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LANG Rapport du Comité

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RAPPORT COMPLÉMENTAIRE, NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE DU CANADA, CONCERNANT LA MISE AU POINT SUR LA FRANCOPHONIE CANADIENNE

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) souhaite remercier tous ceux et celles qui ont comparu devant le Comité permanent des langues officielles, ou lui ont soumis un mémoire, dans le cadre de la mise au point sur la Francophonie Canadienne.

Le NPD appuie le rapport et l’ensemble des recommandations formulées par le Comité des langues officielles. Nous souhaitons en revanche émettre les commentaires suivants relatifs à la situation en Ontario ainsi qu’à la question plus générale de la gouvernance en matière de langues officielles au sein de l’appareil gouvernemental.

Sans catastrophisme, la situation concernant la francophonie canadienne est une source d’inquiétude, justifiée au vu des attaques au cours des années écoulées : projet d’Université de l’Ontario français en péril, arrivée à l’Assemblée du Nouveau-Brunswick d’un parti ouvertement hostile à la francophonie, perte d’indépendance pour le Commissariat aux services en français, qualité contestable des traductions sur le site officiel du gouvernement, etc.

Dans un souci constant de promotion et de protection de la langue française, le NPD est d’avis que le gouvernement doit reconnaître son rôle fondamental en tant que tête de pont dans cette lutte pour la dualité linguistique au Canada. Nous demandons donc que le gouvernement mette en œuvre les recommandations du Comité le plus tôt possible.

Nous saluons l’effort qui a été consenti avec le premier financement accordé pour le Carrefour de l’innovation, mais il reste impératif que plus de mesures soient prises. Ainsi le NPD aimerait mentionner une critique récurrente chez les témoins, celle d’un manque de leadership de la part du gouvernement libéral en matière de langues officielles.

« Avant de commencer, j'aimerais revenir sur un message que j'ai souvent martelé ici, alors que j'occupais le poste de commissaire aux langues officielles. Il est nécessaire que le gouvernement fédéral exerce un leadership clair et proactif en matière de dualité linguistique canadienne, tout particulièrement en ce qui touche l'épanouissement et le développement des CLOSM » - Dyane Adam[1]

« Le gouvernement fédéral peut faire encore davantage. Il peut exercer son leadership en Ontario pour qu'on mette sur pied l'Université de l'Ontario français.    […] Je suis ici aujourd'hui pour demander au gouvernement fédéral de faire preuve de leadership, de prendre les devants et de saisir les rennes de ce dossier. » - Carol Jolin[2]

Nous souhaitons également, ainsi que plusieurs intervenants ayant exprimé ce souhait comme la FCFA, le QCGN et le Commissaire aux langues officielles, qu’ait lieu un Sommet des premiers ministres autour de la question des langues officielles du Canada. Le Comité permanent des langues officielles a par ailleurs soutenu une motion en ce sens, à l’unanimité. Puisque les sommets qui ont eu lieu, notamment en décembre, ne comportaient aucun point à l’ordre du jour sur les questions linguistiques, nous souhaiterions une inscription régulière et obligatoire sur le calendrier politique de ces enjeux.

Malgré les recommandations gouvernementales et les efforts réalisés en ce sens, force est de constater que le poids démographique des francophones stagne, voire diminue mécaniquement avec l’augmentation de la population globale. Il faut plus de francophones, et l’immigration est une des solutions pour pallier ce déséquilibre linguistique. En plus de programmes avantageux tels que Mobilité Francophone, il faudrait également valoriser l‘apport d’étudiants étrangers à notre population, et appuyer ceux qui peuvent ensuite s’installer et s’intégrer à la société canadienne.

« On découvre que les étudiants étrangers sont une source importante d'immigration. Les statistiques indiquent que, parmi les étudiants en Ontario, il y a environ 60 000 étudiants étrangers et que 60 % d'entre eux déclarent leur intention de demander un statut de résident permanent au Canada une fois leurs études terminées. On peut affirmer qu'environ 50 % des étudiants étrangers de niveau postsecondaire ont l'intention de s'établir en permanence au Canada à la fin de leurs études. » - Dyane Adam[3]

Finalement, nous souhaiterions également attirer l’attention sur la question majeure du continuum en éducation. Il est extrêmement important, comme le soulignait le rapport du Commissaire aux langues officielles, que l’enseignement en français soit accessible et encouragé, de la petite enfance jusqu’au post-secondaire. Des études ont montré qu’un enseignement continu augmente sensiblement les chances de pratique courante de la langue à l’âge adulte, tout en réduisant significativement le sentiment d’insécurité linguistique. Pour le gouvernement, en plus de s’assurer d’une offre francophone dans l’éducation en petite enfance, ce besoin d’un pôle majeur en études supérieures justifie à lui seul la nécessité pour l’Université de l’Ontario français de voir le jour.

« Lorsqu'une province cause des torts irréparables à la minorité linguistique, ce sont des Canadiens et des Canadiennes qui subissent des torts. C'est la réalité. Dire que cela ne peut pas se faire, que ce n'est pas acceptable et que cela doit cesser est une responsabilité morale. Il faut discuter de ce que la province va faire pour empêcher que cela se produise. C'est ce qui constitue l'essentiel de la responsabilité. Ce qui se passe en Ontario touche des Canadiens. Si des décisions prises par le gouvernement de la province donnent lieu à de l'assimilation, ce sont des Canadiens et des Canadiennes qui sont assimilés et non pas seulement des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes. Le pire s'en vient » - Ronald Caza[4]

La situation dans laquelle se trouve la francophonie canadienne est très préoccupante, et le NPD exhorte le gouvernement à faire preuve de leadership en matière de langues officielles, en mettant en œuvre les recommandations du Comité ainsi que celles de ce rapport complémentaire.


[1]   Canada. Parlement. Chambre des Communes. Comité permanent des langues officielles. Témoignages. (Réunion No. 127, Décembre 13, 2018) 42e Législature, 1re Session.

[2]   Canada. Parlement. Chambre des Communes. Comité permanent des langues officielles. Témoignages. (Réunion No. 124, Décembre 4, 2018) 42e Législature, 1re Session.

[3]   Canada. Parlement. Chambre des Communes. Comité permanent des langues officielles. Témoignages. (Réunion No. 141, Avril 30, 2019) 42e Législature, 1re Session.

[4]   Canada. Parlement. Chambre des Communes. Comité permanent des langues officielles. Témoignages. (Réunion No. 126, Décembre 11, 2018) 42e Législature, 1re Session.