:
Merci, monsieur le président, messieurs les vice-présidents et honorables membres du Comité, de m'avoir offert cette occasion de vous parler aujourd'hui.
Je tiens aussi à vous remercier tous pour le travail que vous effectuez sur la Loi no 2 et pour tout ce que vous avez accompli dans le cadre des consultations prébudgétaires.
Vous le savez, notre gouvernement est arrivé au pouvoir avec un plan visant à faire prospérer la classe moyenne et à faire croître l'économie. La Loi no 2 portant exécution de certaines dispositions du budget est une étape importante à l'atteinte de cet objectif. Ce projet de loi simplifiera le régime fiscal et le rendra plus équitable, plus souple et plus efficace.
[Français]
La renferme aussi des dispositions visant à accorder aux travailleurs assujettis à la réglementation fédérale le droit de demander à leur employeur des modalités de travail plus flexibles, ce qui profitera tout particulièrement aux femmes qui continuent d'assumer la majorité des tâches domestiques non rémunérées dans notre société.
[Traduction]
Ce projet de loi propose aussi l'élimination des stages non rémunérés offerts dans les secteurs relevant de la compétence fédérale qui ne font pas partie d'un programme d'enseignement formel. Il vise aussi à fournir aux stagiaires non rémunérés dans le cadre d'un programme d'enseignement les protections de base dont jouit la main-d'oeuvre.
Monsieur le président, je crois que nous nous entendons tous sur le fait que la Loi no 2 présente des mesures qui accroîtront une économie qui profite à la classe moyenne et aux personnes qui travaillent fort pour s'y intégrer.
Avant de vous présenter les prochaines étapes de notre plan, je vais vous décrire ce qui nous a amenés à ce projet de loi. Je vous présenterai aussi les signes qui indiquent que nos plans visant à renforcer la classe moyenne et à faire croître l'économie portent des fruits.
Il y a à peine deux ans, l'économie mondiale commençait à reprendre. Les Canadiens travaillaient plus fort que jamais sans trop de succès. Ils avaient raison de s'inquiéter. La moyenne du revenu salarial réel n'avait presque pas augmenté depuis 30 ans.
[Français]
Les Canadiennes et les Canadiens de la classe moyenne étaient inquiets. Ils cherchaient un changement réel et ils ont élu un gouvernement qui avait un plan pour faire en sorte que leur travail acharné soit récompensé, un plan permettant à tous les Canadiens de jouir des avantages d'une économie en expansion.
[Traduction]
Comme je l'ai dit, l'efficacité de ce plan est tout à fait claire.
En deux ans seulement, nous avons éliminé 26 avis d'ébullition d'eau que des réserves observaient depuis longtemps. Chaque année, plus de 350 000 étudiants en quête de diplôme reçoivent de l'aide pour payer leurs manuels et leurs frais d'études. Nous avons fait doubler le nombre d'emplois d'été pour que près de 65 000 étudiants trouvent du travail pendant ces mois de vacances.
L'Allocation canadienne pour enfants a aidé près de 300 000 enfants à sortir...
:
Comme je le disais, l'Allocation canadienne pour enfants nous a permis de tirer environ 300 000 enfants de la pauvreté.
Les consommateurs reprennent confiance, monsieur le président. Les ménages dépensent donc plus, ce qui pousse la croissance économique. L'économie canadienne reprend maintenant. Elle s'est accrue en moyenne de 3,7 % au cours de ces quatre derniers trimestres. L'économie canadienne croît maintenant plus rapidement que celles des autres pays du G7.
En deux années seulement, nous avons créé plus de 500 000 emplois. Le taux de chômage chez les jeunes est plus bas qu'il ne l'a jamais été. Cette croissance produit une amélioration considérable des perspectives budgétaires, qui ont augmenté de plus de 6,5 milliards de dollars par rapport à ce que nous attendions en mars dernier. Le ratio de la dette au PIB baisse régulièrement, et le Canada maintient la meilleure situation budgétaire de tous les pays du G7.
Je ne vous présente pas là uniquement les chiffres d'un bilan. Ces chiffres indiquent que nous avons amélioré le pays dans lequel nous vivons avec nos enfants.
[Français]
La situation budgétaire solide du Canada nous permet de faire ce que plusieurs autres pays aimeraient bien faire eux-mêmes: investir en nous-mêmes et dans notre avenir tout en continuant à bénéficier de la marge de manoeuvre nécessaire pour gérer l'incertitude de l'économie mondiale.
[Traduction]
Notre situation budgétaire démontre que nos investissements directs sur les Canadiens et sur leurs familles génèrent des répercussions positives immédiates sur l'économie. L'énoncé économique de l'automne présente des mesures importantes qui visent à ce que les Canadiens profitent eux aussi du succès de notre pays. Nos mesures visent avant tout à aider les familles canadiennes à assumer les coûts croissants auxquels elles font face en élevant leurs enfants.
Le gouvernement propose de renforcer l'Allocation canadienne pour enfants en l'augmentant chaque année, dès juillet 2018, en fonction de l'augmentation du coût de la vie. Nous ferons cela deux ans avant ce que prévoyait notre plan. En 2019-2020, une famille monoparentale de deux enfants dont le revenu est de 35 000 $ recevra une prestation de 560 $ qui l'aidera à élever ses enfants. Cette somme l'aidera à répondre aux besoins de sa famille comme des manuels scolaires, des leçons de patinage ou des vêtements chauds pour l'hiver. En aidant les parents à assumer les coûts de leurs enfants, cette allocation rehausse leur confiance. Il a été prouvé que la confiance des ménages a des répercussions positives immédiates sur la croissance économique. Entre 2018-2019 et 2022-2023, l'indexation de cette allocation générera 5,6 milliards de dollars de plus pour aider les familles canadiennes.
Nous versons ces sommes à ceux qui en ont le plus besoin. Près de 65 % des familles qui reçoivent l'allocation maximale pour enfants sont des parents seuls. De ce nombre, 90 % sont des mères monoparentales.
En augmentant la Prestation fiscale pour le revenu de travail, nous aiderons mieux encore les personnes qui s'efforcent de s'intégrer à la classe moyenne. Un grand nombre d'entre elles vivent seules. Cette augmentation de 500 millions de dollars par année s'ajoute à l'augmentation annuelle de près de 250 millions de dollars qui entrera en vigueur en 2019 dans le cadre de la bonification du Régime de pensions du Canada. Elle donnera un coup de pouce bien mérité au million et demi de personnes qui travaillent de longues heures, parfois à plus d'un endroit, pour s'intégrer dans le marché du travail et pour soutenir leur famille.
[Français]
Nos nouveaux investissements dans la prestation fiscale pour le revenu de travail, la PFRT, permettront d'offrir encore plus de soutien aux bénéficiaires actuels en augmentant les prestations maximales et en élargissant la fourchette de revenu de la PFRT afin qu'un plus grand nombre de travailleurs y soient admissibles.
[Traduction]
L'augmentation de l'allocation pour enfants et de la prestation pour le revenu de travail atténuera l'inquiétude des Canadiens au moment de payer leurs factures. Dans notre énoncé économique de l'automne, nous soutenons aussi directement les petites entreprises qui créent des emplois fiables pour les Canadiens.
[Français]
Nous avons établi un équilibre qui appuiera une croissance économique forte en permettant aux petites entreprises de conserver une plus grande partie de leurs revenus pour les réinvestir et créer des emplois, tout en nous assurant que ces avantages ne sont pas conférés uniquement aux personnes les plus riches au Canada.
[Traduction]
Nous proposons de réduire le taux d'imposition fiscale des petites entreprises à 10 % dès le 1er janvier 2018 et à 9 % à partir du 1er janvier 2019. Les entrepreneurs et les innovateurs économiseront donc jusqu'à 7 500 $ par année sur leurs impôts pour faire croître leur entreprise.
Notre plan d'équité fiscale pour la classe moyenne donnera aux professionnels et aux propriétaires d'entreprise la souplesse nécessaire pour économiser à des fins personnelles, comme pour un congé parental ou en vue de leur retraite. Nous nous concentrerons aussi sur un petit nombre de personnes à revenu élevé qui tirent les plus grands avantages des règles actuelles.
Nous aiderons les agriculteurs, les pêcheurs et les propriétaires d'entreprise à transmettre leur entreprise à la prochaine génération, tout en maintenant l'équité du système fiscal.
Le gouvernement sait qu'en offrant aux Canadiens des occasions réelles et équitables de réussir, ceux-ci sauront s'en prévaloir le mieux possible. Ces investissements assureront un plus bel avenir pour les Canadiens. En établissant le budget de 2018, nous continuerons à développer les gains que nous avons réalisés au cours de ces deux dernières années.
[Français]
Nous nous assurerons que les Canadiens pourront bénéficier des compétences, de la formation et des possibilités d'apprentissage dont ils ont besoin pour être compétitifs et pour prospérer dans cette économie mondiale en évolution rapide.
[Traduction]
Nous pousserons notre plan d'innovation dans les secteurs les plus concurrentiels de l'économie. Nous placerons le Canada en tête de file d'industries comme l'agroalimentaire ainsi que des technologies propres et numériques. Nous continuerons à investir dans les transports en commun, dans les routes et dans l'eau potable afin d'assurer la croissance de nos villes et la sécurité de nos enfants. Nous continuerons à assurer un plus bel avenir pour la classe moyenne, pour ceux qui travaillent dur pour s'y intégrer et pour ceux qui suivent leur exemple.
Merci, monsieur le président.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, monsieur le sous-ministre, je vous remercie beaucoup de votre présentation sur la .
Après les séances d'information que nous avons eues, les témoignages entendus devant les comités et les témoignages des électeurs de ma circonscription, une chose est claire relativement à ce projet de loi: il y a maintenant un système de perception des taxes d'accise et des mesures concernant la TPS et la TVH beaucoup plus efficaces que par le passé.
Pouvez-vous décrire les mesures qui, selon vous, ont favorisé l'efficacité de notre système de taxe sur les produits et services et de taxe de vente harmonisée?
:
Je vous remercie de votre question.
Comme vous le savez, il y a deux ans, nous avons décidé d'établir un système d'impôt canadien qui fonctionnerait bien, tout en étant plus efficace et équitable. Il y a un an et demi, un conseil d'experts nous a aidés à trouver les mesures de notre système d'impôt qui ne fonctionnaient pas comme nous le voulions. Nous avons inclus au budget quelques mesures liées à notre engagement.
À notre avis, nous avons relevé des éléments importants. Nous continuerons de mettre en place des mesures qui nous aideront à avoir un système plus équitable, tout en étant prometteuses en ce qui concerne les investissements futurs.
Les mesures mises en place à la suite d'une consultation, il y a quelques semaines, demeurent les plus importantes en vue d'améliorer notre système et de le rendre plus juste, ainsi que pour aider les PME à avoir plus d'argent pour investir dans leur avenir.
:
Savez-vous la réponse à ma question?
Je vais faire référence à l'entrevue que vous avez donnée à l'émission de la CBC, The House, où l'on vous a posé une question similaire et vous avez répondu que ces détails n'avaient pas encore été déterminés. Mais ce n'est pas un détail, monsieur le ministre. Si la société a 10 actionnaires et que vous lui accordez un revenu passif de 50 000 $ seulement, alors vous accordez en réalité 5 000 $ par personne. Je ne sais pas sur quelle planète un revenu passif de 5 000 $ par année suffirait à un propriétaire d'entreprise pour accroître son fonds de retraite, prendre un congé de maternité ou assumer d'autres frais éventuels.
Je vous demande simplement de répondre à ma question, parce qu'un grand nombre d'entrepreneurs ont désespérément besoin de cette réponse. Vous vous concentrez maintenant sur cette question depuis 100 jours. Vous devriez savoir en quoi consiste votre politique. Votre limite d'investissement passif sera-t-elle de 50 000 $ par actionnaire, ou par entreprise?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre et monsieur Rochon, je vous remercie de votre présence.
Aujourd'hui, puisque nous discutons du budget, il faut aussi parler de revenus. Je fais référence à la Loi de l’impôt sur le revenu, dont vous êtes le responsable. Le projet de loi contient d'ailleurs des dizaines de pages qui modifient cette loi.
Je veux vous poser des questions à propos des investissements directs canadiens à l'étranger. Voici la liste partielle des 10 pays où les Canadiens investissent le plus: en troisième place, il y a la Barbade; en quatrième place, on retrouve le Luxembourg; en cinquième place, il y a les îles Caïmans; en sixième place, ce sont les Bermudes; en septième place, les Pays-Bas; et en neuvième place, les Bahamas.
Je m'intéresse particulièrement à la Barbade, qui occupe le troisième rang de cette liste. En 2016, les Canadiens ont investi 68,3 milliards de dollars à la Barbade.
En tant que ministre des Finances, pouvez-vous nous donner un aperçu de ce que sont ces investissements de 68 milliards de dollars à la Barbade?
:
J'aimerais que certains de vos fonctionnaires nous fournissent un aperçu général des types d'investissements faits à la Barbade. Ce serait très intéressant d'en savoir davantage là-dessus.
Il y a six pays qui ont une chose en commun, soit des accords fiscaux, des accords d'échange de renseignements ou des conventions fiscales. Ces chiffres continuent d'augmenter d'année en année. Je pense que ce serait une raison de se pencher sur les accords fiscaux et les conventions fiscales.
Vous avez voté en faveur d'une motion du NPD qui demandait la révision des accords d'échange de renseignements fiscaux et des conventions fiscales de non double imposition. Où en êtes-vous relativement à cette révision? Quels accords ou conventions avez-vous révisés jusqu'à maintenant? Cela concerne-t-il la Barbade, le Luxembourg, les îles Caïmans, les Bermudes, les Pays-Bas ou les Bahamas?
J'aimerais poursuivre sur cette question. À mon avis, le projet BEPS ne semble pas fonctionner très bien, car les chiffres continuent d'augmenter.
Vous venez de mentionner que toutes les entreprises devraient payer leur juste part et qu'elles devraient être sur un même pied d'égalité. Récemment, votre collègue la a signé une entente de 500 millions de dollars avec l'entreprise Netflix. Cette dernière continue à être exonérée de percevoir — je dis bien « percevoir » — la taxe sur les produits et services, la TPS. Elle en est exemptée. Ce n'est pas moi qui le dis. En effet, le ministre des Finances du Québec l'a dit encore aujourd'hui. Cette compagnie reçoit une exemption du gouvernement fédéral relativement à la taxe sur les produits et services.
Le Québec s'est engagé à corriger cette situation et à demander à cette compagnie de percevoir les taxes, comme le font toutes les autres compagnies.
Pourriez-vous me dire si vous vous engagez aujourd'hui à faire la même chose?
La a même parfois lancé la balle dans votre camp en disant que les questions fiscales relèvent du .
Ma question s'adresse vraiment à vous, monsieur le ministre. Vous engagez-vous à demander à Netflix de percevoir la taxe sur les produits et services, comme le font toutes les autres compagnies canadiennes?
:
Merci, monsieur le président.
Soyez le bienvenu, monsieur le ministre.
La mise au point de notre gouvernement vise la classe moyenne. Je suis très heureux de dire que l'économie canadienne connaît un taux de croissance très élevé. Il s'agit en effet d'une croissance supérieure à 4 % et il y a plus de 500 000 nouveaux emplois.
[Traduction]
Ce chiffre comprend de nombreux nouveaux emplois créés dans ma circonscription de Vaughan—Woodbridge.
En arrivant au pouvoir, nous avons instauré l'Allocation canadienne pour enfants. Les chiffres dans ma circonscription m'ont fait très plaisir. Plus de 16 000 enfants, de 9 000 versements s'élevant en tout à 4,3 millions de dollars pour les familles qui en ont besoin. Ces gens ne sont pas millionnaires. Ce sont des familles à revenu bas et moyen qui s'en servent pour payer leurs nécessités quotidiennes et les frais scolaires de leurs enfants. Le gouverneur de la Banque du Canada a affirmé que cette Allocation a haussé l'économie de 0,5 %. Depuis, nous en avons indexé les prestations au coût de la vie.
Passons maintenant à l'innovation. Le projet de loi propose des mesures sur les technologies propres, sur l'augmentation du capital de la Banque de développement du Canada, sur un investissement d'environ 1,4 milliard de dollars dans la BDC et EDC pour encourager la croissance des entreprises de technologies propres.
Je voudrais que vous nous disiez à quel point il est important non seulement d'aider les familles de la classe moyenne en instaurant et en indexant l'allocation pour enfants, mais aussi de suivre une stratégie sur l'innovation afin de pousser la croissance de l'économie.
Pour répondre au tout début de votre question, nous constatons clairement les avantages de rehausser les capacités des Canadiens. Il est très évident qu'en réduisant les impôts de la classe moyenne et en augmentant l'Allocation canadienne pour enfants, nous laissons plus de revenu personnel dans les poches des familles. Cette mesure a fortement contribué à l'augmentation de la croissance de l'économie que nous avons observée.
En établissant ce plan, nous savions que les Canadiens investiraient dans l'économie pour aider leurs familles. Ce plan s'est avéré efficace. Comme vous le dites, nous devons maintenant assurer la prospérité à long terme de notre pays. Il faut donc investir dans l'innovation pour soutenir la recherche et le développement qui assureront notre succès à venir. Nous devons également veiller à ce que les Canadiens acquièrent les compétences nécessaires pour accomplir les tâches des emplois de l'avenir.
Le budget de 2017 prévoyait de gros investissements pour aider les Canadiens, pour créer de super grappes d'innovation et pour réunir les universités, les grandes sociétés et les petites entreprises afin de trouver des moyens de favoriser mieux encore les secteurs prospères. Nous allons suivre cette approche sans cesse afin d'accroître la R-D et de préparer les Canadiens à accomplir les tâches des emplois de l'avenir. Nous perpétuerons ainsi pour les prochaines générations le succès que nous observons à l'heure actuelle.
Quant à l'équité fiscale, nous avons réduit le taux d'imposition des Canadiens de la classe moyenne, ce qui concerne environ neuf millions de personnes, et nous avons rehaussé le taux des plus riches d'un pour cent. Avec la dernière mesure que nous avons présentée et que j'applaudis de tout coeur, la réduction du taux d'imposition des petites entreprises à 9 % leur procurera jusqu'à 7 500 $ à réinvestir dans leur exploitation.
Mon collègue d'en face a mentionné les investissements passifs. N'est-il pas évident, monsieur le ministre, que le seuil d'investissement d'un million de dollars ne concerne aucunement 98 % des petites entreprises de toutes les régions du pays? Un peu moins de 2 % des sociétés privées sous contrôle canadien seulement en profiteront. Cette mesure ne concerne aucunement les restos, les boulangeries et les plombiers locaux.
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Je crois qu'on ne répétera jamais assez souvent que 100 % des petites entreprises recevront des effets positifs de la réduction de leur taux d'imposition. Chaque entreprise qui générera des profits annuels de 500 000 $ ou moins bénéficiera d'une réduction de son taux d'imposition. Ce taux baissera le 1
er janvier 2018 et il baissera encore le 1
er janvier 2019.
Quant aux sociétés privées qui dissimulent des revenus et des investissements passifs importants, oui, elles risquent de dépasser ce million de dollars à l'avenir, mais réfléchissons un peu à cela. Tout d'abord, chaque placement dans toutes les petites entreprises existantes sera protégé. La situation fiscale des personnes qui auront accumulé de l'investissement dans leur société privée ne changera pas. Après cela seulement, elles pourront y placer jusqu'à une somme d'un million de dollars. Avant cela, elles préféreront peut-être investir ces revenus dans leur REER ou dans un CELI.
Nous avons établi un équilibre permettant la réduction du taux d'imposition de toutes les petites entreprises. Presque toutes les entreprises pourront continuer à réinvestir leurs revenus passifs dans leur fonds de retraite ou en vue de prendre un congé de maternité. Cette mesure produira plus d'investissements dans les entreprises actives parce qu'elles auront avantage à le faire, surtout à un taux réduit.
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Monsieur le ministre, l'une des premières mesures proposées dans le projet de loi est d'apporter des changements au travail en cours de production, que l'on appelle parfois la comptabilisation des sommes facturées. Vous forcerez ainsi les avocats et les autres professionnels qui s'occupent de causes imprévues à verser des impôts chaque année.
Monsieur le ministre, comprenez-vous que dans certains cas, les habitants de petites régions rurales qui ne peuvent pas s'adresser à de grands cabinets d'avocats capables de subventionner leurs causes, auront plus de difficulté à faire entendre leurs causes légitimes, s'il s'agit de causes complexes pour lesquelles ils ont besoin d'un avocat...?
Votre propre secrétaire parlementaire a affirmé à la Chambre des communes qu'il avait de la peine à accepter ces changements. L'honorable John McKay, lui aussi avocat, a déclaré que cette façon de faire présente des défis.
Monsieur le ministre, vous inquiétez-vous du fait qu'à cause de ces changements, les gens auront plus de peine à trouver un avocat qui les représente?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'être venus, monsieur le ministre et monsieur Rochon.
Je voudrais parler de quelques éléments du projet de loi . Hier, des témoins ont souligné l'importance d'un changement qui permettrait aux infirmières praticiennes de remplir les formulaires de leurs patients. Dans ma circonscription semi-rurale, les choses ne sont pas toujours faciles... De plus, de très nombreux Canadiens vivent dans des circonscriptions encore plus rurales.
Pourriez-vous expliquer pour quelles raisons ce changement est important et quels effets vous vous attendez à ce qu'il ait?
Finalement, en ce qui concerne les changements à apporter au Code canadien du travail proposés dans la partie 5, section 8, quand nous avons étudié cette section, les fonctionnaires nous ont dit... Elle prévoit, pour les victimes de violence familiale, un congé non rémunéré pouvant s'étendre jusqu'à 10 jours. Je trouve cette initiative très importante. Les fonctionnaires ont rédigé un excellent libellé pour expliquer le processus. Ils visaient à ce que les victimes et les membres de leur famille immédiate puissent demander tout de suite de l'aide et, le cas échéant, des soins médicaux, puis qu'ils négocient les effets à plus long terme avec leur employeur. Cela facilite dans bien des cas un accès rapide aux soins de santé.
Des témoins nous ont aussi parlé, pendant les consultations prébudgétaires, si je ne m'abuse, des coûts que la violence familiale inflige à l'économie et aux employeurs.
Pourriez-vous nous parler de cette initiative et nous expliquer pourquoi il est si important d'apporter ces changements dans le Code canadien du travail?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je voudrais parler de la section 2 de la partie 5 du projet de loi , qui traite de la ratification de la Loi sur l’accord concernant la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures. Vous en êtes sûrement au courant. Vos collaborateurs ont comparu devant le Comité. Ils ont soutenu qu'ils avaient vérifié le respect des droits de la personne et de l'environnement lié à chaque projet que cette banque avait appuyé ou proposé. Vous savez sûrement que deux projets d'oléoduc ont reçu du financement et un prêt de cette banque et que le Canada y a également versé une somme de 375 M$ US. Vous savez aussi sûrement que votre gouvernement a annulé cette collaboration et qu'il a rendu impossible la construction de ces deux projets d'oléoduc au Canada.
Comment justifiez-vous ce gaspillage de 375 millions de dollars américains donnés à la classe moyenne de la Chine, alors que des familles travailleuses de l'Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique se retrouvent sans emploi? Ces familles comptent sur l'aide de leur gouvernement pour se sortir d'une période de difficulté financière, alors que celui-ci finance la classe moyenne de la Chine.
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Merci, monsieur le président et merci au ministre pour sa présence.
Je viens du Nord, pas du nord de l'Ontario ou du Manitoba, mais des Territoires du Nord-Ouest, et je suis l'un des élus de cette région à cette table. Je veux attirer l'attention sur certains des enjeux avec lesquels nous devons composer dans le Nord.
Pendant des années, j'ai été ministre au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et il nous est souvent arrivé de constater avec stupeur que rien n'était prévu pour nous dans les budgets d'Ottawa. Nous devions alors nous précipiter à Ottawa pour négocier une exception, puisque les fonds investis dans le Nord étaient calculés au prorata du nombre d'habitants. Notre région est peu peuplée et les coûts y sont élevés, et pourtant ces facteurs n'étaient pas pris en compte. J'espère que vous suivrez de près certains des problèmes que nous avons. Nous préparons actuellement une nouvelle stratégie du Nord. La version du gouvernement précédent ciblait le secteur militaire, ce qui n'est d'aucune utilité pour nos collectivités qui sont aux prises avec une crise du logement et de l'emploi, notamment.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses, il est question d'accès au développement des compétences et à la formation pour les Autochtones. Il est aussi question d'enseignement de base aux adultes dans le Nord. J'espère qu'on accordera une certaine priorité à ces questions et que nous mettrons au point une bonne stratégie. Nous avons besoin d'un plan, mais d'un plan comportant un chapitre économique. Je ne sais pas si ce sera suffisant. Je me demande si vous estimez que nous devons nous arrêter et façonner une toute nouvelle vision pour le Nord, avec un éclairage économique pour tous les territoires du Nord — je dis territoires et non provinces nordiques.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie encore une fois, monsieur le ministre.
J'aimerais revenir au sujet dont nous parlions plus tôt, c'est-à-dire la Loi de l'impôt sur le revenu, qui est liée à vos responsabilités, en tant que ministre, ainsi que la réalité des nouvelles technologies.
Lorsque les bases de notre régime fiscal actuel ont été établies, ni Internet ni les nouvelles technologies n'existaient. Bien des choses se sont passées depuis. Je me demandais si vous étiez au moins en mesure de prendre l'engagement, au-delà de Netflix, de revoir nos lois fiscales en vue de les adapter à l'ère numérique, où la situation est radicalement différente. Même le gouverneur de la Banque du Canada a dit cette semaine qu'il fallait se pencher sur cette nouvelle réalité.
Votre ministère le fait-il, à l'heure actuelle?
Le commerce traditionnel, qui se fait des lieux physiques, sur les rues principales, a changé. Allez-vous vous pencher là-dessus?
Nous coprésidons le groupe de travail sur le Cadre du G20 avec l'Inde, et ce, depuis 2009. Cela nous permet de participer aux réflexions du G20 concernant les objectifs des efforts que nous déployons ensemble à l'échelle internationale. En ce qui a trait aux priorités à l'échelle mondiale, un bon exemple serait celui de la Chine, dont la priorité lorsqu'elle dirigeait le G20 concernait la croissance inclusive.
Évidemment, nous avons pu avoir un aperçu réellement large du programme et nous avons été en mesure de l'influencer. De toute évidence, le pays qui assume la présidence chaque année, dont la Chine cette année-là, prend en charge la responsabilité globale, mais nous avons participé très activement aux travaux qui nous ont permis de déterminer ce que nous pouvons faire ensemble. Évidemment, notre objectif est d'encourager d'autres pays à adopter des mesures économiques qui seront utiles chez eux, mais qui contribueront aussi à aider l'économie mondiale, ce qui comportera des retombées positives pour les Canadiens.
En réfléchissant sur la façon dont fonctionne l'économie mondiale, nous aidons les Canadiens directement. Notre taux de croissance, même s'il est fortement avantagé en raison des efforts que nous avons déployés au cours des dernières années pour aider à mettre plus d'argent directement dans les poches des Canadiens, a aussi profité de l'amélioration du taux de croissance à l'échelle internationale. Cela fait partie des travaux que nous menons ensemble dans des contextes comme les discussions du G20. Nous avons des experts canadiens qui siègent à cette table, en vue d'en arriver à de bons résultats à l'échelle mondiale.
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Il s'agit d'une initiative permanente très importante. Nous avons constaté que des malfaiteurs sont en action et qu'ils réussissent de plus en plus efficacement à pirater les systèmes existants. Il est évident que les systèmes financiers ne font pas exception à ce chapitre.
Si vous consultez les organisations au pays, grandes et petites, vous verrez qu'un très grand nombre d'entre elles ont exprimé des préoccupations concernant des personnes qui ont tenté de leur dérober de l'argent dans les faits, efficacement, grâce à des moyens cybernétiques.
Nous devons rester à l'affût dans ce domaine. Nous allons continuer d'investir dans la protection de notre architecture financière. S'il est un domaine où il faut exercer une vigilance accrue et concentrer nos efforts à l'échelle internationale, c'est bien celui-là, et il est essentiel que nous collaborions avec d'autres pays pour protéger notre infrastructure financière de façon particulière.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je note qu'il est question ici de fonds pour l'examen des lois visant le secteur financier.
Nombre de mes collègues, j'en suis certain, et moi-même avons entendu les mêmes préoccupations concernant la décision du Bureau du surintendant des institutions financières de restreindre l'utilisation par les coopératives de crédit des termes comme « banque », « banquier », et « opérations bancaires ». Je vous ai d'ailleurs écrit à quelques reprises à ce sujet.
Pouvez-vous nous éclairer sur les commentaires que vous avez entendus dans le cadre de l'examen en ce qui a trait à la terminologie bancaire?
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Merci, monsieur le président.
Il arrive parfois, monsieur le ministre, et cela est malheureux et certainement regrettable, que certaines personnes s'intéressent davantage à l'attitude qu'elles adoptent au moment de poser une question qu'à la réponse importante qui leur est fournie.
Parmi les réponses que vous avez données et qui selon moi méritent d'être réitérées figure la suivante: « dans la période que nous visons dans nos estimations, notre fardeau de la dette en fonction de notre PIB n'aura jamais été aussi bas en 40 ans ».
Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet et nous indiquer pourquoi cela est important?
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L'une des raisons pour lesquelles l'Alberta compte un aussi grand nombre de puits à réhabiliter est le résultat des actions de votre gouvernement qui ont privé de travail des entreprises. Ces dernières ont mis à pied des travailleurs de l'énergie, puis elles ont cédé les baux relatifs aux terrains sur lesquels sont situés ces puits orphelins. Lorsque vous vous occupez du secteur de l'énergie, vous créez des problèmes et vous faites en sorte que la situation empire.
L'Alberta a toujours des problèmes de puits orphelins, mais vous avez contribué à leur aggravation au cours des dernières années. Les 30 millions de dollars ne compensent pas la perte d'emplois liés à l'oléoduc Énergie Est, et on parle là de 14 000 emplois. Ils ne compensent pas non plus pour le projet de gaz naturel liquéfié Pacific NorthWest en Colombie-Britannique. Ils ne compensent pas pour les emplois qui auraient été créés par le projet Northern Gateway.
Ces 30 millions de dollars représentent une goutte d'eau dans l'océan, et c'est pour cette raison que je pose la question. Qui a déterminé qu'un montant de 30 millions était approprié? Je n'ai toujours pas de réponse, à savoir si c'est le gouvernement fédéral qui a décidé que c'est tout ce qu'il pouvait donner, même si l'Alberta vous verse 18 milliards de dollars en paiements de péréquation, ou s'il s'agissait du gouvernement de l'Alberta.
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Chers collègues, nous devons mettre aux voix le Budget supplémentaire des dépenses. Vous l'avez sous les yeux.
Crédit 1b — Dépenses du programme.......... 31 952 332 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
CENTRE D'ANALYSE DES OPÉRATIONS ET DÉCLARATIONS FINANCIÈRES DU CANADA
Crédit 1b — Dépenses du programme.......... 420 000 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence.)
Le président: Puis-je faire rapport du crédit 1b sous la rubrique Ministère des Finances et du crédit 1b sous la rubrique Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Le président: Nous suspendrons maintenant nos travaux une toute petite minute, ce qui permettra aux représentants ici présents de traiter des sections 9, 10, 11, 12 et 13. J'espère que nous pourrons le faire avant qu'ils ne quittent.
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Merci, mesdames et messieurs, nous reprenons nos travaux.
Pour nous parler de la Loi no 1 sur le plan d'action économique de 2015, section 9 de la partie 5, nous accueillons Margaret Hill, directrice principale, Programme du travail, Emploi et Développement social Canada, ainsi que M. Sadek, analyste des politiques, Programme du travail.
Bienvenue. Vous avez la parole.
La section 9 de la partie 5 porte principalement sur des dispositions du Code du travail du Canada, partie III, relativement aux stagiaires et répond très directement à l'engagement du gouvernement dans le budget de 2017 de limiter les stages non rémunérés au secteur privé sous réglementation fédérale. Elle complète également d'autres initiatives du gouvernement du Canada visant à aider les Canadiens, en particulier les jeunes, à acquérir une expérience de travail dans la réalité d'aujourd'hui.
Vous le savez sans doute, la partie III du Code canadien du travail établit les conditions de travail minimales d'environ 900 000 employés du secteur privé relevant de la compétence fédérale, ce qui comprend des industries comme les banques, les télécommunications, le transport interprovincial et international ainsi que la plupart des sociétés d'État fédérales. La partie III expose les règles concernant des aspects comme la durée maximale du travail, le salaire minimum, la durée du travail, les horaires, la cessation d'emploi, en plus de décrire et de prévoir plusieurs congés.
Concentrons-nous pour l'instant sur la partie visant les stagiaires. Un stagiaire est une personne présente dans le lieu de travail pendant une brève période. Elle est là pour apprendre et acquérir les compétences et les expériences dont elle a besoin pour entrer sur le marché du travail. Un interne est habituellement un étudiant qui suit un programme coopératif ou une autre forme de stage dans le cadre de ses études collégiales ou universitaires ou de sa formation au secondaire. Les stagiaires sont aussi parfois des nouveaux venus au Canada qui veulent se retrouver dans le lieu de travail pour apprendre les pratiques de travail au Canada.
Il est aussi important de reconnaître que les stagiaires peuvent être rémunérés ou non rémunérés. Lorsqu'ils ne sont pas rémunérés, cela soulève plusieurs préoccupations quant à savoir s'ils sont traités de façon juste, ou même s'ils sont exploités lorsqu'ils se trouvent dans le lieu de travail. Souvent, bien qu'un employeur puisse appeler quelqu'un un stagiaire, la personne est en réalité en train de faire un travail à l'égard duquel elle devrait être rémunérée. En 2015, l'enquête sur les milieux de travail de compétence fédérale de Statistique Canada a révélé que le secteur privé de compétence fédérale comptait environ 13 000 stagiaires. La grande majorité de ces personnes était rémunérée. Seulement un peu plus de 2 300 n'étaient pas rémunérées.
Les modifications proposées au Code, à la section 9, abrogeraient les dispositions relatives aux stagiaires non rémunérés qui ont été adoptées en 2015 dans le cadre du plan d'action économique et qui ne sont pas encore entrées en vigueur. Les modifications de 2015 ont établi deux situations très limitées pour lesquelles un stagiaire peut ne pas être rémunéré. La première est lorsque le stage fait partie des exigences d'un programme d’études offert par un établissement d’enseignement secondaire, postsecondaire ou professionnel situé au Canada ou à l'étranger. La deuxième est lorsque le stage de la personne remplit six critères précis, notamment une durée maximale de quatre mois, les avantages découlant du stage profitent principalement au stagiaire, le stagiaire ne remplace pas un employé, le stage ne constitue pas une condition préalable à l'obtention d'un emploi auprès de l'employeur. En outre, une disposition a été adoptée afin de préciser que lorsqu'un stagiaire n'est pas rémunéré, il a droit à un ensemble modifié de protections offertes par les normes du travail, à être déterminées par règlement. Cela comprendrait, par exemple, tout ce qui serait relié à la durée maximale du travail.
Les modifications proposées dans l'actuel projet de loi élimineraient la deuxième situation, c'est-à-dire lorsqu'un stagiaire ne peut pas être rémunéré, ainsi que les pouvoirs de prise de règlement connexes qui accompagnent cette deuxième situation. Il en résulterait qu'un stagiaire pourrait ne pas être rémunéré que si son stage fait partie des exigences de son programme d'enseignement. Tout stagiaire dans cette situation qui n'est pas rémunéré continuerait d'être visé par cet ensemble modifié de normes du travail, notamment la durée maximale du travail, les jours de repos par semaine et les jours fériés qui seraient établis par voie de règlement.
Je m'en tiendrai à cela et je serai heureuse de répondre à toutes vos questions.
Y a-t-il des questions au sujet de la section 9? Il n'y a pas de questions. Merci beaucoup.
Je pense que la section 10 nécessitera passablement de temps. Je vais donc passer à la section 11, la Loi sur les juges, si nous le pouvons. Nous réserverons la section 10 pour la fin.
Pour la section 11, la Loi sur les juges, nous accueillons du ministère de la Justice, Me Crosby, avocate-conseil et directrice adjointe, Services des affaires judiciaires, des cours et des tribunaux administratifs; nous accueillons aussi Mme Decker, conseillère juridique, Services des affaires judiciaires, des cours et des tribunaux administratifs.
Vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président. Je vais vous parler de la section 11 de la partie 5 ainsi que des trois mesures qui découlent des modifications à la Loi sur les juges.
Les modifications autoriseraient le versement d'un traitement pour le nouveau poste de juge en chef adjoint de la Cour du Banc de la Reine de l'Alberta, modifieraient la désignation de « juge principal » pour celle de « juge en chef » s'agissant des juridictions supérieures de première instance des territoires et modifieraient le mécanisme pour le versement de la plupart des pensions en vertu de la Loi sur les juges. Je décrirai brièvement chacune de ces modifications proposées.
En ce qui concerne le juge en chef adjoint, le financement du traitement à l'égard de ce poste était compris dans le budget de 2017 et ce nouveau poste se reflète dans une modification à l'alinéa 20c) de la Loi sur les juges.
Quant à la modification dans la désignation des juges principaux, s'agissant des juridictions supérieures de première instance des provinces, le dirigeant est le juge en chef, mais dans les juridictions supérieures de première instance des territoires, il s'agit d'un juge principal, que la Loi sur les juges définit actuellement comme étant le juge le plus ancien dans sa charge.
Les modifications proposées harmoniseraient le titre dans les juridictions supérieures dans les territoires à celui utilisé dans les cours équivalentes dans les provinces, dans les rôles équivalents. Les modifications abrogeraient la définition et élimineraient toutes les références à un « juge principal » dans la Loi sur les juges. Une modification transitoire ferait également en sorte que tous les juges principaux qui ont rempli ce rôle avant que les modifications n'entrent en vigueur conserveraient tous leurs droits, même si leur titre n'a pas changé.
Pour ce qui est des pensions, à l'heure actuelle elles exigent toutes qu'un décret soit adopté avant de pouvoir être versées. Cependant, le gouverneur en conseil n'a aucun pouvoir discrétionnaire pour les accorder ou non. Elles doivent être versées. Les modifications proposées rationaliseraient le processus de versement de toutes les pensions non discrétionnaires à des juges ainsi qu'à leurs survivants et enfants. En effet, une fois les conditions prévues par la loi remplies, les versements peuvent être effectués.
Pour mettre en oeuvre le changement, les modifications proposées modifieraient de façon générale la terminologie, qui utilise actuellement les mots « accordées » et en anglais « granting ». Cette terminologie serait modifiée et on utiliserait « versées » et, en anglais, « be paid ».
Voilà tout ce que j'avais à dire, mais je serai heureuse de répondre à vos questions.
La section demande ou propose que la Loi sur la Banque de développement du Canada soit modifiée de façon à augmenter à 4,5 milliards de dollars le montant maximal du capital versé. La BDC est assujettie à une limite du montant maximal du capital versé en vertu de la Loi sur la BDC. Actuellement, cette limite est fixée à 3 milliards de dollars. Cette limite concerne le capital injecté dans la BDC par le gouvernement du Canada, le seul actionnaire. En date du 31 mars 2017, le montant maximal du capital versé par la BDC atteignait 2,4 milliards de dollars.
Dans le budget de 2017, le gouvernement a annoncé qu'il mettait à disposition près de 1,4 milliard de dollars en nouveau financement par l'entremise de la BDC et d'Exportation et Développement Canada afin d'aider les entreprises du Canada œuvrant dans le domaine des technologies propres à croître et prendre de l'expansion. En outre, le budget de 2017 annonçait que le gouvernement met à disposition, par l'entremise de la BDC, 400 millions de dollars destinés à une nouvelle initiative de catalyse du capital de risque qui viendra accroître le capital de risque accessible aux entrepreneurs canadiens qui en sont à un stade plus avancé.
Pour mettre en œuvre ces deux initiatives, la BDC aurait besoin d'une injection de nouveau capital d'un montant qui dépasse l'actuelle limite de 3 milliards de dollars. Il est par conséquent proposé d'accroître le maximum du capital versé à 4,5 milliards de dollars afin de permettre au gouvernement d'injecter les capitaux nécessaires pour que la BDC réalise les initiatives prévues au budget de 2017 ainsi que pour des initiatives ou urgences futures qui pourraient survenir.
Je serai heureux de répondre aux questions.
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Monsieur Valerio, j'ai une petite précision à apporter.
Nous avons demandé à la BDC de venir et la réponse que nous avons obtenue était qu'ISDE ferait l'exposé. Nous avons eu la même situation l'an dernier avec l'APECA.
De mon point de vue, comme président — nous n'avions pas le temps d'en discuter —, lorsque nous demandons la BDC, nous nous attendons à ce que ce soit la BDC, vous inclusivement. Vous pouvez dire aux dirigeants de la BDC qu'à l'avenir si nous demandons la BDC, nous nous attendons à ce que la BDC comparaisse.
Merci.
Il n'y a donc pas d'autres questions.
Sommes-nous d'accord pour poursuivre jusqu'à 17 h 50? Les votes ont lieu à 18 heures. Il nous reste 26 minutes. Sommes-nous d'accord pour poursuivre?
Des députés: D'accord.
Le président: Pour la section 13, la Loi sur la gestion des finances publiques, nous accueillons du Secrétariat du Conseil du Trésor M. Sprecher, directeur principal, Secteur de la gestion des dépenses.
Allez-y, monsieur Sprecher.
Bonjour. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler de l'article 261 du projet de loi , qui porte sur une modification au paragraphe 32(1) de la Loi sur la gestion des finances publiques concernant le contrôle des engagements financiers.
Je vais remettre cette modification en contexte. En juin 2017, la Chambre des communes a approuvé des modifications au Règlement en vertu desquelles le dépôt du Budget principal des dépenses est reporté du 1er mars, ou avant cette date, au 16 avril au plus tard, pour les deux prochains cycles budgétaires. Ce report permet d'inclure dans le Budget principal des dépenses le nouveau financement annoncé dans le budget.
Lorsque le Budget principal des dépenses était normalement déposé au plus tard le 1er mars, avant le début du nouvel exercice le 1er avril, on demandait au Parlement d'approuver un projet de loi de crédits provisoires, afin de doter les ministères d'un financement suffisant pour qu'ils puissent poursuivre leurs activités jusqu'à ce que la totalité des crédits soient approuvés à la fin de juin.
[Traduction]
La Loi sur la gestion des finances publiques, ou LGFP, limite à l'heure actuelle la capacité des ministères de prendre des engagements financiers, notamment pour des marchés ou des ententes de contribution, en exigeant qu'il y ait une provision suffisante dans une loi de crédits ou dans le budget des dépenses devant la Chambre des communes. Le sous-ministre des Finances en a déjà parlé très brièvement.
Ces limites sont maintenues dans les alinéas proposés 32(1)a) et 32(1)b). Cependant, pour entreprendre l'exercice 2018-2019, seul le budget des dépenses provisoire et les crédits correspondants seront disponibles jusqu'à ce que le Budget principal des dépenses complet soit déposé, environ deux semaines après le début du nouvel exercice. Si le gouvernement ne modifiait pas la LGFP telle qu'elle est libellée en ce moment, les ministères ne seraient pas en mesure de présenter la valeur en marchés ou contributions de toute l'année qu'ils signent le ou juste avant le 1er avril.
L'ajout proposé de l'alinéa c) au paragraphe 32(1) de la LGFP clarifie les pouvoirs d'engagement financier des ministères pour la période entre le dépôt du budget des dépenses provisoire en février et le Budget principal des dépenses intégral en avril. On le fait en permettant de prendre des engagements financiers en fonction d'une limite qui serait précisée dans le projet de loi sur les crédits provisoires.
Le deuxième ajout, l'alinéa proposé 32(1)d), précise que les engagements pris en fonction du solde non grevé des recettes perçues par un ministère ou le montant des recettes estimatives d'un ministère figurant dans les prévisions de dépenses. La limite d'engagement se fonderait sur les prévisions des dépenses, y compris les recettes prévues, qui sont connues au moment de la présentation du projet de loi sur les crédits provisoires — autrement dit, le Budget principal des dépenses avant que de nouvelles mesures budgétaires soient prises en compte.
En conclusion, je souligne que ces modifications clarifient les pouvoirs des ministères. Elles n'ajoutent pas à ces pouvoirs et elles ne les modifient pas pour effectuer un paiement à partir du Trésor. De tels montants continueront d'être limités par les montants précis exposés et votés par le Parlement dans les crédits.
Ceci dit, je vous remercie de votre patience. Je serai heureux de répondre à toutes vos questions.
Nous reprenons à la section 10, le commerce au Canada et l'harmonisation des exigences en matière d'efficacité énergétique.
D'ISDE, nous accueillons M. Fertuck, directeur général de la Direction générale des politiques externes et commerciales, et Mme Hill, conseillère spéciale, Secteur des stratégies et politiques d'innovation.
Vous êtes les bienvenus. Merci d'être venus et merci de votre patience.
Monsieur Fertuck, vous avez la parole.
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Merci de nous avoir invités.
Pour commencer, je donnerai rapidement le contexte sur l'Accord de libre-échange canadien. L'ALEC, tel qu'on l'appelle, est entré en vigueur le 1er juillet de cette année et il succède à l'Accord sur le commerce intérieur, ou l'ACI. L'ALEC engage les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à l'égard d'un ensemble de règles détaillées qui aideront à réaliser une union économique moderne et concurrentielle pour tous les Canadiens.
Pour que le gouvernement du Canada mette en oeuvre certains aspects de l'ALEC, des modifications législatives connexes sont nécessaires. À ce titre, la section 10 de la partie 5 mettrait en oeuvre la loi de mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange canadien. Elle repose en très grande partie sur la Loi de mise en oeuvre de l'Accord sur le commerce intérieur. La nature de ses dispositions est principalement administrative. La loi désignerait le ministre responsable de l'ALEC, faciliterait le règlement des différends, permettrait l'imposition d'amendes pécuniaires, permettrait la nomination de membres de comité et d'experts dans le cas des différends et autoriserait un financement fédéral pour le secrétariat intergouvernemental de l'ALEC.
Étant donné que l'ALEC remplace l'ACI, la loi de mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange canadien abrogerait également la Loi de mise en oeuvre de l'Accord sur le commerce intérieur.
Afin de démontrer le leadership fédéral sur le commerce intérieur, la section 10 de la partie 5 proposerait aussi trois modifications à la Loi sur l'efficacité énergétique, soit la LEE. Premièrement, la LEE serait modifiée afin de donner au ministre des Ressources naturelles le pouvoir d'apporter des modifications de nature technique ou administrative aux règlements actuels pris par le gouverneur en conseil. Ces modifications doivent viser le maintien de l'harmonisation avec une autre instance.
Deuxièmement, la LEE serait modifiée afin de donner au gouverneur en conseil le pouvoir d'intégrer par renvoi des documents de normes techniques aux fins de l'harmonisation avec une autre instance.
Enfin, l'article 26 de la LEE serait abrogé, ce qui constitue une exigence de prépublier les règlements dans la Gazette du Canada, partie 1, un double d'une directive du Conseil du Trésor.
Les modifications susmentionnées à la LEE fourniront de nouveaux outils qui permettront au gouvernement du Canada de créer une uniformité dans les normes d'un bout à l'autre du pays et de s'assurer que le Canada est harmonisé avec d'autres instances commerciales clés.
La section 10 de la partie 5 propose également des modifications corrélatives à la Loi sur la gestion des finances publiques, à la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux ainsi qu'au Règlement concernant l'ombudsman de l'approvisionnement en remplaçant les renvois à l'Accord sur le commerce intérieur par des renvois au nouvel ALEC.
La section 10 abrogerait aussi la Loi sur le marquage des bois. Cette dernière est une loi fédérale désuète datant de 1870 qui s'applique à seulement trois provinces: l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick. Elle oblige quiconque fait flotter des grumes sur les rivières dans ces provinces à marquer les grumes et à enregistrer cette marque. À ce titre, elle est de fait discriminatoire, la rendant contraire à l'obligation de traitement non discriminatoire en vertu de l'ALEC. Une consultation officielle relative à l'abrogation de la Loi sur le marquage des bois a eu lieu et tous les intervenants qui se sont exprimés ont donné leur appui à l'abrogation proposée et ne prévoyaient aucune incidence négative en conséquence.
La section 10 de la partie 5 serait réputée être entrée en vigueur le 1er juillet 2017, de façon à coïncider avec l'entrée en vigueur de l'ALEC, assurant ainsi la continuité. Les modifications législatives proposées dans la section 10 de la partie 5 ne prêtent pas à controverse, étant donné que toutes les modifications de fond qui ont trait directement à l'ALEC ont été acceptées par les provinces et les territoires pendant les négociations. Dans le cas des modifications à la LEE, elles ont fait l'objet de consultations auprès des intervenants de l'industrie, ainsi qu'auprès des provinces, et elles ont reçu un solide appui.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Ce pouvoir de nomination provient de l'actuelle Loi de mise en œuvre de l'Accord sur le commerce intérieur. Il ne s'agirait donc pas d'un nouveau pouvoir. Il ferait tout simplement la transition de la Loi de mise en œuvre de l'Accord sur le commerce intérieur à la loi de mise en œuvre de l'Accord de libre-échange canadien.
Le pouvoir est généralement rédigé d'une façon qui donnerait au gouverneur en conseil la souplesse, par décret, de nommer, comme vous l'avez dit, quiconque à un poste qui peut être nécessaire ou indiqué. À ce moment-ci, il n'existe aucun rôle particulier qui serait à combler à l'aide de ce pouvoir, mais il est de toute évidence avantageux d'établir une telle capacité par l'entremise du gouverneur en conseil, à la recommandation du ministre ou de nous-mêmes, de faire une nomination afin d'exécuter l'accord.
Sans cette disposition, nous pourrions nous retrouver dans une situation où nous aurions à modifier la loi de mise en œuvre de l'Accord de libre-échange canadien afin de créer une telle capacité. À la place, il semblait judicieux de transférer cette disposition dans la loi de mise en œuvre de l'ALEC.