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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la réunion 10 du Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes. Conformément à l’ordre de renvoi du samedi 11 avril, le Comité se réunit en vue d’entendre des témoignages concernant la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
La réunion d’aujourd’hui se tient par vidéoconférence. Les travaux seront diffusés sur le site Web de la Chambre des communes.
Mesdames et messieurs, j’aimerais vous rappeler d’attendre que j’aie dit votre nom pour parler. Lorsque vous êtes prêts à prendre la parole, allumez votre micro et, lorsque vous aurez terminé, éteignez-le. Parlez lentement et clairement pour que les interprètes puissent bien faire leur excellent travail.
Comme je le fais normalement, je vais vous montrer un carton jaune lorsqu’il ne vous reste que 30 secondes dans votre intervention, et un carton rouge lorsque votre temps de parole est écoulé.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à nos témoins. Ce soir, nous accueillons l’honorable Marie-Claude Bibeau, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire; l’honorable Mélanie Joy, ministre du Développement économique et des Langues officielles; Siddika Mithani, présidente de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, l’ACIA; Chris Forbes, sous-ministre du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire; et, du ministère de l’Industrie, M. Simon Kennedy, sous-ministre, et M. Paul Thompson, sous-ministre délégué.
Nous allons commencer par entendre les témoignages. Chaque témoin aura 10 minutes pour prononcer ses remarques liminaires.
Madame la ministre Joly, la parole est à vous pour 10 minutes.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour à tous et à toutes, chers membres du Comité.
Bonjour, madame Bibeau.
Je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui pour rendre compte devant les membres du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de tout le travail fait par l'équipe de Développement économique Canada, qui comprend les six agences de développement régional, appelées en français les ADR, en réponse à la pandémie de la COVID-19.
J'ai aussi une pensée pour tout le personnel qui travaille en coulisses pour que ces rencontres virtuelles aient lieu.
Je vous remercie de votre engagement envers la démocratie.
[Traduction]
Merci également à tous les membres de l’opposition qui ont travaillé en collaboration avec le gouvernement pour faire face à la pandémie — pour protéger et sauver la vie des Canadiens, et assurément pour préserver leur santé — tout en faisant face aux répercussions sur l’économie canadienne.
Je sais que certains d’entre vous sont originaires de l’Alberta. Je tiens évidemment à vous transmettre mes salutations et à vous dire que je suis de tout cœur avec vous et avec tous les habitants de Fort McMurray en ce moment même où ils doivent faire face aux conséquences des inondations. Nous le sommes tous.
[Français]
D'un bout à l'autre du pays, la pandémie de la COVID-19 a déclenché chez les Canadiens un tourbillon d'incertitude et d'anxiété. La vie de tout le monde a été bouleversée. C'est le cas pour les entrepreneurs et les travailleurs des petites et moyennes entreprises, ainsi que pour le secteur du tourisme, dont le tourisme autochtone, qui doit faire face à des défis uniques. Ce sont des moments très difficiles pour une industrie qui avait vraiment le vent dans les voiles.
Au cours des dernières semaines, nous avons écouté plusieurs entrepreneurs qui vivent des réalités quotidiennes différentes, mais qui sont confrontés à un scénario très similaire. Ces gens travaillent fort, respectent les règles et font tout ce qu'il faut pour assurer la survie et la croissance de leur entreprise. Malgré tout, ils se retrouvent maintenant devant un tsunami économique, qui était difficile à prévoir il y a seulement quelques semaines. Ces entreprises sont une source de bons emplois, mais aussi de fierté locale. Elles ne constituent rien de moins que l'épine dorsale de nos quartiers et de nos régions.
Nous sommes à un tournant dans l'histoire de notre pays et, plus que jamais, nos décisions assureront non seulement le succès de notre économie, mais aussi celui de nos communautés. Cela veut dire que nous devons avoir des conversations franches et honnêtes, comme celle que nous avons aujourd'hui et celles que j'ai eues avec des milliers de personnes, dont des dirigeants d'entreprise, des associations et des entrepreneurs de partout au pays depuis le début de la crise.
Grâce au plus important programme d'aide économique de notre histoire, nous mettons de l'argent dans les poches des Canadiens qui en ont besoin, comme ceux qui ont perdu leur emploi en raison de la COVID-19 et qui ont accès à la Prestation canadienne d'urgence.
Qu'avons-nous entendu? Que nos efforts ont des répercussions concrètes. Grâce à la Subvention salariale d'urgence, les entreprises peuvent garder leurs travailleurs et réembaucher ceux et celles qui avaient perdu leur emploi.
Nous avons également mis en place plusieurs mesures destinées aux entreprises, comme l'a indiqué la ministre Ng devant ce comité la semaine dernière. Toutefois, malgré l'ampleur du filet social mis en place, on entend dire que la situation demeure difficile pour les plus petites entreprises. Nous avons écouté et réajusté le tir. On nous a dit qu'elles avaient besoin de plus de flexibilité quant aux différentes mesures de soutien offertes. C'est très certainement ce que la mairesse de Montréal, Mme Valérie Plante, m'a indiqué lors de la conversation que nous avons eue. C'est ce que nous avons fait en élargissant les critères d'accès au programme de soutien offert par la BDC, notamment en ce qui concerne la subvention salariale.
[Traduction]
Janet de Silva, du Toronto Regional Board of Trade, nous a dit que ses membres étaient inquiets au sujet du paiement des loyers, et qu’ils espéraient que les gouvernements seraient là pour les aider. On a répondu présent. En une semaine, nous avons conclu une entente avec l’ensemble des provinces et des territoires pour mettre en œuvre la nouvelle Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial aux petites entreprises.
Steve McLellan, de la Chambre de commerce de la Saskatchewan, nous a dit que la subvention salariale était un pas dans la bonne direction, mais qu’elle devait être plus élevée, de 10 % à 75 %. On a écouté, et on a agi.
Brigitte Anderson, du Greater Vancouver Board of Trade, a fait part de la préoccupation des entreprises quant à la manière dont elles pourraient maintenir le plus grand nombre possible de personnes au travail.
Sheri Somerville, de la Chambre de commerce de l’Atlantique, nous a demandé quel rôle les agences de développement régional pouvaient jouer. Beaucoup, beaucoup de gens ont indiqué que ces agences étaient l’outil adéquat pour soutenir nos économies locales et les entreprises qui n’ont pas pu avoir accès au soutien que notre gouvernement proposait.
Chaque fois, nous avons écouté avec attention, en nous demandant quel était le moyen d’aider le plus grand nombre d’entrepreneurs et d’entreprises possible avec des mesures qui viendraient en aide aux travailleurs. Nous croyons aussi que la meilleure façon d’aider les gens qui font fonctionner au quotidien les entreprises dont on a tant besoin dans nos communautés est d’avoir recours à une institution en qui ils ont confiance.
Nos six agences fédérales de développement économique régional sont bien placées pour aider les travailleurs et les entreprises en cette période de crise. C’est pourquoi nous avons mis en place le Fonds d’atténuation et de relance régionale, avec un budget total de 962 millions de dollars. Ce fonds soutiendra les entreprises qui ne peuvent pas bénéficier des programmes existants et qui jouent un rôle clé dans leur économie locale.
[Français]
Plus précisément, ce nouveau fonds doublera le financement visant à soutenir l'économie des régions. Nous accorderons 675 millions de dollars aux agences de développement économique régional et 287 millions de dollars iront au réseau des Sociétés d'aide au développement des collectivités, mieux connues au Québec sous le sigle SADC. Dans le reste du Canada, on les appelle les
[Traduction]
community futures development corporations ou CFDC.
[Français]
Ces sociétés jouent un rôle essentiel dans nos régions rurales. Cette aide soulagera les pressions immédiates et aidera les entreprises locales à payer leurs employés et à couvrir leurs frais fixes. Nous devons protéger les rues principales et les commerces de proximité, et c'est ce que nous pouvons faire avec l'aide de ces partenaires. Ces fonds seront administrés par les six ADR, qui sont souvent le premier point de contact au niveau local.
À cela s'ajoutent les 15 millions de dollars alloués pour la création du Fonds de soutien aux entreprises du Nord touchées par la pandémie. J'ai également demandé à toutes les agences de développement de mettre en œuvre des mesures d'assouplissement pour les clients actuels, à commencer par un moratoire de trois mois sur tous les paiements dus aux agences, afin de soulager en partie la pression financière qui s'exerce sur ces entreprises. J'ai aussi pris des mesures pour accélérer les approbations de projet et demandé aux agences d'engager les fonds non alloués dans l'aide aux secteurs qui en ont le plus besoin, dont celui du tourisme.
De l'aide a aussi été accordée à des entreprises qui ne peuvent pas combler leurs besoins essentiels durant la pandémie. C'est le cas de Bouctouche Bay Industries, au Nouveau-Brunswick, qui a bénéficié du maillage de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, ou APECA, pour mettre en marché des visières de protection pour les travailleurs du réseau de la santé de la Nouvelle-Écosse. Il y a aussi le Groupe CTT, un centre spécialisé en technologies du textile de Saint-Hyacinthe, au Québec, qui a reçu un appui financier pour acquérir l'équipement nécessaire à la certification des blouses de protection pour les travailleurs de la santé, une compétence qui avait été délocalisée à l'international. VIDO-InterVac, un centre de recherches de l'Université de la Saskatchewan, à Saskatoon, bénéficie de l'appui de notre gouvernement pour deux initiatives visant à moderniser ses installations, mais aussi à développer et à accélérer la production de vaccins à usage vétérinaire et de vaccins d'usage humain pour les marchés intérieur et commercial.
Le tourisme a été l'un des premiers secteurs touchés par la pandémie. Vous savez comme moi que le tourisme fait vibrer nos communautés — vos communautés —, l'économie des régions d'un bout à l'autre du pays en créant de bons emplois et des expériences uniques pour les visiteurs. La crise est un coup très dur pour cette industrie, et nous allons nous en sortir ensemble. Nous avons mis plusieurs mesures en place et nous continuons à être en contact constant avec les principaux intervenants du secteur et les ministres des provinces et des territoires pour avoir une approche coordonnée et pour bien comprendre les enjeux régionaux.
Au début de la pandémie, Destination Canada, notre agence, s'est d'ailleurs associée à des firmes de recherche afin d'étudier les répercussions de la COVID-19 sur le tourisme et de fournir des données probantes sur le sujet. Nous serons en mesure, par la suite, de prendre de meilleures décisions.
Dans ces moments difficiles et incertains, les citoyens canadiens peuvent être sûrs que le gouvernement est là pour les soutenir. Nous restons vigilants et allons continuer à faire les rajustements nécessaires.
Notre message aux travailleurs et aux entreprises est clair: nous sommes là pour vous avec des mesures de soutien concrètes, et ce, partout au pays. C'est aussi vrai pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire...
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Je vais passer d’une langue à l’autre.
Je vous remercie, madame la présidente, ministre Joly, et membres du Comité. Je suis contente de me joindre à vous aujourd’hui. J’aimerais mentionner que mon sous-ministre, Chris Forbes, est en ligne, tout comme la présidente de l’ACIA, Siddika Mithani.
Je tiens d’abord à remercier les familles agricoles du Canada, nos transformateurs alimentaires et tous ceux qui répondent à l’appel pendant cette crise sans précédent, comme les camionneurs, les détaillants, les employés d’épicerie, les groupes communautaires et les banques alimentaires. Tout le monde travaille très fort pour s’adapter aux pressions énormes qui se font sentir sur la chaîne d’approvisionnement.
Plus que jamais, les Canadiens peuvent voir à quel point nos producteurs agricoles et nos transformateurs alimentaires sont essentiels, eux qui se mobilisent pour nous nourrir pendant cette crise. Même si les Canadiens continuent d’avoir accès à de la nourriture en abondance, nous reconnaissons que plusieurs secteurs sont touchés par la COVID-19. Par exemple, plusieurs usines de transformation sont fermées temporairement ou fonctionnent au ralenti. Des fermes et des usines de transformation s’inquiètent de ne pas avoir assez de main-d’œuvre. La fermeture des restaurants et des services alimentaires a causé un surplus de production dans certains secteurs.
J’ai à cœur le bien-être de nos agriculteurs et de nos travailleurs de la production alimentaire et je comprends qu’ils vivent beaucoup de stress en ce moment. Notre équipe travaille sans relâche pour répondre aux répercussions de l’éclosion de la COVID-19 sur notre secteur alimentaire. Nous comprenons que chaque secteur agricole a des besoins particuliers et qu’il est touché différemment. Je tiens à assurer aux producteurs que nous étudions activement des mesures supplémentaires pour leur venir en aide.
Je suis contente de pouvoir vous présenter les actions que nous avons menées jusqu’à maintenant pour soutenir nos agriculteurs et nos transformateurs d’aliments et nous assurer que les Canadiennes et Canadiens continuent d’avoir un accès constant à l’alimentation.
Comme vous le savez, des usines de transformation du bœuf ont été considérablement touchées par la COVID-19 partout au pays, et certaines ont dû fermer temporairement. Cela a un effet domino sur les éleveurs de bétail et de porc, qui doivent assumer des coûts plus élevés parce qu’ils doivent nourrir leurs animaux plus longtemps à la ferme. En même temps, les prix du bœuf et du porc changent rapidement. Je sais que certains producteurs, en dernier recours, doivent prendre la décision difficile de faire l’abattage d’une partie de leur bétail dans des conditions décentes.
Pour répondre à ces défis, le gouvernement travaille directement avec des groupes de travail de l’industrie à trouver des moyens d’aider les éleveurs à gérer leur production pendant cette période d’instabilité. Nous communiquons aussi avec les autorités sanitaires provinciales et locales pour fournir aux employeurs les conseils les plus éclairés sur les mesures à prendre pour protéger la santé de leurs employés, y compris dams le secteur agroalimentaire.
En plus, le a annoncé 20 millions de dollars pour aider l’Agence canadienne d’inspection des aliments à engager, à former et à équiper du personnel supplémentaire. Cette mesure leur permettra aussi de leur accorder plus de temps et de quarts de travail supplémentaires. Comme les capacités de transformation alimentaire changent en ce moment, le financement va aussi servir à partager les ressources d’inspection entre les usines inspectées par le provincial et par le fédéral. C’est ce qu’on fait déjà en Alberta.
[Français]
Même avant la pandémie, le secteur alimentaire avait déjà des défis importants en raison du manque de main-d'œuvre. Le secteur des fruits et des légumes dépend largement des travailleurs étrangers temporaires pour faire les semences et les récoltes. Pour protéger la santé des Canadiens et les travailleurs, et pour assurer la solidité et la fiabilité de notre chaîne d'approvisionnement, le gouvernement a agi rapidement pour exempter les travailleurs agricoles saisonniers des restrictions de voyage. Bien sûr, nous avons imposé un protocole strict pour le dépistage préventif des travailleurs et un isolement de 14 jours dès leur arrivée. Nous avons investi 50 millions de dollars, soit 1 500 $ par travailleur, pour aider les employeurs à couvrir les frais associés à ces mesures sanitaires. Par ailleurs, nous invitons tous les Canadiens qui ont perdu leur emploi à cause de la COVID-19 à envisager les nombreuses possibilités de travail dans l'industrie agroalimentaire.
Nous avons offert des incitatifs aux étudiants pour les aider à trouver un emploi cet été, y compris en agriculture, et nous avons augmenté la subvention salariale à 100 % dans le cadre du programme Emplois d'été Canada.
Nous avons aussi lancé un portail d'offres d'emploi et une campagne dans les médias sociaux pour inciter les Canadiens à mettre la main à la pâte et à nourrir leurs concitoyens pendant la crise.
Notre gouvernement a annoncé toute une panoplie d'outils financiers pour aider les producteurs agricoles et les transformateurs alimentaires à gérer leurs problèmes de liquidités liés à la COVID-19.
Nous avons augmenté de 5 milliards de dollars la capacité de prêt de Financement agricole Canada pour aider à renforcer les entreprises agroalimentaires pendant la pandémie et pour répondre à leurs besoins en liquidités. Cela a déjà permis à des milliers de producteurs de différer le remboursement de prêts totalisant 2,5 milliards de dollars.
Nous avons prolongé le délai de paiement de six mois pour les producteurs admissibles qui ont emprunté de l'argent dans le cadre du Programme de paiements anticipés. Au total, cela représente 173 millions de dollars pour les producteurs de grains et les éleveurs de bovins en particulier. Aussi, les producteurs ont toujours accès à notre gamme complète de programmes de gestion des risques de l'entreprise, qui les aident à gérer des pertes financières importantes et des risques qui sont indépendants de leur volonté.
Nous avons repoussé au 3 juillet la date limite de présentation des demandes dans le cadre du Programme Agri-stabilité. Cela va aider plus de producteurs à gérer les perturbations du marché, l'augmentation des dépenses et les problèmes de production qu'ils ont en ce moment.
Je reste en contact régulier avec mes homologues des provinces et des territoires pour m'assurer qu'on met en place toute l'aide nécessaire pour répondre aux défis immédiats.
Le plan de relance de notre gouvernement pour les Canadiens et les entreprises comprend plusieurs mesures pour nos entreprises agroalimentaires: des prêts sans intérêt de 40 000 $, dont 25 %, soit jusqu'à 10 000 $, en prêts non remboursables suivant certaines conditions; un report de paiement de l'impôt sur le revenu, de la TPS/TVH et des droits de douane; et une subvention salariale pour les employés. Les entreprises qui ne sont pas admissibles aux mesures fédérales liées à la COVID-19 ont un accès accru à de l'aide financière auprès des agences de développement régional du Canada, comme vient de le mentionner la ministre Joly.
Le commerce international est crucial pour notre approvisionnement alimentaire. Il est le moteur de notre industrie et de notre économie. Nous travaillons donc sans relâche pour que nos produits agricoles continuent d'être acheminés partout dans le monde. Il faut que les Canadiens et les consommateurs à l'étranger aient accès à des aliments sûrs, abordables et nutritifs.
La semaine dernière, j'ai participé à une réunion virtuelle extraordinaire des ministres de l'Agriculture du G20 pour discuter de nos mesures d'intervention et de nos expériences. C'est une tribune importante pour renforcer la coopération à l'échelle mondiale.
De plus, le Canada et les 23 membres de l'OTAN ont signé une déclaration commune pour renforcer la coopération internationale en appui au commerce agricole et agroalimentaire. C'est un moyen d'aider à promouvoir la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé partout dans le monde.
Je me suis aussi entretenue avec M. Sonny Perdue, le secrétaire à l'Agriculture des États-Unis, et M. Victor Villalobos, le secrétaire à l'agriculture du Mexique. Nous avons reconnu que la collaboration et le commerce sont essentiels à la sécurité alimentaire sur tout le continent. Nous avons tous réitéré notre engagement à poursuivre les échanges commerciaux de produits agroalimentaires.
Finalement, les banques alimentaires et les organisations communautaires qui offrent de l'aide alimentaire se sont aussi fortement mobilisées pendant la crise. Elles ont dû s'adapter, trouver des nouveaux bénévoles, réduire au minimum les contacts interpersonnels et proposer des livraisons à domicile. Le gouvernement a agi rapidement pour verser 100 millions de dollars en soutien aux banques alimentaires et aux autres organisations de première ligne dans le cadre de la Politique alimentaire pour le Canada. Les organisations peuvent utiliser les fonds pour acheter, obtenir et distribuer de la nourriture. Elles peuvent embaucher du personnel temporaire pour combler le manque de bénévoles. Elles peuvent aussi mettre en place des mesures de biosécurité et acheter de l'équipement de protection individuel.
Madame la présidente, je vous remercie sincèrement. Je souhaite remercier plus particulièrement tous les travailleurs et les travailleuses du secteur agroalimentaire. Je sais qu'ils n'ont pas la tâche facile en ce moment. Je continue de travailler avec l'industrie, les provinces et les territoires pour que nous puissions intervenir rapidement et efficacement au fur et à mesure que la situation évolue. À chaque étape, nous donnons à nos producteurs et à nos transformateurs alimentaires les outils dont ils ont besoin pour poursuivre leur travail essentiel. Nous sommes là pour eux pendant cette période difficile.
Je vous remercie.
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Merci de votre question, monsieur Barlow.
Il y a déjà toute une série de programmes de gestion des risques. Je conviens avec vous que la situation est particulièrement critique et que les producteurs s'attendent à avoir une aide additionnelle. Néanmoins, plusieurs programmes sont accessibles en ce moment.
Je vous donne l'exemple d'Agri-investissement. Vous me direz qu'il y a encore, en moyenne, 30 000 $ dans les comptes des producteurs de porcs et que cela suffit peut-être pour une semaine dans le cas des grandes productions, mais quand même.
Ensuite, Agri-stabilité vise exactement à aider les producteurs qui ont des pertes de revenus importantes. Ils peuvent aussi demander une avance de paiement en vertu de ce programme.
Je vous rassure en vous disant que, depuis l'été dernier, je travaille très activement avec mes partenaires des provinces à améliorer la série de programmes de gestion des risques, particulièrement Agri-stabilité.
Il y a aussi Agri-relance, qui est un mécanisme très efficace et dont je discute de façon très active en ce moment avec mes partenaires des provinces. Ce programme vient justement offrir de l'aide lors de situations critiques, habituellement des catastrophes naturelles, mais nous considérons que la pandémie de la COVID-19 est une situation exceptionnelle...
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Je vous remercie de vos questions.
Depuis des années, nous comptons beaucoup sur les travailleurs étrangers temporaires. Nous devons affronter un défi particulier en ce moment, car nous savons que ces travailleurs seront moins nombreux. Cela étant dit, au mois d'avril, nous en avons accueilli 11 000, alors que nous en attendions 13 000. Le mois d'avril s'est donc bien passé, mais le défi est plus grand pour les prochains mois. Nous avons reçu aujourd'hui d'excellentes nouvelles concernant les travailleurs du Guatemala, qui pourront obtenir leur visa à leur arrivée à Montréal. Cela est encourageant, car cela nous simplifie beaucoup la tâche. L'entreprise FERME Québec était assurément enchantée et ravie de la modification que nous avons apportée à nos procédures.
Nous voulons encourager les Canadiens, entre autres les étudiants, à travailler davantage dans les entreprises agricoles. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place une nouvelle plateforme, « Mettez la main à la pâte », qui permet aux gens qui ont un intérêt pour le secteur agricole d'avoir accès à différents portails d'emploi.
En ce qui a trait aux emplois d'été, la circonscription que je représente, qui compte 36 municipalités, vit sensiblement la même réalité. Je comprends donc bien ce que vous dites. Il y a un intérêt marqué à ce sujet. Cet exercice va nous permettre d'acquérir une meilleure connaissance des attentes ou des besoins et des possibilités d'emploi pour nos jeunes. Plus tard, nous verrons ce que nous pourrons faire si cela se confirme, comme on le sent dans les régions comme la mienne.
Les stages...
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Mesdames les ministres, je vous remercie infiniment de vous joindre à nous.
Madame la ministre Bibeau, la semaine dernière, un porte-parole d'Agriculture et Agroalimentaire a informé la CBC que le gouvernement es en voie d'élaborer un nouveau programme d'aide pour le secteur agricole et qu'une annonce à ce sujet est prévue pour très bientôt.
Nous reconnaissons qu'il y a des situations où la santé des animaux devient problématique. Nous avons observé que, dans des pépinières, il était difficile de sortir les plantes à massif au printemps. Nous avons aussi remarqué des investissements massifs dans des cultures comme, entre autres, des tulipes et le fait que des personnes sont forcées de conserver ces produits. Bien entendu, les cultivateurs de céréales, en général, et ceux de notre région, en particulier, essaient encore de finir de disposer de leur récolte de l'année dernière avant de commencer à planter leur culture de cette année.
Les agriculteurs doivent d'abord obtenir l'assurance qu'ils peuvent planter leurs cultures ce printemps ou envoyer leur bétail sur le marché et être compensés pour les pressions liées à la COVID qu'ils subissent et dont l'incidence est reconnue. Ils ne peuvent pas attendre que le gouvernement mette en oeuvre des programmes à la vitesse qu'il le fait habituellement.
En réalité, la principale question est la suivante: pouvez-vous confirmer aujourd'hui aux agriculteurs que le soi-disant programme d'aide qui a été annoncé sera mis en œuvre au cours des deux prochaines semaines et qu'il comprendra quelques mesures concrètes visant à aider ce secteur crucial de l'économie?
De plus, en ce qui concerne la gestion des risques de l'entreprise, nous savons qu'Agri-relance est un programme auquel les agriculteurs pourraient envisager de participer, mais est-ce que le gouvernement fédéral assumera la majeure partie des coûts du programme?
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Merci, monsieur Jowhari. C'est bon de vous voir de façon virtuelle.
Les 962 millions de dollars sont d'excellentes nouvelles. Habituellement, le budget de ces agences de développement régional se chiffre à 1,3 milliard de dollars. Donc, nous doublons presque leur budget. Ces ADR interviennent en période de... pour favoriser la reprise économique, pour contribuer à la relance des activités. C'est la première fois que nous les utilisons vraiment pour stabiliser une situation économique.
Il s'agit de 962 millions de dollars, dont 675 millions de dollars pour les ADR mêmes, et ces ADR gèrent un fonds qui sert à financer les organismes d'aide au développement des collectivités. Dans certaines régions du pays, on les appelle les Community Futures Development Corporations (CFDC). Au Québec, on les nomme les sociétés d'aide au développement des collectivités (SADC). C'est la raison pour laquelle Sébastien Lemire m'interrogeait à ce sujet. Ces sociétés bénéficient de 287 millions de dollars.
Cette partie des 287 millions de dollars est en réalité destinée aux régions rurales, aux collectivités rurales qui parfois n'ont même pas accès à une banque. Elles n'ont pas de banques ou l'institution financière la plus proche est à 100 kilomètres de distance. Les SADC et les CFDC existent pour soutenir la station-service locale, le salon de coiffure local ou le restaurant local. Elles prêtent des petites sommes qui sont cruciales pour les collectivités rurales.
En ce qui concerne les ADR en général, nous disons aux Canadiens que s'ils n'ont pas accès à la subvention salariale, à l'aide pour le loyer commercial, à la PCU — c'est-à-dire aux 40 000 $ —, ou aux fonds fournis aux entreprises autochtones, eh bien, ils devraient venir nous consulter. Ils devraient d'adresser à FedDev dans le Sud de l'Ontario, à FedNor dans le Nord de l'Ontario, à DEC au Québec, à l'APECA dans les provinces de l'Atlantique, à DEO dans l'Ouest canadien ou à CanNor dans le Grand Nord, et nous pourrons les aider en leur accordant des prêts. Essentiellement, nous prenons un peu plus de risques que les banques peuvent se permettre de le faire parce que nous savons que nous devons aider nos entreprises et que, pour être franches, nous devons protéger les rues principales de l'ensemble du Canada.
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Bonsoir, tout le monde.
Je remercie les témoins et les ministres d’être présents.
Sans grande surprise, je vais m’adresser encore une fois à la ministre Bibeau.
Madame Bibeau, je veux revenir à la ratification de l’Accord Canada—États-Unis—Mexique, ou ACEUM. Aujourd’hui, les producteurs et les transformateurs laitiers ont diffusé un communiqué dans lequel ils rappellent qu’ils avaient reçu la promesse formelle que l’ACEUM n’entrerait pas en vigueur avant le 1er août. Or, on sait tous depuis quelques jours qu’il entrera en vigueur le 1er juillet.
Ces producteurs prévoient des pertes importantes. Encore une fois, c’est l’industrie laitière qui est sacrifiée, à répétition, et on aurait pu attendre quelques jours avant de ratifier l’Accord. Je vous dis cela parce que je veux parler des compensations. Un premier versement a été fait aux producteurs laitiers. En général, cependant, on fait des promesses, on prend des engagements, mais les producteurs ne voient pas la couleur de l’argent promis.
Or, dans le contexte actuel et grâce à la motion que nous avons adoptée le 13 mars, vous avez maintenant l’occasion de débloquer des fonds et de verser des compensations pour 2020 et 2021 aux secteurs soumis à la gestion de l’offre qui ont été sacrifiés dans les ententes commerciales. Avez-vous l’intention de le faire?