:
Mesdames et messieurs, nous allons commencer avec cinq secondes d'avance. Je me fie sur mon BlackBerry pour savoir l'heure qu'il est, alors voilà, il est 15 h 30.
Merci de vous joindre à nous pour prendre part à la séance no 67 du Comité permanent de la justice et des droits de la personne. L'ordre du jour est le suivant: conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 28 novembre 2012, le projet de loi S-209, Loi modifiant le Code criminel (combats concertés).
Nous avons la chance d'avoir parmi nous le parrain du projet de loi, le sénateur Bob Runciman.
Massimo Pacetti, député de Saint-Léonard—Saint-Michel, vient tout juste d'arriver.
Pendant qu'ils s'installent, je voudrais simplement vous dire qu'en fin d'après-midi hier, le greffier a reçu un appel — et il m'a téléphoné — du gouvernement de la Colombie-Britannique, du ministère des Sports ou peu importe, qui voulait nous envoyer un témoin. Ce que j'ai pensé faire, c'était de proposer au comité que, plutôt que de faire l'étude article par article aujourd'hui, nous réservions la première heure de la séance du lundi après le congé pour tout autre témoignage, puisqu'il n'y a qu'un témoin pour l'instant, mis à part les parrains du projet de loi. Nous allons entendre un seul témoin aujourd'hui, et je pense que, s'il y en a d'autres qui veulent venir nous rencontrer pour discuter du projet de loi d'initiative parlementaire, il est approprié qu'ils le fassent. Je vous en parle pour que nous puissions en discuter, puis nous allons passer directement à l'examen du projet de loi.
Monsieur Goguen.
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Merci au comité de m'avoir invité à venir parler du projet de loi S-209. Le projet de loi met à jour la définition de « combats concertés » figurant à l'article 83 du Code criminel, définition qui n'avait pas été modifiée depuis près de 80 ans. Lorsque l'infraction de combat concerté a été inscrite au code, la seule exception permise concernait les matchs de boxe tenus sous l'autorité de la commission athlétique de la province.
Comme nous le savons tous, beaucoup de choses ont changé depuis, et c'est ce qui rend le projet de loi nécessaire. D'autres sports de combat ont gagné en popularité au cours des décennies, et surtout au niveau amateur.
Les arts martiaux mixtes sont le sport professionnel connaissant la croissance la plus rapide en Amérique du Nord, et pourtant, tous les sports de cette catégorie, et même certains événements tenus dans le cadre des Olympiques, sont illégaux. Les provinces sont forcées de contourner la loi lorsqu'elles permettent la tenue de compétitions d'arts martiaux mixtes. Je dirais qu'elles interprètent le Code criminel avec une certaine créativité.
Le projet de loi S-209 met à jour la définition de « combats concertés » pour qu'elle inclue un match ou un combat avec les poings, les mains ou les pieds, et il étend la liste des exceptions à l'infraction de façon à inclure les sports de combat amateurs visés par le programme du Comité international olympique ou du Comité international paralympique, d'autres sports amateurs désignés ou approuvés par la province et les matchs de boxe ou d'arts martiaux mixtes tenus sous l'autorité d'une commission athlétique ou d'un organisme semblable d'une province.
Pour toutes les exceptions, la permission de la province est nécessaire, et les matchs sont supervisés par l'organisme de réglementation de la province ou de la municipalité. La plupart des dispositions du projet de loi sont identiques à celles qui figuraient dans l'ancien projet de loi C-31, présenté au cours de la deuxième session de la 40e législature, dispositions qui avaient été formulées après de vastes consultations remontant à plus de dix ans auprès du gouvernement fédéral, des provinces et des organisations sportives nationales. La seule modification par rapport au projet de loi C-31 consiste en l'ajout des mots « ou d'arts martiaux mixtes » à l'alinéa 1(2)d).
Les organismes de réglementation provinciaux et municipaux sont en faveur du projet de loi. Ken Hayashi, qui occupe depuis longtemps le poste de commissaire aux sports de l'Ontario, et Pat Reid, directeur général de l'Edmonton Combative Sports Commission, ont tous deux témoigné devant le comité sénatorial et affirmé qu'il était nécessaire de mettre à jour le Code criminel. Je peux vous dire pour avoir été ministre des Consommateurs de l'Ontario qu'il s'agit de deux hommes qui prennent leur travail très au sérieux et qui veulent s'assurer que toutes les règles sont respectées et que la santé et la sécurité des athlètes sont protégées.
Leur travail devient difficile lorsque la loi qu'ils appliquent ne reflète plus la réalité. Je sais que la priorité pour les députés, c'est la sécurité des athlètes. Les organismes de réglementation exigent la présence d'un médecin près du ring durant les matchs de sport de combat, et les concurrents subissent des tests et des examens médicaux approfondis avant et après les combats, examens qui sont menés et supervisés de façon indépendante, contrairement à ce qui se passe dans les autres sports.
L'Edmonton Combative Sports Commission recueille depuis dix ans des données qui lui permettent de comparer les blessures subies par les athlètes dans les domaines des arts martiaux mixtes et de la boxe, et ces données montrent que la boxe est est fait plus dangereuse que les arts martiaux mixtes. La commission s'est penchée sur 556 matchs de boxe, et elle a constaté que 9,5 % des boxeurs ont subi une commotion cérébrale. Elle a examiné 1 119 combats d'arts martiaux mixtes, et elle a constaté que le taux de commotions cérébrales était de 4,9 %, soit un peu plus de la moitié du taux constaté pour les matchs de boxe.
Les organismes de réglementation et les athlètes affirment que l'incidence des lésions cérébrales est moins élevée dans le domaine des arts martiaux mixtes en raison de la nature du combat et des diverses façons dont un combat peut se terminer, dont l'abandon signalé par les trois coups au sol, qui est une forme de soumission volontaire. Trente pour cent des matchs de l'UFC se terminent par un abandon volontaire.
Monsieur le président, je ne vais pas vous dire à vous et aux autres membres du comité que les sports de combat ne présentent pas des risques importants de blessures. Il y en a. La question est de savoir comment faire pour les atténuer le plus possible.
À mon avis, une réglementation et une supervision adéquates sont cruciales. Les organismes de réglementation souhaitent disposer d'un cadre juridique mieux défini. Le projet de loi S-209 fait partie du processus. En mettant à jour le Code criminel afin qu'il reflète la réalité d'aujourd'hui, nous offrons aux organismes de réglementation l'un des outils dont ils ont besoin pour assurer la sécurité des athlètes.
Encore une fois, je remercie le comité de m'avoir invité, et j'ai hâte de répondre à vos questions.
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J'ai deux ou trois choses à dire.
Je voudrais simplement remercier le comité de m'avoir invité. En tant que collègue des membres du comité, je suis très honoré de venir témoigner ici. Je l'ai fait à quelques reprises, et c'est un peu intimidant, mais je comprends que vous ne souhaitiez pas m'écouter parler pendant trop longtemps.
Je vais aborder deux ou trois choses. J'ai déjà pris la parole à ce sujet à la Chambre. Je vais dire deux ou trois choses dans l'autre langue, de façon à ne pas répéter ce que le sénateur vient de dire.
[Français]
Il s'agit simplement de quelques faits saillants de mon discours.
Le but de ce projet de loi est de rendre légaux certains sports de combat qui sont actuellement illégaux mais tolérés. Le projet de loi permettra d'encadrer davantage les sports de combat afin d'éviter les blessures chez les participants.
Certains se demanderont pourquoi nous devrions autoriser ces sports. Lorsqu'ils sont bien encadrés, les sports de combat comme les arts martiaux mixtes sont beaucoup moins dangereux pour la santé des participants que d'autres sports très répandus comme le hockey et la boxe. Les combats clandestins accroissent les risques de blessures et génèrent des revenus non déclarés. Les compétitions d'arts martiaux mixtes comme ceux de l'UFC sont extrêmement populaires au Canada et représentent des revenus substantiels pour notre économie.
Ce projet de loi vise à moderniser le Code criminel. Il est important d'amender le Code criminel afin d'éliminer toute ambiguïté sur la légalité, au Canada, des sports de combat qui connaissent une popularité croissante. Un combat concerté est actuellement défini par le Code criminel comme étant un match ou un combat avec les poings ou les mains entre deux personnes. Notre Code criminel n'a pas été amendé depuis 1934 pour ce qui est des dispositions reliées au combat concerté. À l'époque, les sports de combat se limitaient essentiellement à la boxe et à la lutte. Le Code criminel doit inclure les autres sports de combat, notamment le karaté et le taekwondo.
Ce projet de loi contrera les combats clandestins et illégaux. Une modernisation du Code criminel permettra la pratique de sports de combat tels que les arts martiaux mixtes et le taekwondo tout en standardisant la réglementation. Comme le Code criminel ne permet pas directement plusieurs sports de combat, certains Canadiens organisent des compétitions clandestines, avec tous les risques que cela comporte pour les combattants. Ce projet de loi donnera des outils supplémentaires aux provinces afin de mieux réglementer la pratique de ces sports de combat.
Merci, monsieur le président.
:
Monsieur le président, madame la vice-présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, d'abord et avant tout, je tiens à vous remercier de m'avoir invité à venir discuter avec vous ce matin.
[Français]
Au nom de l'UFC, de nos athlètes et des amateurs d'arts martiaux mixtes du Canada, merci de nous donner l'occasion de vous parler aujourd'hui de notre sport.
[Traduction]
J'aimerais également remercier le sénateur Runciman d'avoir présenté le projet de loi S-209 au Sénat, ainsi que le député de Montréal, M. Massimo Pacetti, d'avoir présenté le projet de loi à la Chambre des communes.
Comme le sénateur Runciman et M. Pacetti l'ont mentionné, plusieurs personnes ont eu l'occasion de discuter avec le comité du Sénat, qui a abordé la question, il y a eu d'autres occasions pour les gens de discuter de l'importance du fait de clarifier le Code criminel et de lever certaines ambiguïtés qui existent dans le texte actuellement.
Je crois qu'il est important pour les membres du comité de savoir que, même si ma carte d'affaires indique que je travaille pour Zuffa et que je gère l'UFC au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande, je suis ici aujourd'hui pour représenter le sport des arts martiaux mixtes. Je suis donc ici à titre de représentant des AMM, et j'essaie de représenter notre sport, qui, à bien des égards, est un sport très récent, comparativement aux autres sports dont nous parlons habituellement beaucoup, qu'il s'agisse de la boxe, qui remonte aux années 1800,ou encore du hockey, du football, du basketball et du baseball, des sports d'équipe traditionnels, lesquels ont bien entamé leur deuxième siècle d'existence. Le sport des arts martiaux mixtes n'en est même pas encore à son adolescence, si on envisage ses racines.
Il y a des milliers de professionnels qui participent à des combats d'arts martiaux mixtes au Canada, et il y en a des dizaines de milliers dans le monde, mais il y a aussi beaucoup d'athlètes aspirants qui aimeraient pouvoir prendre part à des compétitions et faire preuve de leurs aptitudes et de leur excellence en tant qu'athlète dans le domaine des arts martiaux mixtes.
Malheureusement, en ce moment, il y a un nuage d'incertitude et une ambiguïté dans la manière dont le sport est envisagé à l'échelon municipal et provincial dans beaucoup de régions du pays.
L'initiative consistant en la modification du paragraphe 83(2) du Code criminel vise à uniformiser le cadre réglementaire afin d'apporter une continuité à notre sport et de lever l'ambiguïté qui existe clairement dans le libellé d'un article rédigé dans les années 1930.
C'est important, parce que, comme le sénateur Runciman l'a mentionné, les arts martiaux mixtes sont le sport qui connaît la plus forte croissance dans le monde, et le Canada occupe une place très particulière dans ce sport. Il est un chef de file, non seulement du point de vue du sport, mais également du point de vue de la réglementation.
Lorsque je parle de la façon dont le Canada est perçu, une chose intéressante, c'est que nous avons la plus grande ligue du monde — je parle maintenant de l'UFC, de l'Association pour laquelle je travaille. Comme on pense à la LNH dans le cas du hockey et à la LCF dans le cas du football, l'UFC est la plus importante ligue d'arts martiaux mixtes du monde.
Cette année seulement, nous allons tenir autour de 33 événements dans le monde, dont trois au Canada. De ces 33 événements, il y en a 13 qui vont être ce que nous appelons des événements à la carte — des événements d'envergure mondiale —, et le Canada va en accueillir trois. Il y a une semaine et demi, nous étions à Montréal pour l'UFC 158. Nous allons nous rendre à Winnipeg, au Manitoba, pour la première fois pour la tenue de l'UFC 161 en juin, et nous reviendrons à Toronto en septembre pour l'UFC 165.
Il s'agit donc de 3 événements d'envergure mondiale sur 13, et ces événements sont l'occasion de promouvoir non seulement notre sport, mais aussi nos athlètes partout dans le monde.
Nous sommes en concurrence avec d'autres villes du Canada, mais aussi d'ailleurs dans le monde, pour la tenue de ces événements. Au cours des 12 ou 14 derniers mois, nous avons tenu des événements à Tokyo, au Japon, à Sydney, en Australie, à Macao, à Londres, à Rio de Janeiro, et, bien sûr, nous en avons tenu au Canada, dans les villes que j'ai mentionnées, mais aussi à Las Vegas, à Los Angeles et à Chicago — dans de grandes régions métropolitaines.
Un hommage intéressant à notre sport, c'est le fait que le Canada arrive au premier rang dans le monde pour ce qui est de la consommation par habitant relativement aux arts martiaux mixtes et que certains des athlètes les plus connus viennent d'ici. Georges St.-Pierre — nous avons tous déjà entendu son nom — représente non seulement le Québec, mais aussi le Canada et il le fait vraiment bien. Il a défendu son titre de champion mondial dans la catégorie des poids mi-moyens à huit reprises. C'est notamment grâce à lui que le Centre Bell était plein samedi dernier, à l'occasion de l'UFC 158 tenu à Montréal. Le nom de Georges St-Pierre figurait sur l'affiche, mais ce n'était pas le seul Canadien, puisqu'ils étaient huit au total.
Nos athlètes viennent de partout au pays. En Nouvelle-Écosse, il y a T. J. Grant, qui fait partie des dix meilleurs poids plume, et il vient de Cole Harbour. On peut penser à d'autres athlètes qui viennent de Cole Harbour. J'imagine que T. J. Grant vient au deuxième rang, vu qu'il n'est pas encore tout à fait de la trempe de Sidney Crosby. Il y en a d'autres un peu partout au pays.
Une chose importante, c'est que nous sommes les chefs de file dans notre sport non seulement du point de vue commercial et du point de vue de l'acceptation, mais aussi du point de vue réglementaire. Au coeur de l'initiative visant à clarifier le Code criminel, il y a l'objectif de mettre en place un cadre réglementaire uniforme à l'échelle du pays des mécanismes de protection de la sécurité et de la santé nécessaires pour tous nos athlètes.
Je parle de cela en particulier parce que je me souviens d'une question qui a été posée concernant l'incidence du projet de loi sur les provinces et les municipalités. Une chose qu'il est très important de ne pas oublier — et, encore une fois, je m'adresse à vous en tant que représentant des arts martiaux mixtes, et non de l'UFC — c'est qu'il est important que la réglementation soit uniforme afin de garantir que toutes les organisations, qu'il s'agisse d'une grande organisation professionnelle ayant des bureaux partout dans le monde, comme l'UFC, ou encore d'une organisation professionnelle locale d'arts martiaux mixtes qui peut mener ses activités seulement en Alberta, en Colombie-Britannique ou en Nouvelle-Écosse, soient tenues de faire preuve de rigueur et d'appliquer une norme précise lorsqu'il s'agit de la santé et de la sécurité dans le sport.
En l'absence de réglementation, en l'absence de cette continuité dont j'ai parlé, le problème qui peut se poser, c'est que d'autres organisations ne soient pas tenues de respecter cette norme, et c'est vraiment très important. L'UFC est l'organisation la plus importante dans le monde, et j'aimerais personnellement que nous puissions organiser un événement au Yukon, mais il est probable que nous ne puissions pas le faire. Cela n'empêche pas que d'autres organisations professionnelles d'arts martiaux mixtes profitent de cette occasion, et, si c'est le cas, elles devraient être tenues de faire preuve d'une grande rigueur dans l'application des normes réglementaires en place, encore une fois pour assurer la santé et la sécurité des athlètes.
Le sénateur Runciman a parlé de l'importance des examens médicaux que subissent les athlètes avant et après les combats. Nous faisons aussi des tests de dépistage de drogues avant et après les combats. Il faut s'assurer que les règles du jeu sont les mêmes pour tous les athlètes, que les catégories de poids sont respectées, que les arbitres sont qualifiés. Il faut s'assurer aussi que le sport est réglementé, comme d'autres sports dans le monde et au Canada sont adéquatement réglementés.
En l'absence de la clarté que nous cherchons à obtenir et que le projet de loi S-209 offre, on court le risque que certaines provinces ne sanctionnent pas le sport et que certaines provinces adoptent un point de vue différent. L'uniformisation est une chose très importante pour permettre à un sport comme le nôtre de continuer de prendre de l'expansion et pour permettre à notre pays de continuer d'être un chef de file.
Je peux vous dire que maintenant que notre association, mon équipe de Toronto et moi sommes responsables des activités de l'UFC en Australie et en Nouvelle-Zélande, lorsque je me rends dans ces pays, non seulement je représente notre sport, mais les gens là-bas sont avides d'information lorsqu'il s'agir du cadre réglementaire en vigueur au Canada.
J'insiste sur le fait que le Canada est un chef de file sur le plan de l'avancement de notre sport et du fait de le doter du fondement et du cadre réglementaire uniforme qui permettront au sport de continuer de prendre de l'expansion de façon sûre et saine et en vue d'assurer la santé et la sécurité des athlètes en tout temps.
Là-dessus, monsieur le président, je serai heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci, monsieur le président, et merci, monsieur Wright, de vous être joint à nous aujourd'hui. Je suis un fidèle supporter du sénateur Runciman. Il a parrainé mon projet de loi visant à modifier les dispositions relatives à l'importation de boissons enivrantes tirées des lois archaïques adoptées durant la prohibition. Je vois que, encore une fois, le sénateur Runciman tente de préciser certaines vieilles règles pour favoriser l'essor économique et la clarté.
Monsieur le président, nous avons entendu le ministre de la Justice, il y a quelques semaines, qui a fait valoir que, dans des cas comme la Loi sur l'arrestation par des citoyens et la légitime défense, il est important d'apporter des précisions pour que les citoyens connaissent clairement leurs droits. Ici, je crois qu'on pourrait faire valoir à juste titre qu'il manque de clarté. Lorsque j'étais conseiller municipal, je disais que, lorsque les règlements ne sont pas clairs, les gens sont moins bien placés pour agir selon leurs droits. Alors, à mon avis, apporter les précisions dont il est question ici est une bonne chose.
Or, dans le cas particulier du combat concerté... Je trouve ce terme très intéressant. Il semble aussi un peu vieilli. Je crois qu'il date de 1903.
Bien entendu, en notre qualité de législateurs, nous devons constamment passer en revue ce genre de choses, et il y a une incidence sur le sport amateur. Dans mon secteur, il y a beaucoup de compétitions de judo, de tae kwon do et de karaté. J'imagine que, compte tenu du libellé figurant dans le Code avant ce changement, nombre de ces excellentes activités seraient passibles de sanctions criminelles.
N'est-ce pas exact, monsieur Wright?
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Tout d'abord, merci d'avoir pris le temps de venir, monsieur Wright.
Nous avons un projet de loi que mon prédécesseur dans le dossier des sports, Glenn Thibeault, a déposé dans une tentative de trouver un moyen d'éliminer cette pandémie — je crois que nous en sommes au point où nous pouvons parler de pandémie — de commotions cérébrales. C'était l'un des principaux enjeux à mes yeux lorsque j'ai commencé à m'attaquer à ce dossier particulier, en ce qui concerne les AMM.
Je me souviens même d'avoir parlé à mon collègue, Ryan Leef, et d'avoir commencé à passer en revue des études et à recueillir le témoignage de médecins et d'autres intervenants qui affirmaient que, en fait, il était plus probable de souffrir d'un traumatisme crânien à la suite d'un accident d'équitation que d'un accident imputable aux AMM, si absurde que cela puisse paraître.
Cela dit, vous représentez une vaste organisation qui a la capacité d'établir une réglementation adéquate. Je crois que nous avons déjà eu une conversation durant laquelle vous avez parlé de l'importance du projet de loi pour de plus petites ligues aussi, pour des gens qui n'ont pas nécessairement les ressources, de l'importance d'établir un cadre juridique clair pour les petites ligues — j'imagine qu'on pourrait les appeler ainsi — où s'entraînent de jeunes athlètes, par exemple, et de s'assurer que tout cela est clair.
Avez-vous quelque chose à dire sur ce sujet?
:
Monsieur Dubé, c'est tout à fait exact. C'est l'une des différences entre notre discipline sportive professionnel et d'autres ligues professionnelles. C'est cette surveillance d'un tiers indépendant, à mon avis, qui revêt une importance cruciale.
Je vais vous donner un exemple hypothétique. Nous savons à quel point Georges St-Pierre est une icône pour notre discipline sportive, et je peux vous dire à quel point il est important pour notre ligue. Admettons qu'il se blesse. Je voudrai peut-être qu'il participe à une compétition dans un mois. Je voudrai peut-être qu'il se rende à une compétition à Winnipeg, car je sais que, s'il participe à une compétition dans cette ville, il obtiendra des résultats fantastiques, ce qui se répercutera sur nos affaires. Mais la décision ne nous appartient pas. La décision appartient à la commission réglementaire qui surveille la compétition.
Après chacune de nos compétitions, la commission arrive et suspend un athlète. Il peut s'agir d'une suspension de 30, de 60 ou de 90 jours, selon les événements survenus. L'athlète n'a même pas le droit de s'entraîner avec contact avant que la commission le lui permette.
Les commissions mettent en commun de l'information, et pas seulement au Canada; elles forment une organisation mondiale qui transmet cette information. Si un athlète se blesse, par exemple, au Québec, et tente de se battre en Alberta, il ne pourra pas, parce que les commissions se communiquent cette information.
Or, s'il se trouvait être un joueur de hockey et qu'il soit le meilleur joueur de mon équipe, que nous nous apprêtions à commencer les séries éliminatoires et que j'avais besoin de ce joueur, j'aurais un petit conflit d'intérêt si j'étais l'entraîneur. Je veux vraiment que M. Leef puisse jouer.
C'est la distinction.
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Je vais commencer par répondre à votre deuxième question.
J'ai déjà discuté avec des représentants du Halifax Metro Centre. Je ne demanderais pas mieux que de pouvoir, à un certain moment, faire entrer l'UFC au Canada atlantique. J'ai toutes les raisons de croire que cela va arriver. À mon avis, les retombées économiques seraient énormes.
Lorsque nous avons tenu la compétition UFC 129 à Toronto, la première à avoir lieu en Ontario après que la province a sanctionné le sport au début de 2011, les retombées économiques directes pour la province dépassaient les 35 M$. Il y a eu 55 000 spectateurs. Nous avons vendu des billets dans les dix provinces, les trois territoires, les 50 États américains et dans tous les continents du monde, à l'exception de l'Antarctique. Les retombées économiques étaient énormes. C'est un fait. Je serais heureux de transmettre cette information au greffier. Nous avons aussi mené des études sur l'incidence économique des deux compétitions tenues à Vancouver qui, encore une fois, ont connu un succès monstre.
Nous croyons que ces compétitions ont une grande incidence économique, mais je peux aussi vous dire que la croissance et l'essor de salles d'entraînement, de clubs d'AMM et de clubs de différents sports de combat a été significative et est allée de pair avec la croissance de notre discipline sportive. Nous avons un athlète, Jason MacDonald, qui venait de Red Deer, en Alberta. À ses débuts au sein de l'UFC, il devait se rendre à San Jose pour s'entraîner, parce qu'il n'y avait en Alberta aucune installation qui lui permettait de le faire.
La dernière fois que j'ai causé avec lui, lorsque nous sommes allés à Calgary, en juillet dernier, il m'a dit qu'il y avait 77 établissements d'entraînement en arts martiaux mixtes dans la seule ville de Calgary. Voilà un autre moteur économique. Il s'agit de petites entreprises. Tout le monde ici connaît l'importance des petites entreprises pour faire croître l'économie.