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HUMA Rapport du Comité

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M. Phil McColeman, député
Président, Comité permanent des ressources humaines,
du développement des compétences, du développement social
et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes
Ottawa (Ontario)
K1A 0A6

Monsieur,

Au nom du gouvernement du Canada (ciaprès appelé le gouvernement), je suis heureux de répondre au deuxième rapport préparé par le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes (ciaprès appelé le Comité) et intitulé « Mobiliser l’expérience : Possibilités pour les personnes âgées sur le marché du travail » (ciaprès appelé le rapport).

Les changements démographiques, comme le taux de natalité décroissant et l’espérance de vie plus longue, contribuent au vieillissement de la population au Canada et devraient avoir une incidence importante sur les employeurs, le marché du travail et la croissance économique dans son ensemble. Dans le passé, la croissance économique du Canada était en grande partie attribuable à l’accroissement de sa population active. Comme l’indique le Rapport sur l’emploi : Le point sur le marché du travail canadien 2014 du gouvernement, la transition vers une population âgée au cours des décennies à venir entraînera une réduction de la proportion de Canadiens disponibles pour travailler, ce qui pourrait ralentir la croissance économique du pays si aucune amélioration n’est apportée à la productivité. Par conséquent, l’étude du Comité tombe à point nommé puisqu’il sera de plus en plus important d’accroître la participation au marché du travail des Canadiens âgés, considérés généralement comme ceux âgés de 55 ans et plus.

Le vieillissement de la population signifie aussi qu’une plus grande proportion de travailleurs canadiens sont âgés et qu’un nombre important de ces travailleurs approchent l’âge auquel les gens prennent habituellement leur retraite. En 2011, les premiers babyboomers ont commencé à atteindre l’âge de 65 ans et le départ de ces travailleurs du marché du travail risque d’aggraver les pénuries de compétences dont font état les employeurs dans certaines régions et certains secteurs de l’économie.

Comme l’indique le rapport, les résultats des Canadiens âgés qui se trouvent sur le marché du travail se sont améliorés considérablement depuis le début des années 2000. En effet, au cours de la dernière décennie, les Canadiens âgés ont vu leur taux d’activité et leur taux d’emploi augmenter davantage que ceux des Canadiens des autres groupes d’âge. Les femmes âgées, plus particulièrement, ont fait des gains importants en ce qui a trait à leurs taux d’activité et d’emploi, mais il y a encore place à l’amélioration, car leurs résultats demeurent inférieurs à ceux des hommes âgés. De plus, le taux de chômage des Canadiens âgés est demeuré relativement bas; le taux de chômage des personnes âgées de 55 ans et plus, qui était de 6,0 % en 2013, était inférieur à la moyenne nationale de 7,1 %. Par ailleurs, certaines éléments de preuve suggèrent que de nombreux Canadiens âgés retardent le moment où ils prendront leur retraite à temps plein et que plus de la moitié des travailleurs âgés de 50 à 75 ans prévoient travailler à temps partiel pendant leur retraite.

Ces tendances positives illustrent bien le fait que le Canada affiche une économie dynamique qui offre à de nombreux Canadiens la possibilité de contribuer à l’amélioration de la productivité et à la croissance économique. Elles montrent aussi que les Canadiens âgés vivent plus longtemps et en meilleure santé de nos jours qu’il y a plusieurs décennies, une situation qui incite nombre d’entre eux à continuer à travailler pour maintenir une interaction sociale et réaliser des gains financiers. De plus, le niveau de scolarité des travailleurs âgés est plus élevé que celui des générations antérieures; les travailleurs âgés constituent donc une source de main-d’œuvre expérimentée capable de diminuer certaines pénuries de compétences et peuvent ainsi contribuer à assurer la prospérité à long terme du Canada.

Le Comité formule les recommandations suivantes : évaluer l’incidence des incitations à une retraite hâtive offertes dans les régimes de pensions publiques sur la participation au marché du travail; inciter les Canadiens à adopter un mode de vie sain au fur et à mesure qu’ils vieillissent; s’assurer que les Canadiens ont accès à la formation professionnelle dont ils ont besoin pour trouver un emploi; mener une campagne de sensibilisation afin de valoriser la contribution des travailleurs âgés au sein des entreprises et de trouver des façons de maintenir ces travailleurs en poste; et collaborer avec les provinces et les territoires afin de favoriser la création d’environnements flexibles. Le gouvernement appuie cette approche et, dans le cadre de son programme qui vise à créer des emplois, à favoriser la croissance économique et à encourager les familles et les collectivités à adopter un mode de vie sain, il a pris des mesures en phase avec les recommandations du Comité.

Permettezmoi de décrire plus en détail certaines mesures que le gouvernement a instaurées pour aider les travailleurs âgés au chômage à trouver de nouveaux emplois, réduire les obstacles à leur participation continue au marché du travail et promouvoir un mode de vie sain et actif chez les Canadiens âgés.

D’abord, le gouvernement a mis en place plusieurs programmes pour favoriser le retour sur le marché du travail des Canadiens âgés en chômage et le maintien en poste des travailleurs âgés en soutenant financièrement les services de formation et d’emploi, en offrant des incitations aux travailleurs âgés pour qu’ils restent sur le marché du travail et en mobilisant les partenaires clés afin d’encourager la création de milieux de travail favorables et adaptés aux travailleurs âgés.

Soutenir la formation destinée aux travailleurs âgés en chômage

Bien que le taux de chômage chez les travailleurs âgés soit relativement bas, ces derniers sont plus susceptibles que d’autres travailleurs de rester au chômage pendant de longues périodes lorsqu’ils perdent leur emploi, ce qui augmente la probabilité qu’ils quittent le marché du travail pour prendre leur retraite plus tôt que prévu. De plus, au fur et à mesure que l’économie se remet de la récession, les employeurs dans certaines régions et certains secteurs font état d’inadéquation des compétences et de pénuries de maind’œuvre. Il est de plus en plus important de non seulement garder sur le marché du travail les Canadiens âgés qui souhaitent continuer à travailler, mais aussi d’intégrer des approches axées sur la demande aux programmes de formation professionnelle. Le gouvernement s’engage à transformer son système de formation afin d’aider les Canadiens, y compris les personnes âgées, à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour trouver de nouveaux emplois, tout en s’assurant que les employeurs sont capables de recruter les travailleurs possédant les compétences nécessaires à la croissance de leurs entreprises. Par conséquent, le gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures visant à aider les Canadiens âgés à réintégrer le marché du travail.

Depuis 2006, le gouvernement a investi 270 millions de dollars dans l’Initiative ciblée pour les travailleurs âgés (ICTA) afin d’aider les travailleurs âgés en chômage qui vivent dans de petites collectivités vulnérables ayant connu des mises à pied ou des fermetures importantes ou continuellement aux prises avec un taux élevé de chômage à réintégrer le marché du travail. Bien que cette initiative à frais partagés entre le gouvernement fédéral et les provinces et les territoires vise essentiellement à soutenir les Canadiens âgés de 55 à 64 ans en chômage, les travailleurs âgés de 50 à 54 ans et ceux âgés de 65 ans et plus ayant des besoins similaires peuvent aussi être admissibles à l’ICTA. Depuis son lancement, l’ICTA a aidé plus de 32 000 travailleurs âgés en chômage dans des collectivités partout au Canada. Conformément à la recommandation du Comité, le gouvernement a annoncé dans le Plan d’action économique de 2014 qu’il renouvelait l’ICTA sur une période de trois ans, ce qui représente un investissement fédéral de 75 millions de dollars au cours des trois prochaines années. Le gouvernement rendra le programme accessible à un plus grand nombre de collectivités et de travailleurs âgés en chômage en élargissant l’admissibilité aux petites collectivités où la demande des employeurs n’est pas comblée et où il est difficile de trouver des travailleurs ayant les compétences adéquates. Ainsi, les collectivités où le marché du travail est plus serré et qui ne répondaient pas aux critères antérieurs pourront désormais participer au programme. On estime qu’au total, l’investissement global du gouvernement fédéral dans l’ICTA s’élèvera à plus de 345 millions de dollars d’ici à 2017.

Le gouvernement verse aussi une somme de près de 2,7 milliards de dollars par année sous forme de transferts aux provinces et aux territoires par l’intermédiaire d’ententes sur le marchédu travail (EMT), d’ententes sur le développement du marché du travail (EDMT) et d’ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées (EMTPH), lesquelles viennent appuyer le développement des compétences et les services d’emploi conçus et offerts par les provinces et les territoires. Grâce à ces ententes, les Canadiens âgés sont admissibles à une formation professionnelle et peuvent bénéficier de services d’emploi. À titre d’exemple, l’évaluation des EMT menée en 2013 a permis de conclure que 14 % des participants aux EMT étaient des Canadiens âgés de 55 ans et plus. De plus, les Canadiens âgés constituent maintenant une plus grande proportion des participants aux EDMT, cette proportion s’étant accrue pour atteindre son niveau le plus élevé en dix ans, soit 10,2 % en 20112012.

Dans le Plan d’action économique 2013, le gouvernement a annoncé son intention de renouveler et de transformer les EMT grâce à des investissements continus de 500 millions de dollars par année pendant six ans, un engagement qu’il a réitéré dans le Plan d’action économique 2014. Les EMT seront transformées, par l’adoption de la Subvention canadienne pour l’emploi (SCE), dans le but d’établir un lien direct entre la formation axée sur les compétences et les employeurs, une mesure qui permettra de s’assurer que les Canadiens acquièrent les compétences qu’exigent les emplois disponibles. La SCE peut donner lieu à un financement pouvant atteindre 15 000 dollars par personne pour une formation admissible dont les frais seront partagés avec les employeurs. Une partie des investissements annoncés continuera également d’être accordée, dans le cadre des EMT renouvelées, afin d’appuyer un vaste éventail de programmes et de services d’emploi semblables à ceux offerts actuellement. Les provinces et les territoires pourront continuer d’avoir recours à la SCE et à d’autres programmes, dans le cadre des EMT renouvelées, afin de cibler des segments de clients précis, y compris les Canadiens âgés, tout en tenant compte des besoins des marchés du travail locaux.

Le gouvernement transforme aussi d’autres transferts axés sur le marché du travail pour s’assurer que les Canadiens, y compris les Canadiens âgés, acquièrent les compétences dont ils ont besoin pour obtenir un emploi dans les domaines à forte demande. Dans le cadre de cette transformation, le gouvernement renégociera les EDMT avec les provinces et les territoires et présentera un nouveau groupe d’EMTPH qui répondront mieux aux besoins des employeurs et du marché du travail. De plus, le gouvernement a annoncé dans le Plan d’action économique 2013 qu’il versera 222 millions de dollars chaque année, pendant cinq ans, pour renouveler les EMTPH, une mesure qui vise à faire participer les employeurs et les organismes communautaires œuvrant pour les personnes handicapées à l’établissement des priorités de programmes afin de mieux satisfaire aux besoins des personnes handicapées, y compris les Canadiens âgés handicapés.

Financer les services de recherche d’emploi destinés aux travailleurs âgés

Les Canadiens âgés peuvent avoir à surmonter des obstacles particuliers quand vient le temps de réintégrer le marché du travail après la perte d’un emploi. Afin de les aider dans leurs décisions de poursuivre des études et de suivre une formation et dans leur réorientation professionnelle, le gouvernement du Canada améliore actuellement le site Web Guichet emplois (Guichetemplois.gc.ca). Il s’agit du principal site du Canada à consulter pour obtenir de l’information sur les possibilités d’apprentissage et le marché du travail; il affiche des renseignements sur les professions et les lieux de travail liés aux possibilités d’emploi actuelles. Il fournit aussi de l’information et des outils qui visent à aider les employeurs à recruter et à embaucher les employés dont ils ont besoin, y compris les travailleurs âgés. Afin de financer cette initiative, le Plan d’action économique de 2014 prévoit un investissement de 11,8 millions de dollars sur deux ans et un investissement de 3,3 millions de dollars chaque année par la suite pour lancer un service amélioré de jumelage d’emplois afin de s’assurer que les emplois disponibles sont d’abord offerts aux Canadiens, selon leurs compétences et la région où ils habitent.

Afin de compléter le travail du Guichet emplois et d’apporter une aide additionnelle aux Canadiens âgés afin qu’ils trouvent un emploi qui correspond à leurs compétences, le gouvernement finance le projet ThirdQuarter qui offre un forum en ligne sur l’emploi. Ce forum aide les travailleurs âgés à trouver un emploi en fonction de leurs compétences et les employeurs à recruter les travailleurs possédant les habiletés et les compétences dont ils ont besoin. En date du 30 novembre 2013, plus de 21 000 travailleurs âgés et plus de 3 200 entreprises s’étaient inscrits au forum. En 2012, dans le cadre du Plan d’action économique, le gouvernement a prévu de verser une somme de 6 millions de dollars sur trois ans pour déployer le projet ThirdQuarter dans les principaux centres du pays. Les activités de mobilisation menées avec les employeursdans le cadre de ce projet permettent de souligner la contribution importante des travailleurs âgés au marché du travail.

Permettre aux travailleurs de rester sur le marché du travail plus longtemps

Les Canadiens vivent plus longtemps et en meilleure santé qu’avant, ce qui accroît d’autant les possibilités pour eux de participer au marché du travail jusqu’à un âge plus avancé qu’auparavant. Plusieurs des témoins qui ont comparu devant le Comité ont soutenu que certaines règles relatives aux régimes de retraite publics et au régime fiscal peuvent constituer une désincitation à la participation au marché du travail pour les travailleurs âgés, de sorte que certains d’entre eux se retirent du marché du travail plus tôt que ce qu’ils auraient fait n’eut été de ces règles. Le gouvernement a apporté des modifications aux régimes de retraite publics et a amélioré les règles d’imposition visant les régimes de pension privés et l’épargneretraite.

En 2008, le gouvernement a fait passer de 500 $ à 3 500 $ l’exemption annuelle sur le revenu gagné pour les bénéficiaires du Supplément de revenu garanti (SRG), réduisant ainsi une désincitation au travail pour les personnes âgées à faible revenu. Cette mesure permet aux bénéficiaires du SRG qui choisissent de travailler de conserver une plus grande partie de leurs revenus d’emploi sans que cela ne réduise leurs prestations du SRG. Cette mesure constitue un investissement fédéral de 60 millions de dollars par année.

En 2009, les ministres des Finances fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu d’apporter plusieurs modifications au Régime de pensions du Canada (RPC) pour que le régime reflète mieux la façon dont les Canadiens vivent, travaillent et prennent leur retraite. Par conséquent, le gouvernement a modifié le RPC pour s’assurer qu’il demeure équitable et souple afin de s’adapter aux besoins changeants de la main-d’œuvre canadienne, en particulier en ce qui a trait aux travailleurs canadiens qui cherchent à combiner un revenu d’emploi et des prestations de retraite. En raison des modifications apportées au RPC, les gens ne sont plus obligés d’arrêter de travailler pour pouvoir toucher une pension de retraite hâtive du RPC, un assouplissement du régime qui leur permet de continuer à travailler tout en commençant à toucher une pension de retraite du RPC. Cependant, par souci d’équité, les Canadiens qui attendent d’avoir plus que 65 ans avant de commencer à toucher leur pension du RPC bénéficieront d’une bonification permanente de leurs prestations de retraite, tandis que ceux qui prennent leur retraite alors qu’ils ont entre 60 et 65 ans toucheront des prestations réduites. À titre d’exemple, dès 2016, un cotisant qui attend d’avoir 70 ans pour commencer à recevoir des prestations de retraite du RPC bénéficiera d’une bonification de 42 % de ses prestations mensuelles par rapport à ce qu’elles auraient été s’il avait commencé à 65 ans, alors que les règles précédentes prévoyaient une bonification de 30 %. De même, un cotisant qui choisit de commencer à toucher une pension du RPC à 60 ans verra ses prestations réduites de 36 %, alors que les règles précédentes prévoyaient une réduction de 30 %. Par ailleurs, le gouvernement du Canada, de concert avec les gouvernements provinciaux, a établi la prestation aprèsretraite, qui permet aux personnes de 60 à 70 ans qui touchent une pension de retraite du RPC et qui continuent de travailler de verser des cotisations au RPC afin d’augmenter leur revenu de retraite. Ces modifications sont apportées au RPC de façon graduelle de 2011 à 2016. Ces modifications font en sorte que le RPC facilite de plus en plus des transitions travailretraite souples.

Le gouvernement a annoncé, dans le Plan d’action économique 2012, qu’il allait assouplir le programme de la Sécurité de la vieillesse (SV) et permettre le report volontaire de la pension de la SV d’une période allant jusqu’à cinq ans, donnant ainsi aux Canadiens le choix de reporter le début du versement de leur pension de la SV en vue de recevoir, par la suite, une pension annuelle plus élevée, rajustée par calcul actuariel. Depuis le 1er juillet 2013, les Canadiens âgés peuvent se prévaloir de cette option et attendre jusqu’à l’âge de 70 ans pour commencer à toucher leur pension de la SV contre une bonification pouvant aller jusqu’à 36 %. Selon les prévisions de l’actuaire en chef, en 2030, plus de un demi million de clients de la SV se seront prévalus de cette possibilité et toucheront une pension bonifiée.

En plus d’offrir des incitations aux travailleurs à rester plus longtemps sur le marché du travail grâce à des modifications aux régimes de pension publiques, le gouvernement a apporté des modifications aux règles fiscales afin d’accroître les incitatifs à travailler et à épargner pour les Canadiens âgés. Ainsi, en 2007, le gouvernement a fait passer de 69 à 71 ans la limite d’âge pour convertir un régime enregistré d’épargneretraite (REER) à un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) et pour commencer à toucher des prestations de retraite d’un régime de pension agréé. Cette modification offre aux Canadiens âgés la possibilité de choisir de continuer à travailler et à cotiser sur une plus longue période. En 2007 également, le gouvernement a aussi modifié les règles fiscales pour permettre des arrangements de retraite progressive plus souples, notamment en permettant aux personnes qui cotisent à un régime de pension agréé à prestations déterminées de toucher une partie des prestations tout en continuant à travailler et ainsi à cotiser au régime, aidant de ce fait les employeurs à garder leurs travailleurs âgés et à gérer les pressions liées à la planification de la relève.

Le gouvernement a également pris des mesures importantes pour protéger les Canadiens âgés qui font le choix de poursuivre leur carrière, notamment en éliminant la retraite obligatoire dans le cas des travailleurs régis par les lois fédérales. Dans le Plan d’action économique 2011, le gouvernement du Canada a annoncé que des modifications seraient apportées à la Loi canadienne sur les droits de la personne, afin de supprimer les dispositions permettant d’imposer la retraite obligatoire, et au Code canadien du travail, afin de permettre dorénavant aux employés de toucher une indemnité de départ en cas de cessation d’emploi involontaire sans égard à leur admissibilité aux prestations d’un régime de pension.

Collaborer avec les intervenants pour faire valoir la contribution des travailleurs âgés

En 2007, le gouvernement a mis sur pied le Conseil national des aînés, chargé de réaliser des travaux de recherche et de fournir au ministre de la Santé, au ministre d’État pour les aînés et à moimême des conseils concernant les questions et les possibilités nouvelles qui influent sur la qualité de vie des Canadiens âgés. Au cours des dernières années, le Conseil national des aînés a consulté à de nombreuses occasions les travailleurs âgés, les employeurs, les universitaires et d’autres intervenants en vue de mieux cerner la situation des Canadiens âgés sur le marché du travail et les défis auxquels ils sont confrontés à cet égard. En mars 2013, les travaux du Conseil ont mené à la publication d’un rapport intitulé Les travailleurs âgés les plus à risque de se retirer du marché du travail ou de se retrouver sans emploi : Points de vue des employeurs sur la façon de maintenir en poste et d’attirer les travailleurs âgés. En outre, en 2011, le gouvernement a consulté des travailleurs âgés et des employeurs en vue de mieux comprendre les défis auxquels les Canadiens âgés font face sur le marché du travail. Cela a mené à la publication d’un rapport intitulé Consultations par RHDCC de travailleurs âgés et d’employeurs : Résumé des propos entendus. Des consultations et des rapports comme ceuxlà ont aidé à faire valoir l’apport important des travailleurs âgés pour les entreprises canadiennes et pour notre économie, et à faire connaître des pratiques en milieu de travail susceptibles d’aider les employeurs à garder en poste les travailleurs âgés et à réduire le recours à la retraite hâtive, notamment l’adoption de modalités de travail souples comme la retraite progressive et l’adaptation du milieu de travail.

De plus, en 2012, le gouvernement a mis sur pied le Groupe de travail spécial sur les possibilités d’emploi des personnes handicapées. Le Groupe de travail spécial a contribué à sensibiliser les employeurs en mobilisant et en consultant une grande variété d’entreprises canadiennes provenant de divers secteurs d’activité. En janvier 2013, le Groupe de travail spécial a dévoilé un rapport intitulé Repenser l’inCapacité dans le secteur privé, qui fait valoir que le recrutement et le maintien en poste de personnes handicapées, y compris les travailleurs âgés qui développent des incapacités liées à l’âge, sont bons pour les affaires, et que le fait d’accorder à ces personnes des mesures d’adaptation entraîne plusieurs avantages pour les employeurs, comme un taux de roulement plus faible qui occasionne des coûts de formation moindres. Ce rapport a aussi souligné que les employeurs reconnaissent que, parallèlement au vieillissement de la population active, les milieux de travail devront offrir davantage de mesures d’adaptation pour garder en poste leurs employés. Pour tirer parti des travaux du Groupe de travail spécial et continuer à sensibiliser les employeurs, le gouvernement accorde son soutien à la création d’un forum mis sur pied par des dirigeants d’entreprise canadiens et appelé Canadian Business SenseAbility. Ce forum facilitera la formation ainsi que le partage des ressources et des pratiques exemplaires entre entreprises canadiennes afin d’accroître la participation au marché du travail des personnes handicapées, y compris des travailleurs âgés. De même, le Plan d’action économique 2014 a annoncé le lancement d’un plan canadien de soutien des employeurs aux aidants naturels, qui comprend la mise sur pied d’un groupe d’employeurs chargé de travailler avec les entreprises et entrepreneurs canadiens afin de définir des solutions économiques qui permettront de maximiser la participation des aidants naturels au marché du travail, notamment les travailleurs âgés qui doivent concilier leurs responsabilités professionnelles et leurs responsabilités de proche aidant.

Collaborer avec les partenaires provinciaux et territoriaux pour promouvoir le maintien en emploi des travailleurs âgés

Par l’intermédiaire du Forum fédéral, provincial et territorial des ministres responsables des aînés, qui a été mis sur pied pour partager des renseignements, pour discuter des enjeux nouveaux et émergents sur les Canadiens âgés et les aînés, et pour travailler en collaboration sur des projets, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux travaillent de concert sur ces questions. En 2012, ce forum a élaboré et approuvé des ressources pour les milieux de travail amis des aînés, y compris un guide d’information, un outil d’autoévaluation et une charte du milieu de travail, afin de sensibiliser les employeurs aux avantages qu’ils peuvent tirer du recrutement et du maintien en emploi des travailleurs âgés. Les employeurs, les Canadiens âgés et les autres intervenants intéressés ont accès à ces outils informatifs et pratiques par l’entremise du site Web Ainés.gc.ca. Grâce à ces activités de collaboration, le Forum fédéral, provincial et territorial des ministres responsables des aînés a stimulé la création de lieux de travail intergénérationnels et a fait connaître des pratiques en milieu de travail qui aident les travailleurs âgés à rester en emploi.

Le Forum des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables des services sociaux, mis sur pied en 1996 pour promouvoir un dialogue et une collaboration intercompétences sur les questions en matière de services sociaux, concentre actuellement ses efforts sur les personnes handicapées, les enfants et les jeunes à risque et sur la pauvreté. Le Forum encourage la discussion et la mobilisation sur les questions influant sur la participation des personnes handicapées au marché du travail, et il favorise la recherche et la mise en commun de pratiques exemplaires susceptibles d’accroître la participation au marché du travail et de réduire les obstacles à l’emploi.

De même, le Forum des ministres du marché du travail permet aux gouvernements provinciaux et territoriaux et au gouvernement fédéral de partager des renseignements sur le marché du travail et de discuter des principaux enjeux ainsi que des programmes et des politiques touchant le marché du travail au Canada.

Puisque le marché du travail et les relations de travail sont une responsabilité que se partagent les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les ministères responsables du travail dans chacune de ces compétences ont établi des mécanismes pour assurer la mise en commun de renseignements et de pratiques exemplaires, notamment l’Association canadienne des administrateurs de la législation ouvrière (ACALO). Par l’intermédiaire de l’ACALO, le gouvernement du Canada continuera de collaborer avec ses homologues provinciaux et territoriaux sur des questions d’intérêt mutuel, y compris sur le vieillissement de la main-d’œuvre et les tendances nouvelles susceptibles d’influer sur les relations de travail et sur la santé et la sécurité en milieu de travail.

Ensuite, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour soutenir les efforts visant à garder dans la population active les Canadiens âgés qui souhaitent continuer à travailler, en diffusant de l’information pour les aider à adopter des modes de vie sains et actifs.

Promouvoir la santé et la participation au marché du travail alors que les Canadiens vieillissent

Plusieurs facteurs influent sur la décision des travailleurs âgés de prendre leur retraite ou de continuer à travailler, notamment la santé. L’état de santé d’une personne a une incidence majeure sur sa participation au marché du travail; en effet, des études démontrent que les maladies chroniques, les incapacités et les blessures (ou lésions corporelles) associées à un travail forçant augmentent le risque de prendre une retraite hâtive.

Le gouvernement reconnaît l’importance de mobiliser divers secteurs et intervenants pour promouvoir une vie en santé afin que les Canadiens jouissent d’une bonne santé et d’un mode de vie actif même à un âge avancé. À cette fin, le gouvernement collabore avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et d’autres intervenants dans le cadre de projets visant à réduire les inégalités, à améliorer la santé physique et mentale des Canadiens et à soutenir le vieillissement actif et en santé. Par le biais de l’initiative des Communautés amies des aînés, les gouvernements fédéral et provinciaux travaillent de concert pour aider à créer un environnement dans lequel les politiques et les services sont conçus pour soutenir les aînés et les aider à demeurer en santé, à adopter un mode de vie actif et à vivre en sécurité, et ce, dans plus de 900 collectivités au Canada.

Le gouvernement appuie également la recherche sur le vieillissement en santé et sur une vaste gamme de conditions liées au vieillissement. Par l’intermédiaire de l’Institut du vieillissement, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) s’emploient, en collaboration avec divers intervenants, à accroître nos connaissances sur le vieillissement afin d’aider le Canada à relever les défis découlant du vieillissement de sa population. Depuis 2006, le gouvernement du Canada a investi plus de 760 millions de dollars pour soutenir la recherche liée au mandat de l’Institut du vieillissement. Dans son Plan stratégique 20132018 intitulé « Vivre vieux, vieillir mieux », l’Institut du vieillissement des IRSC s’est engagé à accroître les connaissances sur les facteurs organisationnels et physiques qui contribuent à rendre les milieux de travail sains pour les travailleurs âgés. Les IRSC assument également le leadership de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement, une initiative pancanadienne qui nous aidera à mieux comprendre le processus du vieillissement et qui influera sur la façon dont nous vieillissons. L’étude aidera en outre les décideurs appelés à examiner l’enjeu de vieillir en santé à le faire selon divers points de vue, ce qui aidera à améliorer les politiques en matière de santé et éclairera les programmes et les services gouvernementaux. Enfin, les IRSC et leurs partenaires collaborent à un nouveau projet de recherche visant à mieux cerner ce qui fait obstacle à la participation au marché du travail des Canadiens à mesure qu’ils vieillissent.

Pour conclure, je crois que cette réponse saura rassurer le Comité quant à l’intention du gouvernement de continuer à promouvoir la participation des Canadiens âgés au marché du travail, puisque la contribution de ces personnes au marché du travail et à notre avenir économique est précieuse. Je tiens à saluer vos efforts ainsi que ceux des membres du Comité et à remercier les témoins qui ont comparu devant le Comité.

Je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.

 

L’honorable Jason Kenney, C.P., député
Ministre de l’Emploi et du Développement social etMinistre du Multiculturalisme