:
Merci beaucoup. Je voudrais commencer par reconnaître que la terre sur laquelle nous nous réunissons aujourd'hui est le territoire traditionnel et non cédé de la nation algonquine.
Je vous remercie de me donner l'occasion de me présenter devant vous sur cette question très importante.
[Français]
Les soins palliatifs améliorent la qualité de vie des personnes confrontées à une maladie limitant l'espérance de vie. Ils atténuent leurs souffrances et apportent un soutien à leurs familles. Bien qu'ils constituent un maillon essentiel des soins de santé, ils sont souvent négligés. Je me réjouis que le Comité ait décidé de se pencher sur la question des soins palliatifs au Canada.
[Traduction]
Les Canadiens qui approchent de la fin de leur vie méritent de recevoir des soins dans le milieu de leur choix et de vivre leurs derniers jours dans le confort et la dignité.
Comme vous l'apprendra ma collègue de l'Institut canadien d'information sur la santé, la triste réalité est que les trois quarts des Canadiens disent qu'ils préféreraient passer leurs derniers jours à la maison; pourtant, 61 % d'entre eux décèdent encore à l'hôpital.
Les questions d'accès sont complexes et se posent dans tous les milieux en raison d'un certain nombre de facteurs.
[Français]
En raison de notre culture, en tant que société, nous avons tendance à nier cette réalité qu'est la mort, et ce fait mène à un manque de planification, d'acceptation et d'orientation appropriées. Pendant ce temps, notre système de santé privilégie par défaut les soins aigus, alors que les soins à domicile sont généralement préférés et toujours moins coûteux.
[Traduction]
Le manque de prestataires disponibles, le manque de compréhension des avantages des soins palliatifs et la question de géographie, dans le cas des communautés rurales et éloignées, constituent des obstacles supplémentaires à l'accès à des soins palliatifs de qualité.
Pour ce qui est des mesures prises par le gouvernement fédéral, le budget de 2017 a prévu un financement ciblé de 6 milliards de dollars sur 10 ans pour les provinces et les territoires en matière de soins à domicile et en milieu communautaire, y compris les soins palliatifs, dans le cadre d'accords de financement bilatéraux. Ce financement est actuellement utilisé par les provinces et les territoires pour des activités définies dans ces accords bilatéraux, qui sont affichés publiquement.
Par exemple, la Colombie-Britannique s'efforce d'offrir aux prestataires de soins de santé un accès 24 heures sur 24 et sept jours sur sept à des consultations avec des experts en matière de gestion de la douleur et des symptômes. LÎle-du-Prince-Édouard met en œuvre un programme de santé mobile intégré, qui fait appel à des ambulanciers paramédicaux communautaires pour soutenir les patients en soins palliatifs à domicile. La Saskatchewan offre une formation aux professionnels de la santé afin d'améliorer leur capacité à fournir des soins de fin de vie. Beaucoup d'autres provinces mettent en place des initiatives de ce genre.
Les accords bilatéraux actuels sont en place jusqu'en 2021–2022, et le gouvernement entend négocier le renouvellement de ces accords pour les cinq années suivantes, soit jusqu'en 2026–2027, donc pour toute la période quinquennale.
[Français]
D'autres mesures seront mises en place afin d'améliorer l'accès aux soins de fin de vie. En 2017, le gouvernement a alloué 184,6 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer les soins à domicile et les soins palliatifs offerts aux communautés autochtones.
[Traduction]
Je vais maintenant vous parler du Cadre et du Plan d'action sur les soins palliatifs au Canada.
Le 4 décembre 2018, le gouvernement a présenté un cadre sur les soins palliatifs au Canada, basé sur une consultation auprès d'un large éventail d'intervenants, pour mettre l'accent sur les avantages des soins palliatifs et des problèmes d'accès auxquels font face les Canadiens. Le Cadre donne à nos gouvernements, aux intervenants, aux gens, aux proches aidants et aux communautés un point de référence commun pour nous aider à mieux collaborer et coordonner nos efforts.
En août 2019, Santé Canada a publié le Plan d'action sur les soins palliatifs, qui s'appuie sur le Cadre. Le Plan d'action présente le plan quinquennal de Santé Canada pour s'attaquer aux problèmes relevés dans le Cadre en utilisant les leviers fédéraux.
[Français]
Le plan d'action fédéral vise à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d'une maladie limitant l'espérance de vie, à s'attaquer aux préoccupations des familles et des proches aidants, ainsi qu'à améliorer l'accès à des soins palliatifs de qualité en améliorant le rendement du système de soins de santé.
[Traduction]
Le Plan d'action s'aligne sur le Cadre sur les soins palliatifs au Canada et se concentre sur cinq objectifs clés.
Le premier objectif vise à augmenter la sensibilisation et la compréhension de la façon dont la planification préalable des soins et les soins palliatifs peuvent améliorer la qualité de vie jusqu'à la fin de la vie. Par exemple, Santé Canada met au point des initiatives de sensibilisation pour mieux faire comprendre les avantages des soins palliatifs et comment y accéder.
[Français]
Nous visons, en deuxième lieu, à soutenir la qualité du système de santé en améliorant les compétences en soins palliatifs et le soutien aux fournisseurs de soins de santé, aux familles, aux proches aidants et aux collectivités.
À cette fin, Santé Canada a été ravi de soutenir les efforts de Pallium Canada, qui visent à accroître la formation interprofessionnelle qui permet aux professionnels de la santé, tels que les ambulanciers paramédicaux, d'acquérir des compétences essentielles en matière de soins palliatifs.
[Traduction]
Le troisième objectif vise à soutenir l'amélioration de la qualité du système de santé par une meilleure collecte de données et par la recherche. Par l'intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC, le gouvernement fédéral soutient la recherche novatrice pour combler les lacunes dans les connaissances et créer de nouveaux modèles et approches de soins palliatifs fondés sur des preuves scientifiques. Par exemple, les IRSC soutiennent actuellement un projet de recherche quinquennal visant à promouvoir l'accès aux soins palliatifs à domicile pour les patients partout au Canada. Ce projet permettra de mettre en œuvre et de tester l'efficacité d'un programme de formation en soins palliatifs pour 53 équipes de soins primaires en Ontario.
[Français]
Les Instituts de recherche en santé du Canada, les IRSC, soutiennent également une chaire de recherche du Canada en soins palliatifs, afin d'examiner des façons de préserver la dignité en fin de vie par des observations au chevet des malades et des observations cliniques, ainsi que par le suivi et l'examen de vastes cohortes de Canadiens en fin de vie.
[Traduction]
Le quatrième objectif du Plan d'action vise à améliorer l'accès aux soins palliatifs pour les populations mal desservies, qui comprennent les communautés rurales et isolées, les enfants et les jeunes adultes, les personnes sans-abri et les personnes LGBTABI. En outre, nous savons que certaines communautés font face à des obstacles culturels et linguistiques qui les empêchent d'accéder à des soins palliatifs opportuns.
Pour y remédier, Santé Canada soutient des projets comme une initiative visant à améliorer l'adoption de la planification préalable des soins dans les populations sud-asiatiques et chinoises de la Colombie-Britannique. Ce projet vise à réduire les obstacles linguistiques et culturels inhérents aux discussions sur les soins de fin de vie, afin que les membres de ces communautés puissent accéder à des soins palliatifs adaptés à leur culture.
Le cinquième et dernier objectif se concentre sur les caractéristiques, les besoins et les défis uniques auxquels font face les Premières Nations, les Métis et les Inuits, ainsi que les populations autochtones urbaines en matière d'accès aux soins palliatifs.
[Français]
Santé Canada collabore actuellement avec Services aux Autochtones Canada, les organisations nationales autochtones et d'autres organismes quant aux prochaines étapes à suivre pour établir des consultations menées par les Autochtones en vue d'élaborer un cadre fondé sur les distinctions sur les soins palliatifs.
Entre-temps, nous soutenons des initiatives menées par des Autochtones, comme le projet du Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie James, qui vise à établir des lignes directrices de soins culturellement adaptés, fondées sur les croyances et les pratiques cries.
[Traduction]
Certains projets du Plan d'action sont déjà en cours. À ce jour, santé Canada a investi près de 13 millions de dollars dans des projets visant à faire progresser les objectifs du Plan d'action et à améliorer l'accès aux soins palliatifs, tant à domicile que dans la communauté. Dans le cadre du Plan d'action, nous nous efforçons de résoudre les problèmes d'accès mis en évidence par les données et les recherches actuelles et signalés par les prestataires, les personnes ayant une expérience vécue et les représentants des provinces et des territoires.
Nous savons que la majorité des personnes atteintes d'une maladie limitant l'espérance de vie souhaitent demeurer autonomes et recevoir les soins dont elles ont besoin à la maison ou dans leur communauté. L'amélioration de l'accès aux soins palliatifs dans tous les milieux est essentielle à l'atteinte de cet objectif.
L'accent mis actuellement sur l'aide médicale à mourir, ou AMM, attire l'attention sur la nécessité d'améliorer l'accès à des soins palliatifs de qualité. Des intervenants du secteur des soins palliatifs et des opposants à l'aide médicale à mourir ont fait part de leurs préoccupations quant au fait que les gens pourraient choisir l'aide médicale à mourir comme seul moyen de soulager leurs souffrances, en raison d'un accès insuffisant aux soins palliatifs.
Cependant, les données préliminaires de l'Ontario montrent que ce n'est pas le cas et que la majorité des bénéficiaires ont reçu, ou se sont vus offrir, des soins palliatifs avant de recevoir l'aide médicale à mourir.
[Français]
Soyons clairs, cela n'enlève rien à la nécessité d'améliorer l'accès aux soins de santé palliatifs et de continuer à suivre et à étudier la situation. Notre but est de garantir que tous les Canadiens aient accès à des soins palliatifs de qualité, du diagnostic à la fin de la vie, qu'ils choisissent ou non de se prévaloir de l'aide médicale à mourir vers la fin.
Enfin, nous continuerons de faire tout notre possible pour mettre en place notre plan d'action et de nous appuyer sur les nombreuses pratiques prometteuses pour fournir d'excellents soins palliatifs.
[Traduction]
Nous voulons tous vivre notre vie dans le confort et la dignité. Les soins appropriés doivent être disponibles au moment où ils sont le plus nécessaires. Je pense que notre travail contribuera à faire avancer les choses dans ce domaine.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de formuler ces brèves remarques. Mme Harper et moi serons heureux de répondre à vos questions le moment venu.
[Français]
Je vous remercie.
Au nom de l'Institut canadien d'information sur la santé, l'ICIS, je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité permanent de la santé.
Depuis 1994, l'Institut occupe une place importante dans le secteur de la santé au Canada. Nous sommes un organisme autonome dans but lucratif financé par le gouvernement fédéral et par chaque province et territoire. Notre conseil d'administration est formé de sous-ministres de la santé et d'autres dirigeants des systèmes de santé qui représentent toutes les régions du pays et le gouvernement fédéral.
L'Institut compte 28 bases de données et il a signé des ententes de partage de données avec chaque province et territoire ainsi qu'avec Santé Canada, Statistique Canada et l'Agence de la santé publique du Canada. Notre organisation est un chef de file en matière de données sur la santé et de mesures de la performance des systèmes de santé, et son travail est reconnu à l'échelle internationale.
[Traduction]
À l'Institut canadien d'information sur la santé, ou ICIS, notre mandat consiste à fournir de l'information comparable et exploitable, de façon neutre et objective. Nous visons à offrir aux gens, y compris les décideurs, l'information dont ils ont besoin pour améliorer les soins de santé, la performance des systèmes de santé et, au bout du compte, la santé de l'ensemble des Canadiens.
Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter de la question des soins palliatifs. Les Canadiens vivent plus longtemps, mais ils n'ont pas forcément une meilleure qualité de vie. Grâce aux traitements médicaux améliorés, l'état de santé se détériore maintenant plus lentement, mais cela signifie aussi que le processus de la mort peut être prolongé. Lorsque c'est le cas, les soins palliatifs peuvent aider à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de maladies qui limitent l'espérance de vie: ils procurent un soulagement des symptômes, la possibilité de mourir paisiblement dans la dignité, et apportent aux proches un soutien durant le processus de mort et de deuil.
On s'attend à ce que les besoins en soins palliatifs s'intensifient à mesure que la population canadienne vieillit et que les taux d'affections chroniques complexes augmentent. Selon les estimations, jusqu'à 9 personnes sur 10 sur le seuil de la mort pourraient bénéficier de soins palliatifs.
[Français]
En septembre 2018, l'Institut canadien d'information sur la santé a publié son premier rapport pancanadien détaillé sur le sujet intitulé « Accès aux soins palliatifs au Canada ».
Ce rapport a pour objectif de présenter de l'information de base sur les soins palliatifs au pays en s'appuyant sur nos données et sur celles d'autres sources. Le rapport se penche sur les services offerts aux Canadiens pendant leur dernière année de vie.
Il vise notamment à établir si les Canadiens ont accès à des soins palliatifs dans la collectivité, si l'accès aux soins est équitable pour tous les Canadiens et les Canadiennes et si les services dispensés sont efficaces et appropriés. Il cherche aussi à établir si les professionnels de la santé sont préparés à offrir des soins palliatifs et si les patients et les membres de leur famille reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour assurer le maintien à domicile.
[Traduction]
J'aimerais vous faire part de nos résultats, en commençant par la disponibilité des soins palliatifs dans le milieu de soins que préfèrent de nombreux patients: leur domicile. Même si de nombreux Canadiens pourraient bénéficier de soins palliatifs en fin de vie, peu d'entre eux reçoivent des soins palliatifs structurés à l'extérieur des hôpitaux. Dans les provinces où il est possible de le mesurer, nous avons constaté que seulement une personne décédée sur six a reçu des soins palliatifs à domicile financés par le secteur public. Selon notre analyse, les personnes qui reçoivent des soins palliatifs à domicile ont plus de chance de mourir chez elle. Ce point est important, car les sondages indiquent que la majorité des Canadiens préférerait mourir chez eux, s'ils pouvaient obtenir le soutien adéquat. Notre rapport révèle que les Canadiens qui ont reçu des soins palliatifs à domicile étaient 2,5 fois plus susceptibles de mourir chez eux que les Canadiens ayant reçu des soins à domicile réguliers durant leur dernière année de vie.
Les amis et les membres de la famille jouent un rôle essentiel dans la prestation des soins palliatifs à domicile, mais ils ont souvent besoin de plus de soutien. Selon notre rapport, 99 % des personnes qui recevaient des soins palliatifs à domicile pouvaient compter sur l'aide de membres de la famille ou d'amis, mais près du tiers de ces aidants naturels ont manifesté de la détresse.
Le moment d'obtention des soins palliatifs est également déterminant. Nos recherches démontrent que les Canadiens qui ont reçu des soins palliatifs plus tôt, c'est-à-dire plus de 30 jours avant leur décès, étaient moins susceptibles de faire des visites fréquentes aux urgences ou de recevoir des traitements vigoureux en fin de vie. Cela démontre qu'un accès précoce aux soins palliatifs dans la collectivité peut atténuer les mauvais résultats pour les patients en fin de vie. Toutefois, nous avons constaté que la plupart des patients ont reçu des soins palliatifs seulement à la toute fin de leur cheminement de soins. En fait, 62 % ont reçu des soins palliatifs seulement au cours de leurs derniers mois de vie et seulement en milieu hospitalier.
Chez les résidents d'établissements de soins de longue durée, les soins palliatifs ont également eu un effet mesurable en fin de vie. Ceux dont le dossier mentionnait la prestation de soins palliatifs au centre de soins infirmiers étaient en effet beaucoup moins susceptibles d'être transférés à l'hôpital pour y mourir, et nous savons combien ce transfert peut être stressant pour les patients et les membres de leur famille.
Nous avons également cherché à déterminer si les Canadiens bénéficiaient d'un accès équitable aux soins palliatifs et si certains patients étaient plus susceptibles que d'autres d'en recevoir. Nous avons découvert que les écarts les plus marqués relevaient du type de maladie. Ainsi, les patients atteints de cancer étaient jusqu'à trois fois plus susceptibles de recevoir des soins palliatifs que les patients atteints d'autres maladies et qui auraient pu, eux aussi, bénéficier de soins palliatifs au cours de leur dernière année de vie. L'âge avait également une incidence notable: dans la plupart des milieux de soins, les patients âgés de 45 à 74 ans étaient plus susceptibles de recevoir des soins palliatifs que les adultes plus jeunes et plus âgés.
La formation des dispensateurs de soins et la question de communication avec les patients sont déterminantes pour les patients en soins palliatifs et les membres de leur famille. Nous avons donc cherché à établir dans quelle mesure les dispensateurs de soins canadiens se sentaient préparés à offrir des soins palliatifs. Selon l'Enquête internationale du Fonds du Commonwealth, la plupart des médecins de famille canadiens voient souvent des patients qui ont besoin de soins palliatifs. Parmi ces médecins, trois sur cinq estiment ne pas être bien préparés à prendre en charge de tels patients. Ce résultat est inférieur à la moyenne internationale reposant sur les réponses de médecins issus de 11 pays développés.
Notre rapport indique en outre que les politiques et les programmes ayant une incidence sur l'accès aux soins palliatifs dans les collectivités, notamment l'accès aux maisons de soins palliatifs, varient considérablement au pays. Au moment de la publication du rapport de l'ICIS, seulement 7 des 13 provinces et territoires du Canada comptaient des maisons de soins palliatifs. Les modèles de financement public différaient également au pays, allant de 30 % à 100 % des fonds selon la maison de soins palliatifs.
[Français]
Enfin, nous avons examiné si les patients qui avaient opté pour l'aide médicale à mourir avaient eu accès à des soins palliatifs. Parmi les patients qui ont reçu l'aide médicale à mourir en milieu hospitalier après juin 2016, la première année de données disponibles, 65 % ont reçu des soins palliatifs au cours de leur dernier séjour à l'hôpital. Toutefois, seul un patient sur cinq environ disposait d'un plan de soins palliatifs avant sa dernière admission à l'hôpital.
[Traduction]
Fruit d'une collaboration avec nos partenaires nationaux, provinciaux et territoriaux, le rapport sur les soins palliatifs de l'ICIS brosse le portrait le plus détaillé à ce jour de l'accès aux soins palliatifs au Canada. Il révèle des occasions d'améliorer la transition des soins et d'amorcer la prestation des soins palliatifs plus tôt dans le parcours du patient.
Toutefois, il reste encore des lacunes dans l'information et les données à combler. Le rapport souligne la nécessité d'enrichir les données pancanadiennes sur les services à domicile, les soins palliatifs et les soins primaires, de même que les données déclarées par les patients et les membres de leur famille, ou de se servir de l'opinion des patients pour comprendre dans quelle mesure les soins palliatifs répondent à leurs besoins et améliorent leur qualité de vie.
Il souligne aussi l'absence d'une définition commune pour les soins palliatifs au Canada. Une définition et des principes directeurs ont été formulés depuis dans le Cadre sur les soins palliatifs au Canada, dont Santé Canada a parlé.
L'ICIS continue de travailler en collaboration avec les provinces et territoires dans le but d'améliorer la collecte de données et la mesure des soins palliatifs au Canada. Par exemple, nous étoffons nos données sur les services d'urgence, nous élargissons la couverture de nos données sur les services à domicile, et nous continuons de travailler avec des partenaires nationaux et internationaux — comme le Fonds du Commonwealth, l'Organisation de coopération et de développement économiques, le Partenariat canadien contre le cancer et Statistique Canada —, qui jouent chacun un rôle de premier plan dans la collecte et la diffusion d'information sur les soins palliatifs.
Nous collaborons entre autres avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à la mesure de l'accès aux services communautaires dans le cadre de l'Énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé. Nous comptons d'ailleurs diffuser un indicateur sur les décès à domicile en 2022 dans l'objectif d'améliorer l'accès aux soins palliatifs à domicile ou dans les maisons de soins palliatifs.
[Français]
Pour terminer, à mesure que nos données et notre information s'amélioreront, nous pourrons dresser un portrait de plus en plus clair de l'accès aux soins palliatifs au Canada. Cela favorisera l'échange de pratiques exemplaires partout au pays et permettra de définir des pistes d'amélioration. Ultimement, le but est d'améliorer l'expérience des patients et des membres de leur famille à toutes les étapes de la vie. Or un constat sociétal se dégage: il est nécessaire d'avoir des discussions ouvertes et franches sur la mort et le processus qui l'entoure, afin que les Canadiens et les Canadiennes puissent exprimer leurs volontés et se doter à l'avance d'un plan de soins qui assure le respect de leurs volontés.
Nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.
[Traduction]
Je serai heureuse de répondre aux questions des membres du Comité.