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CIIT Rapport du Comité

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Introduction

Entre le 3 et le 14 juin 2007, les membres du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes ont mené deux missions d’information sur certains des principaux marchés prioritaires du Canada dans le monde. Un groupe s’est rendu dans des États arabes — Arabie saoudite, Yémen et Émirats arabes unis — et à Bruxelles, dans l’Union européenne (UE) alors que l’autre s;est rendu en Asie du Sud-Est — Singapour, Indonésie et Vietnam.

Pourquoi cibler ces régions?

Plusieurs raisons ont poussé le Comité à se rendre dans les États arabes, en Asie du Sud-Est et dans l’Union européenne. Tout d’abord, les entreprises canadiennes et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international considèrent ces régions comme des marchés prioritaires. En effet, durant les audiences que le Comité a tenues récemment sur la politique commerciale du Canada, les chefs d’entreprise en particulier ont insisté pour que le Comité se rende dans les États arabes et en Asie du Sud-Est.

Leurs raisons sont simples : les États arabes et le Sud-Est asiatique sont des régions dynamiques en plein essor au potentiel économique considérable, mais où la présence du Canada est insuffisante. Ce sont précisément ces marchés qui présentent les meilleures perspectives d’expansion des échanges et des investissements et où une visite du Comité serait plus productive.

Bien sûr, le Canada a d’autres marchés bien plus importants, et certains se demanderont peut-être pourquoi le Comité ne s’est pas rendu plutôt en Chine, en Inde ou au Brésil, les trois plus grandes économies en développement du monde. Notre décision tient en partie au fait que l’information ne manque pas sur ces pays-là et qu’il existe déjà une prodigieuse quantité d’analyses des possibilités et défis que présentent la Chine, l’Inde et le Brésil. En revanche, on connaît beaucoup moins le Moyen-Orient et le Sud-Est de l’Asie.

Il importe de se rappeler aussi que le Comité est déjà allé dans ces trois grands pays dans les cinq dernières années. Des pays visités durant ces récents voyages, Singapour était le seul où le Comité s’était déjà rendu précédemment.

Signalons aussi que le Canada a déjà des rapports avec la Chine, l’Inde et le Brésil, tandis que les contacts de gouvernement à gouvernement avec les États arabes et une bonne partie des pays du Sud-Est de l’Asie sont encore relativement limités par comparaison. Nous avons d’ailleurs appris durant notre visite en Arabie saoudite que notre comité était le premier groupe de parlementaires à se rendre dans ce pays depuis quatre ans. À notre avis, il était plus que temps de remédier à cette lacune.

Objet de nos visites

Nos voyages avaient pour but de faire connaître le Canada dans les marchés visés et de chercher à améliorer les possibilités d’échanges et d’investissement. À cet égard, nous avions plusieurs objectifs spécifiques : nous renseigner sur les débouchés dans ces régions du monde et sur les difficultés que présente chaque pays visité, contribuer à resserrer les relations de gouvernement à gouvernement, ouvrir des portes aux entreprises canadiennes et faire savoir aux parties concernées que les entreprises canadiennes s’intéressent à la région.

En général, quand un comité se déplace, c’est dans le contexte d’une étude particulière, ce qui n’était pas notre cas. Nos voyages étaient en fait le résultat direct d’un des grands constats de notre dernière grande étude, dont le rapport, Vers une meilleure politique commerciale — Dix étapes, qui a été présenté à la Chambre des communes le 1er mai 2007.

En effet, suivant l’une des conclusions énoncées dans le rapport, lequel a été l’aboutissement de plusieurs mois de consultation de Canadiens concernés et de représentants de gouvernements étrangers, le gouvernement du Canada a un rôle important à jouer dans l’amélioration de nos relations économiques et commerciales avec les autres pays du monde. En particulier, le gouvernement doit être plus actif au niveau international, multiplier les visites de hauts fonctionnaires et de politiciens dans les grands marchés du monde et inviter davantage de délégations et dirigeants politiques de l’étranger au Canada.

Ce message est contraire aux idées reçues et à l’usage au Canada. Les Canadiens n’ont pas l’habitude de voir dans la classe politique des agents de promotion du commerce et de l’investissement. Pour beaucoup de gens, ces questions sont l’affaire exclusivement des entreprises, et la mission du gouvernement consiste simplement à établir et réguler les conditions dans lesquelles se déroule le commerce international. Ainsi, hors de ce contexte étroit, les visites de représentants du gouvernement à l’étranger sont souvent vues comme des voyages futiles aux frais de la princesse.

C’est peut-être ainsi qu’on voit le plus souvent les choses au Canada, mais il n’en va pas de même à l’étranger. Durant les audiences que nous avons tenues sur la politique commerciale du Canada, nous avons été frappés de constater combien de gens, dans un bon nombre des économies les plus dynamiques du monde, estiment que le gouvernement joue un rôle critique dans la promotion du commerce et de l’investissement. Nous devons être sensibles à ces différences culturelles quant à la manière dont on fait des affaires dans le reste du monde, faute de quoi on risque de desservir les entreprises canadiennes et de brider les perspectives de croissance à long terme de l’économie canadienne.

Au demeurant, les gens d’affaires ne partagent pas l’opinion de ceux qui ne voient dans les déplacements de représentants de la classe politique qu’un gaspillage de ressources. Les associations d’entreprises et les chefs d’entreprise ont maintes fois réclamé notre aide, affirmant qu’une plus grande présence des hauts fonctionnaires et des élus canadiens à l’étranger entraînerait une amélioration des échanges commerciaux et des investissements du Canada dans le monde.

Or, c’est entre autres par le resserrement des liens politiques qu’on jette les bases d’une multiplication des échanges et des investissements. Dans bien des pays, ceux-ci reposent sur des rapports de gouvernement à gouvernement et non seulement d’entreprise à entreprise. Ainsi, des contacts fréquents de gouvernement à gouvernement, sur le plan politique ou sur le plan de l’exécutif, non seulement entretiennent la confiance et la bonne volonté, mais envoient par ailleurs un message crucial : vous êtes importants à nos yeux.

Malheureusement, par l’absence relative de ce genre de contact de gouvernement à gouvernement, le Canada donne une impression de désintérêt pour le reste du monde. Comme nous l’avons noté dans Vers une meilleure politique commerciale — Dix étapes, « en ne se rendant pas à l’étranger pour cultiver des relations plus solides, les parlementaires canadiens faisaient comprendre que le Canada ne tient pas à établir des relations commerciales plus étroites dans le monde[1] ».

Les concurrents du Canada, eux, ont vite compris la leçon et ils en récoltent les fruits. L’Australie, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Chine et d’autres encore envoient régulièrement des délégations à l’étranger pour promouvoir leurs entreprises et consolider les relations de gouvernement à gouvernement. À titre d’exemple, nous avons appris que l’Espagne avait envoyé 42 délégations en Arabie saoudite durant l’année 2006 seulement. Comme marque d’intérêt du côté du Canada, un seul voyage conjoint de représentants de deux entreprises.

Structure du rapport

Le présent rapport est divisé en deux sections, qui correspondent aux deux régions visitées en même temps par des membres du Comité.  La première section constitue le rapport des membres du Comité qui se sont rendus dans les États arabes et l'Union européenne. On y trouve un aperçu des possibilités et des problèmes que présentent ces régions, et des recommandations sur la manière dont le Canada peut améliorer ses relations commerciales avec celles-ci. La deuxième section du rapport donne les mêmes renseignements sur le voyage de membres du Comité en Asie du Sud-Est.



[1]              Vers une meilleure politique commerciale — Dix étapes, Rapport du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes, avril 2007, p 7.