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FAAE Rapport du Comité

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RÉSUMÉ

Au début de 2009, le conflit de longue date au Sri Lanka avait résolument évolué en faveur des forces gouvernementales. Dans les mois qui ont suivi, pendant que le gouvernement du Sri Lanka essayait de remporter une victoire militaire décisive sur les Tigres de libération de l’eelam tamoul (TLET), plus de 100 000 civils restaient piégés à l’intérieur d’une zone qui s’amenuisait constamment dans le Nord-Est du pays. L’action et l’inaction des TLET et du gouvernement ont causé la mort de milliers de civils.  La majorité des civils ont réussi à fuir la zone de conflit, mais demeuraient vulnérables dans des camps pour personnes déplacées aux conditions déplorables, administrés par les forces de sécurité gouvernementales. Selon les estimations de l’ONU, il y avait au 11 mai 2009 au moins 50 000 civils restés dans la zone de conflit et près de 200 000 civils installés dans des camps et ayant désespérément besoin d’une aide humanitaire[1].

Après avoir entendu différents témoins, les membres du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes ont conclu que le gouvernement du  Canada devait prendre d’autres mesures d’urgence, tant avec des partenaires aux vues similaires que par ses propres moyens si nécessaire, pour aborder trois enjeux interreliés : 1) la catastrophe humanitaire immédiate dans le Nord du Sri Lanka, qui menace des milliers de civils; 2) les défis à moyen terme de la reconstruction, de la réinstallation et de la gouvernance à la fin des combats; 3) les défis à long terme que représentent la consolidation de la paix et la réconciliation politique au Sri Lanka après des décennies de guerre civile.

Liste des recommandations

Recommandation 1

Le gouvernement du Canada devrait continuer de demander un cessez-le-feu immédiat et l’arrêt des hostilités à toutes les parties présentes au Sri Lanka.

Recommandation 2

Le gouvernement du Canada devrait redoubler d’efforts, avec la coopération d’autres États, pour répondre aux besoins humanitaires de tous les civils du Nord-Est du Sri Lanka, y compris ceux qui sont encore dans la zone de combat et ceux des camps de personnes déplacées, en faisant décréter une trêve humanitaire suffisamment longue et par la supervision internationale de l’aide.

Recommandation 3

Le gouvernement du Canada devrait être prêt à renforcer l’aide canadienne au Sri Lanka, en collaboration avec d’autres partenaires, dans la mesure où les évaluations sur le terrain et la capacité d’absorption le justifient, tant sur le plan humanitaire que sur celui du développement et de la reconstruction. En plus de veiller à ce que l’aide parvienne aux plus démunis, le gouvernement devrait adopter une stratégie pangouvernementale qui fait en sorte que l’aide canadienne sous toutes ses formes encourage la réconciliation à long terme des communautés au Sri Lanka.

Recommandation 4

Le gouvernement du Canada devrait demander au Conseil de sécurité des Nations Unies de s’occuper sérieusement de la résolution du conflit au Sri Lanka et d’enquêter sur la conduite des deux parties pendant le conflit au regard du droit international. Il devrait aussi engager un dialogue avec le gouvernement du Sri Lanka, de concert avec la communauté internationale, en vue de jeter les bases d’une réconciliation politique entre les communautés. Si ces efforts échouent, le gouvernement du Canada devrait envisager des sanctions financières et diplomatiques, notamment en exerçant des pressions pour faire suspendre le Sri Lanka du Commonwealth, de même que des mesures incitatives.



[1] ONU, Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « Sri Lanka: Vanni Emergency », Situation Report  9, 11 mai 2009.