
Il s'agit de créer une économie circulaire. Beaucoup de minéraux, de minéraux et de métaux essentiels que nous avons et dont nous avons besoin, se retrouveront dans une économie circulaire. Un métal peut être utilisé presque indéfiniment, car il commence son cycle de vie en différents produits et sous différentes formes.
Nous examinons un certain nombre d'instruments et assurément un certain nombre d'endroits. Nous faisons des recherches sur l'extraction à partir de sources existantes et envisageons certaines de ces sources comme étant du recyclage.
Il y a le contexte de la réglementation en matière de recyclage à l'échelle du pays. Les règlements sont différents dans différents endroits, pour différents matériaux. Dans certains cas, la motivation derrière ces régimes a souvent été la réduction des déchets, pour diminuer la quantité et le volume des déchets, plutôt que d'en extraire une valeur. Il s'agit parfois de changer l'objectif du recyclage et, bien sûr, d'avoir un double intérêt. Une diminution des besoins en métaux du point de vue de la demande réduira également la quantité de déchets produits s'ils proviennent de sources et d'objectifs de recyclage.
Il y a une manière de travailler ensemble et de réfléchir un peu plus attentivement à cela. L'un des sujets sur lesquels nous travaillons avec nos collègues des provinces et des territoires consiste à explorer et à comprendre où cette valeur peut être extraite des activités de recyclage.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous de vos témoignages aujourd'hui.
J'ai une question, un peu différente, je suppose. Je pense que M. Lloyd y a également fait allusion, à propos de la manière dont les gouvernements peuvent saboter l'industrie et rendre si difficile son fonctionnement avec des délais d'approbation, etc. Elle devient très vulnérable aux prises de contrôle. Beaucoup d'entre vous ont vu la récente tentative de prise de contrôle, mais elle a été bloquée par ce gouvernement, ce que je salue. Tout le monde connaît la situation du projet Hope Bay de TMAC Resources.
Monsieur Gratton, que feriez-vous pour vous assurer au mieux que nos ressources ne sont pas compromises par certaines de ces situations?
Je vois quelques-unes des façons dont le gouvernement actuel a saboté le secteur des ressources; il fait...
:
Je suppose que cela répond à l'une des questions centrales de cette étude. Comment créer la demande nord-américaine pour ces produits? Quel est l'attrait en aval que nous pouvons créer pour qu'elle soit plus viable que d'aller en Chine pour ces produits? Le secteur automobile et la stratégie des batteries en font partie, mais comme nous l'avons également entendu, ce n'est pas la seule partie.
Quelles sont les différentes mesures que nous pouvons adopter? Il existe des ententes d'écoulement qui peuvent être négociées entre les mines et les utilisateurs de ces produits en aval. Il y a le soutien que nous avons vu qui commence à venir des gouvernements pour contribuer à la relance d'une raffinerie de cobalt, et une fois qu'elle est en service, les conditions du marché peuvent alors prendre le relais.
Nous pourrions avoir besoin d'un financement de démarrage. Nous avons mentionné dans notre déclaration l'importance des projets pilotes et de les aider ensuite à se commercialiser. Une fois que ces projets sont en place, les forces du marché prendront le relais, mais nous devons créer cette demande interne nord-américaine, soutenue également par la demande européenne. C'est une question géopolitique qui prend forme plus rapidement que beaucoup d'entre nous le pensent, à mon avis. Nous devons vraiment nous concentrer sur cette question.
:
Deux choses se sont produites récemment aux États-Unis. Je suis sûr que vous avez été correctement informés, ou que vous le serez. La première est la possibilité d'adopter la GREEN Act, où l'administration Trump a plafonné le nombre de véhicules électriques pouvant être produits aux États-Unis par chaque fabricant. Ce nombre a triplé ces derniers temps.
Comment peut-on encourager une augmentation des véhicules électriques? Comment les fabricants de véhicules peuvent-ils imposer des exigences? Nous avons investi beaucoup d'argent dans General Motors, les usines d'Oakville, etc. En ce qui concerne les règles sur le contenu canadien, il y a des moyens de le faire. Les Européens sont très intéressés par les minéraux canadiens. Ils sont tout aussi intéressés par leur transformation. Je suggère de ne pas trop nous engager à les vendre ou à leur fournir uniquement des matières premières pures. Comment y ajouter de la valeur? Nous pouvons le faire par l'entremise de ces accords commerciaux et en présentant le produit canadien comme étant plus propre et plus transparent pour ce qui est de la traçabilité, de la provenance, etc. Il existe plusieurs façons pour le Canada d'être présent à la table de négociations sur les normes et la métallurgie.
Je tiens à féliciter les personnes autour de la table. Ce n'est pas que des batteries. C'est aussi la légèreté des matériaux. Si nous pouvons alléger le poids de cette voiture de 500 livres, nous pouvons transporter cette batterie. Il y a un certain nombre de considérations. Nous avons différents types de câblage dans les véhicules. Nous avons la base de fabrication. Jaguar fabrique déjà un véhicule entièrement électrique. Il est en fait construit par Magna en Autriche. Nous ne devrions pas nous faire d'illusions sur les progrès technologiques. Comment pouvons-nous faire participer les utilisateurs finaux? Ils créeront une demande et ils ont l'avantage sur la chaîne d'approvisionnement. Cela facilitera le financement de certains projets miniers.
Ma dernière observation — et je suis reconnaissant d'avoir ce temps de parole — porte sur la pression de la demande par rapport à la pression de l'offre. Nous devons créer cela. Ainsi, si vous examinez la pression de la demande, sans vouloir manquer de respect à mes collègues qui viennent de ce milieu, ce n'est pas nécessairement une initiative minière. Il ne s'agit pas seulement d'exploitation minière. Nous parlons de toute l'industrialisation. Nous ne devons pas perdre cela de vue.