(au nom du ministre des Finances)
propose que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Monsieur le Président, je suis heureux d'être de retour ici cette semaine et d'avoir la possibilité de parler du projet de loi après un week-end fort chargé dans ma circonscription, Crowfoot. En effet, je suis allé à Camrose et à Stettler pour assister au festival « Art Walk », au rodéo et au défilé, et j'ai participé à diverses autres activités aux quatre coins de ma circonscription. Je sais que nous sommes tous très occupés le week-end. Une excellente façon d'entreprendre le lundi du bon pied, c'est de débattre du projet de loi C-59.
Ce matin, j'aimerais souligner certains éléments du projet de loi qui visent à appuyer les familles, les aînés et le Canada rural, étant moi-même représentant d'une circonscription à caractère surtout rural.
Tout d'abord, je tiens à réaffirmer que, sous le leadership audacieux du , le gouvernement accorde la priorité absolue à la création d'emplois, à la croissance économique et à la prospérité à long terme pour les Canadiens. Le gouvernement a donc proposé diverses mesures en ce sens. Entre autres, il a réduit les impôts des entreprises qui créent des emplois, investi dans la recherche et le développement, élargi les marchés pour les entreprises canadiennes à l'étranger, fourni un appui sans précédent aux infrastructures créatrices d'emploi et établi le cadre relatif au développement responsable de nos ressources naturelles, et ce, malgré la fragilité économique mondiale, l'incertitude géopolitique qui découlent des événements en Europe, en Ukraine et au Moyen-Orient, ainsi que la volatilité des cours du pétrole.
Ne nous y trompons pas: notre Plan d'action économique porte ses fruits. Grâce à ce plan, le Canada a réussi à traverser la grande récession, et il s'est créé, net, plus de 1,2 million d'emplois, dont la très grande majorité sont dans le secteur privé, à temps plein et bien rémunérés. Selon KPMG, le fardeau fiscal total des entreprises au Canada est le plus bas des pays du G7; en fait, il est inférieur de 46 % à celui de notre plus proche allié et principal partenaire commercial, les États-Unis. Bloomberg a classé le Canada au deuxième rang des meilleurs pays où faire des affaires.
Un tel succès n'est cependant pas le fruit du hasard et ne s'obtient pas du jour au lendemain. Il nécessite la prise de décisions difficiles, un bon jugement et une concentration sur les priorités, notamment le soutien des petites entreprises, qui constitue également un élément primordial du budget dont nous débattons ici aujourd'hui: le Plan d'action économique et le projet de loi d'exécution du budget. Nous avons accordé aux propriétaires de petites entreprises de substantielles réductions d'impôt permanentes. Les économies ainsi réalisées leur permettent de réinvestir dans leur entreprise et, de ce fait, de créer plus d'emplois dans leur secteur.
Nous avions déjà fait passer de 12 % à 11 % le taux d'imposition des petites entreprises et, cette année, nous nous proposons de l'abaisser de 11 % à 9 % d'ici 2019. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a fermement appuyé cette mesure et approuve notre plan. Un grand nombre des petites entreprises qui profitent de notre allégement fiscal sont dans des régions rurales.
Le gouvernement reconnaît le rôle primordial que les agriculteurs jouent dans l'économie du pays et des collectivités. Les agriculteurs canadiens ont toujours été parmi les meilleurs producteurs du monde entier. Depuis des générations, ils nourrissent des Canadiens partout sur la planète tout en fournissant des emplois et des possibilités dans tout le pays. Mon grand-père est déménagé au Canada en 1905-1906 dans l'espoir de s'y installer, d'y labourer la terre et d'exploiter une entreprise agricole familiale. Son histoire est celle de bien d'autres dans l'Ouest et dans tous les coins du Canada.
J'ai possédé et exploité une entreprise agricole; je peux donc affirmer en toute connaissance de cause que, pour réussir dans ce secteur, il faut travailler dur, demeurer centré sur ses objectifs et faire preuve de discipline. L'équilibre budgétaire d'une exploitation agricole ne s'atteint pas tout seul. Le gouvernement est convaincu que les agriculteurs canadiens devraient être forts, faire des profits et pouvoir tirer parti des possibilités qu'offre le marché. Nous croyons qu'ils méritent le soutien de leurs élus, et non pas le mauvais traitement et les impôts élevés que les élitistes libéraux leur ont infligés pendant 13 longues années. Le lourd fardeau fiscal et les mesures écrasantes que ceux-ci ont imposés pèsent sur le secteur agricole et appauvrissent les agriculteurs.
Par contre, le gouvernement conservateur, lui, prend le parti des agriculteurs. Ainsi, nous nous efforçons de leur donner accès à des millions de nouveaux clients. En concluant des accords de libre-échange et en élargissant notre clientèle, nous avons l'occasion de faire des percées dans de nouveaux pays. Nous avons aussi abaissé les droits de douane pour favoriser les échanges commerciaux avec bon nombre de ces pays.
J'aimerais rappeler aux députés que, l'an dernier, nous avons simplifié les règles fiscales applicables à l'exonération cumulative des gains en capital ainsi que les transferts intergénérationnels pour de nombreux agriculteurs canadiens. Pour ce faire, le gouvernement a adopté une mesure législative qui prévoit que, de façon générale, le contribuable qui exploite de façon combinée une entreprise agricole et une autre entreprise est assujetti au même traitement fiscal que celui qui exploite des entreprises distinctes. Cette mesure garantira que les contribuables qui mènent diverses activités agricoles seront traités comme les autres.
Le Plan d'action économique de 2015 fera fond sur le travail que nous avons accompli depuis 2006 pour créer un secteur agricole solide, stable, durable et prospère partout au Canada.
J'ai été ravi de me joindre aux membres de la collectivité agricole de la Saskatchewan et au , le député de , pour annoncer de nouvelles mesures de soutien fédérales pour le secteur agricole. Les mesures que nous avons annoncées permettront aux agriculteurs de conserver une plus grande partie de leur capital pour leur retraite. Ainsi, le Plan d'action économique de 2015 offrira le financement nécessaire pour accroître l'exonération cumulative des gains en capital pour les agriculteurs et les pêcheurs, mais assurément pour les agriculteurs. Cette somme pourra atteindre 1 million de dollars.
Cette mesure a été accueillie favorablement par l'Association canadienne des éleveurs de bovins, qui a déclaré ceci:
La CCA est reconnaissante de cette nouvelle mesure importante sur le plan pratique prise à l'intention des producteurs, notamment ceux qui souhaitent prendre leur retraite ou quitter l'industrie et passer à autre chose.
La Fédération canadienne de l'agriculture a elle aussi applaudi cette mesure. Voici ce qu'elle a déclaré:
L'exonération cumulative des gains en capital constitue un outil important pour aider les agriculteurs à gérer le fardeau fiscal lié au transfert d'actifs agricoles. La FCA se dit ravie que l'augmentation, qui a été portée à 1 million de dollars, entre en vigueur dès maintenant, puisqu'elle aidera les agriculteurs à transférer leurs actifs à la prochaine génération en offrant une plus grande souplesse, tant pour ceux qui prennent leur retraite que pour les nouveaux venus.
Voilà qui en dit long.
Les agriculteurs se rendent compte qu'ils n'ont peut-être pas beaucoup d'argent disponible, mais que leurs actifs représentent tout de même des économies. Lorsqu'ils prendront leur retraite, ils auront besoin des économies que ces actifs représentent pour vivre dans la dignité et sans difficulté financière.
J'aimerais maintenant aborder les parties du projet de loi qui visent à améliorer la vie des Canadiens, tout particulièrement la santé des Canadiens.
Certaines mesures prévues dans le projet de loi permettraient au gouvernement de continuer d'appuyer des projets qui visent à défendre les intérêts de personnes handicapées. C'est un dossier dont l'ancien ministre des Finances était un ardent défenseur. Lorsque nous avons élaboré le plan d'action économique de 2014, j'ai pu constater de première main cet engagement de la part de l'ancien ministre Flaherty à la table des négociations budgétaires. Celui-ci laisse en héritage le fameux régime enregistré d'épargne-invalidité, qui a aidé à assurer la sécurité financière à long terme de Canadiens atteints d'un handicap grave. Depuis l'entrée en vigueur du régime en 2008, plus de 100 000 Canadiens ont ouvert un compte de régime enregistré d'épargne-invalidité, ce qui leur apporte une plus grande confiance et une plus grande sécurité.
Pour garantir que ce programme continue de servir les Canadiens qui en ont le plus besoin, le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui propose de prolonger la mesure fédérale temporaire qui permet à un membre de la famille admissible de devenir titulaire d'un régime enregistré d'épargne-invalidité pour un adulte qui ne peut pas conclure de contrat de son propre chef. En outre, nous instaurons un nouveau crédit d'impôt pour l'accessibilité domiciliaire pour les personnes handicapées et les aînés. Ce crédit non remboursable accorde une reconnaissance fiscale pour le coût des améliorations permettant à une personne admissible au crédit d'impôt pour personnes handicapées ou à un aîné qui souhaite rester dans sa maison, d'être plus mobile, en sécurité et autonome à la maison. Ces mesures aideront les Canadiens qui affrontent des difficultés quotidiennes en lien avec leur handicap ou les aînés à avoir une meilleure qualité de vie.
Permettez-moi également d'expliquer comment le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui fait fond sur le soutien que le gouvernement fournit aux familles et aux collectivités d'un océan à l'autre du Canada.
Depuis que les Canadiens lui ont confié son premier mandat, en 2006, le gouvernement a pris beaucoup de mesures pour aider et protéger les consommateurs canadiens, notamment en réduisant les impôts à maintes reprises et la TPS à deux reprises. Garder un faible taux d'imposition et permettre aux travailleurs canadiens de garder plus d'argent dans leurs poches afin qu'ils puissent le dépenser comme bon leur semble est essentiel pour la création d'emplois et la croissance.
Grâce aux mesures présentées par le gouvernement, les allégements fiscaux et les augmentations des prestations d'une famille typique de quatre personnes dont les deux conjoints gagnent un revenu totaliseront jusqu'à 6 600 $ en 2015. Le Plan d'action économique de 2015 fait fond sur le bilan du gouvernement en matière de soutien aux familles canadiennes en maintenant un faible taux d'imposition et en les aidant à économiser.
Notre objectif est d'aider toutes les familles qui ont des enfants, grâce à des politiques comme les allégements fiscaux pour les familles ainsi que la bonification de la prestation universelle pour la garde d'enfants. Malheureusement, les partis de l'opposition — tant les libéraux que les néo-démocrates — aboliraient la prestation universelle pour la garde d'enfants ainsi que le fractionnement du revenu pour les familles.
Le gouvernement fournit également un soutien fiscal aux aînés et aux personnes handicapées, et prend des mesures pour aider les étudiants à financer leurs études.
Qu'elles souhaitent acheter une maison ou une voiture, démarrer une entreprise ou épargner en prévision de la retraite, les familles canadiennes ont de nombreuses raisons d'épargner. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a instauré le compte d'épargne libre d'impôt, le CELI, un mécanisme d'épargne enregistré révolutionnaire, souple et d'usage général, grâce auquel les Canadiens peuvent gagner un revenu de placement libre d'impôt. Des intérêts composés s'ajouteront aux sommes versées dans ce compte, ce qui leur garantira une retraite beaucoup plus sûre et digne.
Les Canadiens le comprennent. C'est pourquoi ils ont adopté le CELI pour répondre à leurs besoins en matière d'épargne. Il est malheureux que les députés de l'opposition l'aient essentiellement rejeté. Je tiens à leur rappeler quelques faits importants.
Onze millions de Canadiens ont ouvert un compte d'épargne libre d'impôt, et la moitié d'entre eux gagnent moins de 42 000 $ par an. En tout, 60 % des personnes ayant cotisé au compte d'épargne libre d'impôt et maximalisant leurs cotisations gagnent un revenu inférieur à 60 000 $. À l'heure actuelle, 600 000 aînés de 65 ans et plus ayant un revenu annuel inférieur à 60 000 $ versent la somme maximale permise dans leur compte d'épargne libre d'impôt.
Vu la demande populaire, la mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui propose de faire passer de 5 000 $ à 10 000 $ le plafond de cotisation annuel à un compte d’épargne libre d’impôt pour l’année d’imposition 2015 et les suivantes.
Alors que nous permettons aux Canadiens d'économiser plus facilement, nous voulons aussi que les aînés puissent avoir la certitude que leurs économies seront toujours là, ou du moins qu'elles seront là pour eux durant leurs années dorées. Les aînés bénéficient déjà d'importantes mesures d'économie, comme le fractionnement du revenu de pension, et profitent de leur compte d'épargne libre d'impôt.
Les Canadiens vivent plus longtemps que jamais, et nous voulons nous assurer qu'ils auront une retraite sûre et digne, même lorsqu'ils avanceront en âge. C'est pourquoi le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui réduira le montant minimal devant être retiré d'un FERR, ou fonds enregistré de revenu de retraite.
Comme les députés le savent peut-être, les règles concernant les FERR et les REER exigent que les REER soient convertis en FERR avant la fin de l'année où le titulaire atteint 71 ans. Celui-ci doit en retirer une somme minimale. Les fonds placés dans les REER peuvent aussi servir à l'achat d'une rente.
Le Plan d'action de 2015 propose d'ajuster les facteurs déterminant le retrait minimal du FERR qui s'appliquent entre 71 ans et 94 ans afin de mieux tenir compte des plus récents taux de rendement réels historiques à long terme et de l'inflation prévue. L'Association canadienne des individus retraités voit d'ailleurs cette mesure d'un bon oeil. Par conséquent, les nouveaux facteurs seront considérablement plus bas qu'à l'heure actuelle. En permettant de préserver une plus grande part du capital, les nouveaux facteurs viendront réduire le risque qu’une personne épuise ses épargnes de son vivant, tout en faisant en sorte que le report de l’impôt sur les épargnes dans les REER et les FERR continue de servir au revenu de retraite.
Le gouvernement cherche constamment à améliorer les possibilités innovatrices qui permettent aux Canadiens d'économiser et de gérer leurs finances pour qu'ils aient une retraite sûre et confortable. Actuellement, au Canada, 96 % des régimes de pension au Canada sont des régimes à prestations déterminées, comparativement à 71 % au Royaume-Uni, à 42 % aux États-Unis et à 15 % en Australie.
C'est notamment pour cette raison que nous avons entrepris des consultations sur le cadre d'application des régimes à prestations cibles. Ces régimes innovateurs offriraient une troisième possibilité aux entreprises: un moyen terme entre les régimes à prestations déterminées et les régimes à cotisations déterminées. De leur côté, les employés toucheraient une pension de retraite très sûre.
Que les choses soient claires: je tiens à dire aux bénéficiaires et retraités actuels que le gouvernement n'a pas l'intention de convertir les régimes de pension en régimes à prestations cibles sans le consentement explicite des titulaires. Aucun régime de retraite ne sera converti si les titulaires n'en expriment pas la volonté expresse ou s'ils n'ont pas convenu de le faire. Par ailleurs, les allégements fiscaux ciblés et les nouvelles méthodes facultatives d'épargne, comme le compte d'épargne libre d'impôt, profiteront énormément aux retraités et aux gens qui épargnent en prévision de leur retraite.
Cela dit, alors que nous assurons la robustesse du système canadien de retraite, je me dois d'informer les Canadiens âgés d'une nouvelle menace susceptible de planer sur les prestations du Régime de pensions du Canada. En effet, le chef du Parti libéral a annoncé que, s'il en avait l'occasion, il financerait ses projets d'infrastructure chouchous en faisant appel à « d'autres sources de capitaux, comme les fonds de pension ».
Hélas, il y a encore pire: le chef du Parti libéral a confirmé qu'il appliquerait à tous les travailleurs et à toutes les petites entreprises du Canada l'augmentation draconienne des charges sociales proposée par les libéraux de l'Ontario. Pour le travailleur qui gagne 60 000 $ par année, le plan du chef du Parti libéral et la politique des libéraux se traduiraient par une hausse d'impôt de 1 000 $, qui pourraient atteindre pas moins de 3 200 $ par année pour une famille comportant deux travailleurs, peu importe ce que ceux-ci en pensent.
Cette hausse obligatoire des charges sociales ferait disparaître des emplois pour la classe moyenne et forcerait les petits entrepreneurs à réduire les heures de travail et les salaires. Selon la coopérative de crédit Meridian, la majorité des petits entrepreneurs ontariens estiment qu'une telle charge sociale représenterait le pire obstacle auquel ils aient jamais été confrontés. De plus, en réponse à un sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, 69 % des employeurs de l'Ontario ont indiqué qu'ils seraient contraints de geler les salaires, voire de les sabrer. Voilà qui montre une fois de plus que le temps n'est pas aux dirigeants qui n'ont pas fait leurs preuves ni aux politiques fiscalement écrasantes des libéraux.
Pour terminer, je dirais que je n'ai abordé qu'une petite partie des mesures prévues dans le projet de loi à l'étude aujourd'hui, mais ce sont des mesures qui créeront des emplois, de la croissance et de la prospérité à long terme pour tous les Canadiens. Grâce à ce projet de loi, nous maintiendrons et renforcerons nos avantages en misant sur les mêmes stratégies qui nous ont déjà permis d'acquérir notre résilience: responsabilité, discipline et détermination. Ce sont les ingrédients qu'il nous faudra.
Je suis heureux d'être associé, dans mes fonctions de député, à un gouvernement ayant conduit notre pays hors de la grande récession et ayant rétabli l'équilibre budgétaire au Canada. Notre budget équilibré et notre plan d'allégement fiscal pour créer des emplois et assurer la sécurité auront pour effet de renforcer les entreprises, les familles et les collectivités dans l'ensemble du pays. J'exhorte tous les députés à appuyer ce projet de loi.
:
Monsieur le Président, c'est extraordinaire d'écouter les conservateurs.
Nous ne serons pas surpris, lorsque les Canadiens rejetteront le programme et les politiques de ce gouvernement, puisque l'économie est très faible depuis presque 10 ans et que le gouvernement n'a rien fait pour lutter contre les changements climatiques ou la pauvreté ici, au Canada.
Il s'agit d'un autre projet de loi omnibus de plus de 150 pages et de plus de 270 articles. Non seulement ce manque de leadership des conservateurs nuit à leur popularité dans les sondages, mais c'est aussi une occasion ratée de stimuler notre économie et de venir en aide aux familles. Celles-ci ont besoin d'un gouvernement qui comprend l'économie et les circonstances actuelles.
[Traduction]
Il y a deux choses ironiques concernant ce projet de loi et, en un sens, elles constituent l’héritage que laisseront les conservateurs lorsque les Canadiens finiront par les mettre à la porte. La première chose, c’est la clôture des débats. La semaine dernière seulement, les conservateurs ont dépassé par plus de trois fois, par rapport à tous les autres gouvernements de l’histoire du Parlement canadien, le nombre de clôtures mettant fin au processus démocratique, en coupant court au débat sur le projet de loi d’exécution du budget, comme ils l’ont fait tant de fois par le passé pour d’autres projets de loi, dont le projet de loi et tous les autres projets de loi controversés qu’ils ont présentés.
Telle est la première partie de l’héritage du gouvernement, et c’est ce pour quoi les Canadiens se rappelleront des conservateurs.
La deuxième partie sera la gestion économique horrible de ce gouvernement. Plus de 1,3 million de Canadiens sont en chômage aujourd’hui. Le gouvernement a ajouté plus de 150 milliards de dollars à la dette nationale. Cela représente plus de 4000 $ pour chaque homme, chaque femme et chaque enfant. Il y a lieu de se demander ce que nous avons obtenu en retour. Le gouverneur de la Banque du Canada, qui, comme la plupart des banquiers, n’est pas le genre de personne à utiliser des mots chargés émotivement, a dit que l’économie canadienne et la conjoncture actuelle sont « atroces ».
Nous aurions cru qu’à la veille des élections, avec une économie où les emplois continuent de disparaître, le gouvernement aurait présenté, j’oserais dire, un genre de plan d’action. Je ne parle pas du plan d’action dont les conservateurs se vantent dans leurs publicités d’autopromotion de 750 millions de dollars dont ils bombardent sans cesse les Canadiens. Je parle d’un vrai plan d’action. Je sais qu’il est difficile d’imaginer que l’interprétation tendancieuse qu’ils font puisse correspondre un tant soit peu à la réalité, mais c’est ce dont nous rêvons. Selon tous les sondages que le gouvernement a faits, les Canadiens sont devenus de plus en plus cyniques à l’endroit des publicités gouvernementales, parce qu’elles ont peu de liens avec la réalité.
Les Canadiens attendent que le gouvernement passe à l’action, ils espèrent de l’action et exigent de l’action. Voyons ce qu’ils obtiennent réellement du gouvernement dans le dernier projet de loi omnibus. Là encore, le gouvernement a fait adopter des milliers de pages de dispositions législatives omnibus à la Chambre. Or, toutes ces dispositions n’ont fait l’objet pour ainsi dire d’aucun amendement.
Habituellement, et cela est vrai dans ce cas-ci, un projet de loi omnibus permet de corriger des erreurs observées dans le dernier projet de loi omnibus, qui, lui, corrigeait les erreurs relevées dans le projet de loi omnibus précédent. Si nous regardions le mot « incompétence » dans le dictionnaire, nous y verrions une photo du , et, sous un sous-titre, toutes les lois qu’il a fait adopter.
Regardons l’économie canadienne actuelle. Elle perd des emplois dans le commerce de détail, l’industrie manufacturière et le secteur de l’énergie. Comme je l’ai dit, plus de 1,3 million de Canadiens sont aujourd’hui en chômage.
Il y a eu le fiasco du programme des travailleurs étrangers temporaires. Le gouvernement conservateur y a créé une échappatoire si grande qu’on aurait pu y faire passer un camion. Le programme a mis plus de 300 000 Canadiens en chômage en permettant de faire venir des travailleurs étrangers temporaires sans qu’il n’y ait quelque disposition que ce soit pour protéger les emplois des Canadiens. Le programme n’a pas permis non plus de protéger les travailleurs étrangers temporaires contre des conditions de travail inacceptables.
L’économie canadienne a perdu plus de 400 000 emplois dans le secteur manufacturier depuis que le gouvernement a pris le pouvoir. C’est plus d’un demi-million d’emplois dans le secteur manufacturier depuis l’an 2000. Comment le gouvernement réagit-il? Ce sont des emplois que nous avons créés depuis des générations. Nous avons construit la classe moyenne canadienne sur ces emplois. Nous avons fondé la force de l’économie canadienne sur ces emplois. Et maintenant, les conservateurs jouent du violon pendant que Rome brûle. Nous avons perdu plus de 400 000 emplois dans le secteur manufacturier, et les conservateurs prétendent qu’il n’y a pas de problèmes et qu’il n’y a pas lieu de s’en faire.
L’étude de la CIBC nous a également révélé que la qualité des emplois au Canada est à son niveau le plus bas depuis une génération. Il n’a jamais été aussi bas. Le travail est devenu plus précaire, les emplois sont de plus en plus à temps partiel, et les avantages sociaux, comme les pensions et les protections réelles, au moyen du programme d’assurance-emploi, sont en diminution constante. Tout cela s’est produit sous le gouvernement conservateur et le gouvernement libéral qui l’a précédé, sans que rien ne soit fait pour corriger la situation. Les Canadiens s'en rendent compte. Leurs emplois sont devenus plus précaires, moins sûrs.
Que voilà une contradiction étrange pour les conservateurs. Ils sont toujours en train de parler en cette enceinte des familles et des emplois qui font vivre les familles, comme mon ami vient juste de le faire, mais leurs politiques détruisent les emplois mêmes qui font vivre les Canadiens et les familles canadiennes. Voilà donc la grande contradiction des politiques des conservateurs. D’un côté, nous avons les allocutions préparées à l’avance qui nous disent à quel point il est important de construire le Canada, les collectivités canadiennes et les familles canadiennes et tout ce discours sur la famille idéale des années cinquante. Il semble qu’ils aimeraient retourner à cette époque. D’un autre côté, les emplois mêmes qui nous font vivre, qui font vivre nos familles et nos collectivités sont les emplois que les conservateurs ont regardé disparaître, sans montrer quelque signe que ce soit d’inquiétude.
S’agissant des garderies, on pourrait penser que ce genre de programme serait utile aux familles canadiennes. Ne serait-il pas logique de faire des progrès vers cet objectif? C’est d’ailleurs un objectif tellement important que le conservateur avait lui-même promis aux Canadiens, aux dernières élections, de créer 125 000 places de garderie au Canada, ce qui montre bien qu’il reconnaissait lui-même qu’il existait un besoin. Combien de places le gouvernement a-t-il créées? Aucune. Lorsque nous lui avons posé la question, le premier ministre n’a semblé avoir aucun regret, et aujourd’hui il qualifie même les places de garderie de lieux où on institutionnalise les enfants. N’est-ce pas une expression surprenante? Autrement dit, le fait que la population contribue financièrement à un programme national de garderie revient à institutionnaliser les enfants. Les conservateurs emploierait-il les mêmes termes pour qualifier notre système médical ou notre système scolaire public? Lorsque j’envoie mes enfants à une école publique, est-ce qu’ils sont institutionnalisés? Ce sont des termes qui sont indignes d'être employés par un gouvernement, mais c’est pourtant le cas.
Pour ce qui est des pensions de retraite, on passe du mauvais au carrément ahurissant. Nous savons que les conservateurs ont repoussé unilatéralement l’âge de la retraite pour les Canadiens, de 65 à 67 ans, sans consulter personne. Mais en plus, le premier ministre en a fait l’annonce en Europe, devant une salle remplie de milliardaires. Il a jugé que c'était le meilleur endroit où annoncer aux Canadiens que leur régime de pensions allait changer.
Cela va se traduire, dans l’ensemble, par un manque-à-gagner de 24 000 $ par personne âgée, tous revenus confondus. Avec les conservateurs, les pensions de retraite étaient dans le collimateur depuis le début, c’était leur cible prioritaire. Nous avons dit que c'était inquiétant car nous craignions que les provinces ne leur emboîtent le pas et relèvent l’âge de la retraite, ce qui pénaliserait encore plus les personnes âgées. C’est exactement ce qu’a fait le gouvernement du Québec, la semaine dernière, en annonçant qu’il repoussait l’âge de la retraite au Québec.
Cette décision qui a été prise unilatéralement par le a une incidence négative sur les personnes âgées. Les conservateurs en sont parfaitement conscients, mais ils semblent être passablement indifférents aux besoins des moins nantis et de la population en général qui ne votent pas pour eux. Mais là, les conservateurs commencent à s’inquiéter car les personnes âgées votent généralement en grand nombre dans notre pays, et, quelle coïncidence, des élections vont bientôt avoir lieu.
Alors que font les conservateurs? Comme ils voient leur popularité s’étioler chez les personnes âgées, ils présentent un nouveau programme, ils tentent un coup d'essai, en laissant entendre que les cotisations au RPC seraient facultatives. C’est une option que les conservateurs avaient envisagée il n’y a pas si longtemps et que Jim Flaherty avait jugée inappropriée, en disant qu’il avait consulté les spécialistes et les provinces et qu’un tel système ne pourrait pas marcher. Aujourd’hui, les conservateurs estiment qu’ils sont plus compétents que les spécialistes et leur regretté collègue Jim Flaherty. Ils nous proposent maintenant un système facultatif, qui va complètement à l’encontre des principes qui sous-tendent le régime de pensions du Canada.
Lorsque nous avons demandé aux Canadiens s’ils voudraient qu'eux et leur employeur, parce que c’est ainsi que le régime fonctionne, aient la possibilité de cotiser davantage au RPC, plus de 82 % d’entre eux ont répondu favorablement. Mais cela, les conservateurs n’en veulent pas. Ils estiment qu’en contribuant à un régime de pensions, les Canadiens payent un impôt. Lorsque les Canadiens prélèvent une partie de leur salaire pour le verser un régime de pension, et que leur employeur verse le même montant, les conservateurs estiment qu’il s’agit d’un impôt. C’est insensé. Pour les conservateurs, quand les gens cotisent à un régime de pension pour pouvoir avoir une retraite décente, c’est comme s’ils payaient de l’impôt.
Quand on a pour seule tactique de tout qualifier d’impôt, je suppose qu’on commence à voir de l’impôt partout, que ça soit justifié ou non. Je me demande si les conservateurs demandent aux électeurs de leur circonscription s’ils cotisent à des REER avant de les en dissuader en leur disant qu’ils alourdissent leur fardeau fiscal. Je me demande s’ils leur conseillent de cesser de payer des cotisations à leur RPC, tout comme leur employeur, car ça aussi ça doit être un impôt qui nuit à l’emploi.
C’est d’une stupidité inouïe. Ça n’a aucun sens. Manifestement, le gouvernement est désespéré. Les conservateurs en sont réduits à racler les fonds de tiroirs pour essayer de lancer des débats qui amèneront un peu plus de dons et sans doute aussi un peu plus de votes. Mais manifestement, ce plan ne donne pas de résultats.
Le gouvernement est aux prises avec des enjeux internationaux difficiles, et il ne parvient pas à stimuler la création d’emplois au Canada. En fait, au cours des 16 derniers mois, le taux de croissance de l’emploi a été le plus faible, au Canada, depuis quatre décennies, mis à part la récession.
Le plan des conservateurs ne porte pas ses fruits. On aurait pu penser que les milliards de dollars que le gouvernement conservateur a donnés, sous forme de réductions d’impôt, aux entreprises les plus grosses et les plus rentables, sans aucune condition, auraient permis de créer des emplois, mais ce n’est pas le cas. Ils nous laissent en héritage un taux de croissance de l’emploi qui est le plus faible des 40 dernières années, mis à part la récession. Et pourtant, les conservateurs ne cessent de vanter leurs exploits et de s'autocongratuler. Ils sont convaincus d'avoir bien fait leur travail, que leur mission est accomplie.
Parlons un peu des nouveaux programmes que les conservateurs vont mettre en œuvre. En fait, ces programmes leur font faire un déficit. Bon nombre de Canadiens ignorent que les conservateurs ont accusé un déficit de 2 milliards de dollars cette année. Le coût de leur régime de fractionnement du revenu est, tenez-vous bien, d’environ 2 milliards de dollars. Ils vont donc emprunter de l’argent pour mettre en œuvre, avec effet rétroactif, un régime de fractionnement du revenu qui ne profitera qu’à 15 % des familles canadiennes. Rien n’est prévu pour les familles monoparentales. C’est probablement parce que ça ne cadre pas avec l’idéologie conservatrice. J’ai été élevé par ma mère, qui était seule. Beaucoup de Canadiens sont élevés par un seul parent. Le régime de fractionnement du revenu concocté par les conservateurs ne donne rien à ces familles-là, pas plus d’ailleurs qu’aux couples et aux individus qui ont des revenus moyens ou inférieurs.
Les conservateurs ont balancé 2 milliards de dollars par la fenêtre, en prétendant que cela allait profiter aux familles canadiennes, alors que, selon le directeur parlementaire du budget, le quintile inférieur des ménages, des familles qui pourraient y être admissibles ne toucheront rien.
Ils ont rejeté la proposition du NPD de créer des garderies abordables et de qualité dans tout le pays, au tarif de 15 $ par jour. Or, la Banque TD et d’autres économistes, qui ont étudié la question, nous ont dit que pour chaque dollar que nous y investissons, 1,50 $ à 1,75 $ est réinjecté dans l’économie. Ça a marché au Québec, dont le système a été notre principale source d’inspiration pour le projet de garderies que nous avons élaboré.
Nous estimons qu’il est important d’aider les femmes, si elles le veulent, à retourner sur le marche du travail. Tous les pays industrialisés du monde qui veulent améliorer leur productivité doivent aider les femmes à réintégrer le marché de l’emploi. Nous devons en faire autant au Canada. Notre taux de participation des femmes à la population active est à son plus bas depuis 2002.
Les conservateurs s’imaginent peut-être qu’ils peuvent nous ramener à la société des années 1950 et que tout ira bien. Mais la réalité est différente et, aujourd’hui, les femmes canadiennes qui travaillent veulent avoir accès à des garderies abordables. Elles veulent pouvoir faire un choix. Dans la région du Grand Toronto, il en coûte en moyenne 1 600 $ par enfant, et pour certaines familles, c’est plus que ce qu’elles paient pour leur hypothèque. C’est ça la réalité, et c’est ça qui empêche souvent des femmes incroyablement qualifiées et talentueuses de réintégrer le marché du travail, parce qu’elles n’ont pas les moyens de payer des frais de garderie.
Il n’est pas étonnant que les économistes du secteur privé considèrent cela comme un investissement, mais ils ne lui donnent pas le même sens que les conservateurs, quand ces derniers emploient ce terme à propos du fractionnement du revenu. Car lorsque les conservateurs disent qu’il s’agit d’un investissement, il s’agit en fait d’un stratagème. En revanche, le programme de garderies est un véritable investissement, qui rapporterait à l’économie.
De même, les conservateurs sont incapables de nous donner des preuves que les CELI se traduisent par des augmentations des investissements et une retraite plus sécuritaire pour les Canadiens. Il n’y a pas eu d’augmentation des contributions aux instruments d’épargne-retraite. Pour la plupart, les gens se sont contentés de déplacer d’un instrument à l’autre l’argent qu’ils avaient mis de côté pour leur retraite. Dans ce cas, les conservateurs ne devraient pas prétendre que ça va tout d’un coup assurer une plus grande sécurité pour la retraite des Canadiens, car ce n’est pas vrai.
Les conservateurs veulent maintenant doubler le plafond du programme. Qui donc se retrouve avec 10 000 $ à la fin de l’année dont il ne sait vraiment pas quoi faire? S’agit-il des familles et des individus de la classe moyenne dont les conservateurs parlent régulièrement? C’est peut-être le cas de ceux qui font partie de leur monde à eux, mais ce n’est pas le cas des gens que je côtoie. Les gens que je côtoie ne se demandent pas, à la fin de l’année, ce qu’ils vont faire des 10 000 $ qui leur restent, jusqu’à ce qu’ils voient à la télé une publicité, payée avec leur propre argent, qui leur dit quoi faire de cet argent. Les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts, par les temps qui courent.
Le taux d’endettement personnel atteint aujourd’hui un record historique au Canada. Les Canadiens n’ont jamais eu autant de dettes, et la raison en est simple: la qualité et la sécurité des emplois ont diminué, alors que le coût de la vie n’a cessé d’augmenter.
De temps à autre, les conservateurs ont proposé, presque par accident, un programme susceptible d’aider les Canadiens et de créer des emplois. L’un d’entre vous se souvient-il du programme pour la rénovation domiciliaire? C’était un programme intéressant. Les conservateurs l’ont annoncé, puis l’ont supprimé, avant de l’annoncer encore une fois et de le supprimer encore une fois. En quoi consistait ce programme? Il aidait les Canadiens à faire face à l’augmentation du coût du chauffage et de la climatisation de leur logement. C’est un programme qui a également permis de créer des emplois dans les petites entreprises, au niveau local, et qui nous a aidés à faire face aux changements climatiques. Tout à l’heure, mon collègue a parlé de la sécheresse, des variations météorologiques et de l’intensité accrue des tempêtes.
Le programme en question avait permis de faire ces trois choses, la Sainte Trinité en quelque sorte: réduire les coûts des Canadiens, augmenter les carnets de commandes des petites entreprises et créer des emplois. Sans compter qu’il nous aidait à faire face à nos engagements en matière de changements climatiques. Les gouvernements conservateurs et libéraux ont fait toutes sortes de promesses, mais sans aucun plan pour les mener à bien. Ils ont supprimé le programme, et à deux reprises, qui plus est.
Nous allons rétablir ce programme et ainsi faire en sorte que les Canadiens puissent participer à la lutte contre les changements climatiques, car les conservateurs, eux, ne cessent de préconiser l'économie au détriment de l'environnement. Par contre, nous savons que ce n'est pas la bonne façon de faire. À l'heure actuelle, les pays les plus productifs, les plus efficaces et les plus prospères s'attardent autant à l'économie qu'à l'environnement. Ils ne préconisent pas l'un de ces aspects au détriment de l'autre. En effet, n'importe quelle personne assez stupide et ignorante pour penser qu'elle peut simplement stimuler l'économie en faisant fi de l'environnement et de l'empreinte écologique qu'elle laisse et qui estime qu'elle peut en quelque sorte créer une autre réalité virtuelle sans tenir compte des contraintes liées à l'environnement est un dinosaure, et donc, cette personne doit faire ce que les dinosaures font et ont toujours fait, c'est-à-dire disparaître et laisser la place à d'autres personnes déterminées à faire évoluer l'économie canadienne pour qu'elle devienne beaucoup plus équitable et prospère.
Nous, députés néo-démocrates, préconisons les technologies propres. Pour la première fois l'an dernier, nous avons pu constater, à l'échelle mondiale, que les contributions faites au secteur des technologies propres ont dépassé les investissements dans l'économie pétrolière et gazière et l'économie du carbone. Nous avons constaté que partout dans le monde, des pays se sont orientés dans cette direction, et pas seulement des pays dits développés: la Chine, l'Inde et le Brésil ont aussi emboîté le pas. Qu'en est-il du Canada? Notre est pratiquement incapable de prononcer les mots « changements climatiques », et la seule promesse qu'il est disposé à faire ne se concrétisera qu'à la fin du siècle. Lorsqu'on lui demande comment nous nous y prendrons pour atteindre cet objectif, il nous dit qu'il n'a pas à s'en faire avec cela, car à ce moment-là, il ne sera plus de ce monde.
Cela ressemble aux engagements pris par les conservateurs au sujet des comptes d’épargne libres d’impôt. Lorsque le s’est fait demander comment il allait recouvrer l’argent perdu par cette mesure, qui coûtera cher très rapidement, il a déclaré qu’il n’avait pas à s’en faire pour cela, que ce serait à l'éventuelle petite-fille du de s’en inquiéter. Ce fut révélateur — un peu comme un lapsus freudien — lorsqu’il a dit ne pas se préoccuper de cela, que les conservateurs ne s’en font pas avec le coût énorme d’un programme qui, espèrent-ils, pourrait leur apporter juste assez de votes aux prochaines élections, parce que les coûts réels seraient relayés à nos petits-enfants. « Et alors? », disent les conservateurs, dans une attitude semblable à celle qu’ils ont pour les changements climatiques.
Depuis qu’ils sont au pouvoir, combien de fois avons-nous entendu les conservateurs promettre de réglementer le secteur pétrolier et gazier; ce qui, soit dit en passant, constitue la façon la plus coûteuse de s’occuper des changements climatiques, selon le secteur en question. Celui-ci voudrait plutôt un prix sur le carbone qui corresponde véritablement à la réalité. Voilà pourquoi les grandes compagnies pétrolières du Canada réclament une telle chose. Les députés croient-ils que les conservateurs se rendent dans les bureaux de Suncor et de Syncrude pour leur reprocher à grands cris leur politique sur la taxe du carbone en leur disant qu’ils vont torpiller l’économie? Naturellement, ils ne font pas cela. Nous comprenons que les entreprises ont besoin de stabilité. Elles comprennent également que les coûts de la pollution et le principe du pollueur payeur devraient être fondés sur des données scientifiques et encadrés par la loi. Or, que font les conservateurs avec la science? Ils la musellent.
Nous avons également vu le gouvernement couper 14 milliards de dollars dans ses programmes et imposer des mesures d’austérité alors que l’économie est fragile. Or, le FMI, la Banque mondiale et l’Union européenne sont tous d’avis actuellement qu’il faut s’efforcer de faire progresser nos économies, et non les empêcher d’acquérir une certaine prospérité. Toutefois, nous avons vu de nombreuses fois les conservateurs et, avant eux, les libéraux mettre à l’essai cette idéologie, qui n’est pas nouvelle, qui est aussi vieille que l'économie reaganienne. L'idéologie veut que l'on ait simplement à réduire de 650 milliards de dollars les impôts des sociétés — ce que les conservateurs ont fait, comme les libéraux avant eux — pour que les compagnies se remettent comme par magie à réinvestir et à embaucher plus de gens dans le secteur manufacturier et dans tous les autres secteurs. Mark Carney a dit pendant des années qu'il y avait 650 milliards de dollars qui dormaient dans les comptes bancaires des sociétés au lieu d'être investis dans l’économie. L’idéologie des conservateurs ne fonctionne donc pas.
Les annonces récentes des conservateurs concernant l’infrastructure et le transport public nous ont montré une fois de plus qu’il faudra attendre des années avant que les projets se réalisent. Les conservateurs pensent à eux avant tout et ils essaient de se faire réélire en dépit de tout ce qui joue contre eux. Il me semble que les Canadiens et que l’économie canadienne réclame une action réelle, et non pas des annonces, une autre escroquerie, un autre stratagème trompeur. Ils veulent quelque chose qui aidera véritablement l’économie canadienne.
Nous avons fait deux suggestions qui auraient permis d'aider le secteur manufacturier et les petites entreprises, mais les conservateurs les ont rejetées. Ils ont voté contre les mesures que nous avons proposées et, le mois suivant, ils les ont intégrées à leur budget. Prenons le temps de souligner l'hypocrisie dont ils ont fait preuve: les conservateurs ont voté contre nos propositions et, la semaine suivante, les ont intégrées à leur budget. Nos idées sont soudainement devenues intéressantes parce qu'elles ont été reprises par les conservateurs.
Les Canadiens méritent beaucoup mieux que ce qu'on leur offre à l'heure actuelle, mais tout n'est pas perdu. D'ici quelques mois, ce gouvernement fatigué et usé à la corde sera chassé du pouvoir, et c'est pourquoi je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
« cette Chambre refuse de donner troisième lecture au projet de loi C-59, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 21 avril 2015 et mettant en oeuvre d'autres mesures, parce qu'il:
a) instaure le fractionnement du revenu et hausse le plafond des cotisations au compte d’épargne libre d’impôt, mesures qui profiteront principalement aux mieux nantis tout en gaspillant des milliards de dollars;
b) omet de mettre en place un salaire minimum fédéral de 15 $ l'heure ainsi qu'un programme de service de garde universel et abordable, deux mesures qui aideraient les familles de travailleurs et de la classe moyenne qui en ont besoin;
c) ne protège pas les stagiaires canadiens contre les heures de travail déraisonnables, le harcèlement sexuel et le cycle sans fin de travail non rémunéré;
d) établit un dangereux précédent à l'égard du droit de savoir des Canadiens en apportant des modifications rétroactives afin d’absoudre le gouvernement de son rôle dans les violations potentielles des lois d'accès à l'information
e) attaque le droit de centaines de milliers de travailleurs canadiens à la négociation collective libre et équitable.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de l'important projet de loi qui nous est soumis et qui nous permet, selon moi, de mettre en évidence ce qui distingue les partis politiques représentés aux Communes.
Il m'apparaît important de souligner d'entrée de jeu que nous entendons beaucoup parler de la classe moyenne du Canada aujourd'hui, et c'est bien ainsi. Cependant, je dirais que, depuis que le chef du Parti libéral occupe son poste actuel, soit depuis deux ans environ, il a élevé le niveau du débat sur la classe moyenne, et nous avons pu voir les autres partis politiques représentés aux Communes épouser cette cause très importante, c'est-à-dire celle de la classe moyenne au Canada. Le chef du Parti libéral a été le premier à mettre le sujet à l'ordre du jour, et on peut voir aujourd'hui que, depuis lors, tous les partis politiques essaient de faire valoir leurs propositions concernant la classe moyenne parce qu'ils croient, eux aussi, que c'est une question importante.
Ce qui nous distingue des autres partis, c'est que nous croyons vraiment que la réponse à nombre de problèmes actuels est de renforcer la classe moyenne du Canada. Dès qu'on est conscient de l'importance de la classe moyenne comme principal facteur de croissance économique au pays, investir dans la classe moyenne pour la renforcer devient une solution incontournable. Pour assurer la vigueur de l'économie canadienne, il nous faut une classe moyenne robuste, avec des assises solides.
C'est le 10e budget du gouvernement actuel. Or, on ne peut que constater que ce budget donne surtout aux Canadiens qui en ont le moins besoin. Il est temps de faire place à de nouvelles idées, d'investir dans les emplois et la croissance de la classe moyenne et de ceux qui font tout ce qu'ils peuvent pour en faire partie. Depuis que les conservateurs sont au pouvoir, les Canadiens de la classe moyenne doivent travailler plus — et plus fort — pour joindre les deux bouts. À notre avis, c'est injuste.
Nous voulons que les choses soient justes. Prenons l'exemple du budget. Tout, en fait, est une question de priorités. Voyons plutôt ce que ferait le Parti libéral du Canada pour rendre les choses plus justes.
Un gouvernement libéral rendrait le régime fiscal plus juste et allégerait le fardeau fiscal de la classe moyenne de 7 %. On parle d'une réduction d'impôt de 3 milliards de dollars pour ceux qui en ont le plus besoin. En instaurant une prestation non imposable plus généreuse et plus juste, les libéraux verseraient plus d'argent chaque mois aux familles afin de les aider à assumer ce qu'il en coûte d'élever des enfants. Voyons ce que ça donne, concrètement: selon le plan des libéraux, la famille typique composée de deux parents et de deux enfants et gagnant 90 000 $ par année recevrait un montant non imposable de 490 $ par mois. Par contre, la même famille ne recevrait que 275 $ après impôt si le était reporté au pouvoir.
Les ministres et les ministériels n'arrêtent pas de dire que les libéraux annuleraient l'allégement fiscal en question, mais rien n'est pourtant plus faux. En réalité, les libéraux verseraient plus d'argent chaque mois aux familles de la classe moyenne avec enfants que les conservateurs. Ça, c'est la vérité.
Nous demanderons en outre aux Canadiens les mieux nantis de payer un peu plus afin que ceux de la classe moyenne paient un peu moins. En clair, le Parti libéral annulerait le programme de fractionnement du revenu et tous les cadeaux fiscaux que le a donnés aux plus riches et nous créerions une nouvelle fourchette d'imposition pour la frange de 1 % des Canadiens qui gagnent plus de 200 000 $.
Les députés connaissent sans doute très bien le programme de fractionnement du revenu. C'est un programme de 2 milliards de dollars que les conservateurs ont mis en place. Des centaines de millions de dollars seront retirés à la classe moyenne chaque année pour soutenir moins de 15 % des habitants les mieux nantis du Canada. Il s'agit d'un programme très coûteux, qui n'est tout simplement pas nécessaire. Même l'ancien ministre des Finances, le regretté Jim Flaherty, avait convenu que le programme était une mauvaise idée et qu'il n'était pas équitable. Néanmoins, le a décidé de présenter un programme de fractionnement du revenu, qui coûtera très cher.
Nous sommes d'avis que ce n'est pas correct. C'est une mesure semblable à une autre prévue dans le budget, c'est-à-dire celle qui a trait aux droits de cotisation à un CELI, que le gouvernement a doublés. Quelles personnes seront les plus susceptibles de profiter de cette mesure fiscale? Une fois de plus, ce seront certains des Canadiens les plus nantis. Quand je pense aux résidants de Winnipeg-Nord, que je représente, ceux qui gagnent un revenu familial de 40 000 $ à 70 000 $ ne disposent pas d'une somme supplémentaire de 10 000 $ pouvant être versée dans un CELI. Les gens qui en ont les moyens sont très rares.
J'estime que cette mesure montre à quel point la politique fiscale du gouvernement est injuste. Qu'il s'agisse de contributions à un CELI ou de fractionnement du revenu, il existe une différence considérable entre la façon dont les libéraux gouverneraient et ce qui est prévu dans le budget conservateur.
Le offre des allégements fiscaux aux riches. Les libéraux, quant à eux, croient dans un pays équitable pour tout le monde. Notre chef a été très clair. Nous devons soutenir les Canadiens de la classe moyenne — ce sont eux le fondement de notre économie — qui n'ont pas eu d'augmentation digne de ce nom en 30 ans.
Les libéraux continueront de présenter des solutions pour faire croître notre économie. La croissance, c'est très important. Nous sortons tous gagnants lorsque le gouvernement du Canada met ses priorités à la bonne place dans le budget. Nous l'avons vu dans le cas de certaines industries au cours des dernières années. On n'a qu'à penser à l'industrie manufacturière, surtout en Ontario, qui a été très durement touchée. Nous parlons de dizaines de milliers d'emplois perdus dans le secteur manufacturier en Ontario seulement, pour la plupart de bons emplois de qualité, parce que le gouvernement national a ignoré ce dossier. Les emplois qui se créent ne suffisent pas à remplacer ceux qui ont été perdus.
Les Canadiens sont inquiets et je les comprends. Voilà pourquoi ils veulent qu'Ottawa fasse preuve de leadership dans ce dossier. Les conservateurs disent qu'ils ont créé 1,3 million d'emplois, mais, en réalité, le gouvernement n'a pas été à la hauteur. Au cours des dernières années, il a peut-être créé quelques centaines d'emplois. De quel genre d'emplois s'agit-il? Ils ne sont pas de la même nature ou valeur que les emplois que nous avons perdus. Le gouvernement continue d'avancer des chiffres pour essayer de donner une fausse impression, comme s'il faisait du bon travail dans le dossier de la création d'emplois, alors que rien n'est plus faux.
À preuve, le débat sur le commerce. Les ministres prennent la parole, les uns après les autres, pour s'enorgueillir des accords commerciaux que le gouvernement a signés. Certes, il a signé quelques accords commerciaux. Toutefois, l'accord avec l'Union européenne, qui compte pour 28 des 38 pays auxquels les conservateurs font souvent référence, n'a toujours pas été signé. Cet accord n'est pas finalisé. Le premier ministre arrive de l'étranger. Je doute qu'il ait réalisé des progrès notables dans ce dossier.
Le président ukrainien était ici pour faire part à tous les parlementaires et, par l'intermédiaire de la Chambre, à tous les Canadiens de son désir qu'un accord commercial soit signé entre l'Ukraine et le Canada. Cependant, même sur ce front, le gouvernement n'a pas répondu à nos attentes. Il aurait pu en faire davantage. Si nous regardons ce que l'Union européenne a fait avec l'Ukraine sur le plan commercial par rapport à ce que le Canada a fait, nous constatons que le Canada n'a pas été à la hauteur.
Les conservateurs peuvent bien se vanter de notre merveilleuse performance commerciale. Toutefois, la réalité est tout autre. Quand il est question de commerce, ce qui importe, c'est si le Canada affiche un excédent commercial ou s'il accuse un déficit commercial.
Sous les gouvernements libéraux, il affichait toujours un excédent commercial, mais ce n'est pas le cas sous le gouvernement conservateur. Je pense que cela fait 51 mois que nous devons composer avec des déficits commerciaux. En fait, quand le actuel a remplacé Paul Martin, nous avions un excédent commercial de plus de 1 milliard de dollars. Le premier ministre a transformé cet excédent en déficit, et la situation n'a pratiquement jamais changé depuis.
Les conservateurs peuvent parler de leur grande capacité à conclure des accords commerciaux, mais la vérité, c'est qu'ils ont fait preuve d'une incapacité flagrante dans ce domaine, et que cela nous a coûté très cher. Nous nous demandons pourquoi nous avons perdu des dizaines de milliers d'emplois dans le secteur manufacturier. Il faudrait peut-être commencer à examiner la balance commerciale et la performance commerciale guère impressionnante des conservateurs. Cela nous permettra de comprendre que le passage d'un excédent commercial à un déficit commercial a entraîné la perte de milliers d'emplois et de débouchés.
Nous pouvons aussi parler des répercussions que cela a eues sur le budget et de la mauvaise façon dont le gouvernement a géré cette situation. Pensons à ce que ferait le projet de loi d'exécution du budget. Il créerait ce que le gouvernement appelle une loi sur l'équilibre budgétaire.
Imaginez-vous un peu: le gouvernement fait des sermons sur l'équilibre budgétaire malgré le fait qu'il n'a pas réussi à équilibrer le budget. La seule fois qu'il a équilibré le budget, c'est l'année suivant le départ du premier ministre Paul Martin. Le gouvernement libéral de Paul Martin a enregistré un excédent de plusieurs milliards de dollars. Les conservateurs avaient le bénéfice d'un énorme excédent lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir. Deux ans plus tard, encore avant la récession, ils avaient transformé cet énorme excédent en un déficit de plusieurs milliards de dollars. Ils se disent de bons gestionnaires financiers, mais je n'en crois rien.
Et maintenant, quelques mois avant les élections, le gouvernement affirme avoir équilibré le budget. Il ne peut berner les Canadiens. Il suffit de voir comment il s'y est pris pour équilibrer le budget. Il a vendu, à prix de gros, pour 2 milliards de dollars d'actions de GM et puis il a puisé dans le fonds d'urgence, chose que certains de ses ministres avaient dit qu'ils ne feraient jamais. Il a fait cela pour parvenir à un faux équilibre budgétaire. Il a puisé dans le fonds d'urgence et vendu des actions de GM pour quelques milliards de dollars pour pouvoir enregistrer un excédent de 1 milliard de dollars.
Je ne crois pas que le budget sera équilibré. Je crois qu'après les prochaines élections, lorsque tous les chiffres seront disponibles, on apprendra que ce parti conservateur-réformiste, ce gouvernement bidon, n'aura pas pu présenter un budget équilibré en 2015-2016.
Ce qui me dépasse, c'est que les conservateurs osent dire aux libéraux qu'ils ne savent pas comment équilibrer un budget. En fait, la seule personne dans cette enceinte à avoir réussi à équilibrer un budget en tant que ministre des Finances, c'est le député qui siège devant moi, le député de , qui est le chef adjoint du Parti libéral.
Les gouvernements dirigés par Jean Chrétien et Paul Martin ont équilibré le budget à maintes reprises. Nous savons toutefois que les conservateurs sont incapables d'équilibrer un budget. Ils vivent dans un monde imaginaire et prétendent à tort que l'équilibre budgétaire n'a aucun secret pour eux. En réalité, c'est exactement le contraire qui se produit. Le Parti conservateur n'a absolument aucune crédibilité en ce qui a trait à l'équilibre budgétaire. Le passé nous montre clairement que le Parti libéral peut équilibrer le budget et qu'il l'a déjà fait.
En même temps, le Parti libéral sait ce qui est important aux yeux des Canadiens et veille au financement des mesures en conséquence. J'aimerais présenter deux exemples à cet égard.
Il y a aussi les pensions. Il y a quelques années, lorsque le se trouvait de l'autre côté de l'océan, il a annoncé que l'âge de la retraite passerait de 65 à 67 ans. Le Parti libéral sait quels sont les coûts de cette mesure pour les Canadiens. C'est un coût que nous ne sommes pas prêts à accepter. En adoptant cette politique, le gouvernement conservateur précipitera des milliers d'aînés de plus dans la pauvreté.
Les raisons invoquées par les conservateurs pour justifier leur décision de faire passer l'âge de la retraite à 67 ans sont tout à fait fallacieuses. Ils ont essayé de créer une situation de crise. Rien ne justifie que le gouvernement prenne une telle décision. Essentiellement, c'est ce que le directeur parlementaire du budget, qui agit de façon indépendante, affirme, et c'est aussi ce qu'affirment des intervenants externes.
C'est un enjeu que j'entends aborder lorsque je ferai du porte-à-porte pour rencontrer les électeurs de ma circonscription. Le Parti libéral a été très clair: nous allons revenir en arrière et ramener l'âge de la retraite à 65 ans. Nous ne permettrons pas au gouvernement conservateur de s'en tirer à bon compte en faisant passer l'âge de la retraite à 67 ans.
En ce qui concerne le RPC, il ne fait aucun doute que le a déjà mentionné qu'il n'appuie pas le RPC. En fait, il aimerait mieux que ce régime disparaisse. Le premier ministre refuse maintenant de rencontrer ses homologues des provinces et des territoires pour trouver des façons d'améliorer le RPC. Il est donc de plus en plus clair que le premier ministre ne se soucie guère du fait que les trois régimes de pensions du Canada offrent un filet de sécurité sociale à la population. Les mesures qu'il a prises et les propos qu'il a tenus le montrent hors de tout doute.
Le ne se rend pas compte que les Canadiens ont véritablement à coeur certaines choses et croient vraiment en leur l'importance, notamment notre système de soins de santé. Le Parti libéral, quant à lui, a véritablement à coeur le RPC. Nous avons à coeur notre système de soins de santé. Nous estimons aussi qu'il est très important d'avoir un filet de sécurité sociale. Par contre, nous ne pouvons pas faire confiance aux conservateurs à cet égard.
:
Monsieur le Président, notre gouvernement a déposé un budget qui est non seulement prudent et équilibré, mais qui comprend aussi d’importantes mesures destinées à répondre aux priorités des Canadiens. Je suis heureux de profiter de cette occasion pour aborder quelques faits saillants du budget. Je voudrais également mentionner que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Tout comme notre gouvernement a travaillé fort pour présenter un budget équilibré, les familles canadiennes travaillent fort tous les jours pour boucler leur propre budget. C’est l’une des raisons pour lesquelles le budget de 2015 me rend particulièrement heureux. C’est parce qu’il soutient les familles canadiennes de plusieurs façons concrètes.
Nous avons reconnu que chaque famille est unique. Nous n’essayons pas d’imposer à tout le monde une solution uniforme, comme le proposent certains députés de l’opposition. Je peux mentionner, par exemple, la prestation universelle pour la garde d’enfants, qui assurera aux familles un montant de 1 920 $ par an pour chaque enfant de moins de 6 ans, et de 720 $ par an pour chaque enfant de 6 à 17 ans. Les parents peuvent se servir de cet argent comme ils le veulent afin de répondre aux besoins de leurs enfants.
Comme il l’a promis, notre gouvernement a mis en œuvre le fractionnement du revenu des familles comptant des enfants mineurs. Cela permettra à beaucoup de familles de passer à une tranche de revenu inférieure, ce qui laissera aux parents plus d’argent dans leurs poches.
Nous avons porté à 1 000 $ le crédit d’impôt pour la condition physique des enfants, ce qui donnera à ceux-ci la possibilité de participer aux sports qu’ils aiment et de prendre l’habitude d’une vie saine et active. Ces mesures fiscales réduisent les impôts de 100 % des familles, et surtout des familles laborieuses de la classe moyenne.
Les mesures adoptées par notre gouvernement offrent des allégements et des avantages fiscaux pouvant atteindre 6 600 $ pour une famille moyenne de quatre personnes. Cela fait près de 7 000 $ par famille chaque année. Je sais d’expérience qu’il est coûteux de subvenir aux besoins d’une famille. Même si mes enfants sont maintenant grands, je peux me rendre compte des avantages que ces mesures assurent aux familles canadiennes ayant de jeunes enfants.
D’après les statistiques, 11 millions de Canadiens se sont dépêchés de profiter des avantages du compte d’épargne libre d’impôt. Le budget de 2015 a porté la contribution annuelle maximale à 10 000 $. Beaucoup des électeurs de ma circonscription sont vraiment très heureux de profiter de cette nouvelle occasion d’épargner.
Je viens de mettre en évidence les mesures qui profitent aux familles qui élèvent actuellement la prochaine génération de Canadiens. Je voudrais maintenant parler de ce que le budget de 2015 apporte à nos aînés, qui ont consacré leur vie à édifier le fier pays que le Canada constitue aujourd’hui.
La situation financière de nos aînés s’est beaucoup améliorée. Le pourcentage des aînés à faible revenu est passé de 21,4 % en 1980 à 5,2 % en 2011. C’est l’un des taux les plus bas du monde industrialisé.
Dans le budget de 2011, notre gouvernement avait accordé la plus grande augmentation du supplément de revenu garanti des 25 dernières années, investissant plus de 300 millions de dollars par an pour renforcer encore plus la sécurité financière et le bien-être de plus de 680 000 aînés du Canada.
Notre gouvernement a aussi mis en œuvre le fractionnement du revenu de pension. En 2014, un aîné célibataire pouvait gagner 20 054 $ et un couple, 40 108 $ avant d’avoir à payer l’impôt fédéral sur le revenu. Par suite des mesures prises par notre gouvernement depuis 2006, près de 380 000 aînés ont été rayés du rôle fédéral d’imposition.
Au cours des dernières années, beaucoup d’aînés de ma circonscription m’ont écrit pour demander un changement des règles relatives aux FERR afin de tenir compte de la longévité accrue des aînés. Par suite des lettres et des appels que j’ai reçus, j’ai abordé cette question avec le . Le budget de 2015 réduit sensiblement les pourcentages minimaux de retrait des FERR, ce qui permet aux aînés de faire durer plus longtemps leurs économies.
De plus, le budget de 2015 prévoit, à l’intention des aînés et des personnes handicapées, le nouveau crédit d’impôt pour l’accessibilité domiciliaire qui leur permettra de continuer à mener une vie autonome chez eux.
En parlant de ceux qui ont contribué à l’édification de notre pays, je pense aux personnes qui ont risqué leur vie pour défendre notre liberté et notre sécurité. Je veux parler de nos anciens combattants. À , nous sommes fiers d’avoir chez nous le plus grand centre de vétérans du Canada, Sunnybrook. J’ai beaucoup de plaisir à servir les anciens combattants de ma circonscription. Je suis aussi reconnaissant à notre gouvernement de considérer comme prioritaires les soins à leur donner.
Le gouvernement a continuellement apporté d’importantes améliorations à la Nouvelle Charte des anciens combattants afin de répondre à leurs besoins.
Le Plan d’action économique de 2015 a prouvé une fois de plus la réalité de cet engagement. Il comprend la mise en œuvre de la nouvelle allocation de sécurité du revenu de retraite à l’intention des vétérans canadiens atteints d’une invalidité modérée ou grave, l’élargissement de l’accès à l’allocation pour déficience permanente pour indemniser les vétérans invalides de la perte de possibilités de carrière, la modification de l’allocation pour perte de revenus qui assure aux vétérans à temps partiel de la Réserve le même niveau de soutien du revenu qu’aux vétérans à temps plein de la force régulière et l’augmentation du niveau de soins personnalisés offerts aux anciens combattants qui ont besoin d’un soutien régulier, grâce à l’amélioration du ratio d’anciens combattants par gestionnaire de cas.
À part les mesures prévues dans le budget de 2015, nous avons également ouvert de nouvelles cliniques de santé mentale de première ligne un peu partout au pays. La nouvelle allocation de secours pour les aidants familiaux permettra d’accorder aux vétérans ayant subi des blessures liées à leur service une subvention annuelle non imposable de plus de 7 000 $ pour donner un répit aux aidants familiaux tout en maintenant les services dont ces vétérans ont besoin.
Tous ces avantages s’ajoutent à nos réalisations visant à maintenir une économie forte en défendant le Canada à l’intérieur et à l’étranger, en renforçant la sécurité nationale et en prenant la part de nos vétérans.
J’ai parlé de différents groupes et de l'incidence que le budget a sur eux. Je voudrais maintenant profiter de l’occasion pour mettre en évidence les répercussions du budget de 2015 sur une question dont viennent me parler des gens de tous les âges et de toutes les couches de la société dans la circonscription de Don Valley-Ouest: le transport en commun.
L’une des plaintes que les électeurs de Toronto formulent le plus couramment concerne la congestion routière et la saturation du réseau routier. Le budget de cette année avait une annonce particulièrement intéressante pour Toronto: un fonds innovateur, le Fonds pour le transport en commun, qui injectera 750 millions de dollars de plus sur deux ans à compter de 2017-2018 et 1 milliard de dollars par année par la suite.
Le maire de Toronto a dit de ce fonds innovateur: « Il s’agit d’un grand progrès pour Toronto et l’ensemble du Canada », ajoutant: « Le gouvernement fédéral s’est engagé à créer un fonds national spécial pour investir dans les transports publics. Voilà une excellente nouvelle pour Toronto et les autres villes canadiennes. »
Ce nouveau fonds pour les transports en commun s’ajoute aux fonds qui sont déjà en place grâce au Nouveau Plan Chantiers Canada, qui continue d’injecter 5,35 milliards de dollars par année en moyenne pour les infrastructures, et au Fonds fédéral de la taxe sur l'essence.
J’ai l’impression que bien peu de gens connaissent le Plan Chantiers Canada et le Fonds fédéral de la taxe sur l’essence. Et moins de gens encore comprennent comment ces programmes ont déjà eu des effets bénéfiques sur les villes et les municipalités, dont ma propre ville, Toronto. Ainsi, grâce au Fonds de la taxe sur l’essence, le gouvernement du Canada a injecté depuis 2006 plus de 2,2 milliards de dollars pour soutenir des projets d’infrastructure fédéraux dans l’agglomération torontoise. Le gouvernement actuel a doublé le Fonds fédéral de la taxe sur l’essence, en a prolongé la durée et l’a rendu permanent. Il s’agit là d’une source réservée, prévisible et souple de fonds pour les infrastructures municipales.
Malgré toutes les affirmations à l’effet contraire, les fonds que nous avons injectés depuis 2006 dans les infrastructures ont été les plus généreux de toute l’histoire canadienne et ceux qui se sont échelonnés sur la plus longue période. Comme je suis homme d’affaires, j’aime bien m’en tenir aux chiffres concrets en faisant abstraction de tout ce qu’on peut en dire. Les faits ne sauraient être plus clairs. Je suis fier du bilan du gouvernement en matière d’investissement dans les infrastructures.
Une autre question dont j’entends souvent parler, et ce sont cette fois tous les groupes d’âge qui s’y intéressent, est celle des fonds affectés aux services de santé. Il incombe aux provinces de dispenser ces services, mais le gouvernement fédéral contribue à leur financement. Cette année, le gouvernement fédéral versera à l’Ontario des paiements de transfert d’un niveau sans précédent pour soutenir les soins de santé, l’éducation et les programmes sociaux. Cette année seulement, la province touchera des transferts fédéraux de 20,4 milliards de dollars, soit 88 % de plus que ce que l’ancien gouvernement libéral accordait, lui qui a sabré les paiements de transfert consentis aux provinces. Nous n’allons jamais faire cela, et nous ne permettrons pas que cela se fasse.
Le budget équilibré que le gouvernement propose et son plan de faible imposition pour favoriser l’emploi, la croissance et la sécurité ne sont que deux exemples de plus qui illustrent son vigoureux leadership, un leadership qu’il a manifesté constamment et qui s’est concrétisé par l’action. Le Plan d’action économique de 2015 ne fait pas exception.
J’ai hâte de voir se réaliser le brillant avenir de notre pays en croissance, de notre beau pays dont nous sommes tous fiers.
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue d’avoir accepté de partager son temps de parole avec moi. C’est probablement la dernière fois que je prends la parole au cours de la 41
e législature, mais j’espère être de retour pour la prochaine législature. Le Président espérait peut-être que ce soit un discours d’adieu, mais je dois le décevoir. Je tiens à saluer ma grand-mère, qui suit les délibérations des Communes à la télévision tous les jours dans l’espoir d’entendre son petit-fils. Permettez-moi donc, monsieur le Président, de saluer ma grand-mère Wallace.
Aujourd’hui, nous discutons du projet de loi , qui est un projet de loi d’exécution du budget. J’explique tout le temps aux électeurs de ma circonscription que, en soi, le budget est un document d’orientation qu’il faut mettre en œuvre concrètement. En fait, la Chambre a déjà adopté le budget et elle doit maintenant en approuver le contenu en adoptant une motion de voies et moyens et le projet de loi à l’étude aujourd’hui. Normalement, nous devrions avoir un projet de loi de cette nature au printemps et un autre à l’automne. Mais à l’automne, ce sera la campagne électorale. Nous étudions donc le projet de loi maintenant, qui contient beaucoup de mesures très importantes qui étaient prévues dans le budget et qui s’appliqueront immédiatement.
J’ai appris aujourd’hui que notre collègue d’ prend sa retraite et ne sera pas candidat aux prochaines élections. Depuis des années, ce député fait un excellent travail comme président du comité des finances. Je tiens à le remercier de ses efforts et de tout ce qu’il a fait dans le domaine des finances.
La semaine dernière, nous avons entendu d’excellentes interventions. J’étais présent mardi soir et mercredi soir derniers pour les discours de ceux qui ne tenteront pas de se faire réélire à l’automne. Je tiens à remercier tous mes collègues, de part et d’autre de la Chambre, qui ont livré d’excellents discours et expliqué pourquoi ils s’étaient présentés, ce qu’ils avaient accompli et pourquoi il était important que les parlementaires poursuivent leur travail. Je remercie aussi bien ceux qui partent à la retraite que ceux qui se tournent vers une nouvelle carrière.
Le projet de loi d’exécution du budget à l’étude aujourd’hui comprend un certain nombre de mesures clés que d’autres collègues et moi préconisons depuis quelques années.
La première concerne les modifications apportées aux régimes pour ce qui est des taux de retrait des FERR.
On me dit que, dans ma circonscription, Burlington, 50 % des électeurs auraient 55 ans et plus. Je ne représente pas la totalité de Burlington, mais seulement une partie, et on y trouve un bon nombre d’aînés.
Je suis député depuis neuf ans, et les électeurs m’ont donné leur point de vue sur un certain nombre de questions. À propos des taux de retrait des FERR, 40 personnes se sont adressées à moi. Sans liens entre elles. Sans lien avec une organisation. Quarante personnes m’ont dit qu’il fallait apporter des modifications aux FERR. Elles m’ont expliqué pourquoi c’était important.
Les habitants de ma circonscription vivent plus longtemps, comme ceux de l’ensemble du Canada. J’ai toujours une grand-mère. Lorsque les FERR ont été proposés, les règles ont été fixées en fonction de la durée de vie moyenne. Au Canada, grâce à la qualité de vie, aux soins de santé et à l’environnement, on vit plus longtemps. Au fur et à mesure que la durée de vie moyenne s’allonge, les retraités doivent étaler leurs revenus de retraite sur une plus longue période.
Un autre point est important. Lorsqu’on atteint l’âge de 71 ans, il faut convertir les REER en fonds enregistrés de revenu de retraite. Les conservateurs ont repoussé de 69 à 71 ans l’âge où cette conversion doit se faire.
Ces fonds sont normalement investis sur le marché, et le marché a été perturbé en 2008 et en 2009. Les économies de ceux qui ont travaillé toute leur vie et qui ont épargné ont souffert du ralentissement économique de ces années-là. Pourtant, nous obligions ces épargnants à retirer un certain minimum de leurs économies même s’ils n’en avaient pas besoin parce qu’ils avaient d’autres revenus, qu’il s’agisse d’une caisse de retraite ou de fonds d’autres sources. Ces retraits obligatoires pénalisaient doublement ces personnes: d’abord sur le marché, puis parce qu’elles avaient à payer de l’impôt sur des fonds qui leur rapportaient moins que prévu.
De nombreux collègues de ce côté-ci de la Chambre et moi-même avons demandé au de réduire le montant minimum à retirer des FERR. Je suis très heureux de voir cette mesure dans le budget. C’est un gain pour les aînés de tout le Canada et ceux de ma circonscription, Burlington. Je suis content que cette mesure figure dans le projet de loi d’exécution du budget, car elle pourra être en place avant que le Parlement n’ajourne ses travaux.
La deuxième mesure, j’en ai parlé et je l’ai préconisée. Mais c’est un peu une surprise. Les simples députés se font souvent demander quelle influence ils peuvent avoir. Sur deux points contenus dans le budget, je peux dire que les simples députés ont préconisé des changements.
L’un des changements permet aux gens qui s’occupent d’un proche malade de toucher des prestations d’assurance-emploi pendant six mois au lieu de six semaines. C’est un changement important qui est très bien reçu dans ma circonscription. Comme je l’ai dit, nous avons un certain nombre d’aînés et, comme nous le savons, les besoins de soins et de soutien augmentent avec l’âge. Cela est naturel. Grâce à ce budget, les aidants familiaux bénéficieront d’une aide accrue de l’assurance-emploi si, pour des raisons personnelles ou familiales, ils doivent rester chez eux pour prendre soin d’une personne qui en a besoin. Le passage de six semaines à six mois permettra aux intéressés de rester à la maison avec un membre de la famille qui a besoin de soins. Cela contribuera à l’édification de la communauté et aidera la famille car, quel que soit le stade de la maladie, l’aidant familial pourra rester là sans s’inquiéter des répercussions financières de son absence du travail pendant six mois.
L’autre chose dont je voudrais parler est que nous n’avons pas, dans ma circonscription, un grand employeur. Burlington n’est pas une ville monoindustrielle. Notre plus grand employeur a près de 800 travailleurs, ce qui est assez important. C’est une société d’une bonne taille. Les députés savent probablement que le taux de chômage à Burlington est d’environ 5 à 5,6 %. La majorité de nos employeurs sont de petites entreprises, qui sont les créateurs d’emploi du pays. La baisse du taux d’imposition de 11 à 9 % aura des répercussions sensibles sur les petites entreprises de ma collectivité. Elles auront les moyens de payer davantage d’employés parce que leur fardeau fiscal sera moindre. Elles auront la possibilité d’utiliser l’argent qu’elles économiseront ainsi pour réinvestir dans leurs propres opérations. Réinvestir dans l’entreprise se traduit par l’achat de matériel ou l’embauche d’employés, ce qui crée de l’emploi et de la richesse et qui améliore la situation de notre pays.
Ce fur un honneur pour moi de participer au débat sur le projet de loi .
:
Monsieur le Président, je noterai en commençant que le député de n'a pas vraiment répondu à la question que j'ai posée. Je lui demandais pourquoi les conservateurs ont inclus de mesures comme la diminution de l'impôt pour les petites entreprises de 11 à 9 % ainsi qu'une extension de l'amortissement accéléré pour les coûts en capital. Ce sont deux mesures qui étaient dans la motion de l'opposition que nous avions soumise et à laquelle les conservateurs se sont opposés et contre laquelle ils ont donc voté.
Je vais parler du projet de loi . J'aimerais préciser que je vais partager le temps dont je dispose avec le député de .
J'ai déjà parlé de ce projet de loi en deuxième lecture. J'ai eu la chance de siéger pendant trois ans au Comité permanent des finances, mes anciennes amours. Il n'y a pas grand-chose qui a changé quant au projet de loi , car c'est encore le même ramassis de lois qui sont soit amendées, soit éliminées ou encore créées par un projet de loi omnibus, ce qui n'a aucun sens. En effet, nombre de ces mesures n'ont rien à voir avec le budget, et comme plusieurs des projets de loi omnibus budgétaires précédents, celui-ci contient des mesures que je pourrais qualifier d'anticonstitutionnelles, car elles ne pourront pas survivre à un défi à la Cour suprême.
C'était le cas dans le passé. Je me souviens très bien que les conservateurs ont déposé un projet de loi, il y a deux ans de cela maintenant, qui modifiait les règles de nomination des juges québécois à la Cour suprême de façon rétroactive, pour tenter de se sortir du pétrin causé par la nomination du juge Nadon. Or, dans ce projet de loi-ci, deux mesures seront vraisemblablement jugées anticonstitutionnelles et renversées par la Cour suprême.
La première mesure est celle qui modifie des dispositions ayant trait au registre des armes à feu. Ce n'est pas le registre lui-même qui est en cause, mais l'accès à l'information. Actuellement, une enquête de la Police provinciale de l'Ontario est en cours en rapport à un non-respect par la GRC des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information sur le registre des armes à feu. Je ne jette pas le blâme sur la GRC à ce moment-ci; on ne le sait pas, une enquête est en cours. Or ce projet de loi budgétaire contient la tentative — je n'avais jamais vu cela auparavant — de modifier rétroactivement des dispositions afin de pouvoir exonérer la GRC et mettre fin à l'enquête en cours. Cela va à l'encontre de toutes les règles de droit que nous avons dans ce pays. Les conservateurs devraient avoir honte de recourir à une telle mesure qui, si elle était adoptée et n'était pas renversée par la Cour suprême, créerait certainement un précédent extrêmement dangereux pour le processus législatif de ce pays.
Or cette mesure ne se trouve pas dans un projet de loi qui concerne la sécurité publique, et celui-ci n'est pas étudié non plus par le comité qui traite de la Loi sur l'accès à l'information. Non, cette mesure se trouve dans un projet de loi budgétaire.
Dans une réunion du Comité permanent des finances, rencontre où j'ai remplacé un de mes collègues, il y avait justement deux témoins de la GRC. Honnêtement, j'étais mal à l'aise pour eux, parce qu'ils ont été convoqués mais ils ne pouvaient rien dire. Ils ne pouvaient pas faire de commentaire sur le précédent que cela créait ni sur l'enquête de la Police provinciale de l'Ontario. En fait, ils ne pouvaient parler de rien, sauf de la question relative à la Loi sur l'accès à l'information. Or cette question n'était pas incluse dans le projet de loi. Le sujet était vraiment le processus d'amendement législatif et ils n'avaient rien à dire là-dessus.
Cela démontre très clairement que les conservateurs abusent du processus budgétaire. Cela a bien fonctionné pour eux dans les premiers projets de loi budgétaires. Tout le monde s'est offusqué, mais personne n'y pouvait rien parce que, effectivement, ce n'est pas illégal de le faire, c'est simplement non éthique et surtout non transparent.
Je vais conclure sur la deuxième mesure, avant de pouvoir reprendre mon discours. Cette mesure, donne au gouvernement les pouvoirs unilatéraux de limiter le régime de santé, le régime de congés maladie dans la fonction publique, et d'y imposer des modifications. Une négociation doit se passer entre deux parties consentantes. Que le gouvernement utilise son poids et son pouvoir législatifs pour imposer une telle législation dans un contrat, qui devrait être autrement négocié, fausse les données.
Encore une fois, cela crée un dangereux précédent, qui met en danger le droit du secteur public, comme entité syndiquée, à négocier librement.
J'aurai le plaisir de revenir sur ces éléments après la période des questions. J'aurai encore bien d'autres choses à dire à la Chambre.