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FAIT Rapport du Comité

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ANNEXE A
PROCESSUS DE RÉGLEMENT
DES DIFFÉRENDS

            La plupart du temps, un différend naît lorsqu’un pays membre estime qu’un autre membre a enfreint ses obligations en vertu d’un accord de l’OMC. Le processus de règlement des différends se divise en quatre étapes : les consultations, le groupe spécial, l’appel et l’exécution de la décision. Le tout est supervisé par l’Organe de règlement des différends (ORD) — le Conseil général siégeant à un autre titre — qui se compose de tous les pays membres et qui est chargé de l’administration du Mémorandum d’accord sur les règles et procédures régissant le règlement des différends (ci-après MRD). Le tableau 1 indique la durée approximative du règlement d’un différend.

Tableau 1 : Durée approximative du règlement d’un différend

Étape

Durée

Consultations, médiation, etc.

60 jours

Établissement du groupe spécial et désignation de ses membres

45 jours

Présentation du rapport final du groupe spécial aux parties

6 mois

Présentation du rapport final du groupe spécial aux Membres de l’OMC

3 semaines

Adoption du rapport par l’Organe de règlement des différends (s’il n’y a pas appel)

60 jours

TOTAL (sans appel)

1 an

Présentation du rapport d’appel

60-90 jours

Adoption du rapport d’appel par l’Organe de règlement des différends

30 jours

TOTAL (avec appel)

1 an et 3 mois

Source : Règlement des différends : La « contribution la plus originale » de l’OMC, disponible dans le site Web de l’OMC, à : http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/disp1_f.htm

1.         Consultations

            En vertu du MRD, les parties à un différend doivent d’abord tenter de le régler par des consultations entre les gouvernements concernés. La plupart des différends se règlent de cette façon en moins de 60 jours. Si elles ne peuvent parvenir à une solution, elles peuvent faire appel à la médiation ou à la conciliation, et peuvent demander au directeur général de l’OMC de les aider.

2.         Groupe spécial

            Si les consultations n’aboutissent pas, le pays plaignant peut demander à l’ORD d’établir un groupe spécial de règlement des différends; cette procédure peut prendre 45 jours. Elle ne peut être interrompue à moins que l’ORD décide par consensus de ne pas établir de groupe spécial. Les pays membres qui ont un intérêt particulier dans une affaire peuvent participer au règlement à titre de tierces parties, un statut qui les autorise à s’adresser au groupe spécial.

            Une fois que le groupe d’appel est établi, les parties doivent s’entendre sur sa composition. Il est généralement formé de trois personnes qui proviennent du milieu gouvernemental ou non, qui possèdent des compétences reconnues en matière de commerce international et qui n’ont aucune attache avec l’une ou l’autre des parties au différend. Le Secrétariat de l’OMC aide les parties à choisir les membres du groupe spécial, mais si elles n’arrivent pas à s’entendre, l’une ou l’autre peut demander au directeur général de trancher la question. Le Canada a récemment demandé au directeur général de choisir les membres du groupe spécial qui se penchera sur son différend sur le bois d’œuvre résineux, puisqu’il ne parvenait pas à s’entendre avec les États-Unis.

            Le groupe spécial entend les arguments de chaque partie et détermine si le pays visé a en effet contrevenu à ses obligations en vertu des accords de l’OMC. La procédure exacte varie selon la cause et est définie dans le MRD. Par exemple, le groupe spécial peut consulter des scientifiques ou des spécialistes lorsqu’il étudie des questions complexes. Les audiences du groupe spécial se déroulent à huis clos — seul le pays plaignant, le pays mis en cause et les tierces parties peuvent y assister — et toute la documentation est confidentielle. Cependant, le Canada rend publics les arguments qu’il soumet aux groupes spéciaux.

            Le groupe spécial prépare son rapport final et le remet aux parties au plus tard six mois après le début de la procédure. La durée des différentes étapes de la procédure est indiquée au tableau 2. Si le rapport n’est pas contesté, il est habituellement adopté par l’ORD au plus tard 60 jours après sa distribution, après quoi, il devient une décision officielle de l’OMC. Seul l’ORD, par une décision prise par consensus, peut empêcher l’adoption d’un rapport.

Tableau 2 : Durée approximative des travaux du groupe spécial

                        Nota : Ce calendrier peut être modifié en raison d’événements imprévus.
                                     Des réunions supplémentaires avec les parties peuvent être
                                     organisées au besoin.

Étape

Durée

Chaque partie au différend expose par écrit au groupe spécial ses arguments :
1) le pays plaignant
2) le pays mis en cause

3-6 semaines
2-3 semaines
Date, heure et lieu de la première réunion avec les parties; séance avec les tierces parties 1-2 semaines
Réception des réfutations écrites 2-3 semaines
Date, heure et lieu de la deuxième réunion avec les parties 1-2 semaines
Remise aux parties de la partie descriptive du rapport 2-4 semaines
Réception des commentaires des parties sur la partie descriptive du rapport 2 semaines
Remise aux parties du rapport préliminaire, y compris les constatations et les conclusions 2-4 semaines
Délai pour demander la révision d’une ou plusieurs parties du rapport 1 semaine
Période de révision du groupe spécial, et réunions supplémentaires avec les parties 2 semaines
Remise du rapport final aux parties 2 semaines
Distribution du rapport final à tous les membres de l’OMC 3 semaines

                                    Source : Mémorandum d’accord sur les règles et procédures régissant le règlement
                                                  des différends, annexe 3.

3.         Appel

            L’une ou l’autre partie, ou les deux, peut interjeter appel de la décision du groupe spécial devant l’Organe d’appel de l’OMC, dans les 60 jours suivant sa publication. L’Organe d’appel se compose de sept personnes nommées pour quatre ans par l’ORD et dont l’expertise est reconnue en matière de droit, de commerce international et des accords de l’OMC. La composition de l’Organe d’appel doit être représentative des membres de l’OMC.

            L’appel est entendu par trois membres de l’Organe d’appel et ne peut porter que sur l’interprétation juridique ou des questions de droit. On ne peut donc pas soumettre de nouvelles preuves ou demander un réexamen des preuves déjà présentées. Un appel dure généralement 60 jours. L’ORD doit ensuite adopter le rapport d’appel, ainsi que le rapport afférent du groupe spécial (avec modifications s’il y a lieu), dans les 30 jours qui suivent sa distribution aux membres de l’ORD. Les parties au différend doivent accepter sans condition le rapport d’appel, à moins que l’ORD décide par consensus de ne pas l’adopter.

4.         Exécution de la décision

            L’ORD surveille l’application des recommandations et décisions adoptées par les groupes spéciaux et l’Organe d’appel. L’exécution d’une décision peut prendre beaucoup de temps.

            Le pays mis en cause et reconnu coupable d’avoir enfreint les accords de l’OMC doit annoncer son intention de se conformer à la décision dans les 30 jours suivant l’adoption du rapport. Un « délai raisonnable » lui est habituellement accordé. S’il ne s’exécute pas dans ce délai, il doit engager des négociations avec le pays plaignant afin de trouver une « compensation mutuellement satisfaisante ». Si, au bout de 20 jours, aucune compensation satisfaisante n’a été convenue, la partie plaignante peut demander à l’ORD l’autorisation de suspendre l’application de concessions ou d’autres obligations à l’encontre de l’autre partie. Il peut s’agir de sanctions commerciales limitées, comme l’augmentation des tarifs douaniers ou l’imposition d’une surtaxe aux importations de l’autre partie. L’application de telles sanctions est surveillée de près par l’ORD et doit correspondre aux dommages découlant de l’infraction initiale.