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ENVI Rapport du Comité

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LES FONDEMENTS DES PRATIQUES EXEMPLAIRES : LES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES

Les connaissances et l’expertise scientifiques constituent les fondements de toutes les pratiques exemplaires en matière de restauration et de protection de la qualité de l’eau, que l’on œuvre à l’échelle locale ou globale. Cette expertise est nécessaire pour définir les problèmes, cibler les options de restauration, surveiller les résultats des efforts de restauration et planifier les aménagements. Comme des témoins l’ont indiqué au Comité, les gouvernements contribuent en grande partie à ces connaissances et à cette expertise.

De nombreux témoins ont insisté sur l’importance des connaissances et de l’expertise scientifiques. En ce qui concerne l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’action d’assainissement, par exemple, un témoin a indiqué :

Nous n’aurions pas pu avancer sans [l’]expertise scientifique [du gouvernement fédéral]. Nous n’aurions même pas pu commencer le travail sans [cette] expertise. […] En outre, du point de vue des recommandations de votre comité, je ne saurais trop souligner l’importance de cette base scientifique qui doit absolument être préservée. On a besoin dans la totalité du réseau des Grands Lacs, c’est-à-dire pas seulement pour les ports de Hamilton et de Toronto, mais aussi pour les autres plus petit[s] [secteurs préoccupants][250].

Il faut également des recherches pour déterminer l’efficacité des mesures d’assainissement. Dans certains cas, des témoins sont d’avis que la recherche est lacunaire. Comme l’a indiqué un témoin, « nous manquons […] de certaines données scientifiques de base [sur les effets de la restauration des milieux humides sur l’habitat du poisson et la qualité des eaux côtières], notamment en ce qui concerne les secteurs situés du côté canadien. Plusieurs techniques permettraient de recueillir les renseignements qu’il nous faut. Citons, par exemple, les techniques de télédétection telles que les systèmes radars légers. Or, seul le gouvernement fédéral a les moyens nécessaires. Je précise qu’il s’agit non seulement d’améliorer la qualité de nos décisions actuelles, mais d’être à même de continuer à le faire dans un lointain avenir[251]. » D’autres témoins ont indiqué qu’il y avait un manque de financement pour les recherches de base sur la mesure des résultats puisque les quelques fonds affectés à la recherche sont en grande partie accordés à l’étude de la restauration[252].

Tout au long de l’étude du Comité, on a souligné à de nombreuses reprises que la surveillance est un élément important des connaissances scientifiques. Certains témoins étaient d’avis que la surveillance relevait en grande partie de tous les ordres de gouvernement[253], puisque celle-ci doit s’étaler à long terme et doit être ininterrompue si on veut en assurer l’utilité[254].

Il est également important de détenir des connaissances et de l’information sur les changements qui pourraient se produire à l’avenir. Un témoin a mentionné, par exemple, le besoin d’avoir accès à de l’information sur les scénarios de croissance démographique et les prévisions liées aux changements climatiques pour « démontr[er] la nécessité de gérer la situation et de s’y adapter. Les responsables de la gestion des bassins hydrographiques et du littoral doivent avoir accès aux données sur les changements climatiques et aux informations se rapportant spécifiquement à la région des Grands Lacs. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons faire à l’échelle locale[255]. »

Le gouvernement fédéral mène déjà des recherches scientifiques et finance des projets de recherche. Les témoins ont mentionné plusieurs initiatives de recherche fédérales liées à la qualité de l’eau des Grands Lacs. Plus particulièrement, en 2012, par l’intermédiaire de l’Initiative sur les éléments nutritifs des Grands Lacs du gouvernement fédéral, « 16 millions de dollars sont consacrés à la recherche et à la surveillance afin de mieux comprendre les causes de la croissance des algues toxiques et nuisibles et de fournir les données et les renseignements nécessaires pour fixer de nouvelles cibles de réduction du phosphore[256] ». Un témoin a indiqué que la surveillance effectuée dans le cadre de ce programme « sur la rive nord du lac Érié et dans la rivière Thames, complétera les efforts plus intensifs actuellement déployés pour assurer un suivi sur la rivière Grand, en Ontario[257] ».

Un représentant d’Agriculture et agroalimentaire Canada a fait état des programmes du ministère visant à « étudi[er] des stratégies de gestion de l’azote, du phosphore et du fumier pour améliorer les pratiques agricoles et l’absorption des éléments nutritifs par les cultures, ainsi que pour réduire les pertes dans l’écosystème [258] ».

De toute évidence, la recherche et l’expertise scientifiques sont des éléments essentiels à tous les aspects de l’amélioration et du maintien de la qualité de l’eau à l’échelle du bassin des Grands Lacs.


[250]         ENVI, Témoignages, 27 février 2014 (John Hall).

[251]         ENVI, Témoignages, 1er avril 2014 (David Sweetnam).

[252]         Ibid. (Jan Ciborowski).

[253]         ENVI, Témoignages, 27 mars 2014 (James Bruce).

[254]         ENVI, Témoignages, 1er avril 2014 (Jan Ciborowski).

[255]         ENVI, Témoignages, 25 mars 2014 (Bonnie Fox).

[256]         ENVI, Témoignages, 13 février 2014 (Chris Forbes).

[257]         ENVI, Témoignages, 25 février 2014 (Gordon Walker).

[258]         ENVI, Témoignages, 13 février 2014 (Ian Campbell).