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NDDN Rapport du Comité

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INTRODUCTION

S’il y a une question qui mérite qu’on l’étudie en faisant abstraction de toute considération partisane, c’est bien celle-ci.

Et le moment idéal pour agir, c’est maintenant.

Les Forces canadiennes disposent de services de santé parmi les meilleurs au monde. En effet, particulièrement sur les champs de bataille comme en Afghanistan, nos soldats, nos marins et nos aviateurs reçoivent les services médicaux les plus dévoués, les plus professionnels et les plus efficaces que le Canada puisse offrir, de l’endroit où ils sont blessés jusqu’à l’hôpital près de chez eux où ils sont rapatriés. Par ailleurs, les Forces canadiennes savent fort bien que le bien-être des familles des militaires joue un rôle crucial dans le moral des troupes, l’efficacité des opérations et le maintien des effectifs. En conséquence, elles offrent un nombre croissant de services de santé et de soutien social aux familles de militaires.

Cependant, aussi bons soient ces programmes et services, par certains aspects ils laissent encore à désirer et peuvent être améliorés. L’aptitude des Forces canadiennes à répondre aux besoins des soldats qui se remettent d’une blessure subie au combat en Afghanistan et lors d’autres opérations, notamment, ne satisfait pas entièrement, surtout en ce qui concerne le nombre croissant de militaires qui souffrent de traumatismes liés au stress opérationnel (TSO) et en particulier du syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

Le Comité permanent de la défense nationale (le comité) a étudié la prestation de services de santé aux Forces canadiennes, en particulier en ce qui concerne le syndrome de stress post-traumatique. Il conclut à la nécessité de redoubler d’efforts pour changer les mentalités et d’améliorer les programmes. Cependant, nous démarquant des autres rapports portant sur cette question, nous estimons que la prestation de services de santé adéquats au personnel militaire et aux membres de leur famille qui en ont besoin à la suite d’activités militaires menées sous la direction du gouvernement n’est pas l’affaire des seules Forces canadiennes, mais de l’ensemble de l’administration publique. D’autres peuvent et doivent aider.

Nous avons procédé à une étude objective des causes premières des principaux problèmes que posent les services de santé à l’intention des militaires au Canada dans le but d’offrir au gouvernement des recommandations crédibles pratiques à ce sujet. Nous espérons qu’elles seront mises en œuvre de manière efficiente et efficace, dans un esprit de collaboration de tous les ministères.

Dans le monde militaire, la prise en charge et le traitement efficaces des blessés sont extrêmement importants pour le moral des troupes. Si les Canadiens s’attendent de nos soldats qu’ils fassent ce qu’on leur demande, il est juste que les soldats sachent que, en retour, ils seront adéquatement pris en charge s’ils sont blessés en service commandé et que, s’ils sont tués ou blessés physiquement ou psychologiquement, leur famille sera soutenue.

La grande majorité des soldats blessés sont très bien soignés, mais il arrive que les services laissent à désirer, comme l’ont constaté des militaires ou des parents de militaires. Certains rapports publiés par le ministère de la Défense nationale, par l’ombudsman des Forces canadiennes et par le Bureau du vérificateur général du Canada font état de cas de soldats blessés qui n’ont pas reçu les soins et traitements auxquels leur famille et eux étaient en droit de s’attendre[1].

Nous répétons que nous cherchons les causes premières, fondamentales de problèmes comme le manque d’uniformité dans l’application des politiques, le manque de suivi après traitement et les préjugés négatifs que beaucoup sentent encore. Le Comité estime que de simples dépenses d’argent n’empêcheront pas la récurrence de ces problèmes. Au demeurant, ce n’est pas parce qu’un problème se présente au sein des Forces canadiennes que c’est le seul endroit où il sévit. Les pénuries de professionnels de la santé et les préjugés négatifs envers les personnes souffrant de troubles psychologiques sont répandus dans la population civile aussi. Enjoindre aux Forces canadiennes d’intervenir ne fonctionne pas toujours non plus, particulièrement quand celles-ci n’ont ni la capacité ni le mandat de régler les problèmes signalés. Beaucoup de recommandations formulées avec les meilleures intentions du monde dans des études antérieures s’attaquent aux symptômes seulement de problèmes profondément ancrés. Le Comité était déterminé à chercher les causes fondamentales des problèmes.

Nous croyons les avoir trouvées.


[1]      Dans le rapport, les termes « soldats » et « militaires » sont parfois employés pour désigner les marins, soldats et aviateurs des deux sexes, avec le plus grand respect pour l’ensemble du personnel des Forces canadiennes.