[Français]
Bonjour à tous.
[Traduction]
Bienvenue à la 21e réunion du Comité permanent de la défense nationale de la Chambre des communes.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 25 janvier 2021. Les membres seront présents en personne ou avec l'application Zoom. Les délibérations seront publiées sur le site Web de la Chambre des communes. À titre d'information, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
[Traduction]
Je rappelle à ceux qui participent en virtuel les quelques règles à suivre.
Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Des services d'interprétation sont disponibles. Si vous avez des difficultés de ce côté, veuillez m'en informer immédiatement, et nous veillerons à ce que l'interprétation soit rétablie comme il se doit avant de reprendre les délibérations.
Avant d'intervenir, je vous prie d'attendre que je vous donne la parole. Toutes les interventions des membres doivent être adressées à la présidence. Veuillez parler lentement et clairement. Lorsque vous n'avez pas la parole, assurez-vous de mettre votre micro en sourdine.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre d'intervention de tous les membres.
Nous avons inscrit à l'ordre du jour certains travaux du Comité liés au rapport du Sous-comité. Il fixe la portée de notre prochaine étude, qui porte sur la justice militaire.
Si nous voulons débattre cette motion, ou toute autre, je proposerais de le faire à la fin de la séance afin de nous laisser autant de temps que possible avec notre témoin. Quelqu'un a-t-il une objection à cela?
Allez-y, monsieur Bezan.
Les témoins ont tous reçu leur invitation. Selon nos plans, vendredi prochain nous entendrons Mme Sherman, qui a confirmé sa présence, ainsi que M. Boland. Aucun autre témoin n'a communiqué avec nous jusqu'à présent. C'est bien cela?
Le greffier me dit qu'il est en discussion avec un autre témoin qui figure dans la liste. Ce sont les seuls renseignements que nous avons pour l'instant.
Pour ce qui est de la production de documents, ils sont actuellement entre les mains du légiste.
Y a-t-il d'autres questions? D'accord. Réservons-nous donc 20 minutes à la fin de la réunion. Est-ce que ce sera suffisant pour les travaux du Comité?
Poursuivons donc nos travaux; nous reviendrons sur ces questions dans les 20 dernières minutes de la réunion.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 9 février 2021, le Comité reprend son étude sur les problèmes d'inconduite sexuelle dans les Forces armées canadiennes, y compris les allégations à l'endroit de l'ancien chef d'état-major de la défense Jonathan Vance.
Nous accueillons aujourd'hui, par vidéoconférence, M. Ray Novak, chef de cabinet de l'ancien premier ministre Stephen Harper.
Merci beaucoup, monsieur Novak, d'avoir accepté notre invitation. Je vous invite maintenant à faire une déclaration préliminaire. Allez-y, je vous prie.
Madame la présidente, je vais prendre quelques minutes pour vous dire ce que je sais du processus qui a été appliqué en vue de remplacer le chef d'état-major de la défense en 2015. J'espère que cela pourra contribuer à améliorer les processus de ce genre à l'avenir.
Je dois signaler au Comité que, ce faisant, je me fonde sur des souvenirs qui remontent à six ans et que je cite des sources et des dates connues du public. Je n'ai pas accès aux dossiers officiels de cette période. Les notes et documents politiques, y compris les dossiers du chef de cabinet et du bureau de direction, ont été remis à Bibliothèque et Archives Canada comme faisant partie de la collection historique de l'ancien premier ministre Harper.
Le processus de sélection du chef d'état-major de la défense a été confié à un comité spécial constitué à cette fin. Je crois que le comité était composé du greffier du Conseil privé, du conseiller à la sécurité nationale, qui occupe un poste supérieur au Conseil privé, du sous-ministre de la Défense nationale et du ministre de la Défense nationale.
Le chef de cabinet adjoint du premier ministre a assisté à des réunions du comité spécial, tout comme le chef de cabinet du ministre de la Défense nationale. Dans la pratique, c'est le conseiller à la sécurité nationale du BCP qui dirigeait le processus.
D'après ce que j'ai compris, le comité spécial, pour mener à bien son travail, a d'abord passé en revue les candidats parmi les hauts gradés, a recueilli l'avis du CEMD alors en fonction et d'autres personnes et a dressé la liste de candidats à prendre en considération. Il a ensuite tenu des entrevues avec les candidats et les a évalués. À la fin du processus, les opinions des membres du comité ont été synthétisées dans une recommandation écrite qui a été transmise au premier ministre par l'entremise du Bureau du Conseil privé.
Le même processus a été appliqué pour la nomination du général Natynczyk et du général Lawson.
Au début ou à la mi-mars de 2015, le premier ministre a rencontré le ministre de la Défense nationale pour discuter de la recommandation du comité. Avant cette réunion, le conseiller à la sécurité nationale a informé le premier ministre d'un point concernant le principal candidat, le général Vance. Il lui a expliqué que, pendant son affectation à l'OTAN, en Italie, le général entretenait une relation avec un officier américain, de grade moins élevé que lui, mais non sous son commandement et que les Forces armées canadiennes et le ministère de la Défense nationale avaient examiné la situation, mais sans ouvrir une enquête, ni adresser une réprimande à l'endroit du général.
Je crois que nous avons également été informés que l'examen de leurs dossiers par l'armée américaine a révélé l'absence de réprimande à l'endroit de l'autre officier en cause. De plus, nous avons appris que l'officier américain en question était, en 2015, la fiancée du général Vance.
À la suite de la rencontre du premier ministre avec le ministre de la Défense nationale, une rencontre avec le général Vance était prévue. J'y ai assisté, accompagné de notre chef de cabinet adjoint. Au cours de cette rencontre, le premier ministre a soulevé la situation survenue pendant le passage du général à l'OTAN. Il a récapitulé les renseignements qui nous avaient été communiqués par le Conseil privé et demandé s'il y avait autre chose qu'il devrait savoir. Je ne me souviens pas que le général ait formulé quelque observation, sauf pour dire que lui et sa fiancée étaient soulagés que l'affaire ait été examinée et qu'elle soit derrière eux. Sa nomination a été annoncée en avril 2015, et la cérémonie de passation de commandement devait avoir lieu à la mi-juillet.
Au début de juillet, deux autres éléments d'information ont été reçus.
Tout d'abord, le chef de cabinet du ministre des Anciens Combattants a communiqué avec moi pour me faire part d'une rumeur selon laquelle le général Vance avait entretenu une relation inappropriée ou avait cherché de façon inappropriée à faire avancer la carrière d'un officier pendant qu'il était à la BFC Gagetown, en 2001, je crois. J'en ai informé le conseiller à la sécurité nationale et lui ai demandé de mener une enquête sur cette affaire.
À peu près au même moment, le conseiller à la sécurité nationale a informé le Cabinet du premier ministre qu'un haut gradé au ministère de la Défense nationale avait reçu un courriel anonyme qui alléguait une relation inappropriée du général pendant son affectation à l'OTAN, mais qui ne contenait aucun nouveau renseignement. Nous avons appris, cependant, que ce courriel était à l'origine d'un examen plus approfondi de la question par le Service national des enquêtes des Forces canadiennes.
Au cours de conversations subséquentes entre le Cabinet du premier ministre, le Bureau du Conseil privé et le cabinet du ministre, il a été convenu que la cérémonie de passation de commandement serait retardée au besoin, afin de permettre suffisamment de temps pour une enquête et un examen plus poussés.
Au cours de la semaine suivante, le conseiller à la sécurité nationale a informé le premier ministre et le Cabinet du premier ministre que le Service national des enquêtes n'avait rien trouvé de nouveau se rapportant au passage du général à l'OTAN et qu'il avait mis un terme à son examen.
Quant à la rumeur de Gagetown, le conseiller à la sécurité nationale a informé le premier ministre et le Cabinet du premier ministre qu'il n'y avait rien dans les dossiers du MDN, aucune trace de plainte ou d'enquête, passée ou en cours, à ce sujet.
Le conseiller à la sécurité nationale a également fait savoir qu'il avait discuté de cette rumeur directement avec le général Vance, qui a répondu qu'il avait eu à l'époque une relation publique avec la personne nommée et que cette personne n'était pas sous son commandement. Il a nié avoir agi de façon inappropriée pour faire avancer sa carrière.
Comme il n'y avait rien de nouveau concernant le passage du général à l'OTAN et qu'aucun autre problème n'était connu, la cérémonie de passation de commandement a eu lieu le 17 juillet 2015.
En terminant, madame la présidente, j'aimerais ajouter une dernière observation.
Comme tous les membres du Comité, j'ai été profondément troublé par les allégations faites récemment dans plusieurs interviews. Les femmes en uniforme, comme tous les Canadiens, ont droit à un milieu de travail exempt de harcèlement. À l'évidence, des changements structurels et culturels importants sont nécessaires pour que les femmes membres des Forces armées canadiennes soient non seulement protégées, mais aussi qu'elles se sentent habilitées à présenter des allégations à des organismes d'enquête indépendants et crédibles.
J'espère que le travail du Comité contribuera à lancer ce processus de changement.
Merci de votre attention, madame la présidente.
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Comme je l'ai dit dans ma déclaration, lorsque le premier ministre Harper a rencontré le général Vance en mars, il a soulevé la situation, connue à l'époque, survenue durant son passage à l'OTAN, et j'ai indiqué dans ma déclaration comment le général avait répondu.
Après l'annonce de la nomination en avril, comme je l'ai dit, quelques mois plus tard, au début de juillet, des renseignements supplémentaires nous ont été communiqués par nos fonctionnaires au sujet du courriel anonyme qui avait été reçu. Dans ce cas, le conseiller à la sécurité nationale nous a informés que le SNE s'était penché de nouveau sur la question, qu'il n'avait rien trouvé de neuf et qu'il avait alors mis un terme à son enquête.
En ce qui concerne la rumeur qui nous est parvenue, elle a immédiatement été transmise au conseiller à la sécurité nationale et au Conseil privé, assortie d'une demande directe de vérifier s'il y avait des faits supplémentaires ou s'il fallait entreprendre d'autres examens ou enquêtes afin de pouvoir ensuite retarder au besoin la cérémonie de passation de commandement en vue de nous assurer d'avoir pris connaissance d'éventuels faits nouveaux.
J'ai dit dans ma déclaration que le conseiller à la sécurité nationale est revenu nous informer qu'il n'y avait rien dans les dossiers du MDN concernant cette rumeur et que, quand il en a parlé directement au général Vance, celui-ci l'a niée, affirmant que sa relation avec la personne en question était publique et qu'il ne l'avait pas indûment favorisée dans sa carrière.
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J'ai dit très clairement au Comité qu'en mars 2015, un problème avait été soulevé. Cela concernait le déploiement du général à l'OTAN et la façon dont il avait rencontré celle qui était alors sa fiancée. C'est le problème qui a été soulevé. C'était en mars 2015. La nomination a été annoncée en avril 2015.
Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire, en juillet 2015, avant la cérémonie de passation de commandement, deux autres éléments d'information ont été reçus.
Le premier était un courriel anonyme envoyé à quelqu'un, au ministère de la Défense nationale, au sujet de la période que le général a passée à l'OTAN. Nos fonctionnaires nous ont informés que le Service national des enquêtes avait enquêté au sujet de ce courriel. Il n'avait rien trouvé de nouveau qui n'était pas connu en mars, et l'affaire a été close.
En ce qui concerne la rumeur, comme je l'ai dit plus tôt, la rumeur que j'ai reçue a été relayée au conseiller à la sécurité nationale, qui a fait enquête à notre demande et qui a nous a informés, un peu plus tard, qu'il n'y avait aucun dossier de plainte, aucun plaignant, aucune enquête ouverte ou fermée. Il a dit également en avoir parlé directement avec le général Vance, qui a nié avoir agi de façon inappropriée pour faire avancer la carrière de quelqu'un et a également indiqué qu'il avait entretenu une relation publique avec cette personne quand il était en poste à Gagetown.
Je signale que, lorsque le a été mis au courant des rumeurs, c'est le lendemain même que le BCP a appelé l'ancien ombudsman dans le but de faire enquête. Ce que j'aimerais savoir, cependant... Nous avons entendu dire au Comité que c'est vraiment difficile. Le système n'a pas été conçu pour traiter les allégations contre le plus haut gradé des forces armées, le chef d'état-major de la défense, mais lorsque vous vous occupiez de cette affaire, il n'était pas encore le chef d'état-major de la défense. De même, il y a eu des rumeurs. Vous aviez une allégation que vous saviez déjà avoir fait l'objet d'une enquête. Vous en avez reçu une autre par l'entremise du bureau d', qui était alors ministre des Anciens Combattants.
Quel est le seuil? Encore une fois, je reviens à ce que j'ai dit au départ. Quels genres de choses sont récompensées et quels types de comportements sont considérés comme non pertinents ou accessoires lorsque vous faites ce genre de nomination très importante? Pourquoi cela ne vous a-t-il pas fait réfléchir?
Je pense que lorsqu'on nomme quelqu'un, le seuil n'est pas du tout le même que lorsque la personne est en poste. Il faut alors avoir une raison permettant de la renvoyer, tandis que cela aurait été une raison suffisante lors de l'examen de sa candidature. Si ce n'est pas vous, quelqu'un d'autre du côté politique — le ministre ou le premier ministre — a-t-il émis la crainte que ce n'était peut-être pas la personne la plus appropriée, ne serait-ce qu'en raison des questions soulevées?
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... à donner leurs noms.
Je sais que nous avons nos témoins pour vendredi, comme vous l'avez mentionné ce matin, et puisqu'il y avait une motion fixant un maximum de deux en deux heures, cela pourrait nous prendre toute la séance vendredi.
Je sais que nous aurons deux semaines pour nos électeurs ensuite. J'imagine que le comité de direction aura amplement le temps d'examiner chacun des différents noms, et peut-être d'autres noms que d'autres membres voudront proposer, puis qu'il verra s'il y a lieu ou pas de poursuivre cette étude, ou s'il est également possible d'avoir plus de témoins par séance. Je pense que le comité de direction pourrait ensuite nous faire rapport.
J'ajouterai que, compte tenu de tout ce qui s'est passé, j'ai très hâte de commencer l'étude sur la justice militaire. À voir ce que les victimes survivantes ont à dire à l'heure actuelle, il y a beaucoup de questions sur le système de justice militaire et sa capacité de régler des cas comme les agressions sexuelles criminelles et d'autres choses. C'est une étude très importante.
De toute évidence, si nous poursuivons cette étude... Nous avions prévu quatre séances, et nous en avons déjà tenu une ou deux, je crois. Corrigez-moi si je me trompe, madame la présidente. Nous en avons une vendredi.
Il serait peut-être bon que le comité de direction voie exactement combien de jours il reste, combien de temps nous voulons consacrer à différentes études et quels témoins nous voulons convoquer. Encore une fois, si nous commençons à ajouter des témoins un par un, dans des séances individuelles comme celle-ci... Dans ce cas-ci, je constate qu'il n'y a pas eu d'avis. Ce n'est pas la meilleure pratique de choisir ce témoin-ci, puis celui-là. Je pense que nous devons examiner le témoignage d'aujourd'hui et d'autres témoignages pour décider qui nous ferions mieux d'entendre.
Je préférerais, madame la présidente, que nous ne votions pas sur les témoins individuels un par un — je l'ai dit maintes fois devant notre comité — mais que nous discutions de tous les témoins au niveau du comité directeur.
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Madame la présidente, merci beaucoup.
Je fais écho aux commentaires de mes collègues, Mme Vandenbeld et M. Baker, au sujet de la manière constructive que le Comité a trouvée d'aller de l'avant. Nous avons entendu plusieurs témoins. Le dernier a souligné l'importance de nous pencher sérieusement sur les changements structurels et culturels qui s'imposent.
Nous sommes en voie de nous entendre sur le mode de reddition de comptes, reconnaissant qu'il ne revient pas à un ministre ou à un premier ministre de lancer une enquête. M. Novak a été très clair à ce sujet dans son témoignage. Il a aussi dit clairement, comme d'autres témoins et l'ensemble du Comité d'ailleurs, que le bien-être des membres des Forces armées canadiennes doit être au cœur de notre enquête. Cela comprend, de façon très particulière, non seulement les femmes qui ont eu le courage de se manifester, mais aussi les femmes et les hommes qui n'ont pas eu le même courage pour des raisons liées à la culture qu'on a décrite et aux niveaux d'ancienneté en cause.
Il y a un travail important qui nous attend en tant que parlementaires, un travail qui va au-delà de la question de savoir ce qui arrive de cet ancien chef d'état-major de la défense. C'est là-dessus que nous devrions nous concentrer. Selon moi, votre suggestion de confier au sous-comité l'examen des noms de témoins que ces conversations pourraient faire ressortir est importante. De même, votre suggestion de coordonner le travail du Comité en ce qui concerne les recoupements et les liens avec l'étude sur la justice militaire est, à mes yeux, très importante.
Quant au changement systémique, nous devons faire un examen systématique de notre étude et établir le lien entre ces réflexions et d'autres domaines d'enquête si nous voulons nous attaquer aux obstacles, côté culture. Ils sont là, tout le monde le sait, au moins depuis l'autorisation de l'examen externe — que le dernier témoin vient de décrire — en 2015, sinon depuis longtemps avant cela. Nous avons du travail urgent à faire et nous devons vraiment nous concentrer sur les moyens de surmonter ces obstacles.
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Madame la présidente, je comprends pourquoi les libéraux sont très mal à l'aise à l'idée de poursuivre l'étude, mais nous devons aux Forces armées canadiennes, et surtout aux femmes qui nous servent, d'aller au fond des choses.
Nous avons eu une nouvelle révélation aujourd'hui sur le rôle du conseiller à la sécurité nationale. Ce serait une erreur de ne pas convoquer un conseiller à la sécurité nationale à ce moment-là, et une occasion ratée de recueillir plus d'information et de détails sur la façon dont l'enquête a été menée.
Nous avons entendu le ministre dire à maintes occasions qu'il avait renvoyé l'affaire aux autorités compétentes, et le Bureau du Conseil privé, comme l'ont dit les députés libéraux, était l'autorité compétente. Parlons à la personne au sein du BCP qui aurait été responsable de l'enquête, c'est-à-dire le conseiller à la sécurité nationale. Agir autrement serait un manque de vision de notre part.
Madame la présidente, je sais que les libéraux vont vouloir continuer à parler et à faire de l'obstruction, mais je peux vous dire que je suis prêt à rester et à débattre de cette motion et d'autres au fur et à mesure que nous progresserons.
Outre le fait que nous avons besoin d'un comité de direction pour examiner l'ensemble de nos travaux, nous pouvons proposer des témoins après avoir entendu les témoignages. Partant du témoignage que nous avons entendu aujourd'hui au sujet du rôle du conseiller à la sécurité nationale, je crois que l'ancien conseiller, Daniel Jean, est une personne d'intérêt que le Comité doit entendre.
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Merci, madame la présidente.
Il ne fait aucun doute que ce que nous avons étudié est important. Ce n'est pas moi qui vous dirai que ce n'est pas le cas. Mais il me semble encore plus important que notre comité consacre un temps proportionnel — et lorsque je dis « proportionnel », je ne veux pas dire égal; je veux dire proportionnel — au problème dont nous sommes saisis.
Malheureusement, nous savons qu'il y a des centaines, des milliers... Nous ne savons pas exactement combien de victimes il y a, mais nous savons qu'elles sont nombreuses. Des témoins sont venus nous parler des problèmes de culture dans les Forces armées canadiennes. Ce sont des questions très complexes, qu'il faut prendre le temps d'étudier. Il est très urgent de nous y mettre, car si nous le faisons, efficacement et rapidement, nous pourrons nous y attaquer au plus tôt. Plus tôt nous nous attaquerons à ce problème, plus tôt nous réduirons le nombre de victimes, au point qu'un jour nous n'en aurons plus.
Nous avons passé beaucoup de temps à enquêter sur les événements qui concernent le général Vance. Je n'en minimise pas l'importance. Mais le plus important, qui doit être la grande priorité, ce sont les personnes qui ont souffert et qui souffrent encore. Nous devrions consacrer un temps et une énergie proportionnels à ce problème, qui est le nôtre, tant au gouvernement que dans les Forces armées canadiennes. C'est essentiel.
Quand je pense aux vies qui sont... Je trouve qu'il est important de ne pas oublier non plus que les membres des forces qui ont été victimes nous regardent. Ils suivent la situation. Je pense à ce qu'ils pensent en nous regardant. Ils nous regardent, nous les élus, consacrer beaucoup de temps aux circonstances sur lesquelles nous nous sommes concentrés — et, encore une fois, je n'en minimise pas l'importance — mais je pense qu'ils voudraient, s'ils étaient ici, que nous nous attaquions au problème sous-jacent qui a fait d'eux des victimes et, dans certains cas, a détruit des vies.
Je proposerais juste que nous consacrions un temps proportionnel au problème dont nous sommes saisis et qui touche des vies aujourd'hui. Nous passons à l'étape de convoquer des témoins et de nous concentrer sur la recherche de la meilleure solution pour vraiment façonner le résultat.
Il ne suffit pas que les élus... Il n'est pas opportun pour nous de siéger ici au Comité et de critiquer qui nous voulons en disant « ils n'ont pas fait ceci » ou « ils n'ont pas fait cela ». Parlons de ce que nous allons faire. Commençons par parler de solutions. Commençons par comprendre le problème. Nous avons commencé un peu. C'est complexe. Peut-être faut-il une plus grande compréhension. Alors, mettons-nous-y. Voilà ce que nous devrions faire, à mon avis.
Si je songe aux gens qui ont souffert et qui ont été des victimes, et s'ils nous regardent à la maison, je suis convaincu qu'ils aimeraient que nous leur donnions de notre temps. Je nous exhorte, nous qui sommes déterminés à améliorer la vie d'autrui, à concentrer nos énergies là-dessus. Tel est le pourquoi de ma proposition, madame la présidente.
Nous devons être conscients qu'il y a une étude sur la condition féminine en cours également. Je pense qu'il y a deux objectifs bien différents que les parlementaires doivent atteindre.
À mon avis, notre comité doit voir comment obliger le gouvernement à rendre des comptes — et expliquer les processus, ce qui s'est passé, et comment. Nous ne pouvons pas réparer quelque chose si nous ne comprenons pas parfaitement tous les points où nous avons échoué et où on a laissé échapper le ballon.
Nous devons absolument continuer d'entendre le conseiller à la sécurité nationale, Zita Astravas, Elder Marques et les autres personnes que nous découvrirons qui auraient dû participer et n'ont pas participé au processus, ou qui se sont acquittées ou ne se sont pas acquittées des rôles et des responsabilités qui leur ont été confiés dans le cadre de ce processus.
Le comité de la condition féminine devrait se pencher sur ce qu'il faut changer au niveau de la structure et de l'organisation, et sur la façon de le mesurer.
En fin de compte, les victimes — et j'en ai entendu plusieurs dans l'armée, ainsi que des femmes en général — veulent, oui, savoir que ces genres de choses disparaîtront. Elles veulent aussi savoir que tous ces officiers supérieurs — et tous ceux qui sont mêlés à des cas d'inconduite sexuelle — seront tenus de justifier leur comportement et que, qu'ils aient été complices par leur silence ou par leurs actes, il y aura un processus pour les obliger à se justifier. Je pense que cela fait partie du rôle et de la responsabilité que notre comité doit assumer.
Merci.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Ce que je comprends des interventions de mes collègues, particulièrement de celles du Parti libéral, c'est que leur intention n'est pas de débattre de la motion déposée, mais de clore l'étude qui vient d'être entreprise sur le sujet. C'est une espèce de fuite en avant pour éviter qu'on parle de ce dossier, qui est pourtant très sérieux. Il est de la plus haute importance. On parle du chef d'état-major de la Défense des Forces armées canadiennes, madame la présidente, alors je suis un peu surpris de voir cette attitude. Je ne sais pas ce que le gouvernement a à cacher, mais je pense que cela mérite un examen approfondi et que nous devons entendre les témoins mentionnés.
Je comprends l'importance d'aborder le problème culturel dans les Forces armées canadiennes, notamment en ce qui concerne les agressions sexuelles. C'est un sujet très important. Or j'ai l'impression que mes collègues libéraux essaient de mettre cette étude en contradiction avec la tenue de celle-ci, alors qu'elles sont toutes les deux intimement liées. Je suis persuadé que n'importe quelle victime d'agression sexuelle dans l'armée nous dirait qu'elle veut savoir ce qui s'est passé dans le cas des chefs d'état-major de la Défense. Elle nous dirait de poursuivre cette enquête, parce que la réalité, c'est que ce sont eux, les patrons. Pour faire confiance à l'institution, les victimes souhaiteraient aussi avoir une idée de ce qu'ont fait les hauts gradés.
Pourquoi voudrait-on cacher ce qui est arrivé au plus haut lieu du pouvoir de l'armée canadienne? Je trouve cela inquiétant, et je ne pense pas que cela contribuerait à une enquête, qui est nécessaire, sur la culture dans les Forces armées canadiennes.
J'inviterais mes collègues libéraux à expliquer pourquoi ils ne veulent pas que nous poursuivions cette étude, mais aussi pourquoi nous ne devrions pas voter.
Tout le monde a eu l'occasion de s'exprimer, alors je pense que c'est le moment de procéder au vote, madame la présidente.
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Madame la présidente, merci beaucoup.
Je veux simplement revenir au commentaire précédent et faire écho aux propos de mes collègues qui ont dit que personne ne veut clore l'étude, mais qu'il s'agit de concentrer nos énergies sur les enjeux qui comptent le plus, les problèmes qui remontent à loin, et les questions dont ont parlé les témoins et, surtout, les femmes victimes et leurs familles et les hommes qui sont leurs alliés dans le dossier de l'égalité entre les sexes.
Madame la présidente, je vous renvoie brièvement à un rapport que notre comité a fait dans la dernière législature, en juin 2019. Il s'intitule Améliorer la diversité et l'inclusion dans les Forces armées canadiennes. La question va plus loin que le harcèlement et l'inconduite sexuels, mais, M. Bezan, M. Garrison, Mme Gallant, M. Robillard et moi faisions partie de ce comité, qui a formulé d'excellentes recommandations concernant le leadership au sein des Forces armées canadiennes en matière d'égalité entre les sexes.
Nous devrions rester sur cette piste et nous concentrer plus particulièrement sur la question de l'inconduite et du harcèlement sexuels et sur leur nature systémique. Il ne s'agit pas de clore l'étude, mais plutôt de l'orienter vers ce qui compte le plus.
Mon intervention, madame la présidente, vise vraiment à appuyer les commentaires de ma collègue, Mme Vandenbeld, qui souhaite utiliser stratégiquement le sous-comité pour repérer les témoins qui nous remettront sur la bonne voie pour nous faire avancer.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
En ce qui concerne ce qu'a dit ma collègue d'en face, nous connaissons toute l'importance de cette étude. Nous savons que l'étude qui débute au comité de la condition féminine revêt une importance capitale. Nous avons déjà des témoins que nous avons proposés il y a de nombreuses semaines, comme l'actuelle championne des femmes dans les Forces armées canadiennes et d'autres, qui ont d'excellentes recommandations à nous faire et qui, je regrette de le dire, ont été rejetés par tous les partis de l'opposition au comité de la condition féminine lorsque je les ai présentés la semaine dernière.
Nous avons déjà ces noms. Nous avons plusieurs témoins qui ont déjà été proposés et que la présidente a invités. J'estime qu'il est très raisonnable que nous poursuivions cette étude et que nous formulions les bonnes recommandations pour le , qui a dit très clairement que toutes les options sont sur la table. Il veut entendre ce que les comités parlementaires ont à dire à ce sujet.
Cela dit, je ne pense vraiment pas que nous tenons à passer toute la journée ici. J'ai déjà dit — et je continuerai de le dire — que la pratique consistant à surprendre les gens en sortant des noms un par un et en votant pour une personne à la fois au cours de nos réunions n'est pas la procédure idéale à suivre dans notre comité. Cela dit, je pense que nous sommes probablement prêts à voter là-dessus tout de suite, car je remarque qu'il est 13 heures et vous rappelle, chers collègues, que notre séance devait se terminer à 13 heures.
Je sais qu'il y a eu un avis de motion. Si nous voulons voter rapidement là-dessus, j'aurais juste une petite remarque, soit que, si M. Bezan pouvait clarifier le délai dans la motion actuelle... Étant donné que nous avons deux semaines de relâche, si vous dites « 14 jours », il faudra tenir une séance pendant la pause. Si les deux motions pouvaient permettre « 21 jours » au lieu de « 14 jours », pour que ce soit à la prochaine séance du Comité, je pense que nous serions prêts à voter sur ces deux motions maintenant.
S'il vous plaît, comme pratique... Nous venons d'avoir des noms que j'aimerais proposer également, mais je pense que nous devons avoir la courtoisie de nous consulter entre nous et de discuter des noms, de la priorité qui leur revient et de la durée de l'étude. Toutes ces questions sont légitimes.
Madame la présidente, s'il n'y a personne d'autre sur la liste des intervenants, nous pourrions peut-être passer au vote sur cette motion, en supposant que le délai ne sera pas de 14 jours. Je tiens simplement à le préciser.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens vraiment à parler de tout cela. Selon moi, en ce qui me concerne en tout cas, dans ma circonscription d'Etobicoke-Centre, pour bien faire mon travail de député, j'ai besoin de passer ce temps avec mes électeurs. Je ne parle pas de rencontres en personne: rencontres individuelles ou conversations téléphoniques, c'est la même chose.
À l'heure actuelle, le travail de circonscription dans mon bureau... Je me rends compte que la pandémie a frappé différemment différents coins du pays, et je respecte cela, mais il ne fait aucun doute que beaucoup de personnes dans ma collectivité éprouvent des difficultés et me demandent de l'aide ou des conseils, ou elles veulent discuter avec moi de la politique gouvernementale, entre autres choses. Je suis sûr que tous les membres du Comité reçoivent beaucoup de demandes du genre de la part de leurs concitoyens.
Que je sois physiquement présent ou non, dans une semaine dite « semaine d'Ottawa » pendant la pandémie, comme c'est sans doute le cas pour la plupart de mes collègues ici, mes obligations de législateur occupent le plus clair de mon temps, entre les comités et la préparation pour ces discussions et les réunions de caucus où nous pouvons soulever les questions que nous jugeons importantes pour nos électeurs.
Ces semaines de relâche sont des blocs de temps très importants que nous réservons à nos électeurs. Bien entendu, en dehors de la période de pandémie, cela suppose que nous sommes physiquement présents dans nos circonscriptions. Le Comité ne pourrait pas se réunir, sauf dans des circonstances très inhabituelles.
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Madame la présidente, tout d'abord, nous savons que nous avons envoyé ces invitations. Comme je l'ai mentionné la dernière fois, dans toute l'histoire du comité de la défense, M. Walbourne a été la première personne que nous ayons convoquée, et M. Trotter est la deuxième.
C'est très sérieux, l'envoi des invitations, suivi de la communication du greffier. Je l'ai déjà dit, nous devons faire très attention de bien utiliser le pouvoir dont dispose le Comité de faire venir des témoins.
Cela dit, vous savez que j'ai dit bien des fois que la multiplication des motions et des votes pour convoquer des témoins individuels n'est pas la façon idéale de fonctionner dans notre comité. Nous avons un comité de direction. Nous avons la capacité de nous asseoir ensemble, d'établir qui inviter et le temps à réserver à chaque étude, et de planifier nos études. C'est habituellement ainsi que les choses se font dans notre comité.
La meilleure façon de travailler n'est pas de lancer des noms pour consulter à la va-vite nos collègues dans l'espoir de dégager un consensus en pleine séance de comité.
Je remercie M. Bezan d'avoir donné préavis de sa motion concernant M. Lick. Selon moi, c'est une bonne pratique à suivre pour notre comité, et j'étais d'accord pour en débattre et la mettre aux voix, parce que nous avions un peu de préavis.
Si j'ai cru au départ que nous pourrions mettre aux voix les deux amendements que vous avez proposés, c'est parce que je pensais que nous pourrions dès lors lever la séance. Nous sommes déjà convenus de réunir le comité de direction pendant la relâche. À ce moment-là, nous pourrons nous asseoir et en discuter en comité.
À un certain moment, lorsqu'on lance des choses comme cela et qu'on demande un vote et une citation à comparaître... Nous avons la responsabilité, en tant que comité parlementaire, de faire une utilisation judicieuse de nos pouvoirs. Nous avons la responsabilité envers nos collègues, les uns envers les autres, de nous informer mutuellement à l'avance des sujets dont nous voulons débattre au Comité.
Le processus qui consiste à procéder témoin par témoin, à lancer des noms comme nous l'avons fait... Je ne sais pas combien d'autres noms le député d'en face pourrait vouloir proposer. Nous savons que cette séance était censée se terminer à 13 heures.
Nous pourrions faire la même chose. J'ai une liste de noms de personnes que nous avons soumise il y a un bon bout de temps. Je dirais que certaines personnes dont nous avons soumis le nom au début de notre étude, il y a environ six semaines, n'ont pas encore été appelées. Le Comité ne les a pas encore convoquées.
Je sais que la présidente donnait la priorité à certaines des propositions venant de l'opposition, mais j'aimerais entendre quelqu'un comme la contre-amirale Rebecca Patterson. J'aimerais beaucoup entendre d'autres noms de personnes qui sont vraiment passées par là, qui comprennent le problème et qui veulent parler de la façon d'améliorer les choses.
Il est légitime d'essayer de savoir qui savait quoi et quand, et de pointer du doigt les uns et les autres, mais lorsque je parle aux femmes, aux survivantes, le message que je reçois est que nous avons enfin un comité parlementaire qui se penche sur la question au moment où les femmes, avec beaucoup de courage, se lèvent et s'avancent en pensant que nous, les dirigeants, les écoutons et que nous voulons vraiment améliorer la situation.
Je veux les entendre. J'estime que le comité de la condition féminine a une occasion en or. J'ai proposé une liste de noms qui comprend Mme Preston, dont nous avons eu des nouvelles. Il y a aussi la professeure Maya Eichler qui, soit dit en passant, a comparu devant le Comité, a fait sa déclaration préliminaire et n'a pas eu le temps de prendre nos questions, parce qu'il y avait des motions et des rappels au Règlement et le même genre de choses que nous voyons aujourd'hui — simplement pour essayer de proposer un nom et de voter, décider si nous devons convoquer, et si nous...
Franchement, Mme Eichler n'a jamais eu la chance de répondre à des questions. Elle a fait carrière dans les milieux universitaires, comme experte en matière d'inconduite sexuelle dans l'armée, et n'a jamais eu la chance de répondre à nos questions.
J'ai proposé sa candidature au comité de la condition féminine, et tous les partis de l'opposition ont voté contre. J'ai aussi proposé le nom de Julie Lalonde, qui est une experte du changement de culture en milieu institutionnel. C'est une féministe qui a même été consultée par les militaires au Collège militaire royal. Elle a beaucoup à dire à ce sujet, et son nom a été rejeté par l'opposition au comité de la condition féminine.
Bon nombre de ces noms figurent sur la liste que nous avons remise à la présidente. Je ne vais pas les passer en revue un à un pour citer ceux de simples citoyens que je mettrais ainsi sur la sellette et qui devraient ensuite expliquer publiquement pourquoi ils ont accepté ou refusé de venir témoigner devant le Comité. Je dirai cependant ceci: sur le plan de la collégialité, du processus et de la courtoisie parlementaires, il faut tordre le cou à l'idée voulant que nous ne faisons que lancer des noms à la légère pour chercher à marquer des points.
Nous devons entendre ce que des femmes ont à dire. Je pense que nous devons recueillir le point de vue d'anciennes combattantes, de femmes en service dans les Forces armées canadiennes dont les rôles et les responsabilités sont précisément de faire cela. Le ministre est venu dire au Comité que toutes les options sont sur la table. Il veut changer les choses. Il veut faire une différence et il veut que le Comité formule des recommandations.
Je vais demander une fois de plus à tous les membres du Comité de prendre du recul par rapport à l'idée de contraindre les témoins à venir nous rencontrer et de... Prenons un peu de recul. Nous avons une réunion vendredi. Nous avons convenu de tenir une réunion du comité directeur au cours des deux semaines de relâche. Nous avons également convenu de rencontrer M. Lick et peut-être d'autres personnes durant la relâche.
Nous devrions peut-être convenir d'ajourner le débat tout de suite, d'attendre la réunion du comité directeur et de discuter ensuite de la façon dont nous voulons procéder à cette étude. Écoutons ce qu'ont à nous dire les femmes — et les hommes — les survivantes et survivants et les personnes touchées. Celles-ci nous disent que le fait de s'accuser mutuellement entre partis ne les aide pas. Cela les démotive. Ce que ces personnes veulent, c'est que le Comité formule des recommandations et entende les gens qui comprennent la situation. Les réponses sont là. Les gens comprennent les besoins. Tout le monde sait ce qu'il faut faire. Nous devons les écouter.
J'aimerais beaucoup que le comité directeur se réunisse et dresse une liste de personnes en mesure de nous faire d'excellentes recommandations sur ce que nous devrons faire pour régler ce problème. On ne peut pas continuer ainsi. Vous avez entendu le ministre dire que le temps n'est plus à la patience, mais je pense que, pour ce qui est du fonctionnement de ce comité, nous devons vraiment revenir à des débats courtois marqués par la collaboration, à des débats durant lesquels nous examinerons les noms proposés sans songer à recourir à un pouvoir de convocation qui n'a jamais été exercé par un comité de la Chambre des communes.
Le Règlement comporte une note comprenant des noms de personnes qui ont été sommées de venir témoigner au cours de l'histoire du Parlement du Canada. Nous avons, par exemple, convoqué Gary Walbourne. Je ne pense pas que c'était nécessaire et qu'il serait venu de toute façon. Le greffier est actuellement en discussion avec l'un de ces témoins qui a dit qu'il était prêt à venir. J'aimerais donner au greffier un peu plus de temps pour échanger avec certaines de ces personnes et leur donner l'occasion de venir de leur propre chef.
Honnêtement, madame la présidente, je vais écouter ce que mes collègues ont à dire à ce sujet, mais je pense que le fait de siéger ici toute la journée aujourd'hui et de débattre d'une question comme celle-ci, alors que le Comité est censé avoir déjà écoulé le temps qu'il lui était accordé, n'aide pas les femmes. Je ne pense pas que cela aide les femmes des Forces armées canadiennes. Je ne pense pas que cela aide les hommes et les femmes qui sont victimes. Je ne pense pas que cela aide à changer la culture. Selon moi, cela revient à dire que ceux qui doivent normalement s'occuper d'eux ne font que de la petite politique. Franchement, ce n'est pas pour cela que je suis venue ici en tant que députée. Je suis ici parce que je veux m'assurer que nous faisons ce qu'il faut pour les gens qui servent notre pays.
J'encourage vivement nos collègues à lever la séance aujourd'hui, à revenir la semaine prochaine dans le cadre d'une réunion du comité directeur et à vraiment proposer les noms des personnes qui seront en mesure de faire avancer ce dossier.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Nous venons d'entendre le chef de cabinet de l'ancien premier ministre pendant deux heures. Nous avons posé des questions exhaustives pendant ces deux heures. On ne faisait pas de politique. L'opposition ne se contente pas de lancer des noms ou de faire de la petite politique.
Je pensais que nous nous étions tous engagés à aller au fond de cette question très grave. Le simple fait de renvoyer la question à un autre comité qui ne correspond pas à l'intention du comité de la défense, et de donner suite à nos études antérieures, n'est qu'une distraction. Comme nous l'avons dit, nous devons aux femmes, ainsi qu'aux hommes, d'aller au fond des choses. En renvoyant simplement la question à un autre comité qui a un point de vue différent et qui ne se préoccupe pas nécessairement de la chose militaire...
Mme Deschamps a fait de son mieux et a formulé des recommandations, qui n'ont pas été mises en œuvre.
Comme nous l'avons entendu aujourd'hui, le Service national des enquêtes n'a pas, pour une raison ou une autre, fait sa part. On ne sait pas s'il n'avait rien sur quoi s'appuyer ou s'il y avait des preuves auxquelles il n'avait pas accès.
Il reste encore un certain nombre de pistes à explorer, et ce n'est pas pour faire de la politique. Il s'agit de corriger, une fois pour toutes, ce qui va particulièrement de travers dans les forces armées. De plus, si nous voulons un jour nous attaquer à ce que vivent 25 % de femmes dans les forces armées, des forces qui relèvent de votre , nous devons nous attaquer à ce problème très grave dès maintenant.
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Merci, madame la présidente.
Je vais reprendre là où Mme Gallant s'est arrêtée. C'est le nœud du problème. Mme Gallant a parlé de la nécessité de régler ce problème maintenant. Le débat que nous avons ici tourne vraiment autour du problème que nous essayons de résoudre.
Je pense que le problème qui fait obstacle à de plus en plus de femmes, de membres de minorités et d'autres groupes en quête d'équité dans les forces armées est la question de... Il y a un problème de culture, dont nous avons entendu parler, et des problèmes de harcèlement sexuel et d'agression. Cette motion ne traite pas de ce genre de questions. Elle ne nous aide pas à régler ces problèmes, pas du tout. Elle vise à étudier plus à fond ce qui s'est passé quand... Je ne vais pas faire dire à M. Bezan ce qu'il n'a pas dit, mais il s'agit d'étudier des choses qui ne nous aideront pas à régler le problème sous-jacent qui nous empêche d'attirer et de retenir dans les Forces armées canadiennes les meilleurs et les plus brillants de tous horizons.
Nous avons récemment vu quelqu'un, une personne très en vue, une femme, quitter les forces armées, citant justement certaines de ces choses, et notre comité n'est pas... Nous sommes le comité de la défense. Nous parlons de l'ampleur du problème, mais nous n'adoptons pas de motions qui nous permettraient de régler ces problèmes.
Au fond, c'est ce qui me préoccupe au sujet de l'orientation de notre étude. Les types de témoins que nous convoquons ne nous aident pas à résoudre les problèmes que les survivantes, les membres de minorités et les femmes nous ont demandé de résoudre. J'ai entendu des femmes qui ont survécu, et elles nous supplient de nous attaquer au problème de la culture de la masculinité toxique. Elles nous demandent de nous attaquer beaucoup plus sérieusement aux agressions sexuelles et à la violence sexuelle dans les forces armées. Ce n'est pas ce que nous faisons en continuant de présenter des motions comme celle-ci. Voilà la réalité derrière tout cela.
En ce qui concerne le changement à la motion proposée par M. Bezan, qui consiste à parler de convocation plutôt que d'invitation, cela me préoccupe. Ce comité et les comités de la Chambre des communes fonctionnent sur invitation. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de convoquer les gens.
Nous les invitons à venir. Nous faisons un suivi auprès d'eux. Cela prend du temps. Je ne connais pas le contexte de la communication, vraiment pas, mais il arrive que le Comité doive agir rapidement, et parfois, les réponses sont lentes. Ce n'est pas parce que nous n'obtenons pas une réponse rapidement que nous convoquons des témoins à chaque fois. Ce n'est pas ainsi que les comités fonctionnent. Ils n'ont pas fonctionné de cette façon dans le passé, et je pense que c'est une mesure inédite qui, pour les études futures et pour celle-ci, établit de dangereux précédents et inutilement.
En ce qui concerne l'ajout du mot « assignation » ou le changement visant à parler d'« assignation » dans la motion, j'ai une préoccupation.
Je veux aussi dire un mot d'un sujet dont Mme Vandenbeld a parlé plus tôt, c'est-à-dire la façon dont nous travaillons ensemble. Avant cela, j'ai été député provincial de l'Ontario. La culture est peut-être différente là-bas. Je ne sais pas. Cependant, je n'avais pas l'habitude, à ce niveau ou au niveau fédéral, jusqu'à tout récemment, au sein de ce comité, de me faire imposer des motions à gauche et à droite. Je pense que si nous voulons prendre des décisions réfléchies sur la façon dont nous votons, nous avons besoin de temps pour examiner ce qui est proposé et les répercussions de ce qui est proposé, pour en discuter entre nous et pour nous écouter, et pour le faire de façon réfléchie. Je pense que l'approche qui consiste à surprendre les gens à coups de motions à répétition ne nous aide pas à dresser la meilleure liste de témoins pour étudier ce que nous voulons étudier.
Je sais que nous ne sommes pas d'accord sur ce que nous devrions étudier. Certains d'entre nous disent qu'il faut s'attaquer aux problèmes sous-jacents, comprendre ce qui cause cette culture de masculinité toxique et trouver une façon de la résoudre. Certains d'entre nous disent que non, parlons d'autres choses. C'est une question distincte.
Encore une fois, je vous exhorte à songer aux victimes et à leurs besoins, et à la façon de résoudre les problèmes sous-jacents qui en ont fait des victimes. Cela dit, je pense aussi qu'en travaillant ensemble, les motions qui s'enchaînent ne sont pas utiles, et je pense que l'assignation n'est pas nécessaire. Selon moi, rien ne prouve que cela soit nécessaire.
Nous avons déjà prévu une série de réunions. Nous allons accueillir une série de témoins. Nous nous sommes entendus là-dessus. Partons de là.
Je pense que ce devrait être notre prochaine étape immédiate.
Merci.
Le greffier a signalé que Mme Astravas n'a pas refusé notre invitation. Normalement, on convoque une personne qui refuse de témoigner. À ma connaissance, ce n'est pas un cas de refus. Je pense que c'est aussi... Convoquer quelqu'un crée un précédent très important, et je ne suis pas certain... Est-ce quelque chose dont nous pouvons parler à la réunion du comité directeur? Nous pouvons décider s'il y a certains critères — je ne sais pas — à appliquer pour convoquer les gens plutôt que de les inviter.
Le greffier voulait s'en assurer. Comme je l'ai dit, il est toujours en conversation avec quelqu'un d'autre. Cela prend parfois un peu plus de temps que ce qu'on voudrait, mais s'il n'y a pas eu de refus, allons-nous vraiment envoyer des convocations? Nous pouvons certainement en parler. Je pense qu'il serait tout à fait approprié de discuter de cette question au comité de direction et de trouver une solution globale. Comment allons-nous régler les questions de cette nature et des choses comme l'assignation à témoigner?
J'aimerais beaucoup que le comité directeur siège dans un proche avenir... C'est aussi l'une des choses dont nous pourrions discuter à ce moment-là, en plus de la portée et de l'objet permanents de cette étude. Ce ne sont là que quelques points à prendre en considération.
Nous allons passer à M. Baker, puis à Mme Gallant.
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Merci, madame la présidente.
J'allais justement parler de cette question et demander si Mme Astravas avait refusé. À mon avis, c'est à ce moment-là que les comités décident s'ils veulent convoquer un témoin ou pas. Ce n'est pas quand il y a un retard dans la réponse, pour quelque raison que ce soit.
Je pense que ce serait un dangereux précédent à établir. Je pense que nous devons donner le temps à ces... Peu importe notre programme, notre calendrier, nous ne savons pas ce qui se passe et ce dont Mme Astravas s'occupe. Nous ne sommes pas au courant du problème de communication et nous ne savons pas pourquoi elle n'a pas répondu. Nous ne le savons simplement pas. L'assignation à comparaître est un instrument extrême qui ne se justifie que si quelqu'un a refusé de témoigner et n'a pas du tout répondu à une invitation.
Je pense que c'est le précédent qui a été établi par des députés de tous les partis il y a des décennies. Nous devrions prendre acte que ce précédent existe, que les députés de tous les partis, qu'il s'agisse de gouvernements majoritaires ou de gouvernements minoritaires, en ont décidé ainsi pour une bonne raison. Je pense qu'une des raisons tient au fait que, dans la plupart des cas — peut-être pas toujours, mais dans la plupart des cas —, nous obtenons le meilleur contenu et les meilleurs renseignements de témoins invités et non convoqués. C'est l'une des raisons.
L'autre raison, c'est que je ne crois pas que ce soit nécessaire. Ce n'est pas nécessaire dans ce cas-ci. Il n'est pas nécessaire de demander à Mme Astravas de... Il est compréhensible que nous voulions l'inviter. Nous avons lancé l'invitation. Je pense que nous devrions lui accorder un délai raisonnable pour prendre acte de cette invitation et pour y répondre. Nous ne connaissons pas la cause de ce retard. Il se passe beaucoup de choses en ce moment, y compris une pandémie. Je nous demande de respecter cela et de ne pas créer un nouveau précédent que nous regretterons.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur quelques points soulevés par Mme Gallant.
D'abord, Mme Gallant a mentionné qu'il n'appartenait pas à la présidente de décider quoi que ce soit. Aux fins du compte rendu, je ne pense pas que la présidente essayait de décider quoi que ce soit. Je pense que la présidente essaie de contribuer à une solution constructive aux questions soulevées, et je pense que c'est tout à fait dans son rôle de le faire.
Une autre chose me préoccupe dans les propos de Mme Gallant. Elle a dit que les membres du gouvernement ne veulent pas que Mme Astravas comparaisse. Ce n'est pas du tout vrai. Il est très clair que nous avons déjà voté sur une motion visant à inviter Mme Astravas. C'est la volonté du Comité qu'elle comparaisse. Cela comprend les membres du caucus libéral qui siègent à ce comité. Ce n'est pas du tout ce dont il est question ici.
Nous devons débattre d'une chose ici: savoir si une convocation s'impose. Je pense que celle-ci est inutile pour plusieurs raisons. Premièrement, il reste du temps pour cette étude, sur laquelle nous venons de voter et sur laquelle nous nous sommes entendus. Nous avons encore le temps de discuter de ce que nous devons faire au Comité pour nous assurer d'entendre toutes les personnes que nous voulons entendre. Nous envisageons au moins deux semaines pour ces travaux, si je ne m'abuse. Corrigez-moi si je me trompe — cela pourrait nous prendre plus longtemps —, mais il faudra au moins deux semaines pour cette étude. Si c'est le cas, nous aurons d'autres réunions où cette question particulière pourra être débattue, mais je pense que nous devrions conclure que la voie de l'invitation n'a pas abouti avant d'assigner Mme Astravas à comparaître. Je pense qu'il y a beaucoup de bonnes raisons à cela. Il y a les précédents dont nous avons parlé. Il faut s'assurer d'obtenir les meilleurs témoignages et les meilleures idées possibles.
Je pense que bien des raisons peuvent expliquer que quelqu'un ne réponde pas. Il ne nous appartient pas de spéculer à ce sujet, mais je pense qu'il nous incombe de suivre les précédents. Comme le greffier l'a souligné, habituellement, on ne convoque pas quelqu'un à moins qu'il ait refusé de comparaître, et ce n'est pas le cas ici. Pour cette raison, je pense que nous devrions laisser à Mme Astravas le temps de répondre.
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Merci beaucoup, madame la présidente. J'ai dû aller faire autre chose et je commence juste à comprendre ce dont il ressort. Je dirais que deux ou trois points importants se dégagent de la discussion.
Je pense que la question la plus importante est, bien sûr, celle de savoir comment changer la culture des Forces canadiennes en ce qui concerne le harcèlement sexuel et l'inconduite sexuelle? Presque tous les témoins que nous avons entendus nous l'ont dit, et les membres du Comité, tous partis confondus, pensent la même chose. C'est sur cela que le Comité devrait concentrer ses énergies.
En ce qui concerne la sélection des témoins, il y a à peine une heure, un point très important a été soulevé selon moi, à savoir que nous avons un sous-comité pour discuter de la question des témoins et pour en arriver à des ententes, ce qui permettrait au Comité de concentrer son temps sur ce qui compte le plus.
En ce qui concerne le recours à une assignation à comparaître, je crois comprendre qu'il existe un précédent très solide voulant qu'on ne puisse contraindre un témoin à comparaître devant un comité si celui-ci n'a pas expressément refusé une invitation. Comme mon collègue vient de le mentionner, Mme Astravas est prête à nous rencontrer ou en a du moins manifesté la volonté. Le Comité s'est dit disposé à l'entendre. Elle n'a pas rejeté notre invitation. Pour cette raison, je pense que cette voie doit demeurer une possibilité et être exploitée.
Encore une fois, au cours des dernières séances, l'attention du Comité a porté en grande partie sur les allégations portées contre l'ancien chef d'état-major de la défense, sur l'enquête le concernant. Il en a découlé d'importantes questions dont le Comité a été saisi et sur lesquelles il doit se pencher pour des raisons de reddition de comptes, mais la grande question qui se pose n'est plus un éléphant dans la pièce. La question qui a éclaté au grand jour, dans la foulée du rapport de la responsable de l'examen externe ou REE en 2015, a été la culture des Forces canadiennes, et le fait que cela touche non seulement de façon très disparate les femmes qui servent aujourd'hui, mais qui décourage les femmes comme les hommes d'envisager une carrière au sein des Forces canadiennes. Je pense que c'est vraiment ce qui a retenu l'attention du Comité au cours de la dernière législature et de la présente législature et qu'il doit continuer de le faire.
Utilisons nos outils stratégiques. Il faut réfléchir à la question. Réunissons les bonnes personnes. Faisons avancer les choses. Je pense qu'il y a beaucoup de bonne volonté de la part de tous les partis. Le dernier témoin que nous avons entendu plus tôt aujourd'hui était également très catégorique à propos des changements structurels et culturels qui s'imposent. J'ai été heureux d'entendre, de la bouche d'un ancien chef de Cabinet d'un ancien premier ministre, des paroles qui font écho, presque mot pour mot, à l'engagement de l'actuel ministre de la Défense nationale.
Je vous redonne la parole, madame la présidente. Je pense que nous devrions aller de l'avant de façon efficace et expéditive, et régler les questions dont nous sommes saisis.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais reprendre là où M. Bagnell s'est arrêté.
Il a raison. Nous avons une réunion vendredi. Nous pourrons en discuter à la réunion de vendredi, à la réunion d'après ou à celle qui suivra. Un certain nombre de réunions sont prévues. Je pense que nous avons beaucoup de temps. Je ne veux pas en parler, mais à ce stade-ci, je pense qu'il est trop tôt et que c'est injuste. Nous devrions tous prendre le temps de réfléchir au précédent que nous sommes en train d'établir et à l'effet que cela aurait si nous nous contentions d'assigner des témoins à comparaître devant le Comité. Je pense que c'est dangereux pour notre travail, pour la partisanerie au sein des comités et pour le travail en général.
M. Ruff a dit quelque chose que je trouve intéressant. Je ne veux pas lui faire dire ce qu'il n'a pas dit, mais il a, en quelque sorte, offert d'aider le greffier à trouver une personne à qui nous essayons de nous adresser. À mon avis, c'est là-dessus que nous devrions nous concentrer. Comment pouvons-nous joindre Mme Astravas, nous assurer qu'on communique avec elle à l'endroit approprié et nous assurer qu'il ne se passe rien qui l'empêche de répondre? Je ne sais pas. Je pense que c'est une approche plus constructive et plus utile. Cela nous permettra d'aller jusqu'au bout de l'option de l'invitation. Nous n'avons pas épuisé cette question. Mme Astravas n'a pas refusé de comparaître. Nous ne savons pas ce qui se passe ni pourquoi elle n'a pas répondu.
Je pense que nous devons simplement donner le temps que cette invitation aboutisse. La convocation est extrêmement sévère et inutile dans ces circonstances. Les comités de la présente législature et des précédentes n'ont pas invoqué le pouvoir d'assigner les gens à comparaître. Nous le savons tous. Je pense qu'il serait injuste pour la personne et pour les comités futurs — pour lesquels le précédent aura été établi — que nous convoquions toute personne ne répondant pas à une invitation dans un délai relativement court. Cela aurait des effets incroyablement dommageables — sur les plans de la réputation et autres — qui sont inutiles.
Faisons le point sur l'impact potentiel que cela aurait si nous faisions cela aux gens. Face à quelqu'un qui refuse de venir, il est de bonne guerre de tenir cette discussion. Si la personne n'a pas refusé de venir, je ne pense pas que ce soit juste pour elle.
Je suis certain qu'il y a encore de l'espoir de joindre Mme Astravas. M. Ruff a proposé des solutions. Je ne sais pas si elles seront bonnes ou pas. Je ne vais pas prétendre le savoir. Ce que je veux dire, c'est que nous essayons de faire ce que nous pouvons pour communiquer avec Mme Astravas et obtenir ses réponses. C'est la question qui se pose ici. Personne n'a dit qu'elle ne devrait pas témoigner ou qu'elle ne veut pas le faire. Les membres du Comité, en tout cas du côté du gouvernement, ont appuyé sa venue ici.
N'enclenchons pas la procédure de l'assignation. Je pense que ce serait extrême en ce moment et que les effets seraient néfastes.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Encore une fois, je vous prie de m'excuser d'avoir sans doute manqué une trentaine de minutes de la discussion du Comité, parce que j'ai dû aller faire autre chose. Je crois être revenu à la fin d'un échange entre mon collègue, M. Ruff, et le bureau du greffier.
Je tiens à faire écho aux commentaires de mon collègue, M. Baker. Je pense que l'assignation à comparaître serait trop autoritaire. C'est l'outil le plus radical à notre disposition pour contraindre quelqu'un à comparaître. De plus, en recourant à un tel outil, le Comité indiquerait qu'il a l'impression que le témoin en question ne veut pas comparaître. Or, jusqu'à maintenant, la personne n'a pas exprimé une telle volonté. En fait, rien ne prouve que Mme Astravas refuse de venir témoigner.
Entretemps, je pense qu'il est important que le Comité continue de consacrer ses énergies à résoudre cette question de façon constructive. Je ne crois pas qu'une assignation à comparaître, à ce stade-ci, serait appropriée. J'aimerais que le greffier nous parle de la pratique et de l'histoire.
Il est important, selon moi, que le Comité ne perde pas de vue l'utilité d'entendre d'autres témoins entretemps afin que ceux-ci continuent d'informer le Comité de leur point de vue sur la question de la culture. Nous avons entendu des témoignages à ce sujet, mais je ne pense pas que nous sachions encore comment résoudre le problème. Nous avons vraiment besoin de recommandations et de conseils. Le a indiqué qu'il était ouvert à toutes les options.
Nous devons entendre ce que le Comité, en 2021, devrait recommander au gouvernement du Canada en ce qui concerne le changement de culture dans les forces armées. Il y a des éléments négatifs dans la culture dont nous avons entendu parler. Il y a aussi des éléments positifs en ce qui concerne l'engagement envers l'excellence, le service et l'obligation de veiller sur ses camarades, ses compagnons de service dans les Forces canadiennes.
À mon avis, ces discussions ne nous ont pas permis de parvenir à un niveau de détail satisfaisant ou de [Difficultés techniques] la capacité d'adresser des recommandations au gouvernement. Je pense que, même si nous répondons aux questions de procédure, comme celles dont le Comité est actuellement saisi relativement aux allégations d'inconduite, et que nous échouons sur les grandes questions, nous aurons rendu un mauvais service aux Canadiens ainsi qu'aux militaires actifs et à leurs familles.
J'exhorte le Comité à ne pas laisser tomber ces discussions parallèles. Encore une fois, je ne suis pas d'accord.
Madame la présidente, par votre entremise, nous pourrions peut-être entendre brièvement le greffier sur les pratiques antérieures. Toutefois, compte tenu de ce que j'ai entendu jusqu'à maintenant, je ne suis pas en faveur de l'utilisation d'une assignation dans ces circonstances.
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Merci, madame la présidente.
Je pensais que M. Bagnell avait levé la main en premier, mais je serais heureux de continuer s'il décidait de céder sa place dans l'ordre des interventions.
M. Spengemann a soulevé un point important, qui nous aide à comprendre les conséquences dans lesquelles une assignation est émise. Il a parlé de certaines répercussions possibles, que nous pouvons tous comprendre, je crois. M. Spengemann a indiqué très clairement qu'agir ainsi reviendrait à signifier publiquement que nous croyons que le témoin ne veut pas comparaître. Nous n'avons aucune preuve pour croire une telle chose. Je pense que ce serait préjudiciable et injuste.
Pensons à plus long terme ici, au-delà de ce comité, de cette audience ou même de cette étude en particulier [Difficultés techniques]. Nous l'avons invitée. Cela indique que nous voulons l'entendre. Réfléchissons à plus long terme, si nous commençons à convoquer des gens à gauche et à droite, à ce que cela va faire.
Je suis d'accord avec M. Spengemann. Ce serait bien d'entendre le légiste à ce sujet afin que nous puissions bien comprendre sur quoi nous votons ici, parce qu'en invoquant l'assignation à comparaître sans avoir la preuve que la personne refuse de venir témoigner, nous nous enfonçons en quelque sorte en territoire inconnu.
Je tiens à appuyer cette suggestion et j'exhorte le Comité à y réfléchir sérieusement avant de voter.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
J'ai écouté le débat avec attention jusqu'à présent. Je me suis retenu d'intervenir pour bien comprendre tous les tenants et aboutissants d'une sommation à comparaître devant le Comité, étant donné que c'est une procédure qui m'est moins familière. Il faut dire que je n'ai pas 30 ou 40 ans d'expérience en comité. Toutefois, à ma connaissance, cette procédure peut quand même être mise en place par un comité, si c'est nécessaire.
J'ai un peu de difficulté à comprendre la logique et les arguments selon lesquels on ne pourrait pas sommer un témoin à intervenir parce que celui-ci n'aurait pas refusé de venir témoigner au Comité. Je trouve cela surprenant, parce que, en suivant cette logique, tant et aussi longtemps que quelqu'un ne répond pas, nous n'avons pas le droit de le sommer à témoigner. En fin de compte, pour ne pas venir témoigner, on n'a qu'à ne pas répondre. Comme on n'a pas refusé, on ne peut pas nous sommer de témoigner. C'est une logique un peu difficile à suivre.
J'ajouterais même que ce n'est pas comme nous cherchions quelqu'un comme Mme Astravas, qui a disparu dans la brume et que nous sommes incapables de retrouver. Si c'est effectivement le cas, il y a un problème, parce qu'à ma connaissance, elle est encore et toujours une fonctionnaire du gouvernement. Si le gouvernement est incapable de trouver ses fonctionnaires pour les faire témoigner, on peut se poser de sérieuses questions.
Pour cette raison, j'inviterais tout le monde à finir ce tour de questions et à procéder au vote. Ce n'est peut-être pas tout le monde qui a eu la chance de s'exprimer, mais je pense que plusieurs personnes sont intervenues quelques fois et qu'elles ont déjà eu l'occasion de faire valoir leur idée. Je ne voudrais pas qu'elles s'épuisent à répéter les mêmes arguments.
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Madame la présidente, merci beaucoup.
L'un des points de discussion très importants du Comité a été la question de la reddition de comptes et, en complément à cette question, l'idée de l'indépendance de l'enquête. Nous avons entendu des témoins de toutes les allégeances, y compris le témoin d'aujourd'hui, qui a dit qu'il n'est pas approprié qu'un ministre ou une entité politique participe à la conduite ou à l'orientation d'une enquête.
Le témoin dont nous parlons actuellement, Mme Astravas, pourrait faire partie de cet appareil politique. Si je comprends bien, le Comité en est arrivé à une conclusion sur la question de la reddition de comptes. Les processus d'enquête doivent être indépendants. Nous avons entendu un témoignage très clair plus tôt aujourd'hui dans un échange avec mon collègue, M. Baker, qui fait valoir ce point très précisément.
Pour mettre en contexte les intérêts des membres du Comité d'entendre ce témoin en particulier, il s'agirait de la question de la reddition de comptes et de l'indépendance politique par rapport à une enquête. C'est un aspect du travail du Comité. C'est un aspect important qu'il ne faut pas dénigrer, comme mes collègues l'ont souligné, mais il fait partie d'un tout, beaucoup plus grand, et ce tout est resté quasiment sans aucune réponse depuis 2015, même si des initiatives ont été entreprises.
Le ministre actuel est venu par deux fois rencontrer le Comité, dans une grande ouverture d'esprit, afin d'examiner toutes les options, et je pense que le Comité a maintenant le mandat de trouver ces options. À l'avenir, que devons-nous faire pour éliminer les obstacles, pour rétablir la confiance des femmes, des hommes et des Canadiens d'identité et d'expression sexuelles non binaires qui servent actuellement dans les Forces canadiennes et, ce qui est tout aussi important, qui cherchent à servir dans les Forces canadiennes demain et dans les années à venir?
Quand les Canadiens examineront ce qui se fait à ce comité, je pense qu'ils s'attendront à ce que celui-ci aboutisse à un résultat concret qui aille au-delà des querelles à propos des témoins à entendre en vertu de quelle procédure. Encore une fois, madame la présidente, je suis convaincu que nous avons peut-être même l'occasion d'entendre notre greffier. Je ne sais pas si l'on devra passer par le légiste pour cela, mais nous devrions savoir combien de fois ce comité a contraint des témoins à comparaître au cours de la dernière législature.
Certains de mes collègues ici présents ont été membres de ce comité à l'époque. Je ne me souviens pas que le Comité ait exercé son pouvoir d'assignation. Il y a peut-être eu des discussions à ce sujet, mais si tel a été le cas, on a dû en venir à la conclusion qu'il s'agit vraiment d'une mesure de dernier recours avec, je le répète, des répercussions en termes de perceptions. Si un témoin, qui possède des renseignements importants et pertinents à présenter, rechigne à comparaître, alors cet outil peut s'appliquer, mais en dernier recours seulement.
Madame la présidente, peut-on savoir si notre greffier dispose de renseignements, de conseils utiles au sujet du recours aux assignations, des pouvoirs discrétionnaires et de la façon dont le Comité devrait appliquer ces pouvoirs? Sinon, vous avez parlé du légiste. C'est très bien. Je pense que ce serait une séance d'information plus complète et probablement plus juridique, mais pour ce qui est de la préséance et de l'utilisation par le passé dans les comités, j'ai l'impression que ce mécanisme n'est utilisé que très rarement et qu'il peut ne jamais avoir été utilisé par la plupart des comités.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
[Français]
Je voudrais commenter les propos de M. Barsalou-Duval. Dans son discours, il disait qu'on n'assignait un témoin que lorsque c'était nécessaire. C'est exactement cela, et je ne pense pas que ce soit nécessaire dans ce cas-ci. Selon moi, cela n'est nécessaire que lorsqu'une personne refuse de témoigner ou lorsqu'on a des raisons de croire qu'elle ne se présentera pas devant le Comité. Je ne sais pas exactement combien de temps est passé dans ce cas-ci. Je pense que cela fait environ 10 jours que nous avons invité Mme Astravas. La présidente pourra me corriger si je me trompe. Selon moi, le fait que 10 jours soient passés ne justifie pas qu'on assigne quelqu'un.
Au cours de la dernière année, depuis la dernière élection, beaucoup de témoins ont pris beaucoup plus que 10 jours pour répondre à une invitation, non seulement à ce comité, mais à d'autres comités également. On ne va pas se mettre à assigner tout le monde. C'est pourquoi je ne pense pas que ce soit nécessaire, pour le moment.
Par ailleurs, nous avons du temps. Cela ne nuit en rien à notre étude d'attendre un peu la réponse. En revanche, assigner un témoin après seulement 10 jours pourrait créer un grave précédent, et une telle pratique pourrait nuire à la réputation des gens.
Encore une fois, je suis d'avis que ce n'est pas encore nécessaire. Nous devrions utiliser cet outil seulement lorsque c'est absolument nécessaire.