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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les membres du comité d'avoir ajusté leur horaire chargé pour commencer la séance plus tôt.
Comme vous venez de le dire, monsieur le président, je suis ravi d'être ici aujourd'hui en compagnie de Kathy Thompson, notre sous-ministre adjointe du Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime, et de Lyndon Murdock, directeur des Politiques des armes à feu et de la police opérationnelle.
Monsieur le président, je suis ici aujourd'hui pour vous présenter la Loi visant la délivrance simple et sécuritaire des permis d’armes à feu. Ces dispositions législatives s'appuient sur le bilan de notre gouvernement concernant nos politiques relatives aux armes à feu, et visent à assurer la sécurité des Canadiens sans ajouter de formalités administratives inutiles à ceux qui sont prêts à respecter la loi, comme les honnêtes chasseurs, agriculteurs et tireurs sportifs.
Nous croyons que les politiques relatives aux armes à feu doivent être sécuritaires, et raisonnables aussi. Voilà pourquoi nous avons prévu de nouvelles peines d'emprisonnement pour une utilisation criminelle des armes à feu, et avons réalisé des investissements importants dans la vérification des antécédents en présence de nouveaux demandeurs de permis d'armes à feu. C'est également pour cette raison que nous avons éliminé les tracasseries administratives inutiles comme le Règlement sur les expositions d’armes à feu et le Règlement sur le marquage des armes à feu, et que nous avons une fois pour toutes mis un terme au registre des armes d'épaule coûteux et inefficace, y compris dans ma province, le Québec.
Il s'agit là de politiques qui sont sécuritaires et raisonnables.
[Français]
Le projet de loi qui est devant nous aujourd'hui continue sur la même voie: celle des politiques qui visent à renforcer la sécurité publique en éliminant la paperasse pour les citoyennes et les citoyens respectueux des lois.
Permettez-moi d'expliquer brièvement les mesures clés de ce projet de loi. Je sais que cet élément du projet de loi est important pour mon collègue, le député Bryan Hayes.
Tout d'abord, la loi va renforcer les interdictions d'armes à feu pour ceux qui ont été trouvés coupables de violence conjugale. Selon un rapport de 2013, parmi les auteurs les plus communs de violence contre les femmes, on trouve les époux et ceux qui ont des relations amoureuses avec elles. Il est donc important pour la sécurité publique de s'assurer que les armes à feu seront retirées des individus à risque. Toute personne qui se trouvera reconnue coupable de violence domestique par voie de mise en accusation se verra retirer son permis de possession et d'acquisition d'armes à feu à vie.
Par ailleurs, la loi visant la délivrance simple et sécuritaire des permis d'armes à feu imposera aussi le cours de sécurité obligatoire aux nouveaux propriétaires d'armes à feu qui feront pour la première fois l'acquisition d'une arme à feu. Je crois qu'il est important que toute personne qui souhaite acquérir et posséder une arme à feu au pays reçoive la formation obligatoire donnée par nos organismes afin de comprendre et de saisir la portée de cette responsabilité mais également de partager les mesures en matière de sécurité, de manutention, de formation, de technique et de connaissance relatives au maniement d'armes à feu.
Cette loi va aussi permettre d'abattre les obstacles bureaucratiques concernant le partage d'information sur l'importation d'armes prohibées ou à usage restreint. Cette mesure nous permettra de nous attaquer plus facilement au marché noir et au trafic d'armes. Nous avons remarqué que notre législation comporte des lacunes — notamment en ce qui a trait à l'Agence des services frontaliers du Canada — qui peuvent être utilisées par des personnes qui voudraient importer des armes de manière illégale au pays. C'est la raison pour laquelle nous allons clarifier la loi afin de donner la capacité à l'Agence des services frontaliers du Canada de partager de l'information avec la Gendarmerie royale du Canada et de fermer tout espace qui pourrait être exploité par des trafiquants illégaux.
Ces trois mesures concrètes du projet de loi permettront d'améliorer la sécurité des Canadiens.
[Traduction]
Les dispositions législatives contribueront également à la logique de nos politiques relatives aux armes à feu. Voilà pourquoi le permis de possession simple sera intégré au permis de possession et d'acquisition. Mes collègues du NPD se souviendront peut-être que cette mesure avait été proposée par feu Jack Layton. Il n'est pas normal qu'une personne ayant possédé des armes à feu pendant des années n'ait pas le droit d'effectuer de nouveaux achats avec son propre argent durement gagné. Le projet de loi dont vous êtes saisis aujourd'hui rétablira donc le pouvoir d'achat de quelque 600 000 propriétaires d'armes à feu expérimentés et honnêtes.
Le projet de loi créera également une période de grâce de six mois après l'expiration d'un permis d'armes à feu de cinq ans. Comme vous le savez, monsieur le président, le permis est valide cinq ans, après quoi quiconque possède des armes à feu ou souhaite conserver son permis doit le renouveler. Le problème, c'est que si le détenteur ne procède pas au renouvellement avant l'expiration du permis et qu'il possède une arme à feu, il devient un criminel du jour au lendemain. Personne ne fait l'objet d'accusations criminelles pour avoir oublié de renouveler son permis de conduire un jour ou deux. Eh bien, le projet de loi permettra d'appliquer le même principe aux permis d'armes à feu. Nous ne sommes absolument pas d'accord pour criminaliser un Canadien en raison d'une erreur de paperasse.
De plus, le projet de loi éliminera les tracasseries administratives inutiles concernant l'autorisation de transport des armes à feu. Soyons clairs ce matin: le règlement sur le transport des armes à feu demeure en vigueur et ne sera pas modifié si le projet de loi est adopté. Nous voulons plutôt simplifier la procédure afin de limiter la paperasserie.
Enfin, le projet de loi fera en sorte que les responsables non élus appliquent la loi plutôt que de la rédiger. Il permettra au gouvernement dûment élu d'empêcher les contrôleurs des armes à feu de prendre des mesures arbitraires. Suivant les conseils d'experts, le gouvernement pourra également classifier une arme à feu en cas d'erreur du Programme canadien d'armes à feu.
Il s'agit donc de modifications sécuritaires et raisonnables.
[Français]
Pourquoi? Parce que, depuis trop longtemps, les politiques de contrôle des armes à feu élaborées sous les gouvernements libéraux fédéraux précédents ont ciblé des propriétaires légitimes d'armes à feu plutôt que de s'attaquer aux sources des problèmes que nous avons connus, c'est-à-dire les criminels dangereux et les gens qui possèdent des armes illégales.
Je suis fier de faire partie d'un gouvernement ayant décidé de respecter les citoyens qui se conforment à nos lois. Nous réduisons la paperasse pour ces citoyens respectueux des lois, mais nous nous assurons que les personnes qui font un usage violent des armes à feu fassent face à la loi dans toute sa rigueur.
Quelques idées fausses ont été véhiculées concernant ce projet de loi et j'aimerais les clarifier. Notamment, le Parti libéral s'est permis d'orchestrer une campagne de peur pour recueillir des dons peu après la présentation de ce projet de loi en prétendant, ce qui est faux, que cette loi allait permettre d'apporter des pistolets et autres armes de poing à l'épicerie et au centre commercial. C'est complètement ridicule, c'est irresponsable et j'enjoins cette formation politique de s'en tenir aux faits et de promouvoir la sécurité publique dans notre pays plutôt que de chercher à faire des collectes de fonds. Le fait est que les armes restreintes ne peuvent être transportées que selon la route la plus directe vers une destination approuvée, comme un champ de tir ou chez un armurier. Il faut rappeler que ces armes doivent être déchargées; on doit avoir un mécanisme pour geler la gâchette; si c'est une arme restreinte, elle doit être dans un contenant cadenassé et, si le passager quitte son véhicule, l'arme ne doit pas être à la vue ou rangée dans le coffre arrière. C'est la loi, elle va demeurer en place et elle sera renforcée.
[Traduction]
Le Parti libéral a aussi indiqué que le projet de loi « retirerait aux policiers... le pouvoir de classifier les armes à feu pour mettre ce pouvoir entre les mains des politiciens... » Encore une fois, c'est faux. Les policiers ne sont pas chargés de la classification des armes à feu; cela relève du Parlement, mais il n'existe aucun mécanisme pour corriger les erreurs, le cas échéant.
Comment pouvons-nous le faire? Nous avons recours au Code criminel et, soulignons que cela a été fait en 1995 sous un gouvernement libéral. Nous avons certainement là une bonne occasion de leur rappeler ce qui a été mis en place.
Les responsables du Programme canadien des armes à feu sont chargés de l'interprétation de la loi; ils font parfois des erreurs. L'exemple parfait est celui que nous avons vu l'an dernier concernant les armes à feu de modèles Swiss Arms et CZ858, et nous avons l'intention de corriger cette erreur. Voilà pourquoi cette mesure législative permet aux parlementaires élus de corriger ce genre d'erreur.
Monsieur le président, avant de terminer, j'aimerais souligner à quel point je suis fier de l'appui important à l'égard de cette mesure législative. Les groupes de chasse et les groupes de conservation d'un océan à l'autre appuient cette mesure législative. D'anciens athlètes olympiques l'appuient également, tout comme les contribuables.
[Français]
Voici ce que la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs avait à dire sur ce projet de loi:
La Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs se réjouit d’une telle initiative. C’est un projet de loi qui satisfait grandement les chasseurs du Québec, puisqu’il vient simplifier les démarches d’octroi de permis pour les utilisateurs respectueux de la loi tout en renforçant l’aspect de la sécurité et de l’éducation.
Les chasseurs et les pêcheurs sont des citoyennes et des citoyens responsables qui veulent renforcer la sécurité de notre pays et appuyer les mesures qui simplifient la paperasse. Il est clair qu'il existe un très fort soutien pour ces politiques sécuritaires et raisonnables. Malheureusement, nous avons vu des membres du Nouveau Parti démocratique affirmer qu'ils souhaiteraient créer à nouveau un registre coûteux et inefficace des armes d'épaule. Bien sûr, nous avons un régime en vigueur pour les armes de poing, monsieur le président, et pour les armes restreintes. Nous avons vu un député libéral du centre-ville de Toronto, voulant clairement se lancer dans une surenchère politique avec les néo-démocrates, comparer les chasseurs, des citoyens respectueux des lois, aux terroristes djihadistes durant le débat. Il est important de garder les deux pieds sur terre. Ces commentaires ne devraient quand même surprendre personne quand on sait que ces formations politiques ont parfois exprimé un mépris pour des citoyens respectueux des lois. Je pense que c'est une occasion de corriger le tir, c'est le cas de le dire.
Plus tôt cette semaine, monsieur le président, nous avons vu les partis d'opposition s'opposer à des mesures qui font en sorte que nos chasseurs et nos pêcheurs ne pourront plus être traités comme des citoyens de seconde classe au sein de la société.
Il me fera plaisir de répondre aux questions afin d'apporter toutes les clarifications nécessaires au projet de loi permettant un enregistrement simple et sécuritaire des armes à feu.
Merci beaucoup.
:
Je vous remercie de la question.
Il y a une raison très claire pour laquelle nous visons la mise en place d'une formation obligatoire pour le maniement d'armes à feu: il s'agit d'une responsabilité.
Il est important de s'assurer que chaque personne, chaque nouveau citoyen, qui souhaite acquérir une arme à feu peut bénéficier de l'ensemble du bagage et de l'expérience de la communauté des personnes qui manipulent les armes à feu et qui connaissent leur fonctionnement.
Par exemple, certains citoyens en milieu urbain n'ont pas nécessairement eu l'occasion d'être en contact avec des armes à feu et ils doivent non seulement prendre connaissance de l'ensemble des mécanismes, des règles et de l'historique des armes à feu, mais également du maniement et des particularités de ces dernières ainsi que des méthodes d'utilisation.
Cette mesure s'appliquera également à des gens, comme les policiers, par exemple, qui doivent manipuler des armes à feu dans le cadre de leurs fonctions. Il sera nécessaire pour eux de suivre la formation. En effet, bien que ces gens aient une excellente connaissance de la maîtrise des armes à feu, ils devront dorénavant l'utiliser en tant que membre de la société civile. C'est la raison pour laquelle la formation est obligatoire. Ce n'est pas parce qu'une personne passe un simple test objectif, où l'on remplit des petites cases, qu'on est en mesure de s'assurer que la personne a l'ensemble du bagage. Les propriétaires d'armes à feu sont des citoyens responsables qui respectent les lois.
Pour assurer la sécurité du public et la confiance du public envers les propriétaires d'armes à feu, il est important de s'assurer qu'ils ont une connaissance des armes à feu et qu'ils sont crédibles. C'est pour cette raison que nous introduisons la formation obligatoire pour le maniement et l'acquisition d'armes à feu.
Un peu plus tôt, j'ai mentionné que la Fédération des pêcheurs et des chasseurs de l'Ontario appuyait cette mesure, tout comme la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs approuve la formation obligatoire afin de responsabiliser les personnes qui souhaitent acquérir une arme à feu.
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Merci, monsieur le ministre, mais je ferais respectueusement remarquer que vous n'avez pas vraiment répondu à la question, à savoir comment les gens qui possèdent déjà les compétences pour passer l'examen dans les régions rurales et du Nord pourront le faire alors que la formation n'est pas offerte.
Passons à ma deuxième question, qui porte sur ce qui est probablement le point le plus préoccupant de ce projet de loi. Vous dites que la mesure ne politise pas la classification des armes et que les armes à feu Swiss Arms Classic Green ont été reclassifiées d'un coup de plume.
Avec respect, c'est vous qui avez donné ce coup de plume, monsieur le ministre, quand vous avez signé le décret. Je me demande pourquoi nous devons aller jusque là en permettant au Cabinet de créer des exemptions à la loi alors que le paragraphe 117.15(2) de la loi actuelle stipule ce qui suit:
Le gouverneur en conseil ne peut désigner par règlement comme arme à feu prohibée, arme à feu à autorisation restreinte...
— je vais sauter un passage —
toute chose qui, à son avis, peut raisonnablement être utilisée au Canada pour la chasse ou le sport.
Ainsi, monsieur le ministre, si vous aviez jugé que les armes à feu Swiss Arms Classic Green pouvaient servir à la chasse ou au sport, vous auriez pu, en vertu de la loi, refuser de signer le décret.
Pourquoi alors créer une énorme échappatoire quand le Cabinet peut lui-même, comme vous le dites, corriger des erreurs en s'appuyant sur les conseils d'experts? Si vous aviez bénéficié de ces conseils, vous auriez pu, en votre qualité de ministre, refuser de signer un décret et renvoyer l'affaire à l'organisme canadien responsable des armes à feu ou déclarer qu'il s'agit d'une arme utilisée à des fins légitimes pour la chasse ou le sport.
Or, vous n'avez fait ni l'un ni l'autre. Vous avez signé le décret de votre propre main. Je le répète avec respect: c'est votre coup de plume qui a reclassifié cette arme.
Voilà une excellente remarque. Le fait qu'il y ait beaucoup de formalités administratives entourant l'autorisation de transport des armes à feu n'a aucune incidence sur la sécurité publique. Les formulaires remplis par ceux qui souhaitent voyager avec des armes à autorisation restreinte sont versés dans un dossier, et je ne vois pas l'utilité de cette démarche pour la sécurité publique. Vous soulevez donc un point fort pertinent. C'est un excellent exemple de bureaucratie qui n'a aucune incidence sur la sécurité publique, mais qui a pour effet d'imposer des formalités administratives, aux tireurs sportifs qui veulent s'adonner à leur loisir dans un club de tir, par exemple. Voilà pourquoi nous sommes disposés à simplifier le régime pour qu'une fois que les gens sont inscrits à la formation et détiennent un permis, ils ne se voient pas imposer, dans leur province, un autre niveau de bureaucratie qui ne sert strictement à rien au chapitre de la sécurité.
Mais ce projet de loi nous donne l'occasion d'examiner le vrai mécanisme dont nous disposons pour avoir à l'oeil les propriétaires d'armes à feu du pays, si je puis m'exprimer ainsi. Nous avons là l'occasion d'informer les Canadiens que nous procédons à ce que nous appelons la vérification continue de l'admissibilité. Chaque matin, quiconque a un casier judiciaire et possède une arme à feu fait l'objet d'un examen dans cette base de données. Ainsi, chaque citoyen du pays qui possède une arme à feu est soumis à une vérification quotidienne, si je puis dire, de la part de nos organismes d'exécution de la loi. Nous disposons donc d'un solide mécanisme, que nous renforçons en nous assurant que l'ASFC et la GRC s'échangent des renseignements sur l'importation d'armes à feu.
Nous imposons une formation obligatoire, pas seulement un bref examen sans cours. C'est une responsabilité importante; il faut donc suivre un cours. Le projet de loi fait aussi en sorte que les personnes déclarées coupables de violence familiale ne peuvent posséder d'arme à feu. Voilà donc les mesures.
Nous allégeons toutefois la bureaucratie, notamment au chapitre de l'autorisation de transport. Nous accordons également une période de grâce. C'est pourquoi nous voulons aussi nous assurer que les décisions relatives à l'utilisation des armes à feu soient prises pour des raisons de sécurité et non pour ajouter un niveau supplémentaire de bureaucratie qui n'aura aucune incidence sur la sécurité publique.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le d'être ici parmi nous aujourd'hui pour nous parler du projet de loi .
Monsieur le président, vous savez que je suis toujours fière de parler de mes racines quand vient le temps de parler de la chasse, de la pêche ou encore d'armes en feu en général. Je viens d'une famille où mes oncles, mes tantes et mes cousines font tous de la chasse ou de la pêche. J'ai suivi des cours pour être chasseuse et je suis la fière détentrice d'un permis de chasse. C'est quelque chose que je suis très fière de faire avec ma famille. Donc, chaque fois qu'on parle d'enjeux concernant les armes à feu, cela me touche particulièrement.
J'aimerais, si vous me le permettez, commencer mes questions en parlant de consultations. Je vais retourner brièvement sur ce que mon collègue, M. Garrison, a mentionné en ce qui a trait à la formation destinée aux communautés des Premières Nations ou aux communautés du Nord qui ont peut-être de la difficulté à avoir accès à des cours pour obtenir leur permis. De plus, il y a quelque chose m'intrigue en ce qui a trait aux services de police et ce qui touche les mesures d'octroi automatique d'une autorisation de transport d'une arme prohibée.
Ma question est la suivante. Est-ce qu'il y a eu ou est-ce que vous avez mené des consultations, que ce soit avec les communautés des Premières Nations ou encore, dans le cas précis des mesures d'octroi automatique, avec les services de police qui oeuvrent en milieu urbain?
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Merci, monsieur le président. Je veux également remercier le ministre de comparaître avec les fonctionnaires.
Je tiens aussi à éclaircir un point. Il y a eu un peu de débat pour savoir si le mot « territoire » est indiqué explicitement ou non dans le projet de loi. En ce qui concerne les définitions, je crois comprendre, sans être le moins du monde avocate, que lorsqu'un territoire n'est pas explicitement indiqué, une « province » inclut le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. C'est ce que stipule la Loi d'interprétation, à l'article 35, selon mon bon ami. Je voulais simplement indiquer, aux fins du compte rendu, que les territoires sont inclus, et je ne pense pas qu'il s'agisse d'un gros problème dans le projet de loi.
De plus, monsieur le ministre, je voudrais vous remercier beaucoup de renforcer les interdictions s'appliquant aux personnes reconnues coupables d'une infraction relative à la violence familiale. Ayant déjà été membre du comité de la condition féminine, j'appuie sans réserve le projet de loi déposé par mon collègue, Bryan Hayes. Quand j'ai examiné le présent projet de loi pour la première fois, c'est une des mesures que j'ai remarquées, car elle apporte une solution équilibrée en fonction des besoins du pays. Je veux vous féliciter d'avoir proposé cette mesure dans le projet de loi.
En parlant d'équilibre, le projet de loi permet de réduire les formalités administratives pour les Canadiens respectueux de la loi. Je considère que c'est extrêmement crucial.
Quand nous disons que le gouvernement conservateur agit dans l'intérêt des honnêtes citoyens, il est évident que les partis de l'opposition se sont opposés à la destruction du registre des armes à feu. C'est un registre que nous étions déterminés à éliminer, reconnaissant qu'il ne favorisait en rien la sécurité du public et constituait un fardeau pour certains Canadiens, comme les agriculteurs, les chasseurs et tous ceux qui s'adonnent au tir sportif.
La question que je dois vous poser concerne des propos que mon collègue, M. Easter, porte-parole libéral en matière de sécurité publique, a tenus par le passé. Il a affirmé que la position des libéraux quant au contrôle des armes à feu leur avait coûté au moins 60 sièges dans le Canada rural. J'ai entendu mon collègue, M. Hayes, déclarer que le NPD avait également perdu des sièges. Pourtant, ils continuent de s'opposer à des mesures législatives sensées de contrôle des armes à feu, comme celle qui nous intéresse aujourd'hui.
Pourriez-vous nous donner une idée de l'appui que ce projet de loi recueille au pays? Je sais que M. Leef a commencé à vous poser cette question, mais je suis certaine qu'un certain nombre d'organisations ont formulé d'excellents commentaires à propos de cette mesure législative. Pourriez-vous nous en parler?
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Je vous remercie de votre question.
Lorsque la Cour suprême a rendu sa décision concernant l'abolition de données qui étaient incomplètes, obsolètes et inadéquates de la portion du Québec du registre des armes d'épaule, j'étais à Saint-Appolinaire dans le comté de mon collègue Jacques Gourde. Je dois vous signaler que j'ai reçu énormément de commentaires positifs de la part de plusieurs Québécoises et Québécois qui étaient soulagés de voir que cette saga prenait fin. Ces données étaient périmées et, selon moi, elles constituaient davantage une possibilité de risque qu'une source d'éléments permettant des mesures efficaces. Ils nous encourageaient à continuer à mettre en place des mesures efficaces pour le contrôle des armes à feu et de la violence conjugale.
C'est la raison pour laquelle j'ai pensé, par exemple, à mon collègue Rick Norlock. Vous savez qu'il siège au comité et que c'est un ancien policier. Au cours des consultations que nous avons tenues avec des membres du caucus, la proposition concernant la révocation du permis de possession et d'acquisition d'une arme à feu pour des personnes reconnues coupables de violence domestique a été faite. De même, de nombreuses suggestions ont été faites par M. Leef et M. Robert Sopuck. Un groupe s'occupe de la promotion des activités traditionnelles, fauniques, récréatives et sportives en plein air. Ces gens ont donc fait beaucoup de suggestions constructives pour éliminer les irritants. Il est important de préciser que je considère qu'un propriétaire d'armes à feu qui se conforme aux lois constitue un élément de sécurité accrue. C'est la raison pour laquelle il est important, bien sûr, d'enlever les irritants.
C'est dans cette optique que nous avions rencontré des représentants de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs et la Fédération des pourvoiries du Québec. Plusieurs voix se sont alors élevées. Je pense, par exemple, à Mme Russel-Aurore Bouchard. Beaucoup de gens apprécient les mesures que notre gouvernement met en place.
Il est important de mentionner que des éléments du projet de loi qui est devant nous renforcent notre régime d'enregistrement des armes à feu au pays et, du même souffle, éliminent aussi des irritants comme, par exemple, le fait qu'une personne soit considérée comme criminelle parce qu'elle n'a pas renouvelé son permis à temps. Elle dispose d'une période de grâce pour la possession uniquement. Encore là, ces personnes sont conscientes que si leur permis est expiré, elles ne sont pas en mesure d'utiliser leurs armes à feu ou encore d'acquérir des munitions parce que ce ne serait pas légal.
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Au Canada, selon la Loi sur les armes à feu, pour posséder une arme à feu en toute légalité, il faut obtenir un permis. Il y a deux types de permis qui existent au Canada. Il y a d'abord le permis de possession seulement, qui ne peut être délivré qu'aux personnes qui possédaient déjà une arme à feu à l'époque où la Loi sur les armes à feu est entrée en vigueur, en 1998. Il y a ensuite le permis de possession et d'acquisition, qui ne s'applique qu'aux nouveaux demandeurs de permis. Comme son nom l'indique, évidemment, il s'agit d'un permis de possession, mais aussi d'acquisition d'armes à feu et de munitions.
Pour obtenir un permis, il faut d'abord présenter une demande au contrôleur des armes à feu de sa province ou de son territoire et remplir un formulaire. Il s'agit d'un formulaire très détaillé, qui comprend des champs obligatoires, dont tous les renseignements personnels de base. Il faut également fournir des renseignements sur ses antécédents criminels, sa santé mentale, ses abus de substance ou tout antécédent de comportement violent. La personne doit désigner deux référents. Elle doit fournir une photo authentique. Elle doit également fournir des références et des attestations de ses ex-conjoints et de son conjoint actuel, de même que du répondant de la photo.
Le contrôleur des armes à feu doit ensuite procéder à des vérifications obligatoires. Il fait des vérifications auprès du CIPC, qui ne se limitent pas seulement aux condamnations. Quiconque est en mise en garde ou en probation, fait l'objet d'une ordonnance d'interdiction ou d'accusations ou est visé dans des signalements d'incidents serait repéré dans le cadre de cette vérification.
Le contrôleur des armes à feu peut également faire une recherche à partir de sources ouvertes sur Internet, interroger les référents, le conjoint, les ex-conjoints et demander des renseignements supplémentaires. Il peut même demander la permission au demandeur de communiquer avec son médecin, par exemple, si la personne fait état d'un historique de problèmes de santé mentale liés à la violence. Il est très important de souligner que l'historique de santé mentale n'est jugé pertinent que dans les cas où il y a eu menace, tentative ou geste de violence contre une personne.
Dès que l'un de ces indicateurs ressort soit du questionnaire soit de la vérification détaillée des antécédents, le contrôleur peut approfondir ses vérifications. Ce sont les démarches nécessaires pour l'obtention du permis.
Le titulaire de permis doit ensuite suivre tout un processus pour acquérir une arme à feu.
Au Canada, il y a quatre motifs pour lesquels on peut acquérir une arme à feu. Le premier est la protection personnelle ou celle d'une autre personne, un motif reconnu qu'en de très rares circonstances. Il y a aussi l'emploi, un motif évoqué pour les gardes de sécurité de Brink, par exemple. Nous allons laisser ces deux circonstances de côté. Aux fins de l'étude d'aujourd'hui, il y a deux autres motifs pour lesquels on peut acquérir une arme à feu. Ce peut être pour se rendre sur un champ de tir ou participer à des compétitions, ou encore à des fins de collection.
Encore une fois, il faut d'abord suivre toute la procédure officielle du contrôleur des armes à feu pour attester du fait que la personne a un permis valide et peut acquérir ces privilèges. Il s'agit d'une procédure à part qui prend environ 30 jours.
Avant, il y avait une autre étape séparée avec le contrôleur des armes à feu pour l'autorisation de transport, que nous proposons maintenant de simplifier et d'inclure au processus de permis, puisqu'elle repose généralement sur les mêmes vérifications que celles que fait déjà le contrôleur des armes à feu. Nous allons assortir les permis des conditions pertinentes, c'est la proposition.
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Merci beaucoup, monsieur le président. C'est très gentil.
Beaucoup de sujets ont été couverts, je crois, dans le cadre des questions posées par mes collègues. Je pense que nous avons tous une vision un peu différente de la façon dont la population en général doit être protégée. Je déteste faire de la dichotomie, ici. À mon avis, nous devrions inclure tout le monde dans le processus de consultations portant sur la sécurité en matière d'armes à feu et essayer de ne pas en faire une question politique.
Je trouve un peu triste que le débat se soit orienté vers un registre d'armes à feu qui n'existe plus. Selon moi, nous devrions vraiment nous concentrer sur les dispositions de la Loi sur les armes à feu. Je pense que les parlementaires devraient faire preuve de beaucoup de prudence face à toute éventuelle modification à la Loi sur les armes à feu et avoir comme objectif prioritaire l'amélioration de la sécurité du public en général. Malheureusement certaines dispositions du projet de loi ne satisfont nécessairement pas à ce critère. J'ai par conséquent un peu de difficulté à cerner tout cela.
J'aimerais aborder un peu plus en détail une question qui a été soulevée ici par plusieurs de mes collègues ainsi que par le ministre de la Sécurité publique lors de sa présentation. Cela concerne le trafic illégal d'armes. Je n'ai pas saisi exactement tout ce qui s'est dit. À mon avis, les détails n'étaient pas suffisants pour nous permettre de bien comprendre cette situation.
Le ministre a parlé de l'élimination de la paperasse administrative concernant les armes à feu et du fait que cela aiderait à contrer le trafic illégal d'armes à feu. J'ai de la difficulté à comprendre comment le fait d'éliminer la paperasse va aider à diminuer le trafic d'armes à feu.
Monsieur Murdock, pourriez-vous m'éclairer un peu plus sur le sujet?
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Le projet de loi autoriserait explicitement l'ASFC à communiquer l'information qu'elle détient à la GRC, dans le cadre du Programme canadien des armes à feu. Si vous me le permettez, pour fournir quelques précisions, je vais décrire le système actuel et celui qui découlerait de l'adoption du projet de loi C-42. Je veux préciser que cela ne concerne que les entreprises qui importent des armes à feu à autorisation restreinte et prohibées.
À l'heure actuelle, les entreprises importatrices d'armes à feu à autorisation restreinte doivent fournir de l'information à l'agent des douanes, au point d'entrée. Cette information comprend des renseignements portant sur leur permis ainsi qu'une brève description concernant les armes à feu qui arrivent de l'étranger. Il y a une exigence législative selon laquelle les armes à feu à autorisation restreinte et prohibées doivent être enregistrées. Elles n'ont pas à être enregistrées au moment où elles sont importées. Les entreprises disposent d'environ 30 jours après l'importation pour enregistrer leurs armes à feu.
Dans le cadre d'une étude menée en Colombie-Britannique — je crois que c'était en 2008 —, on a examiné au cours d'une période de deux ans un phénomène par lequel les armes à feu qu'importaient des entreprises — je le répète, il s'agit ici d'armes à feu à autorisation restreinte ou prohibées — étaient détournées vers le marché clandestin parce que la GRC n'avait pas la capacité d'assurer que les produits présentés au moment de l'importation, par exemple 100 armes à feu, étaient enregistrés plus tard. La GRC ne pouvait donc pas garantir que les armes avaient été importées au pays avaient été enregistrées et qu'on avait respecté les exigences prévues par la loi.
Avec l'adoption du projet de loi , un nouveau formulaire sera créé, un formulaire de la GRC que l'importateur devra fournir à l'avance au directeur de l'enregistrement de la GRC. Il comprendra des renseignements précis sur les armes à feu qui seront importées. Lorsque les entreprises en importeront, elles devront également fournir un exemplaire de ce formulaire, qui aura été fourni auparavant à la GRC, à l'agent des douanes. L'agent des douanes sera en mesure de voir les incohérences, s'il y a lieu, entre l'information fournie à la GRC et à l'ASFC au moment de l'importation. S'il y a possibilité de détournement, les organismes d'application de la loi seront avisés, et l'ASFC aura la capacité de fournir l'information à la GRC pour qu'un suivi adéquat soit fait au besoin.