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CHPC Rapport du Comité

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CHAPitre 1: introduction

Mise en contexte

CBC/Radio-Canada a joué un rôle majeur dans le développement du système de radiodiffusion au Canada. Elle est une institution au cour de la vie culturelle, politique, sociale et économique du Canada. Elle permet aux Canadiens et Canadiennes de nouer des liens plus étroits entre eux et de partager leur expérience de vie unique sur le continent nord-américain. Il s'agit d'une tâche colossale pour CBC/Radio-Canada dans la mesure où elle doit ouvrer sur un territoire très étendu, mais également auprès d'une population diversifiée sur les plans linguistique et culturel. Le développement des nouvelles technologies de communication au cours des 20 dernières années est venu complexifier encore plus le travail de la Société.

Dans le cadre de nos consultations publiques, nous avons rencontré à plusieurs reprises les hauts dirigeants de CBC/Radio-Canada. Ceux-ci ont insisté sur le rôle de CBC/Radio-Canada en tant qu'instrument de démocratie et de culture pour promouvoir la cohabitation culturelle. Le Comité partage ces valeurs et estime que l'accès à une information de qualité, libre de pressions commerciales ou politiques, constitue un élément essentiel d'une vie démocratique saine pour les citoyens du pays. CBC/Radio-Canada doit avoir un impact direct sur la qualité de la vie et la santé des collectivités et du pays dans un esprit de démocratie de participation.

Dans le but de maintenir et de renforcer sa présence, CBC/Radio-Canada a fait l'objet d'un intérêt particulier des parlementaires et de groupes d'études externes au cours des dernières années. Dans son rapport de juin 2003 sur le deuxième siècle de la radiodiffusion canadienne, le Comité permanent du patrimoine canadien avait relevé pas moins d'une trentaine d'études traitant en tout ou en partie de CBC/Radio-Canada[1]. Dans ce même rapport, le Comité permanent du patrimoine canadien consacrait un chapitre entier au radiodiffuseur public national. Quelques années auparavant, en juin 1995, le Comité déposait un rapport à la Chambre des communes sur l'avenir de la Société Radio-Canada dans un univers où le nombre de chaînes s'est multiplié. [2]

L'objet de la présente étude

Le 27 septembre 2006, les dirigeants de CBC/Radio-Canada ont témoigné devant le Comité permanent du patrimoine canadien. Le président-directeur général de la société d'État, M. Robert Rabinovitch, exprimait lors de sa présentation d'ouverture la nécessité de revoir le mandat de CBC/Radio-Canada[3].

Le plan du présent rapport reprend l'ordre de la motion originale adoptée par le Comité en novembre 2006 dernier. Six grands thèmes sont abordés dans ce rapport :

  • le mandat de CBC/Radio-Canada;
  • l'incidence des nouveaux médias;
  • la programmation;
  • la situation financière de la Société;
  • la gouvernance
  • la reddition de comptes.

Le Comité a entamé son étude le 1er mars 2007 en vue de soumettre des recommandations à la ministre du Patrimoine canadien. Quarante-cinq réunions ont été tenues jusqu'ici. Les témoins étaient invités à réagir à une série de questions soumises par le Comité et rendues publiques le 2 février 2007 sur son site Internet[4]. Nous avons joint le cadre de référence de l'étude à l'annexe A du rapport.

Le Comité a entendu une panoplie de témoins provenant de différents horizons et reçu une cinquantaine d'interventions écrites dans le cadre son étude. Parmi ceux-ci, mentionnons des membres du public, des syndicats, des guildes, des télédiffuseurs commerciaux, des représentants de l'industrie de la production indépendante et d'autres parties intéressées à l'avenir du radiodiffuseur public national. Le Comité s'est rendu à Yellowknife, Vancouver, Toronto, Winnipeg, St. John's et Montréal pour tenir des audiences publiques et prendre le pouls de la population directement sur le terrain. De plus, des centaines de témoins individuels ont exprimé, par écrit ou bien de façon verbale, leurs attentes et leurs inquiétudes quant à l'avenir du radiodiffuseur public national. Nous avons inclus une synthèse de ces témoignages à l'annexe B de notre rapport.

À certaines occasions lors de ses déplacements, le Comité en a profité pour visiter les installations de CBC/Radio-Canada de façon à comprendre davantage le fonctionnement de notre radiodiffuseur public national et de la dynamique particulière de ses stations régionales. Nous remercions les dirigeants et les employés des stations de Yellowknife, Vancouver, Winnipeg, Toronto et Montréal d'avoir pris le temps de nous accueillir et d'avoir répondu aux questions des membres du Comité.

Le Comité tient également à remercier les témoins qui ont bien voulu prendre part à notre panel du 31 mai 2007. Cet exercice fut l'occasion de valider ou d'infirmer certaines de nos perceptions par rapport à CBC/Radio-Canada. Par ailleurs, divers spécialistes sont venus partager leurs connaissances en matière de radiodiffusion publique et expliquer les défis que devait relever CBC/Radio-Canada à l'aube du XXIe siècle. Nous tenons également à remercier Wilf White et Daniel Wilson, respectivement conseiller principal et conseiller adjoint de la British Broadcasting Corporation (BBC), qui ont généreusement accepté de participer à une vidéoconférence pour discuter du fonctionnement et des enjeux que fait face le radiodiffuseur public anglais. La haute direction de CBC/Radio-Canada a elle-même comparu le 22 mars 2007 et le 27 novembre 2007.

Le Comité croit que CBC/Radio-Canada est une institution publique essentielle qui joue un rôle crucial en rapprochant les Canadiens les uns des autres. Une quantité infime de mémoires reçus préconisait la disparition de notre radiodiffuseur public national. Au contraire, la grande majorité des témoignages insistait sur le caractère distinctif de CBC/Radio-Canada qui devait se refléter par la qualité, l'originalité et la créativité de sa programmation. Toutefois, être distinctif ne veut pas dire être inaccessible. Ses services doivent être accessibles aux différentes composantes de la population canadienne.

On ne peut nier le fait que le système de radiodiffusion canadien est confronté à de profonds changements qui continueront à avoir des effets imprévisibles dans les années à venir. La multiplication des plateformes numérique, l'accroissement du nombre de chaînes spécialisées et la transition à la télédiffusion numérique/HD ont des incidences sur l'évolution de CBC/Radio-Canada. Le Comité a accordé une attention particulière aux incidences des technologies émergentes sur le mandat de la Société.

CBC/Radio-Canada a été un leader en matière d'innovation au cours des dix dernières années. Elle doit constamment rester à niveau sur le plan technologique et rejoindre le public où il est, notamment les jeunes qui vont chercher leur contenu sur Internet.

On ne peut omettre le fait que la Société fait face à des défis importants, notamment le réseau de télévision anglais de CBC. L'omniprésence des réseaux de télévision américains et le changement dans les habitudes d'écoute des auditeurs obligent le réseau anglais à démontrer constamment sa légitimité. Le réseau français de la télévision de Radio-Canada est également confronté à certains enjeux qui lui sont propres. La fragmentation de l'écoute et le financement des télévisions généralistes au Québec ne sont que quelques défis que doit faire face la télévision française de
Radio-Canada.

Le Comité permanent du patrimoine canadien ne prétend pas avoir toutes les réponses quant aux défis que doit faire face notre radiodiffuseur public national. Ce rapport propose toutefois des pistes de solution qui méritent d'être étudiées plus à fond.


[1]              Comité permanent du patrimoine canadien, Notre souveraineté culturelle : le deuxième siècle de la radiodiffusion canadienne, juin 2003, 928 p.

[2]              Comité permanent du patrimoine canadien, L'avenir de la Société Radio-Canada dans l'univers multichaîne, juin 1995, 108 p.

[3]              Témoignages, Comité permanent du patrimoine canadien, réunion no13, 39e législature, 1re session, 27 septembre 2006, 15 h 30.

[4]              Il est possible de consulter le mandat de l'étude à l'adresse suivante : "#top">haut