:
Je vous souhaite tous la bienvenue. Nous allons commencer immédiatement, car nous avons presque une heure de retard — cela se produit parfois à la Chambre.
Bienvenue. Aujourd'hui, nous poursuivons notre examen quinquennal prévu par la loi de la Loi sur le droit d'auteur.
Aujourd'hui, nous accueillons, de la Commission du droit d'auteur, Nathalie Théberge, vice-présidente et première dirigeante, Gilles McDougall, secrétaire général et Sylvain Audet, avocat général.
Du ministère du Patrimoine canadien, nous accueillons Kahlil Cappuccino, directeur, Politique du droit d'auteur, Direction générale du marché créatif et innovation. Nous accueillons également Pierre-Marc Lauzon, analyste de politiques, Politique du droit d'auteur, Direction générale du marché créatif et innovation.
Enfin, du ministère de l'Industrie, nous accueillons Mark Schaan, directeur général, Direction générale des politiques-cadres du marché et Martin Simard, directeur, Direction de la politique du droit d'auteur et des marques de commerce.
Conformément à notre discussion de lundi, les témoins auront sept minutes pour livrer leurs exposés. Nous aurons également un deuxième groupe de témoins. Chaque parti aura donc sept minutes de questions et nous suspendrons ensuite la séance. Nous accueillerons le deuxième groupe et nous ferons la même chose. Nous terminerons la réunion lorsque nous aurons terminé, et cela devrait fonctionner.
Sans plus attendre, nous entendrons les témoins de la Commission du droit d'auteur.
Allez-y, madame Théberge.
[Français]
Vous disposez de sept minutes.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie.
Je m'appelle Nathalie Théberge. Depuis octobre dernier, je suis la nouvelle vice-présidente et première dirigeante de la Commission du droit d'auteur. Je m'exprimerai aujourd'hui à titre de première dirigeante.
Comme vous l'avez dit, je suis accompagnée de Gilles McDougall, secrétaire général, et de Sylvain Audet, avocat général, tous deux de la Commission. Je vous remercie de nous donner l'occasion de nous prononcer sur l'examen parlementaire de la Loi sur le droit d'auteur.
Je ferai d'abord un rappel: la Commission du droit d'auteur du Canada est un tribunal quasi judiciaire indépendant, créé par la Loi sur le droit d'auteur. Il est chargé d'établir les redevances relatives à l'utilisation d'oeuvres et d'autres objets protégés par le droit d'auteur lorsque l'administration de ces droits a été confiée à une société de gestion collective. La valeur directe des redevances homologuées par la Commission est estimée à près de 500 millions de dollars par année.
La Commission se situe à l'échelon supérieur des tribunaux administratifs en matière d'indépendance. Son mandat consiste à fixer des tarifs justes et équitables d'une manière neutre, impartiale et libre d'entraves. Ce n'est pas une tâche facile, notamment dans la mesure où l'information nécessaire au travail de la Commission est parfois difficile à obtenir. La Commission est à la veille d'une réforme majeure à la suite des changements à la Loi sur le droit d'auteur proposés dans le projet de loi sur la mise en oeuvre du budget de 2018.
Si vous me le permettez, je voudrais en profiter pour réaffirmer l'engagement de la Commission envers la mise en oeuvre de cette réforme. Évidemment, il faudra un certain temps avant de pouvoir apprécier l'impact de ces propositions, puisqu'il y aura une période de transition pendant laquelle toutes les parties en cause, incluant la Commission et les parties qui se présentent devant elle, devront s'adapter et changer leurs pratiques, leurs comportements et, dans une certaine mesure, leur culture organisationnelle.
Cette période de transition est à prévoir en raison de la portée ambitieuse des propositions de réforme, mais nous croyons que c'est tout l'écosystème de propriété intellectuelle canadien qui profitera d'un système de tarification plus efficace sous la gouverne de la Commission du droit d'auteur.
Cela étant, réformer la Commission n'est pas un remède à tous les maux affectant la capacité des créateurs d'être rémunérés de façon juste pour leurs oeuvres et celle des utilisateurs d'avoir accès à ces oeuvres. De ce fait, la Commission profite de l'occasion pour vous soumettre quelques pistes de réflexion en espérant que son expérience dans la mise en oeuvre effective de plusieurs dispositions de la Loi puisse vous être profitable.
Aujourd'hui, j'aimerais proposer trois thèmes pour votre considération. Nous avons choisi seulement des enjeux ayant une incidence directe sur le mandat et les activités de la Commission, tels que définis dans la Loi sur le droit d'auteur et modifiés par la Loi no 2 d'exécution du budget de 2018, présentement à l'étude au Parlement.
[Traduction]
Le premier terme concerne la transparence. Les membres du Comité qui connaissent la Commission savent que pour être en mesure de prendre des décisions qui sont justes et équitables, et qui reflètent l'intérêt public, nous devons pouvoir comprendre et apprécier le marché dans son ensemble. Pour cela, il faut de l'information, notamment sur l'existence d'autres ententes couvrant des usages similaires de matériel protégé au sein d'un même marché. C'est un peu comme en immobilier où, pour établir le prix de vente d'une propriété, il faut nécessairement tenir compte des comparables, soit de la valeur des propriétés similaires dans le même secteur, le taux du marché, etc.
À l'heure actuelle, le dépôt des ententes auprès de la Commission n'est pas obligatoire, ce qui laisse souvent la Commission devant un portrait incomplet du marché. Nous sommes d'avis que la Loi sur le droit d'auteur devrait encourager le dépôt par les parties des ententes entre les sociétés de gestion et les utilisateurs. Certaines personnes pourraient faire valoir que la Commission a déjà le pouvoir de demander aux parties de leur soumettre les ententes pertinentes. Nous sommes d'avis qu'un incitatif législatif ferait en sorte que la Commission n'aurait pas à faire pression par l'entremise d'une assignation à comparaître afin d'avoir accès à ces ententes, ce qui crée des délais que nous voulons tous éviter.
De façon plus générale, nous encourageons le Comité à considérer, dans son rapport, les meilleurs moyens d'accroître la transparence globale de l'écosystème du droit d'auteur au Canada. Dans le cadre de la réforme, nous ferons notre part en ajoutant à nos propres processus des étapes et des pratiques qui encourageront un meilleur échange de renseignements entre les parties, et qui faciliteront la participation du public.
Le deuxième thème est lié à l'accès. Nous encourageons le Comité à inclure dans son rapport une recommandation pour une refonte complète de la Loi, puisque la dernière refonte date de 1985. Les réformes et les modifications successives ont contribué à rendre le texte législatif difficile à comprendre et lui donnent parfois l'air d'être incohérent. Dans un monde où les créateurs doivent de plus en plus gérer seuls leurs droits, il est important que nos outils législatifs soient rédigés de façon compréhensible et à cette fin, nous vous suggérons de vous inspirer de la loi australienne sur le droit d'auteur.
Nous encourageons le Comité à envisager de modifier les exigences de publication propres au régime d'oeuvres orphelines. Actuellement, lorsqu'on ne peut pas trouver le titulaire d'un droit d'auteur, la Commission ne peut pas émettre de licences pour certaines oeuvres, notamment celles qui ne sont disponibles qu'en ligne ou celles qui sont déposées dans un musée. Nous sommes d'avis que la Loi devrait être modifiée de façon à permettre à la Commission d'émettre une licence dans ces cas, avec des précautions.
Enfin, notre troisième thème est lié à l'efficacité. La réforme de la Commission, telle que proposée dans le projet de loi , permettra d'améliorer l'efficacité et la prévisibilité du processus de tarification au Canada et, au bout du compte, elle devrait assurer une meilleure utilisation des ressources publiques. Je crois que les membres du Comité ont entendu le même message de divers experts.
Nous recommandons deux autres moyens de réaliser ces objectifs.
Tout d'abord, nous encourageons le Comité à envisager de modifier la Loi, afin de permettre à la Commission de rendre des décisions intérimaires de sa propre initiative. Actuellement, la Commission ne peut rendre de telles décisions que sur requête d'une partie. Ce pouvoir offrirait à la Commission un autre outil pour influencer le rythme et les dynamiques propres aux procédures de tarification.
[Français]
Deuxièmement, nous encourageons le Comité à s'interroger sur l'opportunité de préciser dans la Loi que les tarifs et licences de la Commission sont contraignants. Cette proposition fait suite à une décision relativement récente de la Cour suprême du Canada voulant que, lorsque la Commission établit des redevances propres à une licence dans les cas individuels — le régime d'arbitrage —, ces licences ne sont pas contraignantes pour les utilisateurs dans certaines circonstances. Certains commentateurs se sont aussi demandé si cette affirmation s'appliquait également aux tarifs fixés par la Commission.
Nous sommes conscients qu'il s'agit d'un enjeu controversé, mais nous vous invitons néanmoins à vous y attarder, ne serait-ce que parce que les parties et la Commission dépensent temps, efforts et ressources afin d'obtenir une décision de la Commission.
Sur cette note, nous félicitons évidemment chaque membre du Comité pour le travail accompli à ce jour et nous vous remercions de votre attention.
:
Le ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique du Canada va partager le temps disponible avec le ministère du Patrimoine canadien.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, distingués membres du Comité.
Je suis heureux d'être ici devant vous encore une fois pour discuter de droit d'auteur. Je m'appelle Mark Schaan. Je suis le directeur général de la Direction générale des politiques-cadres du marché à Innovation, Sciences et Développement économique Canada.
Je suis accompagné de Martin Simard, qui est le directeur de la Direction de la politique du droit d'auteur et des marques de commerce au sein de ma direction générale.
Nous sommes ici avec nos collègues de Patrimoine canadien, Kahlil Cappuccino et Pierre-Marc Lauzon, pour informer le Comité de deux faits récents qui se rapportent à son examen de la Loi sur le droit d'auteur.
Nous parlerons d'abord de l'Accord Canada—États-Unis—Mexique et des obligations qu'il contient eu égard au droit d'auteur.
Ensuite, nous soulignerons les mesures globales prises par le gouvernement pour moderniser la Commission du droit d'auteur du Canada, notamment les propositions législatives contenues dans le projet de loi C-86, Loi no 2 d'exécution du budget de 2018, qui avaient été annoncées de manière générale dans notre première lettre à votre Comité sur l'examen, et ensuite de manière plus précise dans la récente lettre des ministres et à votre intention.
[Traduction]
Le 30 novembre, le Canada, les États-Unis et le Mexique ont signé un nouvel accord commercial qui préserve des éléments clés de la relation commerciale nord-américaine et qui intègre de nouvelles dispositions mises à jour pour aborder les enjeux liés au commerce moderne. D'intérêt particulier pour votre examen de la Loi sur le droit d'auteur, le nouvel accord met à jour le chapitre sur la propriété intellectuelle et comprend des engagements communs propres au droit d'auteur et aux droits connexes, ce qui permettra au Canada de maintenir de nombreux éléments importants qui font partie de notre système de droit d'auteur, ainsi que certaines nouvelles obligations. Ainsi, l'accord modernisé exige que le Canada modifie son cadre juridique et stratégique en ce qui a trait au droit d'auteur dans certains secteurs limités, y compris ce qui suit.
[Français]
D'abord, l'Accord stipule que les parties prévoient, dans le cas des oeuvres d'auteurs, une période de protection du droit d'auteur couvrant la durée de la vie de l'auteur plus 70 ans, ce qui représente un changement de la période actuelle au Canada, qui couvre la durée de la vie de l'auteur plus 50 ans. Le fait d'étendre cette période à la durée de la vie de l'auteur plus 70 ans est compatible avec l'approche adoptée par les États-Unis, l'Europe et d'autres partenaires commerciaux clés, dont le Japon. Elle sera avantageuse pour les créateurs et les industries culturelles, puisqu'elle leur accorde une plus longue période pour monétiser leurs oeuvres et leurs investissements.
Cela étant dit, nous sommes conscients que la prolongation de cette période présente aussi des défis, comme l'ont mentionné plusieurs témoins au cours de votre examen. Le Canada a négocié une période de transition de deux ans et demi, qui commencera lorsque l'Accord entrera en vigueur. Cela permettra de veiller à ce que le changement soit mis en oeuvre avec soin, en consultation avec les parties intéressées et en pleine connaissance des résultats de votre examen.
[Traduction]
Les dispositions relatives aux renseignements sur la gestion des droits exigeront également que le Canada prévoie des recours en justice pénale pour la modification ou le retrait de renseignements sur la gestion des droits d'un titulaire de droit d'auteur en plus de ce que le pays prévoit déjà relativement aux renseignements sur la gestion des droits civils. Il y a aussi l'obligation d'offrir un traitement national complet aux titulaires de droits d'auteur relevant de chacun des autres signataires.
[Français]
L'Accord comprend d'importants éléments flexibles qui permettront au Canada de maintenir son régime actuel touchant les mesures de protection technologique et la responsabilité des fournisseurs de service Internet, comme le régime d'avis et avis du Canada, par exemple. Le gouvernement a indiqué qu'il entendait mettre en oeuvre l'Accord de manière équitable et équilibrée, en vue d'assurer le maintien de la compétitivité du marché canadien.
Passons maintenant à la Commission du droit d'auteur du Canada. Mon collègue Kahlil Cappuccino, le directeur de la Politique du droit d'auteur à la Direction générale du marché créatif et innovation, du ministère du Patrimoine canadien, vous donnera maintenant un aperçu des mesures récentes adoptées en vue de moderniser la Commission du droit d'auteur.
Monsieur le président et membres du Comité, comme les ministres d'ISDE et de Patrimoine canadien se sont engagés à le faire dans la première lettre qu'ils ont envoyée à votre comité en décembre 2017, et à la suite des consultations publiques et des études précédentes menées par des comités de la Chambre des communes et du Sénat, le gouvernement a pris des mesures complètes pour moderniser la Commission.
Tout d'abord, dans le budget de 2018, on a augmenté de 30 % les ressources financières annuelles de la Commission. Deuxièmement, le gouvernement a nommé une nouvelle vice-présidente et première dirigeante de la Commission, soit Mme Nathalie Théberge, qui est avec nous aujourd'hui. Il a également nommé trois membres supplémentaires à la Commission. Grâce à ces nouvelles nominations et au financement supplémentaire, la Commission du droit d'auteur est sur la voie de la modernisation. Troisièmement, le projet de loi , qui se trouve maintenant au Sénat, propose des changements législatifs à la Loi sur le droit d'auteur, afin de moderniser le cadre dans lequel la Commission mène ses activités.
[Français]
Comme de nombreux témoins vous l'ont mentionné au cours de votre examen, des processus décisionnels plus efficaces et opportuns à la Commission du droit d'auteur constituent une priorité. Les modifications proposées dans le projet de loi visent à revitaliser la Commission et à l'habiliter à jouer un rôle de premier plan dans l'économie moderne actuelle.
Pour ce faire, elles intégreraient plus de prévisibilité et de clarté aux processus de la Commission, codifieraient son mandat, tout en établissant des critères précis pour la prise de décisions et en encourageant la gestion responsable des dossiers. Pour aborder directement la question des délais, les modifications proposées exigeraient que les propositions tarifaires soient déposées plus rapidement et soient en vigueur plus longtemps, tandis qu'un nouveau pouvoir réglementaire permettrait au gouverneur en conseil d'établir des délais pour la prise de décision. Enfin, les modifications proposées permettraient des négociations directes entre plus de sociétés de gestion et d'utilisateurs, de sorte que la Commission ne se prononcerait sur des questions qu'au besoin, ce qui libérerait des ressources pour les procédures plus complexes et contestées.
Ces réformes élimineraient les obstacles pour les entreprises et les services qui souhaitent innover ou pénétrer le marché canadien. Elles permettraient de mieux positionner les créateurs et les entrepreneurs culturels canadiens afin qu'ils continuent de produire du contenu canadien de grande qualité. Dans l'ensemble, ces mesures veilleraient à ce que la Commission puisse disposer des outils nécessaires pour faciliter la gestion collective et appuyer un marché créatif qui soit à la fois équitable et fonctionnel.
[Traduction]
Toutefois, ces changements ne règlent pas les préoccupations générales qui ont été soulevées sur l'applicabilité et la mise en oeuvre des taux établis par la Commission. Certaines parties intéressées ont demandé que le gouvernement précise le moment où les utilisateurs doivent payer les taux établis par la Commission et qu'il fournisse des outils plus efficaces pour les faire respecter lorsqu'ils ne sont pas payés. Les ministres ont jugé que ces questions importantes seraient étudiées de façon plus appropriée dans le cadre de l'examen de la Loi sur le droit d'auteur, avec l'avantage d'une analyse plus approfondie effectuée par votre comité et le Comité permanent du Patrimoine canadien.
Nous avons hâte de connaître les recommandations qui aideront à favoriser la pérennité dans tous les secteurs créatifs, y compris dans l'industrie de l'édition pédagogique.
J'aimerais maintenant demander à Mark de terminer la présentation.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de votre invitation.
Je pratique le droit depuis 15 ans. Depuis 12 ans, je suis associé à ma collègue Marian Hebb. Ensemble, nous formons le cabinet Hebb & Sheffer. Mon travail consiste en grande partie à conseiller et à représenter des auteurs et des artistes qui sont les propriétaires d'origine d'un droit d'auteur.
En plus de l'exercice du droit, j'ai agi pendant plus de 10 ans à titre de conseiller juridique de permanence aux Artists' Legal Advice Services, connus sous l'acronyme ALAS. Aux ALAS, un petit groupe d'avocats donne bénévolement des conseils juridiques sommaires aux créateurs de tous les domaines artistiques.
Je siège aussi au conseil d'administration du West End Phoenix, journal communautaire grand format, sans but lucratif, dirigé par des artistes, produit et distribué de porte-à-porte dans la partie ouest de Toronto. Il renferme des oeuvres écrites, illustrées et photographiques de qualité ainsi que, de temps à autre, des mots croisés géniaux. J'en ai un exemplaire, ici. Son slogan est: « Des presses pas pressées pour une époque pressée ».
Ce journal est uniquement financé par les abonnements et les dons. Nos pigistes comprennent les voix bien connues de Margaret Atwood, Claudia Dey, Waubgeshig Rice, Michael Winter, du rappeur Michie Mee et d'Alex Lifeson, membre du groupe rock emblématique canadien Rush. On peut aussi ajouter les noms d'écrivains qui se font peu à peu connaître comme Alicia Elliott et Melissa Vincent.
Le West End Phoenix verse des cachets convenables et s'enorgueillit d'obtenir des auteurs seulement six mois d'exclusivité, pendant lesquels nous pouvons les publier. Nos pigistes restent propriétaires de leurs droits d'auteur, comme ce le devrait. Après ces six mois, ils sont libres d'accorder la licence de leurs oeuvres à d'autres ou de vendre ou de publier eux-mêmes leurs contributions pour en tirer des revenus supplémentaires.
D'ordinaire, le West End Phoenix verse quelques centaines de dollars pour un article, ce qui peut sembler peu. Cependant, la réalité, pour la plupart des écrivains professionnels canadiens, est de vivre de sources modestes de revenus.
Bien sûr, beaucoup de créateurs avec qui je collabore ou que j'ai conseillés aux ALAS ou qui contribuent au West End Phoenix mangent à tous râteliers, par exemple les redevances des éditeurs et les licences collectives, les droits reçus pour prêts au public, les conférences et le travail à temps partiel dans l'édition ou à l'extérieur.
En ma qualité d'avocat d'auteurs canadiens, je voudrais parler de la baisse générale de leur revenu moyen et du rapport entre cette baisse et l'exception faite pour l'éducation dans la Loi sur le droit d'auteur. Je voudrais aussi proposer une modification à la loi pour remédier à cette paupérisation, conformément à l'arrêt de la Cour suprême du Canada sur l'objet de la Loi sur le droit d'auteur.
À ce sujet, elle a plus précisément déclaré, dans l'arrêt Théberge (2002) et répété dans d'autres arrêts depuis, que la Loi sur le droit d'auteur visait à favoriser:
un équilibre entre, d'une part, la promotion, dans l'intérêt du public, de la création et de la diffusion des oeuvres artistiques et intellectuelles et, d'autre part, l'obtention d'une juste récompense pour le créateur (ou, plus précisément, l'assurance que personne d'autre que le créateur ne pourra s'approprier les bénéfices qui pourraient être générés).
D'après moi, le gouvernement fédéral a royalement raté l'objectif en 2012, quand il a témérairement introduit dans la Loi sur le droit d'auteur l'éducation comme exception équitable. Avant, les représentants du secteur de l'éducation, dans leurs témoignages devant les comités législatifs, avaient insisté pour dire que cette exception ne visait pas à obtenir gratuitement des travaux dont le droit d'auteur était protégé, mais, plutôt, à ne faciliter que les moments propices à l'apprentissage sans perturber le marché des oeuvres publiées.
Autrement dit, pour reprendre les termes de l'arrêt Théberge, l'exception concernait la dissémination d'oeuvres d'art et d'oeuvres intellectuelles dans des situations particulières et non l'appropriation systématique des avantages ou des redevances aux dépens des créateurs.
Les six dernières années ont montré la fausseté manifeste de l'idée selon laquelle ça causerait peu de torts. Le détournement des redevances a été massif.
Nous savons, grâce à l'étude de 2018, récemment publiée par la Writers' Union of Canada, que le revenu net moyen tiré de l'écriture se situe à 9 380 $, la médiane étant de moins de 4 000 $. Que, selon la même source, les redevances aux auteurs du secteur de l'éducation se sont effondrées avec la mise en oeuvre de l'exception accordée à l'éducation.
À cet égard, Access Copyright déclare, dans ses états financiers audités de 2017 que, depuis 2012, les revenus, tirés des secteurs de la maternelle à la 12e année et de l'éducation postsecondaire, ont diminué de façon spectaculaire, de 89,1 %.
Je ne répéterai pas ou je n'insisterai pas sur toutes les autres statistiques relatives aux pertes de revenus que, je le sais, votre comité a reçues de la Writers' Union of Canada et d'Access Copyright. Je voudrais plutôt me focaliser sur les Lignes directrices sur l'utilisation équitable de 2012 dans le secteur de l'éducation, que ce secteur a unilatéralement concoctées.
Essentiellement, ces lignes directrices sur l'utilisation équitable sont très semblables aux licences que le secteur de l'éducation avait négociées et signées avec Access Copyright avant 2012. Bref, le secteur de l'éducation a substitué ses propres lignes directrices sur l'utilisation équitable aux licences d'Access Copyright.
Comme vous le savez probablement, les lignes directrices visant l'utilisation équitable sont au coeur du litige entre Access Copyright et l'Université York. Dans ce cas, la Cour fédérale a conclu que York avait créé les lignes directrices sur l'utilisation équitable afin de reproduire à grande échelle des ouvrages protégés par le droit d'auteur sans licence, principalement pour obtenir gratuitement ce qu'ils devaient auparavant payer. La Cour fédérale a également conclu que les lignes directrices n'étaient pas équitables, que ce soit dans leur formulation ou leur application. La Cour d'appel fédérale entendra cette affaire en mars prochain.
Je demande au Comité de vous arrêter à comprendre toute l'ampleur des conséquences de la déclaration que York cherche à obtenir dans son appel, au nom de l'utilisation équitable, et je vous demande de penser à ce qu'une telle déclaration signifierait pour les artistes qui font que des publications comme le West End Phoenix sont possibles.
Comme vous le savez sans doute, York et d'autres établissements d'enseignement souhaitent que la Cour d'appel fédérale déclare, par exemple, qu'il s'agit d'une utilisation dont on peut présumer qu'elle est équitable, si York prend une publication comme le West End Phoenix et qu'elle fait systématiquement de multiples copies d'articles entiers, d'illustrations entières, de poèmes entiers, pour ensuite inclure ces ouvrages, pour son propre bénéfice financier, dans des recueils de cours qu'elle vend à ses étudiants. On peut difficilement comprendre que quiconque trouverait un tel arrangement équitable, et c'est d'autant plus vrai pour les créateurs canadiens qui se débrouillent avec de très faibles revenus en déclin. Cependant, cela n'a pas arrêté les bureaucrates du secteur de l'éducation qui essaient d'obtenir leur déclaration voulant qu'il s'agisse d'une utilisation équitable.
Compte tenu des dommages causés depuis 2012, je pense qu'il est d'une importance critique que le Parlement indique clairement dans la Loi sur le droit d'auteur que le type de reproduction institutionnelle faisant l'objet du litige de l'Université York ne peut être admis comme étant une utilisation équitable.
La modification législative que je propose pour réparer les dommages causés aurait simplement pour effet de rendre les exceptions relatives à l'utilisation équitable non applicables à l'utilisation d'ouvrages qui sont offerts sur le marché par les établissements d'enseignement. D'après moi, la modification proposée au Comité par Access Copyright dans son mémoire du 20 juillet 2018 permettrait d'atteindre ce but.
Je vous remercie de votre temps et de votre attention.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie beaucoup de nous avoir invitées à venir vous parler de l'examen prévu de la Loi sur le droit d'auteur. Ma collègue Pascale Chapdelaine et moi sommes toutes les deux professeures de droit à l'Université de Windsor, et nous comparaissons aujourd'hui afin de donner des précisions sur les recommandations que nous avons présentées dans deux mémoires cosignés par 11 universitaires canadiens spécialistes du droit d'auteur, des communications et du droit.
Nous aimerions amorcer notre exposé en énonçant les trois principes directeurs qui sous-tendent les recommandations particulières présentées dans les mémoires. Nous allons nous arrêter plus longuement sur certaines de ces recommandations un peu plus tard.
Nous avons fondé nos mémoires sur trois principes directeurs. Le premier est une question de processus dont le but est d'élargir la portée du cadre de notre loi. Nous vous recommandons ou vous pressons d'envisager un processus de consultation des peuples autochtones. Il faut une véritable consultation des peuples autochtones du Canada en vue de la mise en oeuvre des obligations du Canada en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Dans le contexte du droit d'auteur, cela signifie la reconnaissance et la protection, comme il se doit, des expressions culturelles autochtones traditionnelles, en particulier celles qui ne sont pas en ce moment protégées par la Loi.
En deuxième lieu, en ce qui concerne le cadre existant, deux principes directeurs devraient dominer. Je vais parler du premier, puis je vais céder la parole à ma collègue, qui va traiter du deuxième.
Le premier — et je crois que tout le monde semble d'accord — est que le droit d'auteur exige une approche équilibrée des divers intérêts et qu'il s'agit d'un système intégré d'incitatifs dont l'objectif stratégique général est de faire progresser les connaissances et la culture.
Je suis professeure de droit à l'Université de Windsor depuis près de 30 ans. Mon principal domaine de recherche et d'enseignement est le droit d'auteur. Depuis 15 ans, j'étudie les débuts du droit d'auteur au Canada afin de tirer des documents archivés une compréhension du fondement stratégique qui a mené à l'adoption de la Loi sur le droit d'auteur à une époque où nous ne pouvions pas nous vanter d'avoir des auteurs professionnels ou une industrie de l'édition.
Qu'est-ce qui a donc motivé les premiers parlementaires à légiférer en matière de droit d'auteur? Au début, le droit d'auteur avait littéralement comme objectif d'encourager l'apprentissage. On a adopté la Loi afin d'encourager les enseignants à écrire et à imprimer des manuels scolaires et autres ouvrages didactiques afin d'encourager la littératie et l'apprentissage. On cherchait donc à encourager la production de livres comme telle, mais on voulait aussi veiller à ce que les livres soient abordables, ou autrement dit, accessibles aux lecteurs.
Je ne dis absolument pas que la réalité du passé peut automatiquement être appliquée aux principes actuels du droit d'auteur, mais je crois que les principes de base demeurent pertinents aujourd'hui. Le droit d'auteur n'était pas à l'époque et ne doit pas être aujourd'hui une simple question de récompense des créateurs parce qu'ils ont simplement créé quelque chose. Dans la même veine, le droit d'auteur à l'époque n'avait pas comme objectif d'assurer un monopole aux imprimeurs et aux éditeurs comme une fin en soi. Les créateurs, dans l'industrie, représentaient le moyen d'atteindre un objectif stratégique plus vaste. Afin de réaliser la politique générale de la loi, le droit d'auteur, qui est un droit de monopole, doit être équilibré par l'établissement et le maintien d'espaces fermes qui ne peuvent être détenus ou acquis. Compte tenu de cet intérêt public, les droits de propriété intellectuelle devraient demeurer limités, et il n'y a rien de suspect ou d'anhistorique à cela, tout au contraire.
Le droit d'auteur est un système calibré qui modère les intérêts divergents des créateurs, de l'industrie et des utilisateurs et dont le but ultime est de faire progresser les connaissances et de faciliter l'innovation. En matière de droit d'auteur, l'utilisateur fait partie intégrante du système et se manifeste dans nos dispositions relatives à l'utilisation équitable et dans les autres restrictions et exceptions prévues par la loi, en matière de droit d'auteur.
:
Monsieur le président et membres du Comité, pour poursuivre sur le thème d’une approche équilibrée du droit d’auteur introduit par ma collègue Myra Tawfik, permettez-moi de présenter brièvement le parcours qui m'a menée ici aujourd’hui.
Mes nombreuses années de pratique en tant qu’avocate, pendant lesquelles j’ai veillé à la protection de la propriété intellectuelle de mes clients, de même que le fruit de mes recherches universitaires et de mon doctorat en droit, qui a mené à la publication d’un livre sur le droit des usagers d’oeuvres protégées par le droit d’auteur, en 2017, chez Oxford University Press, me permettent d’apprécier les enjeux, tant du côté des titulaires de droits d’auteur que de ceux des usagers et du public. C’est donc dans cette perspective que s’inscrivent mes remarques.
Le droit d’auteur a des caractéristiques uniques, mais il ne doit pas être traité de façon exceptionnelle. Il s’inscrit dans un cadre de droit et de normes établies qu’il doit à priori respecter. Toute dérogation à ces principes doit être prise au sérieux et ne peut se faire sans qu'on pense aux ramifications qu’elle pourrait avoir sur la crédibilité et la légitimité du droit d’auteur, aux yeux du public également. Reconnaître que le droit d’auteur doit respecter les droits fondamentaux, la Charte canadienne des droits et libertés, le droit des biens et le droit des contrats est en fait un des corollaires de l’approche équilibrée et pondérée que nous prônons dans notre mémoire.
[Traduction]
Ma collègue et moi allons maintenant parler de recommandations particulières qui sont le reflet des deux principes directeurs d'un système équilibré qui doit respecter les droits fondamentaux et les lois générales. Je vais commencer par faire quelques recommandations, énoncées dans le mémoire, concernant le resserrement des exceptions à la violation du droit d'auteur et des droits des utilisateurs.
Les recommandations présentées dans nos mémoires concernant les droits des utilisateurs d'ouvrages soumis au droit d'auteur s'insèrent en fait dans le continuum de l'évolution vers une approche plus équilibrée du droit d'auteur au Canada. On reconnaît que les utilisateurs jouent un rôle important dans la réalisation des objectifs du droit d'auteur. Nous préconisons la poursuite de l'évaluation relative à la reconnaissance des droits des utilisateurs, mais ce, dans la mesure où cela fait progresser la réalisation des objectifs du droit d'auteur — de la même façon qu'une expansion des droits des titulaires de droits d'auteur ne devrait se faire que dans la mesure où cela fait progresser la réalisation des objectifs du droit d'auteur, soit la promotion de la création d'oeuvres et leur diffusion au public.
Pour commencer, il faudrait remplacer les dispositions relatives à l'utilisation équitable par des dispositions de type utilisation équitable. En éliminant la liste fermée de fins qui se trouve dans la loi actuelle — recherche, étude privée, critique ou parodie —, et en remplaçant cela par des exemples tout en maintenant un critère d'équité justifiant certains usages d'ouvrages sans l'autorisation du titulaire des droits d'auteur, on continuerait de protéger les intérêts des titulaires de droits d'auteur tout en offrant une plus grande souplesse pour l'inclusion de nouvelles fins. Par exemple, on peut penser à l'exploration de textes et de données. Il ne serait pas nécessaire de faire des ajouts chaque fois que les technologies évoluent. Cela correspondrait aussi au principe de la neutralité technologique.
Deuxièmement, il faut que la Loi indique clairement que les titulaires de droits d'auteur ne peuvent faire la sous-traitance des exceptions à la violation du droit d'auteur, ce qui serait assurément le cas avec les contrats types non négociés. Une approche ne permettant pas la sous-traitance reconnaît que les exceptions à la violation du droit d'auteur sont une façon importante de garantir que le droit d'auteur respecte les droits fondamentaux et les autres intérêts essentiels à l'optimisation de la participation des utilisateurs aux objectifs du droit d'auteur. D'autres autorités ont adopté une telle approche, dont le Royaume-Uni, récemment.
Troisièmement, et conformément au principe de l'interdiction de la sous-traitance, concernant les droits des utilisateurs, les mesures techniques de protection ne doivent pas supplanter les exceptions à la violation des droits d'auteur comme c'est le cas en ce moment dans une très grande mesure. Les titulaires de droits d'auteurs qui choisissent de garantir l'accès à leurs ouvrages et l'utilisation de leurs ouvrages au moyen de mesures techniques de protection devraient avoir l'obligation de permettre l'exercice des exceptions à la violation du droit d'auteur dans l'architecture de leurs MTP ou par d'autres mécanismes.
Quatrièmement, concernant les effets contraignants des MTP sur l'exercice légitime d'exceptions à la violation du droit d'auteur, il faut intégrer dans la loi des recours particuliers quand les titulaires de droits d'auteurs ne permettent pas l'exercice légitime des droits des utilisateurs. De plus, il faut une surveillance administrative appropriée pour le contrôle des pratiques commerciales automatisées d'autoapplication du droit d'auteur — ID de contenu utilisé sur les plateformes Google comme YouTube, par exemple — afin de garantir que le matériel qui ne représente pas une violation n'est pas retiré de façon inappropriée et que la liberté d'expression est protégée.
[Français]
Au même titre que les titulaires des droits d'auteur bénéficient d'une panoplie de recours judiciaires lorsque l'on enfreint leurs droits, il va de soi que les usagers devraient eux aussi avoir des recours contre les détenteurs de droit d'auteur, quand leurs droits d'usage ne sont pas respectés. Cela n'est malheureusement pas le cas dans la Loi en ce moment. La création de recours spécifiques pour les usagers dans la Loi rectifierait ce déséquilibre et cristalliserait la nécessité de respecter les droits des usagers d'oeuvres protégées. Des recours spécifiques pour les usagers sont prévus, par exemple, dans des législations comme celles de la France et du Royaume-Uni.
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Je vais brièvement souligner quelques autres recommandations avant de terminer.
Encore une fois, en fonction de l'approche générale sur laquelle nous avons fondé notre évaluation du processus d'examen de la Loi sur le droit d'auteur, l'une de nos recommandations est d'ajouter une disposition relative au libre accès aux publications de recherche et aux publications scientifiques, en particulier dans le contexte de la recherche financée par des fonds publics. Le gouvernement fédéral a déjà adopté la Politique des trois organismes sur le libre accès aux publications pour la recherche financée par des fonds publics. Nous recommandons d'inclure ce type de disposition sur le libre accès comme principe dans la Loi sur le droit d'auteur, et cela peut se faire d'une façon qui n'interfère pas indûment avec les attentes raisonnables du titulaire de droits d'auteur dans le sens que les publications pourraient être placées dans un dépôt institutionnel après une période de temps raisonnable, avec la mention claire de la source.
Dans la même veine, les nouvelles technologies et nouvelles pratiques, comme l'exploration de textes et de données qui permet la collecte d'importantes quantités de données comportant des idées et des solutions novatrices à des problèmes pressants, sont devenues d'importantes méthodes de recherche pour les chercheurs des établissements d'enseignement supérieur. Le risque d'infraction au droit d'auteur associé à la reproduction d'ouvrages, pendant la collecte, l'exploration ou le téléchargement est un facteur qu'il faudrait atténuer par une mesure raisonnable visant le retrait de certains des obstacles du droit d'auteur à ce type de recherche.
Enfin, concernant les oeuvres créées par l'intelligence artificielle, nous comprenons que la raison à l'origine du droit d'auteur est d'encourager les humains à créer, diffuser et apprendre. Nous recommandons par conséquent de ne pas soumettre à la protection du droit d'auteur les ouvrages entièrement créés par l'intelligence artificielle. Dans la mesure où une personne physique ferait preuve de suffisamment de compétences et de jugement dans la façon dont elle utilise des logiciels ou d'autres technologies pour produire une oeuvre originale, les principes habituels s'appliqueraient pour conférer le droit d'auteur à cette personne. Aucune politique relevant de l'histoire, de la théorie ou de la pratique ne justifie d'étendre la portée du droit d'auteur aux oeuvres entièrement créées par l'intelligence artificielle sans intervention humaine directe.
Les recommandations qui se trouvent dans nos mémoires sont modestes et progressives, et visent à maintenir un juste équilibre entre les droits des titulaires de droits d'auteur, les droits des utilisateurs et l'intérêt public. Elles correspondent aux principes directeurs qui sous-tendent notre façon d'aborder la loi. Cette approche préconise un continuum de l'évolution du droit d'auteur qui aborde de façon plus générale les intérêts concurrents, plutôt que de constamment accroître la protection des titulaires de droits d'auteur dès que de nouvelles technologies émergent, sans tenir compte des effets de cette protection accrue sur les utilisateurs des oeuvres.
C'est là-dessus que se termine notre exposé. Nous vous remercions beaucoup de nous avoir écoutées, et nous serons ravies de répondre à toutes vos questions.
Merci.