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Monsieur le Président, ce matin, nous apprenons qu'un rapport international de plus indique que le Canada devrait investir dans les enfants. Cela a un lien direct avec le budget que nous débattons aujourd'hui.
Selon le rapport annuel de l'UNESCO sur l'éducation dans les pays en développement, la majorité des pays, en particulier le Canada, doivent concentrer leurs efforts sur des politiques visant à répondre aux besoins d'un groupe d'âge qui, toujours selon le rapport, est souvent oublié. Le rapport presse le Canada de s'assurer que l'éducation préscolaire soit une priorité.
Nous savons que ce budget éliminera les sommes destinées à l'éducation préscolaire à compter d'avril 2007. Cela arrive alors qu'un rapport de l'OCDE place le Canada au bas de l'échelle. Ce rapport donne un zéro au Canada. Il dit, secret inavouable, que nous avons tellement dégringolé que nous nous classons maintenant bon derniers. Ce rapport précise que le Canada devrait investir au moins 10 milliards de dollars, ce qui représente l'objectif de l'OCDE, et au minimum 1 p. 100 de notre PIB.
À l'heure actuelle, nous n'investissons que 0,03 p. 100, soit une infime fraction de l'objectif de l'OCDE. Il n'est pas étonnant que la productivité du Canada baisse et que les entreprises et les industries canadiennes s'inquiètent de notre compétitivité et de celle de notre main-d'oeuvre. L'OCDE a établi un lien clair entre l'apprentissage préscolaire de qualité, la productivité, la compétitivité et la croissance.
J'aimerais parler un peu de certains des enfants de notre pays. Il y a quelques années, j'ai demandé à des enfants de ma circonscription, , ce qu'ils feraient pour faire du monde un monde meilleur. Une gamine de cinq ans m'a répondu en m'offrant un très joli dessin et en me disant souhaiter que Dieu donne plus d'argent pour acheter l'épicerie.
À bien y penser, le Canada est vraiment un pays riche. Or, il y a au Canada des enfants qui prient Dieu de leur accorder suffisamment d'argent pour faire l'épicerie. Cela veut dire, de toute évidence, que dans sa maison et dans celles de certains de ses voisins et amis, il n'y a pas d'argent pour l'épicerie. Cela veut dire que cette petite fille allait souvent se coucher et se réveillait durant la nuit le ventre creux et n'était pas en mesure de se concentrer à l'école.
C'est le lot de certains enfants, surtout dans les collectivités autochtones. Ce sont des endroits où, certains jours, on avertit les gens de faire bouillir l'eau, où des d'enfants doivent dormir à tour de rôle parce que, chez eux, il n'y a pas suffisamment de place dans le lit pour qu'ils puissent tous y dormir ensemble et où, souvent, il n'y a qu'une seule chambre et plusieurs enfants.
Compte tenu d'une telle situation, il est inexcusable que le gouvernement, dans son budget, n'investisse pas dans le logement et l'apprentissage préscolaire pour les Autochtones. Tout montant d'argent que le gouvernement a mis de côté en fiducie correspond à l'excédent budgétaire de l'an dernier. Cet argent est venu du projet de loi . C'était l'argent du budget du NPD. Ce sont les seuls montants que le gouvernement investit dans le logement autochtone, l'aide étrangère et bien d'autres postes budgétaires d'une importance critique.
J'ai le souvenir très vif d'une jeune femme de la nation Dene qui avait les larmes aux yeux en parlant du désespoir qu'elle ressentait dans son milieu. Il y a pourtant beaucoup de jeunes qui souhaiteraient mettre à contribution leurs nombreux talents et compétences s'ils bénéficiaient de l'aide et de la formation dont ils ont tant besoin. Je parle de jeunes qui veulent diriger leur collectivité et donner le bon exemple. Dans le budget, nous ne leur avons pas donné les outils nécessaires pour qu'ils puissent mettre leurs capacités à contribution.
En ce qui concerne l'emploi des jeunes, j'ai reçu de nombreuses lettres de gens de Toronto qui parlent de l'importance d'investir dans nos jeunes, surtout durant l'été. Nous savons que, récemment, le gouvernement a procédé à des compressions d'au moins 55 millions de dollars dans ce domaine. À ce stade-ci, nous devrions investir davantage dans l'emploi pour les jeunes plutôt que de sabrer dans ce domaine.
J'ai reçu une lettre de Jacob Blomme, un étudiant inquiet, qui parle d'un emploi qu'il occupe durant l'été et qui dit à quel point il est essentiel pour lui d'avoir la possibilité de travailler dans son domaine d'étude, afin qu'il puisse établir des liens et être prêt à occuper un emploi lorsqu'il aura terminé ses études. Il sait qu'il aura à la fin de ses études une dette de 25 000 $, ce qui l'inquiète vivement, car il devra la rembourser lui-même. Sans emploi et formation dans son domaine, il va être encore plus difficile pour lui de se trouver un emploi dans le futur. Ce sont les jeunes de notre avenir.
J'ai reçu d'autres lettres. J'en ai une, par exemple, du Carrefour Canadien International. On y dit que l'organisme a engagé des dizaines de jeunes stagiaires ces dernières années durant les mois occupés de l'été pour former des jeunes à l'étranger comme bénévoles en créant et en soutenant des réseaux, en collaborant avec VIH sans frontières, en aidant à gérer la Conférence internationale sur le sida en 2006 et en soutenant des activités de financement et des travaux de recherche constants pour des organisations.
D'autres organismes affirment qu'ils ont désespérément besoin d'argent pour investir dans nos jeunes. Ils parlent du Programme d'emploi des jeunes qui est pour eux une belle lueur d'espoir et un excellent outil d'autonomisation dans leurs collectivités respectives.
Il y a des organisations de jeunes qui, grâce à une formation dans le domaine des arts, ont pu créer de nombreux emplois. C'est le cas du Fringe Festival, à Toronto. Les organisateurs ont réussi à vendre 47 000 billets et ils ont pu ainsi verser 340 000 $ aux artistes du quartier. Lorsque nous investissons dans les jeunes et dans les arts, comme pays, cet argent nous revient, en fin de compte.
Il n'y a vraiment aucune excuse. Nous savons qu'il y a un excédent de 13 milliards de dollars et pas un sou de cet argent n'est investi dans l'avenir de nos jeunes. La même chose s'applique au nouvel excédent de 6,7 milliards de dollars. Le gouvernement n'investit absolument rien pour aider les gens à sortir du cycle de la pauvreté ou pour mettre un terme à la pauvreté chez les enfants. Avec cet excédent, le gouvernement croit qu'il peut dire aux Canadiens qu'ils paient trop d'impôts. Il sabre dans les programmes et prévoit des réductions d'impôt pendant que nos enfants vont se coucher le ventre creux. J'ignore si les députés savent ce que c'est que de souffrir de la faim. C'est certes le cas de beaucoup d'enfants au Canada.
À l'extérieur du pays, nous savons que les besoins sont énormes et qu'il est de la plus haute importance d'accroître les investissements dans le domaine de l'aide étrangère. Nous savons que plus de 800 millions de personnes dans le monde entier s'endorment chaque soir le ventre vide et que 50 000 personnes meurent chaque jour des conséquences de la pauvreté. C'est pourquoi nous devons absolument augmenter l'aide canadienne de 18 p. 100 par année et adhérer à un plan qui nous permettra d'atteindre l'objectif convenu à l'échelle internationale en portant le niveau de notre aide à 0,7 p. 100 de notre PIB d'ici à 2015.
Nous devons également porter à 4 900 $ par enfant et par année la Prestation fiscale canadienne pour enfants. Nous devons prendre les moyens pour que les enfants de familles à faible revenu profitent au maximum de ce programme, comme l'exige la campagne Abolissons la pauvreté. Pensons à ce que nous pourrions faire avec 20 milliards de dollars. Nous pourrions améliorer la qualité de vie d'un grand nombre de personnes. Pourtant, je crains que le gouvernement ne l'ait pas compris. Comme par hasard, les femmes brillent par leur rareté dans le caucus du parti ministériel.
Le gouvernement pense que la guerre contre la pauvreté est en fait une guerre contre les pauvres. Il pense que la pauvreté est une mauvaise habitude qu'il faut punir, arrêter et pénaliser. Il punit donc les pauvres tout en réduisant les impôts des bien nantis qui n'ont pas besoin d'aide. Il donne les allocations familiales les plus généreuses aux conjointes des plus riches et les plus maigres aux mères célibataires. Nous sommes en guerre contre les pauvres plutôt que contre la pauvreté.
Lorsque nous avons demandé au gouvernement pourquoi il continuait dans cette voie, pourquoi nous nous retrouvions au même point jour après jour, il a répondu que c'était parce que les libéraux n'étaient pas mieux pendant les 13 dernières années. Imaginez. Pendant 13 ans, les libéraux ont négligé des programmes importants et le gouvernement se sert maintenant de cet argument pour justifier la façon dont il récompense les riches et punit les pauvres. Le gouvernement semble déterminé à copier le mauvais comportement des libéraux. Pis encore, la façon dont il néglige les programmes sociaux est même plus mesquine.
On a déjà vu mieux comme ambition. C'est justement le genre d'ambition dont la Chambre des communes peut bien se passer. Nous voulons nous dépasser pour être les meilleurs, pas pour être les pires. Pourtant, c'est ce qui arrive actuellement. C'est difficile, voire impossible, d'imaginer pire que les libéraux. Pourtant, c'est ce que je suis en train d'observer, en ce moment même.
La Chambre pourrait se mobiliser et exiger un meilleur traitement pour les réfugiés, les enfants, les aînés, les femmes, les Autochtones, les immigrants et, en fait, pour tous les Canadiens. Ce budget est une imposture. La pauvreté est tout à fait réelle et, pendant cette législature, encore plus d'enfants souffriront de la faim.
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Monsieur le Président, je souhaite partager mon temps de parole avec mon collègue d'Edmonton-Centre.
Je me réjouis d'avoir l'occasion de parler du projet de loi , Loi d'exécution du budget, lequel, comme son nom l'indique, vise l'exécution de certaines mesures énoncées dans notre budget de 2006.
Le 23 janvier, les Canadiens ont voté pour le changement: un changement de gouvernement et un changement relatif à la responsabilité et à la gestion financière. Ces changements sont dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Ce changement représentait un soutien direct envers les cinq priorités du nouveau gouvernement. Ces priorités ont été énoncées dans le discours du Trône et dans le budget de 2006, présenté par le ministre des Finances le 2 mai dernier.
Le 22 juin, le projet de loi , la première loi d'exécution du budget, a reçu la sanction royale et bon nombre de nos promesses financières ont été concrétisées. Nous avons notamment réduit la TPS, de 7 à 6 p. 100, et mis en oeuvre une prestation universelle pour la garde d’enfants de 1 200 $ par année destinée aux parents d'enfants de moins de six ans.
Nous avons également instauré d'autres réductions d'impôt, des réductions sans précédent. Notre premier budget a réduit les impôts d'un montant incroyable de 20 milliards de dollars sur deux ans. Oui, 20 milliards de dollars sur deux ans. Notre budget offrait plus de réductions d'impôt que les quatre budgets libéraux précédents combinés.
Les Canadiens sont très satisfaits de notre budget, et je suis heureux de dire qu'aucun des partis d'opposition ne s'est élevé contre notre budget lorsqu'il a été soumis à un vote final. Ils ont grommelé au début, mais, après avoir étudié notre budget, ils ont constaté qu'il offrait un énorme avantage aux Canadiens. Au bout du compte, ils ne s'y sont pas opposés, de sorte que notre budget reçoit l'appui des Canadiens et de l'opposition.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour appuyer la seconde Loi d'exécution du budget, le projet de loi . Nous voulons continuer de réduire les impôts des Canadiens et, ce faisant, leur montrer que nous tenons nos promesses.
Les mesures contenues dans le projet de loi permettront de réduire les impôts des retraités, des familles, des étudiants, des usagers du transport en commun et de tous les travailleurs du Canada. Ces mesures seront vraiment avantageuses pour les Canadiens, car elles mettent l'accent sur leurs priorités, notamment en diminuant les impôts des familles qui travaillent, en aidant les petites et moyennes entreprises à atteindre une croissance réelle, et en assistant les gens de métier, les étudiants, les familles et les aînés.
Bref, le projet de loi met en oeuvre notre budget et offre de réelles réductions d'impôt aux Canadiens. Le gouvernement reconnaît que les Canadiens paient trop d'impôts. Comme un de mes collègues l'a signalé précédemment, selon l'Institut Fraser, alors que le revenu moyen des familles a augmenté de 1 100 p. 100 depuis 1961, leurs impôts ont connu une hausse astronomique de 1 600 p. 100, un taux supérieur à la croissance de leur revenu.
Comme je l'ai dit, notre nouveau gouvernement considère les Canadiens avec un respect renouvelé. Nous n'avons qu'à regarder les mesures contenues dans le projet de loi pour voir exactement comment nous remettons davantage d'argent aux contribuables qui travaillent fort.
Les Canadiens qui travaillent constituent la pierre d'assise de la croissance économique du Canada. Cependant, choisir de travailler suppose également des coûts supplémentaires, allant des uniformes et du matériel de sécurité aux ordinateurs et à diverses fournitures. Pour certains Canadiens, particulièrement les gagne-petit, ces coûts supplémentaires peuvent constituer un obstacle à la participation au marché du travail. Pour d'autres, les dépenses liées à un emploi représentent un autre facteur qui les empêche de récolter tous les fruits de leur labeur.
Pour tenir compte de cette réalité, le budget de 2006 a instauré le crédit canadien pour emploi, un nouveau crédit d'impôt pour dépenses d'emploi à l'intention des employés. Un crédit sur le revenu d'emploi allant jusqu'à 500 $ est offert depuis le 1er juillet 2006. Le montant du revenu d'emploi admissible au crédit sera porté à 1 000 $ à compter du 1er janvier 2007.
En outre, le budget de 2006 respecte le principe voulant qu'un système fiscal concurrentiel soit un ingrédient essentiel d'un milieu propice à la création d'emplois, tant sur le plan du nombre que de la qualité, et à l'obtention d'une forte croissance économique. Ce sont les entreprises, petites et grandes, qui sont les moteurs de notre économie, les créatrices de richesse, et elles ne devraient pas avoir à supporter une fiscalité trop lourde. Les entreprises qui sont les plus vulnérables aux effets de ce fardeau sont les PME. Elles créent des emplois et constituent l'épine dorsale de l'économie du pays.
Dans ma circonscription, , les PME sont essentielles. Elles y sont l'épine dorsale de l'économie: exploitations agricoles, vendeurs d'équipement agricole, entreprises de fabrication, industries, pharmacies, épiceries, et ainsi de suite. Sans les réussites de ces entreprises, les circonscriptions comme la mienne auraient beaucoup de mal. Ces entreprises emploient beaucoup de gens parmi nous. Ce sont les PME qui créent la plupart des emplois au Canada. Que nous habitions dans une circonscription urbaine ou une circonscription rurale, nous devons tous faire appel à des PME pour obtenir des services, et notre croissance économique future dépendra en grande partie de leur prospérité.
L'un des moyens importants faisant appel au système fiscal fédéral du Canada pour stimuler la croissance des PME est la diminution du taux d'imposition sur la première tranche de 300 000 $ de revenu des sociétés canadiennes. Les PME peuvent ainsi réinvestir une plus grande partie de leurs recettes pour prendre de l'expansion, ce qui crée des emplois et favorise la croissance économique au Canada.
Avec l'adoption du projet de loi , le seuil d'imposition pour les PME passera de 300 000 $ à 400 000 $ à compter du 1er janvier 2007. De plus, le taux d'imposition des PME admissibles passera de 12 p. 100 à 11,5 p. 100 en 2008, puis à 11 p. 100 en 2009. On prévoit que ces changements vont réduire le fardeau fiscal des entreprises de 10 millions de dollars en 2006-2007 et de 80 millions de dollars en 2007-2008.
Et ce n'est pas tout.
Tous les députés savent que le Canada fait face à une grave pénurie de gens de métier: menuisiers, plombiers, électriciens et cuisiniers, entre autres. Notre gouvernement prend des mesures visant à encourager la formation d'apprenti et à aider les apprentis en cours de formation.
En particulier, nous encouragerons les entreprises à embaucher des apprentis en créant un nouveau crédit d’impôt à hauteur maximale de 2 000 $ pour la création d’un emploi d'apprenti. Nous instaurerons également une nouvelle subvention aux apprentis de 1 000 $ par année pour les deux premières années d'un programme Sceau rouge et d'autres programmes.
Le gouvernement conservateur investira plus de 500 millions de dollars au cours des prochaines années pour ces deux mesures, qui vont profiter à environ 100 000 apprentis.
De plus, nous aiderons les apprentis et les gens de métier qui ont besoin d'outils qui coûtent cher pour exercer leur métier. Notre gouvernement investira 155 millions de dollars au cours des deux prochaines années dans une déduction pour le coût des outils, déduction qui bénéficiera à quelque 700 000 personnes de métier au Canada.
Pour ce qui est des aînés, les députés sont assurément d'accord avec moi pour dire que nombre d'entre eux ne dispose que d'un maigre revenu fixe pour vivre. Lorsque je parcours ma circonscription, des aînés me demandent souvent pourquoi le gouvernement ne prend pas de mesures pour aider ceux qui ont un revenu fixe. Je suis heureux de leur dire que c'est précisément ce que nous faisons, nous accordons un allégement fiscal aux aînés.
Surtout, le gouvernement fait passer de 1 000 $ à 2 000 $ le montant sur lequel est calculé le crédit pour revenu de pension. C'est la première fois depuis 1975 qu'on augmente ce crédit, qui était de 1 000 $ au départ. Incroyable mais vrai.
Les aînés ont dû attendre que notre nouveau gouvernement conservateur rectifie le tir. Nous savons et nous reconnaissons que la situation n'est pas facile pour les aînés qui ne peuvent compter que sur un revenu fixe. Afin d'aider davantage ceux qui ont épargné en vue de leur retraite, le budget de 2006 porte à 2 000 $ le montant sur lequel est calculé le crédit pour revenu de pension admissible, à compter de 2006 et pour les années d'imposition ultérieures.
Cette mesure bénéficiera à près de 2,7 millions de contribuables touchant un revenu de pension admissible et qui obtiendront ainsi jusqu'à 155 $ chacun. Qui plus est, elle rayera environ 85 000 pensionnés du rôle d'imposition fédéral. Voilà une mesure concrète qui bénéficie à nos aînés.
Quant aux familles canadiennes, elles constituent les fondements mêmes de notre société et elles jouent un rôle essentiel dans le développement de nos collectivités. C'est pour cela qu'il faut que nous réduisions le plus possible leur fardeau fiscal.
Le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants est un des moyens que nous prenons pour y parvenir. La santé et la bonne condition physique de nos enfants sont très importantes. En tant que gouvernement, nous voulons promouvoir l'activité physique chez les enfants et nous voulons le faire en soutenant directement les familles.
Les familles et la condition physique de leurs membres sont importantes pour nous. Le budget de 2006 prévoit un crédit d'impôt pour la condition physique des enfants qui prendra effet le 1er janvier 2007. Pour chaque enfant de moins de 16 ans, le crédit sera appliqué à hauteur de 500 $ de frais admissibles au titre de programmes d'activité physique.
Je suis moi-même père de cinq enfants. Ils font tous de l'activité physique comme du soccer, du basket-ball ainsi que de la danse celtique et écossaise. Je suis heureux de dire que nous avons enfin un gouvernement qui est à l'écoute des familles, qui travaille avec elles et les aide à faire face à leurs dépenses réelles. C'est un merveilleux crédit d'impôt pour les familles. Il favorise et soutient l'activité physique, et j'espère sincèrement que les partis de l'opposition l'appuieront.
En dernier lieu, je voudrais faire ressortir ce que nous faisons pour les étudiants. Nous croyons que nos étudiants postsecondaires ont besoin que nous appuyions les durs efforts qu'ils déploient pour atteindre l'excellence scolaire. À l'heure actuelle, les bourses d'études de 3 000 $ ou moins accordées aux étudiants postsecondaires sont libres d'impôt, mais toute bourse au-delà de ce montant est imposée. Les étudiants pourraient bien se passer de cet impôt sur leurs bourses d'études. Cet argent devrait plutôt servir au paiement de leurs études.
Je suis très heureux de souligner que le nouveau gouvernement est conscient des difficultés financières des étudiants et que nous sommes de leur côté. Nous voulons qu'ils réussissent dans leurs études et c'est pourquoi nous allégeons les pressions financières qui s'exercent sur eux en proposant, dans le projet de loi d'exempter de tout impôt leurs bourses d'études.
Le budget de 2006...
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Monsieur le Président, je suis très heureux d'intervenir dans le débat sur le projet de loi . Le budget était plein de bonnes nouvelles pour les Canadiens et la population d'. Je veux en souligner les avantages pour ma collectivité.
Je suis très fier de représenter la circonscription d'. L'Alberta vit une période de très forte croissance économique, mais, pour que l'on puisse profiter des avantages d'une telle croissance, il faut relever de grands défis. La population dynamique et diversifiée d'Edmonton est prête à relever ces défis et je suis heureux de constater que, dans le budget, le gouvernement lui donne les outils nécessaires pour cela.
Tout d'abord, je voudrais parler un peu de la circonscription d'. Cette circonscription englobe le centre-ville de même que quelques-uns des plus vieux quartiers résidentiels de la ville. Elle inclut aussi une partie de la pittoresque vallée creusée par la rivière, un des plus vieux terrains de golf municipaux du Canada ainsi que le plus vieil aéroport municipal du Canada, Blatchford Field.
Un tour de la circonscription vous permettra de voir les édifices de l'assemblée législative de la province, le musée Royal Alberta, la Art Gallery of Alberta, le théâtre Citadel, le Francis Winspear Centre for Music et l'hôtel historique Macdonald. Vous verrez aussi des sièges sociaux de même que de petites entreprises prospères et le World Trade Centre d'Edmonton.
Dans , on retrouve deux des hôpitaux les plus occupés de la ville de même que deux des plus grands établissements d'enseignement postsecondaire de la province. Des appartements en copropriété sont en cours d'aménagement dans de vieilles maisons historiques. Il y a également de nombreuses boutiques d'antiquités ainsi que de nombreuses galeries d'art privées où on peut voir ce que les artistes et les artisans de l'Ouest du Canada ont de mieux à offrir.
Les bons restaurants d'Edmonton peuvent se comparer à ceux de n'importe quelle autre ville du Canada. Il y a un quartier industriel et de très beaux parcs. La région est aussi riche et diversifiée que le Canada lui-même. De nombreuses résidences pour personnes âgées côtoient des appartements en copropriété où de jeunes familles viennent s'installer pour élever la prochaine génération de Canadiens.
Il y a toujours eu une importante communauté d'immigrés dans . Là où des Ukrainiens sont venus s'installer pour qu'eux-mêmes et leurs enfants aient une meilleure vie, nous voyons maintenant arriver des Néo-Canadiens de Chine, du Vietnam, de la Somalie, du Soudan et de bien d'autres pays.
J'aimerais parler de l'importance des étudiants et des mesures prises par le gouvernement à leur endroit. Je suis très heureux d'affirmer que les étudiants inscrits dans des établissements postsecondaires comme le collège communautaire Grant MacEwan verront leurs bourses d'études ou de perfectionnement exonérées de l'impôt sur le revenu. Pour beaucoup d'étudiants, ces bourses représentent la totalité de leur revenu et ils n'auront plus à travailler à temps partiel pendant qu'ils se préparent pour leurs examens. Plus de 100 000 étudiants seront touchés par cette mesure.
L'Institut de technologie du nord de l'Alberta, ou NAIT, est un autre établissement important pour Edmonton. Il forme le plus grand nombre de gens de métier et d'apprentis dans la province. Quelque 17 p. 100 des apprentis du Canada sont passés par cet institut.
Le budget compte plusieurs mesures dont les étudiants du NAIT pourront bénéficier. J'ai assisté à de nombreux forums à l'institut et j'ai eu la chance de participer à une annonce importante de financement destiné à de nouveaux programmes et services. J'en ai profité pour parler aux étudiants et j'ai écouté leurs préoccupations. Ils acceptent le fait que, pour obtenir une éducation de bonne qualité, il faut payer des frais de scolarité, mais un des coûts les plus élevés associé à l'éducation et qui a une incidence sur le niveau de vie des étudiants est le coût des livres. C'est pour cette raison que, dans le budget de 2006, nous avons institué un nouveau crédit d'impôt pour les livres qui aidera les étudiants là où ils en ont le plus besoin. Les étudiants à temps plein comme ceux à temps partiel pourront bénéficier de ce crédit.
Les apprentis sont essentiels à l'avenir de l'économie albertaine comme de l'économie canadienne. La demande est en augmentation et notre gouvernement prend des mesures pour veiller à ce qu'on puisse y répondre. C'est pourquoi il a instauré un crédit d'impôt de 2 000 $ pour la création d'emplois. Les employeurs admissibles recevront un crédit d'impôt égal à 10 p. 100 du salaire versé aux apprentis admissibles pendant les deux premières années de leur contrat, jusqu'à un maximum de 2 000 $ par apprenti et par année. Cette mesure nous permettra de maintenir un nombre suffisant d'apprentis en montrant qu'une telle formation est un gage de sécurité d'emploi à l'avenir. Elle encouragera aussi les employeurs, qui pourront compter sur un bassin sûr de travailleurs qualifiés, à agrandir leur entreprise.
Quand les étudiants quitteront cet institut, le budget leur offrira encore un avantage, soit une déduction de 500 $ pour achat d'outils nécessaires à l'exercice de leur métier, comme d'autres l'ont déjà dit. Cette mesure s'applique au coût des outils excédant 1 000 $, somme sur laquelle le crédit canadien pour emploi peut être réclamé. C'est encore un autre coup de main dont profitent, juste au bon moment, ceux qui en ont le plus besoin.
Les étudiants qui réussissent sont la clé de notre avenir, et plusieurs mesures sont prévues pour eux dans ce budget. Toutefois, je veux parler aussi d'un autre segment de notre population qui avait besoin d'un coup de main.
Nos personnes âgées ont vécu et travaillé à des époques parmi les meilleures et les pires de notre histoire. Elles ont élevé des familles. Elles ont défendu la liberté dans les guerres auxquelles le Canada a participé. Elles ont fondé et dirigé des entreprises, et ont payé beaucoup d'impôts. Pourtant, trop d'entre elles luttent encore pour assurer leur subsistance, aux prises avec un revenu fixe et le coût de la vie qui augmente.
On voit dans ce contexte toute l'importance de la hausse du montant maximum de la réclamation au titre du crédit pour revenu de pension. Ce crédit est de 1 000 $ depuis sa création, il y a 30 ans. Nous l'avons haussé à 2 000 $, une hausse appréciable qui a touché 2,7 millions de contribuables et a eu pour effet que 85 000 d'entre eux ont pu ne payer aucun impôt. Ces personnes ont travaillé tellement fort pour nous donner la prospérité dont nous jouissons maintenant. Que 85 000 retraités n'aient plus à payer d'impôt grâce à ce budget, c'est remarquable et je suis très heureux de le dire à la Chambre.
Un autre nouveau crédit d'impôt aidera les personnes âgées ainsi que les étudiants et l'ensemble des Canadiens. Je parle du crédit de 500 $ pour achat d'un laissez-passer de transport en commun. Il suffit de visiter pour se rendre compte de toute l'importance du système de transport en commun pour la collectivité. Le réseau de transport public d'Edmonton dessert tous les coins de la circonscription et un très grand nombre de personnes compte sur ces services, que ce soient les étudiants en route pour l'école ou le collège, les personnes âgées qui vont faire leurs commissions ou les gens d'affaires qui doivent se rendre au centre-ville.
Ce nouveau crédit accroîtra le nombre d'utilisateurs des services de transport en commun et, de ce fait, en fera augmenter la fréquence. Il réduira également la pollution atmosphérique causée par le grand nombre de véhicules sur la route. Voilà une mesure tangible pour protéger l'environnement et la santé des Canadiens, et ceux qui en ont le plus besoin en ressentiront les effets positifs.
Le budget prévoit des mesures pour aider le vigoureux secteur des petites entreprises à Edmonton. Les PME constituent le véritable moteur de notre économie et elles doivent pouvoir compter sur un approvisionnement en carburant propre et renouvelable. Le carburant est un élément capital de leurs activités et le nouveau gouvernement souhaite faire en sorte que les réservoirs des entreprises demeurent pleins.
Le gouvernement prévoit notamment, pour les petites entreprises admissibles, une réduction du taux d'imposition actuel de 12 p. 100 à 11,5 p. 100, à compter de 2008, et une autre réduction à 11 p. 100, en 2009. En outre, à compter du 1er janvier 2007, le revenu que pourra engranger une petite entreprise avant de payer de l'impôt fédéral passera de 300 000 $ à 400 000 $.
Je suis extrêmement fier de rentrer dans ma circonscription pour dire aux propriétaires d'entreprises que le gouvernement les écoute, qu'il comprend leurs préoccupations et qu'il prend des mesures pour les aider à régler leurs problèmes commerciaux et à créer davantage d'emplois et de prospérité. Certaines petites entreprises donnent des conseils fiscaux à des gens qui doivent à la fois affronter un coût de la vie élevé et des impôts élevés. Ces gens savent depuis longtemps que le fait d'être propriétaire d'une petite entreprise comporte un avantage intrinsèque sur le plan fiscal.
Les propriétaires d'entreprise peuvent se prévaloir de bien plus de déductions d'impôt et d'une variété d'options pour réduire leur fardeau fiscal global. Les salariés ont toujours payé davantage d'impôts comparativement aux propriétaires de petite entreprise; le budget 2006 reconnaît cette inéquité et traite le problème comme il se doit en offrant le crédit canadien pour emploi. Ce nouveau crédit s'applique notamment aux ordinateurs personnels, aux articles de papeterie, aux uniformes, aux vêtements et à une longue liste d'articles que les gens doivent parfois acheter pour leur travail. S'ils étaient propriétaires d'une petite entreprise, de telles dépenses seraient déductibles à titre de coûts d'exploitation.
Les gens qui ont un revenu d'emploi obtiendront également certains avantages. Tous les Canadiens qui touchent un revenu d'emploi recevront un montant maximum de 500 $ pour l'exercice financier 2006 et de 1 000 $ pour 2007. Tous les travailleurs Canadiens tireront profit d'une telle mesure, et tout particulièrement les personnes à faible revenu qui font face à des obstacles au niveau des dépenses reliées à un emploi.
Ce budget aura des répercussions positives. Il vise tout particulièrement à venir en aide à ceux qui en ont besoin tout en fournissant à tous les Canadiens un allégement fiscal dont ils ont grand besoin.
Lorsque ces mesures fiscales entreront en vigueur, les personnes âgées et les étudiants de ma circonscription verront toute une différence dans le coût de la vie. Les travailleurs canadiens auront plus d'argent dans leurs poches. Les petites entreprises pourront croître sans risque d'être pénalisées et pourront embaucher plus d'employés. En résumé, ce budget est positif pour les Canadiens, pour la province de l'Alberta et pour la circonscription d'.
Je suis fier et heureux de faire partie d'un gouvernement qui a préparé ce budget pour les Canadiens et j'encourage fortement tous les partis d'opposition à nous aider en permettant à ce projet de loi de devenir loi le plus rapidement possible.
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Monsieur le Président, il est toujours fort intéressant de participer à de tels débats et d'entendre les uns et les autres s'exprimer sur ce qu'ils considèrent être des réussites et des échecs. Ce que nous visons comme élus, c'est d'aider les Canadiens et de veiller à ce que notre pays continue d'être productif. Nous avons tous des choix à faire pour établir l'ordre de priorité que nous jugeons le bon.
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi aujourd'hui et d'expliquer aux députés les raisons pour lesquelles je ne puis et ne pourrai jamais l'appuyer. Franchement, la mesure est presque de mauvais goût , elle est fort sélective et elle flatte dans le bon sens du poil la base électorale très étroite des conservateurs. À cause de cela, j'estime qu'elle est néfaste pour notre pays.
Hier, c'était le 13e anniversaire des élections de 1993, par lesquelles le Parti libéral a ravi le pouvoir aux conservateurs de Mulroney. Notre gouvernement libéral a éliminé le déficit de 42 milliards de dollars et a enfin équilibré notre budget, en 1997, avec l'aide des Canadiens, inspirés par leur gouvernement. Nous avons par la suite établi un record en donnant aux Canadiens huit budgets équilibrés consécutifs et nous avons rétabli la cote de crédit AAA du pays.
Permettez-moi de signaler aux députés que nous étions alors pratiquement en faillite et que l'on nous qualifiait de pays du tiers-monde. Je rappelle également à quel point les Canadiens ont dû travailler pour nous sortir de l'endettement et remettre notre pays sur des assises solides.
Nous avons fait baisser considérablement la dette fédérale, tant en pourcentage de l'activité économique qu'en termes absolus. Sous notre gouvernement, le rapport entre la dette et le PIB du Canada a baissé de 50 p. 100. Nous avons obtenu les meilleurs résultats financiers de l'ensemble du G7, soit les principales économies du monde, et les meilleurs résultats financiers de tout gouvernement canadien depuis la Confédération, en 1867. De tout cela, nous sommes extrêmement fiers.
Avant le printemps dernier, les conservateurs fédéraux n'avaient pas réussi à équilibrer un budget depuis 1912. Nous nous demandons ce que l'avenir nous réserve.
Cependant, je reviens maintenant à la situation actuelle.
Le gouvernement minoritaire conservateur a hérité de la meilleure situation financière de l'histoire du Canada et le budget sans vision qu'il présente n'est pas à la hauteur des défis que l'avenir réserve aux Canadiens. Après avoir tous travaillé si fort au cours des 13 dernières années, les Canadiens devront se résigner à troquer certains avantages à court terme pour des difficultés durables.
Le budget de 2006 n'a rien fait pour améliorer la productivité du Canada ni pour rendre notre pays plus concurrentiel sur la scène mondiale. David Crane et d'autres grands chroniqueurs parlent de l'importance de faire de la productivité une question centrale pour l'avenir. Il n'y a rien dans le budget qui fasse quoi que ce soit à cet égard.
Le budget n'apporte aucune amélioration ni aucun investissement dans l'éducation et l'innovation. L'ancien gouvernement libéral avait une vision concrète qui aurait placé le Canada à l'avant-scène de la compétitivité et de l'innovation. Ce budget mièvre et sans vision ne contient pratiquement rien à cet égard.
Comme autre exemple, prenons notre dernière mise à jour financière, qui prévoyait 2,5 milliards de dollars pour la recherche universitaire, un domaine extrêmement important pour notre pays. Le budget des conservateurs prévoit 200 millions de dollars, ce qui correspond à moins d'un dixième de notre engagement. Les investissements judicieux du gouvernement libéral dans le domaine de la recherche et développement ont attiré au Canada un grand nombre de personnes parmi les plus brillantes et les plus compétentes.
Comment le Canada fera-t-il face à la concurrence mondiale avec un budget dénué de vision? Comment le Canada peut-il continuer à se développer s'il doit composer avec un gouvernement et un budget qui préfèrent marquer des points politiques plutôt qu'appliquer une saine gestion financière?
Le gouvernement conservateur minoritaire continue de laisser tomber les Canadiens en obligeant les provinces à se débrouiller seules dans le domaine de l'enseignement postsecondaire et en abandonnant nos étudiants. Je rappelle aux députés que les enfants sont notre avenir.
Avant que les conservateurs et les néo-démocrates ne forcent le déclenchement des dernières élections, les libéraux avaient pris des engagements notables dans la mise à jour financière de novembre 2005, y compris un investissement de 4,1 milliards de dollars dans l'enseignement postsecondaire.
Les conservateurs offrent un maigre crédit d’impôt pour les manuels scolaires, un crédit annuel de 500 $. On peut se demander quel montant d’argent cela représente vraiment. Cela vaut exactement 77,50 $ par année pour les étudiants qui dépensent 500 $ ou plus en manuels scolaires.
Le Parti libéral avait proposé de payer la moitié des frais de scolarité pour la première et la dernière année des programmes d’études postsecondaires, ce qui aurait représenté des milliers de dollars par année pour les étudiants et aurait été extrêmement bénéfique pour le Canada et l’avenir du pays. Un montant de 77,50 $ ne fera rien pour améliorer l’accès aux études ou diminuer la dette des étudiants.
Le gouvernement conservateur n’a tout simplement pas fait de l’enseignement postsecondaire une priorité.
Les libéraux savent qu’il faut investir dans les étudiants et veiller à ce qu’ils aient les outils nécessaires pour réussir dans la vie. J’ai le grand plaisir de rappeler à mes collègues que les libéraux se soucient des étudiants canadiens comme nous l’avons montré, je pense.
En fait, dans notre programme électoral de 2006, nous avions proposé d’élargir les subventions canadiennes d’accès pour couvrir la totalité des quatre années d’études universitaires et de payer la moitié des frais de scolarité de tous les étudiants canadiens, pour leurs première et dernière années d’études. Nous avons proposé de procéder à un examen complet de l’aide aux étudiants, de fournir des fonds supplémentaires pour les étudiants canadiens qui étudient à l’étranger et d’augmenter de 50 p. 100 le financement des bourses d’études supérieures. Il s’agissait là d’initiatives importantes et je suis sûre que tous mes collègues en conviendront.
Les initiatives libérales ont eu beaucoup de succès dans ma circonscription, , surtout à l’Université York que je suis fière de compter dans ma circonscription. Cette institution d'enseignement exceptionnelle s’est donné pour mission la poursuite, la préservation et la diffusion des connaissances. Elle excelle dans la recherche et l’enseignement dans le domaine des sciences pures et appliquées et les domaines professionnels où elle cherche à dépasser les limites du savoir. Les professeurs, étudiants et employés de cette institution se font les défenseurs de la liberté universitaire, de la justice sociale, de l’éducation accessible et de l’autogouvernance collégiale. Je suis très fière de les représenter.
Un autre échec des conservateurs est leur crédit pour le transport en commun, une autre mesure fiscale sélective qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce que nous voulons tous, en augmentant la clientèle des transports en commun dans les villes. Toutefois, une petite diminution des tarifs des transports en commun ne contribue pas à accroître la clientèle. Les usagers des transports en commun continueront de les utiliser, parce que c’est commode pour eux. Ceux qui ne les utilisent pas, ne vont pas courir acheter un laissez-passer pour un crédit d’impôt de 12 $ par mois. Comme j’ai écrit le livre sur le transport en commun, je sais que ces 12 $ ne feront rien pour accroître la clientèle de ces services.
Le crédit canadien pour emploi est une simple augmentation de 1 000 $ de l’exemption personnelle de base, mais qui s’applique seulement aux contribuables qui exercent un emploi. Je préférerais qu’on augmente l’exemption personnelle de base pour tous les Canadiens afin que les personnes âgées et les mères qui restent à la maison puissent également en bénéficier.
Mais le budget de 2006, tout en proposant cet allégement fiscal sélectif, a diminué l'exemption personnelle de base, augmentant ainsi, dans les faits, l'impôt sur le revenu de tous les Canadiens. Le gouvernement minoritaire conservateur, en fait, relève le taux de l'impôt applicable à la plus basse tranche de revenu. Même s'il l'a clairement nié, d'autres l'ont reconnu.
Le gouvernement allègue qu'il vient en aide aux familles canadiennes, mais il a relevé le taux d'imposition de 15 à 15,5 p. 100 pour les Canadiens ayant le revenu le plus faible. À l'évidence, ces derniers ne sont la priorité du nouveau gouvernement minoritaire conservateur. Cela me paraît tout à fait honteux. Les familles à faible revenu ont besoin de notre soutien et, pourtant, le gouvernement augmente discrètement leurs impôts et accorde des allégements fiscaux aux entreprises.
Le budget ne procure pas un réel allégement fiscal aux Canadiens à revenu faible ou moyen. L'élimination des réductions libérales de l'impôt sur le revenu en faveur d'une diminution de 1 p. 100 de la TPS a été vivement critiquée par tous les économistes sérieux au pays, qui reprochent à ce plan de profiter aux Canadiens à revenu plus élevé au détriment de ceux qui ont le plus besoin d'aide. En réalité, les conservateurs augmentent l'impôt sur le revenu, ce qui signifie que beaucoup de gens qui ont obtenu en remboursement pour l'année 2005 vont devoir envoyer un supplément en 2006.
Le crédit d'impôt pour la forme physique des enfants semble être merveilleux, mais, comme dans le cas du crédit d'impôt pour les manuels, il ne s'élève pas vraiment à 500 $ par année. Les crédits d'impôt sont multipliés par le taux de la tranche la plus basse, ce qui fait que cette mesure ne vaut que 77 $ par année. Les parents d'un bout à l'autre du pays savent qu'il en coûte plus que cela pour inscrire les enfants dans des programmes de sports dont ils ont grandement besoin.
Les grandes réalisations du gouvernement libéral en tant que bâtisseur de pays sont également compromises par ce budget bancal. Le Canada demeure un pays captivant et prospère, mais il a besoin d'un programme qui incarne le renouvellement de notre idéal national. Grâce aux efforts du gouvernement précédent, le pays est maintenant en mesure d'investir dans un programme national de logement. Il a les moyens de se payer un programme universel de garderies. Il a les moyens d'investir dans la recherche et le développement de façon que nous puissions mettre en oeuvre nos orientations prioritaires pour l'avenir.
Ce budget est injuste et inéquitable, car il augmente les impôts des Canadiens à faible revenu tout en favorisant les mieux nantis. Le premier budget du gouvernement conservateur ne tient aucunement compte des besoins réels des familles canadiennes, abandonne toute responsabilité financière et ne contient aucune vision économique pour l'avenir. Si le gouvernement continue dans cette voie, il compromettra tous les efforts que nous avons déployés pour placer le Canada à la tête des pays du G7. Finalement, seuls les biens nantis profiteront de ce budget, pendant que ceux dont les besoins sont les plus grands seront laissés pour compte.
Un grand nombre de dispositions du projet de loi mettent en lumière le style de gestion sélectif et étroit du gouvernement conservateur minoritaire. Il est devenu horriblement clair que le gouvernement est déterminé à sacrifier notre santé économique à long terme au profit de gains politiques potentiels. Il va sans dire que cela est inacceptable pour les Canadiens.
Actuellement, je ne peux appuyer ce budget. Ce serait merveilleux si le gouvernement acceptait de prendre un peu de recul et s'il essayait d'apporter les modifications qui vont de soi, de façon à ce que son budget traduise plus fidèlement l'image que nous nous faisons du Canada.
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Monsieur le Président, il me fait plaisir de participer à ce débat au sujet du projet de loi , une loi portant sur l'exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 2 mai 2006.
Comme on le sait, le Bloc québécois avait appuyé ce budget du gouvernement conservateur essentiellement parce qu'une promesse avait été faite par le premier ministre et son gouvernement à l'effet de régler la question du déséquilibre fiscal dès le prochain budget, soit celui qu'on devrait avoir en février ou en mars 2007 pour couvrir la période 2007-2008. C'est donc dans ce contexte que le Bloc québécois a donné son appui.
Il y avait aussi des éléments dans le budget qui répondaient à des demandes historiques du Bloc québécois, en particulier la question du crédit d'impôt pour le transport en commun. Je rappelle qu'une députée de la région de Chicoutimi — Jonquière plus exactement — avait déposé un projet de loi privé qui allait dans ce sens. On est heureux de voir que dans le projet de loi , on retrouve cette dimension du crédit d'impôt pour le transport en commun. Il y a aussi un crédit d'impôt pour les manuels scolaires, ce que le Bloc québécois a toujours réclamé pour rendre l'accessibilité aux livres la plus facile possible. Dans notre cas, on voudrait aller plus loin. J'aurai l'occasion d'y revenir.
Finalement, il y a la déduction fiscale pour les microbrasseries. J'en profite pour saluer le travail extraordinaire fait par mon collègue et ami de , — je ne peux dire son nom, mais il se reconnaîtra, j'en suis convaincu — qui a pris l'initiative de ce dossier auquel j'ai pu aussi contribuer et qu'on a finalement réglé lors du dernier budget. J'en profite pour le féliciter de ce travail et de cette réussite. Une réussite, on doit le signaler, due essentiellement au travail que le Bloc québécois a fait pour convaincre les autres partis, particulièrement le Parti conservateur lorsqu'il était dans l'opposition, de la justesse de cette demande. Encore une fois, j'aurai l'occasion d'y revenir dans ma présentation.
À cause de ces éléments, nous allons appuyer le projet de loi . Je le décris très rapidement parce que les gens qui suivent ce débat à la maison doivent parfois se demander de quoi il s'agit. C'est extrêmement technique, — c'est toujours déplorable —, mais c'est la réalité de ce genre de loi à caractère budgétaire. Il n'en demeure pas moins que cela touchera, dans le quotidien, énormément de Québécois et Québécoises et de Canadiens et Canadiennes.
Tout d'abord, il y a cinq axes principaux dans le projet de loi. Le premier instaure une série de mesures fiscales pour les particuliers, pour les individus. On y retrouve, par exemple, l'instauration du crédit pour apprentis et gens de métiers. Je signale que c'est une demande historique du Bloc québécois. Notre député de la Côte-Nord avait déposé, — et il l'a fait à plusieurs reprises —, un projet de loi privé qui allait dans ce sens. On y retrouve également une augmentation du crédit non remboursable pour les personnes recevant une pension, la mise en place du crédit pour le transport en commun, dont je vous ai parlé tout à l'heure, et l'augmentation du crédit remboursable pour des frais médicaux. C'est donc le premier axe qui touche les particuliers.
Le deuxième axe porte sur l'extension d'avantages pour les entreprises. Dans le cas, par exemple, des entreprises de pêche, on étend un certain nombre d'avantages qui existaient déjà pour les entreprises agricoles à ces entreprises de pêche. Ainsi, on retrouvera différentes mesures dans ce deuxième volet portant sur les entreprises, sur les gains en capitaux, le transfert de l'entreprise vers d'autres membres de la famille ainsi que tout ce qui touche les avantages fiscaux des entreprises agricoles. C'est donc le deuxième axe qui touche les entreprises.
Le troisième axe du projet de loi instaure différentes mesures fiscales pour les entreprises, mais à d'autres niveaux. Parmi les mesures contenues dans ce projet de loi, on y retrouve l'abolition de la surtaxe sur les revenus des sociétés canadiennes et la majoration du seuil de chiffres d'affaires pour les PME qui veulent bénéficier d'un crédit d'impôt. Sur ce dernier aspect, il y a particulièrement quelque chose d'intéressant. En effet, l'équité fiscale n'est évidemment pas encore atteinte dans le régime fiscal fédéral. C'est vrai pour les particuliers, mais c'est aussi vrai pour les entreprises, comme on s'en était aperçu. Donc, cette dernière mesure particulière fait en sorte de corriger, sans toutefois que ce soit complètement, cette inéquité fiscale au détriment de la petite et de la moyenne entreprise qui, il faut le rappeler, est le nerf de l'économie québécoise et canadienne.
Le quatrième axe ou série de modifications législatives porte sur la diminution du taux d'imposition sur les biens de capitaux pour les banques canadiennes. J'aurai l'occasion d'y revenir.
Finalement, le cinquième axe porte sur une série de mesures qui visent à diminuer la taxe d'accise sur les 75 000 premiers hectolitres de bière brassée au Canada afin de stimuler la croissance et l'émergence des microbrasseries.
Vous savez que c'est une industrie très dynamique en région. C'est vrai pour le Québec, mais ce l'est aussi pour le reste du Canada. Cependant, elle fait face à une concurrence féroce de la part de microbrasseries étrangères, en particulier américaines. Celles-ci n'ont pas trop l'aspect « micro ». Elles n'ont peut-être pas l'aspect macro, mais presque. Ce sont des brasseries qui produisent chaque année des millions d'hectolitres, alors que nos microbrasseries produisent moins d'un million d'hectolitres. Pour ces entreprises, nous avions demandé une réduction de la taxe d'accise, comme cela a été fait pour la plupart de nos concurrents des États-Unis ou de l'Europe. Là, comme je le mentionnais, les microbrasseries n'ont pas la taille de celles du Québec et du Canada. Donc, il faudrait que ces entreprises puissent bénéficier d'un avantage comparatif.
Je vais m'arrêter là. Je n'aurai pas l'occasion de présenter l'ensemble des points contenus dans ce projet de loi, car, comme vous pouvez le constater, il est assez volumineux. Tout de même, je vais m'arrêter aux mesures que j'ai considérées comme étant les plus avantageuses, les plus intéressantes dans mon introduction.
La première mesure fiscale pour les particuliers présentée dans ce projet de loi permet la déduction de dépenses relatives à certains outils pour les apprentis et les gens de métier. Comme je l'ai mentionné, pour ce faire, le gouvernement permet la déduction de dépenses jusqu'à un seuil de 1 000 $ ou 5 p. 100 du revenu de l'apprenti au cours de l'année. Le montant le moins élevé prévaut. Si 5 p. 100 du revenu correspond à moins de 1 000 $, ce sera 5 p. 100; si 5 p. 100 correspond à plus de 1 000 $, on s'arrêtera au seuil de 1 000 $ de dépenses déductibles pour les outils.
Permettre la déduction de ces outils est quelque chose d'important parce que ces gens sont, en règle générale, des travailleurs autonomes qui vivent de revenus extrêmement variables. Parfois même, certains apprentis et hommes de métier travaillent pour des entreprises, mais ils sont obligés d'acheter eux-mêmes leurs outils. Par exemple, dans la plupart des garages où l'on fait réparer nos voitures, les coffres d'outils appartiennent aux hommes de métier, aux mécaniciens. Ils ont à défrayer cela, et même s'ils sont parfois salariés, ce sont des dépenses extrêmement importantes.
Il est donc question de 1000 $ maximum pour les apprentis, et jusqu'à 500 $ pour les gens de métier. C'est une mesure que nous demandions depuis longtemps —, je l'ai mentionné. Elle arrive encore une fois peut-être trop tard, mais au moins elle est là. Donc, les gens de métier pourront en bénéficier au cours des prochaines années.
Cette mesure fiscale augmente aussi à 1 000 $ le montant maximal du crédit non remboursable auquel certains récipiendaires de revenus de pension ont droit. Le montant maximal du crédit non remboursable atteint maintenant 2 000 $. C'est évidemment une mesure positive, mais qui ne corrige pas du tout la situation de pauvreté dans laquelle plusieurs de nos personnes âgées se retrouvent. En particulier, cela ne répond pas du tout à la demande que le Bloc québécois a faite à plusieurs reprises. Aussi, je rends hommage à notre ex-député de , Marcel...
Une voix: Gagnon.
M. Pierre Paquette: Il s'agit de Marcel Gagnon. Je peux mentionner son nom puisqu'il n'est plus député. Il avait véritablement sonné l'alarme quant au fait que des milliers sinon des centaines de milliers de personnes âgées ne se prévalaient pas du Supplément de revenu garanti et que le gouvernement fédéral se traînait les pieds pour faire connaître l'existence de ce programme. Plusieurs milliers d'entre elles ont pu corriger la situation, mais il en reste encore des dizaines de milliers qui n'ont pas été informées de ce droit.
D'une part, nous aurions préféré que cette mesure soit accompagnée d'une véritable campagne pour faire connaître l'existence de ce programme aux personnes âgées qui y ont droit. D'autre part, nous aurions souhaité qu'on établisse une règle de rétroactivité pour ces personnes qui n'en ont pas bénéficié, car elles n'en connaissaient pas l'existence, de sorte qu'elles puissent obtenir les sommes d'argent dont elles ont été privées. Une fois de plus, celles-ci ont dû faire face à l'indifférence bureaucratique du gouvernement fédéral.
En ce qui concerne toujours les particuliers, on crée un crédit d'impôt non remboursable sur les revenus d'emploi de 1 000 $. Pour 2006, ce montant sera de 250 $; pour 2007, il atteindra 1 000 $. On crée aussi un crédit d'impôt non remboursable pour le transport en commun. J'ai eu l'occasion de vous en parler plus tôt et j'y reviendrai plus tard, parce que c'est quand même un élément extrêmement important au regard de la lutte contre les gaz à effet de serre.
Le Bloc québécois aurait privilégié un crédit d'impôt remboursable, parce qu'on sait que les personnes qui utilisent le transport en commun — pas exclusivement, mais beaucoup d'entre elles — n'ont pas de voiture personnelle, sont à faible revenu et ne paient donc pas d'impôt. C'est un premier pas, mais on devra bonifier cette mesure dans un prochain budget, en rendant remboursable ce crédit d'impôt.
On instaure aussi un crédit d'impôt pour les manuels scolaires. Je vous l'ai dit. Ce crédit s'élèvera à 65 $ par mois pour les étudiants à temps plein et à 20 $ par mois pour les étudiants à temps partiel. Étant donné le prix des manuels scolaires, tout le monde conviendra qu'il s'agit d'une mesure extrêmement bénéfique pour les étudiants. Elle contribuera aussi à réduire l'endettement des étudiants — évidemment pas à la hauteur de ce qu'on voudrait.
Cette mesure positive, somme toute, mériterait d'être ultérieurement bonifiée au moyen d'autres mesures, pour favoriser une situation qui éviterait aux étudiants l'endettement qu'on connaît, particulièrement dans les provinces canadiennes. Le Québec, c'est connu, a un système de prêts et bourses à améliorer, parce que le gouvernement en place, dirigé par M. Charest, l'a biaisé en transférant dans les prêts toute une série de montants jadis réservés aux bourses. Des corrections seront faites sur ce plan, j'en suis convaincu, dès que le Parti québécois reprendra le pouvoir, dans les prochains mois.
Cela vaut, encore une fois, pour l'endettement étudiant. C'est très clair qu'il faudra un transfert substantiel relativement aux programmes sociaux et à l'éducation postsecondaire dans le prochain budget. Le Bloc québécois a imposé cette condition, préalable à son appui au budget qui s'en vient.
J'ai pu faire, avec le Comité permanent des finances, une tournée aux quatre coins du Canada. Or nous étions à Québec, hier. Tout le monde reconnaît qu'il faut un transfert à la hauteur de 4,9 milliards de dollars, dont 1,2 milliard de dollars pour le Québec et quelque 550 millions de dollars pour les universités et les cégeps de cette province. Cette mesure s'adresse aux particuliers, mais elle ne dispose pas de l'ensemble de la problématique associée à l'endettement étudiant.
Une autre mesure consiste à faire passer de 767 $ à 1 000 $ le supplément remboursable lié aux frais médicaux. L'indexation a tout simplement été appliquée. Cette mesure, qui vise les gens ayant besoin de soins particuliers, est somme toute positive. Souhaitons par contre qu'il ne s'agisse pas d'une façon de favoriser le développement du secteur privé, qui est déjà extrêmement important dans notre système de santé.
Ce sont donc les axes qui touchent les individus, comme je vous le mentionnais. En bref, parmi ces éléments, nous jugeons extrêmement intéressants les crédits pour le transport en commun, pour les livres scolaires et pour les outils, puisque le Bloc québécois a fait toutes ces suggestions dans le passé, à l'occasion de projets de loi privés que nous avions déposés mais qui n'ont pu aboutir. Il s'agit toutefois de premiers pas dont les mesures mériteraient une bonification dans les prochains budgets.
J'ai mentionné le crédit d'impôt remboursable pour le transport en commun. Il faudra aussi s'assurer que les gens de métier puissent peut-être bénéficier d'une déduction de 1 000 $ relative à leurs dépenses pour les outils, parce qu'on doit, dans certains métiers, renouveler régulièrement son stock d'outils, vu les changements technologiques. Finalement, au sujet du crédit d'impôt pour les manuels scolaires, nous pensons que, logiquement, le gouvernement fédéral devrait abolir la TPS sur la vente de livres. En effet, il s'agit d'un produit culturel qui doit être le plus accessible possible.
Sur ce premier axe, on voit donc des éléments positifs, qui incitent le Bloc québécois à donner son appui au projet de loi .
En ce qui concerne les entreprises, en particulier les entreprises de pêche, comme je l'ai dit, le Bloc québécois a toujours appuyé les pêcheurs du Québec. Nous sommes bien conscients que l'industrie de la pêche, comme celle de l'agriculture, manque de relève. Ce sera encore plus vrai au cours des prochaines années. Or l'industrie de la pêche est primordiale pour la survie de plusieurs de nos régions, en particulier les régions côtières. La mesure proposée par le gouvernement permet donc d'encourager le transfert familial des entreprises de pêche. Nous l'appuierons. Cependant, nous continuerons de réclamer l'élargissement des avantages fiscaux en vue du transfert des entreprises agricoles et des entreprises de pêche à des personnes hors du cercle familial.
Certes, nous devons privilégier ce transfert au sein des familles, mais il peut très bien arriver que les enfants d'un agriculteur ou d'un pêcheur optent pour d'autres voies que celles empruntées par leurs parents, et nous le savons très bien.
Dans ce sens, il faudra également prévoir des crédits d'impôt pour des transferts d'entreprises à l'extérieur du cercle familial dans le but de maintenir la pérennité de ces entreprises. Il en va évidemment de l'essor économique de nos régions et de l'occupation du territoire qui ne nous préoccupe pas suffisamment.
Cela ne ferait aucun sens de laisser se vider des régions qui ont un potentiel de développement économique, mais qui ont besoin d'un petit coup de pouce afin d'amorcer les virages nécessaires. Cela ne ferait aucun sens de vider ces régions et de s'apercevoir que dans les grands centres urbains, les coûts sociaux sont élevés en raison de cet exode rural. Il faut donc se charger de l'occupation du territoire et la mesure proposée va dans ce sens. Or, comme je le mentionnais, il faudrait l'élargir.
Finalement, au Québec, la notion de sécurité alimentaire est très importante. On le sait, le Québec est pratiquement autonome sur le plan de son alimentation. C'est sûr que certaines choses ne poussent pas bien au Québec; je pense par exemple aux oranges. Toutefois, comme vous le savez, nous avons fait d'énormes progrès en ce qui a trait aux produits pouvant s'adapter au climat québécois.
Par exemple, dans mon comté de , nous avions autrefois une industrie florissante du tabac. La baisse de consommation de tabac — que nous souhaitons évidemment — et les décisions des entreprises multinationales d'acheter davantage de pays émergents comme le Brésil et la Chine ont carrément amené la fermeture de cette industrie en seulement quelques années. Ainsi, sur les 56 fermes qui existaient en 2000, il y n'en reste que trois produisant du tabac actuellement. Ces fermes ont dû se reconvertir vers d'autres cultures.
Le gouvernement fédéral a mis en place un programme d'aide à la reconversion d'environ 12 millions de dollars pour le Québec. Il s'agit d'un pas vers l'avant, mais cela demeure insuffisant. Vous savez, quand on se lance dans un type de production — je pense aux melons, au choux chinois, aux asperges ou encore aux choux-fleurs —, nous ne réussissons pas toujours la conversion parce que les terres ne sont pas nécessairement adéquates, ou encore parce que ce sont des cultures qui sont extrêmement difficiles.
Il peut donc y avoir des essais et des erreurs. Je vais profiter de l'occasion pour dire que nos producteurs de tabac au Québec — mais c'est vrai aussi pour l'Ontario — ont besoin d'un plus grand coup de main pour être capables de reconvertir leurs terres, parce qu'on ne veut pas perdre ces terres agricoles.
Concernant la fiscalité des entreprises, je vais m'arrêter essentiellement à celle touchant les PME, parce que, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, ce sont d'une certaine façon les victimes d'un déséquilibre et d'un manque d'équité sur le plan fiscal. Nous accueillerons donc favorablement l'augmentation du montant du chiffre d'affaire permettant aux PME d'avoir accès au taux d'imposition réduit.
Nous avions cette demande dans notre plate-forme électorale en 2000. Nous proposions:
[...] une réforme de la fiscalité des entreprises de façon à dégager une marge de manoeuvre supplémentaire allouée à la baisse du fardeau fiscal des PME qui leur permettrait de mieux compétitionner sur les marchés internationaux.
Il s'agit là d'une citation tirée de notre plateforme de 2000.
Les PME, par leur nature, sont les vecteurs des idées nouvelles. Elles sont également mieux adaptées à la réalité des régions. Je donne un exemple à cet égard.
Nous savons que dans le secteur forestier du bois d'oeuvre, les entreprises sont de plus en plus importantes et plus grosses en termes de production de volume. C'est vrai dans l'Ouest canadien, aux États-Unis et également dans les pays émergents et les pays scandinaves. Au Québec, on a privilégié un développement où les régions ont leur place dans ce maillon, mais la seule façon de s'assurer de leur compétitivité, c'est que les scieries de plus petite taille aient des spécialités plus pointues et des commandes que ne peuvent pas remplir les entreprises à volume plus important. Cela demandera donc énormément de travail de recherche et développement.
De plus, nous aurions aimé que le gouvernement rajoute, dans ce projet de loi , une surtaxe sur les profits des pétrolières. Hier, vous avez pu constater que nous avons commencé à avoir les résultats. Ce sont des profits mirobolants puisés à même les poches des consommateurs en raison de l'absence de concurrence dans ce secteur.
Je conclus en disant que la diminution de la taxe d'accise sur les volumes de bière brassées, inférieure à 75 000 hectolitres est aussi une mesure qui était souhaitée et qui permettra à ces entreprises d'être concurrentielles sur le marché interne et également de pouvoir penser à du développement à l'extérieur.
Donc, pour toutes ces raisons, et malgré les faiblesses que j'ai mentionnées, le Bloc québécois appuiera le projet de loi .
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Monsieur le Président, j’interviens aujourd’hui dans le débat sur le projet de loi . Je vais m’en tenir, durant les premières minutes du peu de temps de parole dont je dispose, à des commentaires à propos des compressions d’un milliard de dollars qu’on a effectuées surtout dans des programmes sociaux canadiens qui faisaient tous partie intégrante du budget.
La plupart des Canadiens conviennent avec moi que ces coupes ont frappé des gens, groupes, organisations et régions parmi les plus vulnérables de notre pays. Ces compressions ont été en grande partie inspirées par une idéologie. L’éditorial du Sun de Vancouver d’aujourd’hui décrit avec précision la nature de ces compressions et l’orientation du gouvernement conservateur minoritaire. En fait, Barbara Yaffe a enrichi d’un nouveau mot le vocabulaire de notre assemblée. Je suis d’accord avec elle lorsqu’elle soutient que le gouvernement souffre d’un rare type de dysfonctionnement appelé « restrictus idéologique ». C’est là le problème que nous avons, et je doute qu’il existe un traitement pour guérir le restrictus idéologique.
Je partage la thèse énoncée dans l’éditorial en question, à savoir que normalement, quand un gouvernement minoritaire est élu, il l’est grâce à une certaine base électorale. Une fois au pouvoir, il s’efforce de l’élargir et de tendre la main à d’autres groupes, individus, organisations pour que le gouvernement puisse devenir celui de tous les Canadiens de toutes les régions du pays. Or, avec ce gouvernement conservateur minoritaire, ce n’est pas ce qui s’est produit. De fait, sa base se rétrécit de plus en plus.
Les conservateurs n’en ont que pour les adeptes de leur propre idéologie. Les Canadiens l’ont très bien vu en prenant connaissance de l’annonce faite récemment par le gouvernement minoritaire de compressions d’un milliard de dollars dans les programmes sociaux. Je veux vous parler de ces compressions et de la façon dont elles touchent les personnes, les groupes et les organisations de notre pays, vous dire combien elles seront dévastatrices et cruelles et vous entretenir des conséquences très désagréables qui en résulteront. Mais j’aimerais d’abord situer cette question dans son contexte.
Un gouvernement doit parfois, j’en conviens, revoir ses priorités. Il y a des moments où de pénibles décisions doivent être prises. Le seul fait qu’un programme ait été financé il y a 10 ans ne signifie pas nécessairement qu’il doive l’être à perpétuité. J’en conviens. Un gouvernement devrait examiner quotidiennement son plan d’action, ses programmes et ses projets, et revoir l’ordre de ses priorités au besoin. Je tiens toutefois à situer cette question dans son contexte, car c’est très important.
En 1993, lorsque le gouvernement conservateur dirigé par le premier ministre Mulroney a perdu ses élections après neuf ans de pouvoir, notre pays était dans une situation financière désastreuse. Les taux d’intérêt avoisinaient les 12 p. 100. Le taux de chômage dépassait les 11 p. 100. Le déficit annuel du Canada était de 43,1 milliards de dollars, et j’ai bien dit milliards et non millions. Le rapport dette-PIB était de 73 p. 100, le plus haut niveau jamais atteint. Le chômage augmentait. La Banque mondiale avait pratiquement perdu espoir en notre pays. À mon avis, le Canada se dirigeait vers la faillite.
On a pris des décisions difficiles. On a fait les compressions qui s'imposaient. Grâce à un bon qui gouvernement qui a su maîtriser les leviers financiers et monétaires dont il disposait, le Canada a connu un succès remarquable. Nous connaissons la suite.
Le Canada a enregistré des excédents huit années d'affilée. Les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas. Trois millions d'emplois ont été créés au cours des cinq ou six dernières années. Peu importe le contexte dans lequel on se place ou la comparaison que l'on fait, que l'on prenne le rapport dette-PIB, le nombre d'emplois créés ou les taux d'intérêt, le Canada était classé au premier, au deuxième ou au troisième rang des pays du G8 ou des pays de l'OCDE. Quelle réussite!
Telle était la situation en 1993. En prenant le pouvoir en 2006, ce gouvernement conservateur minoritaire a hérité d'un excédent de 13,2 milliards de dollars. Je tenais à mettre les choses en perspective avant d'en venir aux compressions dévastatrices qu'on a annoncées le mois dernier et qui touchent des Canadiens parmi les plus vulnérables.
Le premier point que je vais aborder ne représente peut-être pas un montant d'argent énorme par rapport aux 210 milliards de dollars du budget, mais il s'agit d'une compression cruelle qui a des effets dévastateurs: la réduction de 5 millions de dollars du budget de la condition féminine. S'ajoute à cela la déclaration du gouvernement selon laquelle il ne donnera suite à aucune demande de financement émanant de groupes qui défendent le droit des femmes à l'égalité. Dans ma circonscription, comme dans toutes les autres circonscriptions au Canada, cette mesure aura des effets dévastateurs, car nombre des groupes visés défendent le droit des femmes à l'égalité. Ces groupes remportent des succès, mais ils sont loin d'avoir fini leur travail.
Je veux citer les paroles de Kirstin Lund, qui est présidente du conseil consultatif sur la condition féminine de l'Île-du-Prince-Édouard:
Si les femmes canadiennes sont égales, comment se fait-il qu'elles ne gagnaient que 62 p. 100 du revenu des hommes en 2003, même si elles composent 47 p. 100 de la population active? Si les femmes canadiennes sont égales, pourquoi 43 p. 100 de tous les enfants vivant dans la pauvreté vivent-ils avec une femme seule? Si les femmes canadiennes sont égales, pourquoi sont-elles plus de six fois plus susceptibles que les hommes d'être victimes d'agression sexuelle? Pourquoi les femmes victimes de violence conjugale sont-elles plus de trois fois plus susceptibles que les hommes victimes de la même violence de craindre pour leur vie? Pourquoi 84 p. 100 des victimes d'homicides entre conjoints sont-elles des femmes?
Cette question a été posée à la ministre du Patrimoine canadien à la Chambre à quelques reprises et les gens sont très en colère. Le conseil consultatif cité est très en colère. Des groupes dans les 308 circonscriptions du Canada sont très en colère. La réponse que j'ai entendue à maintes reprises de la ministre est que le gouvernement juge que les femmes sont égales et que le programme n'était pas nécessaire. Je trouve cette réponse tout à fait insatisfaisante. J'espère que cette coupe, voire cette restriction, sera éliminée et que nous pourrons revenir au niveau de financement du passé.
Le deuxième aspect dont je veux parler renvoie à ce que je disais au départ, c'est-à-dire que les coupes sont ciblées. Elles visent des cibles précises, des groupes bien précis. Elles visent les analphabètes, les femmes, les Autochtones, les jeunes, les démunis, les défenseurs de l'environnement, de même que certains groupes de la société que le gouvernement minoritaire n'aime pas pour une raison ou une autre et qu'il n'estime pas représenter.
La deuxième coupe annoncée par le ministre des Finances était la réduction du budget du programme d'alphabétisation de 17,7 millions de dollars. Comme tous les députés et la plupart des Canadiens le savent, l'analphabétisme est une question très sérieuse. La plupart des études montrent que plus de 30 p. 100 de tous les adultes ont des difficultés en lecture et en arithmétique et, tant que des mesures correctives ne sont pas prises, ils ne peuvent pas participer à l'économie du savoir. Dans ma province, l'Île-du-Prince-Édouard, le gouvernement provincial recevait environ 325 000 $ par année pour administrer un programme d'alphabétisation. Un autre organisme bénévole, la Prince Edward Island Literacy Alliance, recevait pour sa part environ 100 000 $.
Ce n'étaient pas des sommes faramineuses, mais elles devaient servir à la coordination d'un grand nombre d'organisations bénévoles qui oeuvraient constamment dans les diverses collectivités en matière d'alphabétisation. Elles faisaient un excellent travail. Tout cela est disparu. Les sommes en question venaient s'ajouter aux ressources du secteur bénévole et la réaction du gouvernement a été de conclure que le secteur ne faisait pas son travail et ne réussissait pas dans ses actions. Il faudrait que le gouvernement vienne en dire autant aux groupes et aux bénévoles qui participaient et aux personnes qui bénéficiaient de ces programmes.
Permettez-moi de citer la directrice exécutive de la Prince Edward Island Literacy Alliance, Catherine O'Bryan, qui a déclaré:
Comment se fait-il que notre gouvernement ne se soucie pas du perfectionnement de tous les Canadiens? Cette compression est extrêmement coûteuse pour les personnes qui s'efforcent de participer pleinement à la collectivité — le message du gouvernement fédéral actuel est clair: les gens peu alphabétisés n'ont pas d'importance.
Je souhaite maintenant citer une déclaration parue dans le Globe and Mail du 5 octobre par laquelle le répondait aux personnes dont des amis et parents ont certaines difficultés en matière d'alphabétisation et qui se soucient de ces groupes, de ces personnes et de ces organisations. Voici ce qu'il avait à dire:
Je pense que si nous dépensons 20 millions de dollars et qu'une personne sur sept au Canada est analphabète, nous devons réparer le rez-de-chaussée et non pas faire des petits travaux de rénovation après le fait.
Voilà ce qu'a déclaré un représentant du gouvernement. Voilà ce qu'on a répondu à ces groupes, à ces personnes et à ces organisations qui se font tant de souci au sujet de ce problème important.
Il y a une autre compression dont on n'a pas encore saisi l'ampleur, selon moi. Elle va toucher l'industrie du tourisme qui connaît des difficultés ces dernières années. Elle doit composer avec toute une série de facteurs qui lui nuisent: le prix de l'essence a augmenté, le taux de change du dollar canadien a augmenté beaucoup depuis six ou sept ans, le resserrement des mesures de sécurité limite le nombre de visiteurs qui traversent la frontière pour venir au Canada, et le marketing international est insuffisant.
Ainsi, toute une série de facteurs ont fait baisser le nombre de touristes, surtout ceux qui viennent de l'étranger. Ce dont il est question, c'est le Programme de remboursement de la TPS à l'intention des visiteurs, qui a été amputé de 78 millions de dollars. Ce programme permettait aux visiteurs de l'étranger d'obtenir une remise de la TPS qu'ils versaient sur des biens achetés ici au Canada. Cette compression nous rendra beaucoup moins concurrentiels à l'échelle internationale.
Deux segments particulièrement importants de cette industrie seront touchés, soit les organisateurs de voyages en autobus et de congrès internationaux, parce que cette remise est prévue dans leur budget. Un groupe de voyageurs de New York qui vient passer une semaine au Québec, dans l'Atlantique ou en Ontario paie un prix fixé en fonction de l'existence de cette remise. En supprimant cet avantage, on rend notre produit moins concurrentiel de 6 p. 100.
Ma position, c'est que cette coupe est mal pensée. La Commission canadienne du tourisme, toutes les industries provinciales et tous les groupes qui s'occupent de tourisme sont fortement contre. Je ne crois pas qu'on ait réfléchi avant de prendre cette décision qui nuira à notre compétitivité. C'est un clou de plus dans le cercueil de l'industrie.
Je crois comprendre que le Comité des finances a décidé d'examiner cette coupe, parce que la situation de l'industrie du tourisme l'inquiétait aussi. J'espère que, après un examen attentif de la question au comité et le témoignage de représentants de l'industrie provenant de toutes les provinces, le gouvernement reconsidérera sa décision.
Une autre coupe que je ne comprends pas a été faite dans le Programme d'aide aux musées. C'était pourtant une petite somme d'argent. Ajoutée aux efforts du secteur bénévole, elle permettait d'accomplir de grandes choses.
Dans ma province, sept musées ont reçu entre 20 000 $ et 24 000 $. Dans le contexte du budget fédéral du Canada, ce n'est pas beaucoup d'argent, mais c'était autant de gagné pour la plupart des musées qui ont utilisé l'argent pour engager un étudiant dans le cadre de la Stratégie emploi jeunesse, dont je parlerai dans quelques minutes, puisque ce programme a également subi des compressions.
Les très petits musées locaux avaient pu profiter à plein de ces deux programmes et rester ouverts. Ce n'est pas beaucoup d'argent, mais les effets de ces compressions seront dévastateurs pour les sept localités qui ont de tels musées. Espérons qu'ils resteront ouverts, mais c'est sûr qu'ils auront beaucoup de difficultés. En tant que représentants de tous les Canadiens, nous devons nous poser la question: pourquoi? Silence. Pourquoi le gouvernement agit-il ainsi?
Le Programme de contestation judiciaire avait des fondements idéologiques. C'était un programme permettant à des groupes et à des organisations de contester une loi, surtout à la suite de l'entrée en vigueur de la Charte canadienne des droits et libertés. Nous n'avions pas d'interprétations judiciaires, nous ignorions comment elle serait interprétée par nos tribunaux. Des groupes et des organisations en ont profité. Des lois ont été modifiées et l'application de la loi a changé dans certains cas.
Ainsi, sur la côte Est du Canada, il y a eu toute l'affaire Marshall portant sur les droits de pêche autochtones. Beaucoup de groupes acadiens ont contesté la loi pour déterminer quels étaient leurs droits aux termes de la Charte canadienne des droits et libertés au sujet de l'accès à l'école pour leurs enfants et des critères à respecter quant au nombre pour offrir des services en français. C'était remarquable pour ces groupes et organisations, mais là encore, ils ne pourront plus compter sur cela.
La Stratégie emploi jeunesse a également été sabrée. Là encore c'était un petit programme que les collectivités, les groupes et les organisations non gouvernementales pouvaient utiliser. Tous les députés connaissent parfaitement ce programme. En effet, de 70 à 80 étudiants probablement en moyenne dans chaque circonscription pouvaient y avoir accès et il était peu coûteux.
Des organisations non gouvernementales comme un musée communautaire, la Société canadienne du cancer ou la Fondation des maladies du coeur pouvaient avoir accès à des étudiants non pas pour tout l'été, mais, sauf erreur, pour un maximum de 8 ou 12 semaines. Ces étudiants recevaient un salaire limité d'environ 7,50 $ l'heure qui était financé à 100 p. 100 pour une ONG et à 50 p. 100. pour une entreprise privée. On a réduit de 60 p. 100 les sommes consacrées à ce programme.
Là encore, je ne peux y croire. Je me demande pourquoi. Que faisons-nous dans le cas présent? Nous avions un excédent de 13,2 milliards de dollars. Dans bien des cas, c'était le premier emploi qu'un jeune étudiant occupait. C'était si important pour ces jeunes et là encore, pour aucune raison, le gouvernement a tout réduit cela à néant et nous ne pouvons le comprendre dans cette enceinte.
Il y avait d'autres programmes comme l'Initiative canadienne sur le bénévolat. On s'aperçoit que ces compressions touchent les membres les plus vulnérables de notre société au Canada. Ce qui m'inquiète le plus, c'est que le ministre des Finances a annoncé qu'il allait effectuer d'autres compressions de 1 milliard de dollars au cours de la prochaine année. Certains ont accusé dans le passé le d'avoir un programme caché. Je ne suis pas d'accord. Le programme est clair, il est évident et il est très inquiétant.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Étant donné la capacité financière du gouvernement, le budget offrait l'occasion d'investir. Il était également le temps d'investir, car, bien sûr, pendant 13 ans, nous avons été témoins des actions plutôt misérables du gouvernement libéral précédent envers les Canadiens. Alors qu'il a réduit le déficit financier, il a augmenté le déficit humain au Canada.
Vers la fin de leur mandat, les libéraux se sont adoucis, mais pas entièrement. Je sais que, dans le budget de 2005, le Nouveau Parti démocratique a dû se battre très fort pour veiller à ce que les libéraux ne puissent pas réduire encore une fois l'impôt des sociétés et à ce qu'ils investissent cet argent dans des programmes à l'intention des Canadiens. Ces efforts ont porté fruit et ont donné de bons résultats.
Même dans ce budget et au Parlement aujourd'hui, les deux partis de droite, car c'est vraiment ce qu'ils sont, profitent des bons services du Nouveau Parti démocratique et du travail qu'il a fait en 2005. Ils peuvent maintenant festoyer. Nous ne voulons pas les priver d'un bon repas, mais ils devraient se souvenir des cuisiniers.
Dans ce budget, au lieu d'investir davantage dans les besoins des Canadiens, le gouvernement conservateur a décidé de dilapider un montant supplémentaire de 7 milliards de dollars en réduisant l'impôt des sociétés et de continuer de subventionner les sociétés pétrolières et gazières. Même en agissant ainsi, il a un excédent budgétaire plus élevé que celui qu'avaient les libéraux.
Juste pendant l'exercice financier en cours, il a dépassé ses prévisions de 2 milliards de dollars. Qu'a-t-il fait? Il a annoncé des réductions de 1 milliard de dollars dans des programmes qui étaient en place dans tout le pays, dans le peu d'argent que les libéraux avaient affecté à toutes sortes de secteurs très importants, comme l'alphabétisation, les femmes, les musées et la santé. Les conservateurs se sont probablement réunis en caucus pour décider du nombre de programmes auxquels ils apporteraient quelques réductions et qu'ils rendraient encore moins efficaces que lorsque les libéraux étaient au pouvoir.
Je veux parler de la Stratégie de lutte contre le tabagisme chez les Autochtones, qui a été supprimé. Dans les Territoires du Nord-Ouest, avant 2000, le taux de tabagisme dans notre population s'élevait à 45 p. 100. Au cours des quatre dernières années, nous avons réussi à le ramener à moins de 35 p. 100. Ce résultat positif est directement attribuable au fait que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a investi des fonds dans cette stratégie. Le gouvernement fédéral y a également investi des fonds, car, bien sûr, la moitié de notre population est autochtone.
Nous avions dans les écoles un très bon programme qui décourageait les enfants de fumer à l'aide d'un personnage nommé Butthead. Ce programme n'existe plus. On n'a pas procédé à des consultations et on n'a pas reconnu l'importance de ces programmes. Je suis sûr que le gouvernement territorial tentera de faire quelque pour le remplacer, mais quelle perte.
La vente de tabac au Canada rapporte aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux 8,8 milliards de dollars en taxes. Il faut absolument réinvestir une partie de ces fonds dans les programmes de lutte contre le tabagisme. Ce n'est parce qu'on bénéficie d'importantes taxes sur le tabac que nous devons faire fi de nos responsabilités.
Je veux maintenant parler des réductions que les conservateurs souhaitent apporter à l'impôt des sociétés.
Au pays, l'impôt provincial des sociétés est en chute libre. Les provinces se livrent concurrence pour que les sociétés s'établissent sur leur territoire et leur paient des impôts. Elles cherchent donc activement à imposer le moins possible les sociétés pour parvenir à les attirer chez elles. Les particuliers ne peuvent évidemment pas se permettre de déménager simplement pour bénéficier d'un taux d'imposition inférieur, mais les sociétés peuvent très bien le faire.
La responsabilité d'imposer un taux d'imposition unique aux sociétés incombe au gouvernement fédéral. En réalité, c'est le gouvernement fédéral qui est le mieux placé pour percevoir l'impôt des sociétés et ce devrait être lui qui perçoit ces taxes, mais ce principe a été tellement dénigré sous les libéraux et les conservateurs au fil des ans.
Le budget conservateur semble conçu en fonction du secteur pétrolier et non des travailleurs canadiens. Il comporte quelques miettes pour les travailleurs canadiens et tous en sont reconnaissants. Cependant, cela ne fait que détourner l'attention des milliards de dollars en allégements fiscaux dont bénéficient les grandes sociétés, principalement les pétrolières, qui font des profits éhontés sur le dos des Canadiens et sur le dos aussi de nos petits-enfants, qui ne profiteront pas des revenus d'exploitation des ressources non renouvelables auxquels nous renonçons aujourd'hui.
Au début de la semaine, au cours d'une séance du Comité des ressources naturelles, nous avons entendu des exposés présentés par le Canadian Energy Research Institute. Selon le CERI, si l'expansion des sables bitumineux se poursuit comme prévu et si le prix du baril de pétrole se stabilise à 40 $US, lui qui s'établit à 62 $ actuellement, les pétrolières réaliseront un profit d'environ 1 billion de dollars grâce aux sables bitumineux d'ici 2020, pour un modeste investissement de 100 milliards de dollars.
La part du gouvernement sera inférieure à 15 p. 100. Des quantités faramineuses de ressources et d'argent sortiront du pays, échappant ainsi aux Canadiens, même s'ils en ont tellement besoin. Le gouvernement et le budget doivent donc tenir compte de l'avenir de nos ressources naturelles et c'est particulièrement vrai à l'heure actuelle.
Récemment, dans mon secteur, un groupe indépendant a mené une étude sur le projet gazier du Mackenzie, un projet dont la société Imperial Oil a dit qu'il serait à peine rentable. L'étude, menée par un économiste de Pacific Analytics, une entreprise de Victoria, en Colombie-Britannique, et vérifiée par d'autres économistes, démontre que le rendement du projet, après impôts, serait supérieur à 25 p. 100. Au Canada, c'est ce que les pétrolières qualifient de projet à rendement marginal.
En fait, ce projet se chiffrera dans les centaines de milliards de dollars et générera un rendement aussi substantiel, mais il versera très peu de redevances et ne paiera qu'un minimum d'impôt sur le revenu des sociétés. Bref, ce projet est très avantageux pour les promoteurs. Par contre, qu'en retireront les Canadiens, nos enfants et nos petits-enfants, eux qui auront à consacrer des ressources à l'infrastructure ou à d'autres nécessités? Absolument rien. En fait, c'est du gaspillage. C'est pourquoi il est tellement important que nous comprenions le fonctionnement de notre système fiscal et que nous prenions la défense des Canadiens.
Ce n'est pas le cas dans le budget dont nous sommes actuellement saisis et c'est une honte, une véritable honte qu'on n'y trouve aucune mesure pour faire en sorte que les ressources de notre pays bénéficient à la population de notre pays.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi et de faire part de plusieurs préoccupations de la collectivité de Hamilton au sujet du budget.
Avec son budget du printemps, le gouvernement conservateur a essentiellement poursuivi les réductions d'impôt sur le revenu des libéraux, auxquelles il a ajouté une baisse de la TPS et de l'impôt des sociétés. Il a simplement laissé à la province, selon moi, les plus importantes responsabilités sociales.
Côté dépenses, le gouvernement a ni plus ni moins tourné le dos à l'accord de Kelowna conclu avec les peuples autochtones, en ne conservant qu'un modeste investissement pour le logement. La décision du gouvernement d'aller au-delà de la réduction de la TPS et de procéder à des baisses additionnelles d'impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés est troublante. Cela va provoquer une diminution supplémentaire de la capacité financière du gouvernement d'investir dans les aspirations des Canadiens ordinaires. Il trahit leurs espoirs de nombreuses façons.
Le a longuement discouru sur l'importance de n'exclure personne. Il a tout simplement ignoré la demande des provinces, qui réclamaient une hausse substantielle du financement fédéral destiné à l'éducation postsecondaire. Depuis plus de 20 ans, le financement public de l'éducation postsecondaire ne cesse de diminuer, ce qui a entraîné une hausse des frais de scolarité et de l'endettement des étudiants.
Le gouvernement a décidé d'offrir des encouragements fiscaux et des crédits d'impôt et de supprimer en contrepartie le financement direct pour des programmes. C'est inconcevable, alors que le gouvernement a un excédent budgétaire de 13 milliards de dollars. Une bonne partie de cette somme a été volée dans la caisse d'assurance-emploi. Le gouvernement a choisi de laisser passer la chance de vraiment venir en aide à nos étudiants du postsecondaire et à leurs parents.
Le 2 mai dernier, George Soule, président national de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants a déclaré ceci en réponse au budget du printemps:
Ils ne font que des retouches au système d'imposition, ce qui ne fera rien pour améliorer l'accès aux collèges et aux universités. Ce gouvernement devrait restituer les milliards de dollars qui ont été coupés des transferts pour l'éducation postsecondaire pendant les dix dernières années afin de réduire les frais de scolarité.
À mon avis, les projets de loi budgétaires de 2006 sont tout à fait dans la lignée de l'héritage des libéraux qui adoptaient un ensemble de mesures disparates et improvisées à court terme sans avoir un plan à long terme pour améliorer l'accès à un apprentissage continu de qualité. Une stratégie d'éducation permanente permettrait enfin de réinvestir dans nos collèges et nos universités et elle accroîtrait l'accessibilité. J'ai déclaré plus tôt qu'il y avait un très grave problème d'endettement chez les étudiants au Canada, et que c'était inadmissible.
Les crédits d'impôt ne remplacent pas un financement de base pour l'enseignement postsecondaire. Les frais de scolarité ont presque triplé depuis 1992. Les études deviennent de plus en plus hors de portée même pour les familles de la classe moyenne, sans parler des familles de travailleurs ordinaires. L'endettement des étudiants est en moyenne de plus de 21 000 $ par étudiant. Dans certains cas, il atteint 50 000 $. Essayez d'imaginer la situation d'un jeune qui entre sur le marché du travail en devant supporter ce fardeau. Au lieu de réinvestir dans le financement de base et de s'attaquer à l'endettement des étudiants, comme le NPD l'a fait dans le projet de loi en 2005, les conservateurs apportent simplement quelques modifications fiscales mineures ici et là.
Les crédits d'impôt dans le budget de 2006 vont coûter 185 millions de dollars par année pour aider les étudiants qui touchent déjà des bourses d'études de 3 000 $ par année. Cet argent aurait pu être utilisé pour payer tous les frais de scolarité des 38 000 étudiants les plus démunis. Le budget de 2006 va accroître l'endettement en permettant aux étudiants d'emprunter encore davantage. Cela n'aide que les banques. C'est vraiment terrible.
Un autre sujet de préoccupation dans le budget est le logement et le problème des sans-abri. Tous les jours, à la Chambre, des députés posent des questions sur l'Initiative de partenariats en action communautaire et la ministre les contourne. Qu'y a-t-il dans le budget? L'argent que les conservateurs ont prévu dans leur budget avait déjà été engagé dans le budget néo-démocrate, le projet de loi , au printemps dernier. En fait, les conservateurs versent 200 millions de dollars de moins que ce qui était prévu dans le projet de loi .
La reddition de comptes? Le budget ne précise pas qui sera responsable du financement et s'assurera que les provinces consacrent l'argent aux logements abordables qui font cruellement défaut.
Les gouvernements libéraux précédents ont versé des sommes importantes aux provinces et aux territoires, environ 474 millions de dollars, mais cet argent n'a jamais été dépensé. Il n'a pas été dépensé à cause de l'incapacité du gouvernement libéral d'arriver à un consensus avec les provinces sur la façon de procéder. C'est là un des plus retentissants échecs des 15 dernières années en matière de logement social au Canada. Le budget ne contient aucune mention d'un plan national en matière d'habitation qui garantit la disponibilité de logements abordables à long terme.
En ce qui a trait plus précisément à ma circonscription, une étude a été réalisée, intitulée « On Any Given Night ». Chaque nuit, 399 hommes, femmes et enfants dorment dans des refuges d'urgence à Hamilton. Il y a plus de 4 200 demandes de logement social maintenues dans notre collectivité. Plus de 2 400 femmes et enfants ont séjourné dans des refuges pour femmes victimes de violence en 2004 et 2005, et 21,9 p. 100 des ménages locataires consacrent plus de la moitié de leur revenu au logement. Ce n'est que grâce à l'IPAC, dont la survie est menacée, que le financement des refuges a permis de satisfaire à la demande des hommes seuls pour la toute première fois à Hamilton.
J'aimerais citer un rapport du comité des services sociaux de la ville de Hamilton. Il fait état des inquiétudes du comité concernant l'IPAC. On peut y lire:
Attendu qu'un logement sécuritaire est un droit fondamental de la personne;
Attendu que les enfants et les familles sont le segment de la population canadienne de sans-abri dont la croissance est la plus rapide, ce qui mine les efforts des municipalités et d'autres intervenants pour favoriser des collectivités saines et stables;
Attendu que la ville de Saint John's, la Fédération canadienne des municipalités et d'autres organisations du pays ont reconnu que le sans-abrisme et le manque de logements abordables représentent un problème national qui exige des solutions à long terme;
Attendu que le gouvernement fédéral a créé en 1999 l'Initiative nationale pour les sans-abri, qui s'est traduite par un investissement de 1,2 milliard de dollars sur six ans dans des solutions locales qui s'attaquent au sans-abrisme;
Attendu que l'Initiative nationale pour les sans-abri jouit de l'appui solide d'organisations locales et du gouvernement de l'Ontario et que les Nations Unies l'ont désignée comme étant une meilleure pratique internationale;
Attendu que l'Initiative nationale pour les sans-abri expirera le 31 mars 2007, à moins que le nouveau gouvernement fédéral reconduise bientôt le programme;
IL EST DONC RÉSOLU QUE la ville de Hamilton prie le gouvernement du Canada de reconduire et d'élargir l'Initiative nationale pour les sans-abri, et demande aux municipalités et aux gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada d'appuyer eux aussi cet important programme.
Les préoccupations liées à l'IPAC, aux sans-abri et aux familles qui en arrachent sont à l'avant-plan des questions qui préoccupent les municipalités et les administrations municipales du pays. Certains députés s'en inquiètent aussi, mais cela ne semble pas être le cas du gouvernement fédéral. Je n'arrive pas à comprendre comment il peut tourner le dos aux Canadiens sans-abri.
En terminant, je voudrais dire que ces préoccupations ont été portées à mon attention par les résidants de . Je suis heureux d'en faire part à la Chambre aujourd'hui.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de discuter de ce projet de loi, Celui-ci est très important car il montre les mesures budgétaires du gouvernement et l'effet qu'elles peuvent avoir sur la vie quotidienne de tous les Canadiens et Canadiennes vivant entre nos trois océans.
Nous pouvons appuyer plusieurs aspects de ces mesures budgétaires, car certaines sont bonnes. J'aime surtout les mesures qui visent à aider les pêcheurs à faire la transition d'une génération à l'autre, à prendre leur retraite, à vendre leurs agrès de pêche et leur permis.
Ce sont de bonnes mesures, même si nous aurions souhaité que le gouvernement aille plus loin. Durant la campagne électorale, nous avions parlé de certaines mesures qui auraient apporté un peu plus d'argent et un peu plus d'aide aux pêcheurs. Les conservateurs avancent tout de même de bonnes mesures.
[Traduction]
Sur la question de la pêche, nous serions allés plus loin. Plutôt qu'une exemption d'un demi-million de dollars sur les gains en capital, nous avons proposé qu'elle soit de 750 000 $ et que les transferts entre générations ne soient pas limités. Toutefois, je dois admettre que ce budget propose une nette amélioration, avec une exemption d'un demi-million de dollars transférable entre générations et d'un demi-million de dollars transférable hors de la famille. Cette amélioration doit être accompagnée d'autres mesures dans le secteur de la pêche, dans d'autres secteurs d'exploitation des ressources et dans les autres secteurs de l'économie. Ce n'est pas tant ce que contient cette mesure budgétaire qui pose problème à nos yeux, mais bien ce qu'elle ne contient pas. Nous y voyons une occasion ratée.
Lorsque les conservateurs ont pris le pouvoir, les finances publiques étaient dans un meilleur état qu'elles ne l'ont jamais été dans toute l'histoire du pays. En 1993, lorsque les libéraux ont pris le pouvoir, le déficit de fonctionnement était de 42 milliards de dollars. La dette nationale prenait de l'ampleur et était en train de saigner le pays. Les impôts des Canadiens devaient servir de plus en plus à payer des intérêts à d'autres pays et à des investisseurs étrangers, ce qui laissait de moins en moins d'argent pour fournir des services aux Canadiens. Réduire le déficit n'a pas été une sinécure. Il a fallu prendre des mesures difficiles.
Des gens raisonnables pourront discuter de la question de savoir si les mesures prises et les priorités fixées étaient opportunes. Nous pourrons arriver à diverses réponses. Ce que nous ne pouvons contester, ce dont nous devons convenir si nous sommes honnêtes, ce sont les résultats. Le déficit a été maîtrisé. Des excédents ont été enregistrés. La dette nationale a été réduite. Des investissements ont été faits pour les Canadiens ordinaires et les collectivités, en concertation avec les provinces. Nous avons rehaussé la compétitivité de l'industrie canadienne. Nous bénéficions encore de cette action.
Le NPD hurlait parce que les mesures fiscales venaient en aide au secteur privé et aux entreprises. Je suis heureux de ces mesures, parce que les Canadiens que je connais travaillent pour des entreprises, ils en possèdent ou ils veulent en créer. Pour soutenir la concurrence internationale comme elles le font, les entreprises de notre pays doivent être compétitives.
Le gouvernement précédent est allé plus loin encore. Il a réduit les impôts de 100 milliards de dollars. La plus grande part de ce montant de 100 milliards de dollars a bénéficié aux Canadiens à revenu faible ou moyen, à des Canadiens ordinaires, à tous nos amis de la rue Principale qui ont vu leur pouvoir d'achat augmenter.
Nous avons supprimé ce qu'on appelle le glissement d'une autre tranche d'imposition à l'autre, phénomène qui, lorsque le salaire d'une personne augmentait un peu, pouvait la faire reculer sur le plan financier. Nous avons conclu des accords historiques pour faire progresser la société de notre pays. Voyez l'Accord de Kelowna, en vertu duquel les gouvernements provinciaux, le gouvernement fédéral et les communautés autochtones oeuvreraient la main dans la main, sachant qu'ils ont les ressources financières nécessaires et sachant qu'ils pourraient appliquer des solutions adaptées à chaque collectivité, au lieu de suivre une seule approche applicable à tous. Cela a vraiment revêtu un caractère historique.
Il en a été de même de l'accord sur les garderies. Il nous a fallu négocier longtemps avec 10 provinces et 3 territoires afin de trouver une façon d'améliorer l'apprentissage et la garde des jeunes enfants dans les collectivités, tout en respectant les compétences des provinces, les besoins des parents et le potentiel des enfants. Cela n'était qu'un début et il y a encore beaucoup à faire. Quand on pense que le gouvernement conservateur, dans la situation financière actuelle, commencerait par éliminer cela. Qu'ont fait les conservateurs? Ils ont agi exclusivement dans une démarche idéologique. Nous avons entendu à maintes reprises à la Chambre les beaux discours sans fondements, les motifs purement idéologiques de cette suppression. C'est très malheureux.
Je reviens à la question des pêches. Les ports pour petits bateaux ont vu leur financement réduit quand nous avons pris ces mesures de réduction du déficit. Ce fut très difficile pour les collectivités touchées, et nous sommes toujours aux prises avec certaines difficultés. Toutefois, quand la situation financière du pays s'est améliorée, le gouvernement libéral a ajouté 20 millions de dollars par année pour les cinq prochaines années, soit 100 millions de dollars, au financement de ces ports.
Le député de , en tant que ministre des Pêches, et moi-même, à ce poste, avons pu aider les collectivités touchées à améliorer leurs installations, mais le travail n'est pas terminé. Il reste beaucoup à faire.
Que fait maintenant le nouveau gouvernement, qui jouit de la meilleure position financière que notre pays ait jamais connue, grâce à l'héritage que lui a laissé le gouvernement libéral? Il élimine ce financement. Il fait des compressions dans le domaine des pêches et des océans au moment le moins opportun, alors que nous devrions faire de gros investissements dans ce ministère, et plus particulièrement dans ce programme.
Examinons la question du point de vue idéologique. Pourquoi les conservateurs agissent-ils ainsi? Je ne sais pas. Leurs partisans ne croient peut-être pas que les pêcheurs devraient avoir de l'aide. J'aimerais qu'ils s'expliquent. Je n'ai pas encore entendu le ministre.
Je réfléchis ensuite à l'idéologie de ce parti sur d'autres questions, et je regarde ma région, où l'agriculture a une certaine stabilité surtout pour la partie assujettie à la gestion de l'offre. Les producteurs sont très nerveux, parce que, autour d'eux, ils voient les producteurs de porc et les producteurs de légumes aux prises avec des difficultés. Alors ils regardent ce qui se fait dans l'Ouest et ils voient non pas des améliorations à la Commission canadienne du blé, mais une attaque concertée contre elle.
Pour la Commission canadienne du blé, le sort en est jeté. Des motifs d'ordre idéologique ont décidé le gouvernement à faire disparaître la Commission, sans consulter les agriculteurs par plébiscite pour connaître leur position, comme le prévoit l'article 47.1 de la Loi sur la Commission canadienne du blé.
Les conservateurs se sont attaqués à la Commission de façon très stratégique: ils ont créé un groupe de travail et l'ont noyauté de personnes opposées à la Commission canadienne du blé. Seuls ceux qui s'opposent à la Commission peuvent soumettre des mémoires au groupe de travail.
Pour la toute première fois, les conservateurs ont nommé comme l'un des cinq représentants du fédéral à la Commission un agriculteur-producteur opposé à la Commission canadienne du blé. Au lieu de laisser cette personne se mériter l'un des dix sièges réservés aux producteurs, les conservateurs l'ont nommé à l'un des sièges réservés aux experts de la Commission.
Ensuite, étant donné qu'il existe à la Commission canadienne du blé un système d'élections, ils ont éliminé et rendu inadmissibles comme électeurs 16 000 producteurs de grains ayant par le passé vendu du grain à la Commission. Ces derniers ne peuvent voter et représentent à peu près 30 p. 100 du total, selon mes calculs, bien que je ne sois pas certain du chiffre exact. Il est vrai que certains de ces producteurs n'ont pas vendu de blé à la Commission canadienne du blé l'an dernier ou l'année précédente à cause de la sécheresse, de diverses situations et, dans certains cas, des inondations. Il se peut que certains d'entre eux ne participent pas au marché, mais il n'y en a certainement pas 16 000. Ainsi, le sort en est jeté pour la Commission canadienne du blé.
J'aimerais revenir à l'incidence de cette situation sur ma collectivité. Un régime de gestion de l'offre s'applique à certains agriculteurs de mon milieu, qu'il s'agisse de producteurs laitiers ou de producteurs de volaille. Ils réussissent fort bien. Leurs revenus familiaux sont intéressants et les membres de leur famille peuvent envisager de reprendre l'exploitation. Cependant, ils se demandent si le premier ministre qui, en 1998, a qualifié la gestion de l'offre de « cartel de fixation des prix parrainé par le gouvernement », ne va pas revenir à ses convictions profondes, comme il le fait pour la Commission canadienne du blé, et accepter l'an prochain ou l'année suivante les avis de ceux qui s'opposent à la gestion de l'offre. Cette question va-t-elle être réglée? Ils ont certainement raison de s'en inquiéter. À voir toutes les compressions, ils se rendent bien compte qu'elles sont motivées par l'idéologie.
Pour ce qui est de l'énergie éolienne et de la suppression des incitatifs à cet égard, les gens d'affaires de ma localité de Pubnico-Ouest ont érigé, avec d'autres investisseurs, 17 éoliennes, qui produisent une quantité d'énergie équivalant à peu près à la consommation des commerces et des résidences de la localité. Puisqu'elle est coûteuse, cette forme d'énergie doit bénéficier de l'appui du gouvernement fédéral. Par contre, les éoliennes ne produisent ni dioxyde de carbone, ni fumée. C'est une forme d'énergie est tout à fait écologique.
Plutôt que d'investir dans cela, le gouvernement décide de supprimer le Protocole de Kyoto. Il présente un faux plan vert, qui va éliminer les cibles et reporter à beaucoup plus tard l'année de référence, alors que la pollution n'a jamais été aussi élevée. Le gouvernement affirme qu'il va consulter pendant quatre ans et établir des cibles qui devront être atteintes dans 40 ans. Les Canadiens sont inquiets de cela et la suppression de ces encouragements a de quoi les préoccuper.
Ce qui m'inquiète davantage, et ce qui devrait les préoccuper également, c'est que le gouvernement a effectué cette année des compressions de 1 milliard de dollars pour réaliser des économies, et il promet d'aller chercher ainsi un autre milliard de dollars. Qu'ont fait les conservateurs avec ces économies? Je vais parler de quelques-unes de leurs mesures.
Ils ont concentré leurs efforts là où ils éprouvaient des difficultés idéologiques. Ils ont demandé à leur base de voir tout ce qu'ils avaient réalisé avec un gouvernement minoritaire et d'imaginer ce que le gouvernement pourrait faire s'il était majoritaire. Ils ont dit alors qu'ils mèneraient vraiment une politique de droite et qu'ils iraient très loin vers la droite, qu'ils sabreraient dans les programmes sociaux et que leurs partisans obtiendraient verraient ce qu'ils réclament.
Prenons le cas du Programme de contestation judiciaire.
[Français]
En tant que membre d'une communauté linguistique minoritaire, je dois reconnaître que le Programme de contestation judiciaire a été très important pour nous. En effet, ce programme a permis aux communautés linguistiques minoritaires, comme à d'autres communautés, aux personnes de différentes religions ou autres, d'avoir des ressources pour se faire représenter devant les tribunaux, pour faire reconnaître leurs droits, à savoir si la Charte canadienne des droits et libertés allait ou non les protéger quant à certaines questions.
Les retombées de ce programme, pour les communautés de ma circonscription, ont été la mise en place d'un système scolaire français pour la première fois dans l'histoire du Canada.
Mon grand-père était politicien. Lorsqu'il a été nouvellement élu en Nouvelle-Écosse, en 1907 environ, il était contre la loi d'être instruit en français. Les instituteurs et les institutrices cachaient le texte français non signé, qui avait été écrit par le curé de la paroisse, M. Daignault, pour enseigner le français aux écoliers, lorsque l'inspecteur de la commission scolaire arrivait.
Cent ans plus tard, c'est la loi dans ce pays. Nous avons un Conseil scolaire acadien provincial, et tous les enfants, quel que soit l'endroit en Nouvelle-Écosse, ont droit à l'éducation dans les deux langues. Cela ne s'est néanmoins pas fait grâce à la bonne volonté des provinces, quoique je puisse dire que la Nouvelle-Écosse a été proactive; cela s'est fait grâce au Programme de contestation judiciaire.
[Traduction]
Je vois ici un préjugé idéologique, les partisans du ne croyant pas dans la Charte canadienne des droits et libertés. Ils n'apprécient pas ce à quoi elle a conduit dans certains cas et la meilleure façon de procéder pour eux consiste à étouffer la Charte, afin d'empêcher les citoyens, les provinces ou d'autres intéressés de contester des lois aux termes de la Charte.
Prenons des questions comme la condition féminine. J'ai déjà parlé de cela à la Chambre dans le cadre d'une question précédente. Les femmes représentent moins de 50 p. 100 des députés à la Chambre. C'est également le cas dans les postes élevés dans l'industrie, dans les sociétés, dans le secteur bancaire, dans le secteur financier et le reste. Elles sont sous-représentées. Nous avons beaucoup de chemin à parcourir. Nous avons fait des progrès depuis l'affaire « personne », mais il reste bien des choses à faire au Canada.
Même si ce n'est pas la solution à tous les problèmes, Condition féminine Canada est l'un des outils à notre disposition. Qu'a fait le gouvernement fédéral? Il s'est plié aux demandes de l'association REAL Women. Il a sabré dans le financement prévu pour la condition féminine. De plus, il a déclaré que l'argent ne pouvait plus servir à effectuer des recherches ou à défendre les droits des femmes. Dans ce cas, il ne reste pas grand-chose à faire. C'est une attaque détournée.
Regardons l'APECA, l'Agence de promotion économique du Canada atlantique. L'APECA avait un petit programme, représentant 6 millions de dollars sur trois ans, pour travailler à l'économie sociale. Ce programme permettait à l'APECA d'interagir avec le secteur sans but lucratif de la même façon qu'elle le fait avec le secteur commercial, à but lucratif, et de consentir des prêts. Par exemple, un atelier protégé pouvait obtenir un prêt, qu'il allait rembourser, pour s'agrandir ou pour acheter un nouvelle machine et se lancer dans une nouvelle entreprise commerciale. Ce programme a été supprimé et je n'arrive pas à comprendre pourquoi.
Pourquoi réduire les subventions à l'emploi pour les étudiants et annoncer en même temps des compressions dans le financement du Programme d'aide aux musées alors que le avait promis une augmentation du financement des musées dans notre pays? Les programmes d'emploi pour les étudiants aidaient les entreprises du secteur sans but lucratif, comme les musées, à fonctionner de façon efficiente et donnaient aux étudiants une très bonne expérience. Mais ces programmes ont déjà fait l'objet de compressions et cela continue.
Pour ce qui est de la formation professionnelle, cette année, après seulement trois mois, il n'y avait plus d'argent dans l'Ouest de la Nouvelle-Écosse pour les adultes ayant besoin de recyclage pour acquérir de nouvelles compétences parce qu'ils devaient changer de secteur. C'est inacceptable. C'est une région rurale de notre pays. Beaucoup de régions ont une économie axée sur les ressources et, à un moment ou un autre, des changements s'opèrent dans les divers secteurs. Nous avons eu des fermetures de scieries, ce que l'entente sur le bois d'oeuvre n'a pas empêché. Il y a aussi des changements dans le secteur des pêches. Certains travailleurs doivent se recycler pour aller travailler dans un nouveau secteur, mais nous ne les aidons pas. Au lieu d'accroître le financement de ces programmes, on le réduit, et c'est inacceptable.
À propos des programmes d'alphabétisation, comment le gouvernement du Canada peut-il justifier cette réduction alors qu'il disposait d'un excédent de 13,5 milliards de dollars et qu'il enregistrera un excédent équivalent sinon plus important pour le présent exercice? Comment peut-il justifier une réduction du financement des programmes d'alphabétisation qui aident les adultes à améliorer leurs capacités de lecture et d'écriture afin de pouvoir suivre de la formation, chercher un emploi, aider leurs enfants et entrer sur le marché du travail avec fierté et confiance? Quelles sont les conditions qui nous permettent de justifier une réduction de ce financement? J'implore le gouvernement de réexaminer la situation et de rétablir ce financement, comme le souhaite la Chambre.
Pour ce qui est des Centres d’accès communautaires, dans les régions rurales du pays, nous n’avons pas accès à l’Internet à large bande auquel les gens des villes se sont habitués. Nous ne l’avons pas dans tous les foyers. Nous ne l’avons pas dans toutes les entreprises. Ces centres d’accès communautaires sont un des principaux moyens dont les résidents des régions rurales disposent pour obtenir l’information dont ils ont besoin. Il faut bien se dire que la plupart d’entre nous ont besoin de l’Internet à large bande dans le monde d’aujourd’hui.
Ce programme s’est très bien développé. Dans ma circonscription, il y a un bon nombre de ces services en anglais et en français dans les écoles, les centres communautaires et les bibliothèques. Ce sont d’excellents partenariats, mais que vont-ils constater maintenant? Non seulement ces centres ne pourront plus faire de programmation, mais ils ne pourront sans doute plus fonctionner. Nous devrions rétablir ce financement. Nous devrions le continuer. Le gouvernement n’a aucune excuse pour ne pas le faire.
De plus, les conservateurs devraient nous voler notre promesse de donner un accès Internet à large bande à toutes les collectivités du pays dans de très brefs délais. C’est un investissement dans la compétitivité du Canada, l’éducation de nos jeunes et l’éducation permanente des adultes. J’espère qu’ils le feront.
Dans ma circonscription, il y a des communautés qui n’ont pas de service de téléphone cellulaire. Nous avons besoin d’investissements dans ce domaine. C’est devenu un outil de sécurité. Les chauffeurs d’ambulance en ont besoin. Le système 911 repose sur la disponibilité de ces outils. Nous avons des communautés qui sont en dehors de ce marché local. Le secteur privé ne peut pas s’en charger à lui seul. Le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle, mais il n’investit pas. Alors qu’il a d’importants excédents budgétaires, il refuse de faire ces investissements auxquels il préfère une mesure politiquement correcte, la diminution de la TPS. Cela sert les intérêts des très riches, mais pas des Canadiens moyens.
Les Canadiens moyens, les personnes à faible revenu de ma circonscription ont vu leurs impôts augmenter parce que le niveau d’imposition minimum a été haussé d’un demi-point sans qu’ils puissent récupérer cet argent grâce à la TPS. Je pense que le gouvernement devrait revenir sur sa décision.
Il faudrait faire des investissements dans les collectivités pour les aider à s’en sortir. Sous l’ancien gouvernement, nous avons pu le faire en comptant sur l’APECA, les municipalités et le développement de l’infrastructure. Nous avons pu aider les collectivités sur le plan de l’eau, des égouts et des postes de pompiers. La ville de Bridgetown, dans ma région, a demandé des fonds pour construire un nouveau poste de pompiers. La ville en a besoin. C’est un service d’incendie volontaire et les gens y travaillent bénévolement. La ville ne demande pas au gouvernement fédéral de lui donner la totalité de la somme. Elle demande seulement un engagement, une contribution.
Je demande au gouvernement de réexaminer ses compressions de plusieurs milliards de dollars et ses convictions idéologiques qui influent sur sa façon d’utiliser l’argent des contribuables canadiens.
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Monsieur le Président, cela me fait plaisir de prendre la parole tout de suite après le collègue libéral qui vient de s'exprimer, surtout qu'il est question de coupes et que les libéraux disent avoir laissé le pays dans une bonne situation financière en réduisant la dette.
Or la question qu'il faut se poser est la suivante: au détriment de qui s'est faite cette réduction de la dette?
La question du député portait sur le fait qu'on ne faisait pas payer d'impôt aux grandes sociétés du Canada et aux amis de Bay Street. Cependant, qui a été coupé? À qui la dette a-t-elle été transférée?
Pour ma part, j'aimerais rappeler à l'ex-ministre des Finances — maintenant député de , qui a été premier ministre pendant un court laps de temps — qu'au moment des coupes, il disait aux Canadiens de se serrer la ceinture afin de payer notre dette, parce qu'il ne fallait pas qu'on transfère cette dette aux générations futures. Or, ce qu'a fait le gouvernement libéral à l'époque, au cours de son mandat, c'est de transférer la dette aux générations futures.
Aujourd'hui, le présent gouvernement n'a pas fait mieux depuis qu'il est en poste. Je reviendrai plus tard sur le sujet. Pour le moment, je veux aborder la dette du Canada au sujet de laquelle les libéraux se vantent d'avoir bien travaillé et d'avoir travaillé fort dans le but de la réduire, d'atteindre un déficit zéro et d'équilibrer le budget.
Par exemple, ils ont transféré la dette aux étudiants. Aujourd'hui, la plupart des étudiants universitaires canadiens terminent leurs études avec 40 000 $ de dettes. J'ai déjà parlé de cette histoire en Chambre, même que j'en avais parlé durant les élections. J'ai participé à un forum dans les écoles, où les étudiants convenaient de ce montant. Ils m'ont même repris en m'appelant par mon nom et en me disant que je n'en mettais même pas assez. En effet, un étudiant universitaire termine ses études avec une dette personnelle minimale de 40 000 $.
Si un étudiant rencontre son conjoint ou sa conjointe à l'université ou au collège, et que ce conjoint ait une dette équivalente, la dette de ces deux étudiants qui terminent l'université et qui ont un diplôme s'élèvera à 80 000 $. Je parle d'une dette de 40 000$ pour quatre ans d'études. Or, un baccalauréat nécessite cinq années d'études, ce qui augmente la dette à 50 000 $ par personne et à 100 000 $ pour deux personnes.
Maintenant, si ces deux étudiants désirent travailler, mais qu'ils ne demeurent pas à Montréal, à Toronto, à Vancouver ou à Calgary où il y a des services de transport en commun pour pouvoir se promener et pour se rendre au travail, et qu'ils vivent en milieu rural, ils devront s'acheter une voiture. Et si les deux ne travaillent pas au même endroit, deux voitures seront nécessaires. Disons qu'il s'agit de voitures d'occasion d'une valeur de 10 000 $ chacune, alors nos deux étudiants auront une dette de 120 000 $.
De plus, même s'ils ne vivent pas à Toronto où les maisons coûtent de 250 000 $ à 300 000 $, et qu'ils habitent dans une région rurale où le coût de la vie n'est pas aussi élevé, ils devront débourser 80 000 $ de plus pour l'achat d'une maison. Le couple aura donc accumulé une dette de 200 000 $, et ce, avant même d'avoir eu son premier bébé. C'est ce qu'on a fait avec la génération future. On a transféré la dette du Canada à notre génération future, et c'est honteux. C'est ce que nous avons fait.
Au moment où on a dit aux Canadiens de se serrer la ceinture afin de payer la dette, qui d'autres ont été touchés par une telle mesure? On a touché les travailleurs, les sans-emploi et les gens ayant perdu leur emploi.
À l'époque où les libéraux étaient au pouvoir, chaque année, les surplus dans la caisse de l'assurance-emploi étaient de 7 milliards de dollars par année. La dette a donc été payée au détriment des hommes et des femmes qui avaient perdu leur emploi, qui avaient des familles à faire vivre. L'enfant qui allait à l'école avait besoin d'argent, mais on a coupé les subventions qui lui venaient en aide.
Et ce n'était pas assez pour le gouvernement libéral. En 2001, relativement à l'assurance-emploi, on a dit que même si le citoyen faisait une erreur technique en remplissant sa déclaration, ce serait considéré comme de la fraude. Et pour le gouvernement libéral, c'est vraiment vague, mais toutes les infractions sont considérées comme de la fraude. Ainsi, si le citoyen oublie de déclarer une semaine de travail sur sa déclaration d'assurance-emploi, on considère cela comme une fraude. Le citoyen devra alors remettre à l'assurance-emploi le montant dû, de même que des pénalités et des intérêts. Non seulement c'est l'argent qui appartient au citoyen, mais on lui impose de payer de l'intérêt.
Alors qui paie la dette?
Quand les conservateurs sont arrivés, ils n'ont pas fait mieux. Si on examine aujourd'hui le dernier budget du gouvernement conservateur, on n'y trouve absolument rien pour l'assurance-emploi. Les conservateurs ont dit qu'ils ont déjà examiné les possibilités d'un programme pour les personnes âgées. Quelle sorte de programme envisagent-ils? Ils disent qu'ils vont leur donner de la formation. Je peux comprendre que cela se fasse sur une base volontaire. Mais avec tout le respect que je dois aux conservateurs, s'il s'agit d'une personne de 60 ans qui a une huitième année de scolarité, va-t-on lui donner la chance d'aller à l'école, de se rendre jusqu'à la 12e année, puis de faire quatre ans d'université pour qu'elle puisse ensuite travailler? Allons donc! Quelle sorte de programme est-ce?
On a manqué le bateau. Chez nous, dans la Baie-des-Chaleurs, on voit des bateaux passer et des fois on dit qu'on manque le bateau. Or c'est ce que le gouvernement a fait.
Cependant le NPD, dans l'avant-dernier budget, celui du gouvernement libéral, était allé chercher, par le projet de loi , 1,5 milliard de dollars pour aider les étudiants à rembourser leurs dettes. Nous avons été obligés d'aller chercher cette allocation de force. En effet, le gouvernement libéral ne voulait pas tomber et il a accepté. Je pense que c'est un des premiers budgets d'un parti d'opposition qui est voté à la Chambre des communes. Je ne pense pas me tromper. Où a-t-on déniché cet argent? Le gouvernement libéral du temps voulait accorder une baisse d'impôts de 10 milliards de dollars aux grosses corporations. De cette somme, on a donc utilisé 1,5 milliard de dollars pour réduire la dette des étudiants, 1,6 milliard de dollars pour aider les personnes qui avaient besoin de se loger, 900 millions de dollars pour aider les municipalités sur le plan des infrastructures, 500 millions de dollars pour les pays étrangers et 100 millions de dollars pour aider les travailleurs lorsqu'une compagnie faisait faillite et que leurs employés perdaient leur fonds de pension. Le coeur du NPD accompagnait les gens ordinaires qui votent quand c'en est le temps.
Cependant à qui doit-on la dette du pays? Ce n'est certainement pas aux travailleurs et travailleuses qui se lèvent le matin, qui prennent leur boîte à lunch, qui s'en vont travailler et qui travaillent fort. Cette dette ne vient pas d'eux. Or, quand est venu le temps de rembourser la dette et d'équilibrer le budget, on l'a fait sur le dos des travailleurs et travailleuses, des citoyens et citoyennes, et des personnes âgées.
Nous avons encore été obligés de nous battre contre le gouvernement pour aider nos anciens combattants, par le Programme pour l'autonomie des anciens combattants, destiné aux vétérans qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale de 1939-1945. On n'est même pas capable de s'occuper de ces gens. Il faut le faire à la pièce.
Toutefois, quand on analyse le budget du gouvernement fédéral d'aujourd'hui, alors que nous avions promu l'idée d'avoir des garderies fortes au pays, afin d'aider les travailleurs et travailleuses à avoir un système national de garderies, le gouvernement conservateur a refusé et à plutôt décidé de donner 1 200 $ par enfant de moins de six ans.
Qu'est-ce qu'on a fait? A-t-on aidé le système? Je dis que non. Je ne suis pas le seul, notre parti aussi dit que non. Nous ne sommes pas les seuls à le penser. Je crois qu'à peu près tous les partis politiques disent la même chose. Le Bloc va dire que c'est une compétence provinciale — ce que je respecte —, mais il croit dans les garderies. Même nous, combien de fois parlons-nous du Québec, et pas à cause du Bloc? Nous prenons souvent exemple sur le Québec, parce que ses programmes sont vraiment très progressistes. Nous voulions donc implanter son programme de garderies dans tout le pays. Le système des conservateurs, lui, est calqué sur le système américain. Il donne de l'argent en disant aux gens de s'occuper eux-mêmes de leurs problèmes. À la fin de la journée, cela a-t-il aidé l'enfant? Cela a-t-il aidé la femme qui travaille? Je dis que cela ne les a pas aidés du tout.
Encore une fois, je dis qu'on manque le bateau. Ce gouvernement conservateur nous a présenté un budget au printemps, et le 25 septembre dernier, il nous a annoncé des coupes qui feront mal. Quand on voit les coupes faites au Programme de contestation judiciaire, il faut se questionner.
Les coupes au Programme de contestation judiciaire empêcheront-elles les gens de la communauté de faire valoir leurs points de vue devant la cour?
À cet égard, parlons des langues officielles. Les minorités de notre pays ont utilisé le Programme de contestation judiciaire plus d'une fois. Je vous donne un exemple. La cause des inspecteurs des aliments qui étaient à Shippagan et qui ont été transférés à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, a été gagnée grâce au Programme de contestation judiciaire. Une personne seule n'aurait jamais pu se faire entendre en cour.
Dans la circonscription d', d'où je viens, des gens des régions francophones ont été envoyés à Miramichi, là où 70 p. 100 de la population est anglophone. Même les gens de Miramichi disaient qu'il était insensé d'envoyer une communauté ailleurs. C'est grâce au Programme de contestation judiciaire que les communautés ont pu se faire entendre devant la cour. Elles ont gagné leur cause. C'était la première fois au pays, qu'une contestation judiciaire faite devant un juge était acceptée. Cela fait maintenant jurisprudence au Canada.
Il faut prendre en compte nos communautés minoritaires, qu'elles soient anglophones ou francophones. Je ne peux pas croire qu'un individu aurait pu livrer seul cette bataille. C'est impensable.
Prenons le cas de la GRC au Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement reconnue bilingue au Canada. Une fois de plus, des communautés se sont défendues en cour et ont gagné leur cause. En effet, dorénavant, le gouvernement fédéral doit mettre à la disposition des gens du Nouveau-Brunswick des policiers bilingues. La cause a été gagnée. Devinez la suite! Ce ne sont pas les conservateurs qui ont contesté; ce sont les supposés bons libéraux, qui sont parfaits à tout jamais, qui ont contesté devant la Cour d'appel. Si ce Programme de contestation judiciaire n'avait pas existé, on n'aurait pas pu se présenter en cour et on n'aurait pas pu continuer ce débat.
Maintenant, les conservateurs sont au pouvoir — et, selon moi, c'est la même bande, car ils sont là pour défendre le capitalisme et non pas l'aspect social des choses. C'est toujours la même chose. Les conservateurs n'ont donc pas retiré l'appel. Par conséquent, le ministre conservateur responsable du dossier s'est levé en Chambre pour dire qu'on ne pouvait pas donner de l'argent aux citoyens pour qu'ils puissent se battre en cour contre eux qui faisaient des loi; que cela n'avait pas de sens; qu'on faisait de bonnes lois et qu'on se devait de les respecter.
Cependant, pourquoi gagne-t-on des causes contre le gouvernement lorsqu'on se présente à la cour?
Pour atteindre un équilibre, on devrait dire que si un citoyen gagne sa cause en cour de première instance, le gouvernement ne peut pas interjeter appel avec l'argent des contribuables. Car le gouvernement utilise l'argent des contribuables pour interjeter appel. Il ne devrait pas avoir le droit de le faire, puisque cela rompt l'équilibre entre les deux parties. Il n'y a absolument pas d'équilibre.
[Traduction]
Il est très triste de voir ce que le gouvernement conservateur a fait au Programme de contestation judiciaire. Il a sabré dans ce programme qui permettait à des citoyens de remettre en question les décisions et les lois du gouvernement. Ce faisant, le gouvernement a privé les Canadiens d'un outil démocratique. Le gouvernement fait les lois et les tribunaux paient les juges et les avocats, mais les citoyens n'ont pas droit aux mêmes sommes. Ils ne peuvent pas être égaux. Le gouvernement se sert de l'argent des contribuables pour contester des jugements des tribunaux. C'est bien triste que nous ne puissions pas avoir un équilibre et donner aux citoyens les outils nécessaires pour aller contester devant les tribunaux les décisions et les interprétations des lois du gouvernement.
Pensons à ce qui a été fait dans le dossier de l'hôpital Montfort, à Ottawa. L'hôpital s'est servi du Programme de contestation judiciaire. Si ce programme n'avait pas existé, l'hôpital serait aujourd'hui fermé. Qui oserait dire que la victoire de l'hôpital Montfort n'était pas une bonne chose?
Comment les conservateurs osent-ils dire que leurs lois sont parfaites? Comment les conservateurs osent-ils dire qu'ils respectent la loi? Les conservateurs ont dit que personne ne devrait siéger au Sénat à moins d'avoir été élu par les Canadiens, pourtant ils ont nommé Michael Fortier au Sénat. Ils ont dit que c'était correct et qu'il n'avait pas besoin d'être élu parce qu'il était une bonne personne. Ils ont dit qu'ils ne croyaient pas en un Sénat non élu, mais Michael Fortier a été nommé au Sénat, il n'a pas été élu. Les conservateurs ont rompu deux fois leur promesse. Ils ont rompu leur promesse concernant qui devrait être sénateur. Comment peuvent-ils dire qu'il est une bonne personne alors que, selon les pratiques démocratiques, il faut être élu par les citoyens du Canada?
Nous n'en demandons pas beaucoup. Nous croyons qu'un ministre doit être élu et qu'il doit rendre des comptes à la population. Nous ne pouvons même pas interroger le ministre à propos du budget. Il refuse d'aller aux réunions du comité.
La responsabilité.
M. Yvon Godin: Oui, la responsabilité. Tous les jours, le même ministre intervient à la Chambre pour faire des reproches aux libéraux au sujet du projet de loi qui est bloqué à l'autre Chambre, la Chambre non élue. Parallèlement, les conservateurs ont un ministre non élu à l'autre endroit qui n'a pas de comptes à rendre aux Canadiens. Ce n'est pas correct. Les députés conservateurs doivent siéger à la Chambre et rendre des comptes aux Canadiens et à la Chambre des communes. Ils ont été élus par les Canadiens. Cette situation est complètement antidémocratique.
Le Canada est censé être le meilleur pays au monde, pourtant 1,4 million d'enfants ne mangent pas à leur faim. Il y a plus de sans-abri que jamais dans les rues de Montréal, Toronto et Vancouver. Comment les libéraux ont-ils pu être fiers de cela? Ils disaient qu'ils devaient rembourser la dette, mais ils l'ont fait au détriment des Canadiens.
[Français]
C'est tout à fait inacceptable. Les libéraux n'ont pas de quoi être fiers des 13 années pendant lesquelles ils ont été au pouvoir. Ils ont fait des coupes dans le domaine de la santé en 1994, et de nouvelles coupes sont faites aujourd'hui. Nos grands-parents et nos enfants sont dans les corridors des hôpitaux partout au pays: à Montréal, à Moncton, à Toronto, à Calgary et à Vancouver. Il est inacceptable de prendre l'argent pour payer la dette aux dépens des gens malades. Les conservateurs ne font rien de plus que les libéraux.