:
Bonjour à tous et bienvenue à la 40
e séance du Comité permanent des langues officielles.
[Traduction]
Ce matin, conformément à l'alinéa 108(3)f) du Règlement, nous étudions le Rapport annuel 2009-2010 (volume II) du commissaire aux langues officielles renvoyé au comité le mardi 2 novembre 2010.
[Français]
Dans un premier temps, nous avons le plaisir de recevoir les représentants du ministère de la Santé. Ce matin, nous avons avec nous la sous-ministre de la Santé, Mme Glenda Yeates.
Bienvenue au comité, madame Yeates.
Elle est accompagnée de la championne des langues officielles, qui est sous-ministre adjointe déléguée à la Direction générale des produits de santé et des aliments, Mme Catherine MacLeod.
Bienvenue madame MacLeod.
Nous avons également le directeur général de la Direction des services en ressources humaines, M. Gérard Étienne.
Bienvenue.
Sans plus tarder, je vous invite nous faire part de votre allocution d'ouverture. Par la suite, nous pourrons continuer avec les questions des membres du comité.
Madame Yeates.
:
Je vous remercie, monsieur le président et membres du comité. Bonjour.
Je suis ravie de vous parler de ce que fait le ministère pour améliorer son rendement en matière de langues officielles. Je crois qu'il est crucial de communiquer avec les Canadiens dans les deux langues pour les aider à améliorer et à maintenir leur santé. Cela s'applique partout, qu'il s'agisse de publier des mises en garde ou d'inciter les Canadiens à faire des choix santé.
[Traduction]
C'est particulièrement important dans un pays aussi diversifié que le Canada. C'est pourquoi, à titre de sous-ministre, je prends au sérieux le bulletin de rendement de Santé Canada en matière de langues officielles pour 2009. Hélas, le rapport révèle que, bien que notre rendement soit bon dans certains domaines, en général, beaucoup reste à faire. Comme c'est le cas pour tous les bulletins de rendement, on nous indique ce qu'il y a lieu d'améliorer.
[Français]
Malgré nos bonnes intentions, le bulletin révèle clairement que nous devons nous améliorer dans certains domaines, dont la représentation équitable, la langue de travail et certains services de première ligne au public. Les employés francophones qui travaillent pour Santé Canada, dans la région de la capitale nationale et à l'extérieur du Québec et de la RCN, sont sous-représentés. Bien que nous ayons fait des progrès, les employés anglophones du Québec sont toujours sous-représentés.
[Traduction]
Nous savons que des employés bilingues occupant des postes bilingues n'accueillent pas toujours le public dans les deux langues officielles. Nous prenons nos responsabilités au sérieux, et nous reconnaissons que nous avons toujours du travail à faire. Le bulletin de rendement nous aidera à cibler nos efforts. Et je conviens avec le commissaire aux langues officielles que c'est grâce à un bon leadership et à un engagement sincère que nous atteindrons les résultats souhaités.
De concert avec mon équipe de la haute direction, je travaille à réorienter notre stratégie des langues officielles et à améliorer notre rendement. Nous terminons et lancerons bientôt un cadre d'action qui orientera nos efforts en vue de répondre aux préoccupations de la commission.
Vous vous demandez peut-être à ce moment-ci pourquoi nous n'avons pas de plan final, et je voudrais vous dire que nous sommes en train d'y mettre la dernière main. Je tiens à assurer au comité que notre ministère a en fait préparé un plan. Bien qu'il s'agisse à mon avis d'un plan très solide, après l'avoir examiné, j'ai tenu personnellement à ce qu'on y ajoute davantage de détails afin d'indiquer clairement les mesures précises que j'ai prises, et nous avons décidé d'ajouter ces détails au plan. Les membres de mon équipe sont actuellement en train de préparer cette version plus détaillée du plan.
Je vous parle de nos plans et de nos engagements, mais je tiens aussi à assurer au comité que nous avons déjà enregistré des réussites et que nous prévoyons continuer dans cette voie. Je sais que nous devons nous améliorer dans certains domaines, mais nous comptons un certain nombre de réussites que le commissaire s'est empressé de souligner.
Santé Canada dispose déjà d'un réseau de coordonnateurs des langues officielles au pays qui encouragent les employés, dans les régions désignées bilingues, à travailler dans la langue officielle de leur choix dans les communications écrites et verbales.
[Français]
À Santé Canada, nous encourageons les gestionnaires à utiliser les deux langues officielles au travail. Alors qu'eux-mêmes s'efforcent de parfaire leurs aptitudes à s'exprimer dans les deux langues, ils devront dorénavant offrir à leurs employés les mêmes possibilités. En fait, cette exigence fera partie de leurs objectifs de rendement annuel.
En ce qui concerne notre façon d'accueillir le public en personne, nous savons que nous pouvons améliorer l'offre de service dans les deux langues officielles. Pour y parvenir, nous avons l'intention de surveiller le rendement des employés à cet égard, d'une à quatre fois par année.
[Traduction]
Nous communiquerons cette information aux employés et aux gestionnaires afin qu'ils trouvent des moyens de s'améliorer. Nous saurons très rapidement s'il y a des améliorations ou s'il faut prendre d'autres mesures. Et, comme je l'ai mentionné, les résultats dans ce domaine feront aussi partie des objectifs de rendement des gestionnaires qui souligneront leur importance et y apporteront toute l'attention voulue.
À Santé Canada, il importe de reconnaître que nous avons fortement appuyé les communautés de langues officielles en situation minoritaire. D'ici 2013, Santé Canada aura investi plus de 300 millions de dollars sur 10 ans afin d'améliorer l'accès aux soins de santé pour les communautés de langues officielles en situation minoritaire.
Grâce à cet investissement, d'ici 2013, 15 000 professionnels de la santé devraient avoir reçu de la formation dans leur deuxième langue officielle au Québec. D'ici là, près de 3 400 autres professionnels de la santé de langue française devraient aussi travailler à l'extérieur du Québec. Ainsi, il sera plus facile pour les patients d'un bout à l'autre du pays de recevoir des soins dans la langue officielle de leur choix.
Lors de l'élaboration de ces programmes et de ces priorités, Santé Canada a consulté des communautés en situation minoritaire. J'ai personnellement rencontré La Société Santé en français et le Consortium national de formation en santé, j'ai pu connaître leur point de vue et j'ai appris qu'ils appuyaient ces initiatives.
[Français]
Le ministère a aussi élaboré des programmes qui appuient la stratégie des langues officielles du ministère, comme le programme de perfectionnement des gestionnaires scientifiques et le programme de perfectionnement des cadres autochtones.
Ces programmes offrent de la formation linguistique aux employés prometteurs dans le cadre de leur perfectionnement professionnel. De telles initiatives contribueront sûrement à améliorer la dualité linguistique à Santé Canada.
[Traduction]
En résumé, nous avons accompli de nombreuses réussites à Santé Canada, mais beaucoup reste à faire.
J'en suis à mes débuts à la fonction publique fédérale. Ma carrière à la fonction publique s'est surtout déroulée dans le domaine de la santé et des soins de santé et, pour la majeure partie, en Saskatchewan. Mais en tant qu'anglophone de l'Ouest, j'ai toujours cherché des occasions.
[Français]
moi-même d'apprendre et d'améliorer mon français.
[Traduction]
Je me suis engagée à servir le public et à respecter les deux langues officielles du Canada. Je tiens à assurer au comité que je suis résolue à faire preuve du leadership dont on a besoin dans ce dossier, et que toute mon équipe de gestion est prête à relever le défi.
[Français]
Maintenant, je serai heureuse de répondre à vos questions en compagnie de mes collègues.
La note que le commissaire nous a donnée confirme qu'on a beaucoup de travail à faire. On a revu l'ancien plan et on s'est demandé ce qu'on allait y ajouter pour améliorer nos résultats. On a pris des initiatives plus spécifiques. On sait, par exemple, que lorsqu'une personne se présente à nos bureaux, il n'est pas systématique qu'elle se fasse accueillir par la formule: « Hello, Bonjour. »
On le fait très bien au téléphone. Cela se fait dans plus de 85 p. 100 des cas, donc on a reçu une bonne note en ce qui concerne la réponse au téléphone dans les deux langues officielles.
Par contre, la réponse en personne laisse à désirer. Pour améliorer la situation, on a pris des moyens spécifiques, on a demandé à faire nous-mêmes une évaluation du service quatre fois par année, pour que les gestionnaires d'un bureau aient la possibilité de vérifier les progrès, de constater ce qui se passe dans leur bureau tous les trois mois.
:
Monsieur le président, je peux peut-être répondre à cette question.
Nous sommes très déterminés à obtenir les informations qui peuvent nous permettre d'évaluer nos progrès, nous dire si nos employés sont plus à l'aise.
Dans le passé, on avait des mises à jour, les informations de Statistique Canada. On ne sait pas quand on va les avoir. C'est pourquoi Santé Canada a décidé que, si nous n'avions pas de sondage global pour le service public, nous allions le faire nous-mêmes, à l'interne, pour nous assurer de connaître le point de vue de nos employés, afin de savoir si ça s'améliore, si on a atteint notre but, si nos employés sont plus à l'aise dans leur langue maternelle.
Nous avons décidé d'avoir de l'information nous permettant de juger les attitudes et l'expérience de nos employés. J'en conviens, nous devons bien connaître l'expérience des employés, cela doit nous fournir les informations qui nous aideront à prendre des décisions.
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Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue à tous aussi.
Premièrement, j'aimerais vous féliciter pour votre note « A ». Il faut féliciter les gens quand ils le méritent.
Malheureusement, vous avez aussi des notes « D » et « E ». Cette partie n'est certainement pas encourageante.
J'aimerais que vous m'expliquiez une chose. Je regarde le rapport, et ça a l'air beau. L'offre active visuelle est présente à 86 p. 100, ce qui est un beau chiffre. Par contre, l'offre visuelle, quand on nous salue, nous souhaite la bienvenue dans les deux langues et que l'autre ne parle pas notre langue, ça semble descendre à 30 p. 100. On dit que l'offre active par les préposés a été faite dans 30 p. 100 des cas.
Madame MacLeod, vous êtes championne des langues officielles. Vous dites que vous voulez travailler avec énergie à ce programme. Depuis combien de temps travaillez-vous à ce ministère?
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Je vous remercie de votre question.
Monsieur le président, nous avions adopté beaucoup de mesures avant ce rapport, bien sûr, et nous avons fait certains progrès.
[Traduction]
Alors que nous savons que, par exemple, comme l'a souligné le député, notre offre active qui consiste à dire « Hello, Bonjour » est à 30 p. 100, ce qui n'est pas le pourcentage visé, ce que nous constatons, c'est que nous avons en fait apporté des améliorations importantes dans la conversation qui suit cet accueil. Est-ce que les gens peuvent en fait s'exprimer dans la langue de leur choix lors de cette conversation? En fait, nous avons considérablement amélioré le service en ce qui concerne cette conversation et le fait de pouvoir offrir des services dans la langue de choix des Canadiens.
Donc nous trouvons que ces rapports sont très utiles. Ils nous aident à comprendre là où il faut mettre l'accent. Nous nous sommes concentrés sur certaines questions et nous y avons apporté des améliorations. Évidemment, nous n'avons pas apporté d'amélioration...
[Français]
Nos notes sont très constantes en ce qui a trait à pouvoir dire « Hello, Bonjour ». C'est un domaine où nous ferons des efforts, afin d'améliorer notre rendement, bien sûr.
:
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Nous tenons compte du fait que le service actif est ce qui compte vraiment. Je voudrais tout simplement mentionner que j'ai passé presque toute ma carrière à travailler dans le domaine des soins de santé. Je suis très consciente de l'importance pour les gens de pouvoir recevoir des services dans la langue de leur choix lorsqu'il s'agit de leur santé. Nous sommes donc d'accord pour dire qu'il s'agit là d'un service fondamental.
Ce qui est intéressant, c'est que nous avons fait d'autres progrès; nous ne sommes toujours pas satisfaits du niveau de service, mais nous avons réalisé d'autres progrès pour ce qui est en fait d'offrir des services aux Canadiens, et nous constatons qu'il y a une augmentation importante à cet égard. Encore une fois, nous ne disons pas que nous avons atteint notre objectif pour ce qui est de la capacité d'offrir le service, mais que nous l'offrons dans plus de 50 p. 100 des cas.
Ce qui est intéressant, c'est que là où nous n'avons pas fait de progrès, nous avons une très bonne note. Nous avons l'une des notes les plus élevées du commissaire pour le service par courriel. Nous étions à 89 p. 100 pour le service par courriel. Nous étions à 85 p. 100 pour le service téléphonique. Nous étions juste au-dessus de 50 p. 100 pour le service réel.
Là où nous avons toujours des problèmes, c'est en ce qui concerne le « Hello, Bonjour ». Et je suis tout à fait d'accord avec le député lorsqu'il dit que ce n'est que le début de la conversation. Ce qui est le plus important pour les Canadiens, c'est de recevoir le service, et je suis heureuse de dire au comité que nous avons fait d'importants progrès à cet égard.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup à vous tous d'être là ce matin.
Dans votre document, madame Yeates, on peut lire ceci, au dernier paragraphe de la page 4: « D’ici deux mille treize, Santé Canada aura investi plus de trois cents millions de dollars sur dix ans afin d'améliorer l’accès aux soins de santé pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire. »
Le Comité permanent des langues officielles était, la semaine passée, dans le Nord canadien. Je ne sais pas exactement quelle est la relation entre Santé Canada et le ministère de la Santé des Territoires du Nord-Ouest, — ma question devrait peut-être s'adresser à M. Étienne — mais on nous a assez bien démontré qu'avoir des services en français dans le Nord canadien est tout un défi. En effet, il est difficile de recruter des gens qui voudront aller travailler là-bas, à tous les niveaux du système de santé.
Cette somme de 300 millions de dollars pour 10 ans est tout de même fort importante. Quels résultats en attendez-vous? Peut-on croire que dans les Territoires du Nord-Ouest, d'ici 2013, compte tenu de ce programme, il y aura des soins améliorés en français dans le Grand Nord canadien? Peut-on imaginer cela?
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Merci beaucoup de la question.
Monsieur le président, je suis très heureuse d'y répondre.
En ce qui concerne les 300 millions de dollars, nous sommes très fiers de nous être engagés à appuyer les communautés minoritaires d'un bout à l'autre du pays. Nous avons commencé par des consultations avec les communautés minoritaires. Nous leur avons demandé quelles étaient leurs priorités et leurs problèmes quant à l'accessibilité aux services de santé. Nous ne sommes pas le palier de gouvernement qui, en règle générale, donne ces services, mais nous pouvons appuyer les programmes de formation, par exemple.
Je peux peut-être vous donner quelques exemples. Le gouvernement de l'Alberta a mis en place un système téléphonique pour donner de l'information et répondre aux questions comme: dois-je me rendre à l'urgence? Et il y a un réseau de santé albertain qui a dit qu'il fallait avoir ce service en français en Alberta. Par conséquent, grâce à ces contributions, nous soutenons maintenant un service téléphonique francophone lié au réseau de santé albertain.
Vous avez parlé un peu plus tôt des services dans le Nord. Je peux ajouter qu'on a des exemples qui concernent le Nord canadien aussi. Au Yukon, par exemple, un partenariat en santé communautaire financé a mis à jour le répertoire des professionnels de la santé et des services sociaux bilingues, et il est assez accessible au public.
:
Vous avez demandé si ce service est maintenant en place en Alberta. Je dois dire que je ne suis pas certaine. Je vais me renseigner. Je sais que c'est un de nos projets, mais je ne saurais vous dire si c'est vraiment accessible au public en ce moment. Je vais vérifier.
[Traduction]
Pour ce qui est du service aux communautés de langue officielle en situation minoritaire, nous avons travaillé avec chaque communauté. Nous avons travaillé avec un réseau dans chaque région, car les besoins ne sont pas les mêmes. En Alberta, c'est l'un des besoins qu'on avait signalé. Au Yukon, on a cerné un besoin différent. Au Nouveau-Brunswick et dans certaines régions du Québec, on a relevé d'autres besoins.
Je pense que l'une des raisons pour lesquelles le commissaire nous a donné un A pour le soutien que nous avons apporté aux communautés de langue officielle en situation minoritaire, c'est que nous n'avons pas supposé que nous savions ce que voulaient ces communautés dans chaque cas. Nous avons en fait travaillé avec ces communautés et nous leur avons demandé où étaient les lacunes.
[Français]
Où est cette lacune dans votre province, votre communauté? Que désirez-vous? On ne peut pas tout faire, mais on peut demander quelles sont les priorités?
[Traduction]
Si j'ai bien compris ce que disait le commissaire dans son rapport, je pense que les projets sont très solides, mais ce ne sont pas des idées qui venaient de Santé Canada, mais bien de la communauté, ce qui nous a donné...
:
Merci de votre question.
Monsieur le président, je suis très heureuse d'y répondre.
Nous sommes tout à fait d'accord. De temps en temps, on a des outils qui sont développés. Cependant, on peut voir, par les résultats, qu'on ne les utilise pas toujours.
[Traduction]
Je pense que cela nous permettra de savoir si les outils existants sont utilisés. Cela pourrait également mener à un débat au sujet des outils qui devraient être changés ou modifiés pour être plus utiles aux employés.
Nous voyons cela comme un partenariat. Nous avons une excellente équipe qui s'occupe des langues officielles en situation de minorité, et je pense que c'est un autre secteur où le commissaire nous a donné un A, en raison de l'excellente gestion des programmes. Je pense que nous avons travaillé fort au sein de cette équipe pour appuyer les membres de notre personnel et leur donner les outils dont ils ont besoin, mais nous devrions certainement être ouverts à tout commentaire que nous pourrions obtenir à la suite de ce processus afin de déterminer s'il serait possible d'améliorer ces outils de quelle que façon que ce soit.
:
Oui. Merci de votre question.
[Traduction]
Peut-être que, comme le commissaire l'a souligné, il s'agit là en grande partie d'une question de leadership. Il s'agit de préparer le terrain, de faire en sorte que les gens soient à l'aise, de dire très clairement que nous leur donnerons les outils et que nous — nous et moi-même en tant qu'anglophone — rencontrerons les membres du personnel pour répondre à leurs questions, sans doute en faisant des erreurs de grammaire dans une langue seconde, mais c'est quelque chose que je suis prête à faire, que nous, en tant qu'équipe de leadership, sommes prêts à faire. À ce moment-ci, nous sommes d'avis que le leadership dont nous devons faire preuve dépend de certaines des stratégies que nous sommes en train de mettre en place: assurer une surveillance, fournir de la rétroaction, faire en sorte que ce soit une priorité pour les gens.
À ce moment-ci, nous estimons que ce n'est pas quelque chose que nous pouvons régler avec des fonds supplémentaires. Il s'agit en fait d'une question d'attitude et de leadership, je pense, et nous nous efforçons de créer un tel environnement.
:
Merci de votre question,
[Traduction]
Et je serai heureuse d'y répondre.
Nous avons déjà parlé de l'offre active, en personne, et du fait que cette offre était insuffisante; c'est l'une des choses que le commissaire a mentionnée, et c'est ce qui a sans aucun doute fait baisser notre note.
En ce qui concerne la représentation, depuis un certain temps, le ministère a un problème plus particulièrement en ce qui concerne la représentation des anglophones au Québec. Nous avons toujours eu un problème à cet égard par le passé. Par conséquent, c'est un problème que le commissaire a mentionné au fil des ans.
Nous avons augmenté notre participation anglophone dans nos bureaux du Québec, mais elle n'est toujours pas là où le commissaire estime qu'elle devrait être. Nous avons établi des objectifs précis pour l'année à venir à cet égard. Et c'est la même chose pour ce qui est de la représentation des francophones en dehors du Québec. Nous avons une meilleure représentation d'anglophones au Québec, mais cette représentation n'est toujours pas aussi élevée qu'elle devrait l'être, de sorte que nous savons que nous devons nous améliorer à cet égard. Nous avons quelques autres outils et nous allons mettre l'accent sur des mesures de recrutement ciblées, par exemple, dans les universités francophones. Il est possible d'utiliser les programmes co-op puis d'intégrer à notre main-d'oeuvre des étudiants des communautés de langue officielle minoritaire. Nous avons donc certaines stratégies à cet égard.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur le sujet abordé par M. Généreux et par Mme Guay, celui des services en français dans les Territoires du Nord-Ouest. Vous êtes peut-être au courant qu'on y était la semaine dernière. On a rencontré des organismes, et l'organisme qui s'occupe de la santé en français nous a soumis un problème touchant la traduction. D'après ce que j'ai compris, la traduction des termes médicaux n'est pas adéquate, alors les gens ne sont pas bien traités. La dernière chose qu'une personne désire, c'est qu'un mauvais médicament soit prescrit ou qu'un mauvais diagnostic soit posé.
Vous avez dit plus tôt, madame la sous-ministre, que les territoires fonctionnent de façon indépendante en matière de santé. Il y a quelque chose que j'aimerais qu'on m'explique. Avant que les territoires n'aient leur propre Parlement, ils relevaient du fédéral. Il n'y a pas si longtemps de ça.
Maintenant que la situation a changé et que les territoires ont leur propre Parlement, quelle est la responsabilité du fédéral? En ce qui concerne le secteur de la santé, la responsabilité en matière de langues officielles est-elle moindre? Y a-t-il eu une perte de responsabilité? Je crois que Santé Canada peut jouer un rôle à cet égard. Les traducteurs disent eux-mêmes qu'ils sont plus à l'aise de traiter de certains sujets et qu'ils le sont moins pour d'autres sujets. Le sujet de la santé ou le domaine médical, comme le disait Mme Guay, peut être compliqué même dans sa propre langue.
Il y a maintenant des centres d'appels partout dans le monde. Quelqu'un appelle l'un de ces centres et ne sait pas où est la personne qui lui répond. Ça peut être en Inde comme au Mexique. N'existe-t-il pas des programmes fédéraux qui pourraient répondre aux besoins des gens des Territoires du Nord-Ouest? Si on est incapable de le faire dans les territoires, quelqu'un dans une autre province pourrait avoir la compétence de le faire pour Santé Canada. C'est inquiétant. Il faut en parler, parce qu'il y a un problème de ce côté que le commissaire aux langues officielles n'a pas étudié. On va peut-être lui demander de le faire. Toute une communauté ne reçoit pas de services de santé dans une langue compréhensible, faute de traducteurs compétents. Cela m'inquiète et je crois que cela a inquiété tous les membres du comité. Le Parti conservateur, représenté par M. Généreux, a posé la question, le Bloc québécois l'a posée. Je la pose à mon tour. On a été sensibilisés à la situation que les gens vivent là-bas. J'aimerais connaître votre point de vue sur ce sujet.
:
Merci de votre question.
[Traduction]
Je pense que c'est précisément cette préoccupation au sujet des services dans la langue officielle de son choix qui a mené aux investissements qui ont été faits et aux initiatives qui ont été prises — les 200 millions de dollars et notre étroite collaboration avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire partout au pays. Nous devons comprendre leurs priorités. Je pense que nous devrions tous être saisis de la préoccupation que vous avez soulevée. Lorsqu'on est malade, c'est à ce moment-là qu'on est le plus vulnérable — c'est à ce moment-là qu'il est le plus important de pouvoir recevoir des services dans sa langue.
Santé Canada a d'importantes responsabilités en ce qui concerne les Premières nations au pays. Nous devons donc tenter d'appuyer les communautés des Premières nations à cet égard car il y a des gens pour qui l'anglais n'est pas la première langue, et nous tentons dans la mesure du possible de leur apporter un appui.
Permettez-moi de revenir à ce que vous disiez au sujet des communautés de langue officielle en situation minoritaire. C'est pour cette raison que nous avons fait ces investissements et que nous travaillons avec les communautés. Par exemple, certaines provinces et communautés ont dit qu'elles avaient besoin de services de santé mentale, et elles veulent créer ce réseau.
Nous avons apporté un appui à la formation afin d'avoir des gens qui sont compétents en la matière. Parfois, nous travaillons avec toutes les écoles de médecine, certaines écoles de soins infirmiers et d'autres pour créer une capacité lors de leur formation. Les gens peuvent parfois parler français, mais à moins d'avoir des connaissances techniques, il pourrait être difficile de pratiquer la médecine.
Le deuxième volume du rapport du commissaire aux langues officielles, dont nous faisons l'étude aujourd'hui en ce qui a trait à votre ministère, vous accorde tout de même de très bonnes notes. Il y a toute la question de la partie VII, que mon collègue M. Bélanger vient d'aborder. Il va falloir se retrousser les manches et faire un travail extrêmement important à cet égard.
Dans le cas de votre ministère, on parle de collectivités, de communautés en situation minoritaire. À ce sujet, je pense notamment à Postes Canada. Quand il est question de fermer un bureau de poste, ça implique bien souvent fermer aussi le village ou le hameau où les gens vivent. Pour éviter la disparition du rural, des liens extrêmement importants doivent être maintenus. On parle de transports, mais il y a plus que cela. En effet, votre ministère comporte beaucoup d'éléments.
En ce qui a trait à votre cadre de travail et, particulièrement, à vos employés, je vois que vous avez obtenu une bonne note en matière de la langue de travail. On vous a octroyé un « B ». À titre d'information pour les autres ministères qui ont obtenu des notes minables dans ce domaine — par exemple dans le cas de Santé Canada, comme on l'a mentionné plus tôt —, j'aimerais que vous nous disiez comment vous procédez. Comment faites-vous en sorte que vos employés, partout dans votre ministère, se sentent à l'aise de travailler dans leur langue — et dans ce cas-ci, je parle du français parce qu'il est minoritaire sur l'ensemble du territoire canadien, même s'il est majoritaire au Québec —, de s'exprimer oralement et, surtout, de communiquer par écrit?
À la page 27 du rapport du commissaire, on voit que vous avez échoué pour ce qui est de permettre à vos gens de se sentir à l'aise concernant la sécurité d'emploi, le fait de relever de cadres qui ne comprennent ni ne lisent le français, le fait d'écrire en français à ses supérieurs sans se faire faire de gros yeux, le fait de se faire renvoyer des documents traduits qui portent sur des dossiers tangibles, mais n'expriment pas ce qui a été dit en français parce que les subtilités de la langue ont disparu.
Qu'allez-vous faire pour améliorer cette situation? Que faites-vous pour permettre à vos gens d'être à l'aise de s'exprimer, de travailler et d'écrire en français dans ce très grand ministère qu'est Transports Canada? Que faites-vous à l'égard des communautés et des collectivités?
Avant de répondre à la deuxième partie de votre question, bien que je sois sous-ministre des Transports, je suis également administratrice générale du portefeuille. Cependant, je ne gère pas le fonctionnement quotidien de nos partenaires comme Postes Canada. Cependant, dans le cadre de notre fonction de coordination du portefeuille, nous encourageons toujours nos partenaires à respecter toutes les lois qu'ils doivent respecter, et Postes Canada relève de la Loi sur les langues officielles.
En ce qui concerne la langue de travail, vous avez raison, nous avons une bonne note. Mais tout comme pour nos collègues de Santé Canada, il s'agit là d'une question de culture. Il faut constamment nous efforcer de nous assurer que les membres de notre personnel se sentent à l'aise de parler dans la langue de leur choix dans le cadre de leur travail.
Il y a une chose que nous avons faite de façon systématique à Transports Canada. Si on regarde le nombre total de postes de surveillance dans les régions bilingues, sur 730 postes, 654 sont bilingues. Par ailleurs, au sein de la haute direction de Transports Canada, nous avons pris la décision précise de nommer des gens bilingues à ces postes. Certains membres du personnel ne répondent pas aux exigences en matière de bilinguisme, mais ils ne représentent qu'un tout petit pourcentage. Par exemple, pour ce qui est de nos EX, du personnel de direction...
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Vous êtes aussi bonne que moi, car je parle l'anglais, le français et l'acadien. Je vous souhaite la bienvenue dans le groupe des gens qui parlent trois langues.
Il fallait poser la question, parce que depuis que vous êtes ici, je n'ai pas eu l'occasion de vérifier si vous étiez bilingue. M. Morency serait-il à l'aise de vous parler en français et d'utiliser sa langue maternelle? M. Doiron serait-il aussi à l'aise de le faire?
Avez-vous des interprètes? Je voulais réitérer que s'il faut attendre — c'est ce qui arrive parfois —, une personne utilisera la langue d'usage de son interlocuteur. Je voulais donc savoir si, étant sous-ministre, vous étiez bilingue. Je vous remercie de votre réponse.
Je voudrais aborder le dossier d'Air Canada. Transports Canada en est responsable. Tantôt, vous avez parlé pas mal vite de l'histoire de Postes Canada, mais je crois que le dossier d'Air Canada va vous poser problème. Transports Canada en est responsable. Vous avez dit, lors de votre témoignage, que vous étiez aussi responsable de la sécurité. Transports Canada a beaucoup de programmes en matière de sécurité.
Depuis 2006, nous demandons au Parlement et au gouvernement d'adopter une nouvelle loi pour Air Canada. La seule réponse qu'on nous donne est que le ministère travaille à un projet de loi. Vous êtes sous-ministre. Est-il si difficile de rédiger quelques mots indiquant qu'Air Canada doit respecter la Loi sur les langues officielles?
Air Canada n'est pas une compagnie privée comme d'autres. Quand le gouvernement a voulu privatiser Air Canada, les propriétaires d'Air Canada savaient très bien qu'ils ne respectaient pas la Loi sur les langues officielles. De plus, avec ses changements d'identité, on ne sait jamais comment elle s'appelle.
On a demandé au ministère et au ministre de rédiger une loi. Où en est-on avec loi qui doit faire respecter les langues officielles par Air Canada, ce qui est votre totale responsabilité?
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En ce qui concerne notre ministère, notre gestion de projet est... Nous avons obtenu un A, et nous estimons avoir un assez bon bilan, qui s'inscrit dans notre plan d'action. En ce qui concerne les communications et les services au public, nous avons progressé d'un échelon. Ce qui ne signifie pas, assurément, que nous sommes parfaits, mais nous continuons de nous améliorer. Nous devons toujours rappeler à nos employés l'offre active de service, que ce soit au téléphone ou en personne. Nous avons noté qu'il fallait s'améliorer à ce titre.
En ce qui concerne la langue de travail, nous venons d'aborder cette question. Vous devez constamment attirer l'attention sur la langue de travail et veiller à ce que vos employés soient à l'aise.
Nous avons un problème avec la participation équitable. Notre note est passée de A à C parce que dans notre région du Québec, une réorganisation a eu lieu avant mon arrivée en poste. Des 50 employés anglophones que nous avions au Québec, un bon nombre sont déménagés à Ottawa. Donc, notre participation des anglophones dans la région du Québec a chuté sous le seuil des 13,4 p. 100. Nous étions à 8,1 p. 100, et le commissaire n'était pas particulièrement heureux de cette situation, ce qui explique pourquoi nous avons obtenu une moins bonne note. Nous trimons pour accroître le nombre d'employés anglophones au Québec. Aujourd'hui, je pense que le taux se chiffre à 10,6 p. 100, donc nous devons accorder beaucoup d'attention à ce point.
Nous vous avons donné un autre rapport, celui qui porte sur la partie 7 de la loi. On nous a posé la question un peu plus tôt. Nous devons vraiment mettre l'accent sur ce secteur et veiller à ce que nos politiques et nos programmes contribuent à l'épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais partager le temps dont je dispose avec M. Généreux.
Pour commencer, j'aimerais féliciter l'équipe du bon travail qu'elle a déjà fait. Les notes sont assez bonnes, mais, comme vous l'avez mentionné, il y a des aspects qui doivent être améliorés.
[Traduction]
J'aimerais apporté une précision par rapport à une conversation que nous avons eue.
D'abord, je pense que vous travaillez d'arrache-pied pour améliorer les services dans les deux langues officielles, et je vous en félicite. Je pense que vous avez accompli beaucoup de progrès. Comme vous l'avez dit, il reste du pain sur la planche, mais manifestement, vous travaillez à vous améliorer.
Mais en ce qui concerne ce projet de loi, si j'ai bien compris, si le ministre demande à un ministère de rédiger une ébauche de projet de loi, il y a un certain échange de documents. À titre de précision, je pense que ce que vous essayez de faire comprendre au comité, c'est que vous avez collaboré avec le ministre — ou quelques ministres, j'imagine, dans ce cas-ci — et que vous êtes en train d'élaborer un projet de loi qui, à un moment donné, sera soumis au Parlement.
Est-ce que j'ai bien compris? Ce n'est pas à vous de décider si le projet de loi est parfait ou s'il répond à toutes les exigences du ministre. Vous collaborez avec lui, vous échangez des documents, puis vous en arrivez à une étape où le projet de loi est rédigé de façon satisfaisante pour le ministre, qui veut le présenter au Parlement.
Est-ce que je comprends bien le processus?
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Je vais vous répondre en partie et je vais demander à notre champion des langues officielles de le faire aussi.
Je crois que c'est par l'exemple que l'on peut faire en sorte que les employés se sentent à l'aise de parler leur langue. À notre comité de gestion, présidé par la sous-ministre, les réunions sont tout à fait bilingues, avec chaque groupe et chaque région. Toutes les équipes de gestion font des efforts pour s'assurer que les réunions sont bilingues.
Quand on a rencontre nos employés face à face, on les encourage toujours à parler la langue officielle de leur choix. En ce qui concerne nos outils de communication, il est certain qu'on va toujours essayer de communiquer dans les deux langues officielles. Quand vient le temps de combler des postes, on va s'assurer que le profil linguistique est bien défini dans le contexte du travail qui doit se faire.
Je pense qu'on prend plusieurs mesures, mais c'est par l'exemple du leadership que le ministère pourra partager avec les employés le fait qu'ils devraient être à l'aise de communiquer dans la langue de leur choix.