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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Je vous remercie d'avoir invité la Canadian Canola Growers Association à témoigner dans le cadre de votre étude du programme Cultivons l'avenir 2 d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et des enjeux qui ont une incidence sur la compétitivité des agriculteurs canadiens, un sujet qui revêt une importance cruciale pour les producteurs de canola du Canada.
Mon frère et moi cultivons 9 000 acres d'oléagineux et de grains près de Marwayne, en Alberta, qui est situé à environ 30 minutes au nord-ouest de Lloydminster, à la frontière de la Saskatchewan et de l'Alberta.
La capacité d'être compétitif est essentielle à la fiabilité à long terme de toute entreprise. Il en va de même pour les producteurs de canola, et cela fait partie des raisons pour lesquelles la production de canola a pu devenir un acteur économique de l'économie canadienne à hauteur de 16 milliards de dollars. Dans le secteur agricole, et plus particulièrement dans l'industrie du canola, il est essentiel à notre survie de rester compétitifs sur les marchés canadien et internationaux. Pour l'industrie du canola, rester compétitive signifie pouvoir s'adapter et innover sans cesse dans un marché mondial en évolution constante et de plus en plus compétitif.
Le canola est un bon exemple de succès en agriculture, mais pour demeurer compétitifs et faire en sorte que leur succès ne s'arrête pas là, les producteurs de canola ont besoin d'un cadre de politiques qui favorise l'innovation, qui défend la réglementation basée sur la science et qui facilite l'adoption de bonnes pratiques de gestion des affaires. Des politiques officielles qui aident l'industrie du canola à pénétrer les marchés internationaux et à y rester, en nous permettant de rivaliser sur un pied d'égalité avec nos compétiteurs, sont aussi importantes.
J'aimerais aborder quelques domaines particuliers dans lesquels la politique gouvernementale agit directement sur la capacité des producteurs de canola à rivaliser et à demeurer rentables.
Premièrement la réglementation fondée sur la science. Le canola est issu de la science et de l'innovation et pour le secteur du canola, l'investissement dans la science et l'innovation demeure une priorité absolue pour garantir le succès et la compétitivité à long terme du secteur. La pierre angulaire de l'innovation dans le domaine de la production végétale au Canada est un système réglementaire prévisible et fondé sur la science, qui favorise l'investissement dans la recherche et le développement, c'est-à-dire le système qui a bien servi l'industrie du canola dans le passé et celui dont il aura besoin pour rester compétitif. Le canola occupe une place importante dans le secteur agricole canadien, mais à l'échelle mondiale, c'est une culture mineure par rapport à des cultures concurrentes, comme la palme, le soja et le maïs qui attirent beaucoup plus d'investissements privés dans la recherche. Il est crucial de maintenir un climat propice à l'investissement et à la recherche pour attirer des investissements dans l'industrie du canola, sinon, elle ne sera simplement pas capable de poursuivre son parcours d'innovation qui contribue à la bonne santé des fermes, de l'économie et des consommateurs dans le monde entier. Pour vous donner un ordre de grandeur, la culture du canola s'étend sur 17 à 18 millions d'acres, celle du maïs, sur 90 millions d'acres.
Le maintien d'une réglementation fondée sur la science a non seulement des incidences considérables sur la capacité de l'industrie du canola à attirer des investissements dans les activités de recherche et développement, c'est également un élément essentiel à notre succès sur les marchés internationaux.
Deuxièmement, l'accès au marché. L'industrie canadienne du canola est très dépendante du commerce puisque plus de 80 p. 100 des graines et des produits de canola sont annuellement exportés. Par conséquent, le succès de l'industrie repose sur sa capacité à exporter ses produits dans le monde entier. La réglementation non fondée sur la science de certains pays importateurs compromet notre capacité à rivaliser sur les marchés internationaux. Le Canada peut encourager ces pays à adopter une réglementation fondée sur la science en maintenant et en défendant une politique rigoureuse de réglementation fondée sur la science, et en créant ainsi un exemple à suivre pour les autres pays. La politique sur la présence adventice est un sujet de discussion important avec l'Union européenne et avec nos homologues de l'industrie de l'UE. Pour renforcer notre position dans les négociations et faire en sorte que la présence adventice involontaire d'ingrédients génétiquement modifiés ne perturbe pas notre accès aux marchés internationaux, le Canada devra adopter d'abord sa propre politique sur la présence adventice pour collaborer avec d'autres pays afin de les encourager à adopter des politiques similaires, sans quoi des perturbations involontaires et imprévues de l'accès aux marchés auront une incidence directe sur la rentabilité et la compétitivité des producteurs de canola.
Le gouvernement du Canada consulte le secteur dans le but d'élaborer une politique sur la présence adventice et cette aide sera essentielle pour protéger notre accès aux marchés internationaux. C'est d'autant plus vrai qu'aujourd'hui il est possible de détecter une plante adventice à l'échelle de un sur un milliard. Ainsi, dans un tel cas, c'est-à-dire la détection d'une ou plusieurs graines adventices dans le chargement d'un train, la cargaison tout entière pourrait être rejetée.
Pour ce qui est du commerce, au-delà de la présence adventice, d'autres restrictions commerciales agissent directement sur la capacité des producteurs de canola à rester compétitifs face aux producteurs d'autres pays exportateurs. Dans plusieurs marchés, le canola continue d'être frappé de tarifs discriminatoires. Par exemple en Chine et à Taïwan, les graines de canola sont frappées d'un tarif plus élevé que le soja. En Corée, au Pakistan et en Inde, l'huile de canola est frappée de tarifs plus élevés que l'huile de soja. Dans un marché hautement compétitif, cela se traduit par une baisse des ventes ou une baisse des prix pour le canola à cause des désavantages tarifaires injustes.
Il est crucial que les règles du commerce international ne désavantagent pas injustement notre canola. Le , le et le gouvernement du Canada ont mis en oeuvre une stratégie commerciale qui comprend la négociation d'accords de libre-échange avec l'Europe et l'Inde et l'intensification des pourparlers avec des pays asiatiques comme la Chine et le Japon, de même que la Corée du Sud, qui a conclu un accord commercial avec les États-Unis, ce qui désavantage les agriculteurs canadiens par rapport à leurs homologues américains.
La CCGA encourage le gouvernement à continuer de mettre en œuvre une stratégie de négociation commerciale énergique avec ces pays, et d'autres pays également. L'accès illimité à de nouveaux marchés et aux marchés existants est essentiel pour augmenter le commerce du canola dans le monde entier.
Pour ce qui est de la recherche, l'industrie du canola s'est fixé un objectif ambitieux de 15 millions de tonnes de demande et de production soutenues d'ici 2015, et elle est en bonne voie de réaliser cet objectif puisque la production a atteint 13 millions de tonnes en 2011. Cependant, pour réaliser cet objectif et le maintenir, nous aurons besoin de politiques gouvernementales qui stimulent l'investissement et favorisent l'innovation. L'innovation et les investissements perpétuels dans l'industrie du canola ont permis de créer de nouvelles variétés de semences offrant des propriétés sanitaires et agronomiques plus favorables, tout en facilitant l'amélioration de la gestion environnementale et le développement de marchés.
La recherche doit être pilotée par l'industrie, mais l'aide du gouvernement est essentielle. La plus grande partie de la recherche agronomique au Canada se fait dans les stations de recherche d'AAC. Cette recherche est essentielle à la compétitivité du secteur du canola. La recherche sur les productions végétales a contribué à augmenter les rendements, à réduire les coûts des intrants, à gérer des maladies et des insectes nouveaux et émergents et à améliorer la viabilité.
Par exemple, la hernie du chou est une grave maladie transmise par le sol dont le canola n'est atteint que depuis quelques années. Les contributions du gouvernement du Canada ont été précieuses dans la lutte contre cette maladie. Plus particulièrement, l'initiative d'atténuation du risque de la hernie du chou a été lancée avec l'aide du gouvernement du Canada.
Il est également important de poursuivre la recherche sur les bienfaits nutritifs du canola, par exemple la réduction du risque des maladies cardiovasculaires et l'amélioration de la capacité à gérer le diabète, pour améliorer la demande sur le marché, tout comme la recherche visant à améliorer le profil nutritionnel du canola. Les résultats de ces recherches contribueront à augmenter la consommation de canola et à améliorer la santé et le bien-être de tous les Canadiens, ce qui a l'effet ultime de réduire les coûts des soins de santé pour la population canadienne.
L'aide soutenue et accrue que le gouvernement du Canada accordera à la recherche sur les propriétés agronomiques du canola et les propriétés qui ont un rapport avec l'usage final du canola jouera un rôle important pour maintenir la compétitivité des producteurs de canola. Par ailleurs, des programmes comme le Programme pour l'innovation agricole, annoncé récemment, aideront à faciliter l'innovation dans l'ensemble du secteur agricole.
Pour ce qui est des services ferroviaires, étant donné que la majorité du canola cultivé au Canada est expédiée par train vers les marchés d'exportation, les producteurs de canola comptent fortement sur le service des sociétés ferroviaires du Canada pour mettre leurs grains en marché. Pour être compétitive sur les marchés mondiaux, notre industrie doit compter sur la prestation de services opportuns et efficaces des sociétés ferroviaires à l'agriculture canadienne. Un système de transport ferroviaire des marchandises plus efficace au Canada rendra les producteurs de canola, de même que les céréaliers, plus compétitifs.
La CCGA a ardemment plaidé en faveur d'améliorations du service ferroviaire au Canada en participant à l'examen des services de transport ferroviaire des marchandises. La nomination récente d'un facilitateur et la formation d'un groupe de travail sont des pas importants dans la bonne direction, et nous nous en réjouissons. Cependant, ce n'est que le début du processus nécessaire pour régler les problèmes importants auxquels les agriculteurs font face lorsqu'ils utilisent le service ferroviaire. L'amélioration significative de l'efficacité du service ferroviaire au Canada ne sera possible que si des mesures sont prises à l'égard de tous les aspects de l'examen.
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Merci, monsieur le président, et distingués députés, de m'avoir invitée aujourd'hui. Je m'appelle Beth McMahon et je suis directrice de Cultivons biologique Canada. Fondée en 1975, il s'agit de la plus ancienne organisation de producteurs biologiques au Canada.
Notre organisation regroupe des membres diversifiés: plus de 1 500 agriculteurs et exploitations à l'échelle du Canada à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Nous avons quatre organismes affiliés régionaux, dix sections et une revue trimestrielle.
Je travaille depuis peu pour CBC. Cependant, au cours des huit dernières années, j'ai été directrice exécutive du Atlantic Canadian Organic Regional Network, ou ACORN, l'organisation qui représente les producteurs biologiques dans le Canada atlantique. Je suis également membre de la table ronde sur la chaîne de valeur des produits biologiques d'Agriculture Canada et directrice de SOIL, le programme visant les jeunes agriculteurs qui s'intéressent à l'agriculture durable.
Ce qu'il y a de plus frappant dans le secteur biologique, c'est à quel point les producteurs et les transformateurs sont motivés et novateurs. Ces agriculteurs cultivent des produits très diversifiés, ont des exploitations de toutes les tailles et sont situés un peu partout au pays, mais sont toujours prêts à communiquer entre eux, à encourager la croissance et à se réjouir du succès des autres. J'estime que c'est grâce à ces valeurs fondamentales que les agriculteurs biologiques peuvent gagner leur vie, s'adapter, se renouveler et innover, et ce lien de cause à effet, c'est quelque chose que nous encourageons.
Personnellement, j'ai été témoin des efforts déployés par les agriculteurs pour s'assurer qu'il y ait un bon échange d'information dans le secteur de l'élevage et de l'horticulture, ainsi qu'entre diverses sociétés et entre les groupes de denrées.
Notre secteur a créé des réseaux d'agriculteurs dont le but est d'échanger des informations sur la production de semences, les céréales et l'agriculture soutenue par la communauté. Ces initiatives axées sur la communication permettent aux agriculteurs de collaborer entre eux pour trouver des solutions à leurs problèmes, sans coûter trop cher.
C'est dans le secteur de la production biologique qu'il y a le plus de nouveaux agriculteurs. Nous savons que le manque de relève dans le secteur de façon générale inquiète, et en soutenant la production biologique, on aide à stabiliser les bases du secteur pris globalement. Comme un grand nombre de nouveaux agriculteurs n'ont pas les compétences nécessaires, ils ont besoin de beaucoup de formation et d'aide.
On me parle régulièrement du fait qu'il est difficile pour ces nouveaux agriculteurs d'obtenir du financement. Il y en a beaucoup qui remboursent toujours leurs prêts d'études et les conseils de prêts agricoles ainsi que les banques commerciales hésitent à accorder des prêts à ces jeunes agriculteurs, même à ceux qui ont une certaine expérience de production et de solides plans d'affaires. Notre secteur ne manque pas de créativité ni de détermination, ce qui explique la forte croissance du modèle de l'agriculture soutenue par la communauté, mais notre croissance dépendra d'un meilleur accès au capital.
Même les petites exploitations agricoles biologiques jouent un rôle important dans les économies rurales et au niveau de la relève agricole et du transfert intergénérationnel. Grâce à l'intérêt marqué que suscite la production biologique depuis peu, les producteurs ont accès à de nouvelles sources de main-d'oeuvre et des agriculteurs potentiels possédant une éducation sur le terrain. En effet, dans le cadre d'initiatives comme CRAFT en Ontario et SOIL à l'échelle du Canada, les agriculteurs en herbe sont placés dans des exploitations agricoles pendant toute la durée d'une saison agricole. L'an dernier, au Canada, les fermes ont accueilli plus de 200 apprentis. Certains se sont lancés à leurs comptes, d'autres ont grossi le bassin d'ouvriers qualifiés pour l'avenir et d'autres encore se sont tout simplement rendu compte que l'agriculture n'était pas pour eux. Beaucoup de ces exploitations hôtes assument le rôle important de conseillers agricoles dans leurs collectivités, ce que faisait en grande partie le gouvernement auparavant. Notre organisation estime qu'il serait judicieux d'augmenter le nombre d'experts sur le terrain qui peuvent donner des conseils techniques aux nouveaux producteurs biologiques, à ceux qui sont en période de transition et à ceux qui tentent de modifier leur exploitation afin de pénétrer les marchés les plus lucratifs.
Les réunions en personne et les conférences sont très efficaces pour inciter les agriculteurs à collaborer entre eux et à échanger. J'organise moi-même une des conférences agricoles parmi les plus importantes au Canada, et je puis vous affirmer que ce genre d'événement est crucial pour encourager l'innovation et l'adaptabilité.
Il y a 10 jours, plus de 500 personnes ont participé à la conférence d'ACORN à Dartmouth; des centaines de participants sont venus de l'extérieur de la province. Ce qui est particulier, c'est que la plupart d'entre eux n'étaient pas des producteurs biologiques, mais tous étaient venus pour apprendre quelque chose dans le cadre des 40 ateliers portant sur la fertilité des terres agricoles, la gestion des pâturages, les nouvelles cultures, la commercialisation, la rentabilité, etc. Il y a également eu des réunions spéciales sur la Maritime Hop Growers Cooperative, nouvelle initiative provinciale de distribution alimentaire et une autre réunion consacrée à l'élaboration du plan stratégique pour le secteur biologique de la Nouvelle-Écosse. Tous les participants sont rentrés chez eux la tête remplie de nouvelles idées, pleins d'énergie et d'enthousiasme, en dépit de la campagne agricole qui n'a pas été très bonne cette année. Nous avons fait tout cela sans subventions gouvernementales. C'est l'appui de nos commanditaires et l'argent généré par les droits d'admission, ainsi que les efforts de plus de 70 bénévoles, qui nous ont permis de mener à bien cette conférence.
Voilà donc un exemple de la contribution des associations de producteurs biologiques au secteur agricole tout entier. Ces organisations, qui ne bénéficient pas des recettes générées par les programmes de prélèvement ou par les droits d'adhésion obligatoires, doivent leur survie aux généreuses contributions des agriculteurs et des entreprises biologiques ainsi qu'aux partisans de l'agriculture biologique. D'autre part, nous n'avons que très peu de personnel. En effet il y a moins de 10 employés à temps plein qui travaillent pour les différentes organisations de producteurs biologiques au Canada. Comme on l'a dit dans le document de consultation sur Cultivons l'avenir 2, il est indispensable de soutenir les associations agricoles, et ce n'est qu'encore plus vrai pour le secteur biologique. Nous comptons beaucoup sur les bénévoles, ce qui ne nous donne pas beaucoup de stabilité. Nous avons besoin d'investissements accrus pour embaucher plus de personnel, ce qui nous permettra de mettre en place les infrastructures nécessaires pour bien communiquer, pour tirer des enseignements de l'expérience des autres, pour éviter tout dédoublement et pour accroître nos capacités de façon générale afin d'assurer la compétitivité de notre secteur.
Au cours des trois dernières années, des milliers d'heures de bénévolat ont été données par les acteurs du secteur biologique participant aux méthodes adoptées par consensus des normes canadiennes sur l'agriculture biologique, lesquelles sont gérées par l'Office des normes générales du Canada et le Règlement sur les produits biologiques. Cet investissement est l'une des raisons pour laquelle les produits biologiques du Canada ont si bonne réputation sur la scène internationale. C'est la seule raison pour laquelle nous avons pu conclure une entente commerciale bilatérale avec les États-Unis et l'Union européenne, ce qui est une première mondiale et qui donne au Canada un avantage concurrentiel, puisque ces deux régions représentent 96 p. 100 du marché biologique. Il est impératif de maintenir et de réviser nos normes biologiques afin de protéger ces importantes ententes commerciales et d'en conclure d'autres.
Il y a déjà un certain nombre de questions en suspens dans la norme, mais aucun moyen d'y remédier. Le gouvernement doit s'engager à garder la norme à jour. Il s'agit d'une priorité absolue pour le secteur, puisque notre capacité d'adaptation en dépend. Les bénévoles n'y arriveront pas seuls.
Le secteur biologique enregistre une forte croissance. Le chiffre d'affaires au Canada l'an dernier, qui s'est élevé à plus de 2,6 milliards de dollars, est une preuve de l'appétit indéniable des consommateurs pour les produits biologiques. Malgré les 4 000 producteurs primaires et 1 200 transformateurs, la demande surpasse toujours la production; ainsi, des 2,6 milliards de dollars en vente, la plupart sont des produits importés, ce qui constitue une occasion en or pour notre secteur biologique.
La production et la transformation de produits biologiques fournissent aux consommateurs la garantie que ce qu'ils achètent a été cultivé sans pesticides synthétiques ou semences génétiques modifiées, a été transformé sans additifs artificiels et élevé dans de bonnes conditions. Or, cela implique une tenue de livre méticuleuse pour la traçabilité, les inspections sur place, la main-d'oeuvre et les dépenses. Les producteurs et les transformateurs de produits biologiques doivent également mettre en place des systèmes de prévention de la contamination, prévoir des zones tampons et appliquer des procédures normales d'exploitation additionnelles aux transformateurs et aux abattoirs. Le secteur biologique déploie des efforts extraordinaires pour répondre aux attentes des consommateurs, mais cela ne suffit pas.
En ce moment, nous faisons face à la menace croissante de la contamination par des organismes génétiquement modifiés. Si on permet l'enregistrement de la luzerne génétiquement modifiée, nos zones tampons ne suffiront plus pour empêcher la contamination par ces petites semences, qui peuvent être déplacées sur plusieurs milles par les agents de pollinisation. La luzerne est également la première plante de culture vivace transgénique à tolérer le glyphosate, ce qui présente également un risque à long terme pour les producteurs souhaitant éviter les cultures génétiquement modifiées. Il n'existe aucun programme pour indemniser les producteurs organiques pour la perte des primes offertes sur le marché, ou pire encore, la perte de leur certification en raison d'une contamination environnementale d'OGM.
L'accroissement de la production et de l'exportation des produits biologiques profite à l'ensemble du secteur agricole canadien, et il contribue à l'image de marque du Canada: « La qualité est dans notre nature ». Le Canada aura toujours de la difficulté à demeurer concurrentiel sur la scène mondiale à l'égard des prix. Cependant, nous pouvons exceller sur le plan de la qualité et de la confiance, et les produits biologiques cadrent parfaitement avec ce modèle. Une grande part de nos travaux s'applique à l'ensemble du secteur agricole, qu'il s'agisse d'effectuer de la recherche scientifique sur les systèmes à faible apport d'intrants, d'offrir de la formation à la relève agricole et de favoriser le transfert des connaissances ou de consolider la réputation du Canada en matière de production d'aliments de grande qualité.
J'invite le comité à indiquer clairement son appui pour l'agriculture biologique dans l'établissement des paramètres de Cultivons l'avenir 2 et des négociations avec les provinces, ce qui favoriserait la croissance soutenue de ce secteur novateur partout au Canada.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Premièrement, merci de nous avoir invités à faire un exposé ici aujourd'hui.
Je m'appelle Ron Maynard. Je suis un producteur laitier de l'Île-du-Prince-Édouard. J'ai une ferme avec mes cousins et nous trayons 150 vaches. Je travaille dans les organisations laitières depuis un certain nombre d'années, et à Producteurs laitiers du Canada, je suis principalement responsable du dossier de l'environnement et de la santé des animaux, et de la recherche sur ces sujets.
Aujourd'hui, nous allons parler du secteur laitier canadien. L'industrie laitière canadienne, c'est-à-dire les fermes et la transformation, est le deuxième plus grand secteur alimentaire au Canada. Le secteur laitier est l'un des deux secteurs principaux dans sept provinces sur dix. En plus d'offrir des emplois, nous versons 3 milliards de dollars en revenus d'impôts aux trois paliers de gouvernement.
Les producteurs laitiers canadiens sont efficaces. De l'entrée en vigueur de la gestion de l'offre jusqu'en 2008, d'après les statistiques de l'USDA, l'augmentation du rendement au Canada, de 138 p. 100, a été plus élevée que celui des États-Unis, à 110 p. 100; du Royaume-Uni, à 81 p. 100; et beaucoup plus élevé que celui de la Nouvelle-Zélande, à 35 p. 100. La taille et l'efficacité des fermes ont continué d'augmenter sous la gestion de l'offre. Le Canada a connu des taux de réduction des fermes comparables à ceux des États-Unis dans les années 1990. De plus, lorsque l'on compare le taux de réduction du nombre de fermes sur une plus longue période, il est très semblable. De 1970 à 2009, le nombre de fermes a diminué de 90 p. 100 au Canada comme aux États-Unis.
Depuis l'entrée en vigueur de la gestion de l'offre en 1971, la taille moyenne d'un troupeau est passée d'environ 20 vaches à 76. La production par ferme s'est accrue de 600 p. 100 de 1976 à 2010. Les gains en productivité des producteurs laitiers canadiens sont comparables, sinon meilleurs, que ceux des producteurs du reste du monde.
Le matériel génétique laitier canadien est recherché partout dans le monde et est souvent l'objet de discussions lors des missions commerciales des ministres de l'Agriculture. Le gouvernement et le secteur laitier continuent d'investir pour conserver notre matériel génétique de classe mondiale.
Il est essentiel que les agriculteurs fournissent du lait pour répondre à la demande canadienne en lait et en produits laitiers. Voilà le premier pilier de la gestion de l'offre. L'offre constante de lait de qualité pour répondre à la demande des consommateurs en lait et en produits laitiers a l'avantage de stabiliser les prix de la ferme à l'assiette. Les agriculteurs négocient collectivement les prix du lait. Les prix sont réglementés. Parce qu'ils sont en mesure de négocier collectivement, les agriculteurs sont mieux en mesure de couvrir les coûts de la production, y compris la main-d'oeuvre et les investissements. Les producteurs laitiers peuvent donc traiter sur un pied d'égalité avec le petit groupe de grandes entreprises de transformation qui achètent leur lait. Ces trois piliers sont clairement reliés. Si l'un d'eux est compromis, alors le système entier en subit les conséquences.
Le Canada est un pays avec des coûts de production élevés. Nous devons composer avec cinq mois d'hiver et des changements saisonniers, semblables à ceux des autres pays nordiques, même avec nos troupeaux laitiers hautement efficaces. La variation saisonnière de la production laitière a presque complètement été éliminée. En 1960, nous produisions deux fois plus de lait l'été qu'en hiver. La situation est maintenant stable. Cela contribue à l'efficacité des usines de transformation parce que ces usines peuvent être en activité à 100 p. 100 tout au long de l'année, chaque jour — et cela est efficace.
Des prix stables et prévisibles pour toute la chaîne d'approvisionnement sont utiles pour contrer la volatilité des marchés mondiaux. Alors que d'autres gouvernements doivent offrir des subventions, un transfert direct des contribuables aux agriculteurs — aux États-Unis, 5 milliards de dollars — au Canada, nous faisons payer aux consommateurs le coût réel de la production du lait. Cette volatilité a mené à des discussions au cours des deux dernières années aux États-Unis, où ils songent à mettre en place un système de gestion de l'offre pour aider leurs agriculteurs.
Le lait est reconnu comme l'un des produits agricoles les plus volatils. Les grandes variations de prix au cours des dernières années en sont la preuve et appuient le besoin de tarifs élevés, parce que les marchés mondiaux sont incapables d'équilibrer l'offre et la demande. Cette grande volatilité exige des tarifs élevés, mais le Canada permet toujours un plus grand accès à son marché laitier que les États-Unis ou l'Union européenne.
Oui, il y a des prix plus élevés au Canada actuellement, mais au cours de la dernière décennie, le Canada a profité d'un avantage de 40 p. 100, et personne n'en parlait alors. Nous avions la gestion de l'offre à cette époque également, mais on n'en a pas donné le mérite pour cet avantage de prix au système.
Que nous apportent des prix stables? Des prix stables sont un avantage dans toute la chaîne. Si le prix est stable et s'il n'y a pas de volatilité transférée au détaillant, nous pouvons constater de la stabilité dans toute la chaîne laitière, et une plus grande part revient au producteur comparativement à ceux des autres pays. Tous les intervenants profitent de la stabilité de l'industrie canadienne.
Avec les prix alimentaires mondiaux à leur sommet, nous pouvons constater les augmentations de prix des produits laitiers: de 14 à 15 p. 100 en Europe; de 10 à 12 p. 100 aux États-Unis; et de 2 p. 100 au Canada. Les autres pays s'en sortent grâce à des subventions. Le gouvernement du Canada ne veut pas que nos producteurs aient à faire concurrence aux trésors publics des autres pays.
La gestion de l'offre signifie que les producteurs laitiers obtiennent un prix juste du marché pour leur lait. Les transformateurs obtiennent un approvisionnement stable de lait de haute qualité à longueur d'année. Malgré les prix élevés payés aux producteurs, les transformateurs font un profit suffisant et les consommateurs paient un prix raisonnable pour leurs produits laitiers.
Les Canadiens dépensent de 10 à 12 p. 100 de leurs revenus disponibles sur les aliments. Les produits laitiers représentent environ 15 p. 100 de cette dépense. Il n'y a aucune contribution financière du gouvernement qui s'ajoute aux revenus des producteurs laitiers, alors les consommateurs canadiens ne paient qu'une seule fois pour la valeur réelle de leurs produits. La discipline de la production limite les surplus qui, autrement, mèneraient à une distorsion sur les marchés mondiaux.
Au sujet des recommandations pour Cultivons l'avenir 2, nous avons présenté un certain nombre de recommandations à AAC pendant les consultations sur Cultivons l'avenir 2 qui ont eu lieu jusqu'à maintenant.
L'une des grandes priorités de notre organisation est la recherche. Nous appuyons la prochaine étape de la grappe laitière et nous sommes prêts à réserver 5 millions de dollars dans un ratio de 1 à 3 de l'industrie au gouvernement pour financer la prochaine étape.
Nous examinons également comment aider et encourager les producteurs à réduire les coûts sur la ferme en installant, par exemple, des digesteurs ou des éoliennes. Notre ancien président, Jacques Laforge, comme certains d'entre vous le savent peut-être, a installé un digesteur sur sa ferme. J'ai une éolienne sur la mienne, et nous avons des panneaux solaires, qui sont souvent utilisés pour chauffer l'eau utilisée pour le nettoyage.
Il faut un engagement à long terme de l'industrie et du gouvernement envers la santé et le bien-être des animaux, la traçabilité, la recherche, la sécurité alimentaire et la biosécurité. Les producteurs laitiers veulent collaborer avec le gouvernement pour donner à l'industrie l'environnement réglementaire et les instruments politiques qui permettront le développement d'un environnement de stabilité et de prévisibilité. Ces choses sont nécessaires pour que l'industrie laitière canadienne puisse continuer de croître et offre une réponse efficace à la demande présente et future des consommateurs canadiens.
Alors que de plus en plus de consommateurs canadiens veulent en savoir plus sur leur nourriture, ils s'attendent à ce que leur gouvernement les protège, et il faut donc continuer à appliquer des normes de réglementation nationales efficaces. Nous devons donner plus de ressources aux inspecteurs à la frontière afin de les aider à faire leur travail, qui est de plus en plus complexe. Les contrôles à la frontière sont importants pour tous les biens. Nous avons besoin d'un système de surveillance à la frontière qui inspecte et vérifie.
En conclusion, notre définition de la concurrence est qu'elle devrait être mesurée par la capacité d'une industrie de permettre une rentabilité durable dans chaque secteur de cette industrie, y compris à la ferme.
Merci de nous avoir écoutés.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais profiter de l'occasion pour vous remercier et remercier les autres membres du comité de nous permettre d'exprimer nos opinions au sujet du programme Cultivons l'avenir, dans le cadre du volet compétitivité.
Comme je l'ai dit plus tôt, je m'appelle Mark Davies et je viens de la vallée d'Annapolis, en Nouvelle-Écosse, où je dirige une ferme familiale lancée il y a environ 35 ans, lorsque la gestion de l'offre est née.
À titre d'aperçu, je soulignerai que notre conseil d'administration, composé de 11 membres, compte huit représentants élus par les éleveurs, deux représentants nommés par le secteur de la première transformation et un représentant nommé par le secteur de la surtransformation. Je le souligne parce que je pense qu'il est important de savoir que tous les secteurs de notre industrie sont représentés. Cela améliore notre processus de prise de décision et nous permet de concevoir des programmes et des politiques qui avantagent nos membres.
Notre mission consiste à développer et à renforcer le marché canadien du dindon par l'entremise d'un système efficace de gestion de l'offre qui stimule la croissance et la rentabilité de tous les acteurs économiques. Pour nous, c'est l'impératif numéro un. Nous nous sommes dotés d'un système canadien de commercialisation unique, bien soutenu et bien équipé pour établir le fondement qui entraînera le développement de la compétitivité chez les éleveurs individuels comme dans les entreprises.
Notre rôle, en tant qu'organisme national, est de créer une plateforme au sein de laquelle les entreprises individuelles, de la ferme jusqu'à la chaîne de valeur, pourront continuer de développer leur propre avantage concurrentiel sur le marché intérieur. Notre organisation, du fait de ses obligations et responsabilités en vertu de la loi fédérale-provinciale, facilite de nombreuses façons les activités des entreprises au sein du secteur du dindon et joue un rôle fondamental dans leur façon d'affronter les défis et de saisir les occasions. Dans ce contexte, notre rôle en matière de promotion de la compétitivité du secteur du dindon est axé sur un certain nombre de priorités. J'en parlerai brièvement.
La première priorité est la salubrité des aliments à la ferme. Grâce à l'appui d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, notre organisation a mis en place le Programme de salubrité des aliments à la ferme des ÉDC, aussi appelé PSAF, un programme national vérifiable qui intègre des protocoles de biosécurité et une tenue de registre détaillé à la ferme visant à réduire et à prévenir les dangers éventuels en matière de salubrité des aliments à la ferme. Le programme et son système de gestion ont satisfait à l'examen technique mené par l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Je pense qu'il importe de souligner qu'un financement permanent destiné au maintien et à l'amélioration continus des programmes de salubrité des aliments à la ferme dans le secteur est recommandé pour faire en sorte que les producteurs soient mieux armés pour maintenir la salubrité des aliments canadiens dans le cadre d'une prévention de risque à la ferme.
Le deuxième point que j'aimerais soulever est le soin des troupeaux. Les éleveurs de dindon canadiens sont depuis longtemps engagés dans la production d'aliments sains et propres à la consommation, selon des méthodes qui veillent à ce que les oiseaux soient traités sans cruauté et selon les pratiques recommandées. Notre programme de soin des troupeaux est un programme national vérifiable, comme je l'ai mentionné, qui fournit aux éleveurs de dindon des mesures leur permettant de veiller à la manipulation et aux soins appropriés de leurs oiseaux, en fonction du code de pratique canadien recommandé pour le soin et la manipulation appropriés des animaux de ferme — poulets, dindons, et reproducteurs du couvoir à l'abattage.
À la suite d'une demande des Éleveurs de dindon du Canada, des Producteurs de poulet du Canada, des Producteurs d'oeufs d'incubation du Canada et du Conseil canadien des transformateurs d'oeufs et de volaille, le Conseil national pour les soins des animaux d'élevage a entamé l'examen et la mise à jour du code de pratique recommandé pour les poulets, les dindons et les reproducteurs, dont la dernière révision remontait à 2003. À des fins d'efficacité, le code de pratique doit faire l'objet d'un examen régulier et d'une révision tenant compte de l'évolution des systèmes de production et de gestion. Les révisions apportées au code de pratique bénéficient d'un financement du programme Agri-flexibilité d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le maintien de ce financement est d'une importance critique pour l'utilité pratique continue de ces codes.
Je passe maintenant à mon troisième point, soit la surveillance des maladies et l'indemnisation. Les éleveurs de dindon canadiens participent au système canadien de surveillance de l'influenza aviaire à déclaration obligatoire, que l'on appelle SCSIADO, une initiative concertée du gouvernement, de l'industrie et des éleveurs canadiens visant à prévenir, détecter, minimiser et éliminer la présence de cas d'influenza aviaire à déclaration obligatoire dans les troupeaux de volaille canadiens. Ce programme constitue une composante très importante de la gestion des maladies animales exotiques. Nous entamons la troisième année du processus et, jusqu'à maintenant, notre bilan de santé est sans tache, soit 100 p. 100, pour tous les membres ayant été testés.
Des nouvelles indemnités maximales, payables aux propriétaires d'oiseaux condamnés à être détruits en vertu de la Loi sur la santé des animaux, ont été annoncées en mars 2011. Ces chiffres révisés reflètent de façon plus fidèle la valeur marchande des oiseaux et représentent l'aboutissement d'une campagne intensive de consultation entre les acteurs du secteur et le gouvernement.
Des progrès appréciables ont par ailleurs été réalisés en matière d'évaluation de la valeur marchande. Une indemnisation appropriée est considérée comme une composante fondamentale tant pour la surveillance efficace de la maladie que pour les programmes d'abattage préventif, dont l'objectif ultime est de contenir une maladie avant qu'elle ne se propage et de réduire pour tous les partenaires — les gouvernements, le public et l'industrie — les coûts liés à la gestion d'une éclosion de maladie.
Les indemnités maximales doivent faire l'objet d'un examen régulier par l'Agence canadienne d'inspection des aliments afin de veiller à ce qu'elles couvrent de façon appropriée et équitable les coûts légitimes découlant d'un abattage imposé. Les méthodes des calculs de versements aux individus doivent être transparentes et refléter la valeur marchande des oiseaux au moment où l'abattage est ordonné.
Je passe maintenant à la recherche scientifique. La recherche dans l'industrie avicole est un facteur fondamental pour le secteur du dindon canadien en matière de productivité, d'économie, de compétitivité, d'assurance de la qualité des aliments et des préoccupations d'ordre général dans la société relatives à la production de volaille et à la production alimentaire. Il s'agit, par exemple, des préoccupations concernant l'environnement, le soin des oiseaux et la salubrité des aliments.
En ce qui a trait à la productivité, il faut de nos jours 30 p. 100 d'alimentation en moins pour générer la même quantité de viande de dinde, par rapport à il y a 30 ans. C'est le résultat direct d'améliorations apportées tout au long de la chaîne d'approvisionnement, des formulations et des programmes d'alimentation améliorés aux pratiques de gestion à la ferme.
En 2010, le comité de recherche des Éleveurs de dindon du Canada a procédé à une analyse de la conjoncture visant à évaluer les forces, les faiblesses, les possibilités et les menaces pour la recherche sur le dindon au Canada. En se reportant à cette information, la stratégie de recherche formelle des ÉDC a été élaborée et approuvée par le conseil d'administration des ÉDC en mai 2011.
L'élaboration de la stratégie de recherche des ÉDC s'inscrit en complément, et est également en partie le résultat, de travaux et de soutien du Conseil de recherche avicole du Canada. Certains des objectifs et priorités consistent à réduire les risques pour la santé des êtres humains dans la chaîne de valeur de la volaille, poursuivre la promotion de l'utilisation prudente des antimicrobiens et augmenter l'utilisation de solutions de rechange aux antimicrobiens, renforcer les systèmes de production actuels et en développer de nouveaux, ainsi que des stratégies permettant d'améliorer toujours davantage le bien-être des troupeaux de volaille du Canada, et développer des produits fonctionnels et à valeur ajoutée qui améliorent la santé et le bien-être des Canadiens et répondent aux demandes d'un marché à créneaux.
À l'automne 2010, le gouvernement fédéral s'est engagé à investir jusqu'à 1,8 million de dollars dans la recherche avicole par l'entremise du Conseil de recherche avicole du Canada, dans le cadre de l'initiative de grappe des sciences avicoles. Le financement octroyé par le gouvernement a permis d'augmenter la capacité du Canada en matière de recherche avicole et d'aider les éleveurs de dindon à s'atteler aux priorités et aux défis grâce à la promotion de l'innovation et à la facilitation d'une coordination nationale parmi les scientifiques.
L'industrie a besoin de l'appui des programmes gouvernementaux pour générer les avantages sociétaux importants que la recherche avicole et l'innovation peuvent générer pour les Canadiens. Nous recommandons que le programme Cultivons l'avenir 2 engage suffisamment de fonds destinés à la recherche avicole et à l'innovation de sorte à maintenir et à renforcer les capacités du système actuel. Les programmes doivent tenir compte de la structure de la chaîne de valeur afin que toutes les parties, de la recherche primaire à l'application, bénéficient de financement suffisant.
Pour devenir un chef de file mondial, le Canada doit se doter d'installations de recherche de première classe et d'objectifs clairement définis. L'industrie ne peut pas se charger de cette tâche seule; le gouvernement doit participer financièrement et contribuer à la création de capacités à l'échelon institutionnel, par exemple dans la grappe scientifique que je viens de mentionner.
Les Éleveurs de dindon du Canada ont déterminé la nécessité d'un comité chargé du développement du marché du dindon et oeuvrent actuellement à l'élaboration du mandat de ce comité, qui devrait entrer en service au début de 2012. Ce comité sera composé de producteurs, de transformateurs, de représentants de l'Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires et du Conseil canadien du commerce de détail, ainsi que d'un diététicien canadien agréé et même peut-être d'un gastronome ou d'un chef canadien; ils semblent avoir beaucoup d'influence dans notre société depuis quelque temps.
En 2008, une analyse détaillée de la valeur nutritive de la dinde a été entreprise de concert par les ÉDC et Santé Canada. À l'époque, les renseignements nutritifs sur la viande de dinde dans le fichier canadien sur les éléments nutritifs de Santé Canada étaient pour ainsi dire désuets et inspirés de ce qui se faisait aux États-Unis. Cette analyse s'est avérée un outil précieux que nous utilisons pour aller de l'avant et pour profiter pleinement des avantages de la dinde sur le marché.
La commercialisation et la promotion, notamment l'accès à l'information de marché, coûtent cher. Les dépenses du gouvernement dans ce domaine ne sont pas considérées comme créant un effet de distorsion commerciale et constituent par conséquent un domaine dans lequel un programme transparent et aisément accessible pourrait être renforcé, par exemple, dans le domaine des fonds de contrepartie.
En ce qui concerne les activités promotionnelles, le marché le plus intéressant pour les éleveurs de dindon canadiens est le marché intérieur. Au cours des 18 dernières années, le secteur a vu la part du marché du détail pour les produits de seconde transformation augmenter de 15 à 22 p. 100 en volume.
Il importe en outre de noter qu'en termes de valeur, les ventes de produits de seconde transformation ont augmenté de 33 p. 100 en vente en dollars en 1993 pour passer à 56 p. 100 en 2010. Je pense que cela montre bien les changements sociétaux des habitudes alimentaires et de la routine quotidienne des gens ainsi que leur évolution au cours des dix dernières années.
En ce qui concerne la catégorie de la promotion de l'image de marque à l'échelle nationale, pour avoir participé au processus de consultation avec les employés d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, les éleveurs de dindon du Canada sont au courant depuis longtemps de l'initiative de promotion de l'image de marque du Canada, qui vise à définir clairement le Canada comme une marque et qui met en lumière les bienfaits et les attributs inhérents aux produits issus de l'industrie agricole canadienne.
À compter de ce mois-ci, notre organisme bénéficie de l'autorisation d'utiliser la marque Canada sur son site Web ainsi que dans ses communications par courriel dans le but de promouvoir de façon générique le dindon canadien et son industrie. L'identification de la marque Canada est désormais en place dans nos signatures de courriel et sur le site bilingue des ÉDC, qui cible les consommateurs canadiens.
Le processus de demande pour l'utilisation de la marque était bien organisé et très efficace.
La segmentation du marché est un concept économique qui, en termes plus simples, a trait au développement d'un avantage commercial grâce à la différenciation des produits. Si organisées de façon appropriée, la segmentation du marché et la différenciation des produits permettent à l'industrie de diviser les utilisateurs finaux en groupes, de sorte que l'offre et la demande et la relation tarifaire entre les deux soient équilibrées.
Les ÉDC établissent plusieurs catégories de quotas fondées sur l'utilisation finale. Les quotas principaux et multiplicateurs de dindon de reproduction de notre organisation sont établis de sorte à couvrir la commercialisation de viande de dinde adulte à l'échelle nationale, mais dans l'intention de veiller à ce que ces deux segments de l'industrie, qui comportent une dimension appréciable en matière d'exportation pour les stocks de reproducteurs — par exemple, les oeufs et les jeunes volailles, qui ne font pas l'objet de contrôle sur le plan des importations — puissent être élargis ou réduits en fonction du marché international.
Sur le plan intérieur, l'organisme alloue des quotas pour le dindon entier qui est, pour l'essentiel, commercialisé et consommé pendant la saison des fêtes, c'est-à-dire, comme nous le savons, l'Action de grâce, Noël et Pâques, et qui constitue un marché relativement stable.
Le segment de la surtransformation, qui englobe les morceaux crus, les produits de charcuterie, les rôtis et les produits créneaux, entre autres, est alloué d'après les demandes des transformateurs individuels. Cette approche de l'allocation axée sur le marché est nécessaire pour répondre au besoin de ce que l'on perçoit comme le segment de marché de l'industrie représentant la valeur la plus élevée et le plus prometteur en matière de croissance au cours des années à venir.
Pour conclure, comme les membres du comité le savent fort bien, la prochaine décennie sera assortie de difficultés, mais également d'occasions pour l'industrie agricole et agroalimentaire canadienne. Au fur et à mesure de l'évolution des goûts des consommateurs et de leurs demandes accrues de produits de spécialité, la segmentation du marché et la différenciation de nos produits constitueront autant d'occasions pour maximiser les ventes, si nous tenons à devancer nos concurrents dans l'offre de ces produits sur le marché. Pour ce faire, nous avons besoin d'obtenir l'information en temps opportun relativement aux tendances de consommation.
Cela nous ramène aux concepts de la chaîne de valeur, des études de marché, de la promotion, de la salubrité des aliments, des soins aux animaux et de la recherche scientifique que nous avons abordés ailleurs dans cet exposé, ainsi qu'au rôle du gouvernement dans ces domaines.
J'aimerais vous laisser sur une idée que j'ai mentionnée au début de mon exposé. Notre organisation estime créer la plate-forme qui permet l'élaboration des outils nécessaires pour faire avancer l'industrie de façon nouvelle et créative pour desservir à la fois les acteurs de l'industrie et les consommateurs.
Merci beaucoup.