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FAAE Rapport du Comité

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Le Canada et le Programme pour les femmes, la paix et la sécurité : l’occasion d’être un chef de file à l’échelle planétaire

Opinion supplémentaire du Nouveau parti démocratique du Canada

C’est le Nouveau Parti démocratique qui a proposé l’étude réalisée par le Comité sur le Canada et le Programme pour les femmes, la paix et la sécurité. Il s’agissait de la première étude adoptée par le Comité au cours de la 42e législature et nous nous en réjouissions, car cela témoignait, selon nous, de l’importance de cette question pour les Canadiens.

Le Comité a reçu de nombreux témoignages au cours de l’étude, notamment de la part d’intervenant(e)s clé dans le domaine des femmes, de la paix et de la sécurité au Canada et ailleurs dans le monde. Nous les remercions d’avoir fait profiter le Comité de leur expertise et nous espérons que leurs recommandations seront prises au sérieux par le gouvernement du Canada dans l’élaboration d’un nouveau Plan d’action national ambitieux et doté de fonds suffisants.

Malheureusement, nous croyons que les recommandations finales que contient le rapport du Comité ne tiennent pas suffisamment compte des suggestions de nombreux témoins experts, en particulier pour ce qui est des mesures concrètes que doit prendre le Canada pour faire figure de chef de file mondial dans le dossier des femmes, de la paix et de la sécurité. C’est pourquoi nous présentons notre position et nos recommandations dans le présent rapport supplémentaire.

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement canadien a largement négligé la question des femmes, de la paix et de la sécurité. Les rapports sur le Plan d’action national du Canada tardaient souvent à paraître et le Programme pour les femmes, la paix et la sécurité était sous-financé. Nous constatons que la rareté des fonds a été l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre du Programme tant au niveau national qu’à l’échelle planétaire. Nous estimons que cela doit changer.

Bien que nous soyons généralement en accord avec les principaux éléments du rapport final et nous appuyons la plupart des recommandations du Comité, nous restons préoccupés par une certaine timidité en ce qui ce trait au financement du gouvernement fédéral. Étant donné les solides témoignages présentés au Comité sur l’efficacité du Programme pour les femmes, la paix et la sécurité, nous croyons que les recommandations du Comité devraient être beaucoup plus ambitieuses concernant le financement à long terme, prévisible et accessible pour l’exécution du Programme.

Les beaux discours ne servent à rien s’ils ne sont étayés d’objectifs clairs et précis. Pour faire du Programme relatif aux femmes, à la paix et à la sécurité un objectif fondamental de sa politique étrangère, le Canada doit doter le Plan d’action national du Canada d’un budget à cet effet, incluant des fonds pour le personnel, les consultations, les activités de rayonnement, le renforcement des capacités du Canada et la gestion du savoir. Le rapport du Comité ne rend pas suffisamment compte de cette nécessité bien que de nombreux témoins en aient fait part au cours de l’étude.

La recommandation 12 ne demande pas clairement au gouvernement du Canada de financer l’Instrument mondial d’accélération de l’action en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité et l’engagement humanitaire. Il s’agit d’un fonds en fiducie des Nations Unies qui a été établi avec les pays donateurs et la société civile. Nous exhortons le Canada à contribuer sans tarder au financement de l’Instrument, comme l’ont déjà fait plusieurs de ses pairs.

Le Nouveau Parti démocratique croit que la recommandation 14 manque de poigne, et cela, sans raison. Nous croyons que le Canada doit affecter au moins 15 % de l’aide internationale qu’il verse pour les programmes de paix et de sécurité à des projets ayant pour objectif premier de favoriser l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes. Plusieurs témoins ont d’ailleurs exhorté le Comité à accorder la priorité à cet objectif, ce qu’il aurait dû faire.

Le secrétaire général des Nations Unies a proposé l’objectif des 15 % dans son plan en sept points pour la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans la consolidation de la paix en 2010, mais cet objectif est encore loin d’être atteint. De l’avis du Nouveau Parti démocratique, le Canada devrait appuyer les efforts déployés par les Nations Unies pour faire avancer le Programme. Alors que le gouvernement du Canada exprime son appui renouvelé aux Nations Unies et au multilatéralisme et qu’il fait campagne en vue d’obtenir un siège temporaire au Conseil de sécurité, cette question nous semble particulièrement importante.

Nous n’insisterons jamais assez sur ces mots de Phumzile Mlambo-Ngcuka, sous-secrétaire générale des Nations Unies et directrice exécutive d’ONU-Femmes : « Le fait que le discours sur l’égalité des sexes et le niveau d’ambition exprimée ne se traduisent pas par davantage de financement représente un sujet de frustration permanente. Nous ne devons pas laisser passer notre chance de parvenir à un changement radical et de passer d’un traitement des questions liées aux femmes comme questions secondaires ou périphériques au positionnement des femmes et des filles comme pièce maîtresse manquante pour créer un monde pacifique et juste[1]. »

Nous recommandons vivement au gouvernement canadien de démontrer qu’il croit au pouvoir de mobilisation des femmes pour la paix et la sécurité, en joignant le geste à la parole et en accordant l’appui politique et financier nécessaire pour que le Canada devienne un chef de file dans l’exécution du Programme pour les femmes, la paix et la sécurité.


[1] Étude mondiale sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, chapitre 13: Financement du Programme pour les femmes, la paix et la sécurité (2015), http://wps.unwomen.org/~/media/files/un%20women/wps/highlights/chapters%20of%20the%20global%20study%20-%20french/unw_conflicts_ch13_fr.pdf, p. 375.