:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Si cela ne vous dérange pas, j'ai pensé faire un résumé de la situation pendant un maximum de 10 minutes.
[Français]
C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui.
Je tiens par ailleurs à vous indiquer que mon français n'est pas très bon.
[Traduction]
J'ai pensé lors de mon discours préliminaire aborder quatre points. Le premier a trait davantage au Conseil.
Le Conseil a été établi en mai de cette année. Donc, j'y travaille depuis près de six mois. Il est composé de 14 membres provenant d'une gamme de secteurs — le monde universitaire, le monde des affaires et certaines personnes de l'extérieur et de l'intérieur du Canada. Le mandat que nous avons reçu du ministre consistait à chercher des façons d'augmenter significativement la croissance inclusive au Canada. En vertu de ce mandat, nous avons passé du temps à tenter de nous assurer de bien comprendre le contexte.
Le contexte ou la situation pour le Canada est assez difficile alors que nous regardons vers l'avant. Nous avons beaucoup d'excellentes forces et de faiblesses, mais nous avons été témoins d'un taux de croissance de 3,1 % du PIB depuis les 50 dernières années. Alors que nous regardons vers l'avant pour les 50 prochaines années, à moins de faire quelque chose d'important, nous constaterons un taux de croissance d'environ 1,5 %. Il sera donc divisé de plus de la moitié. Du côté du taux de croissance du PIB, le portrait est encore plus sombre. Il passe d'un taux de 1,9 % à 0,08 %. Une grosse tranche de cette baisse est causée par les données démographiques. Nous comptons littéralement l'une des populations vieillissant le plus rapidement du monde et, par conséquent, notre main-d'oeuvre affichera la plus importante réduction de tous les pays de l'OCDE. Voilà en quoi consiste notre contexte. Il y a de nombreux autres éléments à examiner — notre part du commerce mondial et ce qui se produit sur ce front, et la qualité de notre main-d'oeuvre en termes d'éducation et ainsi de suite.
Le message important pour nous est que nous devrons faire quelque chose de marquant si nous voulons modifier la trajectoire depuis un virage significatif vers le bas à une tendance à la hausse. Il s'agissait du contexte. En fin de compte, je pense que nous devrions avoir une cible. Avec cette cible, nous souhaitons nous forcer à penser de façon courageuse et à hausser ce taux de croissance du PIB, qui a baissé à 0,08 %, pour qu'il atteigne 1,8 %. En termes de revenu médian avant impôt d'un ménage, cela signifierait que nous constaterions un virage de 15 000 $ par rapport à la trajectoire prévue jusqu'en 2030. Nous tentons d'utiliser cela comme cible, si vous voulez, afin de nous forcer à chercher des idées qui vont véritablement permettre ce virage. Nous croyons également que nous ne souhaitons pas avoir 95 idées différentes. Nous aimerions en réalité en avoir moins de 10, mais qu'elles aient véritablement un impact marqué. Ainsi, nous ne ferions pas simplement étendre la sauce sur plusieurs éléments; nous souhaitons effectuer certains choix. Voilà en quoi consiste le contexte précis.
Nous avons alors choisi quatre volets à examiner. Tout d'abord, l'infrastructure et les capitaux, parce qu'il s'agit des plus importants leviers permettant d'améliorer la productivité à long terme d'une façon inclusive. Nous avons jeté un coup d'oeil à la compétitivité du marché et au commerce, parce qu'ils sont également des moteurs importants pour la croissance du PIB et du PIB par habitant. Nous avons regardé les marchés du travail et les compétences, puis nous nous sommes tournés vers l'innovation. Nous avons ensuite cherché des idées au sein de ces quatre volets.
La semaine dernière, nous avons divulgué la première vague d'idées. Il y en avait trois. La première portait sur l'infrastructure et l'établissement d'une banque de l'infrastructure. De plus, nous devrions avoir une stratégie en matière d'infrastructure et c'est ce que les municipalités et les provinces mettraient en oeuvre. Toutefois, nous devrions avoir un point de vue au sujet de l'endroit où des infrastructures productives devraient être développées et cela inclut tout depuis le secteur des transports jusqu'à la technologie, le 5G ainsi que nos réseaux électriques. Être en mesure de transférer notre énergie verte dans différentes parties de l'Amérique du Nord, ainsi qu'au pays, serait très bien.
Nous doter d'une banque de l'infrastructure qui aurait une stratégie en matière d'infrastructure et la notion, également, selon laquelle il y aurait... Je vais simplement en arrêter là. La banque de l'infrastructure est le point principal.
Nous croyons sur ce point que nous souhaitons tirer profit des capitaux privés, parce que nous constatons la lacune en matière d'infrastructure se chiffre à environ 500 milliards de dollars au Canada. Il est impossible que l'argent public puisse combler cette lacune — le déficit serait trop important —, mais nous pensons qu'il y a une façon d'y arriver grâce à un investissement public et privé. Je pense que le rapport pourrait s'établir à 1:4 — pour chaque dollar de fonds public, nous pourrions obtenir 4 $ de fonds privés. Cela aiderait réellement à réduire l'écart sur le plan de l'infrastructure et fournir un coup de pouce important à la croissance de la productivité pour le pays. Il s'agissait de la première série de recommandations.
Le deuxième volet portait sur l'immigration. Il y avait un nombre d'éléments sur ce plan. Le premier a trait à la main-d'oeuvre hautement qualifiée. Beaucoup d'entreprises sont inquiètes du fait qu'elles ne peuvent attirer le talent dont elles ont besoin de l'extérieur pour doter des postes clés. Cela prend trop de temps pour le faire. Il s'agit d'un processus très ardu, et nous souhaitons le simplifier et l'accélérer.
Celui qui semblait obtenir davantage d'attention consistait à augmenter l'immigration de façon significative, soit d'environ 50 %. Nous avons dit que nous souhaitions mettre cela en place sur cinq ans. Ce ne serait pas simplement un saut vers le haut, parce que nous devons nous assurer que les systèmes d'absorption soient en place, mais en fin de compte, il s'agirait d'un passage de 300 000 à 450 000 sur cinq ans. Ce talent doit être très ciblé. Nous chercherions de jeunes personnes avec des habiletés particulières. Nous pensons que nous pouvons tirer profit des excellentes universités que nous avons au Canada afin d'attirer plus de talent au pays. Nous pensons que c'est essentiel, étant donné la chute significative que nous vivrons sur le plan de la main-d'oeuvre au cours des 10 à 15 prochaines années.
La troisième série de recommandations portait sur une agence d'investissement direct étranger qui serait plutôt agressive afin de cibler des investissements particuliers. On s'orienterait davantage vers les investissements entièrement nouveaux par opposition aux investissements dans des entreprises existantes — en d'autres termes, ne pas tenter de trouver des entreprises qui acquerront des entreprises canadiennes, mais trouver des investisseurs qui souhaitent investir dans des entreprises canadiennes ou des infrastructures canadiennes. C'est un domaine où nous pensons que nous pourrions en faire davantage. Nous n'exploitons pas ce côté au Canada. Nous avons perdu beaucoup de terrain au cours des 20 dernières années. Notre taux dans ce domaine se chiffre au quart de celui d'autres pays comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande et d'autres. De nouveau, nous pensons qu'une approche ciblée afin de trouver les bons capitaux et les bonnes personnes aiderait à le stimuler.
Il s'agit de trois parties de la première vague. Nous faisons le tout en vagues, parce que nous espérons que cela passera bien, si vous voulez, au sein du gouvernement. Nous travaillons sur une deuxième vague, qui touche les compétences. Nous sommes très inquiets afin de nous assurer que les 18,1 millions de travailleurs canadiens continuent d'être formés adéquatement, étant donné tous les virages technologiques qui ont lieu. Nous pensons qu'environ 50 % des emplois peuvent être automatisés sur 10 ans. Donc, nous regardons du côté des compétences et de ce que nous pouvons faire pour améliorer cela.
Nous cherchons également à savoir comment nous pouvons améliorer le taux de participation au sein de la main-d'oeuvre des Canadiens. Comment intégrerons-nous plus de femmes dans la main-d'oeuvre? Ce chiffre a atteint un plateau. Comment intégrerons-nous plus d'autochtones dans la main-d'oeuvre? Ce chiffre est plutôt bas. Comment réduirons-nous le chômage frictionnel? Il existe beaucoup d'emplois vacants. Nous souhaitons avoir un ensemble d'idées ou de recommandations à cet effet. Le domaine de l'innovation en matière de compétences est l'un d'eux.
Le deuxième est l'innovation, elle-même, où comment nous pourrons aider plus d'entreprises canadiennes à commercialiser et à se mettre à l'échelle à un rythme plus élevé. Au Canada, nous semblons être de bons inventeurs, mais nous n'arrivons pas à traduire les inventions en importants succès commerciaux. Nous pensons qu'il y a des choses à faire sur ce front.
Finalement, nous pensons que certains secteurs vont être importants. L'agriculture et l'alimentation sont des secteurs très sous-estimés. En étant un champion mondial sur le plan de l'agriculture et de l'alimentation, des soins de santé et d'un nombre d'autres secteurs, nous pourrions également stimuler la croissance alors que nous regardons vers l'avant.
Je devrais probablement me taire; je parle trop longtemps. Il s'agit de choses sur lesquelles nous travaillons. Nous prévoyons les divulguer à la fin de l'année. C'est ce que nous pensons faire, mais nous débattons encore à ce sujet et travaillons à cet effet. Je m'excuse d'avoir parlé si longtemps.
:
Il y en a une gamme, et ils incluraient les exemples de transports en commun dont vous avez fait mention. Je pense que nous le voyons dans un certain nombre de villes. Quatre des 10 villes les plus congestionnées de l'Amérique du Nord se trouvent au Canada. Donc, je pense que nous en avons besoin davantage à Montréal, à Toronto, à Calgary et à Vancouver. Il y aurait définitivement un élément connexe au transport en commun.
Le deuxième élément aurait trait aux portes d'entrée. Nous pensons que le système agroalimentaire constitue une bonne occasion pour le Canada. Nous devrions être un champion mondial sur ce plan, mais nous n'avons pas la capacité ferroviaire et portuaire pour être en mesure de gérer le tout. Nous n'avons pas fait l'analyse à ce sujet, mais je regarde du côté du rapport Emerson, que nous avons examiné de façon attentive et nous pensons qu'il y a de l'infrastructure à ces endroits et qu'il y a des investisseurs qui seraient ravis d'investir dans un port ou dans des wagons-trémie. Les gens seraient intéressés à investir dans toute partie des infrastructures qui y existent. Dans ce cas, les entreprises paieraient les frais que les investisseurs obtiendraient.
Nous pensons que les réseaux électriques sont une autre possibilité. Nous sommes chanceux d'avoir l'une des plus importantes sources d'énergie verte, mais comment la transportons-nous dans les différentes parties du pays, ou aux États-Unis? Nous pensons qu'il y a une possibilité sur ce plan. Il y a une approche assez normalisée axée sur les frais qui selon nous pourrait s'y associer et que les investisseurs pourraient voir. Puis, il y a le réseau à large bande 5G en entier, qui nous pensons va nécessiter des investissements de partout au pays. Nous croyons que celui-ci peut être structuré. C'est ce qui se produit dans d'autres pays, comme les Indes, où les gens aident à payer l'infrastructure qui y est établie.
J'ignore si cela vous donne les détails, mais nous croyons que les idées devraient également provenir des municipalités et des provinces. Il ne s'agit pas d'un cas où le gouvernement fédéral nous dit ce qu'il souhaite faire. Il devrait plutôt y avoir un certain contrôle ou des critères. Par exemple, le projet devrait être de plus de 100 millions de dollars. Les investisseurs institutionnels ne sont pas vraiment intéressés à investir dans des projets d'une valeur inférieure, et nous pensons que c'est nécessaire pour développer le grand nombre de projets dont vous faites mention. J'ignore si je suis assez précis.
:
Bien sûr. Comme je pense que vous le disiez, je l'ai déclaré au tout début, nous nous trouvons environ au quart de ce que nous voyons chez nos homologues, et cela a chuté.
Nous avons parlé des défis d'un nombre de gens qui investissent à l'étranger. Tout d'abord, il y a plusieurs groupes, donc vous avez plusieurs provinces qui tentent d'attirer, par exemple, une entreprise japonaise afin qu'elle vienne s'y établir. Les gens ne s'y retrouvent plus. Ils ne trouvent pas cela attrayant. Ils croient, « Allons-nous insulter quelqu'un si nous allons à cet endroit plutôt qu'un autre? Qui est notre homologue qui nous aidera à gérer la situation? » La bonne nouvelle, c'est que les gens tentent de le faire, mais pas de façon concertée. Il y a un sentiment de confusion qui s'est installé.
L'autre élément, c'est que nous ne leur parlons tout simplement pas. Nous ne sommes pas à la table avec eux, et donc les gens investissent dans différentes parties du monde. Le Canada compte de nombreux attraits, et nous voyons que les gens ne savent pas où aller. Souvent, le défi ne consiste pas d'obtenir l'argent, mais également d'avoir les gens pour la gérer.
Lorsqu'une entreprise établit, par exemple, un siège social ou une nouvelle usine, ils souhaitent également être en mesure d'y déménager des gens. Comment cela est-il coordonné avec l'immigration? C'est sur ce point qu'on remarque des disparités. C'est là que les gens ne s'y retrouvent plus et disent que c'est trop compliqué et difficile.
:
En passant, il s'agit d'une excellente question. Je prends des notes au sujet de ce que vous dites sur ces sujets.
Nous avons environ 1 000 agents à l'externe, et nous croyons qu'environ seulement 11 d'entre eux se concentrent réellement sur ce dont nous parlons ici. Donc, il n'y a pas suffisamment de personnes s'acquittant de cette tâche.
Nous n'avons pas traité du côté fédéral ni du côté provincial de la médaille. Nous avons également constaté, en passant, qu'il y a également un groupe de personne au niveau des villes afin de tenter d'attirer des investissements... J'espère qu'il y aurait des occasions d'opter pour une certaine rationalisation, afin que nous ne soyons pas simplement en train d'y ajouter ceux-là. Nous pensons que les chiffres qui sont consacrés en réalité à cette, si je peux l'appeler ainsi, commercialisation agressive pour le Canada sont très petits présentement, mais nous devons l'établir.
La seule chose que j'aimerais dire au sujet de votre point, c'est que Mark Wiseman, en particulier, a ce qu'il appelle la liste des choses prioritaires à faire. Non seulement devrions-nous être en train d'effectuer des recommandations au sujet de ce que nous devrions y ajouter, nous devrions également examiner ce que nous enlevons. Par exemple, je pense que nous le constatons du côté de l'innovation.
Je m'excuse, je parle probablement trop.
:
Bonjour, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Barton, pour vos services, tant du côté public que privé, depuis de nombreuses années, pour le Canada.
Plus tôt cette semaine, nous avions le gouverneur de la Banque du Canada et le vice-gouverneur qui sont venus nous parler. Dans leurs derniers écrits, ils ont parlé de deux importants obstacles à l'augmentation de notre taux de croissance à long terme. Je pense que leurs prévisions se chiffrent à autour de 1,5 %. Le premier est la main-d'oeuvre, plus particulièrement, le taux de croissance de la main-d'oeuvre. L'autre est le vaste seau de l'innovation/la productivité et comment le Canada peut faire mieux.
Je regarde plus particulièrement le taux de croissance de la main-d'oeuvre, pas réellement le taux de participation, parce qu'il n'a pas réellement changé au cours des 20 dernières années. Le taux de croissance de la main-d'oeuvre ralentit. Nos données démographiques ne sont pas les pires du monde, mais elles pourraient définitivement être meilleures, et nous avons ce système d'immigration. L'une des recommandations clés que vous et le Comité de personnes averties avez mis de l'avant consiste à augmenter l'immigration de 300 000 personnes, graduellement, jusqu'à 450 000 personnes.
Je suis un partisan de cela. Je pense qu'il a été démontré que l'immigration est une bonne chose. Mes préoccupations maintenant portent sur le fait que lorsque je regarde du côté de certains entrepreneurs très, très prospères dans ce pays, des personnes comme mes parents, en vertu de notre système actuel, ils ne réussiraient pas à entrer. Je dirais probablement que les principaux gens d'affaires actuellement au Canada ne pourraient pas immigrer au Canada en vertu du système actuel.
Selon moi, le processus d'EIMT par les employeurs est défectueux. Il est lent. Il est laborieux. J'ai entendu beaucoup de commentaires selon lesquels vous êtes coupables jusqu'à preuve du contraire lorsque vous tentez de prouver que vous avez besoin que la personne vienne au pays.
J'arrêterai dans une seconde, mais je suis une personne qui a eu le privilège de travailler pour une banque d'investissement américaine pendant presque une décennie, et ce, aux États-Unis. J'ai pu y travailler grâce à un visa H-1B, et j'ai pu constater comment leur système fonctionne. Je ne dis pas qu'il est meilleur ou pire.
Je souhaite que vous cibliez vos commentaires ce matin sur l'importance de l'immigration, non seulement afin d'attirer les meilleurs, mais d'attirer une plus grande part de personnes ici.
Oui, nous avons un point de vue semblable au vôtre. Cette main-d'oeuvre à la baisse nous inquiète, parce que, je le répète, cette tendance se produit si rapidement. À mon avis, il est trop tard pour le Japon; ils ont dépassé la courbe. La quantité d'immigration dont ils auraient besoin pour le faire serait trop importante pour être pratique en vertu des délais, donc je pense qu'il y a une urgence de le faire.
Selon nous, et je serai bref, un élément a été de faciliter l'entrée des principaux talents. Cela se rapporte à votre point de vue au sujet des délais sur le plan des exemptions d'EIMT, et comment on passe à travers ce processus. Il prend tout simplement trop de temps. Dans le cadre des tables rondes et des discussions que nous avons eu partout au pays, nous avons constaté d'innombrables exemples d'entreprises canadiennes qui ont fini par installer une partie clé de leur entreprise à New York parce qu'ils ne pouvaient le faire au Canada. C'était tout simplement trop ardu. Nous souhaitions élargir les exemptions pour certains des rôles de cadres supérieurs. Nous souhaitons nous doter d'un processus de deux semaines. Nous nous sommes dit qu'il fallait établir un délai, car il est actuellement trop long.
Également, alors, nous avons voulu assouplir certaines des restrictions lorsque le permis est en place, parce qu'il y a également un maintien en poste assez important. Donc, il y avait un facteur lié aux principaux talents qui selon nous était important, et nous pensons que cela entraîne une création moindre d'emplois au Canada parce que cela se produit plus lentement aujourd'hui.
Le deuxième portait sur les étudiants. En ce qui a trait à ne pas se qualifier, nous avons beaucoup d'excellents étudiants internationaux qui viennent et qui selon nous seraient de formidables entrepreneurs et des personnes qui créeraient des emplois et qui bâtiraient des entreprises, mais le système de points rend très difficile pour eux de rester. C'est assez différent de la façon dont ce serait typiquement aux États-Unis. Évidemment, la situation là-bas est bien pire maintenant qu'elle ne l'était auparavant, mais c'est une source très importante pour le Canada.
La troisième plus importante exportation de l'Australie est son éducation, soit les étudiants étrangers qui entrent. Nous pensons qu'il s'agit de quelque chose d'important. Puis, il y a cette cible de 300 000 à 450 000 que nous tentons d'atteindre, mais en la mettant en place 15 000 personnes à la fois.
Le dernier élément a trait aux normes d'accréditation, parce que nous avons également besoin de nous assurer que lorsque les gens entrent, ils peuvent actuellement obtenir un emploi. Le nombre de personnes qui sont des ingénieurs en électricité ou des médecins et qui conduisent des taxis parce que le service d'accréditation ne fonctionne pas représente un problème. Donc, nous avons tenté d'effectuer certaines recommandations à ce sujet.
:
Oui, nous le faisons. Nous essayons, monsieur le président, et vous devriez nous dire si nous le faisons de manière adéquate.
Entre autres choses, nous avons fait des tables rondes régionales. Elles ont justement été instructives, comme vous l’avez dit. La première que nous avons organisée était dans l’Est du Canada, à Halifax. Je sais que ce n’est pas à l’Île du Prince-Édouard. L’idée ici consistait à se demander qu’elles étaient les occasions que nous voyons dans cette région en termes de secteurs que nous pourrions y intégrer et en termes de types d’entreprises, et aussi ce qui se passe avec les universités. C’était très différent de ce que nous avons vu à Vancouver, où il y avait une gamme différente de choses. Nous avons eu beaucoup de rétroactions claires de ceux-ci. C’était un mélange. Il s'agissait de petites entreprises, de grandes entreprises, des universités et des syndicats. Nous avons eu un vaste éventail de personnes. C’est un exemple de la manière dont nous essayons de le faire, et nous continuons ainsi.
Nous avons fait cela dans cinq régions du pays. Je vais à Regina le 10 novembre, pour une table ronde sur l’agroalimentaire, afin d'examiner la question des légumineuses et ce que nous pourrions faire sur ce plan, et peu importe où cela nous mènera, avec certains technologues que nous pensons pouvoir faire venir d’Israël et de certaines parties de l’Europe — de la Suisse en particulier. Il y a des entreprises que nous pensons pouvoir faire venir à ce sujet.
Nous essayons de reconnaître qu’il y a de très grandes différences régionales. Je pense que cet organisme national doit regarder cela de cette façon. C’est pourquoi nous pensons qu’il y a un besoin, dans un sens, d’avoir un peu de stratégie autour des types d’entreprises que nous voulons avoir au Canada, dans ces différentes régions, puis aller les chercher et essayer de les faire entrer au Canada, plutôt que de partir de la base.
:
J’apprécie votre honnêteté et votre dévouement à mettre certaines idées de l’avant, parce que, très franchement, l’une des choses sur laquelle nous avons été très critiques est le manque de croissance économique malgré les coûts élevés. Comme vous l’avez dit, de plus gros déficit plus tard, si nous investissons dans le mauvais type d’infrastructure, cela pourrait nous laisser aux prises avec des dettes à long terme. Voir notre capacité à promouvoir la croissance économique est important.
Je vais vous dire, toutefois, que M. Caron soulève un bon point. La plupart des choses que vous proposez ici sont, dans certains cas, complètement à l’opposé de ce que les libéraux ont proposé en campagne. Par exemple, vous avez suggéré que les péages peuvent vraiment aider à payer l’infrastructure et amener l’investissement direct étranger. Les libéraux ont fait campagne sur la suppression des péages.
Les libéraux ont dit qu’ils veulent voir 67 % de leur budget d’infrastructure alloué aux infrastructures sociales et aux infrastructures vertes. Contrairement à eux, vous avez dit qu’ils devraient plutôt opter pour des infrastructures de transport en commun qui sont productives, comme le train et les ports et ainsi de suite.
Votre rapport est-il fondamentalement une quelconque reconnaissance tacite que le plan actuel offert par les libéraux, et sur lequel ils ont fait campagne, ne fonctionne pas?
:
Je suis entièrement d’accord avec vous sur la diversification. Je pense que c’est bien. C’est dans notre intérêt à tous que les caisses de retraite canadiennes investissent à l’étranger.
La seule chose que je voudrais dire, c’est qu’il y a un gigantesque surplus de capital à long terme par rapport aux projets d’infrastructure. Chaque caisse de retraite au Canada, aux États-Unis, au Japon, et en Europe aimerait investir davantage dans l’infrastructure. Il n’y a tout simplement pas suffisamment de projets qui ont été mis de l’avant.
C’est ce que j’ai dit au sujet de la concurrence. C’est pourquoi je ne suis pas inquiet de la venue de capitaux privés dans cela. Ils ne joueront pas le jeu. Ils n'obtiendront pas les rendements qu’ils veulent dans cela. C’est pourquoi en Australie, lorsque quelqu’un propose un projet bancable pour les gens, vous avez littéralement un essaim de personnes qui affluent parce qu’il n’y en a pas beaucoup. Nous pensons qu’il y a de tels projets au Canada; ils ont juste besoin d’être structurés.
Nous voulons que cette banque de l’infrastructure soit indépendante et qu’elle soit dotée de compétences de classe mondiale en structuration, afin qu’elle puisse mettre en place ces types de choses pour être attrayante, mais également bonne pour les Canadiens. Il faut un ensemble de compétences spécialisées pour le faire.
Encore une fois, je suis d’accord avec vous sur la diversification, mais il n’y a tout simplement pas assez de projets d’infrastructure. C’est l’un des problèmes les plus étranges dans le monde, parce que nous avons toute cette infrastructure et nous avons tout cet argent, mais ça ne se produit pas.
:
Je vous remercie, monsieur Barton, de votre présentation ce matin
Je ne vais pas vous demander de commenter mes premières observations, mais en tant que conservateur de l’Alberta, je tiens à vous dire qu’il n’y a à peu près rien de ce que M. Caron a dit avec lequel je suis en accord, autre que le fait que les libéraux n’ont pas fait campagne sur ce programme. En fait, leur programme dans la campagne électorale a été d’essayer de sortir le NPD. En fait, je pense, monsieur Barton, que votre Comité a jeté à ce gouvernement une véritable patate chaude, parce qu’ils n’ont pas fait campagne sur le genre de choses dont vous parlez, dont la presque totalité fait du sens.
Je ne m’attends pas à ce que vous commentiez mes propos, mais je veux que vous commentiez sur ce qui suit. Comme je l’ai dit, je suis de l’Alberta, et je suis sûr que vous êtes familier avec AIMCo. Je sais qu’AIMCo, qui gère environ 80 milliards de dollars en fonds de pension de l’Alberta, a du mal à essayer de trouver les investissements appropriés au Canada. Ils investissent dans les infrastructures en Australie, au Chili et en Argentine.
Voici ce que nous devons prendre en compte. Si on leur en donne la possibilité, je suis sûr que ces caisses de retraite canadiennes voudraient investir au Canada et faire en sorte que leurs dollars travaillent pour les Canadiens. J’aimerais votre réponse à cela.
:
C’est vrai. Je pense que la première chose est qu’il n’y a pas assez de projets d’infrastructure qui sont réalisés; il n’y en a tout simplement pas. C’est le premier point.
Le deuxième point est que nous pensons qu’il y a un avantage pour le contribuable d’avoir plus d’infrastructures en cours de construction.
Le troisième point que je fais est que les Canadiens paient beaucoup moins en termes de redevances, péages — appelez cela comme vous voulez — ou de paiements de disponibilité, que quiconque. Nous sommes du côté le plus éloigné de cela.
En termes de recyclage, tout ce que nous disons, c’est que certains projets d’infrastructure pourraient avoir été construits — parce que plusieurs investisseurs privés ne veulent pas investir dans de nouveaux projets d’installations — et pourraient être offerts à des investisseurs privés pour qu’ils y investissent s’ils ne sont pas à la recherche de rendements faramineux. Cela permettrait de libérer des fonds pour permettre de construire plus d’infrastructures. C’était la base du recyclage d’actifs, regarder des choses comme les aéroports. Nous pensons qu’il y aurait un avantage net pour les contribuables. Ils sont mieux gérés, et encore une fois, cela libère davantage de capitaux à investir dans ces autres domaines.
Nous avons eu deux tables rondes avec des groupes autochtones. Carol Anne Hilton, originaire de Vancouver, est une membre du Conseil qui est très impliquée. Nous avons eu un certain nombre de séances individuelles avec des groupes. J’ai été impliqué dans six d’entre elles. Nous avons dialogué, et sur votre point, je pense que nous n’en faisons probablement pas assez, mais si je regarde ce que les régions et ainsi de suite sont en train de faire, c’est beaucoup.... Nous essayons de nous assurer que nous avons la perspective de l’endroit où nous sommes, mais si, selon vous, nous devrions faire autre chose, j’aimerais bien en entendre parler, parce que nous passons probablement à côté de certaines choses. Nous faisons notre possible. C’est ce que je dirais à ce sujet.
:
Nous allons procéder par ordre alphabétique, je suppose.
Je vous remercie, monsieur le président.
Mon nom est Michael Denham, et je suis le président et chef de la direction de la BDC. J’ai été nommé au poste récemment après une carrière de 27 ans dans le secteur privé.
[Français]
J'aimerais commencer en félicitant le Comité pour son travail de consultation auprès des Canadiens en vue de la présentation du budget fédéral de 2017. C'est un travail important et exigeant, surtout compte tenu de tous vos autres travaux et de toutes vos autres responsabilités.
[Traduction]
Alors, merci à vous.
Mon personnel me dit que vous avez eu au moins 16 réunions, et vous avez entendu plus de 160 organisations. J’espère seulement que vous trouverez quelque chose de nouveau et d’unique dans ce que j’ai à partager avec vous aujourd’hui.
La BDC a une aspiration générale, qui est de rendre les entrepreneurs canadiens parmi les plus compétitifs au monde. Nous avons plus de 2 000 employés répartis dans plus de 100 centres d’affaires situés dans l’ensemble du Canada. Nous avons plus de 2 000 interactions par semaine avec les entrepreneurs. Nous recevons plus de 3 millions de visites par an sur BDC.ca. En conséquence, nous estimons que nous avons une bonne idée de ce qui se passe avec les entrepreneurs dans le pays.
Nous cherchons à adapter des solutions d’affaires selon les circonstances des entrepreneurs. Nous prenons des risques financiers que d’autres fournisseurs de services financiers ne prennent pas. Notre portefeuille de financement s’élève à 24 milliards de dollars. Nous sommes une banque, et nous prenons des décisions de crédit à l’intérieur de paramètres donnés. Le paramètre le plus important est la perspective que les entreprises à qui nous prêtons de l’argent s’avèrent économiquement viables pour que l’argent prêté soit remboursé avec un rendement reflétant le risque encouru. Cela signifie que nous sommes autonomes et que nous ne dépendons pas des contribuables du Canada.
Cela signifie également que nous pouvons réinvestir les profits dans des initiatives visant à satisfaire les besoins de l’entreprise auxquels les autres ne peuvent pas satisfaire. Nous sommes la banque de développement des petites entreprises du Canada et nous sommes extrêmement fiers du rôle que nous jouons. Mais avant tout, nous sommes fiers des 42 000 entreprises et plus que nous soutenons d’un océan à l’autre.
On me demande souvent comment les entreprises canadiennes s’en tirent face à l’incertitude économique, aux défis mondiaux, aux perturbations massives et aux importants changements technologiques. Il y a un mot qui me vient à l’esprit — « résilientes ». Comme le gouverneur de la Banque du Canada l’a indiqué dans son rapport d’activité sur l’économie canadienne qu’il a remis à Whitehorse en juin dernier, il y a de la souplesse chez les Canadiens. Pour le gouverneur, cela crée de la confiance que le Canada va passer à travers l’actuelle période d’adaptation et que l’économie sera de retour à une croissance autonome naturelle.
Il ne faut pas se leurrer sur le fait que les entreprises canadiennes font face à d’énormes défis et occasions. Permettez-moi de vous expliquer certains d’entre eux et de vous raconter comment la BDC s’y attaque. Le premier défi est l’accessibilité. Nous savons qu’il y a encore des lacunes de financement, en particulier pour certains entrepreneurs: les jeunes entrepreneurs, les nouveaux Canadiens, les entrepreneurs ayant des antécédents de crédit minces ou faibles, les entreprises à croissance rapide, les entreprises autochtones et les secteurs cycliques. Ce ne sont là que quelques exemples de ceux qui éprouvent des difficultés à accéder au financement.
La deuxième préoccupation a trait à l’élargissement de la taille des entreprises au Canada. Le Canada a fait de bons progrès au niveau du démarrage d’entreprises; cependant, nous avons des difficultés à créer de grandes entreprises capables d’être en position de force en termes d’impact économique. Une étude de la BDC publiée en septembre confirme qu’il y a considérablement moins d’entreprises en expansion en termes de taille qu’il y en avait il y a 15 ans. De nombreuses entreprises canadiennes désireuses de croître continuent de faire face à des questions de financement, et, en comparaison avec d’autres secteurs, cela conduit à des transactions qui sont relativement petites. En outre, la plus grande présence d’investisseurs étrangers à des stades plus avancés peut entraîner une pression plus forte sur les sorties précoces et la propriété étrangère dans les marchés étrangers. La BDC a réagi en augmentant son volume de prêts de 4,8 milliards de dollars en 2016 à un niveau record de 5,2 milliards de dollars pour l’exercice en cours. C’est en plus des 250 millions de dollars en capital de risque que nous investirons cette année dans les entreprises technologiques en démarrage. Nous fournissons également des services consultatifs commerciaux de premier plan, y compris à ce qu’on appelle les entreprises à impact élevé qui ont le potentiel de réellement faire bouger la croissance pour le pays.
La troisième préoccupation, que tout le monde connaît, c’est que trop peu d’entreprises canadiennes exportent, et parmi celles qui le font, il n’y en a pas assez qui se développent dans les économies émergentes où abondent les occasions de croissance. À cet égard, la BDC se concentre sur la préparation à l’exportation, à outiller les petites entreprises afin qu’elles se développent sur de nouveaux marchés, notamment en ce qui a trait au choix du marché pour lequel elles semblent particulièrement bien adaptées. Cette stratégie de commercialisation est élaborée de concert avec l’EDC, avec qui nous avons déjà d’excellentes relations.
Une quatrième dimension de la performance de l’entreprise au Canada porte sur la productivité, qui est l’efficacité avec laquelle les biens et les services sont produits. La croissance de la productivité du travail a glissé dans la décennie se terminant en 2014, passant d’une moyenne de 1,4 % par année, par rapport aux huit années précédentes, en baisse de 0,9 %. Bien que cette statistique soit alarmante pour les gens qui étudient l’économie du Canada, plus de la moitié des 1 500 entreprises canadiennes que nous avons récemment étudiées ne mesurent pas formellement leur productivité. Cette constatation a incité la BDC à introduire, la semaine dernière, un outil de diagnostic gratuit pour tous les Canadiens, développé en partenariat avec Statistique Canada. En moins de deux minutes, en remplissant sept points de données, une entreprise peut savoir exactement comment elle se compare avec ses pairs et recevoir un lien vers des sources afin d’apporter des améliorations à sa productivité.
[Français]
Je pourrais parler longuement des entreprises canadiennes et de la situation dans laquelle elles se trouvent, mais il serait préférable que je le fasse en répondant à vos questions.
Si, à la suite de cette rencontre, vous avez d'autres questions pour ce qui est de l'élaboration de vos recommandations en matière de compétitivité des petites et moyennes entreprises, je serai heureux de vous aider à y répondre.
:
Monsieur le président, honorables membres du Comité, je vous remercie d'avoir invité Exportation et développement Canada, EDC, à comparaître devant vous aujourd'hui. Nous apprécions l'intérêt que vous portez à l'endroit du travail d'EDC auprès des exportateurs canadiens et à l'endroit de nos points de vue afin d'aider les entreprises canadiennes à accroître leurs activités sur les marchés internationaux.
EDC est une société d'État ayant pour mandat d'aider les sociétés d'ici à percer, à croître et à réussir à l'étranger en leur fournissant du soutien financier, de l'assurance ou des conseils éclairés pour les aider à faire croître leurs activités. EDC est une société d'État indépendante qui ne reçoit aucun financement annuel du gouvernement du Canada.
[Traduction]
Depuis notre création en 1944, nous avons aidé des entreprises canadiennes de toutes tailles à réaliser des exportations et des investissements à l’étranger de plus de 1 300 milliards de dollars. Nous avons commencé ici à Ottawa, mais nous avons depuis établi 18 bureaux à travers le Canada et 18 représentations internationales. La majorité de ces endroits sont des marchés émergents à forte croissance.
En 2015, près de 7 500 entreprises canadiennes ont eu recours aux services d’EDC pour faciliter des activités à l’étranger totalisant 104 milliards de dollars. Parmi celles-ci, on compte environ 6 000 petites et moyennes entreprises canadiennes qu’EDC a aidées à effectuer du commerce d’exportation et des investissements à l’étranger représentant plus de 15 milliards de dollars.
Bien qu’EDC soit une organisation indépendante, nous aidons le gouvernement à concrétiser son engagement de renforcer la présence du Canada dans les marchés émergents. Nous aidons notamment plus d’entreprises canadiennes à devenir des chefs de file de l’innovation dans des secteurs ciblés, comme les technologies propres. Par exemple, au cours des cinq dernières années, EDC a aidé 128 entreprises du secteur des technologies propres à faire des exportations représentant 2 milliards de dollars.
[Français]
De façon plus générale, EDC s'allie à des sociétés de tous les secteurs. On pense ici à celles de l'industrie légère, des technologies de l'information, des infrastructures, des technologies propres, des ressources naturelles, du pétrole et du gaz ainsi que des transports.
Dans une économie mondiale qui continue à changer sous l'influence de la mondialisation et des fluctuations de la dynamique commerciale, nous devons nous surpasser pour assurer une position concurrentielle aux sociétés canadiennes et pour continuer à créer un impact qui est propice à l'investissement.
[Traduction]
Chaque entreprise étant unique, nous devons adapter notre offre aux besoins particuliers de celles qui essaient de percer de nouveaux marchés. Cependant, une récente recherche menée par EDC a permis de constater que 65 % des exportateurs canadiens commencent par le marché des États-Unis. Le marché américain est semblable et présente moins de risques. Cependant, 22 % des entreprises font leurs premiers pas à l’international ailleurs qu’aux États-Unis et d’autres sont internationales dès le départ. Environ 13 % des entreprises auxquelles nous avons parlé se lancent sur plusieurs marchés à la fois.
Pour EDC, la diversité de ces expériences est une occasion d’aider les entreprises à toutes les étapes de leur parcours à l’exportation. En plus de leur offrir nos produits de financement et d’assurance, nous leur proposons aussi des analyses économiques et des données sur les marchés ou nous les aidons à accéder aux marchés ou à satisfaire aux obligations liées à la responsabilité des entreprises.
De plus, EDC s’associe à d’autres organismes du gouvernement du Canada comme BDC pour combler pleinement les besoins des entreprises. Depuis la signature de notre entente de partenariat avec BDC il y a cinq ans, il y a eu plus de 1 000 référencements réciproques effectués par nos deux organisations.
EDC a d’autres partenariats dans l’ensemble du secteur public, comme le Service de croissance accélérée, qui réunit entre autres, Affaires mondiales, RNCan, ISDE, BDC et de nombreuses autres entités qui aident les entreprises hautement performantes et à potentiel élevé à profiter pleinement des services gouvernementaux.
De plus, EDC collabore étroitement avec Affaires mondiales Canada et le Service des délégués commerciaux pour présenter des acheteurs étrangers à des fournisseurs canadiens admissibles, par l’entremise de missions de jumelage, de salons commerciaux et de rencontres individuelles.
EDC travaille d’arrache-pied à nouer des relations avec de grandes multinationales qui désirent faire affaire avec des entreprises canadiennes ou qui ont une forte présence et une vaste chaîne d’approvisionnement au Canada. Pensons à la Générale électrique ou au groupe indien Tata.
Dès que nous possédons une compréhension approfondie de la chaîne d’approvisionnement et des objectifs d’affaires d’une entreprise, nous pouvons la présenter aux entreprises canadiennes admissibles en faisant des jumelages judicieux.
En 2015, EDC a mené 26 activités de jumelage. Ces activités ont donné lieu à plus de 1 000 présentations entre 133 acheteurs étrangers et 450 fournisseurs canadiens, dont la grande majorité était des petites et des moyennes entreprises.
[Français]
Lorsque que je discute avec notre personnel qui se retrouve aux quatre coins du monde, j'ai l'occasion d'entendre des histoires incroyables au sujet d'entreprises canadiennes de toutes tailles qui travaillent à accroître leurs activités, à décrocher des contrats ou à saisir leurs plus grandes possibilités de croissance.
EDC estime que c’est un privilège de collaborer avec des entreprises canadiennes qui nous impressionnent constamment par leur innovation et leur détermination à percer de nouveaux marchés internationaux.
[Traduction]
Je ne vous ai raconté qu’un fragment de l’histoire d’EDC, mais je m’arrête ici et je répondrai avec plaisir à vos questions.
Merci beaucoup.
:
La question est très complexe et il y a de nombreuses raisons à cela.
Je tiens à souligner que la plus grande difficulté pour les exportateurs, le problème numéro un, ce n'est pas le financement. Le problème numéro un est de cerner toutes les options possibles et de trouver les bons partenaires ou les bonnes personnes-ressources sur les marchés.
À l'examen des divers besoins, on constate que le financement est la troisième cause de difficultés. Si une entreprise cerne mal les occasions d'affaires, si elle ne sait pas comment aborder un marché ou à qui s'adresser, il lui sera même difficile de comprendre ses propres besoins financiers.
C'est la raison pour laquelle du point de vue d'EDC et d'Affaires mondiales Canada (AMC), et à la suite du travail avec les délégués commerciaux, il y a beaucoup d'efforts déployés sur les marchés pour bien comprendre qui sont les grands du monde des affaires et quelles sociétés étrangères pourraient éventuellement être intéressées à faire affaire avec les sociétés canadiennes. En assurant cette connexion, nous serons mieux en mesure de définir les occasions d'affaires et les besoins financiers.
:
Je vous remercie tous les deux d'être ici aujourd'hui.
Je vais commencer par M. Denham.
Monsieur Denham, de toute évidence, les hommes politiques et les Canadiens en général ne perçoivent pas tous la BDC de la même manière, car votre banque est si souvent en arrière-plan. Dans ma région, la vallée de l'Okanagan, Brian Kemp est l'un de vos représentants et il est présent à toutes les activités de réseautage, constamment en quête de noms ici et là.
Cependant, je pense que l'une de vos difficultés réside dans le fait que chacun a sa propre perception des choses. Ainsi par exemple, ma petite entreprise est entrée en contact avec la BDC, mais les programmes et les services qu'elle offrait à ce moment-là ne correspondaient pas à mes besoins. Néanmoins, les choses changent. Je pense que c'est l'un des plus grands défis; les gens ne réalisent pas que votre programme change.
Comment savoir si la BDC peut venir en aide aux petits entrepreneurs?
:
C'est une chose sur laquelle nous avons constamment les yeux rivés. À mon sens, nous avons beaucoup à offrir aux entrepreneurs. La difficulté pour nous est de transmettre le message de manière à ce qu'il soit bien compris.
Nous avons pris un certain nombre de mesures. Nous avons commencé à faire de la publicité récemment, simplement pour faire connaître la BDC davantage.
J'ai fait une blague l'autre jour, en racontant que lors de quelques rencontres, nous avons mis le logo de la BDC derrière le filet ici, à Ottawa, simplement pour voir ce que cela donnerait. Lorsque Auston Matthews a compté ses quatre buts, tous étaient devant le logo de la BDC. Eh bien, cette semaine-là, sans l'aide de qui que ce soit, la sensibilisation a monté d'un cran dans les ligues majeures du sud de l'Ontario.
De plus, notre site Web, BDC.ca est très fréquenté; on y accueille quelque trois millions de visiteurs par année. Constamment rafraîchi et mis à jour, le site est en outre très accrocheur. Nous essayons de montrer ce que nous faisons et, grâce à notre nouvelle image de marque, je pense qu'il est beaucoup plus clair maintenant.
Plus important encore, pour répondre à votre question, nous prenons une série de mesures à l'échelle locale pour transmettre notre message. Nous sommes très actifs auprès des chambres de commerce du pays et auprès des comptables et des avocats, et auprès du réseau consultatif. Nous tenons constamment des portes ouvertes et diverses activités dans nos quartiers. Nous espérons demeurer en contact avec les entrepreneurs, par l'intermédiaire des clubs Rotary, Lions, etc., afin qu'ils nous disent ce qui est important pour eux et pour les informer des services que nous offrons.
:
Je vais vous donner un exemple qui est carrément à l'opposé de ce que M. Ouellette a dit. De nombreuses coopératives de crédit de ma région — et certaines banques également, d'après ce que j'ai entendu dire — font plus d'affaires maintenant parce que la BDC se joindra et investira un certain montant alors que les banques traditionnelles ou les coopératives de crédit ne sont pas disposées à investir. Je pense que, grâce à cette approche coopérative, nous finirons par obtenir du financement pour beaucoup plus de produits, alors je vous encourage à poursuivre dans cette voie.
Encore une fois, lorsqu'il est question de travailler avec ou contre les banques, nous sommes toujours en terrain glissant; il faut savoir où se trouve le juste milieu.
Vous avez mentionné le capital de risque. Certains d'entre nous ont visité Israël, et nous avons entendu le témoignage d'un homme qui est bien connu en Israël. En fait, il vient au Canada assez souvent. Il a dit une chose qui me revient constamment à l'esprit: « J'aimerais faire quelque chose au Canada, mais vous rendez les choses si difficiles. »
Est-ce parce que chaque province a ses propres règles, lorsqu'il est question de capital de risque et d'autres investissements de ce genre, que le nouvel écosystème du capital de risque au Canada est si difficile? Lorsqu'il est question d'attirer des investissements directs étrangers, si nous prononçons le mot « Canada », nous sommes en présence d'une marque qui a beaucoup plus de poids que le Nouveau-Brunswick ou la Colombie-Britannique, et ainsi de suite.
Que pensez-vous de ces barrières à l'investissement au Canada?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie beaucoup les témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui.
Je connais davantage la Banque de développement du Canada, mais moins Exportation et développement Canada Je suis toutefois relativement au courant du travail que fait cette organisation.
Je n'ai pas beaucoup de questions pour M. Denham parce que, comme je l'ai dit, je connais assez bien la Banque et qu'il y en a une à Rimouski, dans ma circonscription. La réputation de la BDC auprès des entrepreneurs est excellente. La Banque n'est pas en compétition avec d'autres types d'investissement. Elle travaille en fait en synergie avec différents groupes, que ce soit avec Développement économique Canada et Investissement Québec. Je n'ai pas grand-chose à vous dire sauf que de vous féliciter pour votre travail, en espérant que cela continue.
Ma première question s'adresse à M. Daignault et est à propos du nouveau mandat qu'EDC a reçu dans le cadre du budget de 2015.
Vous n'en avez pas beaucoup parlé dans votre présentation. Ce mandat couvre le travail qui est fait en matière de développement international. En ce qui a trait au développement international, nous savons que le Canada a gelé les budgets consacrés à l'aide directe, par exemple celui destiné à l'Agence canadienne de développement international, ou l'ACDI.
Cependant, on a annoncé une initiative qui fournira au cours des prochaines années environ 300 millions de dollars afin d'établir une institution de développement financier qui devrait aider à l'investissement dans les pays en voie de développement. J'aimerais avoir votre avis sur l'intégration de ce nouveau mandat à celui qu'avait déjà EDC.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Denham, je n’ai malheureusement pas vu le logo de la BDC; j’étais occupé à regarder Connor McDavid.
Je siège également au Comité permanent de l’industrie et l’une des choses dont nous parlions concerne le succès du secteur de la fabrication quand les temps sont assez difficiles dans le monde. Quelque chose qui a été mentionné plus tôt, c’était la manière de s’assurer que nos entreprises comprennent les débouchés qui existent ailleurs et cela devient vraiment l’un des éléments essentiels. Bien sûr que cela comprend les dollars investis dans la recherche, c’est-à-dire l’argent versé à des universités et d’autres groupes de recherche. J’étais en Allemagne il y a environ trois semaines avec la ministre des Sciences et il était intéressant de découvrir que pour ce qui est du Canada, notre investissement dans nos universités et groupes de recherche par habitant et en fonction du PIB est le même que celui de l’Allemagne.
Nous n’attirons pas les entreprises qui vont investir conjointement et c’est cela le problème, dont il y a trois éléments critiques. D’abord, il y a notre géographie: il faut six heures pour traverser le pays par avion. Ensuite, il y a les compétences: nous avons divers gouvernements provinciaux et territoriaux qui semblent s’y mêler et cela a été mentionné plus tôt comme une préoccupation. Enfin, il y a bien sûr l’accès aux marchés. L’Allemagne, c’est l’attrait et c’est là où les gens iront. En considérant le Canada, ils veulent savoir combien il y a d’autres problèmes, s’ils peuvent accéder aux États-Unis et la manière d’accéder à un marché de 300, 400, 500, 600 ou 700 millions de personnes. C’est le genre de problème que nous avons et bien sûr, la BDC et EDC travaillent ensemble pour essayer d’aider les entreprises à composer avec tout cela.
Vous avez mentionné la croissance limitée dans les 10 ans entre 2004 et 2014. Je pense que nous devons tenir compte du fait qu’en 2008 et 2009, même les banques ne se prêtaient pas d’argent entre elles. Le crédit était un problème. Maintenant, c’est une question de confiance. Nous le voyons en Alberta, d’où je viens. Il y a des préoccupations concernant les changements qui s’y font. Il y a de l’argent pour les entreprises de base qui sont actives aujourd’hui, mais il n’y a pas de réserves de capitaux sous-jacentes pour « où on veut aller à l’avenir ». En ce moment, la masse critique consiste vraiment à savoir si on peut permettre à cela de se passer.
Par exemple, le gouvernement de l’Alberta avait un fonds pour la technologie qui était conçu de manière à ce que l’argent rentre et ensuite, soit versé à des projets qui allaient permettre de réduire les gaz à effet de serre. Ensuite, il y avait bien sûr la question du charbon propre. En ce moment, il y a des gens qui écoutent les politiciens, etc., et qui passent en voiture devant les centrales à charbon en Alberta en se demandant, « C’est quand qu’elle a été fermée? ». Eh bien, elle n’est pas fermée. Nous avons le genre de technologie qui fait en sorte que son fonctionnement passe inaperçu et nous devrions la vendre dans le monde entier. À la place, nous nous lions les mains parce que nous sélectionnons les gagnants. Comment peut-on s’assurer que les investissements dans des entreprises reflètent les réalités du monde et non pas tout simplement les idées du moment ici au Canada?
J’étais à Calgary la semaine dernière. C’était la Semaine de la petite entreprise, et j’ai fait un genre de tournée pancanadienne, dont une journée au complet avec un certain nombre d’entrepreneurs en technologie à Calgary. J’étais très encouragé quand la Chambre de commerce de Calgary a tenu son activité plus tard dans la semaine. Il s’agit d’un petit salon du commerce, un salon de la technologie, et je crois que plus de 1 600 entreprises y ont participé, ce qui est un record. Même aux nouvelles cette semaine, nous avons vu qu’il y a plus de nouvelles entreprises qui s’installent à Calgary que jamais auparavant et franchement, elles sont plus nombreuses que dans beaucoup d’autres régions au Canada. Encore une fois, je crois que c’est formidable. Vos points sont quand même valides, mais je crois que nous commençons à voir un début de traction et c’est une bonne chose.
En ce qui concerne votre sujet, nous prenons une approche plus locale. Elle porte sur des réseaux locaux qui, essentiellement, sont conçus pour créer un flux de recherche et de propriété intellectuelle des universités jusqu’à l’étape de commercialisation et en fin de compte, la vente d’exportations. Il y a à peu près une douzaine d’incubateurs d’entreprises ou accélérateurs partout au pays et nous les avons choisis en nous fondant sur des recherches. Essentiellement, nous avons sélectionné ceux qui ont, selon nous, la bonne formule. Le rôle des groupes de ce genre consiste à assurer le lien entre les universités et organismes de recherche en faisant preuve de perméabilité. Ils sont prévus pour être un point de transit donnant à des organismes comme le nôtre des occasions d’investissement de capital-risque.
Pour revenir à votre question, un élément clé qui détermine vraiment le succès est la présence d’un « locataire-clé », c’est-à-dire une grande entreprise dont la présence offre du soutien et de l’écoulement pour bon nombre des idées et des entrepreneurs. La situation actuelle ici à Ottawa est relativement saine par rapport aux normes mondiales en partie du fait des effets bénéfiques du rôle que Nortel et d’autres ont joué au fil des années.
L’héritage très positif que BlackBerry et RIM ont laissé à Kitchener-Waterloo est l’une des raisons pour laquelle la région est tellement robuste. À Montréal, le rôle que les géants de l’industrie pharmaceutique y ont joué explique le succès du secteur des sciences de la vie.
Donc, voilà quelques-uns des ingrédients clés qu’il faut pour que le flux de la recherche et de la propriété intellectuelle coule jusqu’à la commercialisation. Dans ces ingrédients, il y a le capital-risque et les établissements en soi, mais également, quelques entreprises qui jouent le rôle de création de la demande des idées, et aussi, d’un volant moteur du talent. C’est là où nous concentrons nos efforts.
:
De tels facteurs n’ont pas été abordés en soi.
Si je prends un peu de recul, le point de départ de la recherche était ceci: nous croyons qu’il est très important pour le Canada, à titre de pays, d’avoir davantage de ce que nous appelons des entreprises de taille moyenne, c’est-à-dire celles qui comptent 100 employés et plus, parce que le rapport entre de telles entreprises et des dépenses en recherche et développement, des embauches, l’expansion internationale et l’innovation est considérable. La recherche porte donc sur les progrès du Canada à cet égard.
Nous avons lancé la recherche au cours des années 2000 et nous avons découvert que nous sommes au niveau des États-Unis à deux tiers, compte tenu des différences d’envergure. Aujourd’hui, l’écart est encore plus important.
Nous avons fait nos recherches sur les entreprises qui se sont développées pour atteindre une telle taille. Nous avons découvert que ce qu’elles avaient en commun — et il s’agit d’une corrélation et non pas d’une causalité —, c’est qu’elles investissent la productivité principale et elles ont des activités dans plus d’une province ou plus d’un pays.
Ce que nos recherches n’ont pas révélé, ce sont les points que vous avez faits sur la réglementation, les impôts, etc. Ceci étant dit, je sais toutefois que nos entrepreneurs, c’est-à-dire nos clients valorisent la simplicité. L’une des raisons pour lesquelle les efforts visant le Service de croissance accélérée ont été relativement bien reçus, c’est le fait que le Service donne aux entrepreneurs un accès simple à de multiples organismes fédéraux, y compris EDC et la BDC. Donc, la simplicité est importante. Par contre, je n’ai pas de perspective à vous donner quant à la mesure dans laquelle la réglementation, les impôts, etc. ont été des contraintes.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Daignault, monsieur Denham, je vous souhaite la bienvenue au Comité. C'est un grand plaisir de vous recevoir.
Comme mes collègues l'ont dit, vous faites tous les deux un travail essentiel pour nos PME canadiennes qui exportent ou qui ont besoin de financement.
Je représente une circonscription du Québec. Or, comme on le sait, l'économie québécoise est largement fondée sur les PME. J'entends souvent les représentants de PME parler de financement, de commercialisation de produits et de développement de marchés. Je suis tout à fait d'accord quand vous dites que le fait d'adhérer à des accords internationaux nécessite des mesures d'accompagnement pour nos PME. En effet, un accord de libre-échange donne accès à un marché, mais il nécessite beaucoup d'accompagnement. Pour l'avoir fait pendant 20 ans de ma vie, je peux vous dire que le fait de pénétrer ou de développer certains marchés demande beaucoup d'accompagnement, surtout dans les nouvelles économies.
Pourriez-vous me dire, et ce, chacun dans vos domaines respectifs, ce qu'on pourrait faire de plus à cet égard en matière de programmes dans cinq ans ou dans 10 ans, soit à court, à moyen et à long terme, pour aider les petites et moyennes entreprises quant au financement, à la commercialisation et à l'exportation?
:
Je vous remercie, monsieur Champagne, de votre question.
Nous évoluons en ce moment dans un environnement où la croissance est lente et où les technologies changent considérablement la donne. Le modèle d'affaires traditionnel — par exemple, la société canadienne Nortel, qui a une chaîne d'approvisionnement locale, qui produit localement et qui exporte un produit fini — sera de moins en moins fréquent. En fait, cette tendance va se poursuivre. Je crois que les chaînes d'approvisionnement vont continuer de se fragmenter.
Cela implique qu'aujourd'hui, une petite société, qui désire profiter des occasions internationales plutôt que de s'en tenir à une compagnie locale, doit trouver une compagnie étrangère à qui vendre ses produits et ses services. Évidemment, tout ce qui est accompagnement, reconnaissance de marchés et entente de libre-échange fait une importante différence parce que cela simplifie le travail des entrepreneurs.
Pour ce qui est de savoir si, à EDC, nous avons présentement la capacité de répondre à ce besoin, je dirais que nous avons la latitude nécessaire pour le faire. Nous croyons être en mesure de servir ces clients, bien qu'il s'agisse d'un monde de plus en plus complexe et qu'il faille bouger de plus en plus rapidement pour demeurer pertinent face à ces compagnies. Or je pense que nous réussissons à le faire.