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Chers collègues, la séance du 26 octobre est ouverte. Il s'agit de la 34
e réunion du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes.
J'ai quelques rappels à faire pour certains de nos témoins, qui témoignent peut-être pour la première fois. La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride. Les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des communes, et la diffusion Web montre toujours la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
Aussi, pour ceux d'entre vous qui sont ici, il est interdit de prendre des saisies d'écran. Je sais que M. Charlebois et quelques autres témoins ont déjà témoigné auparavant, donc ils devraient déjà être au courant.
Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation vous sont offerts pour la réunion. Si l'interprétation est perdue, veuillez m'en informer immédiatement, et nous veillerons à ce que l'interprétation soit correctement rétablie avant de reprendre le travail.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur le micro pour désactiver le mode sourdine. Pour Mme Hucker et les autres qui sont présents dans la salle, vos micros seront allumés automatiquement. Lorsque vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement, dans l'intérêt de nos interprètes.
Je tiens à remercier chaleureusement nos interprètes, de tout ce qu'ils font pour nous. Je sais que quelqu'un parmi vos collègues a eu une dure journée hier, et je voudrais dire que nous sommes certainement reconnaissants de tout ce que vous faites pour nous aujourd'hui.
Je rappelle aux députés et aux témoins que les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Nous poursuivons notre étude sur l'insécurité alimentaire mondiale, et précisément sur l'insécurité alimentaire nationale. J'aimerais présenter les témoins d'aujourd'hui. M. Sylvain Charlebois, professeur et directeur du laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire à l'Université Dalhousie...
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Merci, madame Larouche.
[Traduction]
Il y a M. Lowe qui témoigne aujourd'hui. Il a déjà utilisé son casque d'écoute lors de témoignages antérieurs devant le Comité. La Chambre ne lui a pas fourni de casque, mais le sien a été testé, et il fonctionnait lors des réunions antérieures. Tout devrait bien aller.
Nous accueillons M. Charlebois, de l'Université Dalhousie.
Monsieur Charlebois, merci d'être venu. Nous sommes contents de vous voir.
Les représentants de l'Association canadienne des bovins sont M. Ryder Lee, directeur général, et M. Bob Lowe, ancien président. La témoin du chemin de fer Canadien Pacifique est Mme Elizabeth Hucker, vice-présidente adjointe, Ventes et marketing, Grains canadiens. Elle est ici en personne.
Jusqu'à cinq minutes seront accordées à chaque témoin pour les allocutions d'ouverture, après quoi nous procéderons à une série de questions de la part de mes collègues. Nous allons commencer par la déclaration préliminaire de M. Charlebois.
Vous avez cinq minutes. Allez‑y, je vous prie.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
J'aimerais remercier le Comité de m'avoir invité à nouveau, pour la neuvième fois. Au fil des ans, j'ai toujours aimé discuter avec votre Comité, et aujourd'hui, je suis accompagné de ma collègue, Mme Janet Music, qui travaille aussi au laboratoire de l'Université Dalhousie.
En ce qui a trait à la sécurité alimentaire, le Canada a toujours bien fait. L'indice mondial de la sécurité alimentaire regroupe un ensemble de composantes provenant de plus de 120 pays. Depuis 2012, l'indice repose sur quatre piliers principaux: l'accès alimentaire, la salubrité, le développement durable et l'abordabilité alimentaire. Cette année, la Finlande se classe au premier rang, suivie par l'Irlande et de la Norvège. Le Canada se positionne bien comparativement à d'autres pays du monde, puisque nous figurons au septième rang mondial, la même position que l'an dernier.
En matière d'accès alimentaire, qui mesure la production agricole, les capacités des exploitations et le risque de rupture d'approvisionnement, le Canada se situe au sixième rang. Nous produisons beaucoup et faisons partie d'une économie nord-américaine fluide, axée sur le commerce transfrontalier. Tout cela favorise un excellent accès alimentaire. Malgré tout, notre secteur de la transformation alimentaire a besoin d'aide et de soutien.
Un autre pilier s'intéresse au développement durable, à l'environnement et à l'adaptabilité climatique. Ce pilier évalue l'exposition d'un pays aux effets des changements climatiques, sa sensibilité aux risques liés aux ressources naturelles, la gestion du gaspillage alimentaire et la façon dont le pays s'adapte à ces risques. À ce chapitre, le Canada se situe au 29e rang. Le gaspillage alimentaire demeure le talon d'Achille du Canada, puisque nous gaspillons plus qu'à peu près n'importe qui sur la planète.
Le rendement du Canada est un peu inquiétant dans le domaine de l'abordabilité alimentaire. Le Canada a reculé d'une place encore une fois cette année et se situe au 25e rang mondial. L'Australie, Singapour et les Pays-Bas se retrouvent en tête de liste pour l'abordabilité. Compte tenu des ressources et de l'accès alimentaire que nous avons, le Canada devrait faire mieux.
Pour ce qui est de la salubrité et de la qualité des aliments, le Canada se retrouve au premier rang mondial, rien de moins. Le Canada devance tout le monde, même le Danemark et les États-Unis, tous deux renommés pour leurs approches proactives en matière de salubrité, même si les consommateurs l'oublient souvent.
[Français]
Notre réputation en matière de salubrité m'amène à discuter du rapport Barton, présenté il y a cinq ans. Celui-ci suggérait de libérer le potentiel de secteurs clés et désignait le secteur agroalimentaire comme l'un d'eux, mais on l'a malheureusement oublié. De plus, le rapport mentionnait l'expansion des populations dans le monde, la demande croissante de protéines en Asie et le besoin de marchés fiables comme le marché canadien. En tant que cinquième exportateur agricole au monde, le Canada peut devenir le chef de file mondial de confiance en matière d'aliments sains, nutritifs et durables au XXIe siècle. Le rapport indique d'ailleurs que le Canada a le potentiel de devenir le deuxième exportateur en importance au monde — le deuxième, dis-je bien.
Un approvisionnement alimentaire fiable, la disponibilité des ressources, la position des terres arables et de solides pôles de recherche constituent les points forts de notre secteur agroalimentaire. En outre, les occasions mondiales découlent de l'explosion de la demande des marchés émergents ainsi que des contraintes croissantes de l'offre mondiale en matière de terres, d'eau, d'énergie et d'émissions de carbone. Nos exportations agroalimentaires ont continué d'augmenter malgré les défis du secteur, pour atteindre 82 milliards de dollars en 2021 et dépasser ainsi l'objectif précédent, qui était d'augmenter les exportations agroalimentaires d'au moins 75 milliards de dollars d'ici 2025. Or, si nous avions un meilleur réseau logistique et des chaînes d'approvisionnement résilientes, nous pourrions faire encore mieux.
Le 15 novembre prochain, la population mondiale atteindra 8 milliards de personnes. Malheureusement, lorsqu'il est question de sécurité alimentaire mondiale, le Canada est à peine considéré dans les discussions, et cela doit changer.
Merci.
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Merci, monsieur Charlebois.
Avant de donner la parole à notre prochain témoin, il y a quelques points d'ordre administratif que je m'en voudrais d'oublier.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Longfield qui remplacera M. Drouin pendant un moment aujourd'hui.
Bienvenue à nouveau au comité de l'agriculture. Ce n'est certainement pas la première fois que vous êtes des nôtres.
Nous accueillons aussi M. Shields, en remplacement de .
Bienvenue, monsieur Shields. Vous n'êtes pas un néophyte au comité de l'agriculture. Nous sommes contents de vous voir.
Mme Larouche remplace . Bienvenue.
J'ai posé la question à quelques-uns d'entre vous avant que nous ne commencions. Nous allons probablement devoir aller voter d'ici peu. Je veux m'assurer que j'ai le consentement unanime de poursuivre la réunion lorsque la sonnerie se fera entendre pour que nous votions par l'appli. Y a‑t‑il des préoccupations, si nous procédons ainsi?
Personne, alors c'est ce que nous allons faire. Merci beaucoup, chers collègues. C'est aussi une très bonne chose pour les témoins.
La parole va maintenant à l'Association canadienne des bovins pour cinq minutes. Allez‑y.
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Comme cela a été mentionné, je suis ici aujourd'hui pour vous parler du rôle des producteurs de bovins dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. À cette fin, nous continuons de produire des protéines de haute qualité, durables et à densité élevée en nutriments, qui nourrissent des millions de personnes chaque année.
Il y a plusieurs facteurs qui doivent être pris en considération lorsqu'il est question de la sécurité alimentaire mondiale. J'aborderai notamment les facteurs liés au commerce, à la main-d'œuvre et à la durabilité.
Le commerce est un facteur important pour la sécurité alimentaire, puisque cela permet d'accroître l'utilisation et les choix des consommateurs et ainsi d'accroître les options alimentaires chez nous et à l'étranger. En 2021, pour une sixième année consécutive, la valeur de nos exportations a atteint des sommets. Le Canada a produit 181 000 tonnes de bovins et 1 381 000 tonnes de bœuf, dont 50 % sont destinées à l'exportation. Il s'agit d'une augmentation de 3,8 % en comparaison du volume en 2020.
Le Canada exporte des coupes qui ne sont pas utilisées ou achetées dans le marché intérieur pour obtenir un prix plus élevé. Ensuite, nous importons les coupes qui sont en forte demande ici, mais que le Canada ne produit pas en quantités suffisantes. Au Canada, nous importons environ 20 % du bœuf consommé annuellement. Essentiellement, les échanges commerciaux nous permettent de réduire les pertes alimentaires et de répondre aux besoins des consommateurs du Canada et du monde entier.
Nous exportons du bœuf vers de grandes régions du monde, en raison de la demande. Malgré l'accroissement de la demande en protéines, nous sommes aux prises avec des menaces qui nuisent à notre capacité de production, par exemple le manque chronique de main-d'œuvre. Le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture élabore présentement un plan stratégique à long terme pour atténuer les problèmes dus au manque chronique de main-d'œuvre dans l'industrie, et l'industrie du bœuf participe au processus. Nous avons bon espoir que le plan produira une stratégie pour tous les intervenants, y compris le gouvernement, afin de soutenir le système de production alimentaire canadien.
Les producteurs de bœuf canadiens sont bien placés pour répondre à la demande mondiale en protéines, puisque nous sommes des chefs de file à l'échelle mondiale pour ce qui est des pratiques de production durable. Même si les méthodes de production sont différentes selon la région et le terrain, nous avons le même objectif: contribuer à l'économie et à la production alimentaire du Canada tout en conservant et en protégeant l'environnement au Canada. Notre industrie reconnaît que la crise de la sécurité alimentaire est indissociable de celle des changements climatiques, étant donné que les mesures prises pour l'une auront une incidence sur la façon dont nous pouvons réagir à l'autre.
L'industrie canadienne du bœuf prend au sérieux sa responsabilité de produire du bœuf de façon durable. Nos émissions de gaz à effet de serre sont parmi les plus faibles de l'industrie du bœuf au monde, et nous avons établi des cibles ambitieuses pour réduire l'intensité des émissions produites par le bœuf canadien de 33 % d'ici 2030. Nos objectifs d'ici 2030 nous permettront d'atteindre et même de dépasser la cible absolue du gouvernement.
Je souligne que les objectifs prévus dans la stratégie pour le bœuf d'ici 2030 ciblent l'intensité des émissions. Cela veut dire que nous améliorons notre efficience, peu importe la quantité de bovins élevés ou la quantité produite. En tant qu'industrie, nous contribuons à la lutte contre la crise de la sécurité alimentaire en répondant à la demande mondiale de bœuf en utilisant l'option la plus durable. Voilà comment nous luttons contre la crise de la sécurité alimentaire. Si la production bovine du Canada est réduite, le monde se tournera peut-être vers d'autres nations qui produisent du bœuf d'une façon moins respectueuse de l'environnement. Le monde a besoin de plus de produits alimentaires respectueux de l'environnement, pas moins, et le Canada possède un avantage concurrentiel pour ce qui est de produire du bœuf de haute qualité de façon durable.
La sécurité alimentaire mondiale est un enjeu complexe, où beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte, mais nous pouvons dire avec certitude que les producteurs de bœuf canadiens font partie de la solution. En tant que producteurs, nous avons ce genre de discussion à l'échelon national et à l'échelon international, grâce à certaines plateformes comme la table ronde mondiale sur le bœuf durable. Nous allons participer prochainement à la COP27 en Égypte, et aussi à la conférence sur la biodiversité, la COP15, à Montréal.
Nous avons besoin que le gouvernement travaille avec nous pour atteindre nos buts, et qu'il parle avec fierté de la production bovine ici au Canada. Le monde a besoin de plus de protéines très nutritives, et le monde a besoin d'une plus grande quantité de bœuf canadien.
Merci de nous avoir invités. Nous sommes impatients de discuter avec vous aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président, et bonjour.
Je suis Elizabeth Hucker, vice-présidente adjointe, Ventes et marketing, Grains canadiens de Chemin de fer Canadien Pacifique. Je vous remercie de l'occasion que vous m'offrez de vous faire part du point de vue du CP aujourd'hui.
Votre étude sur l'insécurité alimentaire mondiale tombe à un moment opportun. Nous savons que le monde se tourne maintenant, plus que jamais, vers le Canada pour assurer la sécurité alimentaire. La guerre que la Russie mène contre l'Ukraine et l'incertitude géopolitique croissante dans de nombreuses régions du monde met en relief la nécessité de faire en sorte que davantage de grains et de produits céréaliers canadiens atteignent les marchés mondiaux.
Le CP a pris de fermes engagements de livrer les grains à nos clients 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Les grains représentent le secteur d'activité le plus rentable du CP, et c'est pourquoi nous déployons constamment des efforts pour accroître nos activités liées au transport du grain en offrant aux clients le service de transport le plus compétitif et en favorisant les gains d'efficience tout le long de la chaîne d'approvisionnement du grain. D'importantes dépenses en immobilisations de la part du CP et de nos clients ainsi que des innovations impressionnantes dans la chaîne d'approvisionnement du grain continuent d'accroître la sécurité, la capacité, l'efficience, la résilience et le rendement de la chaîne d'approvisionnement du grain canadien.
Le CP a connu un début d'année céréalière extrêmement fort. Cette année, contrairement à une année typique, nous sommes pour ainsi dire passés directement en quatrième vitesse, étant donné que nous avons transporté très peu de grains par chemin de fer durant les mois d'été qui ont précédé la récolte de cette année. Puis, la récolte a commencé plus tôt que l'industrie ne s'y attendait ou n'avait prévu, grâce au temps clément de la deuxième moitié du mois d'août. Nous avons agi rapidement pour mobiliser les wagons, les locomotives et le personnel plus tôt que nos clients ne l'avaient prévu. Nous avons mis en place de nombreux wagons au cours des trois dernières semaines de septembre en comparaison de la même période les années précédentes, et nous avons transporté plus de grains vers les ports pour être déchargés que jamais durant ces trois mêmes semaines. Puis, durant la première semaine d'octobre, nous avons mis en place plus de wagons-trémies couverts vides que jamais durant toute notre histoire, et nous avons encore une fois brisé ce record la semaine dernière.
Le CP a l'intention de soutenir ce fort rythme initial pour continuer de livrer la marchandise à nos clients. Notre chemin de fer a la capacité, autant en ce qui concerne l'équipe que le matériel roulant, de livrer la récolte de cette année de façon sécuritaire et efficace. Conformément à nos engagements dans notre plan sur le grain, le CP prévoit d'envoyer 6 000 wagons-trémies chaque semaine pendant que le port de Thunder Bay est ouvert, sous réserve de la demande sur le marché.
Le plan opérationnel du CP est calibré en fonction de la capacité disponible dans toute la chaîne d'approvisionnement. Nos prévisions supposent que l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement y compris la partie critique de Vancouver, fonctionnera à pleine capacité ou presque durant toute la campagne agricole. Les mesures prises par les partenaires de la chaîne d'approvisionnement, nos clients, les exploitants de silos portuaires et les autres chemins de fer qui assurent le transport sur le dernier kilomètre peuvent, dans certains cas, avoir des répercussions profondes sur le volume global.
Pour optimiser la chaîne d'approvisionnement du grain, le Canada doit améliorer la capacité de chargement des grains dans les navires à Vancouver pendant la saison des pluies. Chaque année, il y a de longues périodes où nous perdons la capacité d'expédition à Vancouver, parce que les syndicats préfèrent attendre le beau temps pour charger le grain dans les navires, et ce, même s'il existe des solutions pour charger les grains en toute sécurité. Ces solutions ont été mises en œuvre dans le passé et sont utilisées dans d'autres régions du monde.
L'incapacité de charger les navires sans interruption à cause de la météo se répercute dans toute la chaîne d'approvisionnement, y compris non seulement les navires et les silos à grain, mais aussi les chemins de fer, les entreprises céréalières et nos agriculteurs. Lorsque le chargement des navires est retardé, cela retarde inévitablement l'ensemble du système, puisque les trains-blocs transportant le grain à destination de Vancouver doivent être retenus à des installations terminales intérieures ou dans le réseau ferroviaire.
Cette contrainte touchant l'ensemble de la capacité du réseau mine le rendement de toute la chaîne d'approvisionnement du grain. Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle constructif en réunissant tous les intervenants, y compris les syndicats, afin de trouver une solution raisonnable et pragmatique pour régler le problème, tout en respectant des normes de sécurité élevées.
Cette année, le CP va compléter son investissement de 500 millions de dollars pour l'achat de nouveaux wagons-trémies de grande capacité. Au total, le CP possédera ou louera plus de 73 nouveaux wagons-trémies de grande capacité pour nos activités. Combinés à notre nouveau modèle de train de 8 500 pieds à haute efficacité, les nouveaux wagons-trémies de grande capacité sont capables de transporter plus de 40 % de grains de plus par train.
Enfin, pour le premier trimestre de l'année prochaine, le CP prévoit obtenir l'autorisation réglementaire du Surface Transportation Board des États-Unis pour fusionner avec Kansas City Southern et devenir le Canadien Pacifique-Kansas City, la première ligne de chemin de fer unique reliant facilement le Canada, les États-Unis et le Mexique. Sous réserve de l'autorisation réglementaire pour les expéditeurs dans toute l'Amérique du Nord, cela permettra d'accroître la concurrence et les itinéraires proposés aux expéditeurs dans tous ces pays.
Le réseau qui est proposé représente une occasion transformative pour les expéditeurs de grain canadiens, puisqu'il reliera directement, les nombreux points de départ de production desservis par le CP dans les Prairies canadiennes à de nouvelles destinations d'exportation aux États-Unis et au Mexique.
Sur ce, monsieur le président, je suis prête à répondre à toutes les questions du Comité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être des nôtres cet après-midi. Mes premières questions s'adresseront à M. Charlebois.
Vous avez parlé du gaspillage alimentaire. Selon vous, c'est un facteur important et nous devrions être beaucoup plus efficaces.
On parle de sécurité alimentaire mondiale, mais il faut d'abord penser à se nourrir comme il faut ici, au Canada. Actuellement, il y a beaucoup de banques alimentaires au Canada. La semaine dernière encore, j'ai eu la chance de discuter avec plusieurs personnes au sein de banques alimentaires.
Comment pourrait-on mieux distribuer les aliments pour aider les banques alimentaires canadiennes?
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J'étais fasciné par la discussion, et j'ai oublié que j'étais le suivant. Merci à tous les témoins d'être ici.
Peut-être que je pourrais poursuivre la discussion avec M. Charlebois.
Vous avez parlé de l'indice mondial de la sécurité alimentaire et du fait que le Canada devrait être très fier de son accessibilité, de sa salubrité et de son abordabilité alimentaires. Ensuite, vous avez dit que nous devons nous améliorer en ce qui concerne le développement durable, surtout en matière de gaspillage alimentaire. J'espérais que nous puissions nous concentrer là‑dessus, parce que c'est justement le travail du Comité, de collaborer pour cerner ce qui peut être amélioré.
J'aimerais que nous parlions de la façon d'intégrer des gains d'efficience dans les usines de transformation alimentaire du Canada. Vous avez dit que nous pouvons nous améliorer, à ce chapitre. Vous avez parlé de prévenir le gaspillage alimentaire, parce que la prévention est vraiment la meilleure façon d'être efficient.
Je crois que le gaspillage alimentaire représente environ 49 milliards de dollars au Canada chaque année. Présentement, l'une de nos principales solutions est de réacheminer la nourriture gaspillée aux dépotoirs. Le problème, c'est que cela reste du gaspillage alimentaire, et on se trompe peut-être en utilisant une cible de réacheminement. Au lieu de mesurer la quantité de déchets recyclés, nous devrions mesurer la quantité de nourriture économisée, encore une fois grâce aux gains d'efficacité qui sont intégrés.
Par exemple, dans ma circonscription de Kitchener—Conestoga, il y a la société Conestoga Meat Packers, qui a pris des mesures pour réduire d'environ 40 et 20 % sa consommation en énergie et en eau respectivement. En moyenne, les entreprises récupèrent le capital investi en un an.
Pouvez-vous nous parler de certains programmes et pratiques exemplaires que les entreprises de transformation alimentaire peuvent mettre en œuvre pour délaisser la cible de réacheminement et pour économiser plutôt les aliments?
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Je pense que nous devrions miser sur les récompenses et le mérite, plutôt que de tarifer et de pénaliser certains comportements. Je pense que le Comité comprend la nature du monde agroalimentaire. Tout est une question de gros volume et de marges faibles. Dès qu'il est question de tarification ou de sanctions, cela met beaucoup de personnes sur la défensive. Il est important de récompenser les comportements.
J'ai vu Ottawa lancer divers programmes au cours des dernières années qui sont excellents pour contrer le gaspillage alimentaire, mais en ce qui concerne la transformation, je pense que nous devons en faire plus. Le secteur souffre, simplement parce qu'il est difficile de rester compétitif.
Une chose que nous pouvons faire avec les aliments, bien entendu, c'est les utiliser à d'autres fins. On pourrait prendre d'autres secteurs, comme l'énergie, par exemple, pour voir s'il serait possible ou non de transformer une partie des déchets en énergie, comme du biogaz ou d'autres choses du genre. Il y a de telles initiatives au Québec, dans l'Est. Nous devons encourager ce genre de décisions, selon moi.
Nous en sommes aux dernières étapes de l'acquisition du réseau Kansas City Southern, aux États-Unis. Cela a été soumis au Surface Transportation Board des États-Unis pour son approbation finale, et nous nous attendons à l'obtenir au cours du premier trimestre de l'année prochaine.
Le réseau va relier celui du CP, qui s'étend actuellement aussi loin au sud que Kansas City. C'est à cet endroit que nous sommes reliés aujourd'hui. Leur réseau aux États-Unis s'étend jusqu'à la côte du Golfe du Mexique, et aussi au Texas et en Louisiane. Il contient aussi une partie qu'on appelle KCSM — c'est la partie que nous allons acquérir —, qui s'étend loin au sud jusqu'au Mexique, et même jusqu'à Monterrey et Mexico, et il a même accès à Lázaro Cárdenas, un port sur la côte Ouest qui a une capacité de conteneurisation et qui est aussi une partie importante de nos activités intermodales.
Les producteurs canadiens auront accès à divers nouveaux marchés, majoritairement au Mexique, où il y a une forte demande pour le blé ou le maïs produit au Canada. Mon équipe et moi-même tenons des discussions avec nos clients en ce moment même sur les possibilités qui découleront de l'approbation du STB, et les clients trouvent ces possibilités très intéressantes, et pas seulement au Mexique, mais aussi par rapport aux nouveaux marchés des produits alimentaires pour poulet, par exemple, dans toute la Louisiane et ailleurs, auxquels Kansas City Southern a accès aujourd'hui.
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La situation est à peu près la même.
Nous avons participé au Groupe de travail national sur la chaîne d'approvisionnement, qui a été coprésidé par M. Jean Gattuso. Nous avons eu la chance de participer à l'élaboration de son rapport, qui a été présenté il y a quelques semaines. Je l'ai lu et j'ai été agréablement surpris. Il contient plusieurs recommandations qui valent la peine d'être considérées.
C'est un peu le statu quo, au Canada, concernant la logistique. On ne la valorise pas suffisamment. On devrait créer un bureau stratégique pour la logistique au Canada, afin de s'assurer que l'ensemble des gouvernements, c'est-à-dire le fédéral, les provinces et les municipalités, travaillent ensemble. Il n'y a pas de coordination politique et gouvernementale actuellement, au Canada, et c'est ce qui manque grandement.
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Merci beaucoup, monsieur Charlebois.
Pour terminer mon tour de parole, je vais poser une question à M. Lee, de l'Association canadienne des bovins. Elle a été posée à M. Charlebois, mais j'aimerais la poser aussi à M. Lee.
Évidemment, lorsqu'on parle d'insécurité alimentaire mondiale, on parle aussi de la chaîne d'approvisionnement et de la transformation. Chez moi, dans Shefford, il y a un projet de petit abattoir.
Étant donné que les grands abattoirs se trouvent parfois à plusieurs centaines de kilomètres des fermes où le bétail est élevé, pensez-vous que le gouvernement fédéral devrait encourager la construction et le maintien en activité d'abattoirs locaux? Cela pourrait-il permettre une plus grande résilience alimentaire?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins d'aider le Comité à s'orienter dans le cadre de cette étude.
Monsieur Charlebois, j'aimerais m'adresser d'abord à vous.
Quand vous avez parlé de développement durable, vous avez pris soin de mentionner notre vulnérabilité aux changements climatiques. Il s'agit certainement d'un thème qui revient souvent, et constamment, dans de nombreuses études. Je me demandais si vous pouviez peut-être approfondir un peu la question pour notre Comité. Plus précisément, j'ai l'impression que nos agriculteurs font un travail extraordinaire. Ils dépassent nos cibles d'exportation. De nombreux secteurs se portent très bien.
Je sais que nous mettons énormément de pression sur nos agriculteurs pour qu'ils respectent les cibles, et ils sont à la hauteur du défi, mais en même temps, ils doivent aussi mener un combat d'arrière-garde contre les événements climatiques. Nous savons que beaucoup de composantes de notre infrastructure sont vulnérables de façon très critique. Je n'ai qu'à regarder ce qui s'est passé dans ma propre province, en novembre dernier.
Avez-vous quoi que ce soit à ajouter dans ce contexte, par rapport au thème de la sécurité alimentaire, quant aux mesures que le gouvernement canadien doit prendre pour atténuer notre vulnérabilité aux changements climatiques, afin d'aider nos agriculteurs dans leur combat d'arrière-garde?
Au sujet de la vulnérabilité de l'infrastructure, j'aimerais m'adresser à la représentante du Canadien Pacifique.
Vous savez évidemment très bien ce qui s'est passé en Colombie-Britannique, lorsque notre port le plus occupé, à Vancouver, s'est retrouvé coupé du reste du pays.
Je suis sûr que le Chemin de fer Canadien Pacifique a énormément d'activités d'un océan à l'autre. Vous examinez votre propre infrastructure ferroviaire pour déceler quels liens sont vulnérables à d'éventuelles catastrophes climatiques, comme des feux incontrôlés ou des inondations. Dans quelle mesure avez-vous réussi à cerner les maillons faibles de votre infrastructure ferroviaire, et qu'est‑ce que le CP fait, dans le cadre d'une stratégie à long terme, pour régler cela?
Qu'aimeriez-vous que le gouvernement fédéral fasse pour vous aider, afin que notre infrastructure ferroviaire soit résiliente face aux catastrophes climatiques?
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Nous élaborons et mettons à exécution chaque année un plan d'entretien du réseau. Je pense que cela représente près de 20 % de nos revenus annuels, réinvestis dans les immobilisations de notre entreprise, par exemple l'infrastructure, la TI ou quelque chose d'autre. Cela contribue énormément à la résilience de toute notre chaîne d'approvisionnement.
Quand nous examinons l'ensemble du réseau pour voir là où il pourrait y avoir des problèmes, nous mettons habituellement surtout l'accent sur les événements historiques, et les endroits associés aux événements historiques. Par exemple, il y a habituellement des inondations annuelles à la rivière Rouge, au Manitoba. Nous avons mis en place des plans proactifs pour gérer la situation, d'une manière tant réactive que proactive. Par exemple, d'un bout à l'autre du Manitoba et de l'Ontario, nous avons surélevé les rails pour éviter de perdre la voie ferrée en cas d'inondation. À dire vrai, nous avons même pu maintenir le service cette année dans ce corridor, même s'il y a eu, dans l'ensemble, d'importantes inondations.
Nous poursuivons nos efforts annuels pour examiner globalement l'ensemble de notre réseau. Nous investissons beaucoup d'efforts et beaucoup de capitaux pour entretenir notre réseau et pour renforcer la résilience du chemin de fer et du ballast qui s'y trouve.
J'ai une dernière question pour M. Lee, puisque vous avez pris le relais de l'exposé.
Vous avez mentionné la main-d'œuvre, mais malgré tout, vous avez dit que vous brisez des records en matière d'exportation. Je félicite le secteur du bœuf d'avoir été à la hauteur de la tâche et d'avoir vraiment atteint la cible.
Bien entendu, vous avez l'Association canadienne des bovins, les parcs d'engraissement et les transformateurs. Par rapport aux problèmes de main-d'œuvre dans la chaîne d'approvisionnement du bœuf, où le gouvernement fédéral doit‑il intervenir en particulier pour réduire le problème?
Vous pouvez prendre quelques instants pour approfondir votre déclaration préliminaire.
Je dirais que, présentement, le Canada se débrouille très bien en ce qui concerne la gestion des risques, en particulier dans le domaine de la science animale et de la science du sol. Beaucoup de travail a été accompli qui a énormément de valeur. Notre processus d'évaluation axé sur les risques est très robuste. Je siège au comité consultatif national de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'ACIA, alors je connais très bien le travail qui a été accompli au fil des ans. Je reconnais que l'ACIA a tiré énormément de leçons.
De graves erreurs ont été commises au fil des ans, relativement à la grippe aviaire en particulier, et je pense aussi à ce qui s'est passé à Abbotsford, en 2003, je crois. La situation n'a pas été bien gérée du tout. Mais à présent, si on regarde ce qui se passe cette année avec la grippe aviaire, je crois sincèrement que nous faisons un meilleur travail pour gérer les risques.
Je pense que l'ACIA a fait ses devoirs à l'extérieur du pays pour tirer des leçons des autres pays, et ce n'est pas quelque chose qu'on voyait avant. Dans l'ensemble, j'estime que l'ACIA est un organisme d'apprentissage, qui a aidé le Canada à gravir les échelons en matière de salubrité alimentaire.
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Merci beaucoup, madame Valdez.
Voilà qui met fin à notre temps avec notre premier groupe.
Nous allons suspendre les travaux quelques minutes, le temps de manger et de boire quelque chose. Nous essaierons de revenir aussi rapidement que possible. Ensuite, les témoins vont nous présenter leurs déclarations préliminaires, et nous prendrons une courte pause pour voter, si cela vous convient.
Je remercie chaleureusement les témoins de leurs commentaires et du temps qu'ils ont pris pour être avec nous cet après-midi. Tout cela a été très instructif, et nous vous remercions de votre participation.
Sur ce, la séance est suspendue pour cinq minutes.
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Chers collègues, reprenons. Si nous nous organisons correctement et que nous commençons, nous devrions avoir le temps d'entendre la déclaration des témoins, puis de prendre une courte pause pour voter. Je sais que la plupart des témoins n'en sont pas à leur première comparution, alors je vais procéder le plus rapidement possible, pour que nous puissions respecter l'horaire.
Bienvenue, nous poursuivons notre étude sur l'insécurité alimentaire mondiale. Voilà en peu de détails ce que nous faisons dans le cadre de notre travail au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire. La réunion se déroule sous forme hybride, et vous pouvez la regarder sur le site Web, si vous le voulez.
Les témoins peuvent s'exprimer dans la langue de leur choix. Des services d'interprétation vous sont offerts. Si l'interprétation est interrompue pour une raison ou pour une autre, nous allons arrêter les travaux, le temps que nous soyons sûrs que l'interprétation est rétablie, puis nous continuerons. À cet égard, veuillez parler lentement et clairement, dans l'intérêt de nos interprètes, pour faire en sorte qu'ils soient capables de bien faire leur travail. Je vais vous nommer, alors ne commencez pas à parler avant que je ne vous donne nommément la parole. Pour ceux qui sont avec nous en ligne, cliquez sur l'icône du micro pour commencer à parler quand ce sera votre tour, pour désactiver le mode sourdine. Pour ceux et celles qui ont déjà témoigné ici, vous savez que votre microphone s'allumera probablement automatiquement, alors vous n'avez rien à faire.
Je vais maintenant présenter les témoins pour la deuxième heure. Nous accueillons Mme Claire Citeau de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire; M. Brett Halstead, par vidéoconférence, de la Saskatchewan Wheat Development Commission; et Mme Lori Nikkel de Deuxième Récolte.
Merci à vous tous d'être ici. Vous aurez chacun et chacune cinq minutes pour votre déclaration préliminaire, puis je vais céder la parole aux députés pour les questions. Nous allons commencer par Mme Citeau. Vous avez cinq minutes.
Allez‑y, je vous prie.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Claire Citeau et je suis la directrice générale de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, la voix des exportateurs agroalimentaires canadiens.
[Traduction]
Rien ne devrait limiter l'accès à la nourriture. Puisque notre mandat est axé sur la libéralisation du commerce, ma déclaration portera sur la sécurité alimentaire mondiale et le rôle du Canada à l'égard de la politique commerciale.
J'aimerais mettre trois points en relief: le commerce international est essentiel pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Cela permet à des millions de personnes de gagner leur vie et joue un rôle important pour la durabilité du système alimentaire. Il est crucial que l'environnement de la politique commerciale soit transparent, prévisible et axé sur la science et les règles. Les décideurs devraient éviter d'imposer des restrictions aux exportations et devraient plutôt réorienter les politiques de soutien vers des investissements appuyant la productivité, la durabilité et la résilience.
Le Canada est le cinquième exportateur agroalimentaire en importance au monde. Des pays aux quatre coins du monde dépendent du Canada pour leur sécurité alimentaire. Le secteur agroalimentaire est axé sur les exportations, et nous vendons à l'étranger, à plus de 50 pays, plus de la moitié de notre production. Par exemple, 50 % de notre bœuf et 90 % de nos légumineuses finissent dans des assiettes à l'autre bout du monde.
Si nous voulons faire en sorte que le secteur agroalimentaire canadien puisse continuer de jouer un rôle important en matière de sécurité alimentaire mondiale, les exportateurs doivent avoir un accès compétitif aux marchés, accès appuyé par les principes du libre-échange et fondé sur des règles commerciales. Le secteur alimentaire du Canada et le système alimentaire mondial reposent sur le commerce international. Il s'agit du pont qui nous permet d'acheminer les produits de l'endroit où ils sont cultivés jusqu'où ils doivent aller. À cette fin, le commerce assure la sécurité alimentaire tout en créant des possibilités économiques pour les producteurs, les agriculteurs et les PME. Le commerce est aussi une composante clé d'une utilisation durable et efficiente des ressources mondiales limitées.
Selon l'institut de Potsdam — et cité par l'Organisation mondiale du commerce —, une personne sur six dans le monde aujourd'hui dépend du commerce international pour se nourrir. D'ici 2050, ce sera 50 % de l'humanité, d'où le besoin d'accroître et d'améliorer les échanges commerciaux. Beaucoup trop souvent, les marchés alimentaires internationaux fonctionnent mal, en raison de problèmes découlant, par exemple, de subventions qui faussent le commerce et d'autres formes de protectionnisme. Les restrictions sur les exportations alimentaires peuvent être extrêmement nuisibles et peuvent même faire chuter temporairement les prix des produits nationaux. Cela déstabilise les marchés et, au bout du compte, entraîne une hausse des prix ailleurs. La fragilité du système commercial mine la capacité du Canada d'être, comme nous le souhaitons, le grenier de la planète.
Au nom de l'ACCA, je vais formuler quelques recommandations, à l'intention des décideurs.
Premièrement, diversifiez et gardez ouverts les marchés agroalimentaires. Cela a été déterminant durant la crise financière de 2008 pour éviter les pénuries alimentaires, et aussi au début de la pandémie. Nous devons nous assurer de ne pas reculer et faire marche arrière en dressant des barrières au nom de la sécurité alimentaire.
Deuxièmement, limitez les restrictions sur les exportations. Les décideurs devraient éviter d'imposer des restrictions sur les exportations et des interdictions sur le commerce agroalimentaire, conformément à la déclaration ministérielle prononcée lors de la CM12 et à l'appel lancé le mois dernier par de grandes organisations multilatérales demandant de réduire au minimum les distorsions commerciales, les interventions dans le marché et les subventions. Aujourd'hui les restrictions imposées sur les aliments, les aliments pour animaux et les engrais dans 52 pays du mode demeurent une source majeure de préoccupation.
Troisièmement, renforcez la transparence pour réduire au minimum les distorsions. En temps de crise, les pays du monde ont démontré qu'ils étaient capables de fournir de l'information et des avis sur les mesures adoptées, et ce, en temps opportun et de façon transparente, compte tenu des circonstances. Ce genre de pratiques devraient être maintenues et adoptées de façon permanente en ce qui concerne les mesures sanitaires, phytosanitaires et techniques qui ont une incidence sur le commerce agroalimentaire.
Quatrièmement, facilitez les échanges commerciaux. Les décideurs devraient accroître la mise en œuvre de l'Accord sur l'application des mesures SPS, encore une fois, en conformité avec la déclaration ministérielle prononcée lors de la CM12. Les décideurs devraient aussi soutenir une plus grande coopération réglementaire et l'harmonisation des normes; et aussi mobiliser le secteur privé pour réduire les coûts de conformité et accélérer l'adoption de solutions et d'outils numérique.
Cinquièmement, réorientez les politiques existantes en matière de subventions. Il a été conclu dans le dernier rapport de l'OCDE sur la politique agricole que, dans la plupart des cas, les mesures de soutien nationales en vigueur faussent le commerce agroalimentaire, sans pour autant offrir de solutions efficaces au problème lié à la salubrité et à la durabilité alimentaires. Le rapport laisse aussi entendre que les dépenses publiques devraient plutôt être orientées pour des investissements dans des innovations alimentaires et agricoles et pour améliorer l'infrastructure et la résilience de la chaîne d'approvisionnement alimentaire.
Sixièmement, pour terminer, rétablissez l'organe d'appel de l'OMC. Il s'agit de la fonction centrale de l'OMC, en plus d'être la clé de la stabilité, de la sécurité et de la prévisibilité nécessaires pour le commerce mondial.
Pour conclure, je vais répéter que rien ne devrait limiter l'accès à la nourriture. Ultimement, la sécurité alimentaire mondiale est un jeu de sécurité.
Le commerce agricole sert à nourrir les gens, la planète et l'économie, mais il est seulement possible grâce à une coopération mondiale et à une meilleure prévisibilité et sécurité dans le système multilatéral des échanges commerciaux.
L'industrie se prépare à accroître ses exportations, et nos membres demandent au gouvernement de continuer d'ouvrir des portes et de défendre une réglementation qui va permettre à l'industrie de demeurer compétitive sur la scène mondiale; et de travailler à limiter les approches réglementaires qui restreignent le commerce et dressent des barrières. Essentiellement, nous devons être plus rapides pour atteindre le marché avec nos produits et nos solutions stratégiques.
En somme, avec les bons choix stratégiques, le Canada a aujourd'hui une occasion immense à saisir, une occasion qui aidera le monde et qui renforcera la place du Canada dans le monde ainsi que sa compétitivité en tant qu'exportateur agroalimentaire.
Merci.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de me permettre de parler du point de vue des producteurs de blé de la Saskatchewan.
Je m'appelle Brett Halstead et je suis président du conseil d'administration de Sask Wheat. Je suis un producteur de céréales et de bétail de Nokomis, en Saskatchewan.
Sask Wheat est une organisation de prélèvement dirigée par les producteurs qui représente environ 24 000 producteurs de blé et de blé dur. Nous recensons et appuyons les efforts de recherche, de développement des marchés et de défense des intérêts qui contribuent à une production de blé rentable et durable. Depuis 2014, nous avons affecté environ 52 millions de dollars à ces projets de recherche.
Nous sommes partenaires dans un partenariat de financement pluriannuel et de plusieurs millions de dollars avec les programmes de sélection de variétés du blé d'AAC par l'entremise de la Coalition canadienne de recherche sur le blé. Ces investissements ont apporté des contributions importantes à la sécurité alimentaire et mondiale et à la durabilité économique, sociale et environnementale.
Le gouvernement fédéral a récemment souligné l'importance des exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes, qui constituent à la fois un secteur essentiel de notre économie et une partie de la solution à l'insécurité alimentaire mondiale. Le Canada est responsable d'environ 12 % du commerce mondial du blé chaque année et exporte 80 % de sa production totale. En 2022, la principale culture de la Saskatchewan était le blé, qui représentait près de la moitié de toutes les acres plantées en blé au Canada. Cela montre l'importance du blé de la Saskatchewan pour la sécurité alimentaire mondiale. Les producteurs de blé de la Saskatchewan réussissent très bien à fournir une source alimentaire durable de haute qualité au monde entier, ce qui a des répercussions positives importantes sur la sécurité alimentaire mondiale.
Le blé de la Saskatchewan doit être compétitif sur les marchés mondiaux. Les producteurs de blé de la Saskatchewan sont des preneurs de prix. Ils reçoivent le prix mondial moins le coût de l'exportation pour être compétitifs, rentables et durables. Les producteurs de blé de la Saskatchewan doivent compter sur leur productivité et leur efficacité.
Aujourd'hui, je vais aborder deux sujets de préoccupation. Je n'ai probablement pas le temps de parler du transport du grain. Je veux surtout parler de la politique environnementale et du fardeau réglementaire croissants auxquels nous sommes confrontés. Au cours des 30 dernières années, les producteurs de la Saskatchewan ont été des chefs de file mondiaux dans l'adoption de pratiques durables telles que le travail réduit du sol, la culture continue et plus encore. Nous avons séquestré de grandes quantités de carbone dans nos sols et réduit la superficie totale des terres consacrées à nos cultures tout en produisant davantage sur ces acres. Cependant, Sask Wheat est préoccupée par les politiques environnementales qui, selon nous, imposent un fardeau injuste à nos producteurs axés sur l'exportation dans la poursuite d'objectifs environnementaux nationaux mal définis.
Ces politiques feront augmenter les coûts pour les agriculteurs sans qu'il soit possible de les compenser. La compétitivité internationale en souffrira. Cela favorisera nos concurrents mondiaux, dont certains ont un faible engagement vers la production durable, voire aucun. La taxe fédérale sur le carbone, selon nous, augmente injustement les coûts directs et indirects de la production des exportations des producteurs de la Saskatchewan. Les coûts supplémentaires importants que les producteurs devront assumer ne pourront pas être refilés à nos consommateurs. Les remises proposées pour la taxe sur le carbone ne compenseront pas ces augmentations. Les engrais sont essentiels à l'augmentation de la production pour améliorer la sécurité alimentaire mondiale. Le Comité a recommandé que le gouvernement du Canada assure l'accès à des engrais abordables afin de maximiser les avantages en matière de rendement.
L'une des solutions proposées est l'utilisation d'engrais à efficacité accrue. Cependant, ils sont plus chers et n'augmentent pas les rendements. Si atteindre des objectifs en matière d'émissions dépend de leur utilisation, alors cela signifie que nous pourrions avoir une augmentation des coûts sans augmentation correspondante des revenus. Sask Wheat préconise l'adoption de politiques et de programmes fondés sur la science dans l'ensemble du gouvernement. Pour cela, il faut investir dans la science. Les décideurs doivent reconnaître les limites actuelles des connaissances scientifiques, des données et des niveaux régionaux et individuels en ce qui concerne les émissions d'engrais. Les agriculteurs ont besoin d'un soutien scientifique adéquat pour atteindre les objectifs environnementaux de façon économique et pratique dans des délais raisonnables.
En conclusion, Sask Wheat appuie l'objectif d'accroître les revenus du secteur agricole canadien. C'est important à la fois pour l'économie canadienne et pour accroître la sécurité alimentaire mondiale. Le blé de haute qualité, produit de façon durable et à haute teneur en protéines est un élément clé de ce régime alimentaire mondial, et il l'est de plus en plus dans un contexte d'incertitudes commerciales et d'insécurité alimentaire mondiales.
Cependant, les producteurs de blé de la Saskatchewan ont besoin de politiques et de règlements, de programmes et de fonds qui permettent une production rentable et un accès aux marchés mondiaux. Les producteurs de blé de la Saskatchewan doivent être rentables pour être durables. Nous devons être compétitifs à l'échelle mondiale pour être rentables.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs, de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Deuxième Récolte est une organisation caritative à but non lucratif qui se consacre à la protection de l'environnement et à la lutte contre la faim au moyen de la redistribution alimentaire, de la recherche, de la sensibilisation et de l'éducation. Nous collaborons avec des milliers d'entreprises alimentaires à travers la chaîne d'approvisionnement afin de réduire la quantité de nourriture comestible qui est gaspillée, empêchant ainsi la libération inutile de gaz à effet de serre. Grâce à notre modèle inclusif, ces surplus alimentaires sains sont redirigés vers des milliers d'organismes de bienfaisance à but non lucratif partout au pays, afin de venir en aide aux millions de Canadiens qui sont confrontés à l'insécurité alimentaire.
Étant la plus grande organisation de secours alimentaire au Canada, Deuxième Récolte apprécie toute l'attention portée par le Comité à la question de l'insécurité alimentaire et aimerait en profiter pour expliquer comment la crise du gaspillage alimentaire dans notre pays aggrave le problème, et comment nous pouvons y remédier.
Au total, 58 % des aliments produits pour la consommation canadienne, soit environ 35,5 millions de tonnes, sont perdus ou gaspillés chaque année. Ces aliments n'atterrissent jamais sur les tables de familles canadiennes et ajoutent 56 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans notre atmosphère. Et pourtant, plus de 5,6 millions de Canadiens souffrent d'insécurité alimentaire.
La lutte contre le gaspillage alimentaire est un volet essentiel de la question de l'insécurité alimentaire. En agissant pour soutenir la réduction des déchets alimentaires et les initiatives de détournement, il est possible de réduire les problèmes d'approvisionnement, d'atténuer les difficultés de transport, de réduire les émissions de CO2, de diminuer notre dépendance aux produits importés et de redistribuer des millions de tonnes d'aliments comestibles aux familles et aux communautés dans le besoin. Afin de s'attaquer au problème de l'insécurité alimentaire et de ses répercussions négatives sur les Canadiens, nous présentons deux recommandations stratégiques au Comité.
Premièrement, nous demandons au Comité de soutenir la relance du Programme de sauvetage des aliments excédentaires. Le Programme de récupération d'aliments excédentaires a été mis en place en juillet 2020 dans le cadre de la réponse du Canada à la COVID‑19. Grâce à ce programme, Deuxième Récolte a pu collecter plus de 9 millions de livres d'aliments excédentaires frais dont des œufs, du poulet, du saumon et des fruits et légumes frais que nous avons ensuite redistribués à plus de 350 communautés dans l'ensemble du Canada. Le Programme de récupération d'aliments excédentaires était un exemple de direction ferme provenant du gouvernement qui a eu un réel impact sur la vie d'innombrables Canadiens, y compris nos producteurs. Malheureusement, bien que le programme n'existe plus, son besoin demeure plus que jamais.
Deuxièmement, nous demandons au Comité d'appuyer la création d'un crédit d'impôt pour inciter les entreprises canadiennes à réduire leur gaspillage alimentaire et à fournir les aliments excédentaires à des organismes qui peuvent les redistribuer. Certaines provinces ont déjà pris cette mesure. Au Québec, l'introduction du crédit d'impôt a entraîné une augmentation des aliments frais donnés aux banques alimentaires pendant la première année. Cependant, les crédits d'impôt provinciaux ne s'appliquent qu'aux producteurs, ce qui signifie que plus de 100 000 entreprises canadiennes qui ont la possibilité de réduire leurs déchets alimentaires ne sont pas incitées à le faire.
Deuxième Récolte félicite le Comité pour son action sur la question de la sécurité alimentaire mondiale. Les conflits et l'instabilité dans le monde ont eu des répercussions importantes sur la stabilité et la prévisibilité de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, et les Canadiens en ressentent les effets. Cependant, nous avons la capacité de relever un certain nombre de ces défis en prenant des mesures au sein de nos propres frontières.
Il est temps pour nous de faire face à une réalité désagréable: le Canada connaît une crise du gaspillage alimentaire. Je demande à tous les membres du Comité leurs efforts et leur soutien pour aborder cette crise de front.
Je vous remercie.
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Il y a beaucoup de questions sans réponse et de malentendus dans ce qui se passe là‑bas. Nous n'avons pas toutes les réponses à ce genre de choses.
Si l'on remonte aux années 1970, nous avons réduit le nombre d'acres de blé, et on cultive maintenant d'autres choses dans les Prairies, comme le canola et les lentilles, qui sont devenus des cultures plus importantes. Il n'y a pas nécessairement de réponse à cela, parce que c'est une lutte entre les différents produits, selon les prix des produits et les dépenses, pour savoir quelle culture vous allez faire pousser. Bon nombre de ces produits doivent être cultivés en rotation pendant un certain nombre d'années et ont besoin d'un certain nombre d'engrais et d'intrants différents, alors il n'y a pas de réponse facile à cette question.
Comme vous l'avez dit, nous produisons près de la moitié des acres de blé au pays. Si vous deviez réduire les engrais, il vous faudrait évidemment augmenter les superficies pour produire la même chose, et cela devrait donc venir d'ailleurs, mais ces autres endroits voudront également conserver leurs superficies ou le marché voudra les conserver.
J'aimerais m'adresser à vous, madame Citeau. Vous vous êtes concentrée sur le commerce international, et nous savons que le Canada réussit très bien en tant qu'exportateur d'aliments. Nous pourrions en faire plus avec certains des changements que vous avez mentionnés, mais lorsque nous parlons de l'insécurité alimentaire mondiale, il semble que certains des problèmes qui ont été constatés ces derniers temps sont liés à des enjeux qui causent des problèmes en matière de commerce, comme les guerres, des événements climatiques, de toute évidence, et des partenaires peu fiables auxquels on ne peut pas nécessairement faire confiance pour livrer nécessairement les marchandises qu'ils disent vouloir livrer.
Je me demande ce que vous pensez de l'équilibre entre le fait d'accroître notre autonomie au Canada et d'essayer de nous assurer de produire davantage ici, car il me semble que cela règle certains de ces problèmes mieux, peut-être, que l'augmentation de nos échanges avec d'autres pays.
Monsieur Halstead, dans le même ordre d'idées, et j'adore le terme Sask Wheat que vous utilisez; nous savons que nos producteurs de céréales en Saskatchewan, ainsi que ceux d'autres produits, sont vraiment efficaces. Ils ont fait un travail extraordinaire pour ce qui est de maximiser la productivité, de réduire au minimum l'utilisation des engrais et de toutes sortes d'autres choses.
Lorsque nous parlons de l'insécurité alimentaire mondiale, étant donné que beaucoup d'agriculteurs dans d'autres régions, par exemple — vous avez mentionné l'Afrique —, pourraient être en mesure d'améliorer la productivité, avez-vous l'impression qu'il est utile pour le Canada d'essayer d'exporter certaines de ses pratiques et de sa technologie vers d'autres pays pour les aider à augmenter leur production locale, au lieu d'exporter plus de blé vers ces pays?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie ce deuxième groupe de témoins d'être parmi nous aujourd'hui pour parler de l'insécurité alimentaire qu'on observe actuellement. C'est un sujet important.
J'aimerais poser ma première question à Mme Nikkel, qui a souligné ce que nous faisons de bien au Québec.
Selon nos notes d'information, votre organisme a commandé, en 2019, un rapport sur le gaspillage alimentaire évitable dans la chaîne d'approvisionnement agricole canadienne. Vous en avez un peu parlé, mais j'aimerais que vous me donniez plus de détails.
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de gaspillage alimentaire dans divers secteurs? Avez-vous des solutions à nous proposer pour éviter ce gaspillage?
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Je vous remercie de bien vouloir nous faire parvenir ces informations.
Il est crucial de travailler sur la question des banques alimentaires. Je compte également des banques alimentaires dans ma circonscription, et elles veulent aussi être récompensées pour leurs bonnes pratiques. Il est important que les producteurs collaborent avec elles et qu'on multiplie les efforts en ce sens.
Je me tourne maintenant vers vous, madame Citeau.
J'ai remarqué que, sur le site Web de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, vous plaidiez beaucoup pour l'exportation des produits canadiens dans une optique de libre marché. Pour avoir parlé avec des transformateurs de chez nous, je sais que cette question est cruciale.
Serait-il intéressant d'avoir une politique de réciprocité des normes pour éviter que les producteurs d'ici fassent l'objet d'une concurrence déloyale? Comme vous le dites sur le site de votre organisme, il y a parfois ailleurs des normes inférieures aux nôtres, que ce soit en Europe, aux États‑Unis, en Chine ou même au Brésil.
Le rapport Barton visait un objectif de 75 milliards de dollars d'ici 2025. Il est donc assez impressionnant de constater que, malgré les nombreux défis à relever, nous avons déjà dépassé l'objectif quatre ans avant la date prévue. Les producteurs de bœuf du Canada nous ont dit qu'ils avaient dépassé leurs objectifs et qu'ils s'en étaient très bien tirés. Je sais qu'il y a des défis à relever, mais il semble que nos agriculteurs se montrent à la hauteur.
J'ai aussi eu le privilège de siéger à notre comité de sécurité publique et nationale. Il y a quelques semaines, nous avons reçu en tant que témoin le chef d'état-major de la défense, le général Wayne Eyre. Il a brossé un tableau très inquiétant du monde dans lequel nous entrons en ce qui concerne la Russie et la Chine. Je sais que les futurs conflits ne seront peut-être pas des actions militaires manifestes, mais ils auront de graves conséquences sur le commerce mondial.
Je sais que votre organisation doit tenir compte du contexte géopolitique. Pouvez-vous explorer un peu plus le thème de la résilience? Si la Russie et la Chine doivent être des adversaires majeurs comme le croit sincèrement notre chef d'état-major de la défense, quels types de plans d'urgence devons-nous mettre en place en ce qui concerne notre commerce agricole pour en tenir compte?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être ici aujourd'hui. Mes questions se concentreront sur Mme Nikkel.
Nous sommes très heureux que vous soyez ici. J'ai toujours admiré le travail de Deuxième Récolte. Depuis un certain nombre d'années, je connais le travail que vous faites. Je vous remercie, ainsi que l'équipe de direction de votre organisme et tous les bénévoles et les gens qui composent votre organisme.
Vous êtes un organisme de bienfaisance, n'est‑ce pas?
M. Lori Nikkel: C'est exact.
M. Ryan Turnbull: Vous réglez le problème du gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne de valeur de notre système alimentaire. Vous détournez ces déchets pour nourrir les gens qui ont faim, tout en détournant les déchets organiques et en réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre, n'est‑ce pas?
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Oui, absolument. Je pense qu'il y a une possibilité dans le secteur caritatif.
Nous le savons qu'il y a beaucoup d'aliments excédentaires. Cette année seulement, la valeur de nos aliments était de 180 millions de dollars, et nos revenus ont été d'environ 35 millions de dollars pour transporter tous ces aliments, parce que tout est gratuit.
Il y a un réseau de 61 000 organismes de bienfaisance dont les gens ne tiennent pas compte. Nous entendons parler des banques alimentaires, qui sont très importantes et que nous soutenons, mais il n'y en a que 4 500. Il y a tout un réseau invisible qui a besoin de cette nourriture, des espaces comme les centres de santé mentale, les centres pour personnes âgées ou les écoles. Nous pensons vraiment qu'il est essentiel de leur apporter cette nourriture. C'est sain. Si nous ne leur fournissons pas d'aliments sains, nous obtenons de très mauvais résultats en matière d'éducation — la recherche le prouve — et de santé.
Nous pensons que nous pouvons obtenir une partie des surplus alimentaires à un coût très réduit, ce que nous avons fait avec le Programme de récupération d'aliments excédentaires. Il y a des organismes de bienfaisance qui les achètent. Nous dépensons des millions de dollars en nourriture, en plus de distribuer de la nourriture gratuite.