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J'ouvre maintenant la séance.
Bienvenue à la 71e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 7 mars 2023, le Comité se réunit dans le cadre de son étude sur l'adaptation des infrastructures pour faire face aux changements climatiques.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le jeudi 23 juin 2022. Les députés peuvent participer en personne dans la salle ou à distance grâce à l'application Zoom.
[Traduction]
Avant de commencer, j'aimerais informer les membres du Comité que tous les témoins qui comparaissent devant nous ont réussi les essais sonores à l'intention des interprètes.
Nous recevons aujourd'hui, de la BC Watershed Security Coalition, Coree Tull, coprésidente, Zita Botelho, directrice, Watersheds BC et Neil Fletcher, directeur de la conservation et intendance, B.C Wildlife Federation. Ils comparaissent tous par vidéoconférence.
Des Syndicats des métiers de la construction du Canada, nous accueillons Michael Gordon, directeur, Association unie des compagnons et apprentis de l’industrie de la plomberie et de l’ajustage de la tuyauterie des États-Unis et du Canada et Rita Rahmati, responsable des relations gouvernementales, qui comparaissent tous deux avec vidéoconférence.
Nous accueillons également Kevin Lee, directeur général de l'Association canadienne des constructeurs d'habitations.
[Français]
Nous accueillons également M. Sylvain Dupuis, maire de la Ville de Saint‑Ours.
[Traduction]
Du Centre Intact d’adaptation au climat, nous avons Joanna Eyquem, directrice générale, Infrastructures résilientes au climat.
Nous commencerons aujourd'hui par des déclarations préliminaires. Nous entendrons d'abord Mme Coree Tull.
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Bonjour. Je m'appelle Coree Tull, et je suis coprésidente de BC Watershed Security Coalition. Nous sommes une coalition non partisane qui représente 48 organismes et 255 000 habitants de la Colombie-Britannique. Je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui et de discuter de ce sujet important.
Je me joins à vous aujourd'hui depuis le bassin hydrographique urbain de China Creek, qui est situé sur le territoire traditionnel non cédé des Salish de la côte des nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.
Partout au pays, les bassins hydrographiques sains sont essentiels à la santé, à la sécurité, à la prospérité et à la réconciliation chez les humains.
Aujourd'hui, je suis accompagnée de deux membres estimés du comité directeur de notre coalition. Il s'agit de Neil Fletcher, directeur de la conservation et intendance, B.C. Wildlife Federation, qui a dirigé des équipes de plus de 100 personnes qui ont travaillé à la restauration et à la protection de milliers d'hectares de milieux humides dans l'ensemble de la Colombie-Britannique. Je suis également accompagnée de Zita Botelho, codirectrice de l'initiative pour des bassins hydrographiques sains et directrice de l'initiative des bassins hydrographiques autochtones. Mme Botelho a contribué à diriger des investissements de 42 millions de dollars à l'appui de près de 100 projets dans des collectivités et des Premières Nations pour assurer la protection des bassins hydrographiques et le renforcement des capacités. Pendant la période des questions, chacun d'entre eux pourra fournir des renseignements précieux sur les répercussions et les résultats en fonction de son travail dans la restauration des infrastructures naturelles et les projets connexes en Colombie-Britannique.
Le sujet de cette étude est très important pour notre coalition. En effet, les bassins hydrographiques sains représentent des moyens de défense naturels contre la crise climatique. Les milieux humides sont des éponges naturelles qui purifient l'eau. Les rives de nos cours d'eau filtrent les eaux de ruissellement polluées et offrent un abri aux saumons. Les forêts matures retiennent l'eau et la libèrent lorsque nous en avons le plus besoin.
Les rivières et les lacs de la Colombie-Britannique sont essentiels à nos économies locales, à nos forêts, à notre faune, à nos cultures vivrières, à notre patrimoine culturel et à notre survie. Nos bassins hydrographiques forment l'infrastructure de la nature. Cependant, en raison des effets cumulatifs des activités humaines et du changement climatique, les bassins hydrographiques de la Colombie-Britannique — et, à vrai dire, ceux de l'ensemble du Canada — se détériorent de plus en plus. Cette détérioration s'est manifestée par des inondations, des sécheresses et des incendies d'une ampleur sans précédent au cours des dernières années, notamment ce mois‑ci en Colombie-Britannique, où le Nord de la province était en feu tandis que le Sud était inondé.
Les bassins hydrographiques sains protègent notre environnement et atténuent les risques que le changement climatique fait peser sur divers secteurs économiques. Des industries telles que l'agriculture, le tourisme, les brasseries, les pâtes et papiers et même l'industrie pétrolière et gazière dépendent d'un approvisionnement en eaux propres. Les investissements dans nos bassins hydrographiques et nos infrastructures naturelles permettent de réduire ces risques. Les coûts liés à la crise climatique continueront d'augmenter si nous n'adoptons pas une approche différente.
L'Institut international du développement durable souligne que les infrastructures naturelles, comme les forêts et les milieux humides, peuvent fournir les mêmes services à un coût inférieur à celui des infrastructures construites. Ces défenses naturelles sont non seulement moins chères à construire, mais elles sont aussi moins chères à entretenir. De plus, elles prennent de la valeur avec le temps. Nous avons pu le constater de première main en Colombie-Britannique grâce au projet de main-d'œuvre dans les milieux humides et à l'initiative pour des bassins hydrographiques sains.
Les mesures d’intervention et de rétablissement après les inondations dévastatrices des rivières atmosphériques, en 2021, ont coûté des milliards de dollars tant au gouvernement fédéral qu'au gouvernement provincial. L'Institut climatique du Canada indique que chaque dollar consacré à des mesures d'adaptation peut permettre d'économiser de 13 à 15 $, en tenant compte des avantages directs et indirects pour l'ensemble de l'économie. Nous avons pu nous rendre compte de l'importance des infrastructures naturelles lors des inondations de 2021.
Dans le cadre de l'initiative pour des bassins hydrographiques sains, une initiative financée par le gouvernement pendant la COVID‑19, la B.C. Wildlife Federation, en collaboration avec les Premières Nations et la Wildcoast Ecological Society, a travaillé à la restauration, à la stabilisation et à la surveillance du milieu humide de McKay Creek, à North Vancouver. Depuis au moins 2015, ce ruisseau débordait chaque fois qu'il y avait de fortes pluies. Les eaux montaient rapidement et se déversaient dans les rues et les entreprises voisines. En l'espace d'un an, après avoir éliminé les herbes envahissantes et recréé les flux naturels d'entrée et de sortie du ruisseau vers les milieux humides, nous avons observé le retour des oiseaux et des saumons, ainsi que l'amélioration de la qualité de l'eau. Lors des rivières atmosphériques de 2021, ce milieu humide restauré a servi d'exutoire essentiel en absorbant une grande partie des eaux excédentaires qui, auparavant, se seraient déversées dans les rues. Il les a ensuite relâchées graduellement dans les ruisseaux voisins une fois ces conditions météorologiques passées.
Nous avons besoin d'un leadership fédéral audacieux et d'investissements dans l'infrastructure naturelle pour faire face à la crise climatique en Colombie‑Britannique et dans l'ensemble du Canada. Le secteur des bassins hydrographiques de la Colombie-Britannique est un employeur et un moteur économique important, car il crée plus de 47 000 emplois directs et indirects et il apporte près de 5 milliards de dollars au PIB par l'entremise d'activités telles que la restauration, la surveillance, la technologie et la gestion urbaine et industrielle.
Le récent rapport publié par plusieurs leaders du secteur de l'eau douce et leaders autochtones de la Colombie-Britannique indique qu'il sera nécessaire d'investir 3 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, par l'entremise d'investissements de l'ordre de 300 millions de dollars par année, pour inverser la détérioration des bassins hydrographiques, renforcer l'infrastructure naturelle et améliorer la sécurité des bassins hydrographiques en Colombie-Britannique.
L'investissement récent de 100 millions de dollars du gouvernement de la Colombie-Britannique dans le fonds de l'initiative sur la sécurité des bassins hydrographiques, qui a été mis sur pied en collaboration avec le groupe de travail sur l'eau avec les Premières Nations, représente une première étape importante. Le gouvernement fédéral doit participer aux investissements afin de répondre à l'ampleur des besoins et d'avoir des effets à long terme sur le terrain pour favoriser les partenariats de collaboration qui entraînent une prise de décisions améliorée et la création de collectivités saines, sûres et résilientes, tout en devenant un modèle éprouvé qui pourrait être mis en œuvre à l'échelle du pays.
Les investissements dans l'infrastructure naturelle et la sécurité des bassins hydrographiques favoriseront l'atténuation du changement climatique, l'adaptation, la réconciliation et le développement économique durable. En outre, ils créeront des possibilités d'emploi essentielles et des retombées économiques.
Je félicite le Comité de mener une étude sur un enjeu aussi important à ce moment‑ci. En priorisant et en réalisant ces investissements, nous pourrons renforcer la résilience de nos collectivités et réagir de manière proactive aux catastrophes avant qu'elles ne se produisent.
Nous avons hâte de poursuivre cette discussion avec vous et de répondre à vos questions.
Je vous remercie beaucoup.
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Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser au Comité au sujet de l'étude sur l'adaptation des infrastructures pour faire face au changement climatique.
Je m'appelle Rita Rahmati, et je suis responsable des relations gouvernementales pour les Syndicats des métiers de la construction du Canada. Aujourd'hui, je suis accompagnée de mon collègue Mike Gordon, qui est directeur de l'Association unie des compagnons et apprentis de l’industrie de la plomberie et de l’ajustage de la tuyauterie des États-Unis et du Canada, ou l'UA.
Les Syndicats des métiers de la construction du Canada représentent 14 syndicats internationaux de la construction, dont l'UA, et représentent plus de 600 000 travailleurs des métiers spécialisés d'un bout à l'autre du pays. L'UA représente environ 360 000 professionnels de la tuyauterie en Amérique du Nord.
Comme l'ont dit les témoins précédents, le Canada et le monde entier subissent les effets du changement climatique, des inondations aux incendies de forêt. Nos membres possèdent les connaissances, les compétences et les aptitudes nécessaires pour construire et reconstruire l'infrastructure du Canada. Puisque le Comité a entendu d'autres témoins sur les impacts inquiétants que le changement climatique commence à avoir sur les collectivités et les infrastructures, dans notre déclaration préliminaire, nous nous concentrerons sur les solutions à long terme pour faire face au changement climatique et pour réduire ses impacts sur l'infrastructure. Nous parlerons également des besoins en main-d'œuvre pour soutenir les travaux d'adaptation de l'infrastructure.
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Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de me joindre à vous aujourd'hui.
Les bâtiments continuent d'être l'un des fardeaux les plus importants pour notre infrastructure en raison de l'utilisation de ressources naturelles et d'énergie, tout en ayant un impact sur notre empreinte carbone. Nous devons donc poursuivre nos efforts pour les adapter et les moderniser, afin qu'ils soient plus efficaces.
Même si le gouvernement a effectué des investissements pour soutenir les rénovations résidentielles par l'entremise de petites subventions dans le cadre de l'Initiative canadienne pour des maisons plus vertes, nous demandons au gouvernement d'augmenter les subventions pour les rénovations résidentielles qui soutiennent les améliorations importantes au rendement énergétique, ainsi que les rénovations à grande échelle d'installations industrielles et commerciales qui améliorent leur rendement sur le plan énergétique. Il serait possible d'y arriver par l'entremise de mesures incitatives visant la construction de nouveaux bâtiments et de nouvelles installations durables qui permettraient de minimiser l'empreinte écologique du Canada.
Toutes les mesures incitatives devraient toutefois reconnaître les travailleurs canadiens, car ils ont suivi toutes les étapes nécessaires pour obtenir la certification nécessaire ici, au Canada, et pour répondre aux exigences, voire les dépasser. En effet, des mesures incitatives précédentes ont involontairement écarté ces travailleurs qualifiés de la participation à ces mesures d'incitation.
Si nous voulons atteindre l'objectif de carboneutralité d'ici 2050, nous devons adopter des normes élevées en matière d'efficacité énergétique pour tous les nouveaux bâtiments et mettre à jour l'infrastructure existante. Ces mesures incitatives doivent être fondées sur des objectifs soutenus par des principes de conception rigoureux dont les attentes ne peuvent être vérifiées que par l'entremise d'une mise en service qui permet d'atteindre le rendement voulu après l'installation ou la construction. Cela garantit que les investissements privés et publics sont judicieux et qu'ils continuent d'offrir une valeur pendant toute la durée de vie des systèmes et des bâtiments qu'ils desservent.
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Bonjour tout le monde. Je vous remercie de votre invitation.
Forte de plus de 8 500 compagnies membres, l'Association canadienne des constructeurs d'habitations représente au Canada l'industrie de la construction résidentielle, qui pourvoit à plus de 1,5 million d'emplois, verse plus de 107 milliards de dollars en salaires et contribue à l'activité économique à hauteur de 211 milliards de dollars.
Nos membres sont les constructeurs, les promoteurs, les rénovateurs et tous les métiers et services connexes qui construisent et rénovent des habitations et des communautés partout dans le pays. Également soucieuse de construire des habitations et des communautés résilientes, l'Association se consacre à ce dossier depuis un bon nombre d'années.
La crise climatique qui nous secoue nous menace également d'une autre crise, l'inabordabilité des logements et la pénurie spectaculaire de logements dans le parc canadien. Contre ces deux crises simultanées, les autorités doivent agir en concertation.
L'incendie de Lytton, la tornade de Barrie, de nombreuses inondations locales et l'averse de grêle de Calgary, tout ça nous rappelle, en faisant froid dans le dos, que nos habitations et nos immeubles sont exposés à des paroxysmes météorologiques. Le constat des dégâts conduit facilement à conclure qu'il faut immédiatement actualiser les codes du bâtiment. C'est un réflexe fréquent, en temps de crise. Ce moyen peut s'ajouter aux autres, mais il faut bien y réfléchir, puisque d'autres mesures devraient d'abord s'appliquer pour mieux s'attaquer au problème et à moindres frais. Un excès de réglementation peut rapidement faire exploser les coûts alors que la crise du logement rend cette solution trop chère.
De plus, de nombreuses mesures efficaces de protection des habitations contre les phénomènes climatologiques extrêmes n'ont rien à voir avec la construction en soi, mais tout à voir avec des mesures comme l'amélioration des infrastructures naturelles, comme nous l'avons entendu, la planification des mesures d'urgence dans les collectivités, les travaux d'entretien extérieur et l'aménagement paysager. Les habitations doivent supporter les risques propres à leur emplacement particulier. Nous devons également prendre en considération 16 millions d'unités existantes de logement au Canada.
Il faut tout de suite les bonnes solutions, éprouvées et axées sur le marché. Elles doivent également être abordables. Sinon, il faut innover et en trouver qui soient économiques. Il est également essentiel de ne pas précipiter l'action réglementaire en négligeant une analyse transdisciplinaire convenable, pour ne pas créer de risques à la faveur de conséquences non voulues. C'est d'autant plus vrai pour les municipalités. Même avec les meilleures intentions, il ne faudrait pas imposer à la construction et à la rénovation une mixture de règlements qui peuvent facilement, mais involontairement, conduire à des problèmes.
Pour trouver les bonnes solutions, l'Association a collaboré avec d'autres organismes pour produire, à l'intention des Canadiens, des guides sur la résilience de leurs habitations. Nous avons contribué à l'élaboration de lignes directrices pour augmenter la résistance aux feux de forêt. Nous avons travaillé avec le Groupe CSA et d'autres groupes à des lignes directrices analogues pour la résistance aux inondations et au vent et nous avons continuellement à l'esprit le perfectionnement du Code du bâtiment pour lequel il faut aborder de front tous les problèmes et toute la science de la construction selon une démarche considérant la maison comme un système.
À la faveur de ces travaux, nous avons appris que nous pouvons agir dès maintenant sur certains aspects, mais que, également, notre tâche est considérable. Ensemble, l'industrie et les gouvernements doivent éliminer les risques et s'attacher à débarrasser les solutions actuelles de leurs lacunes, par exemple par la gestion des risques pendant la construction et la recherche de solutions abordables pour les Canadiens, en n'oubliant pas que les codes et les normes s'appliquent également aux logements abordables et sociaux.
Le plus important est qu'il y a beaucoup à faire d'abord au niveau infrastructurel. Nous savons construire des logements plus résistants aux paroxysmes météorologiques, mais si, en premier lieu, les infrastructures ne protègent pas les habitations contre leurs effets importants, les mesures de protection des logements peuvent être futiles. Par exemple, faute d'aménagement forestier, il pourrait être futile de protéger les habitations contre les incendies de forêt. Faute de bassins de retenue, des mesures de protection contre les inondations comme les clapets antirefoulement seront d'une efficacité limitée.
Outre les infrastructures centrales traditionnelles — routes, ponts, transports en commun, réseaux d'adduction —, notre réflexion doit aussi embrasser le réseau électrique et celui du transport des énergies. Les collectivités durables et résistantes ont besoin d'être alimentées par une infrastructure énergétique résistante. Nous devons également supprimer les obstacles réglementaires et techniques qui entravent les solutions pour le transport et le stockage de l'énergie solaire, par exemple, gage de l'indépendance énergétique des ménages.
Nous devons également prendre en considération l'infrastructure des communications. C'est important pour le télétravail et le vieillissement chez soi, deux tendances en croissance au Canada qui contribuent à la durabilité des communautés.
Deux crises nous secouent simultanément: le changement climatique et l'inabordabilité du logement. Dans le logement, nous pouvons changer les choses grâce a une action concertée et simultanée contre les deux crises.
D'abord et avant tout, nous devons adapter les infrastructures municipales pour protéger nos maisons et nos collectivités contre les effets importants des phénomènes climatologiques extrêmes. Nous devons collecter, analyser et publier les données climatologiques locales de manière à pouvoir diriger des ressources vers les collectivités exposées aux risques les plus urgents et les plus importants. Nous devons également prémunir notre travail de construction contre les bons risques aux bons endroits et ne pas assujettir à des règlements globaux les endroits qui ne justifient pas des coûts supplémentaires.
Ensuite, en intégrant dans les lignes directrices nationales des données régionales et leur variabilité, nous devons promouvoir une application cohérente à l'échelon municipal pour rendre plus efficaces les pratiques favorisant la résistance et réduire les frictions et la confusion engendrées par les règles locales contradictoires. À cette fin, on peut d'abord concentrer des ressources sur les programmes de bénévolat. Ça nous permettra d'éliminer les risques que comportent les éventuelles solutions, de combler les lacunes, d'accroître la capacité de l'industrie et de sensibiliser davantage les propriétaires et les accédants à la propriété. Nous pourrons ici promouvoir la mise en œuvre de solutions efficaces à grande échelle, et, au besoin, les codes et les normes pourront suivre.
Merci beaucoup. J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Monsieur le président, membres du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités, je vous remercie de me recevoir.
Située en Montérégie, dans la MRC de Pierre‑De Saurel et dans la circonscription fédérale de Bécancour—Nicolet—Saurel, la ville de Saint‑Ours s'étend sur un territoire de plus de 58 kilomètres carrés et regroupe 1 782 citoyens.
Entre 1844 et 1849, la construction d'un barrage et d'écluses sur la rivière Richelieu permet de relier Montréal et New York. Le canal de Saint‑Ours complète la voie maritime du Richelieu et Saint‑Ours devient une localité très importante pour le gouvernement fédéral, qui y crée le lieu historique national du Canal‑de‑Saint‑Ours, sous la responsabilité de Parcs Canada.
Mon allocution d'aujourd'hui portera sur trois volets: investir dans la réduction des îlots de chaleur et la gestion des eaux; financer et soutenir des programmes pour la protection des berges pour les particuliers et les entreprises; et, surtout, soutenir la création d'un lien routier entre Saint‑Ours et Saint‑Roch‑de‑Richelieu.
Au Canada, on prévoit dans certaines régions des augmentations de température et des changements dans la répartition des précipitations qui pourraient avoir des répercussions sur l'environnement naturel en accentuant l'intensité ou la fréquence de certains phénomènes, par exemple les inondations ou les glissements de terrain. Les effets des changements climatiques se répercuteront également sur l'environnement bâti et sur les communautés.
Les municipalités locales et régionales sont conscientes du défi auquel elles font face quant aux changements climatiques à venir. Cette transition écologique nécessite l'appui politique, technique, financier et matériel des gouvernements provinciaux et du gouvernement fédéral.
Les infrastructures existantes ne sont pas adaptées aux changements climatiques. Des adaptations sont donc nécessaires afin de minimiser les refoulements d'égouts, les surverses, qui nuisent à la qualité de l'eau, et les inondations. Cependant, les coûts de cette nouvelle réalité dépassent largement le budget planifié.
Notre première recommandation est d'investir dans des programmes verts destinés aux municipalités et bonifier les programmes de subvention pour le maintien des actifs, de promouvoir la gestion des actifs municipaux et d'accompagner les municipalités pour faire face aux changements climatiques.
Au fil des ans, l'érosion de certaines portions des talus riverains a provoqué des affaissements de l'accotement. Entre autres, le ministère des Transports du Québec considère que ces affaissements menacent l'intégrité des infrastructures, ce qui peut avoir des répercussions sur la sécurité des usagers, le confort de roulement et la fluidité des déplacements.
Sur toute la portion des berges de la rivière Richelieu, on suspecte que les principaux facteurs d'érosion des berges sont la vitesse du courant, les vagues créées par le vent et surtout le battement des vagues générées par les bateaux, ou encore le mouvement des glaces.
En plus de nuire au milieu aquatique, l'érosion des rives de la rivière Richelieu menace l'intégrité des routes 133 et 223. À certains endroits, des affaissements et des décrochements de la chaussée ont déjà obligé le ministère des Transports du Québec à procéder à des travaux de stabilisation d'urgence. Seulement à Saint‑Ours, dans les dernières années, plus de six glissements de terrain sur différents sites ont été répertoriés, dont un qui touche la route 133 depuis décembre 2021.
Les experts se sont prononcés: pour contrer l'érosion des berges, les gouvernements doivent aider tous les riverains dans les efforts visant à stabiliser les berges et à arrêter les effets néfastes sur la flore et la faune aquatique ainsi que les changements géomorphologiques majeurs de certains cours d'eau.
Notre deuxième recommandation est donc d'instaurer un fonds annuel d'aide financière pour les propriétaires riverains, les particuliers, mais également les commerçants, afin de prévenir les sinistres, d'accompagner les riverains dans le rétablissement des berges et d'améliorer la qualité de l'eau en stabilisant les berges et en ralentissant l'érosion provoquée par de multiples facteurs.
Des photos d'archives datant de 1850 montrent qu'il y a toujours eu des ponts de glace permettant de relier les deux rives de la rivière Richelieu. Jusqu'à récemment, grâce aux ponts de glace, les automobilistes n'avaient pas à emprunter les autoroutes 20 et 30. Le parcours se trouvait réduit à 1,2 kilomètre, au lieu des 35 kilomètres à parcourir par l'autoroute 30. Malheureusement, les changements climatiques ont eu pour effet d'augmenter le nombre de cycles de gel et de dégel ainsi que la température de l'eau. Depuis trois ou quatre ans, les ponts de glace ne sont plus une option envisageable, pour des raisons évidentes de sécurité. En effet, nous constatons que la rivière ne gèle plus. Il nous faut donc répondre à cette nouvelle réalité.
Depuis 1982, la Ville de Saint‑Ours propose la construction d'un pont qui permettrait, à longueur d'année, le passage de véhicules, de piétons et de cyclistes à la hauteur de l'île Darvard, dont la responsabilité relève du gouvernement fédéral. Ce projet entraînerait une réduction des gaz à effet de serre causés par les automobilistes, au profit des municipalités limitrophes de trois MRC. Ce pont, qui pourrait être utilisé par la population locale, soit plus de 15 000 citoyens, permettrait de restreindre les déplacements et d'alléger la circulation.
Les municipalités concernées sont favorables à ce projet depuis très longtemps, les deux MRC directement touchées le sont également, et les députés du gouvernement provincial sont du même avis. Quant au gouvernement fédéral, il n'a pas exprimé d'opposition, mais n'a pas non plus donné son appui pour la suite des choses.
Nous avons une troisième recommandation. Puisque la rivière Richelieu est de compétence fédérale et que l'emplacement le plus stratégique pour un pont appartient au gouvernement du Canada, nous recommandons à ce dernier d'accompagner les villes dans une étude d'opportunité et de faisabilité.
En conclusion, les municipalités ne veulent pas seulement s'adapter aux changements climatiques, mais également faire partie de la solution. À cette fin, elles doivent réduire les émissions de gaz à effet de serre, entre autres en améliorant les réseaux de transport collectif et actif, en favorisant l'utilisation de la voiture électrique et, surtout, en s'équipant pour minimiser leur empreinte écologique.
Merci.
Je remercie le Comité de son invitation. Le sujet est très important. Je vous remercie donc du travail que vous y consacrez.
J'aborderai trois questions. Elles s'inspirent en grande partie de certaines des mesures réclamées dans ce rapport, qui renferme les conseils du comité des infrastructures naturelles et bâties résilientes. Ce comité a appuyé la stratégie nationale d'adaptation. J'ai eu la chance d'en faire partie.
La stratégie nationale d'adaptation du Canada et l'affectation de fonds supplémentaires à l'adaptation sont un grand pas en avant. Mais l'adaptation climatique est souvent formulée comme une question d'environnement. Ainsi, la stratégie nationale d'adaptation est‑elle prise en charge par le ministère de l'Environnement et du Changement climatique. En réalité, les conséquences du changement climatique sont en grande partie financières et sanitaires. Par exemple, les pertes catastrophiques assurées ont désormais atteint à elles seules la valeur de 2 milliards de dollars annuellement. On estime que les pertes non assurées sont trois à quatre fois plus élevées.
Sur le plan de la santé, le dôme de chaleur de l'Ouest a tué 619 personnes en 2021, des vies qui auraient pu être sauvées grâce à l'adaptation, sans parler de la santé mentale et de l'inquiétude croissante que cause le changement climatique. En ce moment même, la Nouvelle-Écosse est la proie des flammes, comme la santé.
Il est temps de considérer réalistement l'adaptation climatique: c'est notre premier souci financier et sanitaire.
Dans les 15 ministères missionnés pour l'adaptation climatique, on ne semble pas pressé d'agir. La coordination et les responsabilités ne sont pas centralisées. Il est remarquable que le ministère des Finances n'ait rien de précis à faire pour l'adaptation climatique, si ce n'est la divulgation de renseignements financiers.
Sur le terrain, ç'a gravement diminué les investissements dans l'adaptation. Le rapport récent sur le profil national de risque a confirmé l'impréparation du Canada aux inondations ou aux feux de forêt, sans parler des chaleurs extrêmes.
Cette lacune a été soulignée dans un courrier des lecteurs récent du Globe and Mail, sous la signature de Charles Brindamour, le président-directeur général d'Intact Corporation financière, et de Blair Feltmate, du Centre Intact. Les investissements des États-Unis par habitant sont de trois à quatre fois supérieurs à ceux du Canada. Avec un retour sur investissement de 3 à 8 $, compte tenu uniquement des dommages évités, les États-Unis en retirent des avantages économiques évidents. Les deux signataires réclament l'injection de 10 milliards de dollars supplémentaires dans le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes et 1 milliard dans l'initiative des maisons plus vertes, pour aider le Canada à combler son retard.
La bonne nouvelle est que nous pouvons atteindre de nombreux objectifs grâce à l'adaptation, tout en menant une vie meilleure et moins dangereuse. Le gouvernement fédéral a déjà établi des programmes d'infrastructures vertes pour accélérer la réduction des émissions. Nous pouvons employer les mêmes mécanismes pour adapter les infrastructures en faisant d'une pierre deux coups. Par exemple, en ce qui concerne les immeubles d'habitation, l'initiative pour des maisons plus vertes pourrait facilement s'élargir à la résistance. Bien sûr, plusieurs mesures seraient mutuellement avantageuses. Par exemple, la modernisation de l'isolement, l'étanchéité, le vitrage, qui peuvent vraiment favoriser l'efficacité énergétique, mais qui, également, contribuent à augmenter la résistance aux chaleurs extrêmes.
La Banque de l'infrastructure du Canada peut jouer un rôle semblable. Elle possède déjà un programme d'infrastructures vertes, pour l'investissement dans l'augmentation de l'efficacité énergétique des édifices publics. Ce programme pourrait englober des mesures pour augmenter la résistance aux inondations, aux feux de forêt et à la chaleur, ainsi que pour investir dans les infrastructures naturelles. Il ne rime simplement à rien de séparer différents tons de vert. L'adaptation climatique, l'atténuation et les solutions écologiques devraient être des objectifs visés en parallèle.
Ce qui m'amène à mon troisième sujet, démarginaliser, au Canada, les solutions fondées sur les infrastructures naturelles.
Sous l'impulsion fédérale, la définition des infrastructures au Canada a déjà changé, ici et à l'étranger. La stratégie nationale d'adaptation et la prochaine évaluation des infrastructures nationales porteront sur les infrastructures naturelles. Statistique Canada prépare également des comptes nationaux de capital naturel, pour reconnaître officiellement la valeur financière des services fournis à la population par la nature.
Le cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal souligne l'apport des infrastructures naturelles comme la protection contre les inondations, la maîtrise de réchauffement, le stockage du carbone et bien plus. Nous avons désormais besoin de rendre normales des solutions innovantes fondées sur les infrastructures naturelles.
Parmi les actions marquantes à cette fin, citons: examiner chaque nouveau projet d'infrastructures sous le prisme de la climatologie et de l'écologie; faire des infrastructures naturelles la solution par défaut, y compris pour l'adaptation, et employer, au besoin, des solutions fondées sur des infrastructures hybrides ou grises; financer la démarginalisation de l'évaluation des services fournis par la nature et de la gestion des actifs naturels par les autorités locales d'après le rapport intitulé Inscrire la nature au bilan; s'entendre avec les provinces sur des mesures stratégiques, grâce à la planification de l'adaptation et des infrastructures à l'échelle du bassin hydrographique et à l'échelle côtière régionale.
La nature est notre alliée de première ligne contre le changement climatique. Le passage du gris au vert rendra nos dollars polyvalents, pour l'adaptation climatique, l'atténuation des effets climatiques et la détermination de solutions écologiques.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Quelle belle brochette de témoins! Je remercie chacun de vous pour son témoignage très approfondi. Ça fait du bien à entendre. Merci.
J'interrogerai d'abord le représentant des Syndicats des métiers de la construction du Canada. Bien sûr, comme je suis le porte-parole de mon parti pour les questions de travail, j'ai été, la plupart du temps, suspendu à vos lèvres.
Monsieur Gordon, vous avez parlé d'incitations pour personnes qualifiées. Pouvez-vous donner des exemples, quelques‑uns, de ce à quoi elles ressemblent aujourd'hui et de ce à quoi elles devraient ressembler, désormais, pour surmonter ces obstacles?
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Merci, monsieur Gordon.
Ce que vous dites, c'est « Dehors, les portiers! ». J'ai déjà entendu ça.
Madame Rahmati, vous avez parlé de catastrophes naturelles, et évoqué la nécessité de ramasser un groupe de travailleurs en Ontario, par exemple, puis de l'envoyer en Colombie-Britannique pour combattre des feux de forêt ou des inondations. Bien sûr, mon projet de loi , sur la déduction des frais de déplacement, maintenant adopté à la Chambre des communes et rendu au Sénat, aidera à transporter ces gens à destination.
Ensuite, il a été question de nouveaux modèles de formation. Je suis un partisan convaincu de la nécessité de faire commencer la formation dès les premières années d'école, parce que les mêmes enfants de trois ou quatre ans qui jouent avec de petits camions Tonka dans un carré de sable, se font dire, entre l'âge de cinq et sept ans ans de devenir médecins, avocats et — Dieu les en garde — politiciens, sinon rien du tout.
Parlez-vous précisément de ces nouveaux modèles de formation? De quoi, précisément, parlez-vous?
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Pour commencer, monsieur Lewis, toutes mes félicitations pour votre projet de loi.
Je parlais beaucoup plus de mobilité interprovinciale, par exemple de partir du nord de la Colombie-Britannique pour aller dans le sud de cette province, donner un coup de main à l'effort de lutte en cas de catastrophe. Des mesures comme votre déduction des frais de déplacement seront utiles dans ces cas‑là.
Ensuite, en matière de formation, je voulais m'assurer que, dans la transition vers la carboneutralité, les travailleurs auraient les compétences nécessaires pour poursuivre dans leur domaine et construire des immeubles conformément à de meilleures normes d'efficacité énergétique, par exemple, ou de faire le saut à partir d'emplois traditionnels dans le pétrole et le gaz vers la nouvelle industrie.
Je cède la parole à M. Gordon, qui est directeur de la formation, au cas où il voudrait ajouter autre chose.
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Une maison est comme un système, et si vous y apportez des changements... Prenons un exemple facile à comprendre. Lorsque l'étanchéité d'une maison est améliorée, il faut installer un système de ventilation. Un système de récupération de chaleur est mis en place pour avoir de l'air frais, mais la maison a désormais un meilleur rendement écoénergétique. Or, si le propriétaire de la maison se contente d'accroître l'étanchéité sans ajouter ce système, il créera des conséquences non voulues, notamment des problèmes de santé.
Le principe est le même pour bien d'autres mécanismes. Par exemple, améliorer l'isolation d'une maison étanche est bénéfique en cas de chaleur extrême, mais seulement s'il y a un système de climatisation, qui gagne alors en efficacité. Nous constatons que les maisons à haut rendement énergétique — nous avons un conseil de la consommation énergétique nette zéro, qui nous a permis de désigner plus de 1 200 maisons à consommation énergétique nette zéro au Canada, et nous travaillons fort pour bien faire les choses — peuvent également surchauffer facilement, de sorte que des ajustements sont nécessaires. Il faut installer des surplombs, et probablement aussi des climatiseurs et des systèmes semblables.
D'autres mesures peuvent être prises pour prévenir les incendies. Dans l'Ouest canadien, il y a des problèmes de condensation dans le comble. Là‑bas, une municipalité a créé un règlement pour régler un problème, mais en a ainsi causé un autre.
Il faut s'assurer que les changements concomitants sont vraiment bien réfléchis. Un travail interdisciplinaire est nécessaire pour que la maison continue de fonctionner comme prévu.
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Je remercie le président.
Je tiens à remercier tous les témoins de se joindre à nous ce matin.
Je vais d'abord m'adresser à M. Lee.
Monsieur Lee, vous parlez beaucoup d'abordabilité du logement. Vous avez mentionné la tempête de grêle à Calgary. Elle a frappé ma circonscription. Nous avons eu affaire à un certain nombre de phénomènes météorologiques extrêmes comme la grêle depuis quatre ou cinq années. La dernière tempête a causé près de 1,5 milliard de dollars de dommages à 35 000 maisons.
Vous avez parlé plus particulièrement des codes du bâtiment. À l'échelle régionale, l'Association canadienne des constructeurs d'habitations a‑t‑elle discuté avec ses homologues provinciaux — les Affaires municipales de l'Alberta — pour envisager de modifier les codes du bâtiment dans le couloir des tempêtes de grêle? À cet endroit, une localité comme la mienne a été dévastée par des dommages extrêmes causés par la grêle, et les bardeaux d'asphalte ont été arrachés par le vent ou endommagés parce qu'ils ne résistent pas à la grêle.
Avez-vous eu des échanges avec vos homologues provinciaux pour examiner des solutions de toits plus résilients?
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L'inconvénient le plus grand, ce sont les détours. En réalité, pour avoir accès à l'autre rive, les gens sont obligés de faire un détour d'à peu près 30 kilomètres.
Il faut comprendre aussi que cela a des effets sur le développement économique. Souvent, les gens vivent de notre côté de la rivière et travaillent chez ArcelorMittal ou chez Rio Tinto. L'absence des ponts de glace rend toute la rive sud de la rivière Richelieu moins attrayante pour les gens de l'autre rive.
En 2008, le pont de glace fonctionnait incroyablement bien, parce que la rivière était gelée. Dix ans plus tard, on a commencé à voir l'impact réel des changements climatiques. La rivière ne gèle presque plus, alors c'est devenu dangereux. Les ponts de glace ne sont plus une possibilité sur le plan du transport.
Il y a aussi tous les services qui s'y rattachent. Il faut savoir que nous sommes en grande partie un milieu rural, donc les gens sont souvent isolés. Par exemple, on trouve une épicerie sur une rive, mais pas sur l'autre, et c'est la même chose pour la pharmacie. Évidemment, chaque ville et chaque village s'est spécialisé selon l'occupation du territoire. Lorsqu'il y avait un pont de glace, en plus des traversiers pendant l'été, nous formions une espèce de grande communauté. Maintenant, cette communauté est un peu coupée en deux.
C'est pour ces raisons qu'il est important de relier les deux rives par un autre lien routier.
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Bonjour. Je vous remercie sincèrement de me donner l'occasion de comparaître. Je tiens à souligner que je m'adresse à vous depuis le territoire non cédé des peuples de langue lekwungen, à savoir les nations Songhees, Saanich et Esquimalt.
Dans le cadre de l'initiative pour des bassins hydrographiques sains, qui a financé des travaux d'une valeur de 27 millions de dollars, et à l'initiative sur les bassins hydrographiques autochtones, qui a versé 15 millions de dollars à des projets, il y a eu des investissements dans ce que j'appellerai des travaux de restauration à faible technicité. Il ne s'agissait pas d'infrastructures importantes, pour lesquelles plusieurs millions de dollars sont investis, mais plutôt d'organisations communautaires et d'administrations locales qui se serrent les coudes pour restaurer les zones riveraines et les milieux humides.
Mme Tull a mentionné le ruisseau McKay, à North Vancouver. Les techniques employées consistent carrément à planter des tiges de saule. Nous avons un projet dans le secteur de la rivière Chilako, située dans le nord de la Colombie-Britannique et près de la rivière Nechako, sur le territoire des Carrier Sekani. Des travaux de restauration de moins de 1 million de dollars ont été effectués pour mitiger les répercussions des inondations et pour restaurer l'habitat du saumon. Le prix au mètre carré était nettement inférieur à celui de tout projet d'infrastructure matérielle réalisé dans la région. C'est un exemple où des tiges sont littéralement plantées dans le sol puisque les données justifient cette méthode.
Il y a également des travaux au ruisseau Peach et au milieu humide Hooge, où il y a eu le même genre de restauration d'un milieu humide à un coût nettement inférieur à toute autre infrastructure matérielle. L'entretien nécessite des investissements continus, mais le projet a obtenu des résultats convaincants en atténuant les terribles inondations de 2021.
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Bien sûr. Je vous remercie, madame Tull.
Je m'appelle Neil Fletcher. Je suis le directeur de la conservation et intendance à la B.C. Wildlife Federation. Je vous parle depuis le territoire non cédé des Salish du littoral à New Westminster, en Colombie-Britannique.
En 2021, nous avons embauché plus d'une centaine de personnes et travaillé avec sept autres organisations, dont Canards Illimités, Nature Trust, Conservation de la nature et un certain nombre d'autres organismes sans but lucratif, ainsi qu'une bande autochtone de Kootenay. Tout au long de l'année, nous avons planché sur de nombreux projets différents. Il y en avait 200 dans la province.
Pour ce qui est de la collaboration et de la réalisation du travail, il est pertinent de mentionner que nous avons récemment participé à un processus de planification du bassin hydrographique dans la vallée de la Nicola au moyen d'un dialogue intergouvernemental et entre les Premières Nations et le gouvernement provincial. Les inondations de 2021 causées par la rivière atmosphérique ont été catastrophiques pour les infrastructures de la région. À l'heure actuelle, bon nombre des Premières Nations de la région prennent les rênes et veulent écouter les groupes qui font le travail. Des pipelines passent par là. Le paysage est perforé pour accueillir de nouvelles autoroutes. Beaucoup d'éléments changent, mais ce sont actuellement les Premières Nations qui prennent l'initiative de réunir les gens pour parler de planification et des pièces du casse-tête à réunir. Les gens travaillent dans...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins qui sont ici aujourd'hui.
Ma question s'adresse à M. Dupuis.
Je crains que la structure des programmes fédéraux ne permette pas aux petites municipalités et collectivités rurales et éloignées d'y avoir accès. Les collectivités comme la mienne, et probablement comme la vôtre aussi, ne semblent pas avoir accès au financement pour la résilience en cas de catastrophe. Par exemple, le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes s'applique au‑delà d'un seuil de 1 million de dollars. C'est un montant extrêmement élevé pour une petite collectivité comme la mienne à Haldimand—Norfolk, si elle a besoin d'un fonds fédéral d'adaptation — par exemple, pour la construction, ou pour ce que vous avez dit au sujet des glaces, des ponts, et ainsi de suite.
Pourriez-vous nous dire ce que vous entendez et peut-être nous raconter votre expérience de petite municipalité? Avez-vous des suggestions pour résoudre ce problème?
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Saint‑Ours est une petite municipalité. Quand nous présentons des demandes de participation à des programmes fédéraux, il arrive souvent de nous buter à une fin de non-recevoir. La réponse est souvent défavorable, pour toutes sortes de raisons.
Nous avons présenté des demandes dans le cadre d'à peu près tous les programmes imaginables qui étaient offerts, que ce soit dans le domaine de la culture, des communications, des infrastructures ou de l'adaptation, et nous avons rarement obtenu une réponse favorable.
Une des solutions les plus évidentes à ce problème serait que les montants des subventions accordées soient mieux équilibrés entre les grosses et les plus petites municipalités du Canada. Ainsi, nous aurions plus de chances d'obtenir au moins certaines subventions. En ce moment, c'est un peu une joute qui favorise les municipalités qui présentent leur projet le plus rapidement, plutôt que celles qui sont les plus prêtes.
Les fonds ne suffisent jamais à répondre aux besoins, quel que soit le gouvernement en place. La réalité, c'est qu'il est difficile de réussir à obtenir des subventions après avoir présenté une demande. Pourtant, ces subventions constituent souvent le levier qui permet à nos petites municipalités de mettre en branle de grands chantiers.
La population de Saint‑Ours ne s'élève qu'à 1 700 personnes et je ne peux pas toujours augmenter les taxes municipales. C'est là que le soutien du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial joue un rôle primordial. C'est un levier qui nous permet de nous conformer à certaines normes. Nous en avons absolument besoin.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de leur présence aujourd'hui.
Madame Eyquem, j'aurais quelques questions pour vous. Un membre du Centre Intact d'adaptation au climat a été cité dans un article sur les changements climatiques et l'adaptation aux changements publié sur le site de Global News le 29 septembre 2022. Sauf erreur, la personne en question était votre collègue Blair Feltmate. L'article décrivait entre autres — comme vous n'avez probablement pas le texte sous les yeux, je ne m'attends pas à ce que vous le sachiez par cœur — les dégâts provoqués par l'ouragan Fiona, qui aurait causé « au moins trois décès ». Toujours selon l'article, l'idéal serait d'éviter les changements climatiques et les violentes tempêtes, mais puisque cela est impossible, il sera crucial de mettre en place les mesures d'adaptation et d'atténuation dont nous discutons aujourd'hui.
Je trouve cela particulièrement frustrant, car ce que je viens de dire est indéniable. Un débat doit avoir lieu sur ces questions. Hier à la Chambre, lors d'un débat sur les changements climatiques et les mesures d'atténuation du gouvernement, un député du Parti conservateur a parlé de « techniques stupides de culpabilisation » en parlant de l'ouragan Fiona et des feux de forêt qui font rage actuellement. Je trouve vraiment frustrant d'entendre ce type de commentaire pendant que nous parlons des impacts très réels des changements climatiques.
Vous avez mentionné dans votre déclaration liminaire les coûts financiers des changements climatiques, mais aussi les problèmes de santé, et parfois, les décès qui en découlent. De fait, ces changements ont des répercussions très concrètes. En qualifiant de « technique stupide de culpabilisation » les efforts déployés pour les atténuer et pour accroître la résilience des infrastructures essentielles... Pourriez-vous parler un peu plus des coûts tangibles, observés sur le terrain, qui sont liés aux phénomènes météorologiques violents?
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Oui. Merci de votre question.
En 2022, la valeur des pertes assurées s'est élevée à 3,1 milliards de dollars. C'était la troisième année la plus élevée jamais enregistrée. Depuis quelques années, les pertes assurées s'élèvent à plus de 2 milliards de dollars. Il faut ajouter à cela que les résidences qui se trouvent dans des zones inondables ne sont pas assurables. Comme la valeur des biens non assurés est de trois à quatre fois plus élevée, les coûts sont bien réels.
Quant à l'analyse de rentabilisation pour l'adaptation, les chiffres publiés par la Sécurité publique se situent entre 3 $ et 8 $, ce qui inclut les dommages évités. En tenant compte des avantages supplémentaires, les montants s'élèvent à 13 $ ou à 15 $. Actuellement, pour un projet de remblayage des plages — que je connais bien — effectué à Percé pour réduire l'érosion et l'inondation des berges, le rapport avantages-coûts était de 68 à 1. L'adaptation ira de pair avec une réduction des coûts, mais un grand nombre des projets mis en place atteindront des objectifs additionnels. En chiffrant tous les avantages, l'analyse de rentabilisation devient limpide, surtout en tenant compte dans le calcul des services rendus par la nature, ce qui n'est pas fait systématiquement pour l'instant.
L'analyse de rentabilisation de l'adaptation est très claire, et les répercussions sur la santé... Je ne veux pas être trop dure, mais le nombre de décès causés par les inondations et les feux de forêt est relativement faible. C'est peu comparativement aux pertes observées lors des vagues de chaleur extrême — 619 morts — survenues dans de bonnes conditions, c'est‑à‑dire sans pannes de courant. Si des pannes de courant se déclarent pendant une vague de chaleur extrême au Canada, des milliers de personnes mourront. Nous l'avons vu en France, où 30 000 décès ont été déplorés. Voilà les projections que nous faisons. Il faut absolument se préparer en vue des situations d'urgence.
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Merci, monsieur le président.
Je vais me permettre de revenir sur la question du barrage à Saint‑Ours, qui appartient présentement à Parcs Canada. Vous avez dit qu'il ne manquerait pas beaucoup d'investissements pour arriver à en faire un pont complet qui traverserait la rivière d'une rive à l'autre, puisque l'infrastructure, à la base, a été conçue pour permettre la circulation.
Cependant, les programmes fédéraux qu'on voit depuis quelques années pour s'adapter aux changements climatiques concernent surtout des infrastructures naturelles ou des mesures d'adaptation, par exemple. Bien souvent, il s'agit d'adapter une infrastructure qui existe déjà, de faire de petits changements ou d'adopter des solutions pour la végétation, par exemple.
Dans le cas présent, il n'est plus possible d'exploiter des ponts de glace en hiver. On cherche donc une solution de remplacement aux infrastructures qui existaient jusqu'à maintenant. On souhaite atteindre le même objectif, mais en utilisant des infrastructures fédérales qui existent.
D'une part, pensez-vous que les programmes fédéraux devraient être adaptés ou, du moins, être plus flexibles? D'autre part, le gouvernement devrait-il avoir pour politique générale de faire preuve d'ouverture d'esprit en permettant à de petites communautés de bénéficier de ses infrastructures d'autres façons?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de cette excellente discussion.
J'aimerais relancer Mme Tull sur la question des bassins hydrographiques. Vous avez parlé de l'importance de la santé des bassins hydrographiques, qui sont en quelque sorte des éponges naturelles, et du rôle qu'ils ont joué, de toute évidence, pour atténuer les inondations de 2021 en Colombie-Britannique.
En Ontario, nous avons des offices de protection de la nature responsables de la gestion des bassins hydrographiques. Ces organismes ont été établis dans les années 1970, à la suite d'inondations survenues avant ma naissance, mais qui touchent aux infrastructures. Je sais qu'il y a d'autres organismes impliqués dans le domaine des bassins hydrographiques et des milieux humides. Je faisais partie d'un de ces organismes avant d'entrer en politique.
Selon vous, quel rôle complémentaire le gouvernement fédéral pourrait‑il jouer aux côtés des autres organismes, des autres ordres de gouvernement ou des initiatives dirigées par les provinces afin de ne pas faire double emploi?
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Merci beaucoup de la question.
En Colombie-Britannique, nous avons une excellente occasion d'investir de façon proactive dans la restauration des infrastructures naturelles. Comme vous l'avez dit, les bassins hydrographiques sont des infrastructures naturelles qui procurent aux communautés la résilience dont elles ont besoin.
Ce qui est problématique, entre autres, ce sont les investissements de milliards de dollars dans la reconstruction des infrastructures bâties traditionnelles après les catastrophes dévastatrices. Certes, ces investissements sont parfois nécessaires, mais lorsque nous regardons l'état des bassins hydrographiques près des autoroutes, nous constatons que les choses ne se sont pas améliorées. Selon nous, le financement des travaux est parfois trop compartimenté. C'est justement là que nous avons vu des occasions uniques en Colombie-Britannique liées aux investissements dans les bassins hydrographiques.
Si nous pouvions commencer à prendre les décisions et à faire la planification nécessaire au niveau régional de façon à convaincre le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, le milieu philanthropique et le secteur privé d'investir de façon proactive dans les travaux qui doivent être effectués, nous tiendrions une occasion formidable de créer des communautés plus saines, plus résilientes et plus en mesure de résister aux catastrophes climatiques.
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En raison de tout ce qui passe en ce moment dans le domaine des normes et des codes du bâtiment, nous avons beaucoup de défis à relever. Nous savons qu'il faut accroître notre efficacité énergétique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Il y a les émissions de carbone, mais il y a aussi le carbone intrinsèque. Nous devons également répondre aux impératifs liés à la résilience et à l'adaptation aux changements climatiques.
Parallèlement à tout cela se profile la question épineuse de l'abordabilité du logement. Il est très important de regrouper et d'examiner toutes ces questions et de trouver les meilleures solutions possible. Il faut par contre nous abstenir de réglementer certaines choses tant que nous ne saurons pas comment bâtir des infrastructures plus rentables.
Une grande partie des efforts doivent être consacrés à la R‑D et à l'innovation axées sur l'abordabilité. Voilà le défi à relever, et nous devons y arriver. Toutefois, ne passons pas tout de suite à la réglementation. Trouvons de nouvelles technologies et mettons-les à l'essai. Assurons-nous qu'elles fonctionnent bien et qu'elles ne produisent pas d'effets imprévus.
À l'heure actuelle, tout cela se fait en même temps, et il se passe beaucoup de choses. Nous devons agir immédiatement, vu l'urgence, mais il faut également agir de façon réfléchie et tenir compte de tous les éléments.
En précipitant les choses dans le système de codes, nous risquons de passer à côté de certains aspects, ce qui pourrait se solder par des problèmes plus graves. Cela s'est vu au Canada dans le passé. Des échecs cuisants ont été essuyés parce que le code occultait certaines choses.
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Je remercie beaucoup les témoins de leurs témoignages. C'est très intéressant.
Ma première question s'adresse à M. Gordon.
Je reviens à la question de la réglementation et de l'abordabilité. Je viens de la région de Vancouver. La réglementation ajoute environ 600 000 $ au coût d'une maison moyenne à Vancouver, ce qui est beaucoup.
Vous avez parlé d'enveloppe de bâtiment et de l'efficacité croissante, mais cela oblige les gens à se doter de systèmes d'air pulsé et d'air climatisé. Dans la vallée du bas Fraser, pour la majeure partie de notre histoire, la plupart des maisons n'avaient pas l'air climatisé, mais nous sommes maintenant obligés de l'avoir. Vous en avez beaucoup parlé. De plus, c'est intéressant, car les systèmes d'air pulsé prennent de l'énergie, de sorte qu'on utilise plus d'énergie. Cela semble quelque peu... Nous essayons de réduire la consommation, mais il semble que nous ne travaillons pas en tandem, de façon concertée.
J'aimerais que vous nous en disiez plus à ce sujet ainsi que sur les avantages financiers de ce qui se fait, en mettant l'accent sur la question des coûts, car dans bien des régions, surtout dans nos centres urbains comme dans la vallée du bas Fraser, à Toronto et ailleurs, les gens ont beaucoup de difficulté à acheter une maison.
Ce que nous faisons nous nuit‑il à nous-mêmes? Quand est‑ce suffisant?
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Je vous remercie de me donner l'occasion de répondre.
Pour que ce soit clair, je suis d'accord avec les réponses partielles de M. Lee par rapport à la question précédente.
Je vais répondre de la façon suivante. Il y a beaucoup d'éléments à démêler dans votre question.
Premièrement, lorsque nous parlons de déréglementation, nous savons que cela englobe beaucoup de choses. Il faut être très prudent lorsqu'on songe à déréglementer, car si l'objectif est de retirer des panneaux d'arrêt, on n'en connaîtra pas les répercussions tant qu'on ne les aura pas retirés. Ils sont là pour une raison. Je vous recommande de ne pas éliminer la réglementation, mais tout ce qui existe à cette fin pourra être revu, au cas par cas, lors de l'examen d'une situation donnée, comme vous l'avez mentionné.
Ce n'est pas mon domaine d'expertise — nous examinons la situation dans son contexte global —, mais je peux dire que dans la plupart des cas, la déréglementation est une solution à courte vue.
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Merci, monsieur le président.
Mon objectif est, essentiellement, de me concentrer sur ce qui relève du gouvernement. Que peut faire le gouvernement fédéral pour être un meilleur partenaire pour les collectivités et les intervenants, afin de favoriser la résilience? Je parle de mobilisation, de financement et de partenariats avec divers ordres de gouvernement et le secteur privé de façon à réduire le fardeau financier des contribuables fonciers. Par exemple, monsieur le maire, le taux de taxe est influencé, en fait, par les budgets de fonctionnement qui financent la créance au titre du capital, avec laquelle vous devez composer chaque printemps, j'en suis certain. Comment pouvons-nous atténuer les répercussions de la facture d'eau sur les contribuables fonciers?
Par rapport à la protection des berges, il y a par exemple la gestion et l'adaptabilité des biens, ainsi que l'infrastructure naturelle, l'entretien, l'investissement, etc. De nombreux mécanismes sont en place. Mme Eyquem en a mentionné quelques-uns. La tarification du carbone en fait partie, puisque les municipalités reçoivent 10 % des recettes de la tarification du carbone. Les 90 % restants sont redonnés aux résidants.
On pense au Fonds pour le développement des collectivités du Canada, que vous avez mentionné plus tôt, dont le financement est versé par l'intermédiaire de la FCM. Il y a le FNCC, le Fonds national des corridors commerciaux, et à l'annonce de 420 millions de dollars pour les Grands Lacs et le Saint-Laurent, fonds qui — lorsque la stratégie sera mise en œuvre — pourront et seront probablement réservés à la protection des rives, en fonction de l'érosion des berges. Tous les ministères ont des enveloppes de financement supplémentaires pour les municipalités.
Serait‑il avantageux de regrouper ces programmes de financement dans un seul programme axé sur la résilience climatique, ou convient‑il plutôt de se concentrer sur la résilience climatique dans le cadre de programmes existants, en tant que critère prioritaire pour les demandes de financement de ces programmes?
Monsieur le maire, je vais commencer par vous.
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Merci, monsieur le maire.
Je compatis avec vous. J'ai été maire pendant 14 ans. Je sais comment on se sent chaque année lorsqu'arrive le cycle budgétaire. Vous devez établir le budget d'immobilisations, mais en tenant également compte de son incidence sur votre budget de fonctionnement, surtout lorsque vous avez des obligations. Vous essayez de vous attaquer plus rapidement aux priorités, et c'est difficile.
Encore une fois — et je me réjouis de votre réponse —, la question est de savoir comment le gouvernement peut être ce partenaire dans le cadre des programmes qu'il offre afin de contribuer, essentiellement, à atténuer les répercussions sur les contribuables fonciers et l'incidence sur leur facture d'eau. Voilà ce que nous cherchons à faire par l'intermédiaire des programmes, mais je pense que nous pouvons faire mieux à l'avenir, surtout pour les nouveaux programmes liés, par exemple, aux plans d'amélioration communautaire, à la gestion des biens et autres choses du genre.
Ma prochaine question s'adresse à M. Lee.
Plus tôt, vous avez mentionné l'approche pangouvernementale, le travail en silo et la collaboration accrue entre les ministères. J'aimerais avoir plus de détails à ce sujet. Selon vous, en quoi consisterait une approche pangouvernementale assurant la réalisation d'investissements stratégiques axés sur la résilience des infrastructures?
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Merci, monsieur le président.
Je vais m'adresser encore une fois à M. Dupuis. Je présente mes excuses aux autres témoins, à qui je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de poser des questions. J'ai vraiment beaucoup de questions à poser et je ne veux pas rater ma chance.
Monsieur Dupuis, je n'ai pas encore abordé avec vous le fait que Saint‑Ours est une municipalité riveraine. Nous avons parlé du fait que les gens doivent traverser la rivière pour passer d'une rive à l'autre, mais il y a aussi la question de l'érosion. Vous en avez parlé plus tôt aujourd'hui. C'est intéressant de parler d'érosion, parce qu'on pourrait aussi parler d'inondations. Au Québec, la rivière Richelieu est réputée pour ses importantes crues printanières. Comme vous l'avez dit, cela entraîne parfois des glissements de terrain près des routes. Des maisons peuvent même être touchées. En effet, on a vu des maisons carrément se faire emporter dans la rivière, il y a quelques années, à Saint‑Roch‑de‑Richelieu, pas trop loin de chez vous. Cela avait marqué les esprits.
Au printemps, quand les niveaux d'eau sont très élevés, c'est le gouvernement fédéral qui en assure la gestion, notamment au moyen de barrages. Il gère également la navigation, en choisissant le moment où débute la saison de navigation.
J'aimerais savoir de quelle façon votre municipalité est touchée par cela et de quelle façon les organismes fédéraux communiquent avec vous pour s'assurer que leurs décisions relativement à l'autorisation de naviguer ou la gestion des niveaux d'eau ne se prennent pas au détriment de vos concitoyens.
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C'est une excellente occasion de parler de cet aspect.
Premièrement, je tiens à souligner en particulier qu'ils ne sont pas exclus. J'ai fait allusion à cela plus tôt. Dans le passé, les gens qualifiés ont été exclus de telles initiatives. La grande priorité, dans ce cas, devrait être que ceux qui réalisent les travaux ont les compétences requises. Cela offre une valeur ajoutée. Les propriétaires s'attendent à ce que le bâtiment, qu'il soit écoénergétique ou non, fonctionne.
Quant au point que vous avez soulevé plus tôt, à savoir qu'une maison est comme un système, cela fait partie intégrante de notre formation générale. Donc, nous connaissons très bien les interactions entre chaque élément ou composante et, collectivement, nous pouvons contribuer à la valeur... et à la santé, pour le mentionner.
Il a aussi été mentionné, pour revenir à la question de la déréglementation dont on a parlé, que la Colombie-Britannique a eu des problèmes à cet égard. À mon avis, il serait inapproprié de tout regrouper, mais c'est nécessaire à leur inclusion. Vingt ans plus tard, la Colombie-Britannique est en voie de se remettre des effets des mesures incitatives initiales.
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Merci beaucoup, monsieur Gordon.
Je vais maintenant m'adresser à Mme Eyquem.
Je ne m'attends pas à ce que vous soyez une experte à propos du sujet que je souhaite aborder, mais je sais où je m'en vais. Je vais vous parler des mandats des véhicules à émissions nulles.
Le Canada s'est fixé un objectif de 60 % de véhicules à émissions nulles d'ici 2030. Les États-Unis, eux, se sont fixé un objectif de 67 % d'ici 2032. Dans l'ensemble, le Canada suit l'EPA américaine. Or, le fait que ces objectifs ne soient pas les mêmes complique grandement la tâche aux fabricants. On estime qu'environ 82 % des véhicules et pièces fabriqués au Canada sont expédiés aux États-Unis. J'aurais pensé que nous aurions aimé être sur la même longueur d'onde que les États-Unis.
Je vous pose la question, parce que vous avez parlé de coordination. Pensez-vous qu'il nous faudrait non seulement coordonner nos efforts au Canada, mais aussi travailler en étroite collaboration avec les États-Unis? Je pense notamment aux changements climatiques.
Pourtant, tout à l'heure, en répondant à des questions de mes collègues d'en face, vous avez dit qu'il était très difficile de recevoir de l'argent du fédéral et que les petites municipalités étaient toujours mises de côté. Au contraire, comme vous venez de l'expliquer, vous avez reçu du financement.
Je répète que, selon votre expérience, il est très difficile de recevoir du financement par l'entremise du volet du programme d'infrastructure. Pourtant, vous connaissez l'existence du Fonds pour le développement des collectivités du Canada, autrefois connu sous le nom de Fonds de la taxe sur l'essence. Dans le cadre de ce fonds, des sommes sont versées deux fois par année. Parmi les catégories de projet, on retrouve celle des infrastructures liées aux eaux usées ainsi que celle des routes et ponts locaux. Comme vous le savez, c'est le fédéral qui verse ces sommes.
Êtes-vous toujours prêt à dire qu'il est difficile d'obtenir des sommes du fédéral, alors que vous avez ici un très bel exemple? Ce fonds a même été indexé plusieurs fois. En outre, il a été doublé lors de la pandémie.
J'aimerais donc que vous nous disiez ce que vous avez réalisé grâce à ce financement au cours des deux ou trois dernières années.
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Vous avez dit tout à l'heure que c'était un gouvernement antérieur qui vous avait permis de commencer le projet, mais que celui-ci n'avait pas été terminé. Pourquoi n'a-t-il pas été terminé?
Pourtant, depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement en 2015, vous avez reçu des sommes, et celles-ci ont été augmentées. Vous auriez pu compléter ce pont pour avoir le luxe de dire que vous aviez un accès. Vous avez choisi d'investir les sommes ailleurs.
Donc, on ne peut pas dire que le gouvernement actuel ne vous a pas aidés. Au contraire, le gouvernement actuel a investi plus de sommes. Le pont Champlain, à Montréal, en est un très bel exemple. Pendant le mandat du gouvernement précédent, le projet était encore et toujours à l'étude dans les bureaux. Deux ans après l'arrivée du gouvernement libéral en 2015, le pont était déjà en train de se faire construire, et maintenant on est en train de démanteler le vieux pont.
Donc, je pense que notre gouvernement a agi plus que le gouvernement précédent en matière d'infrastructures. Vous avez très bien souligné un élément clé: les besoins sont énormes. Pourquoi pensez-vous que les besoins sont énormes? Pendant les 10 années précédant notre arrivée au pouvoir, il n'y a pas eu grand-chose de fait. Pendant notre mandat, nous sommes en train d'investir de grandes sommes dans les infrastructures, ce qui nous vaut les critiques du parti de l'opposition officielle, selon lequel nous dépensons beaucoup.
Dans 10 ans, qu'est-ce que vous allez dire? Quel parti n'aura pas fait son travail?