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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 48e séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes.
La séance d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 janvier 2021. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes. Dans la webdiffusion, c'est toujours la personne qui parle, et non l'ensemble du Comité, qui apparaît à l'écran.
Pour assurer le bon déroulement de la réunion, je vous demanderais de suivre les quelques règles que voici. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Comme vous le savez, des services d'interprétation sont offerts pour cette réunion. Veuillez choisir votre préférence au bas de l'écran.
Je répète que vous devez prendre la parole seulement quand je vous y invite. Les membres doivent toujours adresser leurs commentaires à la présidence. Et quand vous n'avez pas la parole, vous devez, bien sûr, mettre votre micro en sourdine.
Comme d'habitude, je lèverai le carton jaune quand il vous restera 30 secondes de parole et le carton rouge quand votre temps de parole sera écoulé.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 2 juin 2021, nous consacrerons la première heure de notre réunion au projet de loi , Loi modifiant la Loi sur le droit d'auteur (diagnostic, entretien ou réparation).
Je souhaite maintenant la bienvenue à nos témoins. Nous accueillons aujourd'hui M. Bryan May, député de Cambridge et parrain du projet de loi.
Nous allons maintenant laisser le député nous présenter son projet de loi et [Difficultés techniques].
Monsieur May, vous avez cinq minutes à votre disposition.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie le Comité de m'avoir invité à présenter mon projet de loi d'initiative parlementaire . Je remercie particulièrement tous ceux qui ont voté pour le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, assurant ainsi son renvoi au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. J'ai hâte d'entendre vos questions et de discuter du projet de loi.
Comme vous le savez, le projet de loi a franchi l'étape de la deuxième lecture avec l'appui unanime de la Chambre et suscité l'intérêt et le soutien de particuliers, d'entreprises et de militants des milieux environnementaux et technologiques de tout le pays et, en fait, d'ailleurs dans le monde. Je suis certain que, tout comme moi, vous reconnaissez l'importance et le potentiel de ce projet de loi. Je suis heureux de discuter de tout amendement au projet de loi et de toute mesure susceptible de le renforcer. J'espère avoir amplement l'occasion d'entendre votre point de vue à cet égard.
Le projet de loi répond à certaines craintes que la Loi sur le droit d'auteur soit utilisée et interprétée dans les domaines qui dépassent largement sa portée, en particulier aux préoccupations relatives aux dispositions sur le droit d'auteur qui empêchent la réparation d'appareils et de systèmes numériques, même par leur propriétaire, alors que rien n'est copié ni distribué.
La Loi sur le droit d'auteur prévoit des mécanismes qui rendent impossible — ou extrêmement difficile — pour les consommateurs de réparer leurs propres produits. Cette loi prévoit des mesures techniques de protection visant à protéger la propriété intellectuelle des appareils. Ces mesures peuvent indirectement empêcher toute réparation, forcer la fermeture d'ateliers indépendants de réparation et empêcher les propriétaires de réparer eux-mêmes leur appareil ou d'y remplacer des pièces. Elles peuvent même empêcher les réparations après la faillite de l'entreprise, parce que le contournement des mesures techniques de protection demeurerait illégal, même si l'entreprise ne fabrique plus le produit et s'il n'existe aucune autre option pour réparer ou remplacer l'appareil.
Cela est contraire à tout ce à quoi les Canadiens s'attendent instinctivement lorsqu'ils achètent un produit. À mesure que la technologie évolue et que des systèmes numériques sont intégrés à ces produits, les mesures techniques de protection enchâssées dans la Loi sur le droit d'auteur peuvent empêcher toute réparation, même celles que les consommateurs devraient pouvoir effectuer facilement.
Si le projet de loi est adopté, il pourrait transformer le paysage de la réparation. Supposez que votre appareil intelligent tombe en panne. Vous n'auriez plus à attendre qu'un réparateur licencié possédant les mots de passe ou les outils requis pour contourner les mesures techniques de protection vienne chez vous. Vous pourriez commander et installer la pièce vous-même ou demander à une autre entreprise de le faire pour vous.
Ce projet de loi permet au consommateur de garder le contrôle du produit qu'il a acheté et restreint la capacité du fabricant de tirer profit de son produit longtemps après sa vente, ce qui est non seulement inacceptable, mais aussi anticoncurrentiel. Ces actions pourraient être considérées comme illégales en vertu de la Loi sur la concurrence du Canada. Par conséquent, les Canadiens ne se retrouveraient plus face au dilemme d'avoir à se débarrasser de leurs produits de qualité, parfois neufs, à cause d'une défectuosité mineure. Cela contribuerait grandement à réduire le gaspillage et augmenterait notre capacité d'entretenir efficacement nos petits appareils intelligents.
Je sais fort bien que d'autres projets de loi d'initiative parlementaire ont été présentés dans le passé pour répondre aux préoccupations concernant le droit de réparer. Sachez que ce projet de loi se distingue des autres par sa structure et sa forme, ce qui est délibéré. J'ai voulu permettre aux consommateurs de contourner, de manière très spécifique et limitée, une mesure technique de protection uniquement aux fins de diagnostic, d'entretien ou de réparation.
Je suis également très conscient que cette mesure législative doit être adoptée par les provinces afin de couvrir d'autres aspects du droit de réparer, notamment la disponibilité des pièces de rechange, l'obligation de fournir des manuels de réparation, la mise en place de mesures supplémentaires de protection des consommateurs et la réglementation de la vente de produits qui ne peuvent être réparés.
Ce qu'il faut retenir, c'est que le projet de loi est un précurseur de bon nombre de ces autres mesures. Sans la modification de la Loi sur le droit d'auteur, ces autres modifications législatives et réglementaires ne pourront avoir l'effet souhaité, car les mesures techniques de protection ne peuvent être contournées aux fins de réparation. D'où l'importance de ce projet de loi, parce qu'un jour ou l'autre, il deviendra nécessaire.
Une mesure législative sur le droit de réparer a été à l'étude dans les provinces et elle est en place ou en cours de rédaction dans de nombreux États américains. Compte tenu de notre intérêt commun à éviter le gaspillage et à laisser aux consommateurs le contrôle de leurs propres produits, nous devons offrir cet espace pour les réparations.
Madame la présidente, je vous remercie de m'avoir accordé votre temps aujourd'hui. Je serai ravi de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur May.
J'ai lu votre projet de loi avec attention et, pour être franc, je trouve que vous avez raison. Je pense qu'il y a deux extrêmes dans ce débat. D'un côté, il y a l'obligation du gouvernement, comme c'est le cas maintenant en vertu de la Loi sur le droit d'auteur [Difficultés techniques], de respecter le droit exclusif de réparation du vendeur. De l'autre, il y a l'interdiction faite au vendeur de mettre en place des protections techniques.
Vous ne touchez pas à ces aspects dans votre projet de loi. En gros, vous levez l'interdiction de contourner la technologie afin de permettre aux consommateurs qui veulent essayer de réparer eux-mêmes un appareil de contourner la mesure technique de protection à cette fin. En proposant cette modification à la Loi sur le droit d'auteur, vous enchâssez dans la Loi le principe du consentement mutuel de l'acheteur et du vendeur. C'est la position que nous devons adopter à cet égard.
C'est davantage un commentaire qu'une question. Je vous invite à y réagir.
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Merci, monsieur Poilievre.
Je conviens que la portée du projet de loi n'est pas exagérée. En fait, c'est la deuxième fois que je présente un projet de loi d'initiative parlementaire à la Chambre. J'ai beaucoup appris la première fois.
Quand nous avons rédigé ce projet de loi, nous voulions nous assurer qu'il aurait une portée générale. Je ne m'attendais pas à ce qu'il reçoive l'appui unanime de la Chambre, mais j'en ai été ravi. Nous voulions également nous assurer qu'il aiderait tous les Canadiens et qu'il serait un pas dans cette direction. Bien souvent, les projets de loi d'initiative parlementaire sont rédigés de manière à pouvoir se rendre à la ligne d'arrivée, mais quand nous avons abordé cet enjeu, nous avons compris très rapidement que ce n'était pas la bonne façon de fonctionner. Nous devions faire un premier pas et donner aux provinces la possibilité de définir elles-mêmes le principe du « droit de réparer ».
C'est ce que fait le projet de loi et je pense qu'il le fait d'une manière raisonnable. Nous avons adopté une approche équitable, comme vous le dites, monsieur Poilievre. Honnêtement, je pense que c'est pour cette raison que nous avons réussi à obtenir l'appui unanime de la Chambre.
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Monsieur Jowhari, je vous remercie de cette question. Je n'ai pas de données exactes concernant les économies. C'est une très bonne question, et si, comme je l'espère, nous invitons d'autres représentants de l'industrie à comparaître à ce sujet, ils seraient peut-être mieux placés que moi pour y répondre.
Ce qui est évident, c'est que les choix des consommateurs sont basés sur différents facteurs, le premier étant le prix et le coût. Nous savons que s'il coûte moins cher de remplacer un produit que de le réparer, nous allons en acheter un nouveau et envoyer l'autre à la décharge.
C'est ce qui se passe en ce moment. Nous avons un système qui permet au fabricant de l'appareil de contrôler le coût de la réparation, il est donc dans son intérêt d'exiger un prix tellement élevé pour la réparation que tout consommateur, après avoir comparé le coût de réparation par rapport au coût de remplacement, choisira de remplacer son appareil.
Cela nous amène à l'étape suivante du projet de loi qui porte, bien entendu, sur l'environnement.
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Je m'excuse de vous répondre en anglais. Je fais des efforts pour améliorer mon français, mais je suis encore loin de pouvoir l'utiliser ici aujourd'hui.
C'est le côté environnemental de ce problème qui a été ma grande motivation à déposer ce projet de loi d'initiative parlementaire. De toute évidence, à mesure que nous faciliterons la réparation d'un plus grand nombre de produits, moins il y aura de déchets électroniques. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à souhaiter l'instauration d'une culture du « faites‑le vous-même ».
Sur YouTube, vous pouvez trouver des tutoriels pour réparer à peu près n'importe quoi. J'ai deux enfants. Je leur apprends le plus possible à réparer les choses. Non seulement par respect de l'environnement, mais pour préserver un savoir-faire en voie en disparition au sein de notre génération. Le problème de l'obsolescence programmée est omniprésent. Ma belle-mère a une sécheuse des années 1960 encore en très bon état. Elle a dû remplacer une courroie de ventilateur il y a quelques années et l'appareil fonctionne à merveille.
Cela est de moins en moins courant. Nos appareils sont conçus pour une durée limitée. C'est un choix du fabricant, mais ce choix est motivé par les consommateurs. Nous devons reconnaître que ce projet de loi d'initiative parlementaire ne réglera pas ce problème, mais les mesures législatives et réglementaires qu'adopteront les provinces pourraient obliger les fabricants à fournir des pièces, des manuels ou autres outils, qui permettent de réparer certains de ces appareils. Je pense que nous devons réfléchir sérieusement à ce que nous voulons faire.
Je suis d'accord avec vous, monsieur, l'obsolescence programmée est un problème que ce projet de loi ne permettra pas de régler.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je vous remercie, M. May, pour votre travail sur ce projet de loi. Les néo-démocrates l'appuient, mais en fait nous irions beaucoup plus loin. En 2009, la Chambre a adopté mon projet de loi d'initiative parlementaire, par 247 voix contre 18, portant sur le marché secondaire de l'automobile. Depuis, un accord volontaire a été conclu. L'ancien ministre Clement a réussi à négocier avec l'industrie, c'est‑à‑dire le secteur automobile et le marché secondaire. Cet accord doit être mis à jour.
Que proposeriez-vous dans ce projet de loi pour faire avancer... Il ne s'agit pas seulement des droits des consommateurs. Vous avez fait remarquer la nécessité de protéger l'environnement et les consommateurs. Quel message enverriez-vous à tous les innovateurs pour qu'ils sachent que si, après avoir acheté un produit et pris connaissance de la garantie, ils rompent cet accord de garantie, ils ne seront pas considérés comme des contrevenants pour avoir acheté un produit et l'avoir ensuite adapté, changé, amélioré ou perfectionné? Je pense que c'est un aspect qu'il ne faut pas perdre de vue.
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Je vous remercie, monsieur Masse. Je suis d'accord avec vous. Je pense qu'il est tout à fait possible de sensibiliser différents secteurs à la pertinence d'une loi sur le « droit de réparer ».
Je vous remercie pour le travail que vous avez fait dans le passé. J'ai longuement discuté avec le , le président du caucus automobile du Parti libéral au sujet de la position de l'industrie automobile sur le droit de réparer.
Vous avez tout à fait raison. Il s'agissait d'un accord volontaire. Il a bien fonctionné, sans pour autant être parfait. Il comporte un certain nombre de lacunes et doit absolument être mis à jour. Certaines compagnies, comme Tesla bien entendu, ne respectent pas cet accord. Beaucoup d'entreprises, comme Volkswagen et Mercedes-Benz, ne l'appliquent pas.
Prenons l'exemple du secteur automobile et des différents acteurs de ce secteur qui pourraient être désavantagés par un accord de ce genre. De toute évidence, cet accord n'a pas causé de tort à l'industrie automobile. En revanche, il a permis la mise en place de toute une gamme de solutions de rechange, qu'il s'agisse de mécaniciens indépendants, de fournisseurs de pièces ou de services. C'est probablement ce qui se passerait avec le droit de réparer des appareils numériques. Je pense que cela permettrait de combler cette lacune et de faire en sorte que les consommateurs auraient ces choix et ces options à leur disposition.
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Je suis ravi de cette question. C'est l'une des raisons qui m'ont incité à présenter ce projet de loi. Je représente la circonscription de Cambridge. Je suis perçu par beaucoup comme un député urbain, mais en réalité, si vous regardez la carte de ma circonscription, vous constaterez qu'elle est rurale à 70 %.
C'est vraiment un gros problème pour les agriculteurs de ma circonscription et de tout le Canada. Bon nombre d'entre eux nous ont dit avoir dû remplacer certaines pièces de machinerie au fil du temps, mais par des pièces munies de composantes numériques. Les agriculteurs ne peuvent donc plus remplacer un pneu sur une moissonneuse-batteuse, parce qu'un capteur intégré au pneu est relié à la carte mère, elle-même connectée au GPS qui indique qu'il y a un problème avec ce pneu.
Je fais partie de la première génération de ma famille à ne pas être né sur une ferme. Je peux vous dire que dans le milieu agricole, les gens ont l'habitude de réparer eux-mêmes la machinerie. Ce n'est pas seulement une source de fierté pour eux, c'est une nécessité. Beaucoup de gens vivent dans les localités rurales qui n'ont rien à voir avec la circonscription de Cambridge qui se trouve à courte distance des centres urbains où les agriculteurs peuvent se rendre ou faire appel à un technicien qui se rendra facilement à leur ferme. Beaucoup d'agriculteurs canadiens n'ont pas facilement accès à un technicien. Ils doivent être capables de réparer leur propre machinerie.
J'ai entendu des histoires, j'ai lu des articles et parlé à des agriculteurs qui m'ont dit qu'ils devaient envoyer leurs tracteurs par train pour les faire réparer. En plus de leur coûter très cher, cela réduit leur capacité à produire les aliments dont nous avons besoin dans ce pays.
Je sais qu'il y a eu un mouvement aux États-Unis, en particulier à l'endroit de John Deere, pour demander à l'entreprise d'identifier les mesures techniques de protection et de permettre aux agriculteurs de les contourner. Le lobby a intensifié ses efforts contre l'adoption de la loi et les parties ont convenu d'une mesure volontaire. John Deere devait mettre cette mesure en place en janvier 2021. Elle ne l'est pas encore.
Les accords volontaires sont merveilleux s'ils sont mis en place. Cela n'a pas été le cas dans le passé dans ce secteur. Je pense que nous sommes rendus à une époque où toute la machinerie, qu'il s'agisse de moissonneuses-batteuses, de simples tracteurs ou d'autres appareils, est connectée d'une manière ou d'une autre à ces mesures techniques de protection. Un agriculteur qui changerait un pneu sur une moissonneuse ne violerait nullement le droit d'auteur.
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Non. Je n'ai pas parlé directement aux provinces à ce sujet.
L'idée n'est pas de créer un projet de loi auquel les provinces devront adhérer. C'est plutôt de lever les obstacles qui empêchent actuellement les provinces d'avancer, si elles décident — elles ne sont pas obligées, mais elles peuvent choisir de le faire — d'adopter des lois ou de prendre des règlements pour protéger les consommateurs ou le droit de réparer. Étant donné que les mesures techniques de protection existent dans la Loi sur le droit d'auteur, tout ce que font les provinces d'ici à ce que cette loi soit modifiée, risque de mener à des contestations judiciaires. Le seul objectif de ce projet de loi est de supprimer cet obstacle afin que les provinces puissent faire ces choix.
Maintenant, [Difficultés techniques] quels choix elles font. Je sais qu'un ancien député libéral de l'Assemblée législative de l'Ontario a présenté un projet de loi d'initiative parlementaire ou une mesure législative qui n'a pas abouti. L'une des raisons de cet échec ou pour lesquelles son projet de loi a été contesté, c'est parce que les mesures techniques de protection du droit d'auteur existaient toujours.
Ce qui me motive et ce que j'espère, c'est que les provinces y voient une occasion d'aller de l'avant, de reconnaître les avantages que pourraient en retirer leurs citoyens si elles adoptaient une loi ou un règlement sur le droit de réparer.
Vous avez mentionné Apple. C'est probablement l'une des principales cibles dans ce genre de dossiers. Vous ne pouvez même pas remplacer un écran sur un appareil. Même si la pièce est disponible et que la personne a le savoir-faire, elle n'aura pas la possibilité de remplacer l'écran.
La manière dont ces systèmes ont été conçus est très pernicieuse. Il ne s'agit pas seulement des mesures techniques de protection, mais des mots de passe et des outils requis pour déverrouiller un appareil afin qu'il puisse être réparé.
Je vais vous donner un exemple. La console de jeux PlayStation comporte deux composantes principales, le disque dur et la carte mère. Si le disque dur est défectueux pour une raison ou une autre et que vous le remplacez par un disque provenant d'une vieille console ou si vous réussissez à trouver la pièce en ligne et que vous savez comment la remplacer dans votre PlayStation, la carte mère ne reconnaîtra pas le disque dur de remplacement, même s'il est en parfait état de marche, parce que les numéros de série ne correspondront pas.
Cela n'a rien à voir avec le droit d'auteur. Ce sont des appareils que l'entreprise a fabriqués en s'abritant sous la Loi sur le droit d'auteur. Même si vous avez le savoir-faire et la pièce de rechange, vous ne pourrez pas faire fonctionner cet appareil parce que le fabricant l'a conçu de telle manière qu'il ne pourra pas fonctionner.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci, monsieur May, d’avoir présenté ce projet de loi qui arrive à point nommé. Personnellement, je me détends au volant de mon tracteur et je suis pleinement conscient de l’importance de ce qui est demandé. Bien sûr, quand on se retrouve avec un module de contrôle d'émissions AdBlue qui tombe en panne, par exemple, ce n'est pas la même chose que s'il s'agissait d'un climatiseur de maison parce qu'il suffit d'ouvrir les fenêtres pour régler le problème. La panne d'un tel module signifie la fin des activités, quand on dispose en fait de peu de temps pour faire le travail nécessaire.
Un de mes électeurs m’a donné un exemple. Il y a une ferme d’environ 1 200 acres dans la région d’Olds, et sur une année, les réparations lui coûtent en moyenne 75 000 $. Bien sûr, rien de cela n’a à voir avec le genre de choses dont vous parlez, mais on peut y voir les coûts importants que représentent les réparations. Je pense que cela devient véritablement un aspect fondamental.
Nous dépendons bien sûr d'excellents ateliers de réparation dans nos collectivités, parce que ces gens‑là parviennent toujours à réparer. C'est une des questions sur lesquelles nous devons vraiment nous pencher.
Des concessionnaires et des fabricants d’équipement nous ont dit que réclamer le droit à la réparation revient à exiger le droit d’apporter des modifications illégales à du matériel agricole. Comme il ne fait aucun doute que nous allons beaucoup entendre parler de cette question, je me demande si vous ne pourriez pas nous en parler un peu.
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Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur May, d’avoir présenté ce projet de loi. Je suis heureuse que nous en discutions ici.
C’est une excellente chose que vous l'ayez déposé, parce que beaucoup de Canadiens de la classe moyenne et d'autres ne peuvent pas nécessairement se permettre de remplacer des pièces ou de les retourner au fournisseur pour les faire réparer moyennant un prix élevé. J’espère que cette mesure recevra un solide appui.
J’ai cependant des questions à vous poser.
Je sais que certaines entreprises créent délibérément des obstacles et font en sorte que certaines technologies deviennent obsolètes. Par exemple, la technologie et le logiciel des téléphones androïdes et iPhone changent tous les deux ou trois ans, de sorte que vous ne pouvez plus utiliser le même chargeur ou qu'à force de mise à jour, le téléphone ralentit tellement qu'il ne sert plus à rien.
Pensez-vous que cette mesure va obliger les entreprises à faire les choses différemment dans l’avenir, qu'elles vont continuer comme avant ou qu'elles vont essayer de faire en sorte qu’il soit encore plus difficile pour les gens de réparer leurs produits par eux-mêmes?
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C’est une bonne question, mais c’est toute la différence entre [
Difficultés techniques] la philosophie du secteur manufacturier en général. Ce projet de loi dit simplement que vous avez le droit de réparer. Il n’est plus contraire à la loi de contourner les mesures techniques de protection pour réparer ou pour remplacer une pièce ou pour diagnostiquer un problème.
Pour revenir sur ce que vous et d'autres avez parlé aujourd’hui au sujet de l’obsolescence programmée, cela relève de décisions commerciales. Les consommateurs vont aussi se dire: « D’accord, je peux effectivement remplacer la pièce de mon téléphone ou de tel ou tel appareil, mais ce nouveau modèle vient avec telle ou telle innovation et c’est ce que je veux. » C’est toujours un facteur qui influe sur la décision du consommateur. Cela ne va pas du tout ralentir les choses. L’industrie continuera d’innover et de proposer de nouveaux produits plus pratiques.
Personnellement, je ne trouve pas vraiment ce genre de chose [Difficultés techniques]. Par exemple, ma tondeuse ne comporte aucun gadget. C'est quasiment le genre de produit qu'il faut acheter maintenant, un produit basique que quelqu’un comme moi peut réparer par lui-même. L'industrie, elle, ajoute énormément de fonctionnalités secondaires aux produits modernes pour faciliter la vie des utilisateurs, pour rendre leurs appareils plus pratiques.
À l'ère du tout « intelligent », à l'heure où la 5G permet de tout relier, votre grille-pain sera bientôt connecté. D'ailleurs les réfrigérateurs peuvent déjà vous dire quand vous n’avez plus de lait ou ce genre de chose, et force est de reconnaître que ce type d’innovation ne ralentira pas, simplement parce que quelqu’un a le droit de réparer son propre appareil.
Ce que nous voulons vraiment, c’est que l’industrie reconnaisse que le recours à la Loi sur le droit d’auteur n’est tout simplement pas une solution. Si les provinces veulent que l’industrie soit protégée de cette façon, très bien. Elles devront alors adopter une loi pour le dire, et ne pas simplement se servir de la Loi sur le droit d’auteur comme d’un bouclier, d’une façon qui n’a pas été prévue.
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Nous reprenons nos travaux.
Je ne vais pas revenir sur les procédures à suivre, car je sais que les prochains témoins ont assisté au début de la séance. Je vais simplement faire un petit rappel: quand vous verrez mon petit carton jaune à l'écran, c'est qu’il vous restera 30 secondes. Le carton rouge vous indiquera que votre temps est écoulé.
Sur ce, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 3 juin 2021, le Comité se réunit pour entreprendre une étude de la nomination par décret de Monique Gomel, présidente intérimaire de la Commission canadienne du tourisme.
Nous accueillons Mme Monique Gomel, présidente par intérim du conseil d’administration, et Mme Marsha Walden, présidente-directrice générale.
Nous allons vous accorder cinq minutes pour votre exposé, après quoi nous passerons aux questions.
Sur ce, je vous cède la parole, madame.
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Bonjour et merci de m’avoir invitée à parler devant le Comité aujourd’hui.
Je m’appelle Monique Gomel et je suis la présidente intérimaire du conseil d’administration de Destination Canada. Je suis accompagnée de Marsha Walden, présidente-directrice générale de Destination Canada.
Je tiens à souligner que je vous parle depuis Vancouver, territoire traditionnel des peuples Salish du littoral, c’est-à-dire les nations Squamish, Tsleil-Waututh et Musqueam.
[Français]
J'ai été nommée présidente intérimaire en mars de cette année, mais je suis vice-présidente du conseil d'administration depuis 2017. Je suis également vice-présidente principale de l'entreprise Rocky Mountaineer, au sein de laquelle je supervise les activités de marketing mondial, les communications, les données et les renseignements, ainsi que les opérations de vente.
[Traduction]
Aujourd’hui, j’aimerais vous donner un aperçu de mon rôle de présidente intérimaire, de l’état du secteur du tourisme au Canada et des plans à court terme et à long terme de Destination Canada.
Tout d’abord, en tant que présidente intérimaire du conseil d’administration, je travaille en collaboration avec une équipe de huit administrateurs ayant de l’expérience dans le domaine du tourisme, qu’il s’agisse de propriétaires de petites entreprises, d’entrepreneurs renommés ou d’anciens cadres de sociétés multinationales.
Le gouvernement a nommé certains des meilleurs et des plus brillants dirigeants d’entreprises touristiques du Canada afin qu’ils fournissent des conseils stratégiques à l’équipe de direction et à la présidente-directrice générale de Destination Canada. Les administrateurs participent activement à la planification stratégique à long terme, à l’établissement des priorités en matière d’objectifs, à la surveillance financière et à la gestion du risque. Le conseil d’administration veille à ce que les bons systèmes de gouvernance, de leadership et d’administration soient en place, tout en donnant à l’équipe de direction la souplesse nécessaire pour gérer les activités.
[Français]
Avant de donner un aperçu de l'état du secteur dans son ensemble, j'aimerais exprimer mon point de vue à titre de voyagiste. En tant que vice-présidente principale de Rocky Mountaineer, une société canadienne de voyage par train de luxe, je constate de mes propres yeux les effets dévastateurs de la pandémie de la COVID‑19 sur nos activités. Nous n'avons pas été en mesure d'offrir des voyages en 2020 et nous avons retardé le début de notre saison 2021.
[Traduction]
Les répercussions de la pandémie sur le tourisme sont plus importantes que celles du 11 septembre, du SRAS et de la crise économique de 2008 réunies. Les femmes, les jeunes, les immigrants et les Autochtones, qui représentent le moteur de l’économie touristique, sont les travailleurs les plus durement touchés par les conséquences de la COVID‑19, qui a entraîné une réduction des activités, des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois.
Nous prévoyons que le secteur [Difficultés techniques] avant 2024.
[Français]
À ce stade de ma présentation, je tiens à souligner que la réponse du gouvernement à la pandémie a été d'une rapidité et d'une ampleur jamais vues en temps de paix.
[Traduction]
Le gouvernement du Canada a investi plus de 15 milliards de dollars pour soutenir le tourisme au cours de la dernière année. Ces investissements comprennent des programmes importants comme la Subvention salariale d’urgence du Canada et le Programme de crédit pour les secteurs durement touchés. Le budget 2021, qui, je le rappelle, doit encore être adopté par la Chambre et le Sénat, propose également un soutien important pour le secteur touristique canadien, notamment l’allocation d’un montant supplémentaire de 100 millions de dollars à Destination Canada pour le marketing.
Si les programmes de subventions gouvernementales permettent aux entreprises de survivre, la reprise ne pourra se produire que lorsque les revenus reviendront.
[Français]
Or la bonne nouvelle, c'est que, bien que le secteur soit actuellement en difficulté, nous percevons des signes clairs d'une demande future. Nos dernières recherches montrent des tendances à la hausse en ce qui concerne le sentiment de sécurité relativement aux voyages et une meilleure volonté des communautés d'accueillir des visiteurs.
[Traduction]
Forte de ces signes d’espoir, Destination Canada concentre sa stratégie sur la stimulation de la relance des revenus du marché à court terme et sur le soutien d’une industrie résiliente et prospère qui offre des avantages nets aux communautés à long terme.
Parmi les éléments clés de notre plan de relance des revenus, nous menons une campagne nationale en plusieurs phases tenant compte de l’évolution des restrictions sanitaires. Selon les recherches récentes de Destination Canada, si les Canadiens consacrent cette année les deux tiers de leurs dépenses habituelles en voyages à l’étranger à des voyages au pays, ils compenseront le manque à gagner estimé à 19 milliards de dollars créé par l’absence des voyageurs étrangers. Ils soutiendront également 150 000 emplois et contribueront à devancer la reprise d’une année entière. En d’autres termes, nous avons besoin que les Canadiens dépensent leurs budgets de vacances au Canada cette année pour accélérer la reprise de notre secteur.
Dans ses premières étapes, notre campagne vise à mieux faire comprendre aux Canadiens l’importance des voyages pour leurs communautés, à susciter la confiance et le désir de voyager à l’intérieur du pays et, enfin, à raviver l’esprit d’accueil des communautés, d’un bout à l’autre du pays.
Bien que notre secteur soit avant tout préoccupé par la protection de la santé de nos employés et de nos clients, nous sommes impatients d’accueillir à nouveau les voyageurs. Ainsi, lorsque le moment sera venu, nous commencerons à diffuser des appels à l’action plus insistants, et encouragerons les Canadiens à réserver leurs voyages. Nous sommes également actifs dans nos principaux marchés étrangers, veillant à ce que le Canada soit une destination de prédilection pour les voyages d’agrément et d’affaires lorsque la situation sanitaire le permettra. À l’heure actuelle, ces efforts s’intensifient.
Afin d’aider notre industrie à se préparer à reprendre ses activités et à livrer concurrence dans un marché extrêmement compétitif, nous devons aborder trois principaux sujets de préoccupation qui nous ont été signalés.
Il faut des renseignements précis concernant les étapes de réouverture...
Il faut des renseignements précis concernant les étapes de réouverture, il faut de la cohérence dans les protocoles sanitaires entre les ordres de gouvernement et entre les pays, et il faut que les gouvernements agissent de toute urgence pour sauver la saison estivale 2021. Aucune entreprise ne peut survivre à deux étés sans revenus.
Comme vous le comprendrez, la force de Destination Canada repose en grande partie sur les relations qu’elle entretient avec ses partenaires, notamment ses homologues provinciaux et territoriaux, l’Association touristique autochtone du Canada et ses partenaires du secteur privé.
En tant que présidente intérimaire du conseil d’administration de Destination Canada, je suis convaincue que notre travail permettra d’accroître la compétitivité du Canada en tant que destination touristique, ce qui favorisera l’épanouissement de la culture canadienne et l’émergence d’économies locales régénératrices.
Merci beaucoup.
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Certainement. Vous avez tout à fait raison: nous nous sommes tournés vers un plan essentiellement national, compte tenu de la situation actuelle. Nous sommes très sensibles aux restrictions en matière de santé et nous avons modifié nos activités en fonction de ces restrictions, au fur et à mesure qu'elles étaient adoptées. Pour nous, la première étape a consisté à communiquer l'importance du tourisme pour les collectivités des quatre coins du Canada et d'amener les Canadiens à mieux comprendre l'aspect économique du tourisme.
Deuxièmement, nous avons déployé encore plus d'efforts pour inspirer confiance dans les voyages à mesure que les restrictions étaient levées, en communiquant toutes les mesures de sécurité que nos exploitants ont appliquées partout au pays.
Troisièmement, nous cherchons à raviver le sens de l'accueil des visiteurs canadiens. La deuxième étape, au fur et à mesure que les restrictions commenceront à être levées, consistera à faire des offres plus dynamiques aux Canadiens pour les inciter à se convertir et à réserver des voyages partout au pays.
Quatrièmement, nous avons maintenu notre présence sur les marchés internationaux pour ne pas perdre notre place de chef de file pendant cette période, pour que notre marque demeure forte auprès des visiteurs internationaux et pour que ceux‑ci se la rappellent quand ils recommenceront à voyager.
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Merci, madame la présidente.
D'abord, madame Gomel, je vous félicite pour votre nomination; ensuite, je vous remercie d'être présente aujourd'hui.
Dans votre discours, vous avez mentionné un élément qui m'a surpris. Vous avez dit être particulièrement reconnaissante de la générosité du Canada, que je reconnais, et de la rapidité avec laquelle il a aidé les entreprises touristiques. Sincèrement, ce n'est pas le son de cloche que j'ai entendu durant toute la pandémie. Au contraire, on nous a dit que, s'il y a une industrie qui n'était pas soutenue par le gouvernement et qui dû attendre avant de recevoir de l'aide, c'est bien celle du tourisme, notamment parce que les programmes étaient très mal adaptés à la réalité touristique, que ce soit la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer ou la Subvention salariale d'urgence. On sait bien que les emplois sont souvent saisonniers, dans l'industrie touristique, et il faut se rappeler quels étaient les programmes en place lors des périodes de référence des mois de mars, mai et juin.
Êtes-vous vraiment satisfaite, somme toute, de l'accompagnement que le gouvernement fédéral a donné à l'industrie touristique durant toute la pandémie? Craignez-vous une quatrième vague?
Comment voyez-vous la suite des choses, avec une possible ouverture des frontières et l'émergence du variant Delta?
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Merci, madame la présidente.
Félicitations. Vous avez toute une expérience. En fait, j'ai visité Electronic Arts quand j'étais à Vancouver, il y a probablement sept ou huit ans. C'est vraiment intéressant. Je suis un joueur d'Apex Legends qui est un passe-temps amusant. J'apprécie vraiment le fait que vous ayez cette expérience, parce que je pense qu'il s'agira de commercialiser des expériences d'une façon différente.
Ce que vous avez dit au sujet de Parcs Canada a piqué ma curiosité. Dans quelle mesure nos parcs, pris en tant que destinations, seront-ils utiles pour rebâtir l'industrie touristique surtout dans le cas des touristes américains? A‑t‑on de nouvelles données à cet égard? Entrevoyez-vous des points forts sur lesquels miser, en particulier à l'heure où nous essayons de nous reconstruire au sortir de la COVID et où, espérons‑le, la frontière va rouvrir?
Est‑ce quelque chose que les Canadiens pourraient faire valoir avec succès, surtout qu'il y a plus de gens qui font des activités de plein air à cause de la COVID?
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Merci pour toutes ces précisions. Il y a urgence ici. Je crains que nous ayons perdu une autre saison touristique estivale à Niagara et que la frontière demeure fermée.
Comme vous y avez fait allusion à propos de vos discussions avec ces deux organisations nationales et provinciales, beaucoup espéraient que l'annonce d'hier serait un signal pour le secteur du tourisme. Chris Bloore, président de l'Association de l'industrie touristique de l'Ontario, a qualifié l'annonce d'hier d'épouvantable, affirmant qu'on venait d'assener un coup bas à l'industrie.
Comme les entreprises touristiques sont en quête d'un semblant de cohérence, d'un échéancier, d'un plan officiel à mettre en place, j'aimerais poser la question suivante, parce que la plupart des organismes touristiques partagent ce point de vue sur la nécessité de disposer d'un plan de réouverture du tourisme. Destination Canada est-elle d'accord avec l'Association de l'industrie touristique et la Table ronde canadienne sur le voyage et le tourisme qui demandent au gouvernement de publier immédiatement un plan concernant la réouverture de la frontière?
Madame Gomel, je crois comprendre que ce genre de plan... non seulement l'Association de l'industrie touristique, mais aussi Rocky Mountaineer sont membres de la Table ronde canadienne sur le voyage et le tourisme.
Êtes-vous d'accord pour dire que nous avons besoin de ces mesures et que le plan officiel de réouverture devrait être mis en place sans plus tarder?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie nos témoins d'être parmi nous aujourd'hui. Je vais partager mon temps de parole avec mon collègue, M. Erskine-Smith.
Ma question s'adresse à Mme Gomel.
Je sais que bon nombre d'entre nous vous ont posé des questions sur la réouverture de la frontière, surtout pour les personnes entièrement vaccinées. Pour le moment, il est prévu que les règles changent le 5 juillet pour les Canadiens et pour les résidents permanents qui sont entièrement vaccinés à leur entrée au Canada. Cependant, il n'est pas question de permettre à qui que ce soit d'autre d'entrer au Canada.
Vous avez dit que vous n'aviez pas vraiment votre mot à dire à ce sujet, mais que vous fournissiez des données scientifiques et des renseignements au . Ne vous arrive-t‑il pas d'avoir un rôle plus actif dans ce genre de conversation?
Voici ma deuxième question. En ce qui concerne les déplacements interprovinciaux, le rôle que vous avez dit jouer et la promotion des voyages interprovinciaux — alors que certaines provinces n'ont toujours pas accepté cette possibilité pour l'été —, que comptez-vous faire pour inciter les provinces à ouvrir leurs frontières, du moins aux autres Canadiens? À quel titre êtes-vous en mesure de le faire?
Vous avez admis ne pas être en mesure de parler de la réouverture de la frontière ni de donner des conseils au gouvernement. Vous ne participez pas explicitement à ces conversations. Cependant, nous savons que la fermeture de la frontière a des répercussions profondes et durables sur le secteur du tourisme au Canada. En ce qui concerne les ravages de la pandémie de COVID‑19 sur le secteur, comme vous l'avez indiqué, vous avez besoin de jalons clairs au sujet de la réouverture, de cohérence dans les protocoles sanitaires et d'une action immédiate de tous les gouvernements.
Le 5 juillet, nous dirons que les Canadiens et les résidents permanents entièrement vaccinés n'ont pas besoin de quarantaine et que les déplacements seront plus libres. En ce qui concerne les Américains et l'importance de leur permettre d'entrer au Canada, qu'auriez-vous à dire du fait qu'en 2019, nous avons accueilli 22,1 millions de touristes internationaux, dont plus des deux tiers en provenance des États-Unis. Plus de 15 millions de touristes internationaux sont venus de chez notre voisin du Sud.
Si nous disions, dans un premier temps, que nous allons ouvrir notre frontière à nos cousins américains qui sont entièrement vaccinés, quel serait l'impact positif sur le secteur du tourisme au Canada?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Dans le contexte actuel, l'industrie touristique revendique une planification pour les deux et trois prochaines années, afin de maintenir son expertise et de recevoir un soutien financier particulier. Elle demande notamment la prolongation de la Subvention salariale d'urgence du Canada pour ce secteur.
Je pense notamment à tous les événements touristiques, comme les festivals, qui peuvent nécessiter jusqu'à deux ans de préparation, mais, surtout, qui demandent un travail de longue haleine durant toute une année. Vous semblez très satisfaite des mesures mises en place par le gouvernement.
Allez-vous faire des revendications en ce sens afin qu'une vision à long terme soit adoptée pour les différents festivals?
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C'est excellent. C'est bien pour vous.
J'encourage tous les Canadiens à songer au Rocky Mountaineer et à envisager de dépenser leur argent ici, au Canada, auprès d'excellentes entreprises touristiques comme la vôtre et d'autres partout au pays.
J'espère que VIA Rail va offrir des services que le marché n'offre pas déjà. Nous n'avons pas besoin de subventionner une entreprise d'État pour qu'elle s'en prenne à une entreprise privée, d'autant que vous payez des impôts qui, ô ironie, servent à subventionner votre concurrence.
Je vais m'en tenir à cela, car je vois bien que vous êtes très prudente dans vos propos, ce que je comprends, compte tenu de vos activités. Je vous souhaite une super réouverture ainsi que la prospérité, à vous, à vos employés et à vos actionnaires.
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Merci. D'une façon très générale, je dirais que nous percevons notre rôle comme consistant à aider notre industrie à contribuer à la qualité de vie des collectivités partout au pays, alors que nous enrichissons la vie de nos visiteurs [
Difficultés techniques] des résidents et des lieux de notre pays.
Nous nous appuyons sur quatre piliers qui vont nous aider non seulement à saisir les occasions à court terme, mais aussi à nous positionner à long terme. Tout d'abord, nous devons nous assurer d'avoir l'adhésion des Canadiens pour accueillir les visiteurs dans les collectivités. Deuxièmement, nous prenons des mesures pour accroître la vitalité de notre industrie dans le temps. Il faut notamment mettre l'accent sur les voyageurs de grande valeur qui dépenseront davantage au Canada et qui nous aideront à maintenir des emplois bien rémunérés au pays.
Troisièmement, nous devons mettre l'accent sur la résonance de la marque pour nous assurer que l'offre touristique du Canada demeure concurrentielle à l'échelle internationale et que nous disposions de budgets de marketing qui appuient notre capacité à soutenir la concurrence à court terme. Enfin, le quatrième pilier de notre stratégie consiste à proposer des expériences légendaires. Il y en a déjà beaucoup au Canada et nous voulons continuer de faire en sorte que le travail de nos organismes de développement économique contribue à ces expériences pour nous assurer que nous serons concurrentiels [Difficultés techniques] parce que c'est en ayant le bon produit que nous serons concurrentiels à long terme.
Nous avons maintenant un rôle à jouer sur le plan des stratégies à élaborer à cette fin, de sorte à disposer de stratégies fondées sur la demande et à collaborer avec les organismes de développement régional pour nous assurer de bien positionner notre industrie pour l'avenir.
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Oui, nous devons nous arrêter à 13 heures en raison des limites imposées au service d'interprétation.
Si cela vous convient, monsieur Ehsassi, nous allons nous arrêter ici.
Merci beaucoup.
Sur ce, je tiens à remercier nos témoins, Mme Gomel et Mme Walden, d'avoir été des nôtres aujourd'hui.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous faire part des préoccupations de l'industrie, mais aussi des possibilités qui se présentent, et aussi d'avoir rappelé aux Canadiens de sortir, d'aller découvrir notre grand pays, de dépenser leur argent ici, au Canada, de rester en sécurité et, évidemment, de visiter notre grand pays d'un océan à l'autre et de le faire tant qu'ils en ont l'occasion.
Sur ce, je vous dis adieu.
Avant de lever la séance, je tiens à dire que c'est notre dernière réunion avant notre retour à l'automne. Je remercie tout le monde — les analystes, les informaticiens, le greffier, les gens dans la salle, les travailleurs sanitaires et les interprètes — d'avoir permis au comité INDU, qui siège depuis février 2020, de faire ce qu'il fait. Sans vous, nous n'aurions pas pu le faire.
Encore une fois, je tiens à remercier notre personnel de soutien, tous nos employés qui rendent ce que nous faisons possible. Ce comité est fantastique.
[Français]
Tous mes collègues seront d'accord pour dire que nous avons travaillé dans un esprit de collaboration.
[Traduction]
Nous sommes parfois un peu fous, mais c'est intéressant.
Je tiens à vous remercier tous, parce que nous avons vraiment fait équipe. Nous avons été en mesure de produire [Difficultés techniques] et je veux vous remercier parce que cela m'a beaucoup facilité la tâche. Je promets de ramener les cartes en septembre, parce que je sais à quel point vous les aimez tous.
Reposez-vous cet été. Allez voir le député Baldinelli parce qu'il semble qu'il a besoin que nous lui rendions visite. Allez visiter d'autres coins de pays et prenez soin de vous. Je vous reverrai tous à l'automne. S'il y a des mises à jour concernant les rapports et autres, nous communiquerons avec vous.
Sur ce, la séance est levée.